3. Résultats
Trois décès précoces (6,7%) ont été notés, dont 2 par
plaie de l’oreillette droite et un par bas débit cardiaque.
Les complications non mortelles correspondaient à 3
cas d’hémorragie au niveau de l’oreillette droite ayant
nécessité une reprise chirurgicale pour hémostase, et
2 cas d’hémothorax à droite ayant évolué vers une
pachypleurite basale droite.
La transfusion moyenne à été de 1000 ±500cc.
La durée moyenne de séjour aux soins intensifs a été
de 3±2jours et la durée moyenne d’hospitalisation de
27±5jours.
Deux décès tardifs ont été notés, dont un 6 mois
après l’intervention par accident thrombo-embolique
chez un patient en fi brillation auriculaire et l’autre l
an après l’intervention par un bas débit sur adiastolie
bilatérale modérée persistante.
Parmi les 40 survivants, 3 ont été perdus de vue. Après
un recul moyen de 10 ± 8ans, 17 sont actuellement au
stade fonctionnel I de la NYHA et 20 au stade II. Les
radiographies ont montré une diminution du rapport
cardio-thoracique à 0,58 ± 0,2.
Commentaires
L’âge moyen de nos patients était de 23 ans ; cette
moyenne est inférieure à celles rapportées par Nilgun
Bozbuga [3] et Haley [4], qui sont de 32 et 49 ans
respectivement.
Tous les cas que nous avons notés sont d’origine
tuberculeuse. Cette maladie sévit de façon endémique
dans les pays africains et est aggravée par l’infection
au VIH/SIDA. A l’opposé, dans les pays développés,
les étiologies de la péricardite constrictive sont
dominées par la radiothérapie, la chirurgie cardiaque
et les péricardites idiopathiques [5,6,7] du fait de la
réduction de l’incidence de la tuberculose. Le tableau
clinique peut faire penser à une cardiomyopathie et
retarder le diagnostic [8], qui est toutefois facilité par
l’échocardiographie par doppler en couleur [4,7].
Les signes cliniques sont généralement des signes
d’insuffi sance cardiaque droite [9].
Le traitement est essentiellement chirurgical et
donne de bons résultats [5]. La sternotomie médiane
verticale donne un bon accès à toutes les faces du
coeur excepté la face postérieure, et évite dans la
plupart des cas l’ouverture des plèvres. Elle permet,
seule, de faire une péricardectomie subtotale et
d’installer aisément au besoin une circulation extra
corporelle en cas d’hémorragie par effraction des
cavités cardiaques. L’hémorragie est le principal
danger de cette intervention [10]. La déchirure de
l’oreillette droite, pellucide et fragile, a été la cause
de 2 décès dans notre pratique. Il faut alors redoubler
de prudence et de minutie lors de cette décortication
péricardique afi n de limiter voire d’éviter les incidents
per opératoires. D’autres voies d’abord telles que la
thoracotomie antérolatérale gauche isolée ou associée
à une sternotomie médiane verticale sont utilisées par
d’autres équipes. Néanmoins, nos résultats immédiats
et tardifs sont satisfaisants, superposable à ceux de
Bertog [6]
Les décès secondaires par déchéance myocardique
sont dus aux phénomènes infl ammatoires secondaires
à l’atteinte épicardique [11].
La péricardectomie est le seul geste salvateur pour tout
patient au stade de péricardite constrictive. Néanmoins
elle reste une intervention délicate malgré sa simplicité
apparente.
4. Réferences
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