revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Gastroentérologie Hépatologie PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE DES SIGMOÏDITES AIGUËS Dans les formes mineures, la prise en charge thérapeutique peut être effectuée à domicile. Elle repose sur une double antibiothérapie per os par pénicilline à spectre élargi et imidazolé, associée à un régime pauvre en fibres. Dans les formes sévères (syndrome septique, signes locaux importants), l’hospitalisation est nécessaire afin, notamment, d’instaurer sans attendre une triple antibiothérapie par céphalosporine, aminoside et imidazolé, et une alimentation parentérale. En cas de péritonite ou de formes sévères résistantes au traitement médical initial, l’intervention chirurgicale s’impose. Celle-ci consiste le plus souvent en une résection sigmoïdienne avec colostomie terminale (pendant au moins trois mois) ou, lorsque les lésions infectieuses sont localisées, avec anastomose colorectale protégée par une colostomie latérale d’amont. H. Mosnier, L. Guilbert. Prise en charge chirurgicale des complications inflammatoires de la diverticulose colique. Gastroentérologie 1999 ; 1 (13) : 12-4. FOIE ET OBÉSITÉ Environ 15 à 20 % des sujets obèses (y compris les enfants) présentent des anomalies biologiques hépatiques : augmentation des transaminases (notamment des ALAT), des phosphatases alcalines et de la gamma GT. Ces anomalies reflètent le plus souvent une stéatose et/ou une hépatite pseudo-alcoolique et sont plus fréquemment observées chez l’homme que chez la femme, en cas d’obésité abdomino-tronculaire que gynoïde, de diabète non insulinodépendant et/ou d’hypertriglycéridémie. Les dangers encourus par le patient obèse présentant de telles anomalies sont encore à l’heure actuelle mal connus (risque accru de cirrhose ?). Un régime hypocalorique adapté (pas trop restrictif) les fait généralement régresser... Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000 mais gare aux traitements médicamenteux : la plupart des thérapeutiques employées en ce domaine sont hépatotoxiques ! D. Rigaud. Anomalies biologiques hépatiques et obésités : conduite à tenir. Gastroentérologie 1999 ; 8 (13) : 189-95. APRÈS LE VGM ET LA GGT, VOILÀ LA CDT (OU TDS) Deux marqueurs biologiques de la consommation d’alcool sont à l’heure actuelle couramment utilisés : la mesure du volume globulaire moyen (VGM) et la mesure de l’activité sérique de la gamma-glutamyl transférase (GGT). Un nouveau marqueur de l’alcoolisme vient récemment de faire son apparition : la carbohydrate deficient transferrin (CDT) que l’on peut traduire en français par la transferrine désialylée sérique (TDS). Ce dernier se révèle plus sensible que les marqueurs traditionnels et d’une excellente spécificité, mais son coût est malheureusement trop important pour se substituer – en première intention – aux tests usuels. Il est par conséquent encore aujourd’hui notamment réservé aux situations où la présence d’une hépatopathie rend aléatoire l’interprétation d’une élévation de la GGT. F. Schellenberg et coll. Les nouveaux marqueurs de l’alcoolisme. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue 1999 ; 3 (II) : fiche détachable. CANCER DU RECTUM : DES PROGRÈS THÉRAPEUTIQUES Depuis quelques années, des progrès significatifs, tant dans le domaine de la technique chirurgicale (d’exérèse et d’anastomose) que dans celui des traitements adjuvants, ont bouleversé la prise en charge des malades souffrant d’un cancer du rectum. Ces derniers n’ont pas permis d’obtenir un gain significatif pour ce qui est du taux de survie qui, à cinq ans, varie toujours de 55 à 70 % selon les séries, mais ont en revanche permis de réduire le taux de récidive locorégionale et d’améliorer les résultats fonctionnels : un an après le réta- 11 revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles blissement de la continuité digestive (par anastomose coloanale ou colorectale basse), plus de deux tiers des patients ont une continence parfaite, avec un nombre moyen de selles de deux à trois par 24 heures et un taux d’império- sélectionnés sité (impossibilité de différer une exonération plus de 15 minutes) de l’ordre de 10 %. Y. Panis. Devenir carcinologique et fonctionnel des patients opérés d’un cancer du rectum. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue 1999 ; 4 (II) : 210-3. Quelques brèves... ❏ Côlon et calcium Une récente étude publiée dans le New England Journal of Medicine* révèle que l’administration d’une supplémentation calcique pourrait avoir un rôle bénéfique dans la prévention du cancer colorectal. Encore une bonne raison de consommer du fromage ! * N Engl J Med 1999 ; 340 : 169-76. Gastroentérologie (revue de presse) 1999 ; 2 (13) : 39. ❏ Trois millions de Français concernés Chaque année, les diarrhées aiguës conduisent plus de trois millions de Français devant leur généraliste : un million dans la période de six semaines qui suit les fêtes de fin d’année, un million durant les trois à quatre mois d’été et un autre million qui se répartit sur le reste de l’année. A. Flahault. Le réseau Sentinelles® : un système d’information des médecins généralistes français pour la surveillance et la recherche sur les maladies transmissibles. La Lettre de l’Infectiologue 1999 ; 5 (XIV) : 189-94. ❏ HP et RGO Aucun argument clinique ne plaide en faveur du rôle favorisant de Helicobacter pylori (HP) dans le développement des manifestations fonctionnelles du reflux gastro-œsophagien (RGO) ou de l’œsophagite. Certains arguments épidémiologiques suggèrent même que l’infection par HP protégerait de la survenue d’un RGO... D. Lamarque. Helicobacter pylori ou le traitement écologique du reflux. Gastroentérologie 1999 ; 4 (13) : 65-6. 12 ❏ Une consommation modérée d’alcool ne protège pas... de la pancréatite chronique ! La quantité moyenne d’alcool pur consommée quotidiennement (pendant au moins 10 à 15 ans) à partir de laquelle le risque de pancréatite chronique augmente de façon significative serait de 15 à 20 g/j chez la femme et 20 à 30 g/j chez l’homme. Ce qui est relativement peu (“un verre” = 10 g) et amène tout naturellement à se poser une question qui reste encore aujourd’hui sans réponse : pourquoi y a-t-il moins de cas de pancréatite chronique que de cas de cirrhose d’origine éthylique ? D. Rigaud. Nutrition et pancréatite chronique. Gastroentérologie 1999 ; 4 (13) : 71-8. ❏ Appendicite et infertilité Faut-il redouter le risque (jusque-là présumé) d’infertilité liée à la perforation appendiculaire, en cas d’appendicite chez l’adolescente ? À cette question, une récente étude publiée dans le British Medical Journal* répond par la négative. En d’autres termes, il n’y a pas lieu, chez l’adolescente, de prendre le risque d’enlever un appendice sain pour la seule raison de prévenir une infertilité ultérieure. Pas de précipitation inutile ! moins de 5 000 francs. Si l’on compare cette somme aux dépenses de santé annuelles de chaque Français (actuellement en moyenne de 12 000 francs), on ne peut pas dire que la prise en charge de cette affection (qui concerne 10 à 20 % de la population) génère des dépenses de santé extrêmement importantes. T. Lebrun. Troubles fonctionnels intestinaux (TFI) : aspect épidémiologique et enjeux économiques. Gastroentérologie 1999 ; 5 (13) : 110-2. ❏ HP : une affaire de famille ? Une étude publiée dans le British Medical Journal* montre que le risque d’infection par Helicobacter pylori (HP) des enfants dont les deux parents sont HP+, dont un seul des parents est HP+ et dont aucun des parents n’est HP+, est respectivement de 44 %, 30 % et 21 %. Une affaire de famille ? Oui... mais pas toujours ! * Br Med J 1999 ; 319 : 537-41. Gastroentérologie (revue de presse) 1999 ; 8 (13) : 187. ❏ Appendicite grave ? ❏ TFI : un coût modéré Face à un patient (suspect d’appendicite) chez qui les trois signes suivants coexistent : absence de réaction pariétale à la palpation abdominale, de température › 38°, de leucocytose › 10 000/ml, la probabilité de se trouver face à une appendicite grave est nulle... et on peut donc surseoir à l’appendicectomie ! Le coût engendré par la prise en charge d’un patient souffrant de troubles fonctionnels intestinaux (TFI) s’élève en moyenne à un peu F. Lacaine. Le diagnostic clinique d’appendicite, toujours difficile ? Gastroentérologie 1999 ; 9 (13) : 209-11. * Br Med J 1999 ; 318 : 963-7. Gastroentérologie (revue de presse) 1999 ; 5 (13) : 100. Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000 ❏ Pancréatites aiguës médicamenteuses À l’heure actuelle, près de 250 médicaments sont susceptibles d’induire la survenue d’atteintes pancréatiques. Pour aider les praticiens confrontés à ce problème, une base de données informatisée sur les pancréatites médicamenteuses, baptisée Pancréatox® et régulièrement mise à jour, est depuis peu disponible par téléphone au 01 43 47 54 69, par fax au 01/43/07/07/11 et par e-mail : [email protected]. M. Biour, J.D. Grangé. Atteintes pancréatiques aiguës médicamenteuses. Gastroentérologie 1999 ; 9 (13) : 221-5. ❏ Cirrhose et cancer du foie Contrairement à ce que l’on pensait auparavant, le carcinome hépatocellulaire (CHC) se développe souvent... mais pas toujours (!), dans un contexte de cirrhose : il Correspondances en médecine - n° 1 - mai 2000 peut également survenir (dans environ 40 % des cas) au cours d’hépatopathies chroniques non cirrhotiques ou sur un foie “normal”... L. Choné (coordinateur). Le carcinome hépatocellulaire. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue 1999 ; 1 (II) : 7-27. ❏ Traitement de référence de l’hépatite C La combinaison ribavirine et interféron alfa (IFNα) est aujourd’hui le traitement de référence de l’hépatite C. Reste à savoir plus précisément : qui, quand et comment traiter ? A. Abergel (coordinateur). Hépatite C. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue 1999 ; 3 (II) : 129-52. ❏ Colite ischémique Cette affection doit être systématiquement évoquée devant l’apparition brutale chez un malade âgé de plus de 60 ans et présentant des antécédents cardiovasculaires, de douleurs abdominales à type de crampes, d’une diarrhée avec selles impérieuses et de rectorragies. Son diagnostic repose sur la coloscopie avec biopsies. P. Hochain (coordinateur). Pathologie ischémique intestinale. La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue 1999 ; 5 (II) : 185-216. ❏ THS : un effet secondaire désirable Plusieurs travaux font état d’une diminution du risque relatif de cancer colorectal sous traitement hormonal substitutif (THS) ; affection qui, il faut le souligner, est la deuxième cause de décès par cancer chez la femme. S. Fridmann. Ménopause : oncologie et traitement hormonal substitutif. La Lettre du Gynécologue 1999 ; 245 : 9-20. 13