m i s e a u p o i nt Mise au point La tomographie par émission de positons au fluorodéoxyglucose et son intérêt en hépato-gastroentérologie, bilan actuel et perspectives H. Foehrenbach*, P. Maszelin*, J.F. Gaillard* cellulaires de la glycolyse (2). Le FDG pénètre dans la omme dans les autres domaines de l’oncologie, cellule au même rythme que le glucose, mais, après la gastroentérologie a beaucoup bénéficié phosphorylation en FDG-6des nouvelles techniques d’imagerie, qui permettent P, il s’accumule car il ne actuellement une description très précise des tumeurs, peut ressortir de la cellule ni Les émetteurs de positons de leur structure, de leur rapport avec les tissus sains progresser dans la suite de la chaîne métabolique. La Les émetteurs de positons ainsi que de leur extension loco-régionale ou à distance. mise en évidence d’un sont des radioéléments qui L’ensemble de ces paramètres intervient directement accroissement important de présentent entre autres la glycolyse permet donc de caractéristiques l’intérêt de dans la définition de la stratégie thérapeutique caractériser in vivo les permettre le marquage de molécules – par exemple, le et dans son optimisation pour chaque patient. Malgré lésions malignes. Cette augmentation de la glycolyse glucose, des acides aminés ou ces progrès importants, des questions restent encore n’est cependant pas spécides nucléotides – directement sans réponse, et de nouvelles méthodes d’imagerie fique des tumeurs malignes. impliquées dans le métabolisme des cellules. Ce mar- des tumeurs, exploitant leurs spécificités métaboliques Certaines lésions inflammatoires ou granulomateuses quage s’effectue sans altéraet biochimiques, sont en cours d’émergence et peuvent également comportion de leurs propriétés ter une telle caractéristique biochimiques, et leur injecs’attachent à représenter les tissus selon ces mais, hormis quelques cas tion à un patient permet de caractéristiques afin d’individualiser les formations de lésions malignes connues tracer le métabolisme choisi pour ne présenter qu’un pour l’identification d’une néoplasiques. hypermétabolisme modéré, lésion particulière. La détecvoire absent, comme le cartion du rayonnement émis par le traceur par un appareil cinome bronchiolo-alvéoFDG et métabolisme glucidique d’imagerie permet de représenter cette laire ou la tumeur carcinoïde, il existe information sous la forme d’une image. une différence significative de fixation L’utilisation du glucose en oncologie est du glucose marqué entre les lésions justifiée par la connaissance déjà bénignes, moins hypermétaboliques, et les ancienne de l’augmentation importante lésions malignes. Cette aptitude à difféde la glycolyse au sein des tumeurs rencier les lésions bénignes et malignes malignes (1). Cette augmentation est en représente l’une des premières applicarapport avec celle de l’expression des * Service de médecine nucléaire, tions oncologiques de l’imagerie au hôpital d’instruction des armées transporteurs membranaires du glucose du Val-de-Grâce, Paris. FDG. et avec celle de l’activité des enzymes Fluorodéoxyglucose (FDG) et tomographie par émission de positons (TEP) C Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 5 - mai 2001 137 m i s e a u p o i nt Mise au point La tomographie par émission de positons Elle est une technique d’imagerie scintigraphique non invasive du corps entier. Son principe est celui de la détection en coïncidence des photons produits lors de l’annihilation du positon émis par le radioélément avec un électron du milieu. Ce mode particulier de détection présente l’avantage majeur de permettre la correction des phénomènes physiques qui perturbent la construction d’une image scintigraphique : l’atténuation des rayonnements en profondeur, la diffusion des rayonnements ainsi que l’existence de coïncidences aléatoires créées par deux annihilations différentes donnant lieu à la détection simultanée de l’un des photons émis au cours de chacune. La correction de ces phénomènes permet la quantification de l’activité fixée au sein de la lésion étudiée. Cette quantification peut être précise, en masse de glucose consommée par unité de masse de tissu, mais elle impose alors de lourdes contraintes méthodologiques inutilisables en pratique clinique. Elle est donc le plus souvent approchée par un index semiquantitatif, le SUV (Standardized Uptake Value) qui rapporte la fixation à l’activité injectée et au poids du patient. Cette approche quantitative de l’imagerie est la plus grande spécificité de l’imagerie à positons. Par ailleurs, la résolution spatiale de ces systèmes d’imagerie, de l’ordre de 4 à 5 mm, est meilleure que celle des caméras scintigraphiques usuelles. Il existe actuellement deux grandes familles d’appareils permettant la détection des positons. La première est constituée d’appareils spécialisés dans l’imagerie à positons. Ils sont connus sous le nom d’appareils dédiés. Ils comportent un détecteur organisé en couronne autour du patient et sont caractérisés par une très forte sensibilité de détection. Leur inconvénient est avant tout leur coût : de 8 à 15 MF. Afin de réduire le coût d’équipement ont été développées des adaptations des machines habituelles de médecine nucléaire pour leur conférer l’aptitude à réaliser des images à l’aide d’émetteurs de positons. Si l’objectif coût a été atteint, ces machines, qui constituent la seconde famille de détecteurs, restent handicapées par une sensibilité de détection beaucoup plus faible que celle des appareils dédiés. Alors que la résolution de ces caméras, dites à coïncidence, est peu différente de celle des appareils dédiés, la qualité des images est très inférieure en raison de leur faible sensibilité de détection. L’imagerie par émission de positons est réalisée depuis plus de 20 ans. Elle est restée au sein des centres de recherche pendant de nombreuses années en raison du coût des appareils et de la nécessité d’un environnement complexe pour la production des traceurs. Les premières applications ont été essentiellement neurologiques, puis cardiologiques en raison de la taille du champ de vue des appareils existants et du nombre de coupes réalisables en une acquisition. Malgré cette limitation, la première étude oncologique a été menée en 1982 sur le diagnostic des localisations secondaires hépatiques du cancer colorectal (3). Cancer digestif À la différence de la pneumologie, où le diagnostic de malignité d’une lésion découverte au cours d’un examen d’imagerie est fondamental dans la prise en charge des patients, cette application est moins déterminante en gastroentérologie, puisque le diagnostic se fait par abord direct endoscopique. De plus, l’examen au FDG est handicapé par un manque de spécificité quant à l’histologie ainsi que par un défaut de repères anatomiques ne permettant pas une localisation précise de la lésion et la définition de son extension locale. On retient cependant la possibilité de mettre en évidence fortuitement des lésions digestives malignes insoupçonnées au cours d’examen au FDG pratiqués pour une autre indication – pneumologique, par Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 5 - mai 2001 138 exemple – ; et, au cours d’un travail effectué par notre service, 3 lésions digestives synchrones ont été ainsi trouvées pour 74 indications pulmonaires consécutives. Toutefois, cette technique ne peut pas être proposée en dépistage, compte tenu de la fixation du traceur sur les lésions inflammatoires avec un taux prévisible élevé de faux positifs dans cette indication. Diagnostic de l’extension La technique permet une amélioration de la connaissance de l’extension de la maladie, avec une sensibilité comparable à celle de la tomodensitométrie mais avec une spécificité supérieure, notamment pour la reconnaissance de l’atteinte ganglionnaire, car une fixation maligne peut être observée au sein d’un ganglion en deçà du critère de diamètre utilisé en scanner (4). De même, une meilleure spécificité existe également pour le diagnostic des localisations secondaires hépatiques (5) (figures 1 et 2). Cette amélioration de la connaissance de l’extension a pu, pour les mêmes raisons, être rapportée pour les autres segments digestifs, notamment pour l’œsophage, avec des métastases mises en évidence chez 20 % de patients en plus (6). Au-delà de la seule modification de la connaissance de l’extension de la maladie, c’est surtout l’influence du résultat de l’examen sur la conduite thérapeutique à tenir qui importe, dans la mesure où une stratégie inadaptée est lourde de conséquences, tant pour le patient qu’en termes de coûts. Dans ce domaine, des taux de 30 % de modifications significatives ont été rapportés (5). Cas particulier de l’opérabilité des métastases hépatiques Avec le développement de la chirurgie des localisations secondaires hépatiques, la détermination de l’absence d’autre lésion associée devient importante pour la validation d’une indication chirurgicale d’envergure. De nouveau, l’imagerie par émis- m i s e a u p o i nt Mise au point Figure 1. Bilan d’extension initial d’une néoplasie sigmoïdienne. – Flèche : fixation sur la lésion connue ; – Flèche creuse : localisation secondaire hépatique ; – Tête de flèche : fixation colique physiologique. Figure 2. Contrôle de l’extension à une phase tardive. Diagnostic de malignité d’une lésion nodulaire, non spécifique en tomodensitométrie, du lobe pulmonaire supérieur droit dans un contexte de localisation secondaire hépatique découverte à distance du traitement d’une tumeur colique. – Flèche : localisation hépatique ; – Flèche creuse : fixation sur le nodule pulmonaire connu indiquant son caractère malin ; – Tête de flèche : accumulation urétérale de traceur, sans signification maligne car correspondant à l’élimination physiologique du traceur. Figure 3. Diagnostic de récidive de cancer colique. Élévation progressive du CA 19.9 à distance d’une tumeur colique avec extension ganglionnaire locale traitée par chirurgie et chimiothérapie. Recherche négative de récidive par endoscopie et tomodensitométrie, sans signal d’appel local ou loco-régional. Flèche : fixation ganglionnaire rétropéritonéale lombo-aortique indiquant le site de la récidive. sion de positons bénéficie ici de sa sensibilité de détection et de sa spécificité pour la détection des différentes localisations possibles de la maladie. De nouveau, l’impact de la technique sur les options chirurgicales a été évalué avec jusqu’à 47 % de modifications (7). au FDG peut résoudre nombre de ces problèmes en raison de sa spécificité et permet la distinction entre lésion évolutive et formation résiduelle. Dans ce cadre, des valeurs de sensibilité et de spécificité de plus de 90 % ont été rapportées (9). Comme dans les applications précédentes, c’est l’influence sur la conduite à tenir qui s’avère déterminante. Dans la série précédemment citée, pour les 48 malades, 21 gestes chirurgicaux inutiles ont pu être évités (8). le FDG-6-P en FDG. Celui-ci n’est alors plus retenu dans la cellule et ressort donc librement. Cette caractéristique est à l’origine de la fixation modérée du parenchyme hépatique normal. Certains carcinomes hépatocellulaires conservent cette particularité, n’accumulent donc pas le traceur et ne sont donc pas reconnus par une hyperfixation. Cependant, l’acquisition de données dynamiques au cours du temps permet le calcul de paramètres discriminants pour le diagnostic de ces lésions (11). La limite à l’utilisation de ce type d’acquisition dynamique est la complexité de sa réalisation en pratique clinique. Les autres néoplasies hépatiques, comme le cholangiocarcinome (figure 4), ne présentent pas, quant à elles, cette particularité métabolique et pourront donc être reconnues comme malignes par l’hyperfixation habituelle. L’étude des néoplasies pancréatiques exocrines montre un aspect particulier qui est celui du diagnostic différentiel entre adénocarcinome pancréatique et pancréatite Diagnostic de récidive Deux contextes existent pour le diagnostic de récidive. Dans celui de l’élévation des marqueurs observée au cours du suivi de la maladie après traitement initial (figure 3), de très bons résultats ont été obtenus en imagerie à positons en raison, encore, de la grande sensibilité de détection de la méthode. À titre d’exemple, pour 48 patients dans ce cadre en 1996 étaient détectés 97 % de 69 sites tumoraux, alors que la tomodensitométrie n’en mettait en évidence que moins de 50 %, avec 7 faux positifs (8). L’autre contexte est celui de la mise en évidence de formations tissulaires indéterminées en tomodensitométrie avec ou sans élévation des marqueurs. La TEP Cancer hépatique et pancréatique exocrine Le diagnostic du carcinome hépatocellulaire représente une limite de l’exploration au FDG, car il existe, selon les travaux effectués dans ce domaine, de 30 à 50 % de faux négatifs (10). Cela est en relation avec une particularité des cellules hépatiques qui est d’exprimer une enzyme, la glucose 6 phosphatase, qui déphosphoryle Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 5 - mai 2001 139 m i s e a u p o i nt Mise au point Figure 4. Cholangiocarcinome. Hyperfixation diffuse et hétérogène intéressant la totalité du lobe gauche du foie avec extension vers le lobe droit et présence de nodules hyperfixants au sein de ce dernier. Ces hyperfixations signent la malignité de la lésion. chronique. Dans cette application, des chiffres de sensibilité et de spécificité supérieurs à 90 % ont été rapportés (12). Cependant, il ne faut pas méconnaître la fixation du FDG sur les lésions inflammatoires et donc la possibilité de localisation du traceur au sein d’un foyer d’inflammation aiguë pouvant compliquer un processus chronique. Le contexte clinique est donc déterminant dans l’interprétation des résultats. La technique garde par ailleurs tout son intérêt pour le bilan d’extension de ces affections. Évaluation de la réponse thérapeutique Cette application fait l’objet de travaux multiples à l’heure actuelle. En effet, lorsque existent de multiples localisations indiquant un traitement général, le seul mode actuel de détermination de la réponse tumorale à la chimiothérapie est la reconnaissance d’une réduction du volume ou du nombre des lésions en imagerie radiologique. La réduction du volume tumoral fait suite à la mort des cellules constituant la tumeur et à leur élimination. Ce processus est donc nécessairement plus tardif que l’altération du métabolisme énergétique de la cellule tumorale qui va conduire à sa mort. C’est la dimension quantitative de la TEP qui trouve ici tout son intérêt, puisque l’intensité de la fixation observée est directement reliée à la quantité de glucose consommée par la cellule (13). De ce fait, la réduction de l’intensité de la fixation après une chimiothérapie précise l’altération de la glycolyse au sein de la lésion sous l’effet du traitement. Au maximum, la disparition complète de la fixation indique la stérilisation de la lésion, à la sensibilité de détection près, puisque la persistance de quelques éléments cellulaires viables ne pourra pas être formellement écartée en raison de la résolution de la technique (figure 5). Il doit être noté que cette constatation métabolique est faite indépendamment de la persistance éventuelle d’une masse résiduelle sur les images radiologiques, masse qui correspond alors, si elle existe, à une formation cicatricielle. À l’inverse, une réponse partielle obtenue d’après les indications de l’imagerie radiologique peut être trompeuse, car cette technique peut être induite en erreur par le phénomène de sélection clonale. Dans ce contexte, la chimiothérapie aboutit à l’élimination des cellules qui y sont sensibles. Toutefois, il peut coexister au sein de la même lésion un contingent cellulaire résistant qui sera alors sélectionné. La destruction des cellules sensibles aboutit à leur élimination et il y a donc une réduction du volume de la tumeur qui fait croire à une réponse globale. Ce phénomène est à l’origine de rechutes très précoces. L’intérêt du FDG est donc de mettre en évidence la persistance d’une fixation élevée au sein de la lésion de volume réduit. Cette fixation permet d’affirmer la présence d’un clone de cellules résistantes au sein de la tumeur. Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 5 - mai 2001 140 Figure 5. Évaluation de la réponse thérapeutique. Lignes du haut : recherche de récidive d’une néoplasie colique en raison d’une élévation de l’ACE ; TDM non contributive ; mise en évidence en TEP d’adénopathies du médiastin (flèche) et du hile pulmonaire droit (tête de flèche). Ligne du bas : régression de la fixation médiastinale et hilaire après 6 mois de chimiothérapie LV5FU2 ; régression complète des fixations médiastino-hilaires et normalisation de l’ACE. L’influence de la chimiothérapie sur le métabolisme tumoral peut être précoce et transitoire. Cela impose de respecter un délai d’environ 3 semaines après la fin de la dernière cure pour effectuer le contrôle afin de ne pas évaluer la réponse par excès. À l’inverse, lors de l’étude de l’efficacité d’une radiothérapie, il sera nécessaire de respecter un délai plus long de 3 à 4 mois avant d’effectuer le contrôle en raison de l’inflammation radique à l’origine d’une hyperfixation du traceur. Dans ce cas, la réponse sera sous-estimée, car la fixation m i s e a u p o i nt Mise au point inflammatoire ne peut être différenciée d’une vraie lésion maligne résiduelle. Compte tenu de l’importance de la connaissance précoce de l’efficacité d’une chimiothérapie, cette application est appelée à croître en importance. Elle arrive également aux limites de l’utilisation du FDG, qui peut faire sous-estimer la réponse en raison d’une fixation résiduelle dans le site tumoral après chimiothérapie. Cette fixation n’est alors due qu’à l’activité des macrophages assurant la détersion du foyer tumoral après la destruction des cellules malignes. Un tel écueil peut être évité par l’utilisation d’autres traceurs, comme la fluorothymidine, dont l’accumulation cellulaire est directement en relation avec l’activité mitotique tumorale. Ce traceur annonce le futur de la tomographie par émission de positons, technique très polyvalente apte à réaliser des images au moyen de nombreux traceurs qui peuvent être sélectionnés en fonction de leurs propriétés métaboliques et de la fonction que l’on veut représenter. autres pays occidentaux, avec actuellement une autorisation de mise sur le marché du traceur, depuis janvier 1999, dans différentes indications dont la recherche des récidives des cancers colorectaux. Cependant, elle ne fait toujours pas l’objet d’une prise en charge financière en France, ce qui limite sa mise en œuvre ainsi que l’implantation de nouveaux équipements exigée par le Conclusion La tomographie par émission de positons au fluorodéoxyglucose est une technique d’imagerie métabolique qui permet, de façon qualitative, de caractériser des lésions tissulaires ne pouvant être précisées par les techniques radiologiques, de détecter précocement des récidives suspectées sur la seule élévation des marqueurs tumoraux. Son aptitude à la quantification de la fixation du traceur permet également de suivre précisément l’action d’une chimiothérapie sur les cellules tumorales par l’intermédiaire de leur métabolisme glucidique, dont l’altération sous l’effet du traitement est bien plus précoce que la réduction du volume tumoral habituellement utilisée. Cette technique est en cours d’émergence dans notre pays, à la suite des Act. Méd. Int. - Gastroentérologie (15) - n° 5 - mai 2001 Résumé Résumé volume d’indications potentielles. Il doit être rappelé qu’il n’existe que 3 appareils dédiés en service dans des structures hospitalières en France pour 18 en Belgique et près d’une centaine en Allemagne, pour ne citer que ces deux pays. La mise au niveau européen de notre équipement s’avère donc actuellement le chantier majeur de la médecine nucléaire française. Résumé Résumé Résumé La tomographie par émission de positons (TEP) est une technique d’imagerie biochimique. L’utilisation du fluorodéoxyglucose (FDG) fournit des images de la distribution corps entier de la glycolyse. Cette approche est justifiée par la connaissance de l’accroissement très important de la consommation de glucose par les lésions malignes. Ce nouveau mode de représentation de la maladie néoplasique a été crédité d’une sensibilité comparable à celle des techniques d’imagerie radiologiques pour la détection des tumeurs. C’est surtout sa spécificité, supérieure à celle des modalités conventionnelles, qui justifie son émergence actuelle. La TEP au FDG permet une meilleure connaissance de l’extension de la maladie et de différencier les lésions récidivantes de formations cicatricielles. Son aptitude à l’estimation quantitative de la fixation du traceur, directement corrélée au nombre de cellules viables dans la lésion, est particulièrement utile pour l’évaluation précoce de la réponse des tumeurs aux thérapeutiques mises en œuvre, notamment la chimiothérapie. Actuellement, la principale limite de la technique est son manque de disponibilité face à la fréquence des affections concernées et au nombre d’indications potentielles. Cependant, il a pu être établi dans plusieurs pays que l’amélioration de la connaissance de la maladie néoplasique permise par la TEP conduit, par l’intermédiaire de l’optimisation des traitements, à de substantielles économies à l’échelle des stratégies de prise en charge des cancers. De tels arguments ne peuvent que contribuer au développement continu de la méthode. 141 m i s e a u p o i nt Mise au point Références 1. Warburg O, Wind F, Neglers E. On the metabolism of the tumors in the body. In : Metabolism of tumors. Warburg O. London, Constable ; 1930 ; 254-70. 2. Vuillez JP. Métabolisme glucidique des cellules tumorales : conséquences pour l’utilisation de radiopharmaceutiques analogues du glucose. Med Nucl IFM 1998 ; 22 ; 9-29. 3. Yonekura Y, Benua RS, Brill AB et al. Increased accumulation of 2-deoxy2[18F]fluoro-D-glucose in liver metastases from colon carcinoma. J Nucl Med 1982 ; 23 ; 1133-7. 4. Abdel-Nabi H, Doerr RJ, Lamonica DM et al. 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