Diagnostic prospectif Synthèse Enjeux Version au 27/06/2016 SCoT Adour Chalosse Tursan : éléments de synthèse du diagnostic et enjeux 2 Sommaire I) Synthèse du diagnostic territorial et de l’analyse de l’état initial de l’environnement : les 4 éléments déterminants du fonctionnement du territoire ........... 5 Une position charnière .............................................................................................................................................................................................................. 5 Un vaste territoire au fonctionnement polycentrique .............................................................................................................................................................. 8 Un territoire productif et de plus en plus résidentiel ............................................................................................................................................................. 14 Un territoire-ressource............................................................................................................................................................................................................ 17 II) Les trajectoires du Pays Adour Chalosse Tursan : un scénario tendanciel ................................................................................................................................. 21 Facteurs de transformation externes : .................................................................................................................................................................................... 21 Facteurs de transformation internes : .................................................................................................................................................................................... 21 Elaboration du scénario tendanciel......................................................................................................................................................................................... 21 Scénarios tendanciels démographiques .................................................................................................................................................................................. 22 Conséquences sur l’organisation spatiale du territoire .......................................................................................................................................................... 23 Conséquences sur les besoins de logements .......................................................................................................................................................................... 23 Scénario tendanciel économique ............................................................................................................................................................................................ 25 Scénario tendanciel environnemental .................................................................................................................................................................................... 27 III) Conclusions : quels enjeux pour le SCoT ? ................................................................................................................................................................................. 29 3 Contenu du document Le présent document complète les pièces du rapport de présentation du dossier de SCoT, déjà composé par : Un rapport de diagnostic territorial Un rapport d’analyse de l’état initial de l’environnement Un rapport de diagnostic territorial lié à l’énergie et au changement climatique. Ce document présente une conclusion transversale composée de : une synthèse des processus et leurs interactions (synthèse systémique) qui décrivent le fonctionnement du territoire ; un scénario tendanciel ; les enjeux stratégiques qui pourront orienter les réflexions sur le Projet d’Aménagement et de Développement Durables du territoire. Les éléments de prospective se nourrissent des travaux des organismes publics, notamment : INSEE (scénarios démographiques), DATAR (territoires ruraux 2040), GIEC (changement climatique). L’approche systémique du fonctionnement d’un territoire repose sur deux étapes préalables : la détermination des trajectoires d’évolution du territoire et la compréhension des facteurs explicatifs des fonctionnements observés. Détermination des dynamiques : étude des données statistiques sur une période suffisamment longue (analyse rétrospective permettant de repérer les tendances d’évolution) ; analyse de l’évolution de l’occupation de l’espace sur 10 ans ; transformation des paysages. Organisation du territoire : flux domicile travail et polarisation par les bassins d’emploi et par les équipements et services urbains. Compréhension des facteurs explicatifs : étude documentaire, réflexions partagées avec les élus (rencontres avec les 9 EPCI, commission SCOT) et avec divers acteurs du territoire (Personnes Publiques Associées notamment). Les principaux éléments déterminants des trajectoires du territoire identifiés sont : les relations avec les territoires voisins notamment l’influence des dynamiques urbaines de Dax et Mt de Marsan ; l’organisation spatiale du territoire ; le renforcement de l’économie résidentielle et le recul relatif de la base productive de l’économie du territoire (progressive et par crises) ; les ressources propres du territoire : la qualité du cadre de vie, la disponibilité foncière, le prix du foncier, l’accessibilité. 4 I) SYNTHESE DU DIAGNOSTIC TERRITORIAL ET DE L’ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT : LES 4 ELEMENTS DETERMINANTS DU FONCTIONNEMENT DU TERRITOIRE Les différents éléments de diagnostic élaborés dans le cadre du SCoT peuvent être synthétisés selon 4 éléments qui déterminent le fonctionnement du territoire et constitueront le socle de la réflexion sur le futur Projet d’Aménagement et de Développement Durable. Une position charnière Le territoire est positionné sur deux départements (Landes et Gers) et sur deux régions (Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin et Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon). Au sud-est du département des Landes et incluant 10 communes de l’est gersois, le Pays Adour Chalosse Tursan est un territoire vaste (23% du département des Landes, avec une superficie de 2 133 km2). Bien qu’à l’écart des grandes agglomérations de l’Aquitaine (Bordeaux, Bayonne, Pau), le PACT est loin d’être un territoire enclavé, puisque situé aux portes des agglomérations de Dax et de Mont-de-Marsan avec lesquelles il est en forte interrelation. L’arrivée de la LGV Bordeaux-Dax, dont la mise en service est prévue en 2027 devrait renforcer l’accessibilité du territoire. Avec 41,5 habitants/km2, le PACT est un territoire rural plus densément peuplé que les territoires ruraux voisins. A titre de comparaison, le Pays Portes d’Auch et le Pays d’Armagnac, dans le Gers, ont une densité respectivement de 37,35 et 26 habitants/km2. 5 Le PACT occupe une position charnière entre les départements des Landes, des Pyrénées Atlantiques et du Gers : Avec les Landes, il partage une identité multiple : - - au niveau du cadre physique, o par le massif landais qui occupe une superficie importante à l’ouest, en Pays Tarusate, et se prolonge vers les Hautes Landes ; o par le fleuve Adour qui traverse d’est en ouest le territoire et qui façonne ses paysages, permettant une valorisation des ressources naturelles ; au niveau agricole, il regroupe 55% des exploitations du département. au niveau de l’identité et de la culture le territoire est animé par des évènements festifs et sportifs de tradition landaise qui ont une notoriété audelà de la région et contribuent à l’attractivité touristique. Cette identité est également bien visible dans l’architecture et le patrimoine local (espaces publics à l’identité festive comme les arènes, formes urbaines traditionnelles comme les airials…). Avec le Gers il partage une organisation administrative, avec 10 communes gersoises appartenant au périmètre du SCoT, et au-delà, des interactions entre l’ouest du Gers et le bassin de vie d’Aire-sur-l’Adour (accès aux équipements pour les communes du secteur de Nogaro, gestion des déchets par le syndicat mixte couvrant le territoire gersois,…). L’est du territoire s’inscrit également dans le terroir de l’Armagnac, qui marque nettement l’occupation de l’espace et les paysages aux marges du territoire où se développe l’une des filières agricoles de qualité du territoire (AOC Floc de Gascogne et Armagnac). Avec les Pyrénées Atlantiques il partage des bassins de vie, grâce à l’accessibilité routière qui met Hagetmau au centre du territoire et lui permet de disposer des services et équipements supérieurs de Pau, mais également d’accéder au bassin d’emploi d’Orthez pour les habitants d’une frange de communes du sud du PACT… L’autoroute A65 matérialise bien ce positionnement géographique entre Landes, Gers et Pyrénées Atlantiques et constitue l’un des maillons qui place le PACT au sein d’un réseau d’infrastructures très structurantes. Les données du comptage départemental 2014 du trafic indiquent les échanges entre les pôles urbains : L’axe Dax-Mont-de-Marsan, qui traverse le nord-ouest du territoire (RD824) reçoit un trafic supérieur à 14 000 véhicules jours, ce qui en fait l’axe le plus fréquenté du territoire. L’autoroute A65 Pau-Langon qui traverse l’est du territoire dans le sens nord-sud reçoit un trafic d’environ 7000 véhicules jour. Elle diffuse le trafic surtout sur Aire-sur-l’Adour et vers les communes gersoises avec un trafic de 9860 véhicules jour à Aire. 6 La RD 933S qui relie Mont-de-Marsan à Saint-Sever et Hagetmau reçoit un trafic supérieur à 7000 véhicules jour au niveau de ces deux villes ; au sud, traduisant la relation avec Orthez, le trafic est de l’ordre de 4400 véhicules jours. La RD 32 qui relie Dax à Montfort en Chalosse reçoit un peu moins de 7000 véhicules jours jusqu’à Hinx, puis le trafic est de l’ordre de 2000 véhicules jour au niveau de Montfort en Chalosse. Ainsi selon l’indicateur de trafic routier, qui traduit des échanges domicile-travail, les relations manifestes sont principalement le fait de l’accessibilité aux deux agglomérations Dacquoise et Montoise qui encadrent le territoire. Le territoire reste très peu relié à Bordeaux et à Pau, tandis que l’ouest du Gers ne bénéficie pas d’un pôle d’échange extérieur au PACT, Aire sur Adour disposant plutôt d’une attractivité sur cet espace. Le zonage en aires urbaines de Dax et Mont-de-Marsan (INSEE) s’étend assez loin sur le territoire du PACT et traduit les liens étroits qui existent entre les pôles de population et d’emplois. Cela dessine des polarités dont le SCoT devra tenir compte : plusieurs communes appartiennent à l’aire urbaine de Dax (Hinx, Sort-en Chalosse) ou à sa couronne périurbaine (Pontonx, …), tandis que sur toute la partie nord, plusieurs communes des communautés de communes du Pays Tarusate, du Pays Grenadois et de Cap de Gascogne, appartiennent à l’aire urbaine de Mont-de-Marsan. Remarque méthodologique : la carte ci-contre présente l’organisation du territoire selon l’Institut National de la Statistique. Les grandes aires urbaines sont un ensemble de communes formé par une agglomération regroupant plus de 10 000 emplois et par des communes rurales dont au moins 40 % de la population ayant un emploi travaille dans le pôle urbain ou dans des communes attirées par celui-ci. Certaines communes sont dites « multipolarisées »sont celles dont au moins 40 % de la population active ayant un emploi travaille dans les deux grandes aires urbaines. Ces relations se traduisent par des déplacements domicile-travail présentés plus loin. 7 Un vaste territoire au fonctionnement polycentrique Le PACT présente les caractéristiques d’un territoire rural, ayant un fonctionnement spécifique du fait de l’organisation de l’espace, qui traduit la manière dont la population habite le territoire et dont elle accède aux emplois et aux services. 4 caractéristiques décrivent ce fonctionnement et l’organisation spatiale du territoire : le cadre physique, le maillage urbain, les pôles d’emplois, l’évolution démographique. Sa première caractéristique, physique, tient à l’espace. Par sa vaste superficie et ses configurations géographiques (hydrologie, pédologie, etc.), le Pays dispose de ressources territoriales importantes : un cadre de vie agréable, des paysages plaisants, des ressources naturelles (eau, forêt, notamment), un massif forestier (qui a fait la richesse industrielle historique du territoire) ainsi que des terres agricoles productives (permettant une agriculture de type intensif et une agriculture plus diversifiée qui maintient encore une tradition de polyculture-élevage). Seconde caractéristique, le territoire est maillé par un ensemble de petites villes, de bourgs et de villages qui en font un territoire uniformément habité (à l’exception du massif forestier très peu peuplé). Le PACT ne forme pas un territoire polarisé par une ville-centre, mais un territoire animé aux différentes échelles par : 4 pôles structurants qui disposent de nombreux équipements et emplois ; de nombreux bourgs relais qui apportent des services de proximité ; de plus nombreux villages qui sont des lieux d’habitat et de liens sociaux. Le maillage des petites villes, qui polarisent chacune une partie du territoire, est formé par : Aire-sur-l’Adour, qui dessert l’est ; Tartas qui dessert l’ouest ; au centre les deux villes de St Sever et Hagetmau qui constituent, notamment grâce à la RD 933S, un bipôle fortement relié au Marsan. Au sens de la classification proposée par l’INSEE, seule Aire-sur-l’Adour dispose des équipements et services qui en font un pôle supérieur, tandis que Tartas, Saint-Sever et Hagetmau disposent des services et équipements qui en font des pôles intermédiaires. Cette organisation territoriale est complétée par plusieurs autres villes qui jouent un rôle de relais pour les services et les équipements de la gamme intermédiaire et polarisent les communes de leur intercommunalité : Montfort-en-Chalosse, Pontonx-sur l’Adour, Grenade sur l’Adour, Mugron, Rion-des Landes et Amou. A un niveau plus local, les bourgs de Pomarez, Samadet et Geaune jouent un rôle de proximité pour les communes proches. Remarque méthodologique : la répartition des équipements en gammes effectuée par l’INSEE résulte d'une analyse de leur présence simultanée dans les communes. Les équipements sont regroupés en fonction des services qu’ils apportent en 3 grandes classes : proximité, intermédiaire, supérieur. Une classe est donc définie par le type de services et par le nombre de services du même ordre. 8 Troisième caractéristique, essentielle, le PACT dispose de 4 bassins d’emplois importants : Aire-sur-l’Adour, le Pays Tarusate, Hagetmau et Saint-Sever. Le polycentrisme lié aux équipements se retrouve donc confirmé par les pôles d’emplois. Le territoire dispose ainsi de ses propres ressources: 52% des actifs habitent et travaillent dans le périmètre du SCoT, tandis que 32% sortent du territoire pour aller travailler et 16% viennent de l’extérieur pour travailler sur le Pays ACT. Globalement, le centre (Hagetmau, St Sever) et la partie est du territoire (Grenade, Aire, Tursan) regroupent 61% des emplois du territoire tandis que l’ouest est un peu moins pourvu, mais le Pays Tarusate constitue un bassin d’emplois d’égale importance à celui de la CC d’Aire-sur-l’Adour (autour de 5200 emplois sur chaque). Ce sont les secteurs du centre-ouest (Mugron, Montfort en Chalosse) et du sud (Amou, Samadet) qui connaissent un déficit d’emplois. Remarque méthodologique : la carte des mobilités présente les déplacements domicile-travail (données de l’INSEE, 2011) en ne retenant que les flux principaux, entrants et sortants du territoire du SCOT ainsi qu’entre les communautés de communes. Par ailleurs, les flux domicile travail montrent que davantage d’actifs sortent du PACT pour travailler dans les bassins d’emplois de Dax et de Mont-de-Marsan ou dans une moindre mesure, vers le bassin d’emplois Lacq-Orthez ou vers l’agglomération paloise, que d’actifs qui entrent pour travailler dans les pôles d’emplois du territoire. Le PACT dépend en grande partie des bassins d’emplois extérieurs : 13 679 actifs sortants du territoire contre 6 378 entrants. 9 Sans surprise, les agglomérations de Dax (plus de 3600 actifs du SCoT y travaillent) et de Mont-de-Marsan (plus de 5100 actifs du SCoT y travaillent) constituent les 2 pôles d’emplois les plus attractifs pour le Pays. Cependant un nombre importants d’actifs viennent du Marsan pour travailler sur le Pays (1624), tandis que les actifs venant depuis l’agglomération de Dax sont nettement moins nombreux (978). L’agglomération de Dax attire de nombreux actifs du Pays Tarusate et de la Communauté de communes de Montfort-en-Chalosse, et son influence agit sur l’ensemble des EPCI de l’Ouest du SCoT. L’agglomération du Marsan attire des actifs du Cap de Gascogne et du Grenadois, et fournit des actifs aux EPCI du Nord du SCoT (Pays Tarusate, Cap de Gascogne, Pays Grenadois, Aire-sur-l’Adour. Au sein du SCoT, en cumulant les actifs entrants sur chaque EPCi et les flux internes à chacun de ces EPCI, trois bassins d’emplois principaux sont identifiés : la Communauté de communes du Cap de Gascogne (4770 actifs travaillant sur le territoire : 2 399 actifs entrants sur l’EPCI et 2371 flux internes), le Pays Tarusate (4765 actifs travaillant sur le territoire : 1519 actifs entrants sur l’EPCI et 3246 flux internes), la Communauté de communes d’Aire-sur-l’Adour (4529 actifs travaillant sur le territoire : 1 428 actifs entrants et 3 101 flux internes). Le bassin d’emplois d’Hagetmau attire également un nombre important d’actifs (1 145 actifs entrants sur l’EPCI et 2121 flux internes). Avec la voiture particulière comme mode privilégié de déplacement (86%), dans un contexte de renchérissement prévisible des énergies fossiles, la précarité énergétique d’une partie de la population devient un enjeu qui incite à agir pour éviter des déplacements contraints (diminution de distances parcourues en lien avec les politiques de services, emplois et de NTIC ), nouveaux usages de la voiture (co-voiturage), interconnections avec les réseaux de transports collectifs , coopération avec les agglomérations de Dax et de Mont-de-Marsan etc. Le maillage urbain Pour schématiser le fonctionnement du territoire, on peut définir les polarités que constituent les villes qui attirent les habitants pour l’accès aux emplois et aux équipements. A un premier niveau, surdéterminant en termes de flux domicile-travail et d’apport de population, le territoire fonctionne avec les agglomérations extérieures. A un second niveau, interne au territoire, le PACT s’organise autour de 4 pôles de centralité et 8 pôles d’équilibre. Cette répartition géographique des pôles de centralité desservis par les principaux axes routiers du territoire et celle des pôles d’équilibre offrant surtout des services de proximité, fait que peu de communes sont éloignées à plus de 10 minutes d’un pôle de services. 10 4 pôles de centralité : Aire-sur l’Adour, premier pôle d’emplois interne au PACT et qui est la seule ville du PACT à regrouper des services de la gamme supérieure ; Saint-Sever, Hagetmau et Tartas qui disposent d’au moins 1700 emplois sur la commune centre et au moins 150 équipements de la gamme intermédiaire. 8 pôles d’équilibre : Grenade-sur l’Adour, Montfort en Chalosse, Mugron, Pontonx sur l’Adour, Rion, Amou, Pomarez et Samadet. Tous ces bourgs disposent d’au moins 50 équipements des gammes intermédiaires et de proximité et d’au moins 300 emplois. Remarque méthodologique : la carte cicontre présente les emplois et les équipements ainsi que les isochrones qui rendent compte des temps d’accès pour la population aux différents pôles du territoire selon le niveau de services et d’emplois qui motivent les déplacements. 11 Quatrième caractéristique : une évolution démographique positive, mais inégalement répartie Le Pays ACT regroupe 89 006 habitants en 2013. Il connaît un regain de croissance de sa population depuis les années 2000, de l’ordre de 1% par an. Cette évolution est totalement due à l’attractivité du territoire et aux nouveaux arrivants. Le solde naturel, encore négatif, progresse avec l’installation de jeunes ménages sur le territoire : l’évolution des naissances par rapport aux décès est presque à l’équilibre en 2012. Parmi les nouveaux arrivants, il s’agit d’une part de ménages actifs, d’autre part, le PACT accueille des retraités venant d’Aquitaine ou d’autres régions, notamment du sud-est de la France. Ces personnes recherchent de prime abord une qualité de vie (offerte par le cadre de vie paysager et par une offre de service et de commerces de proximité) ; ils sont également attirés par les niveaux de prix du foncier et de l’immobilier. La croissance profite à la plupart des communes mais dans des proportions très inégales ; elle est concentrée sur l’ouest, dans les communes qui bénéficient de l’influence de l’agglomération Dacquoise. Globalement, le vieillissement de la population est comparable en moyenne à d’autres territoires ruraux (29% de la population a plus de 60 ans, un point de moins que pour le département du Gers voisin), mais, dans les communes qui accueillent le plus de jeunes ménages, on constate un rajeunissement. Par exemple, sur la Communauté de Communes des Coteaux et Vallées des Luys, la tranche d’âge la plus nombreuse en 2013 est celle des 45 à 59 ans (20% de la population totale) alors qu’en 1999 la part des 60 à 75 ans était la tranche d’âge la plus nombreuse. Pour atteindre un objectif de renouvellement des générations et maintenir une pyramide des âges équilibrée, l’un des enjeux pour le territoire est de continuer à attirer de jeunes ménages. Pour y parvenir, l’offre en logements doit s’adapter afin de répondre aux attentes de l’ensemble des catégories de 12 la population tout en proposant un mode d’habitat qui contribue à renforcer qualité paysagère et architecturale et qui prenne en compte les objectifs de performance énergétique et de développement des énergies renouvelables. Le parc de logements s’est fortement développé en 10 ans. Dans son ensemble, le parc de logements est constitué en grande majorité de maisons individuelles de grandes surfaces et implantées sur de vastes parcelles. Entre 2007 et 2012, le parc de logement du Pays Adour Chalosse Tursan s’est développé plus rapidement (+10,3%) que la population (+5,8%), aussi, moins de la moitié du parc apparu sur cette période a participé à la croissance démographique, l’autre partie des logements produits a servi à compenser l’évolution structurelle du territoire (desserrement des ménages, transformation / délaissement du bâti inadapté aux besoins des ménages, transformation du bâti en résidence secondaire). Il faut également souligner, que dans le même temps, la vacance a augmenté (+1,9 point), principalement sur la partie sud-est du territoire et qu’elle impacte fortement la plupart des bourgs. Ainsi, en majorité, le logement à l’échelle du PACT est porté par des logiques individuelles dont le cumul a des conséquences négatives : le paysage se modifie et perd de sa qualité au fur et à mesure du développement de la tâche urbaine et d’une architecture banalisée ; la vacuité des centre-bourgs nuit à l’image globale de la ville, elle est une menace pour la fonction pôle de ces communes et par conséquence une menace de délitement de l’ensemble de l’espace rural ; le parc de logement trop uniforme entrave la diversité des parcours résidentiels et l’attractivité du territoire en est limitée. Un autre enjeu du territoire sera donc de produire un logement de qualité, en adéquation avec la demande. La réhabilitation de logements vacants comme le recyclage du bâti ancien inhabité constitue un gisement de logements complémentaire à la construction neuve participant au maintien de l’identité architecturale. L’accueil de nouveaux habitants dans cette perspective est lié à la production de logements mais aussi à la capacité à soutenir des programmes d’amélioration et de rénovation du parc de logements existants en fixant un objectif de performance énergétique. Le diagnostic énergie-climat laisse entrevoir plusieurs secteurs-cibles au sein du territoire, qu’il sera essentiel de conjuguer avec l’intégration d’énergie renouvelable dans les modes de chauffage des logements neufs. 13 Un territoire productif et de plus en plus résidentiel Si le Pays Adour Chalosse Tursan est historiquement un territoire dont le modèle économique se caractérise par l’importance du secteur industriel, actuellement la transition s’opère vers une économie davantage liée au caractère résidentiel du territoire. Le territoire compte 28 446 emplois en 2012, dont 32% relèvent de l’économie productive et 68% de l’économie résidentielle (construction, secteur tertiaire). Cela souligne l’importance considérable que tiennent les activités industrielles et agricoles en comparaison à d’autres territoires. Ainsi la part des emplois industriels (près de 20%) est supérieure de 2 points au département des Landes et les activités industrielles restent diversifiées et réparties sur plusieurs bassins industriels : le Pays Tarusate, la CC Cap de Gascogne, Hagetmau. Parmi les 10 premières entreprises des Landes en chiffre d’affaires, 3 se situent au sein du PACT (Maïsadour : 1 milliard d'euros ; Egger : 218 M€ ; Tembec : 118 M€). Le PACT contribue ainsi largement aux filières leaders du département des landes pour la production de maïs, l’agro-alimentaire avec des grands noms du secteur installés sur le territoire (Bonduelle, Maïsadour, Fermiers Landais, etc.). Le territoire contribue également à l’industrie du bois avec le massif landais, pour les filières Répartition des emplois du PACT par secteurs papier – carton, et il dispose d’un massif forestier de feuillus, au sud de l’Adour qui constitue un potentiel pour diversifier les activités sylvicoles, en particulier pour la valorisation du bois-énergie. Cependant, le PACT a subi non seulement les effets de la désindustrialisation, comme tous les territoires, mais en plus il a été frappé par plusieurs crises. Les tempêtes de 1999 et surtout celle de 2009 ont créé une forte tension sur la disponibilité de la ressource pour les industries du bois ; la crise de la filière meuble a fait perdre de nombreux emplois, non recréés à ce jour. Plus récemment la crise aviaire a mis en difficulté la filière volailles-canards gras. Les crises industrielles laissent un stock de foncier et d’immobilier industriel inoccupés, comme la zone Sony-Solarezo de Pontonx-sur l’Adour qui représente une surface inoccupée importante ou encore à Hagetmau. Des actions importantes ont été mises en place tant pour reconstituer les parcelles après les dégâts des tempêtes et pour recréer des emplois ; malgré ces crises la place de l’industrie reste prépondérante et le maintien de ce pilier de l’économie locale est un enjeu pour le futur au côté de l’économie résidentielle qui dispose de marges de développement dans les secteurs des services et du tourisme. 14 Les zones d’activités économiques réparties sur l’ensemble du territoire occupent des surfaces importantes mais elles ne regroupent que 6% des emplois. Les superficies les plus importantes parmi les espaces existants ou en projet, sont : la zone d’activités La Gare (Parc Ferroviaire) à Laluque/Pontonx (en partie en projet) ; Agrolandes à Haut-Mauco (en projet) ; la zone d’activité Sud à Hagetmau ; la zone du Péré à Saint-Sever/Aurice. Les superficies disponibles sont également importantes (203 ha pour celles qui appartiennent à une entité publique). L’enjeu principal est d’organiser de manière équilibrée l’offre foncière pour le développement des activités économiques sur le territoire. L’agriculture est et reste un atout important pour le système productif du PACT. Elle devra s’adapter à de nouvelles contraintes liées à la nouvelle Politique Agricole Commune, aux exigences environnementales notamment sur les zones nitrate et aux tensions sur la ressource en eau. Il peut également s’y ajouter une concurrence accrue sur le foncier agricole par les carrières. Simultanément, comme sur la plupart des territoires ruraux, surtout ceux qui sont en partie sous influence d’une ou plusieurs grandes agglomérations, l’économie résidentielle se développe par le biais des services, du commerce, de la construction et du tourisme. Le PACT bénéficie de l’accroissement de la part de l’économie résidentielle. Elle représente un atout économique pour le territoire puisqu’elle elle génère des revenus indépendamment de ses capacités productives. Elle valorise les avantages du territoire qui tiennent à ses qualités environnementales, paysagères et patrimoniales. Cette dynamique soutient le tissu d’activités artisanales, dans la construction ou le commerce, qui représentent une part importante des emplois du territoire. Le tourisme est par nature un élément de cette économie résidentielle. Ici, il ne découle pas des retombées vers l’arrière pays du tourisme du littoral, mais des ressources propres du PACT. Le premier facteur d’attractivité touristique est le thermalisme avec près de 10 000 curistes à Eugénie-les-Bains et plus de 2300 à Préchacq-les-Bains. Le GR 65, Chemin de St Jacques de Compostelle, qui irrigue une partie du territoire via Aire-sur-l’Adour génère également une importante fréquentation. L’itinéraire cyclable en projet, le Scandibérique, qui reliera St Jacques de Compostelle à la Norvège, devrait renforcer le tourisme d’itinérance. Le territoire du PACT dispose de quelques sites d’intérêt patrimonial (Saint-Sever, Brassempouy, etc.), mais sa notoriété s’appuie surtout sur le patrimoine immatériel (fêtes, sports, ..) ; il concentre les éléments constitutifs d’un tourisme vert : qualité paysagère, gastronomie, chemins de randonnée. Actuellement, le territoire n’a pas mis en œuvre une stratégie forte comme a pu le faire le département du Gers, l’enjeu est de renforcer l’économie touristique en valorisant les complémentarités avec les territoires voisins, en particulier les agglomérations. Finalement, le PACT suit une double trajectoire économique : d’une part un accroissement de la part de l’économie résidentielle pour laquelle il dispose de marges importantes, d’autre part le maintien de l’économie productive. Par ailleurs des changements dans la demande des consommateurs ouvrent une voie de diversification des filières de production et des modes de commercialisation (e-commerce, circuits courts…). Dans ce domaine, quelques initiatives sont portées par des collectivités (par exemple, à Rion-des-Landes et Lesgor: territoires labellisés « Bio engagé », pour développer l’agriculture biologique; approvisionnement de cantines scolaires par des produits locaux ; marchés locaux etc.). 15 16 Un territoire-ressource Le contexte naturel du territoire peut présenter des contraintes et des atouts qui ont une incidence sur l’organisation de l’espace ainsi que sur les usages des ressources et sur les relations entre les acteurs du territoire. L’eau, la forêt, la richesse agronomique des sols, le cadre physique, les paysages… sont autant d’atouts pour le PACT. L’exploitation de la ressource forestière du massif landais, en particulier, a fait la richesse d’une partie du territoire, tandis qu’un système agricole très structuré autour des filières maïsvolailles a pu se développer sur les terres de l’Adour, grâce à la ressource en eau. D’autres ressources naturelles non encore exploitées peuvent être la source d’activités futures dans la perspective de la « transition énergétique pour la croissance verte ». Le territoire dispose en effet du massif forestier Sud Adour, qui se différencie de la forêt landaise car plus diffus et composé de feuillus, et qui offre des ressources valorisables pour le bois-énergie. La concurrence entre les usages de la ressource bois fait apparaître un enjeu relatif au devenir de ces boisements : ce massif qui occupe une part importante du territoire, doit-il être protégé et exploité ? D’autres potentiels de production d’énergie existent : le solaire, la biomasse (des installations de méthanisation et de co-génération bois sont déjà créées), plus ponctuellement l’éolien. La ressource en eau est l’objet de multiples usages, en premier lieu (de par les volumes concernés), par l’agriculture et par l’industrie : plus de la moitié des volumes prélevés (56%) est destinée à l’irrigation et 24% à l’industrie. Or le bassin versant dans lequel s’inscrit le territoire du SCoT Adour Chalosse Tursan présente une sensibilité au déficit de la ressource en période d’étiage (pour lesquels deux plans de gestion des étiages sont mis en œuvre). Plusieurs cours d’eau du territoire font l’objet d’un soutien d’étiage via des réservoirs spécifiques. La vallée alluviale de l’Adour est très sollicitée pour l’extraction de granulats et le territoire de l’Adour est maillé de gravières qui sollicitent les mêmes terres que la production agricole. Cette production de matériaux qui répond à des besoins dépassant le territoire du SCoT, et sont exportés pour les travaux d’infrastructures en Aquitaine, entre en conflit avec les objectifs de consommation économe du foncier qui s’imposent aux collectivités. La vallée de l’Adour, comme celle des Luys et de la Midouze, sont des milieux naturels remarquables qui soutiennent une riche diversité biologique. Alors que la sensibilité au cadre de vie est omniprésente dans les représentations du territoire, vis-à-vis de la biodiversité, la connaissance et la perception des enjeux sont nettement contrastées. Souvent vécus comme des contraintes et des freins au développement, les espaces de protection (réserves naturelles par exemple), de gestion environnementale (Natura 2000) ou d’inventaire (ZNIEFF), sont ici en grande partie superposés sur l’Adour, avec par ailleurs des contraintes à l’aménagement liées aux risques inondation. Globalement, les espaces remarquables pour la biodiversité occupent un peu plus de 17 400 ha, soit environ 8% de la superficie du PACT. Or le potentiel offert par les milieux naturels apparaît comme insuffisamment valorisé pour la sensibilisation à l’environnement, le tourisme et les loisirs. Si la réserve d’Arjuzanx bénéficie d’une bonne notoriété et s’il existe un nombre intéressant d’espaces naturels 17 sensibles du Département, les spécificités des milieux naturels sont peu mises en avant comme vecteur d’attractivité, malgré un intérêt notoire, notamment pour les espèces d’oiseaux. 18 Les relations entre agriculture et biodiversité sont complexes et, dans tous les cas, ces deux sujets sont liés. Agriculture intensive et biodiversité entrent en conflit dans les secteurs de grandes cultures : les éléments qui pourraient permettre de diversifier les milieux en faveur des espèces, y sont rares (haies, boisements, bandes enherbées…). Tandis que sur les coteaux les relations sont tout autres, avec une difficulté à maintenir l’élevage, qui joue un rôle prépondérant dans l’entretien des milieux ouverts. Sur les coteaux du Tursan, où se trouvent des pelouses sèches (milieux d’intérêt communautaire), le maintien de l’activité est un enjeu, qui tente de se gérer notamment par le biais d’un périmètre Natura 2000 et des Mesures agro-environnementales et climatique (MAEC). L’agriculture participe par ailleurs fortement aux paysages du territoire, qu’elle a façonnés au fil des siècles. Polyculture et élevage, vignes, mise en valeur des terres inondables, plantations de pins et drainage du plateau landais ont forgé une mosaïque paysagère, que la maïsiculture intensive tend aujourd’hui à simplifier, même si le Pays a conservé des paysages historiques emblématiques, principalement la Chalosse, le Tursan et la forêt landaise. Du point de vue de la biodiversité et des milieux naturels, l’enjeu est le maintien ou la reconstitution de la mosaïque d’espaces naturels. La carte suivante synthétise les 4 éléments déterminants du fonctionnement du territoire : 19 20 II) LES TRAJECTOIRES DU PAYS ADOUR CHALOSSE TURSAN : UN SCENARIO TENDANCIEL Les éléments de prospective serviront à nourrir les réflexions sur le projet du SCoT. Divers facteurs de transformation sont identifiés, exogènes ou endogènes, sur lesquels le territoire peut avoir des capacités d’action. Facteurs de transformation externes : Les facteurs de transformation exogènes constituent des éléments sur lesquels le territoire dispose de peu de marge de manœuvre et qu’il subit davantage qu’il ne les infléchit. Il s’agit donc pour le territoire d’avoir conscience de l’existence de ces facteurs de transformation, pour se mettre en position d’anticiper les évolutions futures : Les changements climatiques. Le coût des énergies notamment fossiles. Les politiques nationales et européennes, notamment en ce qui concerne l’agriculture et les normes environnementales ainsi que les politiques énergétiques. Le système économique mondialisé. Les innovations technologiques, notamment au niveau des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication). Les nouveaux métiers et de manière plus générale, les évolutions sociétales, incluant les comportements et pratiques de consommation Les mobilités interrégionales et intra régionales. Le vieillissement global de la population. Facteurs de transformation internes : Les facteurs de transformation internes sont ceux sur lesquels le SCoT aura un rôle important à jouer dans son parti d’aménagement : L’organisation urbaine pour l’accueil de population et les activités, au moyen des documents d’urbanisme et de planification. Les protections des ressources naturelles et des aménités liées aux espaces naturels. La mobilisation de ces ressources afin d’en satisfaire des besoins internes (biomasse, circuits courts etc.). Les aménagements d’espaces publics, d’activités d’habitat. Les politiques d’appui aux activités économiques, culturelles, sportives… La gouvernance. Elaboration du scénario tendanciel Ce scénario permettra aux élus de s’interroger sur les trajectoires que suit le territoire et ses vulnérabilités aux menaces potentielles afin de définir des orientations pour y répondre, ce qui sera le but du PADD. Modalités : le scénario tendanciel prolonge les tendances observées sur les différentes thématiques analysées à l’horizon 2030. Des taux d’évolution sont appliqués qui permettent d’avoir une projection quantifiée. 21 Scénarios tendanciels démographiques La période récente (2007 à 2012) a été marquée par une forte croissance démographique, 1,1% par an ; sur une période un peu plus longue, de 1999 à 2013, la croissance annuelle était de 0,9% ; sur une encore plus longue période (1982-2013), le taux est de 0,6% et sur la période 1968-2013, de 0,4%. La projection linéaire de ces taux de croissance donne des hypothèses sur la population à l’horizon 2030. 120000 Hypothèses d'évolutions de la population à l'horizon 2035 115000 113 640 1,1 % 110000 108 581 0,9 % 105000 0,6 % 0,4 100000 95000 101 393 96 857 89006 90000 80000 75000 1980 Evolutions tendancielles de 2030 à 2035 avec un taux annuel qui varie selon la période de référence observée , Sources : recensements INSEE de 1968 à 2013 83482 85000 77788 77587 76441 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 2025 2030 2035 Les questions qui en découlent pour le PADD sont notamment : Quels seront en conséquence les besoins de logements, d’équipements, d’emplois, de mobilités ? Quelles seront les conditions pour un développement équilibré du territoire, préservant les ressources pour les générations futures ? Quelles seront les évolutions dans les différents secteurs du territoire ? 22 Prise en compte de l’organisation spatiale du territoire Le territoire du PACT n’évolue pas de manière homogène : d’une part ce vaste territoire présente des caractéristiques spatiales, paysagères ou économiques variées qui suivent leurs trajectoires propres, d’autre part l’ensemble du territoire n’est pas soumis de la même manière aux influences externes. PROJECTIONS : La forte influence des agglomérations de Dax et Mont-de Marsan laisse présager de nouveaux fonctionnements du territoire en relation de plus en plus étroite avec ces agglomérations. Elle participe au renforcement des déséquilibres spatiaux dans la répartition de la population future. La structuration interne du PACT autour d’un réseau de bourgs dynamiques semble nécessaire afin d’éviter que ne se creusent des écarts entre les communes en périphérie des agglomérations et le centre du territoire. Conséquences sur les besoins de logements Les disparités dans le territoire en termes d’attractivité démographique sont directement corrélées à l’offre de logements et l’environnement de l’habitat (offre de services, desserte,…). Elles se répercutent sur la demande locative et la construction. Globalement, le nombre de logements augmente et contribue à l’accueil de nouveaux habitants (entre 2007 et 2012, 1 logement nouveau = 1,2 nouveaux habitants), même si depuis 2008 le rythme de construction diminue. La tendance en matière d’habitat est nettement orientée vers un parc de logements « monotypé » (maison individuelle de grande surface) qui manque de diversité. On note enfin une nette augmentation de la vacance dans les bourgs-centres (+545 logements vacants entre 2007 et 2012). Si ces tendances se poursuivent, le risque est de tendre vers un déclin de l’attractivité de l’ensemble du territoire du fait de : - l’absence de diversité et de répartition du parc de logement (rupture dans les parcours résidentiels) ; la perte de la qualité du patrimoine bâti (vacance, processus de dégradation, zones d’habitat pavillonnaire…) ; l’éloignement des services et des infrastructures (temps de déplacement) ; le coût de l’énergie trop important pour une partie des ménages. 23 PROJECTIONS : Les besoins en logements : Les taux de variation pour la construction ont été très forts sur les années 2000 à 2007 puis se sont infléchis jusqu’à 2013. Selon un scénario tendanciel qui prolonge à un horizon de 2035 la construction annuelle moyenne de la période 2007-2013 (660 logements par an, selon les données INSEE), il faut compter 15 180 logements supplémentaires par rapport à 2013. En supposant égales à aujourd’hui la répartition du parc global en résidences principales, résidences secondaires et logements vacants, ce nouveau parc se composerait de 13050 résidences principales, 804 résidences secondaires et 1320 logements vacants. Les équipements : Le diagnostic montre notamment un faible équipement commercial et de santé. Les besoins d’équipements doivent être confortés pour maintenir une vie locale dynamique dans les bourgs, limiter certains déplacements vers les villes extérieures (limiter ainsi la pollution atmosphérique et des coûts pour les ménages). La consommation d’espaces : 1500 ha ont été artificialisés entre 2002 et 2012, soit une augmentation de 33% des espaces artificialisés du territoire. Si la tendance se poursuit, la surface artificialisée aura doublé en 2030, et elle occuperait alors 12000 ha. L’artificialisation des sols s’est essentiellement réalisée en continuité de la tâche urbaine existante mais créant ponctuellement des dents creuses ainsi qu’au contact des petits hameaux. Le prolongement de cette tendance aura des effets sur le mitage du territoire et sur l’accroissement des déplacements pour la vie courante (accès aux équipements et aux services). 24 Scénario tendanciel économique Les relations du PACT avec les autres territoires Les éléments déterminants du fonctionnement du territoire présentés en première partie montrent que si le PACT dispose de ses propres ressources (économie productive, ressources naturelles, agronomiques, forestières, etc.), celles-ci ne sont pas suffisantes pour son développement équilibré, et qu’il bénéficie simultanément de son attractivité vis-à-vis des agglomérations proches et -en moindre part- de territoires plus lointains, et de l’accès aux équipements supérieurs et à d’autres bassins d’emplois à l’extérieur du territoire, etc. Seul le domaine commercial est confronté à la concurrence des agglomérations qui freine le développement du commerce local. Le scénario tendanciel se dessine en grande partie sous l’influence de facteurs externes sur lesquels le PACT n’a pas de maîtrise et il en ressort des questions plutôt que des projections : quel devenir pour une ville-Préfecture comme Mont-de-Marsan dans la nouvelle très grande région ? Quels impacts aura la future LGV sur le territoire et à quel horizon ? Toutefois, dans plusieurs domaines les relations du PACT avec les territoires proches peuvent être soutenues par des coopérations qui permettraient de développer des relations dans un sens favorable pour toutes les collectivités (tourisme, déplacements, par exemple). Le scénario tendanciel que pourrait connaître le PACT sans action volontariste, serait celui d’un territoire dépendant des dynamiques externes, qui ne parvient pas à mettre en œuvre des stratégies concertées à l’échelle de l’ensemble des intercommunalités pour tirer partie de ses atouts diversifiés et valoriser ses ressources. Comme l’a montré le diagnostic territorial du SCoT et comme le montraient déjà les schémas d’aménagement et de développement durables (SADD) antérieurs, la trajectoire n’est pas uniforme sur l’ensemble du PACT. Les dynamiques de développement, dans un scénario tendanciel, sont susceptibles de diverger, au risque de l’éclatement de la cohésion territoriale. Entreprises. Emplois. Agriculture : Il a été constaté une baisse de la dynamique de création d’entreprises qui se traduirait par une dépendance accrue aux territoires extérieurs pour l’accès à l’emploi. Ces difficultés de création d’emplois à un niveau local peuvent constituer un frein à l’attractivité résidentielle. 25 L’évolution de l’agriculture suit les tendances nationales au recul du nombre d’agriculteurs et de la SAU, avec des difficultés particulières pour l’installation de jeunes agriculteurs en raison d’un prix élevé du foncier. La spécialisation de la production agricole longtemps prépondérante, s’accompagne d’une homogénéisation des paysages avec l’extension des surfaces de maïs et d’une pression accrue sur les milieux (zone nitrate). Dans le scénario tendanciel, cette trajectoire n’est pas freinée par de nouvelles contraintes environnementales (gestion de la ressource en eau et des pollutions diffuses). PROJECTIONS : Les opportunités foncières pour l’installation d’entreprise : le foncier existe ; la nécessité est de hiérarchiser et d’aménager progressivement les espaces les plus accessibles et les mieux équipés en évitant les concurrences et l’ouverture de zones ayant peu de chances d’accueillir des activités. Les besoins d’emplois : en 2012, le taux de concentration d’emplois à l’échelle du PACT est de 72% (72 emplois pour 100 actifs). Avec un taux d’activité de la population des 15-64 ans, par sexe et âge, identique à aujourd’hui, la population active dans le scénario tendanciel central serait de 45 675 personnes en 2035. Avec un taux de concentration d’emploi identique à 2012, le PACT devrait compter 32 886 emplois ; il faut donc créer 4440 nouveaux emplois, selon le scénario tendanciel, davantage pour répondre à la demande d’emplois et réduire le nombre de chômeurs. L’évolution de la SAU : faute de données récentes, l’extrapolation est faite à partir des évolutions constatées sur la période 2000-2010 et sur l’analyse de la consommation d’espaces. 4453 ha de SAU ont été perdus en 10 ans, dont 960 ont été artificialisés (habitat, infrastructures), donc irréversiblement perdus pour l’agriculture. Si cette tendance se poursuivait, le PACT perdrait 11125 ha de SAU d’ici à 2035, ce qui représente 10,5% de la SAU totale en 2010. Les besoins de renouvellement : 56,6% chefs d’exploitations, soit 1734 exploitants auront l’âge de la retraite en 2025. Pour maintenir la population d’exploitants, il faudrait donc assurer la transmission de ces exploitations vers de nouveaux agriculteurs. Quant aux 4 580 TPE-PME du territoire, 1 355 chefs d’entreprises (soit 30%) ont plus de 55 ans et auront donc l’âge de la retraite en 2025, dont 301 ont plus de 5 salariés (source : fichiers Consulaires décembre 2014). 26 Scénario tendanciel environnemental Les surfaces consacrées à la protection des milieux naturels et de la biodiversité sont peu étendues. La fragmentation des espaces naturels par les infrastructures (routes, autoroute, LGV) et les impacts liés à l’exploitation des carrières sur la vallée de l’Adour (second secteur pour la consommation foncière, après l’habitat) sont les principales menaces liées aux activités humaines. Le diagnostic montre une tendance à l’étalement urbain qui a de nombreuses conséquences : La multiplication des déplacements routiers, ce qui a un impact sur la pollution atmosphérique et sur les consommations d’énergie. 86 % des actifs utilisent la voiture pour leurs déplacements domicile-travail. Cette dépendance à la voiture individuelle, en l’absence de transports en commun suffisants en milieu rural et compte tenu des difficultés à faire coïncider zones d’habitation et pôles d’équipements et d’emplois, risque de se prolonger. Cela limite les effets des politiques de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cela représente en outre une menace pour les ménages en difficulté économique. Le parti d’aménagement du SCoT pourra jouer un rôle non négligeable à ce sujet. La réduction des surfaces agricoles et naturelles atout essentiels pour ce territoire. La banalisation des paysages et l’identité du PACT : la banalisation du territoire s’oppose aux potentiels touristiques, mais aussi à l’attractivité à plus long terme du territoire. Les effets du changement climatique sur l’évolution des milieux et l’état des ressources disponibles (biodiversité, eau, sols…) doivent également être pris en compte afin d’anticiper leur répercussion sur la satisfaction des besoins de la population du territoire (disponibilité de la ressource en eau, aménités paysagères, qualité du cadre de vie….). D’après les scénarios du GIEC (Groupe Intergouvernemental d’experts sur l’Évolution du Climat), les vulnérabilités qui concernent le territoire du SCoT découlent d’une augmentation des températures, d’une augmentation du nombre de jours de sécheresse et d’une modification du régime de précipitation (tendance à la baisse des précipitations estivales). L’étude prospective de l’Agence de l’eau Adour Garonne, « Garonne 2050 » conclut que dès 2050 les débits des cours d’eau seront réduits sur l’ensemble du bassin, quand déjà aujourd’hui le territoire est caractérisé par une insuffisance quantitative chronique des ressources en eau par rapport aux besoins. Cette même ressource en eau est indispensable au maintien du système cultural en place et à l’irrigation, mais également à la diversité biologique, notamment pour les zones humides, barthes et saligues, qui constituent des milieux très riches et aux espèces souvent exigeantes quant à leur milieu. Historiquement la plantation de la forêt landaise est d’ailleurs liée à la présence de l’eau. 27 Le maintien du modèle agricole actuel devrait se traduire par un accroissement de demande en eau pour l’irrigation en raison de la conjonction de la hausse des températures et par conséquence de l’évapotranspiration des plantes et de la sécheresse des sols. L’augmentation de la population se traduit par une demande en eau et une pression accrue sur les milieux liées à l’augmentation : - - des rejets d’eaux usées vers les eaux superficielles. Sur le territoire du SCoT, le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) a identifié des Zones à Préserver dans le Futur (ZPF) en vue de leur utilisation pour des captages destinés à la consommation humaine et des Zones à Objectifs plus Stricts (ZOS) nécessitant des programmes pour réduire les coûts de traitement nécessaire à la production d’eau potable. des besoins en eau potable (qui devraient accroître les prélèvements en nappes). 28 III) CONCLUSIONS : QUELS ENJEUX POUR LE SCOT ? En résumé, les éléments décrits dans les pages précédentes montrent que le PACT est sur une trajectoire de transformation de son mode de développement du point de vue socio-économique. Il dispose d’un environnement naturel de qualité bénéficie d’une image positive portée par ses traditions festives comme par les démarches de labellisation des acteurs du territoire. Le PACT est en croissance démographique et sa population se diversifie par l’installation à la fois de ménages actifs et de personnes retraitées. Le cadre de vie urbain et naturel, l’offre de services à la population (formation, santé, culture, …), la disponibilité immobilière et foncière, constituent des facteurs de localisation résidentielle des personnes. Ces atouts permettent d’envisager un développement local soutenu par l’accueil de personnes actives en situation de renforcer les compétences des entreprises locales, voire de créer ou d’y implanter une activité. Pour l’attractivité économique, après des décennies de recul de la présence d’entreprises dans les territoires ruraux, des relocalisations commencent à être décelées1, suivant la logique des localisations résidentielles. Plusieurs moteurs sont considérés comme déterminants : l’accès à une large gamme de services de qualité (pour les entreprises mais également pour les ménages), la liaison avec les métropoles de taille régionale (université-recherche, santé…)... Le PACT suit une trajectoire de tertiarisation de son modèle économique tout en gardant une diversité de filières industrielles, agricoles et artisanales. Le territoire est largement dépendant des agglomérations qui l’entourent pour l’accès aux équipements de la gamme supérieure et à un bassin d’emplois important. La mise en avant de l’économie résidentielle permet de mobiliser des potentiels liés aux flux de revenus, mais ne doit pas conduire à sousestimer l’importance de la base productive du territoire. Laurent Davezies affirme la nécessité de préserver un modèle équilibré : « L’économie d’un bassin repose sur ces deux piliers (productif et résidentiel) et l’objectif d’une collectivité territoriale doit résider dans le développement conjoint de ces deux dimensions… À trop privilégier l’une de ces deux jambes, un processus d’éviction tend à créer les conditions d’une atrophie durable de l’autre pilier de l’économie locale » (Tanguy, Davezies, 2005). Face à ses atouts et au regard des trajectoires du PACT évoquées précédemment, les menaces sont de 4 sortes : 1 la perte d’attractivité (de certains espaces du territoire), la dégradation des ressources naturelles (impact des tempêtes sur la forêt landaise, qualité et affaiblissement de la ressource en eau), les crises sur les filières économiques productives (filières industrielles ou agricoles), l’absence de stratégie concertée à l’échelle du territoire du PACT (pouvant conduire à terme à un territoire à deux vitesses, voire à son éclatement. Attractivité retrouvée des zones rurales : atouts et risques de l’économie résidentielle, Gwenael Doré, 2009 29 Ces menaces, conjuguées à la prise en compte de tous les enjeux issus des analyses thématiques, définissent plusieurs enjeux stratégiques, qui permettront aux élus d’envisager différents scénarios de Projet et leurs marges d’action possibles : Préserver l’équilibre territorial par le maillage des villes-centre (pôles de centralité) et des bourgs principaux (pôles d’équilibre) et par la maîtrise de l’urbanisation. Favoriser les coopérations internes et externes, notamment avec les agglomérations de Dax et de Mont de Marsan en faisant évoluer la gouvernance et les pratiques. Adapter les politiques publiques aux besoins des populations (habitat, équipements, infrastructures dont téléphonie mobile et numérique, déplacements, services). Accompagner le maintien de l’économie productive et le développement des activités de services et commerces liés à l’économie résidentielle notamment au tourisme, en misant sur l’innovation et les ressources propres du territoire. Reconnaître et mettre en valeur les qualités paysagères et architecturales du territoire, facteurs d’attractivité. Favoriser une agriculture, un aménagement et un développement du territoire en fonction de ses caractéristiques environnementales et en regard des défis climatiques et énergétiques. 30