plus vrai que l’assise du talon au sol est étroite. Le talon-aiguille en est la
caricature. Si vous tenez à vos talons, veillez à ce que l’assise soit la plus large
possible, de préférence de la largeur de l’arrière-pied. Le deuxième conseil
concerne la régularité du sol sur lequel vous marchez ou vous courez. En effet, si
le choix est possible, en particulier pour le jogging, il vaut mieux courir sur un sol
régulier meuble, sans trous. En fait le véritable problème réside dans la perte
d’attention qui sera responsable des récidives. Même si vous courez sur un sol
plein d’irrégularités, à partir du moment où vous êtes concentré sur votre
cheville, les chances de récidive sont moindres.
A l’inverse, si vous pensez à autre chose, en parlant avec un ami par exemple,
vous pourrez vous tordre la cheville. Cela illustre parfaitement le rôle de
maintien de surveillance qu’au cerveau. C’est cela qui explique probablement
l’efficacité de la chevillière si souvent prescrite par les non spécialistes. Celle-ci
est tellement déformable, presque autant qu’une chaussette qu’on ne peut
l’imaginer s’opposer au mécanisme de l’entorse. En fait il est probable que
serrant la cheville en permanence la chevillière rappelle en permanence à son
propriétaire qu’il doit maintenir sa vigilance.
Maintenant que faire en cas d’entorse ?
En cas de traumatisme de la cheville, il semble préférable de consulter son
médecin et de faire une radiographie. En effet, il ne faut pas confondre une
entorse avec d’autres atteintes de la cheville sur lesquelles nous reviendrons. Le
diagnostic s’établit en palpant la cheville et mettant en évidence des points
douloureux à sa partie externe ou interne ou les deux. Il est confirmé par la
radiographie qui est normale éliminant ainsi une fracture.
Avec quoi peut-on confondre cette pathologie ?
La confusion peut se faire avec d’autres atteintes traumatiques de la cheville.
Les plus fréquentes sont la fracture de l’os qui est à la base du petit orteil, la
luxation des tendons (péroniers) qui sont derrière le péroné, un arrachement
cartilagineux, invisible à la radio, une fracture de la cheville plus ou moins
aisément décelable sur les clichés, dont fait partie la fracture du surfeur des
neiges. Le danger, autant pour le médecin que pour le patient, réside dans le
caractère « banal » d’un traumatisme de la cheville ; on ne peut affirmer une
entorse qu’après avoir formellement éliminé les autres atteintes, par un examen
médical sérieux et des radiographies.