Correspondances en Onco-urologie - Vol. I - n° 3 - octobre-novembre-décembre 2010
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Échos des congrès
Figure 1. Étude COU-AA-31 : survie globale.
HR = 0,646 (IC95 : 0,54-0,77) p<0,0001
Survie globale après seulement une ligne :
15,4mois (abiratérone) versus 11,5mois (placebo)
Abiratérone
14,8mois (IC95 : 14,1-15,4)
Placebo
10,9mois (IC95 : 10,2-12,0)
100
60
80
40
20
100 300 5000 400 600200 700
0
Jours depuis la randomisation
Survie (%)
Abiratérone 797 728 631 475 204 25 0
Placebo 398 352 296 180 69 8 1
Compte-rendu de l’ESMO
Milan, 8-12 octobre 2010
G. Roubaud*, B. Beuselinck**, P. Beuzeboc***
Abiratérone :
résultats de l’étude de phaseIII
J. De Bono a présenté les résultats de l’étude de
phase III randomisée (2:1), en double aveugle, COU-
AA-301, comparant, dans les cancers de la prostate
métastatiques résistant à la castration après échec
d’une chimiothérapie à base de docétaxel, l’abira-
térone associé à la prednisone (n = 797) à la même
corticothérapie + placebo (n = 398). Cette étude a
inclus 1 195 patients. Elle a permis de montrer que
l’abiratérone augmente significativement la survie sans
progression (HR = 0,67 ; IC
95
: 0,59-0,78 ; p < 0,0001),
mais surtout la survie globale de 3,9 mois (14,8 mois
versus 10,9 mois ; HR = 0,65 ; IC95 : 0,55-0,77 ; p < 0,0001)
[figure 1].
Ce bénéfice en survie est retrouvé quel que soit le
sous-groupe de patients (ECOG, nombre de lignes de
chimiothérapie, type de progression, présence de méta-
stases viscérales, taux de base du PSA, des LDH ou des
phosphatases alcalines) [figure 2, p. 150].
Le taux de réponse du PSA confirmé était de 29,1 % dans
le bras abiratérone. Vingt-huit pour cent des patients
avaient reçu préalablement 2 lignes de chimiothérapie ;
le nombre moyen de cycles était de 8.
Les principaux effets indésirables ont été les rétentions
hydriques (30,5 %), l’hypokaliémie (17,1 %), l’hyper-
tension (9,7 %) et des troubles cardiaques (13,3 %), dans
la grande majorité des cas de grade 1-2.
Après le sipuleucel-T (Provenge®), le cabazitaxel et le
dénosumab, l’abiratérone s’inscrit comme la quatrième
molécule présentant des résultats positifs en 2010 lors
d’une étude de phase III et un enregistrement. Quelle
année !
Tumeurs de la vessie
Les nouveaux traitements
dans les tumeurs urothéliales
(Bellmunt J, educational session)
J. Bellmunt a présenté une synthèse de la probléma-
tique actuelle des tumeurs urothéliales en dressant
le décor de demain sur l’évaluation de nouvelles
molécules en cours de développement et en essais
cliniques. Au début de sa présentation, il a rappelé
que, au moment du diagnostic, 20 % des tumeurs uro-
théliales infiltrent le muscle et que 50 % des patients
décèdent d’une évolution métastatique dans les 2 ans. Il
y a donc un important besoin d’optimiser le traitement,
aussi bien à un stade précoce qu’à un stade avancé
de la maladie. Cette revue s’est articulée autour des
différentes voies pouvant être inhibées par des théra-
peutiques ciblées, comme celle de l’Epidermal Growth
Factor (EGFR et HER2), l’angiogenèse (VEGFR et PDGFR),
le cycle cellulaire, les inhibiteurs de Src, sans oublier
les nouveaux agents cytotoxiques. Le tableau I (p. 151)
fait la synthèse des études.
Actuellement, de toutes ces molécules testées sur la
base d’un rationnel plus ou moins robuste, seule la vin-
flunine a fait l’objet d’une étude de phase III randomisée
avec des résultats positifs (ajustés aux facteurs pronos-
tiques), se définissant comme une “option raisonnable”
en deuxième ligne des tumeurs urothéliales avancées
(Bellmunt et al., J Clin Oncol 2009).
* Département
d’oncologie médicale,
institut Bergonié, Bordeaux.
** Université catholique
de Louvain, Belgique ;
InsermU674, génomique
fonctionnelle des tumeurs
solides, université
Paris-5-René Descartes.
*** Institut Curie, Paris.