Journée d’étude Développements alternatifs Institut d’ethnologie 30 mai 2013 Premier panel : Agriculture et tourisme : développer le local COMMUNICATION Faire et dire l’économie dans le mouvement Slow Food Valeria Siniscalchi, EHESS, Centre Norbert Elias En s’appuyant sur le travail ethnographique mené depuis 2006 sur le fonctionnement et les dynamiques politiques et économiques de Slow Food (en France d’abord et dans le quartier général en Italie ensuite), l’analyse portera sur l’articulation entre la dimension politique du mouvement et les diverses définitions et pratiques de l‘économie qui s’expriment à son sein. Créé en Italie au milieu des années 1980, Slow Food est devenu au fil du temps un mouvement international d’environ 100.000 et l’un des acteur des débats concernant les problématiques alimentaires, les économies « locales » et « durables ». La force médiatique que Slow Food a acqui au fil du temps lui permet d’attirer l’attention sur des produits et des activités de production qui semblaient perdantes économiquement face à l’industrie agroalimentaire. L’économie réelle, celle des producteurs mais aussi, sur un autre plan, celle des Salons et des budgets de l’association cohabitent avec l’imagination d’un nouvel ordre économique, bon, propre et juste. Les divers registres de l’économie mobilisés par Slow Food sont connectés au plan politique et permettent d’interroger les visions du futur que ses membres expriment et, par là, le processus de production d’une utopie « concrète ».