News mtp n°6 2006.qxd 28/02/07 10:09 Page 4 Mises au point Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 88.99.165.207 le 24/05/2017. Tableau 1. Classification des manifestations digestives de l’allergie alimentaire, d’après Sicherer 2006 Maladie Syndrome oral d’allergie (pollens associés) Mécanisme IgE-dépendant Symptômes Prurit, picotement, œdème des lèvres, palais, langue ou oropharynx Rare sensation de serrement de gorge et exceptionnels signes systémiques Anaphylaxie digestive IgE-dépendant Apparition rapide de nausées, douleurs abdominales, crampes, vomissements et/ou diarrhée Association fréquente à une atteinte d’autres organes Œsophagite allergique à éosinophiles IgE-dépendant et/ou cellulaire Reflux gastro-œsophagien ou hypersalivation ou hématémèse, dysphagie, douleurs abdominales intermittentes, irritabilité, troubles du sommeil, absence de réponse au traitement anti-reflux conventionnel Gastroentérite allergique à éosinophiles IgE-dépendant et/ou cellulaire Douleurs abdominales récidivantes, irritabilité, sensation de faim, vomissements intermittents, difficulté à grossir ou perte de poids, hyperéosinophilie sanguine dans 50 % des cas Colite induite par les protéines alimentaires Médié par les cellules Présence de sang dans les selles chez un nourrisson bien portant dans les premiers mois de vie Colite induite par les protéines alimentaires Médié par les cellules Vomissements et diarrhées persistants avec déshydratation, distension abdominale ou flatulences, vomissements retardés d’1 à 3 heures après les prises alimentaires les prick-tests et le dosage des IgE spécifiques sont négatifs. Les atopy patch tests aux aliments (en particulier au lait de vache) peuvent s’avérer utiles. Le diagnostic est porté sur l’efficacité du régime d’exclusion éventuellement suivi d’un test de provocation par voie orale. Le diagnostic de l’œso/gastroentérite à éosinophiles est histologique (biopsies digestives). Sicherer SH, Sampson HA. Food allergy. J Allergy Clin Immunol 2006 ; 117(2 Suppl) : S470-5. Transmission des allergies au cours des greffes hépatiques es signes de l’allergie alimentaire apparaissent le plus souvent après l’ingestion d’un aliment. Il a aussi été décrit des réactions allergiques à l’inhalation de vapeur d’aliment, ou par contact cutané avec l’aliment ou de cosmétiques contenant des protéines alimentaires. L’acquisition d’une nouvelle allergie alimentaire après transplantation hépatique est aussi documentée, en particulier chez l’enfant, depuis la première observation en 1997 rapportée par Legendre et al . Le mécanisme reste imparfaitement connu. Les cellules souches dérivées du donneur sont présentes lors de la transplantation hépatique et peuvent survivre chez le receveur. D’autres ont évoqué le rôle des thérapeutiques immunosuppressives, tel que le tacrolimus (FK-506), pour faciliter le transfert de l’allergie. Mais, d’autres mécanismes pourraient être L 4 impliqués comme une immaturité du système immunitaire régulateur. Une récente observation décrit un enfant atteint d’une atrésie des voies biliaires qui, sans passé d’allergie alimentaire, a bénéficié d’une greffe hépatique à l’âge de 19 mois suivi d’un traitement immunosuppresseur par tacrolimus. Un mois après la transplantation, le jeune garçon développa une urticaire généralisée à l’ingestion d’un sandwich au beurre de cacahuète, puis 15 mois plus tard il présenta une nouvelle réaction similaire à l’ingestion d’œuf cuit. L’enquête réalisée chez le donneur est compatible avec une allergie alimentaire à l’arachide sans allergie à l’œuf. L’immaturité du système immunitaire de l’enfant après une greffe hépatique prédispose au développement des allergies. Le tacrolimus augmente la perméabilité intestinale et inhibe la mt pédiatrie, vol. 10, n° 1, janvier-février 2007 production de l’IL-2 aboutissant une expression accrue des cytokines de type Th2. D’autre part, les maladies chroniques hépatiques sont associées à une absence de réponse des tests d’hypersensibilité retardée et à une anormale distribution des sous-populations lymphocytaires. Ces maladies (plus que d’autres maladies chroniques) et les greffes hépatiques (plus que les greffes rénales ou cardiaques) faciliteraient la transmission et le développement secondaire des allergies. 1. Legendre C, Caillat-Zucman S, Samuel D, et al. Transfer of symptomatic peanut allergy to the recipient of a combined liver-and-kidney transplant. N Engl J Med 1997 ; 337 : 822-4. 2. Boyle RJ, Hardikar W, Tang ML. The development of food allergy after liver transplantation. Liver Transpl 2005 ; 11 : 326-30.