L’algorithme que nous allons ´etudier est essentiellement dˆu `a Berlekamp [1] et Zassenhaus
[17]. Un texte de r´ef´erence se trouve dans [7, vol. 2, pages 420–441]. Le livre [5] (qui est trop
cher) fournit une pr´esentation tr`es facile `a lire. En particulier, on y trouve la plupart des
algorithmes de la biblioth`eque standard de MAPLE.
2.1 L’algorithme d’Euclide. Notion de pgcd
Les ensembles Z,Q,Z[X], Q[X], munis de l’addition et de la multiplication habituelles
sont des anneaux. Voir n’importe quel livre d’alg`ebre pour une d´efinition par exemple [13,
page 162]. Par contre, l’ensemble Ndes entiers naturels n’est pas un anneau.
Soit Aun anneau. Un ´el´ement a∈Aest inversible si il existe ¯a∈Atel que a¯a= 1.
Dans Zles seuls ´el´ements inversibles sont 1 et −1. Dans Q, tout ´el´ement non nul aest
inversible. Son inverse est 1/a.
Un anneau dont tout ´el´ement non nul est inversible est un corps. Les anneaux Q,Ret C
sont des corps. L’anneau Zn’est pas un corps.
Soient Aet Bdeux anneaux. Une application φ:A→Best un homomorphisme
d’anneaux si φ(a+b) = φ(a) + φ(b) et si φ(a b) = φ(a)φ(b).
Le produit cart´esien A×Bpeut ˆetre muni d’une structure d’anneau, appel´e anneau
produit en posant pour tous couples (a b),(a′b′)∈A×B
(a b) + (a′b′) = (a+a′, b +b′),
(a b)×(a′b′) = (a×a′, b ×b′).
L’´el´ement z´ero de A×Best le couple (0,0). L’´el´ement neutre pour la multiplication est le
couple (1,1).
2.1.1 Divisibilit´e, Pgcd
Soit Aun anneau et a, b deux de ses ´el´ements. On dit que adivise b(not´e a|b) s’il existe
un ´el´ement c∈Atel que b=a c.
Soit Aun anneau et a, b deux de ses ´el´ements. Un ´el´ement g∈Aest un pgcd de aet de b
(not´e g=a∧b) si les deux conditions suivantes sont remplies [10, proposition et d´efinition
1.10, page 35] :
1. g|aet g|b,
2. quel que soit g′∈Aon a [g′|aet g′|b⇒g′|g].
¡¡ Le ¿¿ pgcd a∧bn’est en g´en´eral pas unique puisqu’il est d´efini au produit par un
´el´ement inversible pr`es. Par exemple 3 et −3 sont deux pgcd de 6 et de 9. Par abus de
langage, nous parlerons quand mˆeme du pgcd de deux ´el´ements.
Question 1. Montrer que 0 ∧0 = 0.
Si Aest un corps et a, b ∈A∗alors tout g∈A∗est un pgcd de aet de b(en g´en´eral on
prend a∧b= 1). Noter que la d´efinition s’applique aussi bien aux entiers qu’aux polynˆomes
de Z[X] ou de Q[X].
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