revue de presse spécialisée résumé et a n a ly s e d’articles sélectionnés Gastroentérologie Hépatologie INDICATIONS DE LA VIDÉO-CAPSULE CONSTIPATION : LES CRITÈRES DE ROME II Cette nouvelle technique – non invasive – d’imagerie digestive, qui consiste à ingérer une microcaméra (11 x 26 mm) et à recueillir les images qu’elle émet lors de ses pérégrinations le long du tube digestif, n’a, pour l’instant, qu’une indication validée : les hémorragies digestives “obscures” (détection des lésions occultes, notamment des angiodysplasies, de l’intestin grêle). L’exploration par vidéo-capsule pourrait être – à l’avenir – également proposée dans d’autres indications, telles que le bilan étiologique d’un syndrome de malabsorption (non expliqué par les endoscopies conventionnelles) ou d’une colite inflammatoire. Elle pourrait, en outre, avoir un rôle dans la surveillance d’une polypose adénomateuse, de la maladie cœliaque ou, pourquoi pas, fournir des éléments permettant de mieux cerner la physiopathologie des colopathies fonctionnelles. À noter qu’en France le coût de cet examen n’a pas encore été précisément évalué. Aux ÉtatsUnis, il est facturé 1 500 dollars. Ce qui n’est guère étonnant lorsque l’on sait que le prix d’achat du système informatique nécessaire est d’environ 30 000 euros, que celui de la capsule est de 500 euros et que le temps d’analyse du film par le médecin est, pour chaque patient, de l’ordre de 1 h 30. De nouveaux critères de définition de la constipation ont été récemment proposés (critères dits de Rome II). Ces derniers proposent de diagnostiquer une constipation si la durée des symptômes est supérieure à 12 semaines (pas obligatoirement consécutives) au cours des 12 derniers mois et en présence d’au moins deux signes parmi les suivants : – effort de défécation (lors de plus de 25 % des selles) ; – selles dures (lors de plus de 25 % des selles) ; – sensation d’évacuation incomplète (lors de plus de 25 % des selles) ; – sensation d’obstruction anorectale (lors de plus de 25 % des selles) ; – manœuvre digitale d’évacuation (lors de plus de 25 % des selles) ; – moins de trois selles par semaine. Selon ces critères, qui permettent notamment de réaliser des essais thérapeutiques sur des populations homogènes, la prévalence de la constipation est, en France, de 5,5 %, soit un chiffre très largement inférieur à celui qui est habituellement avancé (35 %). Cette différence s’expliquerait par le fait que les critères de Rome II n’identifient qu’une petite fraction de la population générale souffrant de constipation, notamment les sujets constipés ayant fréquemment recours à un médecin ou à un traitement laxatif. Bellaïche G. Les grandes avancées en endoscopie digestive. Les Actualités en Gastroentérologie 17, 1 : 17-25. Chaussade S et al. Les 27es Journées francophones de pathologie digestive. Étude épidémiologique de la constipation en France. Les Actualités en Gastroentérologie mars 2003. Quelques brèves... o RGO et RTSIO Dans le reflux gastro-œsophagien (RGO), l’acide n’explique pas tout ! Les RTSIO, ou relaxations transitoires du sphincter de l’œsophage, peuvent être en cause. Comment lutter contre celles-ci ? Le baclofène, administré à des doses plus faibles que celles prescrites dans les raideurs spastiques, paraît efficace. Mais cela reste à confirmer... 6 Vallot Th. Reflux gastro-œsophagien – Dyspepsie – AINS. Les Actualités en Gastroentérologie 17, 1 : 610. o Maladie de Crohn... et tuberculose est-il aujourd’hui recommandé, avant toute injection de cette thérapeutique, d’éliminer une tuberculose latente ou patente par une radiographie pulmonaire et une intradermoréaction à la tuberculine. L’efficacité de l’infliximab dans la maladie de Crohn est désormais bien établie... mais le risque de tuberculose l’est également ! Aussi Nahon S. Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin. Les Actualités en Gastroentérologie 17, 1 : 12-6. Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003 o Traitement de la fissure anale : restons simple ! o Il ne faut pas toujours se fier à l’âge ! Une étude polonaise vient nous rappeler qu’une dyspepsie haute peut révéler, y compris chez les patients de moins de 45 ans ne présentant pas de “signes d’alarme” (amaigrissement, anémie, hémorragie digestive), un cancer gastrique. En présence d’une fissure anale, avant d’envisager une sphinctérotomie chirurgicale ou “chimique” (à l’aide de toxine botulique, de dérivés nitrés ou d’inhibiteurs calciques en topiques), il convient de garder à l’esprit qu’un simple traitement en première intention, associant mucilages (même en l’absence de constipation +++) et antalgiques, est efficace dans près de 50 % des cas. Bellaïche G. L’endoscopie digestive haute obligatoire en cas de dyspepsie haute : même chez les patients de moins de 45 ans ! Les Actualités en Gastroentérologie 17, 2 : 53. o Une approche thérapeutique séduisante Sultan S. Proctologie. Les Actualités en Gastroentérologie 17, 1 : 17-25. o Complications hépatogastroentérologiques de l’obésité L’obésité est un facteur de risque de lithiase biliaire, de reflux gastro-œsophagien et de stéatose hépatique. Cette dernière est moins bénigne qu’on ne le pensait par le passé. Elle expose, en effet, au risque de NASH (non alcoholic steatosic hepatitis) dont certaines évoluent – en l’absence d’éthylisme ou d’hépatite virale associés – vers la fibrose, la cirrhose et le cancer hépatocellulaire. À noter, en outre, que l’obésité accroît le risque de survenue d’un cancer du côlon ou du pancréas. Gonbert S, Henry P. Morbi-mortalité associée à l’obésité. La lettre du cardiologue 364 : 50-3. De récents travaux (scientifiques) suggèrent que, chez les patients souffrant de dyspepsie non ulcéreuse ou de colopathie fonctionnelle, l’hypnose est efficace... Nahon S. L’hypnose au secours du patient dyspeptique. Les Actualités en Gastroentérologie 17, 2 : 53. o Coloscopie : quels sont les risques ? Une étude prospective, menée sur cinq ans par un groupe de gastroentérologues libéraux de Vendée ayant réalisé près de 30 000 coloscopies, révèle que le risque d’hémorragie après coloscopie (avec polypectomie) est inférieur à 0,3 % (1 pour 370), et que celui de perforation est de 0,08 % (1 pour 1 250). Voilà de quoi fournir une information objective au patient devant bénéficier d’une coloscopie. Humeau B. Les Journées francophones de pathologie digestive. Complications de la coloscopie. Les Actualités en Gastroentérologie mars 2003. Comment traiter les pires nausées ? Tel est le titre d’un éditorial de M.A. Bigard réalisé à partir d’une thèse pour le moins originale consacrée aux contrepèteries médicales. Ce qui prouve que l’on peut être un “grand patron” et ne pas manquer d’humour ! Sa lecture ne vous donnera certes pas la stratégie thérapeutique à adopter face à un patient souffrant de maux de cœur (ne cherchez pas !) mais vous fera très probablement sourire. Nous n’en dirons pas plus par crainte de choquer les personnes hermétiques à cette forme d’humour et nous invitons les amateurs de contrepèteries à se diriger – nous laissons le choix de la date ! – vers leur ordinateur. Bigard MA. Comment traiter les pires nausées ? La lettre de l’hépato-gastroentérologue VI, 2 : 43. Nous faisons faisons de de vos vos spécialité spécialité Nous notre notre spécialité... spécialité... Société du groupe de presse et d'édition santé Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003 7