ÉDIT ÉDITORIAL ÉDIT ÉD DITO TOR ORIA RIAL RIA ALL trithérapie avec les antiprotéases (augmentation relative de 50 % par rapport à la bithérapie) devrait permettre de réduire la mortalité de 15 % supplémentaires. La stratégie qui semble optimale pour réduire la mortalité consiste à choisir un traitement à large échelle relevant de la bithérapie ou de la trithérapie, en fonction des génotypes. Prenant en compte l’ensemble des données scientifiques disponibles, le plan national 2009-2012 d’action de lutte contre les infections virales B et C a préconisé 5 objectifs : ➤ la réduction de la transmission des virus B et C ; ➤ le renforcement du dépistage des hépatites B et C ; ➤ le renforcement de l’accès aux soins et aux traitements anti- viraux ; ➤ la mise en place de mesures complémentaires adaptées au milieu carcéral ; ➤ le développement et l’amélioration des connaissances épidémiologiques et des programmes d’évaluation. Il faut espérer que ce plan national ne sera pas sacrifié sur l’autel de la rigueur en cette période de crise économique. Philippe Mathurin Service des maladies de l’appareil digestif, hôpital ClaudeHuriez, CHRU de Lille, université Lille-Nord de France. Références bibliographiques 1. Corrao G, Bagnardi V, Zambon A, Torchio P. Meta-analysis of alcohol intake in relation to risk of liver cirrhosis. Alcohol Alcohol 1998;33:381-92. 3. Mathurin P, Deltenre P. Effect on binge drinking on the liver: an alarming public health issue? Gut 2009;58:613-7. 2. Leon DA, McCambridge J. Liver cirrhosis mortality rates in Britain from 1950 to 2002: an analysis of routine data. Lancet 2006;367:52-6. 4. Deuffic-Burban S, Deltenre P, Louvet A et al. Impact of viral eradication on mortality related to hepatitis C using a modeling approach . J Hepatol 2008;49:175-83. DOSSIER THÉMATIQUE Coordination : Frédéric Bretagnol (Clichy) Cancer du rectum : quoi de neuf ? Rectal cancer: update V ous pourriez être tentés de vous dire : “Un dossier de plus sur le cancer du rectum !” Y a-t-il en effet encore matière à un “Quoi de neuf” ? La prise en charge du cancer du rectum a bénéficié, ces 20 dernières années, d’une véritable révolution chirurgicale avec les travaux de Heald sur le mésorectum et la notion de chirurgie optimale, et la place grandissante de l’exérèse laparoscopique, dont l’efficacité n’est pas aussi démontrée que celle de la chirurgie du cancer colique, mais qui associe le bénéfice d’une chirurgie mini-invasive et des résultats oncologiques similaires. En outre, la prise en charge du cancer du rectum a connu une révolution médicale avec, au sein de réunions de concertation pluridisciplinaires, la discussion du traitement néoadjuvant, voire adjuvant. Pourtant, plusieurs avancées ont permis récemment d’optimiser cette décision thérapeutique. L’imagerie avec l’IRM est indispensable dans cette prise en charge, et va permettre, d’une part, de poser l’indication d’une radiochimiothérapie (RCT) néoadjuvante, en précisant le stade tumoral et surtout la marge latérale, et, d’autre part, de réévaluer la tumeur après RCT. Par ailleurs, l’endoscopie digestive avec l’échoendoscopie complétera le bilan préthérapeutique. Les traitements périopératoires sont étroitement liés à la prise en charge chirurgicale et systématiquement discutés en comité pluridisciplinaire. En permettant une régression tumorale, voire une stérilisation complète, ils pourraient modifier le pronostic oncologique et la prise en charge thérapeutique. De plus, les résultats opératoires en termes de morbidité et les séquelles fonctionnelles digestives inhérents à la chirurgie radicale ont relancé la place de l’exérèse locale. Par ailleurs, une nouvelle voie semble s’ouvrir, paradoxalement, concernant les tumeurs rectales localement évoluées et ayant bien répondu à la RCT. La réponse tumorale à la RCT ainsi que les techniques de résection intersphinctérienne pourraient-elles sonner le glas de l’amputation abdominopérinéale pour les tumeurs du très bas rectum ? Il convient enfin de préciser les séquelles fonctionnelles après chirurgie rectale en insistant sur leur prise en charge, et d’étudier la qualité de vie. Bonne lecture ! ■ La Lettre de l’Hépato-Gastroentérologue ̐ Vol. XIV - n° 6 - novembre-décembre 2011 | 227 AVA N T- P R O P O S Frédéric Bretagnol (service de chirurgie colorectale, pôle des maladies de l’appareil digestif, hôpital Beaujon, Clichy)