Chapitre 3
Utilisation des matrices en algèbre linéaire.
I. Où interviennent les matrices ?........................................................2
1/ Matrice associée à un vecteur, à une famille de vecteurs. ......................2
2/ Matrice associée à une application linéaire, à un endomorphisme. ............ 3
3/ Savoir interpréter les 0 d’une matrice.............................................4
4/ Matrices associées à un système linéaire..........................................5
5/ Liens entre ces 3 objets. ........................................................... 5
II. Le rang : un outil puissant. ...........................................................6
1/ Rang d’une famille de vecteurs ....................................................6
2/ Rang d’une application linéaire....................................................6
3/ Rappel : théorème du rang.........................................................7
III. Changement de bases. ................................................................7
1/ Matrice de passage .................................................................7
2/ Changement de base pour les vecteurs ...........................................8
3/ Changement de base les applications linéaires ...................................8
4/ Changement de base les endomorphismes ........................................8
5/ Invariants. ...........................................................................9
IV. Dualité ................................................................................. 10
1/ Espace dual.........................................................................10
2/ Formes linéaires et hyperplans...................................................10
1
Chapitre 3
Utilisation des matrices en algèbre linéaire.
I. Où interviennent les matrices ?
I.1/ Matrice associée à un vecteur, à une famille de vecteurs.
Définitions. Soit Eun K-ev et β= (e1, . . . , en)une base de E.
1.
Soit
x
=
x1e1
+
. . . xnen
la décomposition de
x
dans la base
β
alors la matrice associée à
x
,
relativement à la base β, s’écrit
[x]β=
x1
.
.
.
xn
2.
Soit une famille de vecteurs (
u1, . . . , up
). Pour tout
k
dans
{
1
, . . . , p}
, notons (
u1k, . . . , unk
)les
coordonnées du vecteurs
uk
dans
β
. La matrice associée à la famille de vecteurs (
u1, . . . , uk
)est
alors : relativement à la base βest :
[(u1, . . . , up)]β=
u11 u12 . . . u1p
.
.
..
.
..
.
.
un1un2. . . unp
Pour obtenir la matrice de (
u1, . . . , up
)dans
β
, il suffit de coller les matrices associées aux vecteurs
u1, . . . , updans β. Ainsi la kième colonne de la matrice contient les coordonnées de uk.
Propriétés.1Soient βune base d’un K-ev et Ede dimension n.
1. L’application [. . . ]βest un isomorphisme (d’espaces vectoriels) de Edans Mn1(K)cad :
[λx +µy ]β=λ[x]β+µ[y]βpour tous x,ydans Eet λ,µdans K.
[x]β= [ y]βx=ypour tous x,ydans E
Pour toute matrice colonne Cde Mn1(K), il existe xdans Etel que [x]β=C.
2. Idem pour les familles de vecteurs.
2
I.2/ Matrice associée à une application linéaire, à un endomorphisme.
Définitions. Soient E1et E2des K-ev et β1= (e1, . . . , ep)et β2des bases respectives de E1et E2.
1. La matrice d’une AL f, relativement aux bases β1et β2est notée [f]β1β2et est égale à :
[f]β1β2= [ (f(e1), . . . , f(ep) ]β2
Ainsi sur la
kième
colonne de la matrice de [
f
]
β1β2
se trouvent les coordonnées de
f
(
ek
)dans la
base β2
2. Si E=Fet βe=βf, on note plus simplement la matrice [f]βe.
Propriétés.2Soient E1,E2et E3des K-ev et β1,β2,β3des bases respectives de E1,E2,E3.
1. [f(x) ]β2= [ f]β1β2×[x]β1pour fdans L(E1, E2)et xdans E1.
2. [f o g ]β1β3= [ f]β2β3×[g]β1β2pour fdans L(E2, E3)et pour gdans L(E1, E2).
3. L’application [. . . ]β1β2est un isomorphisme (d’espaces vectoriels) cad :
[λf +µg ]β1β2=λ[f]β1β2+µ[g]β1β2pour f,gdans L(E2, E3)et λ,µdans K.
[f]β1β2= [ g]β1β2f=gpour f,gdans L(E1, E2)
Pour toute matrice
A
dans
Mdim(E2)dim(E1)
(
K
), il existe
f
dans
L
(
E1, E2
),[
f
]
β1β2
=
A
.
Définition.
En vertu de la propriété 3 précédente, pour toute matrice
A
de
Mpq
(
K
), il existe une unique
AL de
Rq
dans
Rp
ayant
A
pour matrice via les bases canoniques. On l’appelle l’AL canoniquement
associée à Aet on la note souvent fA.
3
I.3/ Savoir interpréter les 0 d’une matrice.
Cadre général. Soit Mla matrice d’un endomorphisme fdans une base (e1, . . . , en)de la forme :
M=
f(e1). . . f(ep). . . f(eq). . . f(en)
...0. . . 0
....
.
..
.
.
...0 0
A
0. . . 0...
.
.
..
.
....
0. . . 0...
e1
.
.
.
ep1
ep
.
.
.
eq
eq+1
.
.
.
en
Propriétés.3
1. L’espace vectoriel F=vect{ep, . . . , eq}est stable par f
2. Si Aest la matrice nulle FKer(f)
3. Si Aest triangulaire supérieure, les Fk=V ect(ep, . . . , ek)pour kdans [[p, q]] sont stables par f.
4. Si Aest triangulaire inférieure, les Fk=V ect(ek, . . . , eq)pour kdans [[p, q]] sont stables par f.
Remarques. En particulier :
1. Si Mest une matrice diagonale alors tous les droites vectorielles Keisont stables par f.
2. Si Mest triangulaire supérieure alors les Fk=V ect(e1, . . . , ek)sont stables par f.
Exercice.4
Soit
β
= (
e1, . . . , e5
)une base d’un
K
-ev
E
. En utilisant les propriétés précédentes, donner
des sev stables par f:
[f]β=
12000
04000
00500
00030
00032
4
I.4/ Matrices associées à un système linéaire.
Définition. Soit AX =Bun système linéaire.
1. La matrice associée est A.
2. La matrice augmentée associée est (A|B).
Remarque. Si Aest inversible alors le système a une unique solution. Il est dit de Cramer.
Méthode de résolution des systèmes..
1.
Pour résoudre un système linéaire
AX
=
B
, on réduit la matrice augmentée associée (
A|B
). Les
variables correspondant à des colonnes avec un pivot sont appelées des variables principales. Les
autres sont des variables secondaires.
S’il existe un pivot dans la colonne des constantes (la dernière colonne), le système n’a
pas de solution.
Sinon, s’il n’y a pas de variables secondaires, le système a une unique solution.
Dans les autres cas, le système a une infinité de solutions. Pour les décrire, on exprime les
variables principales en fonction des variables secondaires.
2.
Dans les cas où le système est un système linéaire homogène (cad B=0), on ne fait pas apparaître
la dernière colonne puisqu’elle ne contient que des 0. Le premier cas est donc exclu, il y a toujours
une solution. Enfin les solutions du système forment un sev de
Rn
n
est le nombre d’inconnues.
I.5/ Liens entre ces 3 objets.
Remarques. Considérons :
une AL fde Edans Fayant Apour matrice dans les bases β= (e1, . . . , ep)de Eet β0de F
une famille F= (u1, . . . , uq)de Fde même matrice Adans β0.
On a alors :
1. F= ( f(e1), . . . , f(en))
2. f
(
x
) =
x1u1
+
. . .
+
xnun
avec (
x1, . . . , xn
), les coordonnées de
x
dans
β
. C’est en fait la seule
application linéaire transformant (e1, . . . , ep)en
3. Enfin :
fest injective F est libre Le système AX = 0
a une unique solution
fest surjective F est génératrice Les systèmes AX = [y]β0avec y
dans Font au moins une solution.
5
1 / 11 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !