Échos des congrès Compte-rendu de l’ESMO Milan, 8-12 octobre 2010 G. Roubaud*, B. Beuselinck**, P. Beuzeboc*** J. De Bono a présenté les résultats de l’étude de phase III randomisée (2:1), en double aveugle, COUAA-301, comparant, dans les cancers de la prostate métastatiques résistant à la castration après échec d’une chimiothérapie à base de docétaxel, l’abiratérone associé à la prednisone (n = 797) à la même corticothérapie + placebo (n = 398). Cette étude a inclus 1 195 patients. Elle a permis de montrer que l’abiratérone augmente significativement la survie sans progression (HR = 0,67 ; IC95 : 0,59-0,78 ; p < 0,0001), mais surtout la survie globale de 3,9 mois (14,8 mois versus 10,9 mois ; HR = 0,65 ; IC95 : 0,55-0,77 ; p < 0,0001) [figure 1]. Ce bénéfice en survie est retrouvé quel que soit le sous-groupe de patients (ECOG, nombre de lignes de chimiothérapie, type de progression, présence de métastases viscérales, taux de base du PSA, des LDH ou des phosphatases alcalines) [figure 2, p. 150]. Le taux de réponse du PSA confirmé était de 29,1 % dans le bras abiratérone. Vingt-huit pour cent des patients avaient reçu préalablement 2 lignes de chimiothérapie ; le nombre moyen de cycles était de 8. Les principaux effets indésirables ont été les rétentions hydriques (30,5 %), l’hypokaliémie (17,1 %), l’hyper­ tension (9,7 %) et des troubles cardiaques (13,3 %), dans la grande majorité des cas de grade 1-2. Après le sipuleucel-T (Provenge®), le cabazitaxel et le dénosumab, l’abiratérone s’inscrit comme la quatrième molécule présentant des résultats positifs en 2010 lors d’une étude de phase III et un enregistrement. Quelle année ! molécules en cours de développement et en essais cliniques. Au début de sa présentation, il a rappelé que, au moment du diagnostic, 20 % des tumeurs urothéliales infiltrent le muscle et que 50 % des patients décèdent d’une évolution métastatique dans les 2 ans. Il y a donc un important besoin d’optimiser le traitement, aussi bien à un stade précoce qu’à un stade avancé de la maladie. Cette revue s’est articulée autour des différentes voies pouvant être inhibées par des thérapeutiques ciblées, comme celle de l’Epidermal Growth Factor (EGFR et HER2), l’angiogenèse (VEGFR et PDGFR), le cycle cellulaire, les inhibiteurs de Src, sans oublier les nouveaux agents cytotoxiques. Le tableau I (p. 151) fait la synthèse des études. Actuellement, de toutes ces molécules testées sur la base d’un rationnel plus ou moins robuste, seule la vinflunine a fait l’objet d’une étude de phase III randomisée avec des résultats positifs (ajustés aux facteurs pronostiques), se définissant comme une “option raisonnable” en deuxième ligne des tumeurs urothéliales avancées (Bellmunt et al., J Clin Oncol 2009). ** Université catholique de Louvain, Belgique ; Inserm U674, génomique fonctionnelle des tumeurs solides, université Paris-5-René Descartes. *** Institut Curie, Paris. 100 Abiratérone 14,8 mois (IC95 : 14,1-15,4) 80 60 40 Placebo 10,9 mois (IC95 : 10,2-12,0) 20 Tumeurs de la vessie Les nouveaux traitements dans les tumeurs urothéliales (Bellmunt J, educational session) J. Bellmunt a présenté une synthèse de la problématique actuelle des tumeurs urothéliales en dressant le décor de demain sur l’évaluation de nouvelles * Département d’oncologie médicale, ­institut Bergonié, Bordeaux. HR = 0,646 (IC95 : 0,54-0,77) p < 0,0001 Survie (%) Abiratérone : résultats de l’étude de phase III 0 Survie globale après seulement une ligne : 15,4 mois (abiratérone) versus 11,5 mois (placebo) 0 100 200 300 400 500 600 700 Jours depuis la randomisation Abiratérone 797 Placebo 398 728 352 631 296 475 180 204 69 25 8 0 1 Figure 1. Étude COU-AA-31 : survie globale. Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 149 Échos Variable des congrès Sous-groupe n HR IC95 Toutes variables Tous 1 195 0,66 0,56-0,79 ECOG à l’inclusion 0-1 1 068 0,64 0,53-0,78 2 127 0,81 0,53-1,24 < 4 659 0,64 0,50-0,82 ≥ 4 536 0,68 0,53-0,85 1 833 0,63 0,51-0,78 2 362 0,74 0,55-0,99 BPI à l’inclusion Nombre de lignes de chimiothérapie antérieures Type de progression PSA seul 363 0,59 0,42-0,82 Radiographique 832 0,69 0,56-0,84 PSA initial au-dessus de la médiane à l’entrée Oui 591 0,65 0,52-0,81 Métastases viscérales à l’entrée Oui 709 0,60 0,48-0,74 LDH initial au-dessus de la médiane Oui 581 0,71 0,58-0,88 PAL initial au-dessus de la médiane Région Oui 587 0,60 0,48-0,74 Amérique du Nord 652 0,64 0,51-0,80 Autre 543 0,69 0,54-0,90 0,5 0,75 1 En faveur de l’abiratérone 1,5 En faveur du placebo BPI : Brief Pain Inventory ; ALK-P : phosphatase alcaline. Figure 2. Influence de l’âge sur la pharmacocinétique de la vinflunine (Tourani J et al., abstr. 570) Les informations de cette étude pharmacocinétique de phase I sont importantes pour 2 raisons : ✓✓ la place récente de la vinflunine dans le traitement des tumeurs urothéliales avancées ; ✓✓ le terrain, car cette pathologie affecte préférentiellement une population âgée avec des comorbidités. Cette étude a réparti les patients en 3 groupes : 70-75 ans, 75-80 ans et plus de 80 ans, recevant respectivement une dose de 320 ­mg/­m², 280 ­mg/­m² et 250 ­mg/­m² de vinflunine pour le cycle 1. Les paramètres pharmacocinétiques ont été comparés à ceux d’une population âgée de moins de 70 ans. Quarante-six patients ont été traités. Concernant l’étude pharmacocinétique, la clairance de la vinflunine décroît parallèlement à celle de la créatinine. Les paramètres pharmacocinétiques sont inchangés dans la population 70-75 ans comparativement à la population témoin. Aucun décès toxique n’a été rapporté. Les toxicités de grade 3-4 les plus fréquentes ont été la neutropénie (73 %), la constipation (63 %) et 150 l’asthénie (56 %), sans aucun lien entre l’incidence de ces événements et l’âge. Il est donc possible d’utiliser cet appariement groupe d’âge/dose de vinflunine pour la prescription de cette molécule en pratique clinique. Efficacité du pazopanib en monothérapie chez les patients réfractaires ou en rechute après une première ligne de chimiothérapie standard (Nechi A et al., INT70/09, NCT01031875) Cette étude de phase II a évalué le pazopanib (inhibiteur de tyrosine kinase anti-VEGF et PDGF) dans les tumeurs urothéliales réfractaires ou en rechute après au moins une première ligne standard à base de cisplatine. Le pazopanib a été administré à la dose de 800 ­mg/­j jusqu’à progression à une population de 18 patients, dont 8 avaient une tumeur du haut appareil et 16 de multiples sites métastatiques (médiane 2 [1-4]). L’évaluation était faite par scanner et par PET scan au 18-FDG. Les résultats sont très encourageants, avec 22 % de réponse partielle, 83 % de maladie stable (avec bénéfice clinique) et une toxicité modérée. Il est à noter que les deux tiers des patients ont presenté une évolution nécrotique Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 Compte-rendu de l’ESMO Tableau I. Nouveaux cytotoxiques Pémétrexed (antifolate) Stade avancé (localement évolué ou métastatique) 1re ligne ≥ 2e ligne Phase II (+G) – Von der Maase, Ann Oncol 2006 ➔ comparable à G seule Phase II – Sweeney, J Clin Oncol 2006 – Galsky, Invest New Drugs 2007 MSKCC Pralatrexate (antifolate) Phase II : en cours Larotaxel XRP9881 (taxane) Phase II : arrêtée (manque d’efficacité) NCT00625664 Abraxane ABI-007 (taxane lié à l’albumine) Phase II* Ixabépilone (analogue épothilone B) Phase II : 42 patients/5 réponses partielles – Dreicer, Cancer 2007 Éribuline (inhibiteur dynamique de croissance des microtubules) Phase I, phase I/II : en cours (patients avec IR) Vinflunine (4e génération ­vinca-alcaloïdes) Phase II – Vaughn, Cancer 2009 – Culine, Br J Cancer 2006 Phase III – Bellmunt, J Clin Oncol 2009 versus soins de support ➔ ”option raisonnable” 2e ligne Thérapeutiques ciblées En développement Voie EGFR Néo-adjuvant Phase II : erlotinib – Pruthi, B J Urol 2010 Voie HER2 Voie FGFR3 1re ligne ≥ 2e ligne Phase II : géfitinib + GC – Philips, Ann Oncol 2009 Phase II : • Cétuximab + GC 1re ligne • NCT00645593 (en cours d’inclusion) Phase II trastuzumab (en cours) Phase I : lapatinib + GC Phase II : lapatinib – Wülfing, Cancer 2009 Phase II : • TKI 258 (dovitinib), en cours • NCT00790426 AACR 2008, abstr. 4888 Angiogenèse Phase II • bévacizumab + GC 18 réponses partielles, 6 réponses complètes/36 patients évaluables ASCO 2009, abstr. 5018 • sorafénib : 4 MS ASCO GU 2008, abstr. 340 • sunitinib : patients unfit 2 réponses partielles Bénéfice clinique : 64 % ASCO GU 2008, abstr. 291 Inhibiteur Src Cycle cellulaire Stade avancé (localement évolué ou métastatique) Phase III • bévacizumab (en cours) • NCT00942331 étude CALGB Phase II • vandétanib-docétaxel • NCT00378794 • pazopanib • NCT01031875* • NCT00471536 • sunitinib 2 réponses partielles, 43 % MS – Gallagher, J Clin Oncol 2009 Phase II • Dasatinib NCT00706641 • inhibiteurs des checkpoint kinases : sensibiliser les cellules ayant une fonction p53 déficiente Phase II • inhibiteur de la KSP AZD4877 (NCT00661609) Essai négatif IR : insuffisance rénale ; MS : maladie stable ; G : gemcitabine ; C : cisplatine ; MSKCC : Memorial Sloan Kettering Cancer Center ; KSP : kinesin spindle protein ; unfit : non éligible pour une chimiothérapie à base de cisplatine. * Abstracts détaillés ci-dessous. Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 151 Échos des congrès e­ t/­ou une diminution de la SUV (standard uptake value) au niveau des lésions métastatiques. Les données de survie ne sont pas encore disponibles, le recul médian étant de 3 mois. Cet essai souligne l’efficacité d’une monothérapie ciblant la voie du VEFG et du PDGF dans une population de patients de mauvais pronostic. Un essai de phase II du National Cancer Institute évaluant la même molécule est en cours. Efficacité de l’ABI-007 ou abraxane, une nouvelle génération de taxanes liés à l’albumine (Ko Y et al., ref ?) Y. Ko a rapporté les résultats intermédiaires d’une phase II testant l’efficacité de l’abraxane en monothérapie (260 ­mg/­m2 toutes les 3 semaines) en deuxième ligne après une chimiothérapie à base de cisplatine sur une population de 46 patients (40 patients évaluables pour la réponse). Un taux de réponse objective de 27,5 % (1 RC ; 10 RP) et un taux de bénéfice clinique de 50 % ont été rapportés. La douleur, l’hypertension artérielle, la fatigue et les arthralgies représentaient les toxicités de grade 3 les plus fréquentes. Il n’y a pour l’instant pas de données de survie dans cette étude, mais on pourrait espérer une place pour l’ABI-007 parmi les taxanes avec une moindre toxicité (meilleure sélectivité) comme option de deuxième ligne dans le traitement des tumeurs urothéliales avancées. Taux de fractures par personne par année (%) Thérapie de privation androgénique Pas de thérapie de privation androgénique 20 18 16 14 12 10 8 6 4 2 0 19,4 17,2 12,7 12,6 6,5 Shahinian 20051 (1-5 années) 7,9 Smith 20062 (> 12 années) Alibhai 20103 (6,7 années) 1 Shahinian et al., N Engl J Med 2005;154-64. 2 Smith et al., J Clin Oncol 2006;24:4448-56. 3 Alibhai et al., J Urol 2010;184:918-24. Figure 3. Augmentation du risque fracturaire. 152 Métastases osseuses et cancers uro­génitaux : mise à jour des traitements ciblant l’os et émergence du dénosumab… Le dénosumab À ce jour, les seules thérapies inhibitrices de la résorption osseuse approuvées et utilisées en pratique quotidienne sont les bisphosphonates. Plusieurs autres molécules sont en cours de développement, parmi lesquelles le dénosumab, un anticorps monoclonal humain anti-RANK-ligand (Receptor Activator for Nuclear Factor kappa B). Le RANK-ligand, exprimé par les ostéoblastes, est nécessaire à la stimulation, la formation et la maturation des ostéoclastes, qui disposent d’un récepteur RANK. Le dénosumab bloque cette interaction cellulaire et freine ainsi l’activation des ostéoclastes et la résorption osseuse. Les résultats de plus en plus nombreux d’études de phase III avec le dénosumab dans différentes tumeurs, notamment urogénitales, ont fait partie des nouvelles les plus importantes concernant les métastases osseuses à l’ESMO 2010. Initialement développés pour leur effet antiostéoporotique ou pour prévenir les complications squelettiques des métastases osseuses (Skeletal Related Events [SRE] : fractures pathologiques, hypercalcémie, compressions médullaires, douleurs osseuses, nécessitant dans bien des cas un traitement par radiothérapie ou par chirurgie), ces produits sont de plus en plus étudiés pour leur effet antitumoral. Prévention de l’ostéoporose induite par la privation androgénique B. Tombal (Louvain, Belgique) a présenté les résultats de l’essai de phase III de prévention par le dénosumab de l’ostéoporose induite par le traitement hormonal des cancers de la prostate métastatiques. La privation androgénique augmente de façon importante le risque de fractures (figure 3). La baisse du taux d’androgènes provoque une diminution du taux d’estrogènes, responsable d’une réduction de l’activité ostéoblastique et d’une augmentation de l’activité ostéoclastique (figure 4). Le dénosumab, en inhibant la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes, diminue ainsi la résorption osseuse et l’incidence de l’ostéoporose (figure 5). L’objectif principal de cette étude, qui a inclus 1 468 patients (schéma 1), était la mesure de la diminution à 24 mois de la densité minérale au niveau du rachis. Comparé au placebo, le dénosumab augmente de façon significative la densité minérale osseuse à 24 mois et réduit de façon signifi- Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 Compte-rendu de l’ESMO cative l’incidence de nouvelles fractures vertébrales : – 84 % à 12 mois, – 70 % à 24 mois et – 62 % à 36 mois (figure 6, p. 154). Diminution de l’activité des ostéoblastes RANK-ligand RANK Augmentation de la résorption osseuse Ostéoclaste (résorption osseuse) Ostéoblaste (formation osseuse) Figure 4. La diminution du taux d’androgènes provoque une diminution du taux d’œstrogènes. En conséquence, l’activité ostéoblastique diminue et l’activité ostéoclastique augmente (Adapté de Boyle et al., Nature 2003;423:337-42. Lewiecki, Exper Opin Biol Ther 2006;6:1041-50. McClung et al., New Engl J Med 2006;354:821-31). Ablation hormonale Inhibition RANK ligand Inhibition des ostéoclastes (formation, fonction, survie) Diminution de la formation osseuse Résorption osseuse Ostéoclaste Ostéoblaste Inhibiteur RANK ligand Figure 5. Le dénosumab inhibe la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes et diminue ainsi la résorption osseuse et l’incidence de l’ostéoporose (Adapté de Boyle et al., Nature 2003;423:337-42. Lewiecki, Exper Opin Biol Ther 2006;6:1041-50. McClung et al., New Engl J Med 2006;354:821-31). Critères d’inclusion • Maladie non métastatique • Thérapie de privation androgénique continue • ≥ 70 ans ou < 70 ans avec : – ou antécédents de fracture sur base d’ostéoporose, – ou T-score à l’ostéodensitométrie < – 1,0 à la hauteur de la colonne vertébrale, du bassin ou du col du fémur • Thérapie de privation androgénique de plus de 12 mois ou patient ayant subi une orchidectomie bilatérale • performance ECOG 0, 1 ou 2 RANDOMISATION Diminution de l’incidence des événements indésirables osseux liés aux métastases dans les études randomisées K. Fizazi (institut Gustave-Roussy) a présenté les résultats de l’étude de phase III de l’effet du dénosumab sur l’incidence des SRE. Il a d’abord rappelé les résultats obtenus avec l’acide zolédronique dans le cancer de la prostate. Dans une étude contrôlée versus placebo (643 malades), F. Saad avait étudié l’effet de l’acide zolédronique (J Natl Cancer Inst 2002) : 33 % des malades sous acide zolédronique avaient présenté un ou plusieurs SRE, versus 44,2 % des sujets du groupe placebo (p = 0,021). Il était aussi retrouvé une augmentation significative du temps jusqu’au premier SRE. Dans une étude de phase II ayant comparé le switch pour le dénosumab versus la poursuite de l’acide zolédronique chez des malades atteints de métastases osseuses, le dénosumab normalisait plus fréquemment que l’acide zolédronique le taux de uNTx et prévenait plus souvent les SRE (Fizazi et al., J Clin Oncol 2009). L’étude de phase III dénosumab versus acide zolédronique chez les malades atteints d’un cancer de la prostate résistant à la castration avec métastases osseuses et sans traitement préalable par bisphosphonates a inclus 950 patients dans le bras dénosumab (120 mg s.c. toutes les 4 semaines) et 951 malades dans le bras acide zolédronique (4 mg i.v. toutes les 4 semaines) [schéma 2, p. 154]. L’objectif principal était le temps jusqu’au premier SRE (non-infériorité). L’objectif secondaire consistait à étudier le temps jusqu’au premier SRE et jusqu’au SRE suivant. Les 2 bras étaient bien équilibrés concernant les caractéristiques de départ. L’étude a montré que le dénosumab prolongeait le temps jusqu’au premier SRE de façon significative, avec une réduction du risque de 18 % : 17,1 mois avec l’acide zolédronique versus 20,7 mois avec le dénosumab (HR = 0,82 ; p = 0,0002) [figure 7, p. 154]. Les marqueurs du métabolisme osseux (uNTx et BSAP, un marqueur d’activité ostéoblastique) diminuaient plus sous dénosumab que sous acide zolédronique (figure 8, p. 154). Les effets indésirables dans les 2 groupes étaient comparables. Une ostéonécrose de la mâchoire a été constatée chez 1,3 % des malades traités par acide zolédronique et 2,3 % des malades traités par dénosumab. Il y avait un peu plus d’insuffisance rénale dans le groupe acide zolédronique (16,2 %) que dans le groupe dénosumab (14,7 %). Dans le bras acide zolédronique, 22,5 % Augmentation de l’activité ostéoclastique Dénosumab 60 mg s.c. tous les 6 mois Placebo s.c. tous les 6 mois Supplément de calcium et de vitamine D Inclusion 36 mois n = 1 468 Objectif principal : pourcentage de diminution de la densité osseuse à la hauteur de la colonne vertébrale à 24 mois Smith et al., N Engl J Med 2009;361:745-55. Schéma 1. Schéma de l’étude de phase III dénosumab versus placebo. Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 153 des congrès Colonne vertébrale 10 8 6 4 2 0 – 2 – 4 – 6 Changement de densité osseuse par rapport à l’inclusion en pourcentage (± IC95) Changement de densité osseuse par rapport à l’inclusion en pourcentage (± IC95) Échos Placebo (n = 734) Dénosumab (n = 734) * * * * * 6,7 % de différence * à 24 mois 01 3 6 12 24 Mois d’étude 36 Bassin 10 8 6 4 2 0 – 2 – 4 – 6 * Placebo (n = 734) Dénosumab (n = 734) 4,8 % de différence à 24 mois * * * * * 01 3 6 12 24 Mois d’étude * p = 0,001 L’augmentation en densité osseuse était significative à tous les sites osseux (p ≤ 0,001) 36 Smith et al., N Engl J Med 2009;361:745-55. n = 1 901 Dénosumab 120 mg s.c. toutes les 4 semaines + Placebo i.v. toutes les 4 semaines Acide zolédronique 4 mg i.v. toutes les 4 semaines + Placebo s.c. toutes les 4 semaines Schéma 2. Schéma de l’étude de phase III dénosumab versus acide zolédronique. Proportion de malades sans SRE Critères d’inclusion • Cancer de la prostate résistant à la castration • Métastases osseuses • Pas de bisphosphonates i.v. au préalable RANDOMISATION Figure 6. Le dénosumab augmente de façon significative la densité minérale osseuse à 24 mois et réduit de façon significative l’incidence de nouvelles fractures vertébrales. Diminution du risque HR = 0,82 (IC95 : 0,71-0,95) p = 0,0002 (non-infériorité) p = 0,008 (supériorité) 1,00 18 % 0,75 0,50 Estimation KM : médiane (mois) Dénosumab 20,7 Acide zolédronique 17,1 0,25 0 0 3 6 9 12 15 Mois 18 21 24 27 Figure 7. Le dénosumab prolonge le temps jusqu’au premier SRE de façon significative. Pourcentage de changement médian depuis l’inclusion (Q1, Q3) Tableau II. Ensemble des malades avec métastases osseuses inclus dans 3 études de phase III. 40 20 0 – 20 – 40 – 60 – 80 – 100 uNTx (marqueur d’ostéolyse) AZ D’mab BSAP (marqueur d’ostéoblastose) AZ D’mab * * * p < 0,0001 D’mab : dénosumab ; AZ : acide zolédronique. Figure 8. Diminution des marqueurs du métabolisme osseux. 154 Caractéristiques, nombre (%) Acide zolédronique ou valeur médiane (n = 2 861) Femmes 1 349 (47) Âge (années) 63 ECOG performance status 0 ou 1 2 546 (89) SRE au préalable (fondé sur la randomisation) 1 157 (40) Intervalle de temps entre première métastase 2,3 (1,0 ; 7,6) osseuse et randomisation (mois) : médiane (Q1, Q3) Type de tumeur Sein 1 020 (36) Prostate 951 (33) Cancer du poumon non à petites cellules 352 (12) Myélome multiple 93 (3) Rein 85 (3) Cancer du poumon à petites cellules 48 (2) Autres 312 (11) Dénosumab (n = 2 862) 1 316 (46) 63 2 585 (90) 1 112 (39) 2,2 (1,0 ; 7,1) 1 026 (36) 950 (33) 350 (12) 87 (3) 70 (2) 61 (2) 318 (11) Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 Compte-rendu de l’ESMO Hormones, cytokines, facteurs de croissance RANK-ligand RANK Cellules tumorales métastatiques Facteurs de croissance, cytokines Ca2+ RANK-ligand Ostéoclaste Ostéoblaste Figure 9. Processus d’extension métastatique des tumeurs. (Adapted from Boyle et al., Nature 2003; 423:337-42. Roodman, New Engl J Med 2004;350:1655-64. Roodman, Leukemia 2009;23:435-41). Sein Prostate RANK-ligand RANK-ligand + inhibiteur (OPG) 160 120 80 a 40 b c 0 MDA-MB-231 Hs578T Augmentation de la migration (% inclusion) Effet antitumoral des thérapies inhibitrices de la résorption osseuse R. Coleman (Weston Park Hospital, Sheffield) a résumé les connaissances actuelles dans le domaine de l’apparition de métastases, notamment osseuses. Il a expliqué l’interaction entre les cellules tumorales et le microenvironnement osseux. Les thérapies ciblant l’os, comme les bisphosphonates ou le dénosumab, pourraient avoir un effet antitumoral à différentes étapes de la croissance et de la dissémination tumorale : la croissance de la tumeur primitive, l’invasion des vaisseaux, la migration, l’ancrage des cellules tumorales au niveau des futurs sites métastatiques et la croissance au sein de l’os de la nouvelle métastase. Le RANK-ligand et le RANK semblent jouer un rôle à plusieurs étapes du processus d’extension métastatique (figure 9). Dans un modèle murin, le RANK-ligand semble influencer la physiologie des cellules souches mammaires et est le médiateur de cancers mammaires induits par la progestine chez la souris. Le développement de tumeurs mammaires induites par ce carcinogène est significativement retardé par l’inhibition de RANK-ligand (Gonzalez-Suarez et al., Nature 2010) et significativement réduit chez des souris trans­géniques dans lesquelles une délétion de RANK a eu lieu dans l’épithélium mammaire (Schramek et al., Nature 2010). Une étude de D. Jones (Nature 2006) a montré sur des lignées cellulaires que l’inhibition de RANK-ligand par l’ostéoprotégérine diminuait la migration de cellules mammaires et prostatiques (figure 10). De plus, le CXCR4 et le RANK-ligand interviennent dans le homing, c’està-dire le fait que les cellules tumorales puissent se fixer de préférence dans l’os. L’inhibition de RANKL pourrait diminuer l’invasion vasculaire des cellules tumorales, et donc diminuer la migration vers d’autres organes, prévenant ainsi l’apparition de métastases, non seulement au niveau osseux, mais aussi pulmonaire. Une fois dans l’os, un cercle vicieux de stimulation réciproque entre ostéoclastes et cellules tumorales s’installe. Les cellules cancéreuses de la prostate sécrètent des cytokines et des facteurs de croissance (entre autres, ET-1, IL-6, IL-8, TNFα, PTHrP) qui stimulent les ostéoblastes, puis à Augmentation de la migration (% inclusion) des malades ont eu besoin d’une adaptation de dose et 15,1 % ont vu la perfusion d’acide zolédronique au moins une fois retardée à cause d’une augmentation du taux de créatinine. Dans le bras dénosumab, aucune de ces 2 situations ne s’est présentée. A. Lipton (Pennsylvania State University) a présenté les résultats groupés des 3 études de phase III évaluant le dénosumab versus acide zolédronique chez des patients présentant des métastases osseuses : 2 046 femmes avec un cancer du sein, 1 901 hommes avec un cancer de la prostate et 1 776 autres avec des tumeurs solides. Au total, 2 861 malades ont été traités par acide zolédronique et 2 862 par dénosumab (tableau II). Parmi les malades traités par acide zolédronique, 1 074 événements osseux ont été rapportés versus 895 dans le groupe dénosumab. Comparativement à l’acide zolédronique, le dénosumab diminue donc de 20 % le taux médian annuel de complications osseuses. L’effet du dénosumab pour retarder le premier SRE était identique pour tous les types de SRE : fracture pathologique, nécessité d’irradiation, compression médullaire, chirurgie osseuse. La survie sans progression et la survie globale étaient comparables dans les 2 groupes. En revanche, le dénosumab a permis un meilleur contrôle des douleurs, avec une moindre utilisation d’opiacés. 240 180 120 e 60 d 0 MCF-7 LNCaP Du145 Réduction significative de la migration comparé à RANK-ligand (a, p < 0,001 ; b, p < 0,0001 ; c, p = 0,005 ; e, p < 0,02). * Augmentation de la migration stimulée par RANK-ligand. Figure 10. Diminution de la migration de cellules mammaires et prostatiques. Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 155 Échos des congrès leur tour, via RANK-ligand, les cellules tumorales et les ostéoclastes. Quand des cellules tumorales de cancer de la prostate sont mises en culture avec des ostéoblastes, l’expression d’ostéoprotégérine (un antagoniste physiologique du RANK-ligand) diminue et l’expression de RANKligand augmente. Les ostéoclastes à leur tour résorbent la matrice osseuse, libérant des facteurs de croissance tels que le TGFβ, l’IGF, le FGF, le PDGF et la BMP, qui vont stimuler ensuite la croissance des cellules cancéreuses (figure 11). L’interruption de ce cercle vicieux pourrait avoir un effet antitumoral en diminuant le nombre de nouvelles métastases osseuses, en inhibant l’angiogenèse et en augmentant l’apoptose. Les données cliniques les plus matures quant à l’­influence des thérapies inhibitrices de la résorption osseuse sur la survie nous viennent du cancer du sein. TGFβ et autres facteurs de croissance dérivés de l’os Gènes Mutations oncogéniques Épithélium mammaire Smad Fonctions Homing Invasion Angiogenèse Ostéolyse Progéniteur de l’ostéoclaste Os Ostéoclaste 0,8 Survie sans métastases osseuses HR = 0,692 HR = 0,546 (IC95 : 0,484-0,990) (IC95 : 0,312-0,954) p = 0,043 p = 0,031 1,0 Clodronate 0,8 Placebo 0,6 0,7 0,4 1,0 0,9 Survie globale Survie sans apparition de métastase Figure 11. Diminution de l’expression d’ostéoprotégérine et augmentation de l’expression de RANK-ligand (De Kang et al., Cancer Cell 2003;3(6):537-49). Le clodronate administré en adjuvant pourrait améliorer la survie des malades atteintes d’un cancer du sein. Une étude de T. Powles (Breast Cancer Res 2006) portant sur 1 069 malades a en effet montré une amélioration de la survie sans métastases osseuses à 2 ans (apparition de métastases chez 19 malades sous clodronate versus 35 malades sous placebo [HR = 0,546 ; p = 0,031]) et à 5 ans (métastases osseuses chez 51 malades sous clodronate versus 73 malades sous placebo [HR = 0,692 ; p = 0,043]), ainsi qu’une amélioration de la survie globale (HR = 0,768 ; p = 0,048) [figure 12]. M. Gnant avait publié (N Engl J Med 2009) les résultats de l’étude du groupe ABCSG-12 portant sur 1 803 patientes préménopausées, traitées par hormonothérapie adjuvante et randomisées entre un bras acide zolédronique et un bras placebo. Il a rapporté une amélioration significative de la survie sans progression (HR = 0,64 ; p = 0,01) chez les malades traitées par l’acide zolédronique. Le risque de rechute diminuait de 36 % (de 9,2 % à 5,9 %) à 7 ans (figure 13). L’acide zolédronique semble également avoir un effet sur la tumeur primitive. L’étude Néo-AZURE (Br J Cancer 2010) montre que l’administration néo-adjuvante d’acide zolédronique en combinaison avec de la chimiothérapie améliore le taux de réponse pathologique de 6,9 % à 11,7 % (p = 0,15) et réduit la taille de la tumeur résiduelle de 27,4 mm à 15,5 mm (p = 0,0059). Chez les malades ayant reçu de l’acide zolédronique, moins de mastectomies totales étaient nécessaires (70 % des cas versus 79 %). Enfin, une étude observationnelle portant sur 154 768 patientes (J Clin Oncol 2010) a montré que l’inci­ dence du cancer du sein chez des malades ­traitées par 0,6 Survie globale HR = 0,768 (IC95 : 0,591-0,999) p = 0,048 Clodronate Placebo 0,2 0 0 1 2 3 Années 4 5 0 1 2 3 4 5 6 Années 7 8 9 10 11 Powles et al., Breast Cancer Res 2006;8:R13. Reprinted with permission from Breast Cancer Research. Figure 12. Survie sans métatstases osseuses et survie globale. 156 Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 Compte-rendu de l’ESMO bisphosphonate per os pour une ostéoporose était moindre (HR = 0,68 ; p < 0,01) que dans le groupe témoin. Il faut remarquer cependant que les femmes présentant une ostéoporose ont en général eu une imprégnation estrogénique moindre dans leur vie et, de ce fait, pourraient être moins à risque de développer un cancer du sein (figure 14). Concernant l’efficacité antitumorale des thérapies inhibitrices de la résorption osseuse dans les tumeurs urogénitales, nous disposons de beaucoup moins de données. L’équipe de D. ­Michaelson (Massachusetts General Hospital) a évalué l’éventuel effet anti­tumoral des bisphosphonates dans le cancer du rein. Les biphosphonates pourraient prolonger la survie des malades atteints d’un carcinome rénal avec métastases osseuses. Les auteurs ont d’abord rappelé l’étude de phase III multi­tumeur comparant l’acide zolédronique au placebo, en se focalisant sur le sous-groupe des 90 100 Premier événement par patient (n) Survie sans maladie (%) 90 80 70 60 50 Nombre Hazard-ratio (IC95) versus d’événements pas d’acide zolédronique 54 0,64 (0,46-0,91) p = 0,01 40 30 20 Acide zolédronique Pas d’acide zolédronique 10 0 0 12 24 36 48 60 72 Temps depuis randomisation (mois) 84 Décédé sans rechute préalable Malignité secondaire Cancer du sein controlatéral Rechute à distance Rechute locorégionale 0 9 2 80 10 70 10 60 50 40 6 41 30 29 20 10 0 20 10 Pas d’acide zolédronique (n = 904) Acide zolédronique (n = 899) Adapté de Gnant et al., N Engl J Med 2009;360:679-91. Figure 13. Résultats de l’étude du groupe ABCSG-12. Étude observationnelle (n = 154 768) Incidence cumulative de cancer du sein invasif 0,05 Administration de bisphosphonates Pas d’administration de bisphosphonates 0,04 HR = 0,68 (IC95 : 0,52-0,89) p < 0,01 0,03 0,02 0,01 0 0 1 2 3 4 5 6 Temps de suivi (années) 7 8 9 Le score de fracture du bassin est utilisé afin de compenser les différences éventuelles de densité osseuse entre malades sous ou sans traitement par bisphosphonates. Chiebowski et al., J Clin Oncol 2010;28:3582-90. Figure 14. Étude observationnelle. Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010 157 Échos des congrès 74 malades atteints d’un carcinome rénal : 55 étaient traités par acide zolédronique et 19 par placebo. Les malades traités par acide zolédronique avaient une réduction du risque de SRE de 58 % (p = 0,01). Il existait également une tendance à une amélioration de la survie (Saad et al., B J Urol Int 2005). Les auteurs ont étendu cette analyse avec une cohorte supplémentaire de 20 malades atteints d’un carcinome rénal avec métastases osseuses traités dans une étude prospective par acide zolédronique. Au total, 94 patients ont été traités (19 par placebo et 75 par acide zolédronique) entre 1998 et 2006. Les 2 groupes étaient bien équilibrés Survie sans progression (tous les malades) [%] 110 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Pas de métastases osseuses Métastases osseuses 0 10 20 30 40 Temps (mois) 50 60 Figure 15. Médiane de survie sans progression nettement plus courte en présence de métastases osseuses. Survie globale (tous les malades) [%] 110 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 Pas de métastases osseuses Métastases osseuses 0 10 20 30 40 Temps (mois) 50 60 Figure 16. Médiane de survie globale nettement plus courte en présence de métastases osseuses. 158 en ce qui concerne l’agressivité de la maladie initiale et les caractéristiques des malades. Les résultats de l’analyse combinée ont montré que le traitement par acide zolédronique s’accompagnait d’une diminution de 46 % du risque de décès, avec une survie médiane de 11,4 mois sous acide zolédronique versus 7,1 mois sous placebo (p = 0,014). Les auteurs ont conclu que l’administration d’acide zolédronique aux patients atteints d’un cancer du rein avec métastases osseuses pourrait améliorer leur survie et devrait faire partie intégrante de leur traitement. Présence de métastases osseuses : facteur pronostique et prédictif dans le carcinome du rein à cellules claires métastatique traité par sunitinib ? Selon l’étude présentée par l’équipe de S. Oudard (hôpital Georges-Pompidou), les métastases osseuses auraient un impact négatif sur la réponse au sunitinib dans le cancer du rein à cellules claires métastatique. Les auteurs ont analysé de façon rétrospective l’influence de la présence des métastases osseuses dans une série de 223 patients souffrant d’un carcinome du rein à cellules claires et traités par sunitinib en première ligne. La présence de métastases osseuses semble être un facteur pronostique négatif statistiquement et cliniquement significatif. Les médianes de survie sans progression et de survie globale sont nettement plus courtes chez les malades avec métastases osseuses : 8,2 versus 19,1 mois pour la survie sans progression (p < 0,0001) [figure 15] et 19,5 versus 38,5 mois pour la survie globale (p < 0,0001) [figure 16]. En analyse multivariée, en tenant compte des critères classiques tels que le taux de plaquettes sanguines, le performance status ECOG, le nombre de sites métastastiques, le taux de neutrophiles, le taux corrigé de calcium, l’intervalle de temps entre la néphrectomie et la mise en route de la thérapie systémique, et la présence de métastases osseuses, cette dernière semble être le facteur indépendant le plus significatif associé à la survie sans progression (p < 0,0001) et à la survie globale (p = 0,001). Les taux de survie estimés à 1, 2, 3 et 4 ans étaient de 64 %, 39 %, 21 % et 17 % respectivement dans le groupe de malades avec métastases osseuses, et de 83 %, 65 %, 57 % et 42 % dans le groupe sans métastases osseuses. Les sujets ne présentant que des métastases pulmonaires et ganglionnaires avaient la meilleure survie sans progression (21,2 mois) et la meilleure survie globale (40,0 mois). ■ Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010