Synthèse : Quels sont les mécanismes susceptibles d’engendrer délation et dépression économique ?
Déflation = diminution du niveau général des prix (taux de croissance négatif des prix) (ex : IPC = -1%)
Elle qualifie la contraction de grandeurs nominales (pris, salaires, masse monétaire) qui s’accompagne en
général de celle des grandeurs réelles (demande, production, emploi).
Aux périodes d'emballement économique, vues comme des « surchauffes » (expansion) se
juxtaposent, le plus souvent, des périodes de hausse artificielle des prix plus rapide : l'inflation s'accélère
lorsque la croissance économique augmente.
Parallèlement, lorsque l'activité réelle est marquée par un repli, les tensions inflationnistes
disparaissent et les prix augmentent moins vite : il y a désinflation.
Mais le ralentissement économique, voire la récession ou la dépression peut s'accompagner
d'une période de déflation ou de tensions déflationnistes.
Contrairement à ce que l'on pourrait imager, la déflation n'est donc pas une bonne nouvelle pour l'économie:
non seulement elle est le symptôme d'une crise, mais elle peut s'auto-renforcer et empêcher la sortie de crise.
Les épisodes de déflation étaient assez fréquents au XIXème siècle où ils accompagnaient les phases de
dépression (ex : crise de 1929 : la déflation est à la fois cause et conséquence de la dépression économique).
(Elodie) En effet, pour répondre au recul de la demande, les offreurs sont incités à réduire les prix.
Cela peut être dangereux en raison de 3 mécanismes qui entretiennent la déflation :
-si les salaires ne baissent pas aussi vite que les prix, les profits des entreprises reculent et les faillites
se multiplient ; les E freinent leurs I et cessent d’embaucher =>cela freine la demande et entretient la baisse
des prix
- « déflation par la dette » (I.FISCHER) : la déflation augmente le coût réel de la dette => les agents (E,
ménages) dépensent moins et vendent leurs actifs pour rembourser leurs dettes => baisse de la demande et
des prix
-si les agents économiques anticipent que la baisse des prix va durer, ils sont tentés de reporter leurs
achats dans le temps ce qui limite la demande et favorise la baisse des prix
Ce faisant ils dépriment la demande et poussent les offreurs à baisser leurs prix pour vendre. Les prix qui
baissent (déflation) encouragent les acheteurs à attendre encore qu’ils baissent davantage pour acheter, ce
qui contribue à créer puis entretenir un cercle vicieux de déflation ou spirale déflationniste qu’on retrouve
dans les périodes de dépression économique (profond recul de la production de richesses, durable et auto-
entretenu comme dans les années 1930 suite au krach boursier de 1929).
D’où un cercle vicieux déflationniste (qui justifie aujourd’hui les risques déflationnistes) : baisse de la
demande => baisse des prix => baisse de la production => baisse des revenus et anticipations négatives =>
baisse de la demande etc.
Dans un tel contexte, la production ne peut repartir à la hausse puisque les offreurs ne trouvent pas de
débouchés et stockent leur production, et l'évolution du PIB s'effondre => chômage.