26 | La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue • Vol. XVII - n° 1 - janvier-février 2014
EVIDENCE-BASED MEDICINE Tube digestif
Questions
non résolues
» Quel est l’effet de la
perte de poids sur les
complications du refl ux
(œsophagite, endo-
brachyœsophage [EBO],
cancer) ?
» Quelle est la cinétique
(délai, durée) de cet effet
symptomatique ?
» Quelle réduction de la
prise d’inhibiteurs de la
pompe à protons (IPP)
peut être attendue ?
» Y a-t-il un effet de la
perte de poids en cas de
hernie hiatale ?
réduction de 36 % de la probabilité de présenter au
moins 1 symptôme hebdomadaire chez des femmes
ayant perdu au terme des 12 ans de suivi au moins
3,5 points d’indice de masse corporelle (IMC) par
rapport à celles n’en ayant pas perdu (OR : 0,64 ; IC95 :
0,42-0,97). Dans une étude norvégienne récente, un
large échantillon de la population adulte (29 610) a été
évalué 2 fois à 10 ans d’intervalle sur les symptômes,
les traitements du refl ux et l’IMC (2). La chance (odds-
ratio) de voir disparaître tout symptôme de refl ux par
rapport à des sujets ayant perdu moins de 0,5 point
d’IMC était de 1,22 (IC
95
: 1,03-1,46) pour une perte de
0,5 à 1,5 ; de 1,38 (IC
95
: 1,15-1,66) pour une perte entre
1,5 et 3,5 et de 2,42 (IC
95
: 1,88-3,11) pour une perte de
plus de 3,5 points d’IMC. Les résultats étaient encore
plus marqués chez des sujets prenant un traitement
du refl ux au moins une fois par semaine.
Les 6 études interventionnelles fondées sur des inter-
ventions diététiques et de style de vie sont déce-
vantes, mais surtout parce qu’elles n’ont chacune
inclus qu’entre 8 et 43 personnes, pour un total de
174, avec des résultats très discordants (3).
Des données positives sont disponibles pour la
chirurgie bariatrique, avec toutefois des données
discordantes concernant les interventions restric-
tives conduisant à la formation d’un petit réservoir
gastrique. Une étude multicentrique nord-américaine
récente a identifi é 36 938 sujets souffrant de refl ux
traités parmi 116 136 patients ayant (en 30 mois)
bénéficié d’une chirurgie bariatrique. Parmi les
refl ueurs, 22 870 (dont l’IMC moyen était de 46)
n’ont pas bénéfi cié d’une procédure antirefl ux. Le
score symptomatique était amélioré à 6 mois par
toutes les procédures, amélioration corrélée à la
perte de poids. Le bypass gastrique était toutefois
plus effi cace que la gastrectomie en manchon puis
l’anneau gastrique ajustable (4).
Il est à noter que seules de petites études, ouvertes,
ont rapporté les effets, discordants, de la perte de
poids en pHmétrie et endoscopie.
Références bibliographiques
1. Hampel H, Abraham NS, El-Serag HB. Meta-analysis: obesity and
the risk for gastroesophageal refl ux disease and its complications.
Ann Intern Med 2005;143(3):199-211.
2. Ness-Jensen E, Lindam A, Lagergren J, Hveem K. Weight loss
and reduction in gastroesophageal refl ux. A prospective popu-
lation-based cohort study: the HUNT study. Am J Gastroenterol
2013;108(3):376-82.
3. De Groot NL, Burgerhart JS, Van De Meeberg PC, de Vries DR,
Smout AJ, Siersema PD. Systematic review: the effects of conser-
vative and surgical treatment for obesity on gastro-oesophageal
refl ux disease. Aliment Pharmacol Ther 2009;30(11-12):1091-102.
4. Pallati PK, Shaligram A, Shostrom VK, Oleynikov D, McBride
CL, Goede MR. Improvement in gastroesophageal refl ux disease
symptoms after various bariatric procedures: review of the Bariatric
Outcomes Longitudinal Database. Surg Obes Relat Dis 2013;doi.
10.1016/j.soard.2013.07.018. [Epub ahead of print]
La première récidive de l’infection à Clostridium diffi cile doit être traitée par
le même antibiotique que celui prescrit initialement, sauf en cas d’infec-
tion sévère où il faut alors préférer la vancomycine (niveau de preuve B).
La 2e récidive sera traitée par vancomycine à doses décroissantes (niveau
de preuve B).
À partir d’une troisième récidive, on discutera une transplantation fécale
(niveau de preuve A).
Le niveau de preuve est insuffi sant pour recommander l’utilisation de
probiotiques en prévention des récidives (niveau de preuve C).
Ce qu’il faut retenir L’infection digestive à Clostridium diffi cile est
la première cause de diarrhée infectieuse
nosocomiale chez l’adulte. Après un épisode
d’infection à C. diffi cile, le risque de récidive de l’in-
fection dans les 8 semaines suivantes est de 10 à
20 %. Chez les patients ayant présenté une récidive,
le risque de récidives ultérieures s’élève à 40 à 65 %
selon les séries (1).
Les recommandations françaises (2008), euro-
péennes (ESCMID-2009) [2] et américaines (IDSA-
SHEA-2010, actualisées en 2013) [1] proposent une
attitude commune pour le traitement de la première
récidive : reprendre l’antibiothérapie utilisée lors
Comment traiter l’infection récidivante
à Clostridium diffi cile en 2014 ?
Sophie Ribière, Xavier Treton, Clichy.