Génération des anaphores pronominales en dialogue oral

G´
en´
eration des anaphores pronominales en dialogue oral homme-machine en
Franc¸ais, utilisant une approche pragmatique-s´
emantique
Vladimir POPESCU1, 2, Jean CAELEN1, Corneliu BURILEANU2
1Laboratoire d’Informatique de Grenoble, Institut National Polytechnique de Grenoble, France
{vladimir.popescu, jean.caelen}@imag.fr
2Facult´
e d’Electronique, T´
el´
ecommunications et Technologie de l’Information,
Universit´
e “Politehnica” de Bucarest, Roumanie
1 Introduction
Le but de cet article est de d´
ecrire les d´
emarches d’ordre pragmatique et s´
emantique `
a poursuivre lors de la g´
en´
eration des
´
enonc´
es anaphoriques dans le contexte du dialogue homme-machine. L’id´
ee de g´
en´
erer des anaphores pronominales via des
approches motiv´
ees par la pragmatique n’est pas nouvelle ; pour des recherches actuelles `
a cet ´
egard, on peut se rapporter `
a [20],
auxquelles on peut ajouter les recherches de C. Gardent `
a LORIA et, hors France, des d´
emarches diverses sur ce sujet, utilisant en
g´
en´
eral des grammaires syntaxiques sp´
ecifi´
ees par des r`
egles appropri´
ees `
a chaque langue d’expression, sont discut´
ees en [16].
La nouveaut´
e des d´
emarches pr´
esent´
ees dans cet article r´
eside dans l’appui seulement sur des connaissances pragmatiques (la
structure discursive pr´
ealablement calcul´
ee) et s´
emantiques (entit´
es dans une ontologie discursive et dans une ontologie de tˆ
ache)
ind´
ependantes de langue, et sur des ´
el´
ements de syntaxe, d´
ependantes de langue mais non de l’application. L’approche continue
les recherches que notre ´
equipe m`
ene pour l’obtention d’un module de g´
en´
eration s’incluant dans un syst`
eme de dialogue oral
homme-machine. Ainsi, des particularit´
es du dialogue sont prises en compte, telles que la structuration rh´
etorique sp´
ecifique
s’´
etablissant dans ce contexte, entre les r´
epliques provenues des usagers diff´
erents, partenaires en dialogue.
Pour pouvoir g´
erer l’emploi des anaphores dans les ´
enonc´
es textuels on doit descendre dans les sp´
ecificit´
es des langues
utilis´
ees par le syst`
eme car les r´
ef´
erences constituent un ph´
enom`
ene fortement pragmatique, mais `
a la fois contraint par les
sp´
ecificit´
es du langage. Ainsi, on essaie de combiner un ensemble de r`
egles g´
erant des patterns syntaxiques en langue franc¸aise
(et roumaine ensuite) via une grammaire d´
eterministe d´
efinie de mani`
ere sp´
ecifique, avec les sp´
ecifications discursives provenues
du g´
en´
erateur pragmatique.
Pour cela, on consid`
ere que l’´
el´
ement de d´
epart dans le traitement est le verbe, mat´
erialisant un pr´
edicat dans l’ontologie
du domaine. Pour les verbes on va consid´
erer un ensemble de classes, qu’on va d´
efinir ci-apr`
es. L’essentiel est que ces classes
induisent des transformations sur les r`
egles de grammaire, aboutissant `
a des r`
egles encore plus contraignantes que celles dans
la grammaire. Ensuite, en fonction du degr´
e d’“anaphorisation”, le patron syntaxique fondamental change ; on le verra en d´
etail
comment.
2 R`
egles d’anaphorisation
2.1 Grammaire d’anaphorisation
L’objectif de ce paragraphe est de donner un ensemble de r`
egles d´
eterministes faisant le lien entre les entit´
es apparaˆ
ıssantes
dans le patron syntaxique fondamental et des mots dans la langue, cela tout en passant par les cath´
egories d´
efinies dans l’ontologie
de domaine et de tˆ
ache.
Pour cela, on utilise les notations EBNF (“Extended Bakhus-Naur Form”) standard, avec les particularit´
es suivantes :
les non-terminaux sont encadr´
es par des crochets (“[...]”) ;
les terminaux repr´
esent´
es par des entit´
es dans l’ontologie de domaine et de tˆ
ache sont encadr´
ees par des crochets angulaires
(“h...i”) ; les relations hi´
erarchiques entre les entit´
es dans l’ontologie sont repr´
esent´
ees avec “ : :”, mettant `
a gauche l’entit´
e
hi´
erarchiquement sup´
erieure et `
a droite l’entit´
e hi´
erarchiquement inf´
erieure ;
le terminal “” repr´
esente le manque d’instantiation, le manque de valeur, ce qui revient au fait qu’un non-terminal s’ex-
pandant vers disparaˆ
ıt ;
les terminaux repr´
esent´
es par des mots dans la langue sont repr´
esent´
es tels-quels, sans ˆ
etre encadr´
es par des crochets ;
les non-terminaux du type “Aentit´
e” repr´
esentent des anaphores pour les entit´
es du type “entit´
e”, o`
u “entit´
e” est “[agt]”,
[obj]”, “[pat]” ou “[mod]”.
Ceci dit, la grammaire d’anaphorisation comprend les r`
egles suivantes :
1. [agt][agt]|[[agt],[CONJ],[agt]] |∅ ;
2. [agt][agt]|[[det],[agt]] |[Aagt];
2
3. [det][detd]|[deti];
4. [detd][detd]|[Adetd];
5. [CONJ]et|ou|et aussi ;
6. [detd]le|la|l’|les ;
7. [deti]un|une|quelque|certain|certaine|un certain|une certaine|certains|certaines|quelques ;
8. [agt]→ hobjeti:: hagenti;
9. [Adetd]ce|cette|ces ;
10. [Aagt]je|tu|il|elle|nous|vous|ils|elles|celui-ci|celui-l`
a|celle-ci|celle-l`
a|ceux-ci|ceux-l`
a|celles-ci|celle-l`
a ;
11. obj [obj]|[[obj],[CONJ],[obj]] |∅ ;
12. [obj][obj]|[[det],[obj]] |[Aobj];
13. [obj]→ hobjeti:: hchosei;
14. [Aobj]le|la|les|en ;
15. [pat][pat]|[[pat],[CONJ],[pat]] |∅ ;
16. [pat][pat]|[[det],[pat]] |[Apat];
17. [pat]→ hobjeti:: hagenti|hobjeti:: hchosei:: hanim´
ei;
18. [Apat]me|te|lui|nous|vous|leur ;
19. [mod][mod]|[[mod],[CONJ],[mod]] |∅ ;
20. [mod][hparticulei,[obj]] |[mod]|[Amod];
21. [mod]→ hadverbei|hadverbei,hadverbei;
22. [Amod]y|en.
On verra dans les paragraphes suivants le rˆ
ole de cette grammaire dans le contrˆ
ole de la g´
en´
eration des anaphores.
2.2 Patron syntaxique fondamental et son anaphorisation - cas des ´
enonc´
es non-interrogatifs
Etant donn´
e que les dialogues concern´
es dans nos recherches sont entre homme et machine, autour d’une tˆ
ache bien d´
efinie et
comportant une coh´
erence globale et une pertinence locale, dans le sens de respecter les maximes de Grice [16] on suppose que,
pour les ´
enonc´
es en langue franc¸aise que le g´
en´
erateur puisse produire, le patron syntaxique fondamental est :
[agt]hpr´
edi[obj]hparti[pat] [mod],
o`
u “hparti” repr´
esente des mots tels que “`
a”, “vers”, “depuis”, “aux”, cette correspondance ´
etant marqu´
ee dans l’ontologie de
tˆ
ache ; “[mod]” repr´
esente le modifiant du pr´
edicat, ce qui correspond en forme linguistique aux adverbes.
Les autres entit´
es intervenant dans l’expression du patron syntaxique fondamemental sont :
le pr´
edicat de l’´
enonc´
e, not´
e par “hpr´
edi” ;
– l’agent de l’action indiqu´
ee par le pr´
edicat hpr´
edi, not´
e par “[agt]” – l’entit´
e anim´
ee r´
ealisant l’action indiqu´
ee par le
pr´
edicat ;
– l’objet de l’action indiqu´
ee par le pr´
edicat hpr´
edi, not´
e par “[obj]” – l’entit´
e inanim´
ee faisant l’objet de l’action indiqu´
ee
par le pr´
edicat ;
le patient de l’action indiqu´
ee par le pr´
edicat hpr´
edi, not´
e par “[pat]” – l’entit´
e anim´
ee sur laquelle les effets de l’action
indiqu´
ee par le pr´
edicat s’enregistrent.
Des exemples d’´
enonc´
es satisfaisant `
a ce patron sont (dans le cas o`
u certaines des entit´
es entre crochets peuvent ˆ
etre vides) :
Pierre donne le livre `
a Jean demain.
Pierre part `
a Paris demain.
Pierre parle `
a Marie doucement.
De ces exemples on observe que le patron syntaxique fondamental ne recouvre toutefois pas toutes les situations d’expression,
par exemple dans le dernier ´
enonc´
e ci-dessus, en franc¸ais on dirait plutˆ
ot : “Pierre parle doucement `
a Marie”, ce qui implique une
inversion entre le patient et le modifiant, dans la situation o`
u l’objet manque. Au fur et `
a mesure on pourrait ajouter des patrons
syntaxiques fondamentaux et bien ´
evidemment les r`
egles qui s’en suivent.
Selon la situation o`
u une des ou toutes les entit´
es du type agent, objet, patient et / ou pr´
ecisant sont anaphoris´
ees ou pas le
patron syntaxique fondamental se transforme, selon un ensemble de r`
egles qu’on d´
efinit dans ce paragraphe. Pour cela on introduit
les notations suivantes :
– “” – toute valeur possible, autoris´
ee par les r`
egles dans la grammaire d’“anaphorisation” ;
– “” – l’entit´
e dont la valeur est n’existe pas dans la s´
equence engendr´
ee ;
3
– “n´
eant” – aucun changement dans le patron syntaxique.
Ceci dit, les r`
egles de transformation du patron syntaxique fondamental, donn´
ees sous la forme condition nouveau patron
syntaxique sont les suivantes :
1. equals([agt],)∧ ¬equals([obj],[Aobj])∧ ¬equals([pat],[Apat])∧ ¬equals([mod],[Amod])n´
eant ;
2. equals([agt],)equals([obj],[Aobj])∧ ¬equals([pat],[Apat])∧ ¬equals([mod],[Amod])
[agt][obj]hpr´
edihparti[pat][mod];
3. equals([agt],)∧ ¬equals([obj],[Aobj])equals([pat],[Apat])∧ ¬equals([mod],[Amod])
[agt][pat]hpr´
edi[obj][mod];
4. equals([agt],)∧ ¬equals([obj],[Aobj])∧ ¬equals([pat],[Apat])equals([mod],[Amod])
[agt][mod]hpr´
edi[obj]hparti[pat];
5. equals([agt],)equals([obj],[Aobj])equals([pat],[Apat])∧ ¬equals([mod],[Amod])
(a) equals([Apat],lui|leur)[agt][obj][pat]hpr´
edi[mod];
(b) ¬equals([Apat],lui|leur)[agt][pat][obj]hpr´
edi[mod];
6. equals([agt],)equals([obj],[Aobj])∧ ¬equals([pat],[Apat])equals([mod],[Amod])
[agt][obj][mod]hpr´
edihparti[pat];
7. equals([agt],)∧ ¬equals([obj],[Aobj])equals([pat],[Apat])equals([mod],[Amod])
[agt][pat][mod]hpr´
edi[obj];
8. equals([agt],)equals([obj],[Aobj])equals([pat],[Apat])equals([mod],[Amod])
(a) equals([Apat],lui|leur)[agt][obj][pat][mod]hpr´
edi;
(b) ¬equals([Apat],lui|leur)[agt][pat][obj][mod]hpr´
edi.
Ces r`
egles montrent bien comment l’“anaphorisation” induit des transformations sur le patron syntaxique fondamental, dont
les ´
el´
ements constitutifs changent d’ordre, dans la situation o`
u certains d’entre eux sont anaphoris´
es.
2.3 Patrons syntaxiques fondamentaux et leur anaphorisation - cas des ´
enonc´
es interrogatifs
On pose que les ´
enonc´
es interrogatifs ont, du point de vue de la machine, pour but de sp´
ecifier certaines ´
el´
ements dans
un ´
enonc´
e de l’utilisateur, afin de le rendre complet du point de vue s´
emantique [5]. Cela revient, en fait, `
a l’initialisation des
variables d´
efinies et non-initialis´
ees dans des ´
enonc´
es provenus de l’utilisateur. Ces variables (`
a initialiser) peuvent concerner soit
l’agent, soit le patient, soit l’objet, soit le modifiant de l’´
enonc´
e`
a anaphor´
eiser. On suppose que le pr´
edicat ne peut ˆ
etre remplac´
e
par une anaphore dans les ´
enonc´
es interrogatifs (en vertu des maximes de Grice [1], les formules logiques sp´
ecifiant l’intention
communicationnelle `
a mettre sous forme linguistique ont au moins le pr´
edicat pr´
ecis´
e, initialis´
e) et que plusieurs des entit´
es agent,
patient et modifiant peuvent ˆ
etre anaphor´
eis´
ees dans des ´
enonc´
es interrogatifs.
Pour aiser la compr´
ehension, on consid`
ere d’abord un ´
enonc´
e non-interrogatif affirmatif compl`
etement sp´
ecifi´
e (c’est-`
a-dire,
ayant toutes les entit´
es initialis´
ees) :
Pierre donne le livre `
a Jeanne demain.
Pour cet ´
enonc´
e on peut avoir plusieurs types d’´
enonc´
es interrogatifs, selon l’ensemble des entit´
es non-initialis´
ees dans des
´
enonc´
es non-interrogatifs pr´
ec´
edents ; ainsi :
1. si l’agent est non-initialis´
e, l’´
enonc´
e interrogatif essayant d’initialiser la variable sp´
ecifiant l’agent pourrait ˆ
etre :
Qui donne le livre `
a Jeanne demain ?
Donc, l’ensemble des r`
egles `
a appliquer dans la grammaire d’anaphorisation (cf. §2.1), ainsi que les modifications par rapport
au patron syntaxique fondamental pr´
esent´
e dans la section ant´
erieure peuvent ˆ
etre pr´
ecis´
es dans la r`
egle :
equals([agt],’ ?’) ([agt] [Aagt])([Aagt]qui)([Aagt]hpr´
edi[obj][pat][mod]);
2. si l’objet est non-initialis´
e, l’´
enonc´
e interrogatif essayant d’initialiser la variable sp´
ecifiant l’objet pourrait ˆ
etre un des ´
enonc´
es
suivants :
Pierre donne quoi `
a Jeanne demain ?
Qu’est-ce que Pierre donne `
a Jeanne demain ?
Donc, l’ensemble des r`
egles `
a appliquer dans la grammaire, ainsi que les deux patrons syntaxiques r´
esult´
es apr`
es la modifi-
cation du patron syntaxique fondamental peuvent ˆ
etre pr´
ecis´
es dans la r`
egle :
equals([obj,’ ?’]) ([obj] [Aobj])([Aobj]quoi)(([agt]hpr´
edi[Aobj][pat][mod])
([Aobj]{est-ce que}[agt]hpr´
edi[pat][mod])) ;
4
3. si le patient est non-initialis´
e, l’´
enonc´
e interrogatif essayant d’initialiser la variable sp´
ecifiant l’objet pourrait ˆ
etre le suivant :
A qui Pierre donne le livre demain ?
Donc, l’ensemble des r`
egles `
a appliquer dans la grammaire, ainsi que les deux patrons syntaxiques r´
esult´
es apr`
es la modifi-
cation du patron syntaxique fondamental peuvent ˆ
etre pr´
ecis´
es dans la r`
egle :
equals([pat],’ ?’) ([pat] [Apat])([Apat]qui)({`
a}[Apat][agt]hpr´
edi[obj][mod]);
4. si le modifiant est non-initialis´
e, l’´
enonc´
e interrogatif essayant d’initialiser la variable sp´
ecifiant le modifiant pourrait ˆ
etre un
adverbe de temps, de mode ou de lieu, ce qui entraˆ
ıne des patrons syntaxiques divers :
si le modifiant inconnu concerne le temps de l’action, un ´
enonc´
e appropri´
e serait :
Quand est-ce que Pierre donne le livre `
a Jeanne ?
Ceci est obtenu suite `
a l’application de la r`
egle suivante :
equals([mod,’ ?’]) equals(∆t(α),’ ?’) ([mod] [Amod])([Amod]quand)
([Amod]{est-ce que}[agt]hpr´
edi[obj][pat]);
si le modifiant inconnu concerne le lieu de l’action, l’anaphore sera, `
a la place de “quand”, “o`
u”, la r`
egle d’anaphorisation
restant la mˆ
eme que ci-dessus ; toutefois, comme on le verra ci-apr`
es, la classe du verbe instantiant le pr´
edicat de l’´
enonc´
e
influe sur le nouveau patron syntaxique ;
si le modifiant inconnu concerne la mani`
ere dont l’action est effectu´
ee, l’anaphore sera, `
a la place de “quand”, “comment”,
la r`
egle d’anaphorisation restant la mˆ
eme que ci-dessus ; toutefois, comme on le verra ci-apr`
es, la classe du verbe instantiant
le pr´
edicat de l’´
enonc´
e influe sur le nouveau patron syntaxique.
Pour la situation o`
u plusieurs entit´
es sont non-initialis´
ees dans un ´
enonc´
e non-interrogatif pr´
ec´
edant une interrogation, on
suppose que la machine, `
a chaque question, essait d’initialiser une seule variable, donc la machine tˆ
ache d’initialiser une seule
variable `
a la fois, pour chaque tour de parole (question, dans ce cas). Cela est justifi´
e par le fait que la machine pose des questions
seulement afin de compl´
eter les ´
enonc´
es (incomplet) des usagers, ou les plans (incomplets) pour accomplir des tˆ
aches. Dans les
deux cas, cela revient, en fin de compte, `
a l’initialisation de variables logiques et, donc, au niveau de chaque question la machine
initialise une variable.
3 Contraintes induites par la langue : classes de verbes et effets sur l’anaphorisation
A chaque pr´
edicat d’un ´
enonc´
e (correspondant aussi `
a un pr´
edicat dans l’ontologie g´
er´
ee par le contrˆ
oleur de tˆ
ache) correspond
un verbe regroup´
e dans une classe. Cette classification des verbes se fait (aussi en relation avec les grammaires traditionnelles)
par rapport `
a trois entit´
es faisant partie des ´
enonc´
es, l’agent, l’objet et le patient (introduits ci-dessus). Ainsi, les huit classes de
verbes sont les suivantes :
1. VTD – verbes transitifs directs (il existe l’agent, l’objet et le patient) ; exemple : donner ;
2. VTI 1 – verbes transitifs indirects 1 (il n’existe pas de patient) ; exemple : manger ;
3. VTI 2 – verbes transitifs indirects 2 (il n’existe pas d’objets) ; exemple : masser ;
4. VIT – verbes intransitifs (il n’existe pas d’objet et de patient) ; exemple : dormir ;
5. VI 1 – verbes impersonnels 1 (il n’y a pas d’objet et de patient) ; exemple : pleuvoir ;
6. VI 2 – verbes impersonnels 2 (il n’y a pas de patient) ; exemple faire beau ;
7. VI 3 – verbes impersonnels 3 (il existe l’objet et le patient) ; exemple : falloir ;
8. VI 4 – verbes impersonnels 4 (il n’existe pas d’objet) ; exemple : pleuvoir dans la gorge.
On verra ci-dessous comment l’appartenance du verbe mat´
erialisant le pr´
edicat dans l’ontologie de tˆ
ache `
a une des classes
ci-dessus va guider la g´
en´
eration des anaphores.
La classe o`
u le verbe mat´
erialisant le pr´
edicat dans le patron syntaxique fondamental appartient contraint l’ensemble des
valeurs que les entit´
es constitutives dans le patron syntaxique fondamental ([agt],[obj],[patient]et [mod]) peuvent prendre.
Ainsi, utilisant les mˆ
emes notations qu’auparavant, on peut pr´
eciser de mani`
ere compacte la relation entre la classe de verbe les
valeurs des entit´
es dans le patron syntaxique fondamental, sous la forme d’un ensemble de r`
egles, faites voir ci-dessous :
1. equals(hpr´
edi,VTD)⇒ ¬equals([agt],)∧ ¬equals([obj],)∧ ¬equals([pat],)equals([mod],);
2. equals(hpr´
edi,VTI 1)⇒ ¬equals([agt],)∧ ¬equals([obj],)equals([pat],)equals([mod],);
3. equals(hpr´
edi,VTI 2)⇒ ¬equals([agt],)equals([obj],)∧ ¬equals([pat],)equals([mod],);
4. equals(hpr´
edi,VIT)⇒ ¬equals([agt],)equals([obj],)equals([pat],)equals([mod],);
5. equals(hpr´
edi,VI 1)equals([agt],)equals([obj],)equals([pat],)equals([mod],);
6. equals(hpr´
edi,VI 2)equals([agt],)∧ ¬equals([obj],)equals([pat],)equals([mod],);
5
7. equals(hpr´
edi,VI 3)equals([agt],)∧ ¬equals([obj],)∧ ¬equals([pat],)equals([mod],);
8. equals(hpr´
edi,VI 4)equals([agt],)equals([obj],)∧ ¬equals([pat],)equals([mod],).
On observe qu’en fait la classe de verbe simplifie le patron syntaxique `
a anaphoriser (et donc `
a transformer selon les r`
egles
donn´
ees dans le paragraphe ant´
erieur).
De toutes fac¸ons, pour les ´
enonc´
es interrogatifs, la classe de verbes peut entraˆ
ıner des modifications sur le patron syntaxique
de l’´
enonc´
e ; ainsi, dans le cas des verbes intransitifs, une question cibl´
ee `
a initialiser un modifiant respecte un patron syntaxique
sp´
ecifi´
e dans la r`
egle ci-dessous :
equals([mod],’ ?’)equals(hpr´
edi,VIT) ([mod] [Amod])([Amod]quand|o`
u|comment)([agt]hpr´
edi[Amod]).
4 G´
en´
eration des anaphores pronominales
On suppose que le point de d´
epart pour la g´
en´
eration des anaphores pronominales est une structure discursive SDRS (provenue
du g´
en´
erateur pragmatique), pr´
ecis´
ee par les relations rh´
etoriques comprises, avec les ´
etiquettes et les formes logiques des ´
enonc´
es
constituants. Ainsi, l’obtention d’un texte anaphorique en sortie du g´
en´
erateur suppose le parcours des ´
etapes suivantes :
1. traduire la formule logique de l’´
enonc´
e`
a g´
en´
erer, vers le patron syntaxique fondamental, avec les entit´
es particularis´
ees vers
les valeurs des variables dans la formule logique,
2. rep´
erer la classe du verbe instantiant le pr´
edicat dans le patron syntaxique et appliquer la r`
egle de transformation correspon-
dante (cf. §3),
3. parcourir en arri`
ere la SDRS provenue du g´
en´
erateur pragmatique et voir si chaque entit´
e dans le patron syntaxique fonda-
mental avait d´
ej`
a´
et´
e introduite dans la SDRS,
4. bloquer l’anaphorisation en cas d’ambiguit´
e (le r´
ef´
erent d’un objet est introduit dans un ´
enonc´
e ant´
erieur reli´
e par une relation
rh´
etorique `
a l’´
enonc´
e courant, `
a anaphor´
eiser, mais le r´
ef´
erent d’un autre objet, ayant les mˆ
emes cat´
egories grammaticales -
genre, nombre, personne, ... existe dans un ´
enonc´
e situ´
e, dans la SDRS courante, entre l’´
enonc´
e pr´
ecis´
e ci-dessus et l’´
enonc´
e
`
a g´
en´
erer) ;
5. pour chaque entit´
e d´
ej`
a introduite dans la SDRS, dans un ´
enonc´
e ant´
erieur `
a celui qu’on souhaite produire, appliquer la r`
egle
d’anaphorisation correspondante (cf. §2.2),
6. g´
en´
erer les anaphores sous forme linguistique, appliquant les r`
egles dans la grammaire d’anaphorisation (cf. §2.1),
7. ajuster la forme linguistique finale pour l’´
enonc´
e anaphor´
eis´
e, s’appuyant sur une grammaire morpho-syntaxique.
L´
etape (1) se r´
ealise en principe via l’ensemble des transformations suivantes :
dans chaque formule logique on rep`
ere les pairs de pr´
edicats de la forme : entit´
e(hvariablei)equals(hvariablei,0value0)
o`
uentit´
eest une des suivantes agent,object,patient,modifiant ;
on effectue les transformations du type : entit´
e(hvariablei)equals(hvariablei,0value0)equals([ent],0value0);
en vertue des transformations pr´
ec´
edentes, on substitue dans le patron syntaxique fondamental chaque entit´
e[ent]par la
valeur 0value0correspondante.
L´
etape (2) se r´
ealise selon la discussion dans §3 ; l’´
etape (3) suppose d’abord l’utilisation d’une grammaire pour repr´
esenter
les structures discursives SDRS, qu’on pr´
ecise ci-apr`
es. Une telle grammaire suppose que les informations disponibles dans
une SDRS provenue du g´
en´
erateur pragmatique concernent : (i) le nombre Ddes ´
enonc´
es dans la structure discursive SDRS,
(ii) le nombre Rdes relations rh´
etoriques reliant les ´
enonc´
es, (iii) l’ensemble Πdes ´
etiquettes πdes ´
enonc´
es dans la SDRS,
(iv) l’ensemble Pdes ´
etiquettes ρdes relations rh´
etoriques1, (v) les formules logiques Kdes ´
enonc´
es dans la SDRS, (vi) les
s´
emantiques Σdes relations rh´
etoriques reliant les ´
enonc´
es dans la SDRS.
Ainsi, la grammaire de repr´
esentation pour les SDRS est pr´
ecis´
ee par les r`
egles :
1. SDRS (D, R, Π, P );
2. Π→ {π1, ..., πD};
3. πi:i∈ {1, ..., D} → Ki:i∈ {1, ..., D};
4. P→ {ρ1, ..., ρR};
5. ρj:j∈ {1, ..., R} → ρj(πi, πk) : j∈ {1, ..., R};i, k ∈ {1, ..., D}|ρj(πi, ρk) : i∈ {1, ..., D};j, k ∈ {1, ..., R};
6. ρj:j∈ {1, ..., R} → Σj:j∈ {1, ..., R}.
1Les ´
e´
etiquettes des relations rh´
etoriques reviennent `
a leurs noms.
1 / 8 100%

Génération des anaphores pronominales en dialogue oral

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