L'enseignement philosophique – 63 année – Numéro 4
COMITÉ NATIONAL
25 mai 2013
Rédaction du compte rendu : Gérard SCHMITT.
Présents : Francis Aubertin (R. Nancy-Metz), Édouard Aujaleu (B.N. &
R. Montpellier), Philippe Blanc (B.N. & R. Orléans-Tours), Stéphane Clerjaud (B.N. &
R. Strasbourg), Charles Coutel (B.N. & R. Lille), Jean-Pierre Carlet (B.N. &
R. Grenoble), Henri Dilberman (B.N. & R. Poitiers), Bernard Fischer (B.N. &
R. Nancy-Metz), Nicolas Franck (B.N. & R. Paris, Créteil, Versailles), Jean-Louis
Lanher (R. Lyon), Bertrand Nouailles (B.N. & R. Clermont-Ferrand), André Pérès
(R. Clermont-Ferrand), Marie Perret (B.N. & R. Paris, Créteil, Versailles), Simon
Perrier (B.N. & R. Orléans-Tours), Gérard Schmitt (B.N. & R. Nancy-Metz).
Excusés : Éric Delassus (B.N.), Frédéric Dupin (B.N.), Augustin Giovannoni
(R. Aix-Marseille), David Lebreton (R. Orléans-Tours), Jean Lefranc (B.N.), Arnaud
Saint-Pol (R. Nantes), Patricia Verdeau (B.N. & R. Toulouse).
OUVERTURE DE LA SÉANCE. ORDRE DU JOUR
L’ordre du jour, adressé par le président par courrier électronique aux membres
du Bureau national, était le suivant :
1. Compte rendu de notre entrevue avec M. Mathias, doyen de l’Inspection
gérale et discussions en conséquence sur les questions en cours (ESPÉ,
concours, épreuves des séries technologiques, dédoublements, etc.).
2. Les Régionales: bilans et perspectives (dont : création d’une liste de discussion
associant le Bureau national et les présidents des Régionales).
3. Bilan à propos du site (charte graphique, logo, pôt et organisation de la
présentation des articles).
4. Questions diverses : projets pour l’année scolaire prochaine, dates de réunions
premier Bureau, Assemblée générale –, et toute question qui sera proposée en
début de séance.
S. Perrier demande sil y a lieu de compléter cet ordre du jour par dautres
questions diverses. J.-L. Lanher entend faire part du projet de la Régionale de Lyon de
conduire, dans le cadre d’une refondation de l’École qui prendrait véritablement en
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compte la philosophie, un travail de réflexion sur ce qui fonde anthropologiquement
l’acte d’éduquer.
S. Perrier lui suggère d’aborder ce point lorsque, dans l’ordre du jour prévu, on
en viendra au bilan et aux perspectives des Régionales.
DATE DES PROCHAINES RÉUNIONS
Il propose que l’on s’entende tout de suite sur la date de la première réunion du
Bureau national après la rentrée et celle de l’Assemblée générale. Pour la première,
on pourrait envisager le 21 ou le 28 septembre. Une préférence se dessine pour le
21 septembre. Mais avant d’arrêter une décision, il reste à savoir quand auront lieu
exactement les Journées européennes du Patrimoine et la Techno Parade, qu’il faut à
tout prix éviter, comme nous l’ont appris certains précédents cheux. S. Perrier
promet de se renseigner et propose que l’on fixe la date de réunion à la suite d’un
échange de courriers électroniques.
Quant à l’Assemblée générale, étant donné que la journée sur la laïcité organisée
par l’Association doit se tenir le 16 novembre et qu’il vaut mieux éviter de mettre
deux réunions deux samedis de suite, S. Perrier envisage de la fixer au 30 novembre.
Tout le monde est d’accord 1. En outre, on prévoit de réunir le Bureau nouvellement
élu, aussitôt après l’Assemblée générale, afin d’élire ceux qui seront chargés d’exercer
les fonctions statutaires ou particulières. On évitera ainsi d’avoir deux réunions coup
sur coup ou de tarder un peu trop comme cela a été le cas cette année à réunir le
nouveau Bureau.
I. COMPTE RENDU DE LENTREVUE AVEC LE DOYEN DE NOTRE INSPECTION
GÉNÉRALE
1. La question des dédoublements
S. Perrier donne un compte rendu de l’entrevue qui a eu lieu le 14 mai avec
M. Mathias, Doyen du groupe de philosophie de l’Inspection générale, au cours de
laquelle il était accompagné de deux vice-présidents, M. Perret et N. Franck.2
L’impression qui se dégage de cette rencontre est celle du pouvoir très limité dont
dispose l’Inspection rale en ce qui concerne des aspects importants de notre
enseignement. Cest ce qui est apparu lorsqua été abordée la question des
dédoublements: si le Doyen Mathias admet que la suppression des dédoublements est
particulièrement grave pour notre discipline et s’il est manifestement partisan de
réformes profondes, il reconnaît qu’il ne peut pas faire grand-chose, et, quand on lui
demande sil ne pourrait pas faire valoir aups du Ministre limportance de ces
dédoublements, tout particulièrement dans les séries technologiques, il répond qu’il
1. Le 16 juin, S. Perrier a adressé un courrier électronique aux membres du Bureau dans lequel il indique que
les prochaines Journées du Patrimoine ont été fixées au 13 et 14 septembre et que la Techno-Parade aura lieu
le 14 septembre. Il propose donc qu’on fixe la réunion de septembre au 21. Au sujet de l’Assemblée générale,
il explique que la date du 30 novembre pourrait poser problème à un certain nombre de collègues qui, du fait
de la fin du premier trimestre, se trouvent dans l’obligation de rendre leurs notes et il suggère en conséquence
de la reporter au 7 décembre. Les réponses adressées à ce courrier ayant été toutes favorables à cette nouvelle
disposition à l’exception d’une seule –, il est donc décidé que l’Assemblée générale aura lieu le 7 décembre,
comme cela est indiqué plus haut dans le présent numéro de notre revue.
2. On lira plus loin le compte rendu de cette rencontre, rédigé par S. Perrier, M. Perret et N. Franck. Ce
compte rendu étant désormais publié nous dispense de reprendre ici tout ce qui a été dit lors de la réunion du
Comité national et nous autorise à ne retenir que les points les plus saillants et les commentaires qui ont été
émis.
3. La Conférence des présidents d’associations de professeurs spécialistes dont il est le secrétaire général.
4. Cf. L’Enseignement philosophique, 63eannée, n° 3, mars-mai 2013, p. 91-92.
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ne lui appartient pas, en tant qu’inspecteur général d’un groupe disciplinaire, de saisir
directement le ministre et qu’il doit obligatoirement passer par le Doyen de l’ensemble
de l’Inspection générale. Il répondra de la même façon quand on lui demandera s’il ne
pourrait pas prendre la parole à l’occasion des Journées de Langres, proposant que ce
soit quelqu’un d’autre qui intervienne, un universitaire de renom par exemple.
Ph. Blanc précise qu’au début de l’année scolaire, dans le cadre de la Conférence3,
il a rencontré Jean-Yves Daniel, le doyen de lInspection nérale, et Jean-Paul
Delahaye, alors conseiller du ministre et devenu depuis le directeur de la DGESCO. Le
contact avait été sympathique si bien que la délégation de la Conférence, persuadée
d’avoir été comprise, attendait de l’entrevue des résultats… qu’elle attend toujours.
Lors de la rencontre avec le Doyen de notre Inspection générale, S. Perrier a aussi
évoqué l’initiative de la Régionale de Clermont-Ferrand qui avait adressé un courrier
aux proviseurs de lacadémie pour leur exposer les raisons de maintenir les
dédoublements et les remontrances que cette initiative a suscitées de la part de l’IPR4.
Ces remontrances, M. Mathias les approuve, considérant que la démarche de nos
collègues était du genre à agacer les chefs d’établissement. Ce n’est pas vraiment
l’impression que nous avons eue: cette démarche, reprise par d’autre Régionales, a pu
s’attirer des réponses favorables.
2. Les ESPÉ
En ce qui concerne les Écoles supérieures du professorat et de léducation,
S. Perrier observe qu’il ny a pas eu grand-chose de nouveau, si ce nest que le
ministre a confirmé que ce seront des professeurs en poste qui prendront en charge,
sur une partie de leur service, la formation des professeurs stagiaires. N. Franck juge
importante cette décision du ministre : ceux qui assureront la formation des stagiaires
dans le cadre du master devront savoir ce dont ils parlent et par conséquent rester en
contact avec les réalités de l’enseignement. Ce seront donc des professeurs qui
conserveront une partie de leur service.
H. Dilberman est à ce sujet plutôt dubitatif : il ne voit guère comment cela pourra
se faire concrètement. M. Perret n’est pas de cet avis, qui pense qu’on fera appel à des
professeurs du secondaire, comme c’était déjà pour les IUFM. La différence, ajoute
J.-P. Carlet, est que ce sont désormais des universitaires qui vont décider : on ne sait
donc pas comment on procédera pour les nominations. S. Perrier indique que, dans
l’académie d’Orléans-Tours, un accord a été conclu entre l’Université et l’Inspection
afin de régler cette question.
N. Franck rappelle que Vincent Peillon souhaitait que les inspecteurs retournent à
l’enseignement : cela peut concerner aussi ceux qui seront chargés de la formation
professionnelle des enseignants. Mais Ch. Coutel n’est pas du tout d’accord avec une
telle disposition, celle-ci comportant selon lui le risque de mettre les formateurs à la
botte de lInspection, comme cela sest dailleurs produit dans lenseignement
primaire. Il estime donc que nous devons défendre l’idée d’un corps permanent de
formateurs, composé en majorité de professeurs de lycées et de quelques
universitaires. E. Aujaleu s’étonne de ce qui vient d’être dit : comment les formateurs
pourraient être à la botte des inspecteurs si ce sont les universitaires qui décident ? Il
reste, remarque S. Perrier, que dans notre discipline la situation est différente,
l’Inspection nous ayant toujours protégés du pire.
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S. Clerjaud fait état des changements qui vont survenir dans lacadémie de
Strasbourg il y avait jusqu’ici un système assez original puisqu’on faisait appel à
une quinzaine de formateurs dont les interventions étaient rémunérés par l’université
sous forme des vacations. On attribuera désormais une décharge de service, à raison
d’une heure pour 26 heures effectuées, ce qui contraindra à ne retenir que très peu de
formateurs.
3. Les concours
Discussion sur les nouvelles épreuves du CAPES de philosophie
S. Perrier propose que l’on discute du texte de l’arrêté du 19 avril 2013 qui fixe
« les modalités d’organisation des concours du certificat d’aptitude au professorat du
second degré » 5. Ce texte, il l’a adressé la veille aux membres du Bureau par courrier
électronique, au moment même il le découvrait. L’Inspection de philosophie a été
impliquée dans sa rédaction pour ce qui concerne notre discipline ; elle sest
manifestement efforcée d’en faire valoir les exigences propres dans le cadre bien
évidemment de l’organisation commune. Après avoir préci qu’il y aura peu de
masters d’enseignement en philosophie et que la plupart seront de recherche, et
indiqué que les épreuves d’admissibili du nouveau CAPES consisteront en une
« composition de philosophie » et une « explication de texte » ayant chacune
coefficient 1, S. Perrier rend compte un peu plus longuement des épreuves
d’admission dont le coefficient sera 2 pour chacune et dans la définition desquelles on
trouve des expressions jusque-là inusitées en philosophie comme celle de « séquences
d’enseignement ». Ces épreuves font davantage problème; la seconde, notamment, ne
laisse pas de susciter des inquiétudes, puisqu’il est spécifié qu’« elle prend appui sur
un dossier proposé par le jury, comprenant un ou plusieurs documents (de nature
scientifique, didactique, pédagogique, extraits de manuels ou travaux d’élèves) ».
Cela rappelle à A. Pérès les épreuves orales qu’on destinait naguère aux futurs
instituteurs, mais, précise-t-il, la manière dont elles se déroulaient dépendait
largement des jurys. Il propose donc que nous demandions des exemples et que nous
fassions en sorte d’obtenir des garanties. Comment interpréter ce texte ? D’abord
porté à y voir une sorte de concession à des injonctions du ministère, mais notant
qu’il est bien dit que « les extraits de manuels ou travaux d’élèves » sont proposés par
le jury, J.-P. Carlet se demande s’il ne sera pas possible de passer entre les gouttes et
de maintenir les exigences qui valaient auparavant pour l’épreuve sur dossier, à
propos de laquelle d’ailleurs il avait fallu à l’époque trouver des accommodements de
façade avec certaines injonctions. Il observe cependant qu’en procédant de la sorte on
accroît l’écart entre les professeurs de philosophie et les autres: de fait, on assiste à
un isolement croissant de la philosophie tant en ce qui concerne la formation des
enseignants qu’en ce qui concerne leur recrutement.
Certes, fait remarquer Ch. Coutel, nous nous en sommes longtemps sortis en
rusant, comme cela a été le cas avec l’épreuve sur dossier. Toutefois, si certaines des
concessions que nous avons faites naguère ne prêtaient guère à conséquences ainsi
au sujet de la « connaissance du système éducatif », qu’on peut considérer comme
normale , il n’en va pas de même avec ce qui se profile derrière les nouvelles
dispositions, à savoir le recrutement bi-disciplinaire. Prenons garde à ne pas accepter
une marchandise de contrebande sous prétexte que l’essentiel semble sauvegar !
5. http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027361553 & dateTexte = &
categorieLien = id
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Ch. Coutel trouve que nous avons de quoi être inquiets, ou alors, c’est qu’il n’a rien
compris.
Nous n’avons pas les moyens de revenir, de nous-mêmes, sur la finition des
concours, lui répond S. Perrier : nous sommes de toute façon condamnés à ruser ; en
outre, il a déjà fallu faire face à de semblables exigences avec le CAPES interne.
Prendre publiquement position en rédigeant un texte
M. Perret propose que l’on rédige un texte pour prendre publiquement position.
Mais la question se pose de savoir comment présenter les choses. Faut-il commencer
par se réjouir de l’effort qui a été fait pour préserver l’essentiel ? É. Aujaleu considère
que l’arrêté est trop ambigu et qu’il serait gênant de l’approuver; il est d’accord sur ce
point que tout dépendra des jurys. Selon, N. Franck, c’est bien l’ambiguïté de l’arrêté
qui fait problème et c’est cet angle d’attaque qu’il faut adopter si l’on fait un texte.
B. Fischer est d’accord : il évoque la façon dont se passaient les épreuves pratiques du
CAPES dans les années quatre-vingt quand on faisait appel à un proviseur pour
l’« entretien administratif ». Mais le problème, comme le souligne H. Dilberman, ne
tient pas seulement à l’interprétation que les jurys pourront donner de cet arrêté,
mais aussi et peut-être surtout à celle que pourront en faire les étudiants qui
pparent le concours : certains dentre eux, sans doute un peu naïfs, pourront
prendre le texte de larrêté au pied de la lettre. É. Aujaleu tempère : il y a
heureusement les rapports des jurys de concours qui permettent de comprendre ce
qui est attendu. Ch. Coutel pense qu’avec un texte insistant sur le disciplinaire, nous
pourrions avoir une influence sur les collègues des autres disciplines au sein de la
Conférence, par exemple, et qu’il nous faut rappeler des choses simples, notamment
que le noyau disciplinaire est sa propre autodidaxie.
Il est important de réagir, car certaines évolutions sont inquiétantes. J.-P. Carlet
prend le cas de ce qu’est devenu le CAPES interne, depuis qu’il a é rétabli l’an
dernier, l’on n’est pas seulement confronté à de l’ambiguïté, mais à un véritable
changement de la nature de l’épreuve, laquelle s’est muée pour l’essentiel en une
validation des acquis de l’expérience. Il s’agit, en effet, de présenter une séquence en
« six pages, dactylographiées maximum » 6. Il y a quelque chose de très pénalisant
pour les candidats: beaucoup d’entre eux sont perdus.
Pour prolonger ce que Ch. Coutel a dit au sujet des choses simples et essentielles
qu’il importe de rappeler, Ph. Blanc annonce la tenue d’une réunion organisée en juin
par l’APMEP 7à laquelle il se rendra et qui s’attachera notamment à la question
suivante: comment faire reconnaître notre expertise ? Il pense qu’on y parlera aussi
des concours et des nouvelles épreuves de langues vivantes au bac qui ont suscité
bien des critiques et des inquiétudes.
On fera donc un texte dans lequel on soulignera les ambiguïtés de l’arrêté. Qui va
s’en charger ? demande S. Perrier. G. Schmitt pose la question de la nature de ce
texte: il croit qu’il vaut mieux produire une analyse qu’une simple motion. Ch. Coutel
est pour que lon fasse une déclaration dans laquelle on demanderait des
éclaircissements. Il s’agit principalement d’obtenir des garde-fous, déclare N. Franck,
plutôt favorable à une motion.
F. Aubertin se dit surtout sensible aux aspects positifs de l’arrêté ministériel. Il ne
faut pas perdre de vue, explique-t-il, qu’on est parti d’un texte valant pour tous les
6. Cf. http://www.education.gouv.fr/cid51253/epreuves-capes-interne-caer-capes-section-philosophie.html
7. L’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public.
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