S yndro me méta bol iq ue P. Henry (hôpital Lariboisière, Paris) L e syndrome métabolique (ou syndrome d’insulinorésistance) est un syndrome fréquent qui prédispose : – à l’apparition d’un diabète de type 2, – à des complications cardiovasculaires. et plus de 18 % des Françaises ont au moins trois critères du syndrome métabolique. Il existe un gradient Nord-Sud (carte) : Au Nord : hommes : 27 %, femmes : 26 %. Au centre : hommes : 23 %, femmes : 18 %. Au Sud : hommes : 16 %, femmes : 13 %. Un syndrome métabolique est présent si au moins trois des cinq critères suivants sont présents (définition NCEP-ATP3-JAMA 2001) : • obésité androïde (tour de taille supérieur à 102 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme)1, • HTA même très modérée (PAS > 130 mmHg, PAD > 85 mmHg) ou traitement anti-HTA2, • trouble du métabolisme glucidique (glycémie à jeun > 1 , 1 0 g/l, évocatrice d’insulinorésistance)3, • hypertriglycéridémie (Tg > 1,50 g/l) ; • HDL-cholestérol abaissé (inférieur à 0,40 g/l chez l’homme et à 0,50 g/l chez la femme). Le rapport taille/hanche n’est pas utilisé car c’est le tour de taille qui reflète le mieux l’importance de l’obésité viscérale qui ellemême semble la plus prédictrice de complications. Un mètre de couturière suffit. 2 Une pression artérielle strictement normale devrait être inférieure à 130 mmHg pour la systolique et inférieure à 85 mmHg pour la diastolique selon certaines recommandations. Dans le cadre de la définition du syndrome métabolique, il ne s’agit pas à proprement parler d’une HTA mais d’une pression artérielle anormale. 3 Une glycémie normale est inférieure à 1,10 g/l. • Sensibiliser le patient au risque qu’il présente. • Activité physique. • Perte de poids. • Équilibre du régime alimentaire. Des approches pharmacologiques sont en cours d’évaluation. 1 Le registre MONICA montre que, selon les critères NCEP-ATP3, plus de 22,5 % des Français 130 part, et d’apparition d’un diabète, d’autre part, en fonction de l’absence (0) ou de la présence de 1, 2, 3, 4 ou 5 critères du syndrome métabolique (adapté de Woscops, Circulation 2003). La figure ci-dessous illustre le risque à 5 ans de décès cardiovasculaire ou d’infarctus, d’une En pratique, il a été démontré que si les objectifs suivants sont proposés aux patients : – une perte de poids de 5 %, – une réduction des apports en graisses de 30 %, – une réduction des apports en graisses saturées de 10 %, – une alimentation enrichie en fibres, – au moins 4 heures d’activité physique par semaine, le risque d’apparition d’un nouveau diabète est diminué de 58 % après 4 ans. (Tuomilehto J et al. N Engl J Med 2001) • Vérifier régulièrement si un diabète n’apparaît pas (2 glycémies à jeun > 1,26 g/l). • Vérifier si la dérive progressive des chiffres tensionnels ne nécessite pas un traitement, surtout si le patient est devenu diabétique entre-temps. • Être attentif à des symptômes potentiellement évocateurs de maladie artérielle, notamment coronaire. Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. II - n° 3 - juillet-août-septembre 2004