Recommandations et organisation autour du repas [Mode de

publicité
Recommandations et
organisation autour du repas
Journée des Directeurs d’E.H.P.A.D.
16/10/2008
Aurélie Baptiste
Diététicienne LINUT
Objectifs nutritionnels à atteindre
• Fixés par le GEM RCN (Groupe d’Étude des Marchés de
Restauration Collective et de Nutrition) depuis mai 2007, ancien
GPEM DA (Groupe Permanent d’Études des Marchés des Denrées
Alimentaires)
• But : améliorer la qualité des repas
• Objectifs à atteindre :
- augmenter la consommation de fruits, de légumes et de
féculents,
- diminuer les apports lipidiques et rééquilibrer la
consommation des graisses,
- assurer la couverture des besoins en protéines et en
calcium
Recommandations pour
l’élaboration des menus
Servir des repas équilibrés
• But : respecter l’équilibre alimentaire/besoins nutritionnels,
varier les préparations
• Moyen : utilisation d’un plan alimentaire (≥4 semaines)
• Composition des repas :
- 1 source protidique,
- 1 source de fibres,
- 1 source glucidique (amidon),
- 1 source calcique,
- 1 source vitaminique (vit C) : 1 fois/j
Auxquelles on ajoute
- 1 source lipidique,
- 1 source hydrique,
- 1 source de plaisir (sucre)
• Proposer des plats de remplacement :
- en respectant l’équilibre alimentaire du repas,
- choix systématique des mêmes aliments par le résident
alimentation insuffisamment variée et risque de gaspillage
• Menus validés par :
- le médecin coordonnateur ou
- un professionnel compétent en nutrition
• Répartition alimentaire = 4 repas
- petit déjeuner : 20-25% de l’AEJ,
- déjeuner : 30-35% de l’AEJ,
- goûter : 10% de l’AEJ,
- dîner : 30-35% de l’AEJ
AEJ : Apport Énergétique Journalier
+/- collation(s) supplémentaire(s)
10h, en soirée, nocturne, pour résidents avec :
- besoins nutritionnels augmentés,
- difficultés à prendre des repas complets, consommant des
petites quantités
• Collation :
- permet de proposer les aliments peu ou pas consommés aux
repas (exemples : fruit),
- ne pas la distribuer en même temps que les autres repas
Servir des quantités suffisantes
• Quantité d’aliments consommée peut être ≠ quantité d’aliments
servie
adapter la taille des portions servies selon :
- les grammages minima recommandés,
- l’appétit du consommateur
afin de minimiser les restes et le gaspillage
Exemples de grammages minima
à servir (référentiel GEM RCN)
Déjeuner
Dîner
Entrée légumes verts
80g
80g
Entrée de féculents
100g
100g
Entrée protidique
50g
50g
80-100g
60-80g
2
1,5
Légumes verts
150g
150g
Féculents
200g
200g
Fromage
40g
40g
Pain
50g
50g
Viande, poisson
Œufs
Choisir
les produits alimentaires
• pas de produits allégés
• jus de fruits 100% pur jus, à teneur garantie en vitamine C
• matières grasses :
- d’assaisonnement (huile de colza,…),
- de cuisson (tournesol, …),
- huiles de coprah et de palme
• fruits de saison, degré de maturité satisfaisant
• charcuterie de bonne qualité nutritionnelle : teneur en matières
grasses
Contrôler
les produits alimentaires
• Fiches techniques (fournisseur, cuisinier) qui renseignent :
- teneur en sel,
- nature et teneur en matières grasses,
- teneur en glucides : amidon et sucres simples,
- teneur en protéines : plats composés industriels,
- teneur en calcium pour 100g de produit et par portion,
Recommandations sur les
repas à texture modifiée
D’après le GEM RCN
• Respecter la même composition de repas
• Atteindre les mêmes apports nutritionnels que pour une
texture normale
- utilisation de la même préparation si elle peut être mixée,
ou proposée dans une cuisson adaptée,
- substitution des aliments : pain pain de mie ou
biscottes, céréales, …
- préparation de même densité nutritionnelle (même
quantité servie de viande, poisson, œuf, …).
si densité < enrichissements (protidique, énergétique,
glucidique, calcique, …)
•
être
vigilant sur :
- la sapidité de l’assaisonnement,
- la variété des préparations : éviter la purée et le fromage
fondu (+ pauvre en calcium) systématiques,
- l’absence de crudité sur la journée (entrée ou fruit mixé,
jus de fruits 100% pur jus, à teneur garantie en vitamine C)
• Modification de texture relève d’une prescription et d’un
suivi médical :
- surveillance accrue : évaluation de l’appétit (fiche de
relevé alimentaire), suivi du poids, …
- réévaluation régulière
Recommandations pour
l’encadrement médical de
l’alimentation
Renseigner un dossier de soin
individuel
• Recueil d’informations pertinentes pour assurer un suivi
satisfaisant de l’alimentation :
- poids : à l’entrée, poids antérieur, courbe de poids,
- taille,
- calcul de l’IMC,
- goûts et aversions alimentaires, allergies
- état clinique : état buccodentaire, d’hydratation, troubles
de la déglutition, du transit, …
- adaptation nutritionnelle : régime, texture,
enrichissements,
- +/- MNA (simplifié et complet)
Dépister et assurer un suivi des
pathologies nutritionnelles
• Pesée systématique des résidents :
- à l’entrée dans l’établissement,
- 1 fois/mois
• Régimes soumis à une prescription médicale :
- suivi de l’application par médecin coordonnateur ou la
diététicienne,
- assouplis pour le sujet âgé
• Surveillance régulière des apports hydriques
• Dépistage des résidents à risque de dénutrition/critères de
référence de l’HAS
• Diagnostique de la sévérité de la dénutrition (perte de poids,
IMC, albuminémie, MNA complet),
- évaluer les apports nutritionnels,
- quantifier les apports hydriques
- mettre en place un protocole de prise en charge : cf.
logigramme sur « La stratégie de prise en charge nutritionnelle
de la personne âgée » d’après les recommandations HAS 2007
- Réévaluation =
Poids et statut nutritionnel,
Tolérance et observance du traitement,
Évolution de la pathologie sous jacente,
Estimation des apports alimentaires spontanés
- coordination multidisciplinaire de la prise en charge sous
la responsabilité du médecin prescripteur.
Recommandations budgétaires
• Rôle : conditionne la qualité de l’offre, le plaisir du repas
• Dépendant :
- du choix et qualité des matières premières,
- de la variété des menus,
- du nombre de composantes du repas,
- des quantités servies (référentiel grammages,
gaspillage),
- de l’évolution des marchés maîtrise des achats.
• Coût d’une journée alimentaire : ≥4,70€ TTC
si <3,45€ TTC, repas n’atteignent pas une qualité
convenable
• Contrôle et suivi avec fiches techniques des recettes
Organisation autour du repas
Distribution des repas
• Horaires = concertation entre :
- résidents,
- personnel soignant,
- personnel de restauration
définir une organisation la mieux adaptée
• Fréquence des prises alimentaires : ≥3h
• Jeûne nocturne : <12h
fin du dîner 20h et petit déjeuner à partir de 7h
si >12h, collations en soirée (22h) ou nocturnes
• Durée du repas : suffisante =
- 30mn petit déjeuner,
- 1h déjeuner,
- 45mn dîner
• Difficultés d’organisation :
- planning des équipes,
- habitudes de réveil des résidents
• Distribution des médicaments : à la fin ou après les repas
et collations, dans la mesure du possible
Optimiser la prise du repas
• Service en salle à manger, choix de la place et des voisins de
table par le résident possibilité de changement à sa demande
• Service en chambre :
- demande du résident,
- mauvais état de santé,
Suivi et réévaluation régulière/la nécessité de manger en chambre
- soigner la présentation visuelle (set de table) et olfactive
(couvrir l’assiette avec un protège plat),
- faciliter l’accessibilité et l’utilisation des couverts
• Attitude du personnel :
- tenue vestimentaire spécifique au service du repas,
- aide au repas pour les résidents dépendants,
- stimulation à la prise du repas
• Stimuler l’appétit du consommateur
- mettre en valeur les différentes préparations soigner
la mise sur assiette,
- servir les plats à bonne température pas brûlants et pas
glacés (tolérance pour sortir les préparations froides avant
le service),
- service au plateau pour le fromage, les fruits frais,
- texture modifiée : viande et garniture séparées, nappées
de sauce, présentées en quenelles, flans, …, couleurs
soigner l’aspect, la texture et la température
Optimiser l’environnement
• Aménagement de la salle à manger :
- passage suffisamment large entre les tables pour les
fauteuils roulants, les déambulateurs,
- sols anti-glisse, non réfléchissants,
- mobilier adapté : pieds de table ne gênant pas l’approche
d’un fauteuil, pieds de chaise n’entravant pas le chemin, …
• Couleurs :
- certaines stimuleraient l’appétit = pêche, orange, jaune
clair, vert léger, vermillon, rouge, brun,
- couleurs neutres et adoucies = effet apaisant,
- harmonie des teintes propice à la consommation
• Luminosité :
- stores ou rideaux éviter l’ensoleillement direct,
- résident dos à la source de lumière si troubles visuels
- lumière agressive
• Acoustique :
- isolation des lieux bruyants = choc de vaisselle, machine à
laver, casseroles en cuisine,
- intensité sonore ≤90décibels
• Odeurs :
- seules celles de la cuisine sont souhaitables,
- pas entêtantes
• Température :
- éviter les écarts de températures,
- ne pas placer les convives près des sources de chaleur ou
dans les courants d’air
Se doter d’une présence
diététique
• Temps de diététicien : ≥0,5 journée/semaine
- formé à la nutrition des personnes âgées,
- dépendant du budget soin
• Rôle :
- surveillance de la densité nutritionnelle des repas servis,
- analyse de consommation,
- rédaction, contrôle des menus,
- prise en charge individuelle de résidents (connaissance
des goûts),
- suivi des objectifs nutritionnels
Disposer d’un personnel
FORMÉ
FORM
É
• Cuisiniers :
- avoir une formation de base niveau CAP cuisinier minimum,
- recevoir une formation aux problèmes spécifiques de
l’alimentation du sujet âgé =
équilibre des menus,
alimentation à texture modifiée,
alimentation enrichie
• Autres professionnels concernés par l’alimentation doivent
recevoir :
- une formation spécifique sur l’alimentation et les risques
nutritionnels du sujet âgé,
former 20% du personnel chaque année
• Contribution du médecin coordonnateur à la diffusion de
l’information concernant la nutrition pour les :
- médecins,
- paramédicaux,
- salariés de l’E.H.PA.D.
Et SUFFISANT
• Pour :
- assurer une aide aux repas suffisante pour les résidents
nécessiteux,
- les laisser manger à leur rythme
• Dans l’idéal, aide individuelle y compris pour les repas en
chambre :
- en réalité : 0,4 soignant/résident en moyenne
- objectif : 0,8 soignant/résident en moyenne
Améliorer la qualité de la
restauration
• Recueillir les réclamations et les plaintes des résidents
et/ou de leur famille (ex : commission de menus)
analyse, proposition d’actions correctives (ex. fiches de
liaison/état consommation, quantification des déchets, …)
• Réaliser régulièrement des enquêtes de satisfaction des repas :
la qualité des repas (T° des préparations, quantités servies,
assaisonnement, …),
les horaires des repas,
la variété des menus,
la qualité des produits,
la présentation des plats,
l’environnement du repas (ambiance, propreté des locaux, place à
table),
l’attention du personnel (aide aux repas), …
Conclusion : mission de la
restauration dans un E.H.P.A.D.
• proposer une alimentation suffisante en considérant les risques
hygiéniques et l’aspect budgétaire
• favoriser la convivialité, le plaisir du repas
• respecter les goûts, en faire découvrir de nouveaux
• rechercher la qualité alimentaire pour satisfaire le pensionnaire
= « le consommateur »
Bibliographie
• Recommandation relative à la nutrition, Groupe d’Étude des
Marchés de Restauration Collective et de Nutrition, Ministère
de l’Économie des Finances et de l’Industrie, 4 mai 2007.
• HUC M.L., de la crèche à la maison de retraite, la nouvelle
recommandation nutrition du GEM RCN, Information diététique
n°3, septembre 2007, p 21-24.
• Améliorer la qualité en E.H.P.A.D., Outil d’auto évaluation,
ministère de l’Emploi et de la Solidarité.
• FERRY M. et al., Nutrition de la personne âgée, Masson, 3°
édition.
• HAS, Stratégie de prise en charge en cas de dénutrition
protéino-énergétique chez la personne âgée, synthèse des
recommandations professionnelles, 2007
Téléchargement