Leur place est principalement en combinaison avec la metfor-
mine chez les patients à risque d’hypoglycémie, particulièrement
ceux qui sont âgés et recevant de multiples traitements, chez les
patients avec une altération de la fonction rénale ou encore ceux
exerçant une activité durant laquelle l’hypoglycémie constitue une
risque majeur (conduite, chantier, activité physique importante,
irrégularité des repas et de la prise d’hydrates de carbone). L’avan-
tage principal des gliptines est l’absence d’hypoglycémie et une
neutralité sur le poids. Les inconvénients restent encore le prix et
le pro l de sécurité à long terme (5). Les gliptines sont en concur-
rence avec les sulfonylurées. L’avantage des sulfonylurées est le
prix, leur disponibilité depuis une cinquantaine d’années d’où une
relative bonne connaissance de leur pro l de sécurité et leur excel-
lente e cacité. Par contre, ils induisent des hypoglycémies et une
légère prise de poids. En n, il est souvent nécessaire de renforcer
le traitement après quelques années d’utilisation car les sulfonylu-
rées perdent progressivement leur e cacité, plus précocement que
les autres traitements antidiabétiques oraux.
Parmi les e ets secondaires attribués aux inhibiteurs DPP4,
on note des réactions d’hypersensibilité tels qu’urticaire et œdème
facial, de rares oedèmes périphériques, des cas de pancréatite aiguë
et une diminution du nombre absolu de lymphocytes. La réalité de
ces e ets secondaires ou leur importance clinique n’est pas encore
claire.
Et la prise en charge de la personne âgée ?
Les personnes âgées ont souvent des caractéristiques bien di é-
rentes de la population diabétique plus jeune. En e et, cette popu-
lation est plus fragile, elle a plus de co-morbidités, un nombre de
traitements plus important et est plus suceptible aux hypoglycé-
mies potentiellement induites par le traitement. Les objectifs thé-
rapeutiques sont aussi di érents puisque les personnes âgées ont
une diminution de leur espérance de vie.
En outre, il faut tenir compte de certains facteurs retrouvés
beaucoup plus fréquemment dans cette population tels que la poly
pharmacie, la fréquence élevée des problèmes cardiovasculaires et
d’une diminution de la fonction rénale, les problèmes cognitifs ou
dépressifs, l’incontinence urinaire, le risque de chute, l’irrégula-
rité dans la prise alimentaire et bien sûr l’entourage limité dans le
lieu d’habitation. C’est en fonction de l’ensemble de ces facteurs
que les buts thérapeutiques doivent être xés avec comme objec-
tifs principaux d’éviter le catabolisme pour maintenir le poids et la
masse musculaire et les décompensations aiguës particulièrement
chez les patients avec insu sance rénale.
Dans ce contexte, des recommandations des associations amé-
ricaines et européennes du diabète adaptées à la personne âgée
sont apparues en 2011-2012. Les objectifs de contrôle du diabète
sont une hémoglobine glyquée entre 7.5 et 8 % avec pour but bien
entendu d’éviter les hypoglycémies qui peuvent être particulière-
ment néfastes dans cette population avec le risque de chute et de
fractures.
Les recommandations proposent une adaptation du style de
vie en 3 à 6 mois ; si ces mesures ne sont pas su santes, il est néces-
saire d’ajouter la metformine et si celle-ci est contre-indiquée par
la fonction rénale ou hépatique un inhibiteur DPP4. Lorsque la
metformine ne su t plus il est proposé de la combiner avec un
inhibteurs DPP4 et si cette combinaison n’est pas su sante d’ajou-
ter l’insuline ( g. 2). Les inhibiteurs DPP4 vont par conséquent
prendre une importance grandissante dans le traitement du dia-
bète de type 2 de la personne âgée essentiellement par leur facilité
d’utilisation même en cas d’altération de la fonction rénale et par
leur absence d’e et hypoglycémique.
En conclusion, les inhibiteurs DPP4 sont des substances en
général bien tolérées avec de grands avantages dans le traitement
du diabète de type 2, l’absence d’hypoglycémie et la neutrali-
té sur le poids. Elles concurrencent très clairement les sulfonylu-
rées en association avec la metformine et lorsque la metformine
est mal tolérée en monothérapie. Son utilisation dépend du pro l
du patient essentiellement par rapport au risque d’hypoglycémie.
Prof. Dr méd. Jacques Philippe
Service d’Endocrinologie
Diabétologie et Nutrition
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève
B Références
sur notre site internet : www.medinfo-verlag.ch
Message à retenir
◆ La prise en charge du diabète de type 2 est multifactorielle associant
une adaptation du style de vie et un traitement médicamenteux
◆ Le traitement antidiabétique oral idéal devrait agir favorablement sur
la glycémie sans provoquer d’hypoglicémie et de prise de poids et sur
les facteurs de risque cardiovasculaire. Malheureusement la plupart
des traitements disponibles ne remplissent pas ces objectifs à long
terme
◆ Les inhibiteurs de l’enzyme DPP4, responsable de l’inhibition de la
dégradation rapide des hormones gastro-intestinales incrétines GLP-1
et GIP, sont par leur effects positifs sur la sécrétion d’insuline et néga-
tifs sur la sécrétion de glucagon, une alternative à l’utilisation des sul-
fonylurées lorsque l’adaptation du style de vie combiné à la
métformine ne suffi t plus à obtenir un contrôle glycémique adéquat
(HbA1c:<7%)
◆ Ces substances sont bien tolérées, ne provoquent pas d’hypoglycé-
mie et ont un effet neutre sur le poids. Néanmoins, leur coût est plus
élevé que les sulfonylurées et leur profi l de sécurité à long terme est
encore à préciser
FORUM MÉDICAL
FIG. 2 Algorithme du traitement antidiabétique
3-6 mois adaptation du style de vie
Buts glycémiques :
- Glycémie à jeun : 7.5 -9.0 mmol/l
- HbA1c : 7.6-8.5 %
Critères de fragilité :
- EMS
- Déficits cognitifs
- Problèmes CV et surtout AVC
- Problèmes de mobilité
Metformine
Metformine
+
inhibiteurs DPP4
Metformine +/- inhibiteur DPP4 + insuline
Alternatives :
- inhibiteurs DPP4
- gliclazide
- glinides
Buts glycémiques non atteints
Buts glycémiques non atteints
Buts glycémiques non atteints
dre une importance grandissante dans l
e de type 2 de la personne âgée essentiel
utilisation même en cas d’altération de
ur absence d’e et hypoglycémique.
péennes du diabète adapté
n 2011-2012. Les objectifs de co
moglobine glyquée entre 7.5 et 8 % ave
d’éviter les hypoglycémies qui peuvent
es recommandations proposent
vie en 3 à 6 mois ; si ces mesures ne sont p
saire d’ajouter la metformine et si cell
doivent être xés avec comme obj
isme pour maintenir le poids et
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