La Lettre du Neurologue - vol. VIII - n° 10 - décembre 2004 361
Rappelons que cette télétransmission concerne bien sûr les images
de scanner et aujourd’hui d’IRM ou d’autres examens, mais aussi
et surtout des informations cliniques obligatoires accompagnant
les images.
Depuis, le réseau a souhaité se diversifier, et certaines nouvelles
activités ont eu d’emblée un grand succès alors que d’autres n’ont
pas présenté d’évolution notable.
Parmi les échecs relatifs, citons ce que l’on appelle couramment
la télé-expertise, mais sans relation privilégiée entre telle et telle
équipe. Seules les fonctionnalités de télé-expertise qui ont pu avoir
du succès sont celles qui ont associé des équipes se connaissant
déjà très bien. Une télé-expertise sur une thématique spécifique
sans véritable prérequis d’échange aboutit le plus souvent à un
échec.
En revanche, d’autres thématiques sont assurées du succès. Il en
est ainsi des urgences d’une manière générale, de l’activité de
gériatrie ou de l’utilisation de la télémédecine devant des pro-
blèmes très spécifiques, comme la prise en charge des détenus
des prisons françaises.
Tout d’abord, les urgences comme, par exemple, l’intégration de
la pédiatrie ont fonctionné d’emblée avec un grand nombre de
connexions.
Un autre domaine où l’on est assuré du succès concerne la prise
en charge des patients de gériatrie. En effet, la télé-interprétation
radiologique en gériatrie permet un raccourcissement important
des délais d’interprétation des examens et une diminution de l’iso-
lement des hôpitaux gériatriques. Quant aux détenus, l’apport de
la télémédecine est évident compte tenu des modalités de prise
en charge de ces patients particuliers.
Aujourd’hui, le réseau concerne 39 hôpitaux, et les activités prin-
cipales en sont donc les urgences de neurochirurgie, les urgences
de pédiatrie, la gériatrie et les détenus.
L’évaluation qui a été réalisée dès le début a permis de connaître
certains dysfonctionnements qui ont ainsi pu être très rapidement
corrigés. Cette évaluation a également permis de changer la loca-
lisation de sites appartenant au réseau TELIF, du fait de la sous-
utilisation de certains.
Surtout, le suivi du réseau a montré ses limites et ses inconvénients.
La première limite concerne le caractère totalement fermé du
réseau : ce qui était un avantage en 1995 est devenu rapidement
un inconvénient important, du fait de l’impossibilité pour des
demandeurs d’entrer ponctuellement dans le réseau. Cela n’a fait
que souligner le caractère obsolète de la méthode, qui est apparu
dès la fin des années 1990.
Si ce réseau doit continuer à assurer des services importants dans
la grande garde de neurochirurgie ou dans la prise en charge de la
gériatrie, il doit évoluer du point de vue technique, et en particu-
lier s’intégrer, le plus rapidement possible, dans un vrai dossier
médical informatisé partagé, facilement accessible et, cette fois-ci,
véritablement ouvert.
Ainsi, les principaux défauts de ce réseau devraient disparaître :
son caractère fermé et son absence d’évolutivité, surtout avec les
nouvelles technologies informatiques.
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Figure 3. Exemple de console du réseau TELIF.