73
La lettre de l’hépato-gastroentérologue - n° 2 - vol. VI - mars-avril 2003
Ingestion de la capsule : à sa sortie de l’emballage, la vidéo-capsule est activée et émet des
flashs lumineux. On vérifie le bon fonctionnement de l’enregistreur en approchant la vidéo-cap-
sule de l’abdomen. La capsule est ensuite avalée par le patient avec un peu d’eau.
Consignes pendant l’examen : dans notre centre, la réalisation d’un ASP 2 heures après
l’ingestion de la capsule doit permettre de reconnaître une rétention gastrique et de poser l’in-
dication d’un traitement par prokinétique (érythromycine, par exemple). En l’absence de réten-
tion gastrique, les prises de boisson et un repas sont alors autorisés respectivement 2 et 4 heures
après l’ingestion de la capsule. Le patient devra éviter tout travail de force et de s’approcher
d’un champ magnétique puissant (contre-indication à l’IRM).
Récupération de l’équipement : huit heures après l’ingestion de la vidéo-capsule, l’équipe-
ment peut être enlevé. L’enregistreur est récupéré pour la phase de téléchargement. L’élimination
de la capsule est fonction du temps de transit intestinal sans nécessité de récupération. Le patient
doit impérativement constater l’élimination de la capsule dans les 72 heures ; dans le cas contrai-
re, une radiographie d’abdomen sans préparation pourra confirmer ou non son élimination.
Visualisation du film vidéo : après le téléchargement de l’enregistreur sur la station de tra-
vail, la vidéo peut être visualisée à des vitesses variant de 1 à 25 images par seconde, contrô-
lées par le logiciel d’application et modulables par l’opérateur. Le temps d’analyse du film repré-
sente environ 1 heure 30.
Saignements digestifs inexpliqués : l’entéroscopie par vidéo-capsule paraît plus rentable
que l’EP dans l’exploration des saignements digestifs inexpliqués par les endoscopies standards
(3, 4). Des lésions susceptibles d’être responsables d’un saignement sont décelées chez 59 à
71% des patients par la capsule et chez 28 à 56% des patients par l’EP (3, 4). La rentabilité
diagnostique de la capsule a été rapportée comme supérieure ou égale à celle de l’EP chez
78% des patients (3). Les malformations artério-veineuses représentent la principale cause de
saignement au niveau de l’intestin grêle.
Autres indications : l’exploration par vidéo-capsule pourrait être proposée dans d’autres indi-
cations, telles que le bilan étiologique d’un syndrome de malabsorption non expliqué par les
endoscopies conventionnelles ou d’une colite inflammatoire indéterminée en apportant des argu-
ments en faveur d’une maladie de Crohn. Enfin, l’examen par vidéo-capsule pourrait avoir un
rôle dans la surveillance d’une polypose adénomateuse, d’un syndrome de Peutz-Jeghers ou de
complications de la maladie cœliaque.
Contre-indications
– sténose intestinale
– pacemaker (discuté)
– grossesse
– IRM prévue avant l’élimination de la vidéo-capsule
Limites de l’examen
– la qualité de l’image, décrite initialement comme excellente, dépend en fait du contenu de l’in-
testin grêle au moment de l’examen. Un régime alimentaire sans résidus ou une préparation de
type colique pourraient être utiles mais n’ont pas encore été évalués ;
– l’interprétation des images nécessite l’apprentissage d’une nouvelle sémiologie. Les angio-
dysplasies sont facilement reconnues, mais certaines images doivent être interprétées avec précau-
tion : aspect de pseudo-polype, de diverticules ou flammèche de sang, modifications du relief
muqueux;
– l’impossibilité de localiser précisément les lésions ne permet pas d’envisager un traitement
endoscopique, à l’exception des lésions duodénales postpyloriques ou distales prévalvulaires ;
– examen incomplet du grêle en cas de rétention gastrique prolongée.
Tolérance
La tolérance de cet examen est excellente. Une dizaine de cas d’incarcération de la capsule ont
été rapportés, la majorité dans une sténose méconnue du grêle (anastomotique postopératoire
ou secondaire à une maladie de Crohn). Le risque théorique étant un syndrome occlusif, un exa-
men radiologique préalable de l’intestin grêle (transit du grêle, entéroscanner) est recommandé
en cas de chirurgie du grêle ou de maladie chronique du grêle (maladie de Crohn, ischémie
mésentérique). Enfin, un cas d’incarcération dans l’appendice a été rapporté, et l’incarcération
de la capsule dans un diverticule est théoriquement possible.
Système d’imagerie diagnostique par vidéo-capsule
Indications
Précautions
d’utilisation