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Correspondances en médecine - n° 1, vol. II - janv./févr./mars 2001
revue de presse spécialisée
résumé et analyse d’articles sélectionnés
E
XPLORATION DES DIARRHÉES CHRONIQUES
Quelles investigations demander en première
intention en présence d’un patient souffrant
d’une diarrhée chronique ? Selon le contexte
clinique, trois possibilités peuvent se présen-
ter :
– en cas de diarrhée hydroélectrolytique, situa-
tion la plus fréquente, une rectosigmoïdoscopie
ou une iléocoloscopie seront réalisées en pre-
mière intention. Des prélèvements histolo-
giques seront systématiquement pratiqués
afin, notamment, de ne pas méconnaître une
colite microscopique ou une exceptionnelle
atrophie iléale. Parallèlement, en cas de diar-
rhée motrice, un bilan biologique sanguin com-
portant glycémie, kaliémie et dosages hormo-
naux (TSH, VIP, calcitonine, sérotonine,
gastrine, histamine) sera demandé ;
– en cas de diarrhée sanglante ou de syndrome
dysentérique, une simple rectoscopie (celle-ci
suffit parfois à poser le diagnostic), une recto-
sigmoïdoscopie ou une iléocoloscopie seront
réalisées. Des prélèvements histologiques et, le
cas échéant, une recherche parasitaire complè-
teront ces examens. Une numération-formule
sanguine peut, en outre, être utile pour appré-
cier le degré d’anémie et rechercher une éven-
tuelle hyperleucocytose à polynucléaires ou à
éosinophiles ;
– en cas de suspicion de syndrome de malab-
sorption, une fibroscopie œsogastroduodénale
avec biopsies duodénales, complétée éventuel-
lement d’un transit baryté de l’intestin grêle,
est l’examen de choix en première intention. Si
l’on suspecte une pathologie pancréatique, un
ASP et une échographie (ou scanner) pourront
être réalisés. Parallèlement à ces examens mor-
phologiques, un bilan biologique (NFS, temps
de Quick, protidémie, calcémie, phosphorémie,
magnésémie, phosphatases alcalines) sera
demandé afin de rechercher des stigmates bio-
logiques de malabsorption ou d’en apprécier le
retentissement.
Au terme de ce bilan qui, dans tous les cas, doit
être complété par une sérologie VIH, le dia-
gnostic est le plus souvent établi. Dans le cas
contraire, d’autres investigations, pouvant
nécessiter une prise en charge hospitalière spé-
cialisée, s’imposent.
B. Flourié et al. Propositions d’arbres décisionnels d’in-
vestigation des diarrhées chroniques. Gastroentérologie
2000 ; 5 (14) : 163-6.
Gastroentérologie -
Hépatologie
!Vous avez dit entéroscanner ?
L’entéroscanner est une nouvelle méthode
d’exploration de l’intestin grêle qui consiste
à réaliser des coupes scanographiques de 2 à
3mm d’épaisseur sur l’ensemble des boucles
intestinales. Cette technique se révèle
extrêmement efficace pour détecter les
tumeurs du grêle, y compris en cas de lésions
de petite taille. Elle est en outre en mesure
de fournir des informations complémentaires
sur l’extension locale et la présence
d’adénopathies de voisinage en cas
de tumeurs malignes.
P.J. Valette et al. Diagnostic des tumeurs
de l’intestin grêle par la technique de l’entéro-
scanner. Gastroentérologie 2000 ; 5 (14) : 148.
!Incontinence fécale du post-partum
Les facteurs de risque de l’incontinence
fécale du post-partum immédiat
(complication observée chez une primipare
sur dix) ne sont pas exclusivement de nature
obstétricale (épisiotomie, extraction
instrumentale par forceps, etc.) : près de
deux tiers des patientes enceintes présentant
un terrain colopathique (syndrome de
l’intestin irritable) souffrent d’incontinence
fécale au décours de leur accouchement.
L. Siproudhis. Traumatismes proctologiques induits
par l’accouchement. Journées françaises de colo-
proctologie. La Lettre de l’Hépato-
Gastroentérologue 2000 ; 2 (III. Suppl.) .
!Traitement de l’hépatite chronique C
Le traitement de l’hépatite chronique C
(active et fibrosante) repose à l’heure actuelle
sur une bithérapie associant interféron alpha
et ribavirine. Cette combinaison se révèle
Quelques brèves...
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Correspondances en médecine - n° 1, vol. II - janv./févr./mars 2001
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efficace (négativation prolongée de l’ARN
viral) dans environ 40 % des cas, contre
moins de 20 % des cas lors d’un traitement
par interféron en monothérapie.
Un progrés très significatif mais qui reste
hélas limité (encore 60 % d’échec !). Comme
pour le VIH, le traitement de l’infection due
au VHC devra, pour être davantage efficace,
faire appel à des associations de plusieurs
molécules. À suivre !
P. Marcellin. La bithérapie interféron-ribavirine
comme traitement de référence de l’hépatite
chronique C. La Lettre du Pharmacologue 2000 ;
4 (14) : 79.
D. Guyader. Apports de la ribavirine dans le traite-
ment de l’hépatite virale C chronique. La Lettre
du Pharmacologue 2000 ; 4 (14) : 80-4.
!Hp et IPP
Faut-il éradiquer Helicobacter pylori (Hp)
chez les patients bénéficiant d’un traitement
antisécrétoire gastrique prolongé par IPP,
en raison du risque hypothétique de survenue
chez ces sujets d’une gastrite atrophique
fundique sévère ? Cette question se pose
depuis maintenant plus de 4 ans
et n’a toujours pas trouvé de réponse claire
à ce jour.
T. Vallot. Gastrite, Hp et IPP : M. Kuipers persiste
et signe ! Gastro-entérologie 2000 ; 6 (14) : 179.
!À l’attention des barbiers
Une hospitalisation prolongée en milieu
institutionnalisé est un facteur de risque
d’infection par le virus de l’hépatite B et,
pour certains, par le virus de l’hépatite C.
Au banc des accusés : les barbiers n’utilisant
pas de rasoirs jetables...
J.F. Cadranel. Prévention de l’infection virale C
chez les patients hospitalisés en institution
psychiatrique : rôle de la transmission des rasoirs.
Gastroentérologie 2000 ; 6 (14) : 181.
!Colites hémorragiques
postantibiotiques
Les colites hémorragiques parfois observées
sous pénicillines, céphalosporines
et pristinamycine pourraient être liées
à une infection intestinale à Klebsiella
oxytoca. Bien que la responsabilité
de ce germe demeure hypothétique
et ne soit pas admise dans la littérature
anglo-saxonne, celui-ci est constamment
sensible in vitro à la ciprofloxacine
(500 mg deux fois par jour per os pendant
5 jours).
L. Beaugerie. Les nouvelles colites infectieuses.
Gastroentérologie 2000 ; 6 (14) : 183-8.
!SII et hyperalgésie
Plusieurs travaux confirment que les patients
souffrant d’un syndrome de l’intestin irritable
(SII) présentent un dysfonctionnement
du système d’intégration corticale
des informations d’origine viscérale soit,
en d’autres termes, une hyperalgésie
viscérale chronique.
A. Pauwels. AGA 2000 et le puzzle de l’intestin
irritable. Gastroentérologie 2000 ; 6 (14. Suppl.).
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le présent et l’avenir…
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