La vidéo-capsule endoscopique.
O. Dewit
L'intestin grêle a longtemps été un organe difficilement exploré du point de vue
endoscopique. Seuls le duodénum, la portion proximale du jéjunum et l’iléon
terminal étaient accessibles par des endoscopies classiques. L'avènement de
l'entéroscopie et de la capsule endoscopique ont complètement modifié la prise en
charge des pathologies liées à l'intestin grêle.
Principe de la vidéo-capsule
La vidéo-capsule endoscopique (VCE) de Given Imaging a été présentée pour la
première fois lors du congrès de la société américaine de gastro-entérologie en mai
2000. Elle est constituée d'un cylindre de 11 mm de diamètre sur 26 mm de long et
pèse 3,7 g. Elle est fabriquée dans un matériau biocompatible résistant à l'action des
enzymes digestifs. Elle est composée d'un dôme optique et de lentilles permettant un
champ de vision de 140 °. L'intestin est illuminé à travers ce dôme par des diodes
lumineuses (LED) et les images acquises sont focalisées sur une caméra de 65.000
pixels (CMOS). Celle-ci capte l'image, la transforme en un signal électronique et via
un émetteur (situé à l'autre extrémité de la capsule) la transfère à 8 capteurs disposés
sur l'abdomen du patient. Les images captées à raison de 2 par seconde seront
enregistrées dans un boîtier porté par le patient à sa ceinture (à la manière d'un
Holter). La durée de transmission des images est fonction de la capacité des batteries,
soit approximativement huit heures. La capsule est bien évidemment à usage unique
et est éliminée par les voies naturelles en 24 à 48 heures.
Dans un deuxième temps l'ensemble des images enregistrées seront transférés sur
l'ordinateur où elles sont alors analysées par le médecin. La vitesse de défilement des
images est choisie par le clinicien et varie : on peut notamment revenir sur une
séquence qui paraît anormale et la scruter image par image. Les images sélectionnées
sont ensuite conservées et jointes au compte-rendu de l'examen.
Le logiciel nous informe du temps écoulé depuis l’ingestion de la capsule, et nous
apporte plusieurs aides à la lecture. Un système de localisation de la capsule nous
permet théoriquement de localiser la position de la VCE lors d'une image donnée.
En pratique cette localisation est trop grossière pour donner une indication précise,
notamment pour le traitement endoscopique, et en fait nous nous basons davantage
sur le temps écoulé entre le repérage de la lésion et le pylore ou la valvule iléo-
caecale. La station de travail dispose d'un système de détection automatique de la
présence de lésions potentiellement hémorragiques. Malheureusement la sensibilité
est médiocre (inférieure à 50 %) et dès lors les images doivent être vues en totalité. Il
est également possible de visualiser 2 images ou 4 images à la fois au lieu de 1 seule
ce qui permet de raccourcir la durée de lecture. Enfin il est possible d'obtenir des
images en temps réel, après que le patient ait ingéré la VCE, en connectant une
« visionneuse » au boîtier porté à la ceinture.
Le coût d'une vidéo capsule endoscopique est d’environ 650 euros. En Belgique, 2
capsules sont disponibles : celle de la firme Given imaging depuis 2002 et celle de la
firme Olympus depuis 2005.
1