– la débitmétrie mictionnelle.
Faut-il faire systématiquement un bilan urodynamique devant
des troubles mictionnels ?
Pour :
– le trouble mictionnel est un trouble complexe et purement
fonctionnel ;
– il existe souvent une sous-évaluation clinique (dans l’inconti-
nence d’effort, dans les urgences mictionnelles) ;
– le bilan urodynamique permet d’adapter la stratégie théra-
peutique et d’informer la patiente des échecs prévisibles du
traitement chirurgical.
Contre :
– l’examen est coûteux, inconfortable, grevé d’artéfacts (liés à
la douleur par exemple), et présente un risque infectieux sou-
vent sous-estimé (1,8 % selon Klingler) ;
– l’adaptation thérapeutique peut être injustifiée, en particulier
si l’on se base sur un défaut de transmission isolé ;
– il existe des échecs non prévisibles malgré un bilan urodyna-
mique préopératoire.
La place de l’IRM
(Dr V. Juhan, Marseille)
L’IRM est un examen reproductible, bien toléré, qui autorise
une étude multicompartimentale grâce à une bonne différencia-
tion tissulaire. L’IRM permet une étude morphologique sta-
tique et maintenant dynamique (grâce aux séquences courtes
de 10 secondes). Toutefois, une des limites de l’examen est sa
réalisation en position couchée. La ligne de référence utilisée
est la ligne pubo-sacrée (partie inférieure du pubis – jonction
sacro-coccygienne). Sont étudiés la position du col vésical, la
morphologie de la face postérieure de la vessie, l’angle urétro-
vésical et l’angle pubo-urétral.
L’IRM ne doit pas être systématique, ne serait-ce qu’en raison
de son coût. En préopératoire, elle est indiquée dans les prolap-
sus complexes. En postopératoire, elle est indiquée en cas de
complications ou de récidive.
LES COLPOCÈLES ANTÉRIEURES ET CYSTOCÈLES
Le paravaginal repair
Le paravaginal repair par voie vaginale
(Pr D. Raudrant, Lyon)
Les colporraphies par voie vaginale (de tous types) corrigent la col-
pocèle centrale et transverse, mais la correction latérale est plus dif-
ficile. Les colposuspensions ont un point d’ancrage trop antérieur
(pubis, Cooper, paroi abdominale). La fixation paravaginale laté-
rale n’a pas l’inconvénient de plaquer la paroi vaginale antérieure
très en avant. La suture latérale doit intéresser l’arc tendineux et le
fascia iléo-coccygien pour les points postérieurs et le fascia obtura-
teur pour les points antérieurs. Cet abord se fait après ouverture des
fosses paravésicales, par effondrement du fascia puis exploration
digitale de l’espace de Retzius. Au niveau du vagin, les points doi-
vent amarrer le fascia de Halban et la muqueuse vaginale de façon
non transfixiante. Le paravaginal repair permet de replacer le fond
vaginal antérieur en bonne situation anatomique.
Une variante de cette technique consiste à amarrer le vagin à l’arc
tendineux par l’intermédiaire d’un agrafage à la pince DFS
(Dr C. Rosenthal, Brive).
Le paravaginal repair cœlioscopique
(Dr J. Hourcabie, Périgueux)
Le principe est identique, mais la voie d’abord très différente. La
dissection du Retzius se fait par voie translaparoscopique transpé-
ritonéale. Elle permet de mettre en évidence dans son intégralité
l’aponévrose pelvienne para-urétrale, paracervicale et paravésicale.
La fixation sur le fascia doit être la plus complète possible pour trai-
ter les hernies latérales. La fixation se fait ensuite au Cooper dans
son ensemble. L’agrafage à l’aide d’une pince à agrafes en titane,
ou de tackers, facilite le geste et assure des prises résistantes.
Le plastron vaginal
(Dr M. Cosson, Lille)
Il consiste à réaliser un soutènement sous-vésical et une suspen-
sion vésicale par un lambeau de vagin solidaire de la vessie fixé
à l’arc tendineux.
Après délimitation d’un lambeau rectangulaire médian, qui sera
laissé au contact de la vessie, le clivage vésico-vaginal est effec-
tué de façon classique, puis les fosses paravésicales sont ouvertes
pour accéder à l’arc tendineux du fascia pelvien. Le plastron est
fixé à ce dernier par trois points de chaque côté. Les fils sont mis
sous tension, ce qui réduit la cystocèle, puis les berges vaginales
sont suturées, ce qui enfouit le plastron vaginal.
Cette technique permet le traitement des cystocèles médianes et
latérales. Elle peut être associée à d’autres gestes effectués par
voie basse lors du traitement d’un prolapsus, en particulier la
spino-fixation.
L’intervention de Lahodny
(Pr D. Dargent, Lyon)
Cette intervention réalise une myorraphie ventrale des muscles
pubo-rectaux. Elle permet une reconstitution satisfaisante du
plancher pelvien antérieur. Elle n’est possible que si le septum
vésico-vaginal et les muscles pubo-rectaux possèdent encore une
certaine trophicité.
L’INCONTINENCE D’URINE :
TRAITEMENT CHIRURGICAL ET RÉSULTATS
Le tension-free vaginal tape
(Pr B. Jacquetin, Clermont-Ferrand, Pr A. Pigné, Paris)
Le TVT (tension-free vaginal tape) est une nouvelle technique
chirurgicale de traitement de l’incontinence d’urine qui connaît
une diffusion croissante.
Les raisons du succès sont liées à la simplicité (apparente ?) de
la technique, à la possibilité d’hospitalisation de courte durée
(voire en ambulatoire si l’intervention est réalisée sous anesthé-
sie locale pure comme le recommandent les auteurs scandinaves),
et aux résultats satisfaisants constatés à l’heure actuelle.
Les Prs Jacquetin et Pigné ont exposé la technique de mise en
place de la bandelette de TVT à l’occasion d’interventions effec-
tuées en vidéotransmission.
ACTUALITÉ
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La Lettre du Gynécologue - n° 252 - mai 2000