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Nilpotence
Exercice 1 [ 00863 ] [correction]
Soit A∈ Mn(C)une matrice nilpotente.
a) Montrer que Aest semblable à une matrice triangulaire supérieure stricte.
b) Le résultat est-il encore vrai pour A∈ Mn(R)?
Exercice 2 [ 00837 ] [correction]
Soit uun endomorphisme d’un C-espace vectoriel Ede dimension finie.
Montrer que upossède une seule valeur propre si, et seulement si, il existe λC
tel que uλIdEsoit nilpotent.
Exercice 3 [ 00828 ] [correction]
Soient Eun espace vectoriel réel de dimension finie, fet gdeux endomorphismes
de Evérifiant
fggf=f
a) Calculer
fnggfn
b) Soit Pun polynôme. Montrer que si P(f)=0alors fP0(f)=0.
c) En déduire que fest un endomorphisme nilpotent.
Exercice 4 [ 00865 ] [correction]
Soient Eun C-espace vectoriel de dimension net f∈ L(E).
a) Montrer que l’endomorphisme fest nilpotent si, et seulement si,
Sp(f) = {0}
b) Montrer que l’endomorphisme fest nilpotent si, et seulement si,
16k6n, tr(fk)=0
Exercice 5 [ 03031 ] [correction]
Soit A∈ Mn(C). On considère l’endomorphisme Tde Mn(C)défini par
T(M) = AM MA
a) On suppose que la matrice Aest nilpotente.
Montrer que l’endomorphisme Test aussi nilpotent.
b) Réciproque ?
Exercice 6 [ 00938 ] [correction]
Soient nN?,Aet Bdans Mn(C)et λ1, . . . , λn, λn+1 deux à deux distincts dans
C. On suppose, pour 16i6n+ 1, que A+λiBest nilpotente.
Montrer que Aet Bsont nilpotentes.
Exercice 7 [ 03023 ] [correction]
Soient Eun C-espace vectoriel de dimension finie et u∈ L(E).
On note I1={PC[X]/P (u) = 0}et I2={PC[X]/P (u)est nilpotent}.
a) Montrer que I1et I2sont des idéaux non nuls de C[X].
On note P1et P2leurs générateurs unitaires respectifs.
b) Etablir un lien entre P1et P2.
c) Montrer l’existence de Q∈ I2tel que uQ(u)est diagonalisable
Exercice 8 [ 03095 ] [correction]
Soit Φ : M2(R)Rvérifiant
A, B ∈ M2(R),Φ(AB) = Φ(A)Φ(B)et Φ0 1
1 0 6= Φ(I2)
a) Démontrer que Φ(O2)=0.
b) Si Aest nilpotente, démontrer que Φ(A)=0.
c) Soient A∈ M2(R)et Bla matrice obtenue à partir de Aen permutant les
lignes de A.
Démontrer que Φ(B) = Φ(A).
d) Démontrer que Aest inversible si, et seulement si, Φ(A)6= 0.
Exercice 9 [ 01959 ] [correction]
Soit A∈ Mn(K)une matrice nilpotente non nulle. On appelle indice de
nilpotence de Ale nombre entier
Ind(A) = min kN?/Ak= 0
1. Quelle est la dimension de l’algèbre K[A]engendrée par A?
2.a) Soit PK[X]tel que P(0) = 1. Démontrer que la matrice B=AP (A)est
nilpotente, de même indice que A.
2.b) En déduire qu’il existe un polynôme QK[X]vérifiant Q(0) 6= 0 et
A=BQ(B).
3. Cette question doit être traitée avec le logiciel de calcul formel. On considère la
matrice A∈ M8(R)définie par :
(i, j)[[1,8]]2, A [i, j]=1si i=j1ou si i=j4et 0 sinon
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3.a) Vérifier que Aest nilpotente et calculer son indice de nilpotence.
3.b) On suppose ici que P= 1 + X+ 2X2+ 3X3et B=AP (A). Déterminer
explicitement un polynôme Qde coefficient constant non nul tel que A=BQ(B).
Indication : on peut chercher Qde degré strictement inférieur à l’indice de
nilpotence de A.
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Exercice 10 [ 01956 ] [correction]
Soient n>2et A= (ai,j )16i,j6n∈ Mn(R)ai,i+1 = 1 pour i∈ {1, . . . , n 1},
les autres coefficients étant nuls.
a) La matrice Aest-elle diagonalisable ?
b) Existe-t-il B∈ Mn(R)vérifiant B2=A?
Exercice 11 [ 01677 ] [correction]
Soient AGLn(C)et N∈ Mn(C)nilpotente telles que
AN =NA
Montrer que
det(A+N) = det A
Exercice 12 [ 00867 ] [correction]
Soit A∈ Mn(C). On suppose qu’il existe pN?tel que Ap= 0.
a) Montrer que An= 0.
b) Calculer det(A+In).
Soit M∈ Mn(C)tel que AM =MA.
c) Calculer det(A+M)(on pourra commencer par le cas où MGLn(C)).
d) Le résultat est-il vrai si Mne commute pas avec A?
Exercice 13 [ 02690 ] [correction]
Soient Aet Bdes matrices complexes carrées d’ordre n. On suppose les matrices
A+ 2kBnilpotentes pour tout entier ktel que 06k6n. Montrer que les
matrices Aet Bsont nilpotentes.
Exercice 14 [ 03253 ] [correction]
Soient nun entier naturel non nul et Eun C-espace vectoriel de dimension n.
a) Montrer qu’il existe un polynôme PnR[X]vérifiant au voisinage de 0
1 + x=Pn(x) + O(xn)
b) Etablir que Xndivise alors le polynôme P2
n(X)X1.
c) Soit fun endomorphisme de Evérifiant fn=˜
0.
Montrer qu’il existe un endomorphisme gde Evérifiant
g2=IdE+f
d) Soit maintenant fun endomorphisme de Ene possédant qu’une valeur propre
λ.
Montrer que (fλIdE)n=˜
0et conclure qu’il existe un endomorphisme gde E
vérifiant
g2=f
Exercice 15 [ 03372 ] [correction]
Soient A, B ∈ Mn(C). On suppose que la matrice Aest nilpotente et que la
matrice Bcommute avec A. Que dire de tr(AB)?
Exercice 16 [ 03477 ] [correction]
Soit A∈ Mn(R).
a) On suppose A3=A2. Montrer que A2est diagonalisable et que A2Aest
nilpotente.
b) Plus généralement on suppose Ak+1 =Akpour un certain entier k > 0.
Etablir l’existence d’un entier p > 0tel que Apest diagonalisable et ApA
nilpotente.
Exercice 17 [ 03763 ] [correction]
Pour n>2, on note Hun hyperplan de Mn(K)ne contenant aucune matrice
inversible.
a) Montrer que Hcontient toutes les matrices nilpotentes.
b) En déduire que tout hyperplan de Mn(K)rencontre GLn(K).
Exercice 18 [ 03765 ] [correction]
Soient A, M ∈ Mn(C)avec Mmatrice nilpotente.
a) On suppose MA =On. Montrer que les matrices A+Met Aont le même
polynôme caractéristique.
b) Même question en supposant cette fois-ci AM =On.
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Exercice 19 [ 03616 ] [correction]
Soient nNet E=Mn(C). On note E?=L(E, C)le C-espace vectoriel des
formes linéaires sur E.
a) Montrer que L:EE?,A7→ LALAest la forme linéaire M7→ tr(AM)
est un isomorphisme
d’espaces vectoriels. En déduire une description des hyperplans de E.
b) Soit T∈ Mn(C)une matrice triangulaire supérieure non nulle et H= ker LT.
On note T+
n(respectivement T
n) le sous-espace vectoriel des matrices triangulaires
supérieures (respectivement inférieures) à diagonales nulles.
Déterminer HT+
n.
En discutant selon que Tpossède ou non un coefficient non nul (au moins) hors
de la diagonale, déterminer la dimension de HT
n.
c) Une matrice A∈ Mn(C)est dite nilpotente s’il existe kNtel que Ak= 0.
Prouver que les éléments de T+
nT
nsont des matrices nilpotentes.
En déduire que Hcontient au moins n2n1matrices nilpotentes linéairement
indépendantes.
d) Montrer que tout hyperplan de Econtient au moins n2n1matrices
nilpotentes linéairement indépendantes.
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Corrections
Exercice 1 : [énoncé]
a) Si A∈ Mn(C)alors Aest triangularisable et lors de cette triangularisation les
valeurs propres de Aapparaissent sur la diagonale. Or Aest nilpotent donc 0 est
sa seule valeur propre et la diagonale de la matrice triangulaire obtenue est nulle.
Le polynôme caractéristique de A∈ Mn(C)est alors égal à Xn.
b) Pour A∈ Mn(R), on a aussi A∈ Mn(C)et le polynôme caractéristique est
calculé par la même formule dans les deux cas. Par suite le polynôme
caractéristique pour A∈ Mn(R)est scindé et donc à nouveau Aest
triangularisable avec des 0 sur la diagonale.
Exercice 2 : [énoncé]
Si upossède une unique valeur propre λalors celle-ci est la seule racine de son
polynôme caractéristique qui est alors (Xλ)dim E. Ce dernier annulant u, on
peut affirmer uλIdEest nilpotent.
Si uλIdEest nilpotent alors il existe pNtel que (Xλ)psoit annulateur de
u. Les valeurs propres de uétant racine de ce polynôme, elles ne peuvent qu’être
égale à λ. De plus λest assurément valeur propre car un endomorphisme d’un
C-espace vectoriel de dimension finie possède au moins une valeur propre.
Exercice 3 : [énoncé]
a) Par récurrence
fnggfn=nfn
b) Par linéarité
P(f)ggP(f) = fP0(f)
Par suite, si P(f)=0, alors fP0(f)=0.
c) Soit πle polynôme minimal de l’endomorphisme f.
πannule fdonc Xπ0aussi. Par minimalité de π,π|Xπ0. Pour des raisons de
degré et de coefficients dominants, απ =Xπ0avec α= deg π. On en déduit
π=Xαet donc fest nilpotent.
Exercice 4 : [énoncé]
a) Supposons qu’il existe pN?tel que fp= 0.
Xpest annulateur de fdonc Sp(f)⊂ {0}. Or Sp(f)6=donc Sp(f) = {0}.
Inversement, si Sp(f) = {0}alors seule 0est racine de son polynôme
caractéristique. Or χfest scindé dans C[X]donc χf= (1)nXnpuis fn= 0 en
vertu du théorème de Cayley Hamilton. On en déduit que fest nilpotente.
b) Supposons fnilpotent.
Par l’étude ci-dessus, fest trigonalisable stricte et donc
16k6n, tr(fk)=0
car les puissances de fpourront aussi être représentées par des matrices
triangulaires strictes.
Inversement, supposons
16k6n, tr(fk)=0
En notant λ1, . . . , λnles valeurs propres comptées avec multiplicité de A, on
obtient le système
λ1+··· +λn= 0
λ2
1+··· +λ2
n= 0
···
λn
1+··· +λn
n= 0
La résolution de ce système est délicate.
En raisonnant par récurrence, nous allons établir que la seule solution est
λ1=. . . =λn= 0ce qui permettra de conclure que fest nilpotente car
χf= (1)nXnest annulateur de f.
Pour n= 1 : la propriété est immédiate.
Supposons la propriété au rang n1.
Considérons le polynôme
P(X)=(Xλ1). . . (Xλn)
En développant,
P(X) = Xn+an1Xn1+··· +a1X+a0
Comme P(λi)=0, on a
n
P
i=1
P(λi)=0.
Or n
X
i=1
P(λi) =
n
X
i=1
λn
i+an1
n
X
i=1
λn1
i+··· +a1
n
X
i=1
λi+na0=na0
On en déduit a0= 0 et donc 0 est racine de P.
Il existe alors i∈ {1, . . . , n}tel que λi= 0.
Par symétrie du problème, on peut supposer λn= 0.
Par application de l’hypothèse de récurrence, on obtient λ1=. . . =λn= 0.
La récurrence est établie.
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Exercice 5 : [énoncé]
a) Soit λune valeur propre de l’endomorphisme T.
Il existe une matrice Mnon nulle vérifiant T(M) = λM.
On a alors MA = (A+λIn)M.
Par une récurrence facile, MAp= (A+λIn)pM.
Or pour un certain pN?,Ap=Ondonc (A+λIn)pM=On.
Cependant la matrice Mn’est pas nulle donc la matrice (A+λIn)pn’est pas
inversible puis la matrice A+λInne l’est pas non plus. Ainsi λest valeur propre
de Aet donc λ= 0 car 0 est la seule valeur propre d’une matrice nilpotente.
On en déduit SpT⊂ {0}puis SpT={0}car le corps de base Cassure l’existence
d’au moins une valeur propre.
Le polynôme caractéristique de Tétant scindé dans C[X]et de degré n2, on a
χT= (1)n2Xn2puis Tn2=˜
0car le polynôme caractéristique est annulateur en
vertu du théorème de Cayley Hamilton.
Finalement, l’endomorphisme Test nilpotent.
b) Pour g=IdEon a T=˜
0.
Ainsi l’endomorphisme Test nilpotent alors que gne l’est pas.
La réciproque est fausse.
Exercice 6 : [énoncé]
Une matrice M∈ Mn(C)nilpotente vérifie Mn=On. Considérons la matrice
(A+xB)n. Les coefficients de cette matrice sont des polynômes de degrés
inférieurs à ns’annulant chacun en les λ1, . . . , λn, λn+1, ce sont donc des
polynômes nuls. Ainsi, pour tout xC,(A+xB)n=On. En particulier pour
x= 0, on obtient An=On. Aussi pour tout y6= 0, en considérant y= 1/x, on a
(yA +B)n=Onet en faisant y0, on obtient Bn=On.
Exercice 7 : [énoncé]
a) I1est l’idéal des polynômes annulateurs de u; il est engendré par P1=πu
polynôme minimal de u.
La somme de deux endomorphismes nilpotents commutant est encore nilpotent
car la formule du binôme de Newton s’applique et il suffit de travailler avec un
exposant assez grand. On obtient alors facilement que I2est un sous-groupe de
(K[X],+). La stabilité par absorption étant immédiate, I2est un idéal de K[X]
et comme il contient I1, il est non nul.
b) Puisque I1⊂ I2,P1P2K[X]et donc P2|P1.
Aussi, en posant nla dimension de E, on sait que pour tout endomorphisme
nilpotent de vde E, on a vn=˜
0. Puisque P2(u)est nilpotent, on en déduit que
(P2)n(u) = ˜
0et donc P1|Pn
2.
c) Cette question est immédiate avec la décomposition de Dunford mais cette
dernière est hors-programme. . . Procédons autrement !
Puisque P2|P1et P1|Pn
2, les racines de P2sont exactement celles de P1
c’est-à-dire les valeurs propres de l’endomorphisme u. On peut donc écrire
P2=Y
λSpu
(Xλ)αλ
Or P2(u)étant nilpotent, il est immédiat que l’endomorphisme Q
λSpu
(uλIdE)
l’est aussi.
On en déduit que
P2=Y
λSpu
(Xλ)
et ce polynôme est donc scindé simple.
Déterminons maintenons un polynôme RK[X]tel que pour Q=P2R, on ait
P2(uQ(u)) = ˜
0.
On en déduira que uQ(u)est diagonalisable avec Q(u)∈ I2.
L’identité P2(uQ(u)) = ˜
0est obtenue dès que P1divise le polynôme
P2(XP2(X)R(X)) = Y
λSpu
(XλP2(X)R(X))
Or P1=Q
λSpu
(Xλ)βλdonc il suffit que pour chaque λSpu, le facteur
(Xλ)βλdivise le facteur XλP2(X)R(X)pour pouvoir conclure.
On a
XλP2(X)R(X)=(Xλ)
1Y
µ6=λ
(Xµ)R(X)
La condition voulue est assurément vérifiée si βλ= 1.
Pour βλ>2, la condition voulue est satisfaite si Q
µ6=λ
(λµ)R(λ)=1et si pour
tout k∈ {1, . . . , βλ2}, la dérivée kème du polynôme Q
µ6=λ
(Xµ)R(X)s’annule
en λ. Cela fournit des équations déterminant pleinement
R(λ), R0(λ), . . . , Rβλ2(λ)car Q
µ6=λ
(λµ)6= 0.
Sachant qu’il est possible de construire un polynôme prenant des valeurs données
ainsi que ses dérivées en des éléments deux à deux distincts de K, on peut
déterminer un polynôme résolvant notre problème.
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