Le Courrier de la Transplantation - Vol. XII - n° 2 - avril-mai-juin 2012
90
Revue de presse
AVIS AUX LECTEURS
Les revues Edimark sont publiées en toute indépendance et sous l’unique et entière responsabilité du directeur de la publication et du rédacteur en chef.
Le comité de rédaction est composé d’une dizaine de praticiens (chercheurs, hospitaliers, universitaires et libéraux), installés partout en France, qui représentent, dans
leur diversité (lieu et mode d’exercice, domaine de prédilection, âge, etc.), la pluralité de la discipline. L’équipe se réunit 2 ou 3fois par an pour débattre des sujets et
des auteurs à publier.
La qualité des textes est garantie par la sollicitation systématique d’une relecture scientifique en double aveugle, l’implication d’un service de rédaction/révision in situ
et la validation des épreuves par les auteurs et les rédacteurs en chef.
Notre publication répond aux critères d’exigence de la presse :
· accréditation par la CPPAP (Commission paritaire des publications et agences de presse) réservée aux revues sur abonnements,
· adhésion au SPEPS (Syndicat de la presse et de l’édition des professions de santé),
· indexation dans la base de données INIST-CNRS,
· déclaration publique de liens d’intérêts demandée à nos auteurs,
· identification claire et transparente des espaces publicitaires et des publi-rédactionnels en marge des articles scientifiques.
“contre-indications” au prélèvement ne sont
que théoriques.
Avec les greffons issus des donneurs
“Maastricht 2”, les survies à 1 an des rece-
veurs et des greffons ont été de 82 % et
70 %, respectivement (avec un suivi médian
de 24 mois). Durant la même période (2002-
2010), 819 greffons conventionnels ont été
prélevés. Le taux de prélèvement efficace
a été de 76 % pour ces greffons. Cinq cent
trente-huit TH primaires de foie seul ont été
effectuées. Après un suivi médian de 44 mois,
les survies actuarielles des patients et des
greffons ont été de 90 % et 87 %, respective-
ment. La survie des greffons issus de patients
en mort cérébrale était meilleure que celle
des greffons issus de patients en arrêt car-
diaque (p = 0,011), mais la survie des patients
était similaire dans les 2 cas (p = 0,141).
Les complications biliaires sont apparues
chez 4 receveurs (12 %), dont 3 cas de cho-
langite intrahépatique. Dans ces 3 cas, une
retransplantation a été nécessaire à 5, 8
et 13 mois. L’analyse de l’explant montrait
des signes évidents de nécrose ischémique
des voies biliaires. Dans un cas, une sténose
anastomotique a été traitée par réalisation
d’une anastomose hépatico-jéjunale à
58 mois.
Pour évaluer l’effet d’apprentissage, les 17 pre-
miers donneurs “Maastricht 2” prélevés ont été
comparés aux 17 suivants. Pour la première
moitié, le score de Child était de C chez 71 %
des receveurs, versus 35 % pour la seconde
moitié, et le score MELD, de 20 (extrêmes :
18-23), était plus élevé chez les premiers que
chez les seconds, pour lesquels il était de
16 (extrêmes : 14-19 ; p = 0,112). La survie à
6 mois des greffons a été plus élevée pour
les seconds (15 cas sur 17, 88 %) que pour les
premiers (9 cas sur 17, 53 %) [p = 0,024].
Commentaires. Ces données confirment les résul-
tats d’études, portant souvent sur de plus petites
séries, déjà publiés, obtenus avec des receveurs
de type Maastricht 2 ou 3. Les survies à 1an des
patients et des greffons de cette série, de 82 % et
de 70 %, respectivement, sont inférieures à celles
obtenues avec les greffons issus de patients en
état de mort cérébrale, mais similaires à celles
obtenues avec des greffons issus de patients de
type Maastricht 3, qui vont de 74 à 92 % et de 54 à
80 %, respectivement. De plus, la courbe d’appren-
tissage suggère que les résultats sont susceptibles
de s’améliorer avec le temps et l’expérience. En
particulier, une amélioration pourrait provenir
d’une utilisation préférentielle des greffons
“Maastricht 2” chez les receveurs en meilleur état.
Le risque de cholangite intrahépatique était plutôt
faible dans cette série, concernant 3patients sur
34, alors que des chiffres allant de 11 à 50 % ont
été rapportés avec les greffons “Maastricht 3”.
Le prélèvement chez les patients “Maastricht2”
pose des problèmes éthiques et médicolégaux.
L’entourage familial des donneurs potentiels
n’est généralement pas présent lors de l’arrêt
cardiaque, et le port d’une carte de donneur n’est
pas fréquent en Europe.
Les critères faisant contre-indiquer l’utilisation
des greffons issus de sujets “Maastricht 2” sont
encore mal établis, et leur élargissement est une
source potentielle de greffons. Par ailleurs, l’uti-
lisation de machines de perfusion (notamment
de la perfusion normothermique, dans l’équipe
de Barcelone), qui permet à la fois d’évaluer la
qualité du greffon et d’améliorer les conditions
de préservation, peut également augmenter le
nombre des greffons utilisables. Enfin, l’utilisation
de thrombolytiques peut réduire la formation des
microthrombus qui se forment dans la microcir-
culation hépatique au cours de l’arrêt cardiaque
et favorisent les lésions biliaires, même lorsque la
macrocirculation semble normale.
Y. Calmus (Paris)
•Fondevila C, Hessheimer AJ, Flores E et al. Applicability and
results of Maastricht type 2 donation after cardiac death
liver transplantation. Am J Transplant 2012;12(1):162-70.
Les articles publiés dans Le Courrier de la Transplantation le sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs.
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction par tous procédés réservés pour tous pays.
© juin 2001 - Edimark SAS
Imprimé en France - EDIPS - 21800 Quetigny - Dépôt légal : à parution
Le supplément “E-journal d’après l’ATC 2012” (44 pages) est routé avec ce numéro.