Cancers urologiques Urological cancers Cancers de la prostate P. Beuzeboc*

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Actualités
au 38e ESMO
Cancers urologiques
Urological cancers
P. Beuzeboc*
Cancers de la prostate
Le taux de réponse était un critère exploratoire
(figure 1).
Les médianes de SG ont été respectivement de 11,2
(9,5-12,7) versus 10,0 mois (8,3-11,0) [HR = 0,85 ;
IC95 : 0,72-1,00 ; p = 0,053] (figure 2).
Les SSP étaient respectivement de 4 (3,6-4,3) versus
3,1 mois (IC95 : 2,9-3,4) [HR = 0,70 ; IC95 : 0,61-0,82 ;
p < 0,0001). Le taux de réponse PSA était de 13,1 %
(9,5-17,5) [figure 3].
Une analyse en sous-groupe a montré que, pour les
patients ayant un meilleur profil pronostique − taux
de PAL < 1,5 N, taux d’hémoglobine ≥ 11 g/dl et
absence de métastases viscérales −, la médiane de
SG était de 22,7 (17,8-28,3) versus 15,8 mois (13,719,4) [HR = 0,62 ; IC95 :0,45-0,86] (figure 4).
Les auteurs ont conclu que l’objectif primaire n’avait
pas été atteint bien que l’ipilimumab ait montré
une certaine activité, avec une augmentation de
la SSP, une augmentation des réponses PSA et un
profil de tolérance correspondant aux données des
études préliminaires. Ces résultats justifient d’autres
investigations chez des patients se présentant à un
stade moins tardif de la maladie.
Immunothérapie par ipilimumab
Essai de phase IIII CA184-043, randomisé,
multicentrique, en double aveugle comparant la
survie globale des patients présentant un cancer de
la prostate métastatique résistant à la castration
symptomatique après docétaxel et traités par
ipilimumab ou placebo après une radiothérapie
D’après Gerritsen WR et al., abstr. 2850
L’ipilimumab bloque la signalisation négative de
CTLA-4. Une étude de phase I/II avait montré qu’il
existe des signes d’activité à la dose de 10 mg/kg,
que la molécule soit administrée avec ou sans RT.
Cette étude a randomisé 799 patients prétraités
par docétaxel, après une irradiation avec une dose
unique de 8 Gy, en 2 groupes : ipilimumab à la dose
de 10 mg/kg aux semaines 1, 4, 7 et 10 puis toutes
les 12 semaines jusqu’à progression, ou placebo.
Les patients ne devaient pas avoir reçu plus de
2 lignes de CT. Le critère principal était la SG, et
les critères secondaires, la SSP et la tolérance.
(n = 399)
• Post-docétaxel
• CRPC
(n = 799)
R
1:1
RT
des
métastases
osseuses
par dose
unique
de 8 Gy
Stratification : site investigateur,
phosphatase alkaline, hémoglobine,
ECOG PS
* Institut Curie, Paris.
Figure 1. CA184-043 : schéma de l’étude.
454 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013
Ipilimumab 10 mg/kg
Semaines 1, 4, 7, 10
Ipilimumab 10 mg/kg
Toutes les 12 semaines
(n = 400)
Placebo
Semaines 1, 4, 7, 10
Placebo
Toutes les 12 semaines
Traitement jusqu’à progression ou toxicité intolérable
• Objectif principal : SG
• Objectifs secondaires : SSP, tolérance
• Objectif exploratoire : taux de réponse PSA
Mots-clés
Résumé
En ce qui concerne le cancer de la prostate, les résultats globalement négatifs de la première étude
de phase III évaluant l’ipilimumab après radiothérapie, à la suite d’un traitement par docétaxel, ainsi que
les actualités concernant les nouvelles hormonothérapies ont représenté les principales informations
de cette édition 2013 de l’ESMO. Dans les cancers du rein métastatiques, la déception quant au blocage
de la voie du FGF par le dovitinib est venue des résultats négatifs de l’étude de phase III comparant cette
molécule au sorafénib. Enfin, dans les cancers urothéliaux, de nouvelles approches thérapeutiques sont
toujours recherchées.
Summary
Proportion de patients vivants
1,0
Ipilimumab (n = 399)
Placebo (n = 400)
11,2 (9,5-12,7)
10,0 (8,3-11,0)
HR = 0,85 ; IC95 : 0,72-1,00 ; log-rank p stratifié = 0,0530
47
40
26
15
SG médiane, mois (IC95)
0,8
SG à 1 an (%)
SG à 2 ans (%)
0,6
0,4
0,2
0,0
Patients à risque (n)
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38
Mois
399 362 306 260 228 195 155 131 106 85 69 52 37 24 15 9 4 3 1 0
400 376 332 281 222 184 138 106 77 65 47 36 26 16 12 6 2 1 0 0
Ipilimumab
Censuré
Placebo
Censuré
Figure 2. CA184-043 : survie globale (population en intention de traiter).
100
Ipilimumab (n = 399)
Objectif secondaire
SSP médiane, mois (IC95)
80
SSP (%)
60
40
Placebo (n = 400)
4,0 (3,6-4,3)
3,1 (2,9-3,4)
HR = 0,70 ; IC95 : 0,61-0,82 ; p < 0,0001
Objectif exploratoire
Taux de réponse PSA,
% (IC95)
13,1 (39/297*)
(9,5-17,5)
5,3 (16/305*)
(3,0-8,4)
* Patients évaluables.
20
0
0
2
4
6
8
10
12
14
16 18
Mois
20
22
24
26
28
30
32
Ipilimumab
Censuré
Placebo
Censuré
Figure 3. CA184-043 : objectifs secondaires et exploratoires.
100
SG médiane, mois (IC95)
80
Ipilimumab
Ipilimu
(n = 146)
Placebo (n = 142)
22,7 (17,8-28,3)
15,8 (13,7-19,4)
HR = 0,62 ; IC95 : 0,45-0,86
In prostate cancer, negative
results of the first phase III
trial which has evaluated ipilimumab compared to placebo
after bone radiotherapy in the
post-docetaxel setting and
news concerning hormone
treatments were the highlights
of the ESMO meeting 2013. In
kidney cancer, the blockade
of the FGF pathway is disappointing with the negative data
of a phase III study comparing
dovitinib and sorafenib. In
metastatic transitional cell
carcinomas, new approaches
are always warranted.
Keywords
Prostate cancer
Ipilimumab
Hormone therapy
Enzalutamide
ODM-201
Metastatic kidney cancer
Papillary renal cell carcinoma
c-MET
Antiangiogenic
Everolimus
Metastatic bladder cancer
Vinflunine
Eribuline
post-hoc du sous-groupe de patients
Analyse post-h
meilleur profil pronostique : PAL < 1,5 N,
ayant un meille
hémoglobine ≥ 11 g/dl, pas de métastases viscérales
60
SG (%)
Cancer de la prostate
Ipilimumab
Hormonothérapie
Enzalutamide
ODM-201
Cancer du rein métastatique
Cancer papillaire
c-MET
Antiangiogénique
Évérolimus
Cancer urothélial
métastatique
Vinflunine
Éribuline
40
20
0
0
2
4
6
8
10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38
Mois
Ipilimumab
Censuré
Placebo
Censuré
Figure 4. CA184-043 : analyse de la survie globale du sous-groupe exploratoire.
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013 | 455
Actualités
au 38e ESMO
Cancers urologiques
Concernant l’hormonothérapie...
au stade d’hormonosensibilité
Pourcentage de baisse du PSA (%)
Monothérapie par enzalutamide dans les cancers
hormononaïfs : analyse complète de l’étude
de phase II déjà présentée au congrès américain
en oncologie clinique
D’après Smith MR et al., abstr. 2852
Le critère de jugement principal était une diminution
du taux de PSA d’au moins 80 % à la vingt-cinquième
semaine. Les résultats sont impressionnants, comme
le montre la figure 5, avec une médiane de pourcentage maximal de baisse du PSA de 99,6 % par
rapport à l’état basal (IC95 : −100 ; −86,5). Au total,
92,5 % des patients (62 sur 67) ont eu une réponse
100
80
60
40
20
0
– 20
– 40
– 60
– 80
– 100
1 4 7 10 13 16 19 22 25 28 31 34 37 40 43 46 49 52 55 58 61 64 67
Mois
Figure 5. Enzalutamide chez les patients hormononaïfs.
Survie sans progression biologique (PSA) : tous les patients
100
SSP (%)
90
PSA à la semaine 25. Cette baisse du PSA était maintenue au-delà des 25 semaines chez les patients
poursuivant le traitement, qu’ils aient ou non des
métastases.
Parmi les modifications métaboliques en rapport
avec l’inhibition du RA, il faut relever une élévation
de la testostéronémie de 114,3 % et de l’estradiol de
71,7 % ainsi que le maintien de la densité osseuse
à la semaine 25.
Méta-analyse des essais comparant le dégarélix
aux agonistes de la LH-RH
D’après Tombal B et al., abstr. 2855
Le dégarélix est un antagoniste de la LH-RH.
Il entraîne une baisse de la testostéronémie sans
“flare up” transitoire.
Six essais comparatifs de phase III ont inclus
2 328 patients : 1 491 étaient traités par dégarélix,
et 837 par un agoniste de la LH-RH (458 par goséréline, 379 par leuproréline).
Les données (figure 6) sont en faveur du dégarélix, puisqu’il existe une différence significative
en termes de SSP (HR = 0,71 ; IC95 : 0,54-0,94),
de risque d’événements sur le tractus urinaire
(HR = 0,58 ; IC95 : 0,39-0,84 ; p = 0,004) et d’événements musculo-squelettiques (HR = 0,67 ; IC95 :
0,50-0,90 ; p = 0,007).
Le risque d’événements cardiovasculaires ou de décès
liés (tableau I) était moindre avec le dégarélix. Bien
que peu de patients soient décédés de leur cancer
de la prostate lors de l’analyse de l’étude, la SG était
également meilleure (HR = 0,47 ; IC95 : 0,25-0,90 ;
p = 0,022).
Cette méta-analyse regroupant des études très différentes, il faudra attendre la publication définitive
pour avoir une analyse critique de ces résultats.
80
Dégarélix
Agoniste de la LH-RH
70
0
28
56
84
Dans les cancers de la prostate
métastatiques résistants à la castration
112 140 168 196 224
Jours
252 280 308 336 364
Figure 6. Méta-analyse dégarélix versus agoniste de la LH-RH.
Tableau I. Dégarélix versus agoniste de la LH-RH : événements indésirables.
Dégarélix
(n = 1 491)
Agoniste de la LH-RH
(n = 837)
Tout événement cardiovasculaire, n (%)
40 (2,7)
37 (4,4)
Événement cardiovasculaire sérieux
(avec menace vitale ou hospitalisation), n (%)
25 (1,7)
24 (2,9)
456 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013
Étude de phase I/II de tolérance et preuve du
concept de l’ODM-201 dans les cancers de la
prostate métastatiques résistants à la castration
en progression
D’après Fizazi K et al., abstr. 2853
Le profil de l’ODM-201 est différent de ceux du
MDV3100 et de l’ARN-509, avec une inhibition
supérieure de la croissance tumorale dans certains
modèles précliniques.
Cette étude de phase II d’expansion ayant inclus
110 patients avait pour objectif d’établir la dose des
futurs essais (200, 400 ou 1 400 mg/j) ainsi que
Actualités
au 38e ESMO
d’évaluer son efficacité et sa tolérance chez des
malades chimionaïfs ou prétraités par docétaxel.
Trois doses ont été sélectionnées pour cette
étude. Chez les patients n’ayant pas reçu de CT ou
d’inhibiteur de CYP17, le taux de réponse biologique
a été de 65 %. Il était de 32 % chez les patients
prétraités par CT mais n’ayant pas reçu d’inhibiteur
de CYP17 et de seulement 9 % après inhibiteur de
CYP17 (figure 7).
Pour ces 3 groupes de patients, le taux de réponse
ou de stabilisation de leur maladie sur les CTC à
12 semaines était respectivement de 74, 74 et 47 %.
Les toxicités de grade 3 ont été limitées à la fatigue
(1 %), à des lombalgies (1 %), à des nausées (1 %) et à
des douleurs (1 %). Il n’a pas été observé d’accidents
convulsifs, la tolérance a été très bonne. Il n’est pas
évident qu’il existe un effet dose.
Étude de phase I/II d’un inhibiteur de la biosynthèse
des androgènes, ASP9521, dans les CPRCm
D’après Loriot Y et al., abstr. LBA22
ASP9521, premier inhibiteur oral de 17β-HSD,
avait démontré une activité antitumorale dans des
modèles précliniques. Malgré une escalade de dose
de 30 à 600 mg et une tolérance correcte, il n’a
montré aucune efficacité.
J. Mezynski et al. (1) ont rapporté, dans une série
anglaise très limitée, des taux de réponse faibles
avec le docétaxel après abiratérone. Cela n’a pas
été retrouvé avec le cabazitaxel dans une étude
franco-anglaise.
Y. Loriot et al. ont récemment publié, dans Annals of
Oncology (2), des taux de réponse très limités (8 % ;
temps jusqu’à progression : 2,5 mois) avec l’abiratérone après MDV3100 chez des patients traités dans
le protocole AFFIRM.
A.J. Schrader et al. (3) ont retrouvé d’aussi piètres
résultats avec la séquence inverse, ce qui laisse
supposer qu’il existe une résistance croisée entre
les 2 traitements.
Existe-t-il une association entre la réponse au docétaxel et la durée de la CT et une hormonothérapie
préalable à l’enzalutamide dans l’essai AFFIRM
(De Bono J et al., abstr. 2862) ?
Après analyse de 3 groupes basés sur des durées
d’exposition différentes, le bénéfice de l’enzalutamide en termes de SG, de SSP radiographique et
de réponse PSA est apparu maintenu indépendamment de la durée… Des résultats similaires ont été
rapportés avec l’abiratérone dans l’étude COU-AA301, avec un bénéfice en survie maintenu indépendamment de la durée du docétaxel.
Le problème des séquences a été abordé par
G. Attard et Y. Loriot
D’après Attard G et al., abstr. 30 ; Loriot Y et al.,
poster discussion
Y a-t-il des séquences optimales dans le contexte
d’un manque de facteurs prédictifs de réponse ?
devons-nous faire des combinaisons ? si oui,
lesquelles ?
Combinaison concomitante d’enzalutamide et
d’abiratérone dans les cancers de la prostate
résistants à la castration avec métastases osseuses
D’après Efstathiou E et al., abstr. 2854
Le but était de co-cibler le RA et la biosynthèse
des androgènes en réalisant des analyses ancillaires moléculaires et biologiques de la biosynthèse
des stéroïdes dans le sang et la moelle. Chez les
CT et CYP17i-naïf
Post-CT et CYP17i-naïf
*
25
Post-CYP17i
*
*
0
– 25
– 50
– 75
– 100
Baisse du PSA ≥ 50 % :
Baisse du PSA ≥ 30 % :
65 %
71 %
À la dose de 1 400 mg, 6 patients sur 7 ont eu une baisse du PSA ≥ 50 %
32 %
52 %
9%
20 %
200 mg
400 mg
1 400 mg
* Data truncated at +25 %
Figure 7. ODM-201 dans les CPRCm en progression : réponse PSA à 12 semaines.
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013 | 457
Actualités
au 38e ESMO
Cancers urologiques
60 patients inclus, aucune toxicité majeure n’a été
mise en évidence ; le temps médian d’exposition
était de 164 jours (18-409). Une baisse du PSA
d’au moins 50 % a été constatée chez 75,5 % des
49 patients évaluables (figure 8). Cette étude non
comparative de 2 molécules très actives ne permet
pas de conclure quant à l’augmentation potentielle
de l’activité par leur association…
100
49 patients évaluables
Baisse ≥ 30 % : 83,6 % (41/49)
Baisse ≥ 50 % : 75,5 % (37/49)
Baisse ≥ 90 % : 44,9 % (22/49)
75
Modification du PSA (%)
50
25
0
12 %
– 30
– 50
– 75
– 90
– 100
Figure 8. Abiratérone + enzalutamide.
Cancers du rein métastatiques
Résultats négatifs d’une étude de phase III
comparant le dovitinib au sorafénib après une
première ligne par antiangiogénique et une
première ligne par inhibiteur de mTOR
D’après Motzer R et al., abstr. LBA 34
L’activation de la voie du FGF a été proposée dans les
mécanismes d’échappement des antiangiogéniques.
Le dovitinib est un ITK qui cible FGFR, VEGFR, PDGFR
et d’autres kinases. Une étude de phase II avait
rapporté une médiane de SSP de 5,5 mois ; celle de
SG était de 11,8 mois.
Tableau II. Néphrectomie chez les patients avec métastases synchrones.
HR (IC95)
p
HR (IC95)
Néphrectomie
Oui
Non
1
0,42 (0,26-0,68)
< 0,001
1
0,43 (0,28-0,68)
MSKCC
Favorable
Intermédiaire
Mauvais
1
1,87 (1,18-2,97)
3,60 (1,44-9,02)
IMDC
Favorable
Intermédiaire
Mauvais
p
0,008
0,006
1
1,19 (0,70-2,05)
2 ,41 (1,27-4,58)
458 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013
0,519
0,007
Cette étude de phase III a randomisé (1:1)
570 patients entre dovitinib (n = 284 ; 500 mg/j,
5 jours “on” et 2 jours “off”) et sorafénib (n = 286 ;
400 mg × 2/j). Les médianes de SSP ont été
respectivement de 3,7 et 3,6 mois (HR = 0,86 ;
IC95 : 0,72-1,04) et les médianes de SG de 11,1 et
11 mois (HR = 0,96 ; IC95 : 0,75-1,22). Dans le groupe
dovitinib, la tolérance a été correcte.
Le problème de l’hétérogénéité tumorale pour
apprécier la réponse aux antiangiogéniques
D’après Crusz SM et al., abstr. 2700
L’hétérogénéité des réponses et des modes de
progression des métastases chez les patients ont fait
l’objet de cette analyse radiologique longitudinale
du suivi de lésions métastatiques dans le cadre de
2 essais de phase II prospectifs testant le pazopanib
(800 mg/j) et le sunitinib (50 mg, 4 semaines “on”
suivies de 2 semaines “off”). Réalisée sur 30 patients
(14 dans le groupe pazopanib, 16 dans le groupe
sunitinib), elle a porté sur 147 lésions métastatiques.
Des réponses hétérogènes étaient observées chez
67 % des patients.
À la progression, 42 % des métastases restaient
contrôlées, la majorité des patients (90 %) progressant sous forme de nouvelles lésions. Pour un même
individu, l’hétérogénéité des réponses et des résistances reflète l’hétérogénéité intratumorale ainsi
que les limites d’une simple biopsie…
Implications pronostiques de la néphrectomie chez
les patients présentant des métastases synchrones
D’après Bamias A et al., abstr. 2701
En attendant les données des études contrôlées prospectives CARMENA (comparant néphrectomie puis
sunitinib versus sunitinib seul) et EORTC (néphrectomie puis sunitinib versus sunitinib puis néphrectomie), cette étude rétrospective européenne de
patients traités par sunitinib présentée par A. Bamias
a regroupé 458 patients (traités entre octobre 2005
et janvier 2012), dont 170 vivaient en Grèce, 186 en
France et 102 en Belgique.
Il y avait 186 métastases synchrones : 57 en Grèce,
75 en France et 54 en Belgique.
Avec une médiane de 34 mois, la survie était significativement meilleure chez les patients néphrectomisés, mais les caractéristiques à l’inclusion étaient
très différentes.
En analyse multivariée, la néphrectomie était
un facteur pronostique significatif (HR = 0,54 ;
IC95 : 0,30-0,97). À revoir…
Les résultats en fonction de la classification pronostique sont exposés dans le tableau II.
Actualités
au 38e ESMO
Analyse finale de RAPTOR
D’après Escudier B et al., abstr. 2706
Dans cette étude multicentrique ouverte de
phase II portant sur l’évérolimus en première ligne
des cancers papillaires de types I et II, la médiane
de SSP était de 7,6 mois (5,5-9,9) selon une revue
locale mais de 3,7 mois (2,3-5,5) selon une revue
centralisée. La médiane de SG était de 21 mois (IC95 :
15,4-28). Selon N. Tannir, la SSP était de 1,6 mois et
la SG de 12 mois avec le sunitinib dans les cancers
non à cellules claires (n = 57). L’essai RECORD III,
qui randomisait les séquences évérolimus suivi de
sunitinib versus l’inverse, a inclus des cancers non
à cellules claires. La SSP était de 5,09 mois pour
l’évérolimus et de 7,23 mois pour le sunitinib.
Le taux de réponse (complète + partielle) était
de 22,4 %, le contrôle de la maladie (réponse
complète + réponse partielle + stabilisation) de
50,7 %. En termes de tolérance, il faut relever 3 %
de neutropénies fébriles, 20,9 % d’asthénie, 8,3 %
de constipation et 3 % de douleurs abdominales.
Ces données sont comparables à celles de l’étude
de phase III, qui retrouve une SG de 6,9 mois.
Tumeurs urothéliales
Essai randomisé de phase II international
JASINT1 : données préliminaires sur la faisabilité
de combinaisons avec vinflunine en première ligne
de traitement de patients inéligibles au cisplatine
D’après De Santis M et al., abstr. 2703
Il n’existe pas de réel standard pour les patients inéligibles au cisplatine, qui représentent près de la moitié
des malades. L’association gemcitabine + carboplatine a montré des bénéfices limités, avec un taux de
réponse de 36 %, une SSP de 5,8 mois et une SG de
9,3 mois. La vinflunine est la seule molécule enregistrée en deuxième ligne. Elle peut être utilisée pour
des clairances de créatinine supérieures à 20 ml/mn.
Cette étude a comparé l’association vinflunine (280
ou 250 mg/m2) + gemcitabine (1 000 ou 750 mg/m2)
chez 31 patients à la combinaison vinflunine (aux
mêmes doses) + carboplatine (ASC 4,5) chez
31 patients. Les doses de départ dépendaient de la
stratification initiale sur la clairance de la créatinine.
La contre-indication au cisplatine pouvait être liée à
au moins 1 des 2 conditions suivantes : une clairance
de la créatinine inférieure à 60 ml/mn ou une insuffisance cardiaque (classification de la New York Heart
Association [NYHA] : stade II-III). Les patients ne
devaient pas avoir reçu de CT, sauf adjuvante ou néoadjuvante datant d’au moins 6 mois. Les données
d’une analyse intermédiaire sur les 43 premiers
patients ont montré un taux de réponse confirmé
de 37,2 % (nombre médian de cycles : 5). Les données
de SSP n’étaient pas matures. Les principaux effets
indésirables non hématologiques de grade 3 ou 4
ont été la fatigue (18,6 %), les infections (11,6 %)
et la constipation (7 %).
Résultats de l’étude CURVE : données de la
vinflunine dans la “vraie vie” chez les patients avec
un carcinome urothélial avancé ou métastatique
D’après Médioni J et al., abstr. 2714
Cette étude rétrospective française portant sur
134 patients en progression dans les 6 mois après
une CT antérieure et traités en monothérapie par
vinflunine (médiane : 5 cycles) a montré une médiane
de SG de 8,2 mois, avec une médiane de SSP de
4,2 mois.
Étude de phase II de l’éribuline (1,4 mg/m2 à J1 et
J8 tous les 21 jours) chez des patients présentant
une tumeur urothéliale localement avancée ou
métastatique, prétraités par platine : un essai du
California Cancer Consortium trial (NCI/CTEP 7435)
D’après Quinn DI et al., abstr. 2704
Les données de phase I avaient montré qu’une
dose pleine d’éribuline pouvait être délivrée chez
les patients avec une clairance de la créatinine supérieure à 20 ml/mn.
c-MET, cible active dans les cancers papillaires
(pRCC). Résultats d’une étude génomique française
D’après Albiges L et al., abstr 2711
Les résultats d’études génomiques par séquençage et
par CGH réalisées sur 98 tumeurs ont montré 21 %
de mutations sur 51 pRCC de type I et des altérations
du nombre de copies pour 46 % des pRCC de type II
et 81 % de ceux de type I.
Ils confirment le rôle majeur de c-MET dans les pRCC
et l’intérêt potentiel des traitements ciblant c-MET.
Traitement de deuxième ligne : rechallenge ITK ou
évérolimus (ITK/ITK ou ITK/évérolimus)
D’après Elaidi RT et al., abstr. 2761
Cette étude a concerné 313 patients issus
de 10 centres européens, dont 241 éligibles :
118 retraités par un ITK, 123 par évérolimus. Les
résultats suggèrent un bénéfice en faveur d’une
reprise du docétaxel, avec une médiane de SSP de 7,4
(5,5-9,5) versus 5,3 mois (3,8-6,5). Par ailleurs, les
patients répondant pendant plus de 12 mois (longs
répondeurs) à une première ligne d’ITK pourraient
bénéficier d’une seconde ligne d’ITK.
La Lettre du Cancérologue • Vol. XXII - n° 11 - décembre 2013 | 459
Actualités
au 38e ESMO
Références
bibliographiques
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of docetaxel following treatment
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2. Loriot Y, Bianchini D, Ileana E
et al. Antitumour activity of abiraterone acetate against metastatic
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and enzalutamide (MDV3100). Ann
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4. Willis DL, Porten SP, Kamat AM.
Should histologic variants alter
definitive treatment of bladder
cancer? Curr Opin Urol 2013;
23(5):435-43.
P. Beuzeboc déclare avoir
des liens d’intérêts avec Astellas.
Cancers urologiques
Cette étude était stratifiée en fonction de l’utilisation ou non, antérieurement, d’un inhibiteur de
la tubuline. Pour les 48 patients jamais traités par
inhibiteur de la tubuline, le taux de réponse a été
de 35 % (IC95 : 23-51), avec une médiane de SSP de
4,1 mois (IC95 : 2,9-6,4 mois) et une médiane de SG de
10,4 mois (IC95 : 6,2-23,6). Pour les 24 patients dans
la cohorte exposée préalablement à un inhibiteur de
la tubuline, le taux de réponse a été de 33 % (17-54),
avec une médiane de SSP de 4,3 mois (IC95 : 1,5-6,7)
et une médiane de SG de 10,4 mois (IC95 : 6,2-23,6).
Traitements et pronostic des cancers de la vessie
non à cellules transitionnelles
D’après Hafeez S et al., abstr. 2712
Ces tumeurs sont rares, habituellement de mauvais
pronostic, et nécessitent des stratégies thérapeutiques plus efficaces et des essais thérapeutiques
spécifiques.
L’analyse rétrospective d’une cohorte de
1 269 patients traités entre janvier 1990 et juin
2011, le plus souvent pour une tumeur localement
avancée, a permis de sélectionner 94 patients
(46 hommes, 48 femmes) présentant une tumeur
BEAUJON
non à cellules transitionnelles (les variants des
TCC étaient exclus). L’âge moyen était de 70 ans
(22-96). Une revue centralisée a permis de confirmer
67 carcinomes épidermoïdes, 16 adénocarcinomes,
8 carcinomes neuroendocrines et 3 tumeurs sarcomatoïdes. Il y a eu 67 traitements radicaux à visée
curative (dont 54 cystectomies, 11 radiothérapies).
Au total, il y avait 11 CT néo-adjuvantes et 2 adjuvantes. Chez 27 patients, le traitement était à visée
palliative. La médiane de survie était de 11 mois, avec
un taux de survivants à 2 ans de 31,4 % et de survivants à 5 ans de 23,5 %. Les auteurs ont conclu que,
diagnostiquées à un stade plus évolué que les TCC,
ces tumeurs étaient de moins bon pronostic, quels
que soient les sous-types. Il n’a pas été retrouvé
de différence significative entre les divers variants
pathologiques. Dans les adénocarcinomes et les
carcinomes épidermoïdes, le traitement se focalise
sur le traitement local par chirurgie avec ou sans RT.
Les carcinomes à petites cellules sont traités par CT
première suivie de chirurgie. Dans les autres variants
micropapillaires, sarcomatoïdes, les recommandations sont moins claires et la cystectomie radicale
■
reste le traitement principal (4).
LIVER AND PANCREATIC TUMORS
CONFERENCE
Agenda
11e Biennale monégasque de cancérologie
29 janvier-1er février 2014 - Grimaldi Forum, Principauté de Monaco
[email protected]//+37797973555
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