rité de la cardiopathie et de la fraction d’éjection. En l’absence
de TV monomorphe induite, les patients avec syncope ont une
mortalité faible, l’induction d’une fibrillation n’a pas de valeur
pronostique et l’implantation d’un défibrillateur doit rester dis-
cutée. (S. Hao, New York, 1930).
L’efficacité et le coût du traitement des arythmies ventriculaires
malignes par le défibrillateur ont été analysés sur une cohorte de
plus de 150 000 patients MEDICARE traités pour tachycardie ou
fibrillation ventriculaire entre 1987 et 1995.
Cent cinquante-trois mille soixante patients ont été étudiés,
12 184 ont reçu un défibrillateur et 140 876 n’ont pas été implan-
tés : les patients avec défibrillateur étaient souvent plus jeunes,
de sexe masculin, de race blanche, avec une cardiopathie isché-
mique, une fraction d’éjection abaissée. Ils étaient admis pour
fibrillation plutôt que pour tachycardie ventriculaire. La morta-
lité à 1 an, 2 ans et 3 ans était respectivement de 11 % versus
24 %, 18 % versus 35 % et 22 % versus 42 %. Le risque relatif
était donc divisé par 2, de 0,39, 0,40, et 0,40 et, après ajuste-
ment, 0,43, 0,48 et 0,52. Les coûts MEDICARE (hospitaliers)
restaient plus élevés pendant la durée du suivi : à 1 an, 44 500 $
versus 11 000 $ ; à 2 ans, 49 400 $ versus 14 000 $ ; à 3 ans,
54 400 $
versus 17 000 $. Le bénéfice du défibrillateur est sem-
blable à celui observé dans les études publiées (MADIT, CIDS,
AVID, MUST), mais le surcoût de l’implantation persiste
même après 3 ans. (J. Weiss, Stanford, 1924).
L’étude AMIOVIRT a été présentée en hotline le 15 novembre.
Elle compare amiodarone et défibrillateurimplantable en cas
de TVnon soutenue chez les patients avec une cardiomyopa-
thie dilatée primitive. La place du défibrillateur a été affirmée
en post-infarctus chez des patients asymptomatiques, à haut risque
de mort subite, fraction d’éjection basse et TV non soutenue au
holter (études MADIT et MUST) : indication de classe I quand
la stimulation ventriculaire programmée est positive, mais, en cas
de cardiomyopathie dilatée, la place du défibrillateur n’est pas
connue.
Cent trois patients ont été randomisés, auxquels se sont ajoutés
75 patients d’un registre de suivi : fraction d’éjection < 0,35 %,
tachycardie ventriculaire asymptomatique comportant 3 batte-
ments ou plus et de moins de 30 secondes. L’amiodarone était
prescrite après une dose de charge d’un mois, à la dose de 300 mg
par jour. L’étude a été arrêtée après un suivi de 20 mois en moyenne
pour “futilité” (p = 0,6), car aucune différence significative dans
la mortalité n’apparaissait, avec, à 3 ans, 85 % des patients sous
amiodarone et 79 % avec défibrillateur (8 décès sous amiodarone
et 13 décès sous défibrillateur). Par contre, l’amiodarone suppri-
mait les épisodes de tachycardies symptomatiques (p = 0,002). Il
n’est donc pas possible d’étendre aux cardiomyopathies les recom-
mandations établies pour les infarctus chroniques, mais la stimu-
lation programmée n’était pas réalisée dans cette étude, à la dif-
férence des recommandations pour les patients avec TV non
soutenues asymptomatiques en post-infarctus.
La stimulation ventriculaire (resynchronisation ventriculaire) est
actuellement évaluée dans le traitement de certaines insuffisances
cardiaques congestives, comportant notamment un gros trouble
d’activation ventriculaire. Mais un rôle délétère éventuel sur les
arythmies ventriculaires a pu être évoqué et faire discuter la néces-
sité du défibrillateur triple chambre.
Une étude a porté sur 18 patients implantés d’un défibrillateur
triple chambre (Insynch ICD) et sur un groupe témoin de
29 patients, porteurs d’un simple DAI, et présentant un bloc de
branche gauche (BBG) > avec une largeur de QRS > 130 ms et
une fraction d’éjection < 35 %, groupe apparié selon l’âge, la car-
diopathie, la fraction d’éjection, la classe NYHAet le traitement.
Dans le groupe bénéficiant d’une resynchronisation (QRS dimi-
nuant de 180 ± 28 ms à 160 ±27 ms), une amélioration (p < 0,05)
de la NYHA(2,8 ± 0,5 à 2,1 ± 0,5) et du diamètre diastolique du
ventricule gauche (65 ± 12 mm à 60 ± 11 mm) était notée. Par
contre, aucune différence sur les événements rythmiques (TV,
FV) survenant après l’implantation n’était retrouvée. La mor-
talité n’était pas différente (3 décès sur 29 dans le groupe témoin
et 0 sur 28 dans le groupe resynchronisé). (V. Kuehlkamp, Tue-
bingen, 3675).
Les holters ECG de 24 heures chez 21 patients implantés d’un
stimulateur triple chambre ont été analysés après 3 mois de trai-
tement croisé en 2 périodes : resynchronisation ventriculaire/pas
de resynchronisation.
Le nombre total d’ESV est diminué à 1 051 ± 1 309 ESV par
24 heures versus 2 709 ± 2 560 (p = 0,0001), comme le nombre de
salves ventriculaires (> 3 ESV) : 5 ± 13 versus 55 ±120 (p = 0,007),
avec une tendance à la baisse des TV soutenues (> 30 s) : 1 ver-
sus
3.
Il n’y avait donc pas d’argument pour un rôle rythmique délé-
tère de la resynchronisation. (S. Walker, Londres, 3348).
Le défibrillateur auriculaire implantable permet actuellement
l’autodéfibrillation auriculaire, à l’aide d’un boîtier activateur
déclenché par le patient lui-même, s’il est démontré que la tolé-
rance et le bénéfice du choc le permettent. Un tel boîtier (JEWEL
AF, Medtronic 7250) a été évalué chez 144 patients avec des
tachycardies atriales résistantes, dont 56 ont activé le boîtier d’au-
todéfibrillation : 1 fois pour 18 patients, 2 à 5 fois pour 24 patients,
et plus de 5 fois pour 14 patients, pour un total de 366 épisodes
sur un suivi de 9 mois. Les chocs, en moyenne de 16 ± 8 joules,
ont été efficaces 337 fois (92 %), un seul choc a suffi 313 fois
(86 %), mais une récidive précoce était observée 37 fois (11 %).
La sécurité paraît très bonne (aucune arythmie ventriculaire n’a
été observée et, de toute façon, une sonde de défibrillation ven-
triculaire est associée), la douleur a été acceptable pour la majo-
rité des patients, mais la récidive immédiate est probablement
une limite de la technique (11 % des tentatives). (D. Schwartz-
man, Pittsburgh, 2335).
L’accès du public à la pratique de la défibrillation cardiaque en
urgence, grâce à la généralisation des défibrillateurs semi-auto-
matiques, est un des thèmes de plus en plus d’actualité. L’expé-
rience des deux aéroports de Chicago a été rapportée : O’Hare et
Midway, avec 80 millions et 20 millions de voyageurs par an res-
pectivement. En juin 1999, 51 défibrillateurs externes semi-auto-
matiques ont été installés, bien visibles, très accessibles, et
2 500 employés des aéroports ont été formés à leur utilisation.
En 10 mois, 14 cas de morts subites étaient observés, 12 en rap-
port avec des fibrillations ventriculaires, et 9 ont pu être récupé-
rés, sans aucune séquelle neurologique : survie totale 64 %, dont
survie post-fibrillation ventriculaire 75 %, très supérieure
La Lettre du Cardiologue - Supplément au n° 341 - janvier 2001
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YTHMOLOGIE