Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI Devoir à la maison à rendre le mardi 17 janvier 2017 POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES Pour tout ensemble fini X , on appelle cardinal de X et on note |X | le nombre d’éléments de X . Définition (Indicatrice d’Euler et polynômes cyclotomiques) Pour tout n ∈ N∗ , on pose : ¦ Pn = k ∈ ¹0, n − 1º/ © k∧n=1 , ϕ(n) = |Pn | Φn = et Y X −e k∈Pn 2ikπ n . • La fonction ϕ : N∗ −→ N ainsi définie est appelée l’indicatrice d’Euler. • Pour tout n ∈ N∗ , le polynôme Φn est appelé le nème polynôme cyclotomique. Ce polynôme est unitaire de degré ϕ(n) et ses coefficients sont a priori complexes. n−1 Y On rappelle que pour tout n ∈ N∗ : k=0 1 2ikπ n = X n − 1, et qu’après division par X − 1 : n−1 Y X −e k=1 2ikπ n = n−1 X X k. k=0 PREMIERS EXEMPLES 1) Calculer : 2 X −e a) ϕ(n) pour tout n ∈ ¹1, 8º. b) Φn pour tout n ∈ ¹1, 4º. c) Φ p pour tout p ∈ P. INTÉGRITÉ DES POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES Pour tout n ∈ N∗ , on note div(n) l’ensemble des diviseurs positifs de n. n 2) Soit n ∈ N∗ . Pour tout d ∈ div(n), on pose : En,d = k ∈ ¹0, n − 1º/ a) Montrer que l’application r 7−→ k∧n= rn est bijective de Pd sur En,d . d b) Montrer grâce à un changement d’indice que pour tout d ∈ div(n) : c) Que vaut la réunion : [ no . d Y X −e k∈En,d En,d ? En déduire que : Xn −1 = d∈div(n) Y 2ikπ n = Φd . Φd . d∈div(n) 3) On note Z[X ] l’ensemble des polynômes à une indéterminée à coefficients dans Z. Soient A, B ∈ Z[X ]. On suppose que B est unitaire et qu’il existe un polynôme C ∈ C[X ] pour lequel : A = BC. ¦ © a) Justifier l’existence d’un polynôme R de degré minimal r, éventuellement −∞, dans l’ensemble A − BZ . Z∈Z[X ] b) Montrer que : c) En déduire que : r < ∂ ◦ B. C ∈ Z[X ]. 4) Montrer que le polynôme Φn est à coefficients entiers pour tout n ∈ N∗ . 3 COEFFICIENT CONSTANT DES POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES 5) Soit n ¾ 2. a) Montrer que l’application k 7−→ n − k est une bijection de Pn sur lui-même. X nϕ(n) . k= b) En déduire, grâce à un changement d’indice, l’égalité : 2 k∈P n 6) En déduire que le coefficient constant de Φn vaut 1 pour tout n ¾ 2. Que vaut celui de Φ1 ? 1 Christophe Bertault — Mathématiques en MPSI 4 Devoir à la maison à rendre le mardi 17 janvier 2017 VALEUR EN 1 DES POLYNÔMES CYCLOTOMIQUES Y 7) Montrer que pour tout n ¾ 2 : Φd (1) = n. d∈div(n)\{1} 8) Soit p ∈ P. a) Montrer que pour tout k ∈ N∗ : k Xp −1 = Xp b) En déduire que pour tout k ∈ N∗ : k−1 − 1 Φ pk . Φ pk (1) = p. 9) Déduire des questions 7) et 8) que pour tout n ¾ 2, si n n’est pas une puissance d’un nombre premier : 10) Montrer que pour tout n ¾ 2 : Y k∈Pn 5 sin Φn (1) = 1. Φn (1) kπ = ϕ(n) . n 2 APPLICATION À UN CAS PARTICULIER D’UN THÉORÈME DE DIRICHLET Le théorème suivant est beau mais difficile, et nous n’en démontrerons qu’un cas particulier. Théorème (Théorème de la progression arithmétique de Dirichlet) Soient a, b ∈ N∗ premiers entre eux. Il existe une infinité de nombres premiers congrus à a modulo b. Soit k ¾ 2 fixé. Nous allons montrer qu’il existe une infinité de nombres premiers congrus à 1 modulo k. ¦ 11) Soient p ∈ P et n ∈ Z. On suppose que p divise Φk (n) mais qu’il ne divise pas k. On pose : E = i ∈ N∗ / a) Montrer que : © ni ≡ 1 [p] . nk ≡ 1 [p]. b) Montrer que E possède un plus petit élément e. c) Montrer que e divise tout élément de E. On pourra partir de la division euclidienne correspondante et montrer que son reste est nul. d) En déduire que e divise à la fois k et p − 1. 12) On conserve les notations de la question 5). a) Montrer que pour un certain diviseur d de e, p divise Φd (n). On fait l’hypothèse que : d 6= k. b) Montrer que pour un certain polynôme Q à coefficients entiers : X k − 1 = Φd Φk Q. c) Montrer, en dérivant l’égalité de la question précédente, que p divise knk−1 . d) Obtenir une contradiction et montrer enfin que : p ≡ 1 [k]. 13) On suppose fini l’ensemble des nombres premiers congrus à 1 modulo k, et on note p1 , . . . , p r ses éléments distincts. a) Montrer que pour un certain t ∈ N∗ , l’entier Φk (p1 . . . p r kt) possède un diviseur premier p. b) Montrer que : Φk (p1 . . . p r kt) ≡ 1 p1 . . . p r k . c) En déduire que p n’est aucun des entiers p1 , . . . , p r et qu’il ne divise pas k. d) Dénicher une contradiction. 2