Notre consœur E. Berberides,
suit depuis la naissance un
nourrisson dont les antécé-
dents se résument à un petit
torticolis et à un eczéma dis-
cret. En câlinant leur bébé, les
parents ont été alarmés par un
bruit entendu dans la région
temporale gauche, au-dessus
de l’oreille. Notre consœur a
également perçu ce bruit de fa-
çon intermittente au stéthosco-
pe, à l’endroit indiqué par les
parents. C’est un bruit aigu, en
« va-et-vient ». Que faut-il en
penser ? Faut-il demander un
angio-scanner ?
De nombreux collègues, intri-
gués, évoquent plusieurs possi-
bilités : craniotabès (F. Vié Le
Sage), perforation tympanique
(D. Lemaitre), fistule artério-
veineuse (A. Quesney)… Il y a
quelques années, à l’ausculta-
tion systématique du crâne,
P. Deberdt avait perçu un
souffle intracrânien associé à
un souffle systolique d’hyper-
débit cardiaque : il s’agissait
d’un anévrisme artério-vei-
neux, qui fut diagnostiqué par
angiographie et guéri par em-
bolisation. A la question de
C. Copin sur les caractéris-
tiques de ce bruit, E. Berbe-
rides indique qu’il ne ressemble
pas à un souffle, est sans lien
avec les battements cardiaques
et n’est pas affecté par l’ouver-
ture ou la fermeture de la
bouche. P. Popowski souligne
l’intérêt de l’auscultation systé-
matique du crâne, qu’il pra-
tique depuis trente-cinq ans
chez les nourrissons. Comme
E. Deberdt, il a observé un cas
d’anévrisme artério-veineux
qui soufflait au niveau de la
fontanelle antérieure, égale-
ment associé à un souffle systo-
lique fonctionnel.
Pour M. François le plus pro-
bable, chez cet enfant de cinq
mois, et surtout le plus urgent
à éliminer, est un bruit d’origi-
ne vasculaire, qui pourrait né-
Cochrane, sont intégrées dans
le protocole Pédiadol, récem-
ment mis à jour (1) ». Pourquoi
donner du saccharose à plus de
80 % (Canadou®) (2) si le 24 %
suffit ? Pour notre consœur, les
multiples manipulations du
goulot ne sauraient être accep-
tées aujourd’hui par le CLIN
(Centre de lutte contre les in-
fections nosocomiales)… En
principe, le G30 ou le saccharo-
se à 24 %, associés à la succion
non nutritive d’une tétine (et à
un portage enveloppant, re-
groupement des quatre
membres et peau à peau
Un patient de S. El Yafi, âgé ac-
tuellement de vingt-six mois,
vacciné par le BCG à l’âge de
un mois, aurait été en contact
durant une soirée avec un
adulte chez lequel une tubercu-
lose pulmonaire nécessitant
une hospitalisation a été dia-
gnostiquée peu après.
Plusieurs collègues, dont
F. Vié Le Sage, indiquent que
les cas contacts doivent être
gérés par le CLAT (Comité de
lutte antituberculeuse) local.
Les CLAT ont des critères très
précis pour définir les sujets
contacts à traiter en fonction
de la durée d’exposition et de
l’importance du contact. Un
document de l’Inpes (2009)
fait parfaitement le point sur le
sujet (1).
Même si son incidence baisse
régulièrement en France, la tu-
berculose reste une maladie
contagieuse potentiellement
grave, qu’il ne faut pas négli-
ger. Les retards au diagnostic
souvent constatés ont de
lourdes conséquences, en parti-
culier un risque d’augmenta-
tion du nombre de personnes
contaminées dans l’entourage.
Une vigilance toute particulière
est donc nécessaire, tant pour
le dépistage que pour le dia-
gnostic précoce et la surveillan-
ce, que ce soit pour l’infection
tuberculeuse latente (appelée
aussi tuberculose infection) ou
pour la tuberculose maladie.
Voir aussi le Bulletin épidémio-
logique hebdomadaire (2, 3).
왎
(1) INPES : « La tuberculose. Dépistage et dia-
gnostic précoce (2/2) », coll. Repères pour
votre pratique, 2009 ; www.inpes.sante.fr/
CFESBases/catalogue/detaildoc.asp?
numfiche=1183.
(2) « Actualités de la tuberculose »,
Bull. Epidé-
miol. Hebd.,
2009 ;
12-13 :
105-24.
(3) ROMBY A., MIJATOVIC D., VINCENTI-DEL-
MAS M. : « Investigations croiseées autour de
cas de tuberculose en lycée, Seine-Saint-De-
nis, France, 2009-2010 »,
Bull. Epidémiol.
Hebd.,
2011 ;
39 :
405-9.
Contage tuberculeux avéré :
que faire ?
quelques minutes auparavant)
ou à un allaitement au sein,
ont le même effet antalgique.
Les quantités ont été réduites :
ce qui importe, c’est le goût su-
cré sur la langue, et non que la
solution sucrée soit avalée. Il
est maintenant recommandé
de déposer goutte à goutte la
solution sur la langue.
왎
(1) http://www.pediadol.org/Modalites-d-utili-
sation-du.html.
(2) Le Canadou®est un sirop de sucre concen-
tré à 70 %. L’efficacité et les éventuels effets
secondaires de cette concentration importante
n’ont pas été étudiés. L’utilisation du Cana-
dou®n’est pas préconisée par les recomman-
dations actuelles. Voir : http://pediadol.org/So
lutions-sucrees-de-la-naissance,587.html#q6.
Notre confrère D. Lemaitre,
abordant l’analgésie des nou-
veau-nés par le sucre, se de-
mande pourquoi le site de Pé-
diadol précise que le Canadou®
(qui correspond à du G70)
n’est pas indiqué et qu’il vaut
mieux utiliser du G30. D. Le-
maitre a donc suivi les recom-
mandations de Pédiadol dans
les cliniques où les bébés reçoi-
vent systématiquement le BCG
et le vaccin de l’hépatite B à la
naissance (particularité du ca-
lendrier vaccinal calédonien).
A l’usage, les infirmières ont
observé que 1 ml de Canadou®
était très efficace, alors qu’avec
2 ml de G30 les bébés hurlent
pour l’Engerix B®… Alors,
pourquoi ne pas utiliser le Ca-
nadou®? A la maternité de
Chambéry, M. Robert utilisait
avec succès une compresse im-
prégnée de sucre de canne.
Pour E. Fournier-Charrière,
« les recommandations interna-
tionales, étayées par des di-
zaines d’études ayant déjà fait
l’objet de méta-analyses de la
Médecine
& enfance
mai 2014
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Symptôme curieux chez un
nourrisson : un bruit temporal
pour l’instant inexpliqué…
Analgésie par le sucre :
et le Canadou®?