
La Lettre du Cardiologue • n° 447 - septembre 2011 | 13
CoNgRèS
RÉUNIoN
affi ché une PAS inférieure à 140 mmHg avec un
traitement inchangé ou légèrement allégé, et 84 %
d’entre eux ont affi ché une baisse de PAS supérieure
à 10 mmHg, contre 35 % dans le groupe contrôle.
Les résultats de la mesure ambulatoire de la pression
artérielle et de l’AMT ne sont disponibles respecti-
vement que pour 45 patients (n = 20 patients du
groupe DR, n = 25 patients du groupe contrôle)
et 72 patients inclus (n = 32 patients du groupe
DR et n = 40 patients du groupe contrôle).
L’amplitude de la baisse de PA est nettement
moindre en AMT (DR : − 20 ± 17/− 12 ± 11 versus
contrôle : + 2 ± 13/0 ± 7 mmHg) et en MAPA
(DR : − 11 ± 15/− 7 ± 11 versus contrôle : −
3 ± 19/− 1 ± 12 mmHg) entre les 2 groupes de
patients. La différence de variation de PA en MAPA
entre les 2 groupes est de 8 mmHg en PA systo-
lique. Aucun événement indésirable grave en relation
avec la DR n’est survenu au cours des 6 mois de
l’essai. Quarante-trois des 49 patients ont eu une
imagerie artérielle rénale non invasive à 6 mois, qui
ne montrait pas d’anomalie anatomique secondaire
au geste de DR. Les complications rapportées sont
des complications locales, situées au point de ponc-
tion artériel fémoral. La fonction rénale est restée
stable 6 mois après la DR. Chez 153 patients de la
cohorte initiale traités en ouvert, 4 complications
artérielles (1 dissection artérielle rénale et 3 faux
anévrismes de l’artère fémorale) ont été obser-
vées. Deux patients de cette cohorte sont décédés
(1 infarctus du myocarde et 1 mort subite) au cours
du suivi. Ces décès n’ont pas été attribués à la procé-
dure de DR par un comité de suivi des événements
indésirables indépendant.
Compte tenu du faible nombre de patients ayant
eu la DR (n = 205 au total), on ne peut tirer aucune
conclusion fi able sur la fréquence réelle des compli-
cations attendues ou non attendues liées à la procé-
dure, en particulier celles inférieures à 5 %. À l'avenir,
le risque dépendra aussi de l’entraînement à la tech-
nique du radiologue/cardiologue interventionnel et
de la sélection rigoureuse des cas.
Le devenir tensionnel à long terme demeure mal
connu. L’expérience de la DR chirurgicale a montré
que la diminution de la pression artérielle pouvait
se maintenir dans le temps, mais l’extrapolation à
la DR par radiofréquence est discutable. En effet,
la conservation des rapports anatomiques rend
possible une réinnervation sympathique, phéno-
mène bien documenté après une transplantation
rénale. Cependant, un maintien de la réduction de
PA clinique a été rapporté dans un petit sous-groupe
de patients suivis à plus long terme : − 23 mmHg
pour la systolique et − 11 mmHg pour la diastolique
à 12 mois (64 patients), − 32/− 14 mmHg à 24 mois
(18 patients). Ces données, qui ne tiennent compte
ni du nombre ni des classes de traitements anti-
hypertenseurs utilisés, sont sujettes aux biais inhé-
rents aux mesures cliniques réalisées en ouvert. Chez
les 153 patients de la cohorte traités par dénervation
en ouvert, une PA basale plus élevée et l’utilisation
d’antihypertenseurs centraux étaient signifi cative-
ment associées à une meilleure réponse tensionnelle
clinique en analyse multivariée.
Enfi n, la réponse cardiorespiratoire à l’exercice est
aussi modifi ée après une DR. Trente-sept patients
ont eu une DR bilatérale et 9 ont été assimilés au
groupe contrôle. La réponse à l’exercice a été évaluée
avant et après 3 mois de suivi. Dans le groupe DR,
la PA au repos et la pression maximale à l’exercice
après 3 mois sont signifi cativement réduites de
respectivement 31/9 mmHg et de 22/5 mmHg. La
charge à l’effort a augmenté de 4 watts alors que la
VO2max restait inchangée (+ 0,2 l/mn/kg). La PA après
2 minutes d’exercice était réduite de 29/8 mmHg par
rapport à la valeur de base. La fréquence cardiaque
au repos diminuait après la DR, mais la fréquence
cardiaque maximale à l’effort et l’augmentation de
la fréquence cardiaque n’étaient pas différentes. En
revanche, la récupération était améliorée de 4 bpm
après la dénervation. Dans le groupe contrôle, il n’y
avait aucune variation signifi cative de l’ensemble des
paramètres (pression, fréquence, charge ou venti-
lation). La DR réduit la PA au repos, mais aussi à
l’effort, et permet une meilleure récupération sans
compromettre la compétence chronotrope chez
les patients ayant une hypertension résistante. La
fréquence cardiaque au repos et la récupération
sont améliorées après la procédure.
Effet de la DR sur l’activité
du système nerveux
sympathique, le système
rénine-angiotensine,
la perfusion rénale
et l’insulinorésistance
L’activité sympathique rénale a été quantifi ée par
mesure de la clairance tissulaire de la noradrénaline
au niveau rénal (évaluation du relargage tissulaire
de la noradrénaline, ou spillover, quantifi é par dilu-
tion isotopique) chez 10 patients de l’étude pilote.
Les résultats témoignent d’une diminution de
50 % de l’activité sympathique 15 à 30 jours après
la procédure. La DR module également l’activité
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