Gastroentérologie Hépatologie LA CDT : UN OUTIL REMARQUABLE ! De par sa grande sensibilité (de l’ordre de 80 %) et son excellente spécificité (comprise entre 90 et 98 %), la CDT (CarbohydrateDeficient-Transferrin), ou transferrine désialylée pour les francophones, est incontestablement le meilleur marqueur de l’éthylisme chronique. En pratique, il faut savoir que le taux de CDT (dont le dosage sur simple prélèvement sanguin ne nécessite pas d’être à jeun) : – est normalement inférieur à 20 U/l chez l’homme et à 26 U/l chez la femme ; – augmente lors d’une consommation excessive et chronique d’alcool de l’ordre de 50 à 80 g par jour pendant 8 jours ; – diminue avec une demi-vie de 14 à 17 jours quand la consommation d’alcool est réduite ; – se normalise en cas d’abstinence en 5 à 10 jours en moyenne ; – n’est pas influencé par l’existence d’un diabète, d’une surcharge pondérale, d’un tabagisme, d’une contraception orale, la prise de certains médicaments inducteurs enzymatiques ou encore de certains traitements de pathologies comme la cirrhose, la pancréatite, les cancers, l’infarctus du myocarde... Qui dit mieux ? Probablement pas la gamma-GT et le VGM ! B. Bellaïche. Carbohydrate-Deficient-Transferrin. Gastroentérologie 2001 ; 15, 3 : 79-80. DOULEURS ABDOMINALES... D’ORIGINE VERTÉBRALE ? Certaines douleurs abdominales peuvent – il est vrai ! – avoir une origine vertébrale, mais rapporter la douleur projetée à l’existence d’un “dérangement intervertébral mineur” doit être un diagnostic d’élimination reposant sur une démarche très prudente et rigoureuse, dans la mesure où toute pathologie viscérale peut s’exprimer par des phénomènes douloureux rapportés à la région thoracique ou abdominale. Certaines écoles ostéopathiques affirment en outre traiter avec succès, par manipulations vertébrales, divers signes fonctionnels autres que la douleur ou des symptômes d’affections viscérales, la relation avec le rachis se faisant par les voies du système neurovégétatif. Là encore, il convient d’être extrêmement prudent, dans la mesure où ce “lien” demeure hypothétique, où l’efficacité des manipulations, parfois constatée, est totalement aléatoire et hypothétique, et où le caractère strictement symptomatique de ce traitement peut masquer temporairement l’affection et retarder le traitement approprié. J. Lecocq. Indications et contre-indications des manipulations vertébrales. La Lettre du Rhumatologue 2001 ; 270 : 23-30. Quelques brèves... ! Foie et obésité Les patients en surpoids ont très fréquemment des anomalies du bilan hépatique. Ces dernières traduisent parfois des lésions sévères du foie, notamment une fibrose septale, voire une cirrhose. Quatre facteurs amenant à suspecter de telles lésions et à envisager une ponction-biopsie hépatique ont été récemment identifiés : l’âge du malade (supérieur à 50 ans) ; un index de masse corporelle (IMC) supérieur à 28 kg/m2 ; un taux d’alanine aminotransférase (ALT) supérieur à deux fois la normale ; une triglycéridémie supérieure à 1,7 mmol/l. C. Eugène. Quand faut-il biopsier le foie des obèses ? Gastroentérologie 2001 ; 15, 3 : 65-7. ! Manifestations hépatiques de la maladie de Horton Une cholestase anictérique est fréquemment observée au cours de la maladie de Horton. Dans certains cas, elle est même au premier plan... A. Pauwels et al. Maladie de Horton et foie. Gastroentérologie 2001 ; 15, 3 : 75-8. ! Hépatectomie sous cœlioscopie ? Pourquoi pas ? Les premières séries conséquentes d’hépatectomies sous cœlioscopie émanant d’équipes chirurgicales entraînées viennent de paraître... avec des résultats encourageants ! .../... Correspondances en médecine - n° 1, vol. III - janvier/février/mars 2002 9 DEBRIDAT .../... À noter que la cœlioscopie se révèle en outre d’un intérêt majeur dans le bilan préopératoire des cancers du pancréas : elle évite parfois – en cas de lésions non résécables – une laparotomie inutile... F. Lacaine. Faire une hépatectomie sous cœlioscopie, pourquoi pas ? Intérêt majeur de la cœlioscopie pour le bilan préopératoire des cancers du pancréas. Gastroentérologie 2001 ; 15, 4 : 99-100. ! De l’artérite à l’hépatite Les résultats d’une récente étude américaine randomisée (E. Akriviadis et al. Gastroenterology 2000 ; 119 : 1637-48) laissent à penser que la pentoxifylline – thérapeutique employée dans le traitement de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs – serait un traitement efficace de l’hépatite alcoolique aiguë sévère ! C. Eugène. La pentoxifylline : le traitement oral de l’hépatite alcoolique aiguë grave ? Gastroentérologie 2001 ; 15, 5 : 129-31. ! UGD : encore près de 1 500 décès par an Près de 1 500 décès par an seraient imputables aux complications de la maladie ulcéreuse gastroduodénale. Les raisons pour lesquelles la mortalité des hémorragies digestives d’origine ulcéreuse demeure autour de 10 % depuis plus de 30 ans tiennent au fait que les techniques de réanimation, les possibilités d’hémostase endoscopique et les traitements antisécrétoires aujourd’hui disponibles n’ont guère d’impact sur les deux facteurs qui influencent le pronostic vital : la sévérité de la comorbidité associée et l’importance de l’hémorragie (fonction de la taille du vaisseau que l’ulcère met à nu). T. Vallot. Les ulcères gastroduodénaux : une affection en voie de disparition ? Gastroentérologie 2001 ; 15, 6 : 153-4. ! HP et cancer gastrique Helicobacter pylori (HP) est aujourd’hui reconnu comme un facteur étiologique du cancer gastrique, affection responsable de 250 000 décès chaque année dans le monde. Chez les sujets infectés par ce germe, le risque de développer un carcinome gastrique serait de l’ordre de 0,8 à 1,6 %. Les données actuellement disponibles ne permettent cependant pas de répondre formellement à la question clé : l’éradication de Helicobacter pylori peut-elle prévenir le cancer gastrique ? A. Giacosa. Helicobacter pylori et risque de cancer gastrique. La Lettre de l’Infectiologue 2001 ; XVI, suppl. au n° 3 : 24-7. F. Mégraud et al. Helicobacter pylori et cancers gastriques. Gastroentérologie 2001 ; 15, 6 : 161-6. ! VHC : une chance sur deux ! L’incidence de la “résistance” du virus de l’hépatite C (VHC) au traitement antiviral, Correspondances en médecine - n° 1, vol. III - janvier/février/mars 2002 aujourd’hui fondé sur l’administration d’interféron alpha et de ribavirine pendant 24 à 48 semaines, est de l’ordre de 50 à 60 %. Parmi les facteurs susceptibles d’influencer (négativement) la réponse au traitement, citons : l’âge (> 40 ans), le sexe masculin, la co-infection par le VIH, l’existence d’une cirrhose hépatique et le génotype du VHC (les souches des génotypes 2 et 3 sont plus sensibles au traitement que celles des génotypes 1 et 4). J.M. Pawlotsky. Résistance du virus de l’hépatite C aux traitements antiviraux. La Lettre de l’Infectiologue 2001 ; XVI, 5 : 137-42. ! Encore lui ? Parmi les facteurs de risque de survenue d’un cancer du pancréas, le tabagisme arrive très largement en tête ! On estime qu’environ 30 % des adénocarcinomes pancréatiques peuvent lui être attribués... D. Lamarque et al. Cancer du pancréas exocrine (dossier thématique). La Lettre de l’Hépatogastroentérologue 2001 ; IV, 2 : 57-89. ! Fissure anale chronique L’injection de toxine botulique dans le sphincter anal interne s’avère être un traitement efficace des fissures anales chroniques. V. Sébille et al. Traitement de la fissure anale chronique par injection de toxine botulique. La Lettre du Pharmacologue 2001 ; 15, 3 : 54-8. 11