Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. II - n° 3 - juillet-août-septembre 2004
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S y ndro m e méta b ol i q u e
P. Henry (hôpital Lariboisière, Paris)
Le syndrome tabolique (ou syndrome
d’insulinorésistance) est un syndrome fré-
quent qui prédispose :
– à l’apparition d’un diabète de type 2,
– à des complications cardiovasculaires.
Un syndrome tabolique est présent si au
moins trois des cinq critères suivants sont pré-
sents (définition NCEP-ATP3-JAMA 2001) :
obésité andrde (tour de taille supérieur à
1 0 2 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme)1,
HTA même très modérée (PAS > 130 mmHg,
PAD > 85 mmHg) ou traitement anti-HTA2,
trouble du tabolisme glucidique (glycé-
mie à jeun > 1 , 1 0 g/l, évocatrice d’insulino-
résistance)3,
hypertriglycéridémie (Tg > 1,50 g/l) ;
HDL-cholestérol abaissé (inférieur à 0,40 g/l
chez l’homme et à 0,50 g/l chez la femme).
1Le rapport taille/hanche n’est pas utilisé car
cest le tour de taille qui reflète le mieux
l’importance de l’obésité viscérale qui elle-
même semble la plus prédictrice de compli-
cations. Un mètre de couturière suffit.
2Une pression artérielle strictement normale
devrait être inférieure à 130 mmHg pour la
systolique et inférieure à 85 mmHg pour la
diastolique selon certaines recommandations.
Dans le cadre de la définition du syndrome
métabolique, il ne s’agit pas à proprement
parler d’une HTA mais d’une pression arté-
rielle anormale.
3Une glycémie normale est inférieure à 1,10 g / l .
Le registre MONICA montre que, selon les cri-
tères NCEP-ATP3, plus de 22,5 % des Français
et plus de 18 % des Françaises ont au moins
trois critères du syndrome métabolique.
Il existe un gradient Nord-Sud (carte) :
Au Nord : hommes : 27 %, femmes : 26 %.
Au centre : hommes : 23 %, femmes : 18 %.
Au Sud : hommes : 16 %, femmes : 13 %.
La figure ci-dessous illustre le risque à 5 ans
de décès cardiovasculaire ou d’infarctus, d’une
part, et dapparition d’un diate, dautre
part, en fonction de l’absence (0) ou de la pré-
sence de 1, 2, 3, 4 ou 5 critères du syndrome
métabolique (adapté de Woscops, C i rc u l a t i o n
2003).
Sensibiliser le patient au risque qu’il présente.
Activité physique.
Perte de poids.
Équilibre du régime alimentaire.
Des approches pharmacologiques sont en
cours d’évaluation.
En pratique, il a été démontré que si les objec-
tifs suivants sont proposés aux patients :
– une perte de poids de 5 %,
– une réduction des apports en graisses de 30 %,
une réduction des apports en graisses satu-
rées de 10 %,
– une alimentation enrichie en fibres,
au moins 4 heures dactivité physique par
semaine,
le risque d’apparition d’un nouveau diabète
est diminué de 58 % après 4 ans.
(Tuomilehto J et al. N Engl J Med 2001)
Vérifier régulièrement si un diabète n’appa-
raît pas (2 glycémies à jeun > 1,26 g/l).
Vérifier si la dérive progressive des chiffres
tensionnels ne nécessite pas un traitement,
surtout si le patient est devenu diabétique
entre-temps.
Être attentif à des symptômes potentielle-
ment évocateurs de maladie artérielle,
notamment coronaire.
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