THÈSE DE DOCTORAT Présentée par : Pacifique NDISHIMYE Discipline : Biologie Spécialité : Sciences de la vie et de la Santé Tuberculose en Roumanie : Contribution à la mise en évidence des facteurs de risque et des caractéristiques cliniques et biologiques des patients hospitalisés dans la région de Cluj-Napoca. Soutenue le 02/07/2016 Devant le Jury Composé de : Président M. YAHYAOUI Ahmed PES Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat Examinateurs M. SADAK Abderrahim M. FOUAD Seghrouchni M. SADKI Khalid M. BAKRI Youssef M. BOURKADI Jamaleddine PES Docteur PES PES PES Mme POP Carmen Monica PES Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat Laboratoire d’Immunologie Cellulaire, INH-Rabat Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat Faculté de Médecine et de Pharmacie, Université Mohammed V de Rabat Université de Médecine et Pharmacie de Cluj-Napoca Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Écrire encore au XXIème siècle sur la tuberculose démontre que nous ne sommes pas tout à fait gagnants vis-à-vis de cette maladie infectieuse. Plusieurs éléments restent d'actualité. Ndishimye P. Thèse de Doctorat II Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur PUBLICATIONS - Ndishimye, P., Seghrouchni, F., Domokos B., Soritau O., Sadak A., Homorodean D., Rajae E.A., Pop, C. M. (2015). Evaluation of Interleukin-10 levels in the plasma of patients with various stages of tuberculosis. Clujul Medical, 88(2), 164. PubMed Central: PMC4576778. - Ndishimye P., Domokos B., Stillo J., Seghrouchni F., Mrabet O., Homorodean D., Pop C. M, Sadak A. (2016). A case control study of risk factors associated with pulmonary tuberculosis in Romania: Experience at a clinical hospital of pneumology. Clujul Medical. - Pacifique Ndishimye, Cenariu Mihai, Olga Soritau, Karima Sahmoudi, Abderrahim Sadak, Carmen Monica Pop, Fouad Seghrouchni. (2016). Increased levels of CD4+ FoxP3+ Regulatory T Cells and CD4+ CD38+ HLA DR+ Activated T Cells in New Active and Relapse Pulmonary Tuberculosis. Research Journal of Immunology. Accepted for publication. - Pacifique Ndishimye, Domokos Bianca, Faiçal Hattimy, Abderrahim Sadak, Fouad Seghrouchni, Abdelmajid Soulaymani, Carmen Monica Pop. Diabetes mellitus in tuberculosis patients and its impact on clinical presentations: a district based analysis in Romania. En rédaction. - Pacifique Ndishimye, Fouad Seghrouchni, Abderrahim Sadak, Homorodean Daniela, Rajae El Aouada, Carmen Monica Pop. Clinical characteristics and outcome of tuberculosis patients whose high level of Interleukin-10 in plasma after 6 months of treatment. En rédaction. COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES - Pacifique Ndishimye, Fouad Seghrouchni, Daniela Homorodean, Abderrahim Sadak, Carmen Monica Pop. The possible association of IL-10 high level in plasma and recurrent tuberculosis. Applied Biotechnology in Africa. Kigali, Rwanda, 24-25 September 2015. - P. Ndishimye, F. Seghrouchni, D. Homorodean, A. Sadak, C. Monica Pop. Regulatory T cells and immune activation in drug-susceptible and multidrug-resistant tuberculosis. 3ème Congrès Maghrébin d’Immunologie et 6ème Journées Scientifiques de la Société Marocaine d’Immunologie. Marrakech, Morocco, 25-28 November 2014. - P. Ndishimye, D. Homorodean, A. Sadak, C. Monica Pop. Increased levels of CD4+ Foxp3 regulatory T cells and Serum IL-10 in patients with Tuberculosis. “Romanian Society of Pneumology” Conference. Arad, Romania, 29-31 May 2014. - Pacifique Ndishimye, Daniela Homorodean, Abderrahim Sadak, Carmen Monica Pop. The role of CD4+ CD25high CD127- Foxp3 Regulatory T cells in different infections. 17th Rwanda Medical Association Scientific Conference. Butare, Rwanda, 22-23 November 2013. Ndishimye P. Thèse de Doctorat III Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur RÉSUMÉ La tuberculose (TB) est une maladie infectieuse qui peut être évitable et curable, et pourtant elle représente un grand défi pour la santé publique mondiale. Une meilleure compréhension des facteurs environnementaux et biologiques qui conditionnent la transmission de l’infection, l’activation de la maladie et la résistance au traitement est cruciale pour établir des programmes efficaces de lutte contre cette maladie. En effet, en plus des facteurs socioéconomiques et culturels, le risque de développer ou réactiver la TB se fait suite à l’échappement du bacille mycobactérien au control immunitaire. Ce processus est essentiellement provoqué par la régulation de la réponse immune antituberculeuse orchestrée particulièrement par les lymphocytes T régulateurs (Tregs) et leur production en Interleukine-10 (IL-10). L’objectif principal de cette thèse est d’évaluer les paramètres socio-économiques, cliniques et biologiques pour la prédiction de l’infection par M. tuberculosis chez les patients hospitalisés dans la région de Cluj-Napoca, Roumanie. Pour répondre à cet objectif global, 3 aspects ont été déterminés : (a) Evaluer les facteurs de risque potentiels pour la TB en Roumanie ; (b) Evaluer la fréquence des lymphocytes T régulateurs CD4+ FoxP3+, l'expression des marqueurs d'activation (CD38+ et HLA-DR+) et les niveaux d'Interleukine-10 dans le plasma des patients atteints de la TB active et de rechute ; (c) Evaluer l’effet du traitement antituberculeux sur les niveaux d'IL-10 et une possible association des niveaux élevés de cette cytokine avec la TB récurrente. Pour ce faire, 305 patients recrutés au niveau du Centre de Pneumologie « Leon Daniello », ont participé aux différentes parties de l'étude. Les résultats ont montré que les facteurs associés à la TB en Roumanie étaient l'analphabétisme, le chômage, le faible revenu, le tabagisme, une mauvaise connaissance de la maladie, la présence du patient tuberculeux dans la famille, le traitement préalable de la TB et le diabète. Les résultats ont également montré que les Tregs et les marqueurs d’activation sont élevés à la fois chez les patients atteints de la TB active et de rechute par rapport aux témoins (p <0,05). Les taux d'IL-10 étaient plus élevés chez les patients par rapport aux sujets sains (p <0,05), et une corrélation a été trouvée entre le niveau élevé d'IL-10 dans le plasma des patients à la fin du traitement et le risque de développer une TB récurrente. Cette étude a confirmé l'aspect multifactoriel de la TB et a montré que la présence du nombre élevé des marqueurs d’activation, le nombre élevé de Tregs ainsi qu’un niveau élevé d’IL-10 reflète la dysrégulation du système immunitaire qui peut prédisposer les patients à différentes formes cliniques de la TB. D'autres recherches sont nécessaires pour confirmer la pertinence de l’utilisation de ces déterminants dans le suivi comme biomarqueurs cliniques de réponses aux traitements antituberculeux. Mots clés : Tuberculose, Roumanie, Facteurs de risque, Interleukine-10, Lymphocytes T régulateurs. Ndishimye P. Thèse de Doctorat IV Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur SUMMARY Tuberculosis (TB) is an infectious disease that can be preventable and curable, and yet it represents a great challenge for global public health. A better understanding of the environmental and biological factors that influence the transmission of the infection, the activation of the disease and the resistance to treatment is crucial to establish effective programs to fight against this disease. Indeed, in addition to the socio-economic and cultural factors, the risk of developing or reactivating the TB is due to the escape of the mycobacterial bacillus to control immune. This process is essentially caused by the regulation of the immune response of tuberculosis orchestrated particularly by regulatory T cells (Tregs) and their production in Interleukin-10 (IL-10). The main objective of this thesis is to evaluate the socioeconomic, clinical and biological parameters to predict Mycobacterium tuberculosis among hospitalized patients in Cluj County, Romania. To fulfil that overall objective, 3 aspects have been determined: (a) to evaluate the potential risk factors for TB in Romania; (b) to evaluate the frequency of CD4+ FoxP3+ regulatory T cells (Treg cells), the expression of activation markers (CD38+ and HLA-DR+) and the levels of Interleukin-10 (IL-10) in the plasma of patients with new active and recurrent TB; (c) to assess the effects of treatment on IL-10 levels and the possible association of IL-10 high level in plasma and recurrent TB. A total of 305 patients were enrolled in the different parts of the study. The results showed that factors associated with TB in Romania were illiteracy, unemployment, low household income, smoking, poor knowledge of TB, presence of TB patient in household, prior TB treatment and diabetes. The results also showed that Treg cells and activated CD4+ T cells are elevated both in patients with active and recurrent TB compared to controls (p<0.05). The levels of IL-10 had significant differences between the TB and control groups (p<0.05). The patients with abnormal chest X-Ray findings had higher IL-10 levels when compared to patients with normal X-Rays (p=0.03). A correlation was found between IL-10 high levels in plasma of TB patients at the end of treatment and recurrent TB rates. This study confirmed the multifactorial aspect of TB and showed that the presence of high percentage of activated CD4+ T cells, the corresponding high number of Treg cells and high level of IL-10 may reflect immune dysregulation that can predispose patients to different clinical forms of TB. Further investigations are necessary to confirm if these determinants could be used in follow-up as clinical biomarker of the success of TB therapy. Key words: Tuberculosis, Romania, Risk Factors, Interleukin 10, Regulatory T cells. Ndishimye P. Thèse de Doctorat V Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur REMERCIEMENTS Ce travail a été réalisé au niveau du laboratoire de Zoologie et de Biologie Générale de la Faculté des Sciences, Université Mohammed V de Rabat en partenariat avec l’Institut National d’Hygiène de Rabat ainsi que l’Université de Médecine et de Pharmacie de Cluj-Napoca. Je tiens à remercier en premier lieu le Prof. SADAK Abderrahim pour avoir accepté d’être promoteur de cette thèse. Bien plus qu'un directeur de thèse et encadrant, vous avez toujours été disponible et à l’écoute pour moi. Chercheur et pédagogue exemplaire, j’ai appris qu’il est possible de faire les choses bien, tout en prenant un très grand plaisir à être votre thésard. Je remercie également Dr SEGHROUCHNI Fouad de m’avoir accueilli dans son laboratoire d’Immunologie Cellulaire et d’avoir encadré ce travail. Merci pour la formation technique sur les méthodes d'immunomarquage ainsi que la cytométrie en flux. Merci aussi de m’avoir initié à la notion des Tregs avec succès. Je remercie Prof YAHYAOUI Ahmed qui nous a fait l’honneur de présider le jury de cette thèse. Un merci tout particulier à vous, Prof POP Carmen Monica, d'avoir accepté d’examiner ce travail. Merci aussi d’avoir assisté à la présentation de ce travail. Mes remerciements s’adressent également au professeur BAKRI Youssef d'avoir accepté d’examiner ce travail. Merci aussi d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Merci également au professeur SADKI Khalid d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Mes remerciements s’adressent également au professeur BOURKADI Jamaleddine d’avoir accepté de faire partie de ce jury. Au Prof. RAJAE El Aouad, mes sincères remerciements pour m’avoir permis d’intégrer votre illustre institution tout en travaillant sur le projet IMMGEN. Merci aussi pour les échanges riches et fructueux que nous avons eus. Merci au Dr RHAJAOUI Mohamed, Directeur de l’Institut National d’Hygiène. Votre collaboration permanente tout au long de ce parcours et votre gentillesse m’ont été infiniment précieuses pour parvenir à la réalisation de mes objectifs. Que ce travail soit le témoignage de ma grande reconnaissance. Je tiens également à exprimer ma reconnaissance au Prof OULAYA Mrabet pour tes précieux conseils et fructueuses discussions. Travailler avec vous a toujours été un réel plaisir ! Ndishimye P. Thèse de Doctorat VI Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Merci au Dr HICHAM Oumzil qui m'a vivement encouragé à m'inscrire à ce programme de doctorat. Un grand merci au Dr OLGA Soritau, Dr CENARIU Mihai et Dr OANA Virtic de m'avoir aidé et appris tant de choses sur la cytométrie en flux. Merci aux médecins Dr DANIELA Homorodean, Prof. Dr VICTOR Cristea, Dr Boldeanu, Dr Magdau, Dr Gloaba, Dr Fabian et Dr Man de m’avoir reçu si chaleureusement dans vos cabinets. Merci de m'avoir consacré de votre temps. Merci aux médecins résidents Dr Bianca, Dr Alexandra, Dr Violeta, Dr Viorel, Dr Cristina, Dr Mihaela et Dr Alexandru pour l’ambiance de travail très agréable qui règne dans votre équipe et pour avoir assuré la continuation des manipulations durant ma rédaction. Merci pour vos traductions, vos conseils et vos explications culturelles, géographiques, historiques et…… très pratiques. Merci aussi pour la petite balade à la campagne ! Je n’oublie pas toutes les autres personnes qui m’ont entouré au quotidien et avec qui j’ai partagé les mêmes joies et les mêmes angoisses inhérentes à la vie de thésard. Merci à Karima, Rajae, Amal et Youssef, sans oublier tous les autres membres de l’INH. Merci également au Gouvernement Rwandais, l’Académie Hassan II des Sciences, le Consortium euro-méditerranéen EUMEDNETvsTB, le Gouvernement Roumain à travers l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) ainsi que le Programme « Eugen Ionescu » de m’avoir fourni les moyens financiers pour effectuer cette thèse. Merci surtout à toute ma famille qui, de près comme de loin, me soutient, m’encourage et m’accompagne dans tous les projets que j’entreprends, même si certains détails de mes travaux vous échappent parfois. Je n’aurais jamais pu entreprendre cette thèse sans votre soutien sans faille, dans les échecs comme dans les réussites. J’espère seulement avoir été à la hauteur de vos espérances. Un merci particulier à ma future femme pour ta confiance et ton soutien permanent. J’ai tellement hâte de commencer notre vraie vie ensemble. À tous les amis qui m’ont accompagné et soutenu tout au long de ce parcours, à tous ceux qui ont cru en moi : UN GRAND MERCI. Ndishimye P. Thèse de Doctorat VII Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Je dédie ce travail à tous les patients dont les données ont été analysées dans le cadre de ce travail, et à tous les professionnels de santé qui prennent soins des patients atteints de maladies infectieuses. Ndishimye P. Thèse de Doctorat VIII Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Table des matières PUBLICATIONS ..................................................................................................................... III COMMUNICATIONS SCIENTIFIQUES .............................................................................. III RÉSUMÉ .................................................................................................................................. IV SUMMARY .............................................................................................................................. V REMERCIEMENTS ................................................................................................................ VI LISTE DES ABRÉVIATIONS .............................................................................................. XV INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ÉTUDE.................................................................. 2 Chapitre I: GÉNÉRALITÉS SUR LA TUBERCULOSE .......................................................... 3 I.1 : HISTORIQUE DE LA TUBERCULOSE ...................................................................... 4 I.2 : ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE DANS LE MONDE .............................. 5 I.3 : SITUATION DE LA TUBERCULOSE EN ROUMANIE ............................................ 7 I.3.1. Données générales sur la Roumanie ..................................................................... 7 I.3.2. Système sanitaire roumain .................................................................................... 9 I.3.3. Tuberculose en Roumanie ................................................................................... 10 I.3.4. Tuberculose au Maroc ......................................................................................... 10 I.4 : BIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE.......................................................................... 12 I.4.1. Agent causal ........................................................................................................ 12 I.4.2. Infection et maladie ............................................................................................. 14 I.4.3. Immunologie de la Tuberculose .......................................................................... 15 I.4.4. Lymphocytes T régulateurs et Interleukine-10 dans la Tuberculose .................. 22 I.4.5. Diagnostic de la Tuberculose .............................................................................. 25 I.4.6. Traitement de la Tuberculose .............................................................................. 34 I.4.7. Facteurs favorisant l’infection tuberculeuse ....................................................... 39 - Facteurs sociaux et comportementaux ................................................................. 39 - Facteurs physiologiques et génétiques ................................................................. 40 - Facteurs liés à une immunosuppression .............................................................. 40 Ndishimye P. Thèse de Doctorat IX Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Chapitre II: OBJECTIFS DE L’ÉTUDE ................................................................................ 42 II.1 : OBJECTIF GÉNÉRAL................................................................................................ 43 II.2 : OBJECTIFS SPÉCIFIQUES ....................................................................................... 43 Chapitre III: PATIENTS ET MÉTHODOLOGIES ............................................................... 44 Design de l’étude .................................................................................................................. 45 III.1 : ZONE DE COLLECTE ET SUJETS DE L’ETUDE ................................................. 45 III.1.1. Zone de collecte ................................................................................................ 45 III.1.2. Sujets de l’étude ............................................................................................... 45 III.1.3. Considérations éthiques .................................................................................... 46 III.2 : COLLECTE DE DONNEES ET MÉTHODES DE LABORATOIRE ..................... 47 III.2.1. Données socio-démographiques, antécédents familiaux et mode de vie........... 47 III.2.2. Examens cliniques et paracliniques d’entrée ........................................................ 47 III.2.3. Isolement des cellules mononucléées du sang périphérique ............................... 48 III.2.4. Immunophénotypage par cytométrie en flux ........................................................ 48 III.2.5. Mesure du titre de l’Interleukine-10 ....................................................................... 49 III.2.6. Statistiques et analyse de données .......................................................................... 49 Chapitre IV: RÉSULTATS ET DISCUSSION ...................................................................... 50 IV.1 : RÉSULTATS ............................................................................................................. 51 IV.1.1. Caractéristiques sociodémographiques et cliniques du groupe étudié .............. 51 IV.1.2. Connaissances face à la TB et opinions des patients sur la qualité des soins ... 55 IV.1.3. Facteurs associés à la Tuberculose pulmonaire .................................................... 57 IV.1.4. Lymphocytes T régulateurs et lymphocytes T activés dans la Tuberculose ..... 60 IV.1.5. IL-10 dans le plasma des patients tuberculeux ..................................................... 63 IV.1.6. Association entre le niveau d’IL-10 dans le plasma et la TB récurrente .......... 64 IV.2 : DISCUSSION ................................................................................................................ 66 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ........................................................................ 79 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ................................................................................. 81 Ndishimye P. Thèse de Doctorat X Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur ANNEXES ............................................................................................................................... 95 Annexe 1 : CLAIRANCE ÉTHIQUE .................................................................................. 95 Annexe 2: CONSENTEMENT ÉCLAIRÉ DU PATIENT .................................................. 96 Annexe 3: PROTOCOLE POUR LA SEPARATION DES PBMCs ................................... 97 Annexe 4 : QUESTIONNAIRE DE L’ETUDE ................................................................. 100 Ndishimye P. Thèse de Doctorat XI Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur LISTE DES FIGURES Figure 1: Sanatorium Prince Charles d’Auderghem, Belgique ................................................. 5 Figure 2: Epidémiologie de la tuberculose dans le Monde ........................................................ 7 Figure 3: Carte administrative de la Roumanie ......................................................................... 8 Figure 4: Evolution du nombre de cas et de l’incidence de TB au Maroc, 2000-2015 ........... 11 Figure 5: Classification des mycobactéries ............................................................................. 13 Figure 6: Mycobactéries du complexe Mtb en microscopie électronique à balayage ............. 14 Figure 7: Histoire naturelle de l’infection par Mtb. ................................................................. 16 Figure 8: Les réponses immunitaires innée et adaptative dans l'infection par Mtb ................. 18 Figure 9: Participation des Th1, Th2, Th17 et Tregs dans l'évolution de l'infection par Mtb. 23 Figure 10: Cytokines dans le contrôle et/ou développement de l'infection par Mtb................ 24 Figure 11: Interleukine-10 dans le contrôle de l’infection par Mtb ......................................... 25 Figure 12: Schéma récapitulatif de la démarche diagnostique conduisant au traitement ........ 27 Figure 13: Origine des participants .......................................................................................... 51 Figure 14: Lieu d’habitation .................................................................................................... 52 Figure 15: Vitesse de sédimentation ........................................................................................ 53 Figure 16: Signes évocateurs les plus fréquents chez les patients ........................................... 53 Figure 17: Présentation radiologique ....................................................................................... 54 Figure 18: Localisation des lésions .......................................................................................... 54 Figure 19: Types de lésions les plus fréquents ........................................................................ 55 Figure 20: Connaissances générales des patients sur la TB ..................................................... 56 Figure 21: Quatre sources les plus importantes d'information au sujet de la TB .................... 56 Figure 22: Appréciation des soins médicaux par les patients .................................................. 57 Figure 23: Expression des marqueurs d'activation. ................................................................. 61 Figure 24: Expression des lymphocytes T régulateurs ............................................................ 62 Figure 25: Lymphocytes T régulateurs et l’activation des lymphocytes T .............................. 63 Figure 26: Niveaux d’IL-10 dans le plasma des patients et sujets sains. ................................. 63 Ndishimye P. Thèse de Doctorat XII Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 27: IL-10 dans le plasma des patients tuberculeux selon la radiographie du thorax .... 64 Figure 28: IL-10 dans le plasma et traitement antituberculeux. .............................................. 64 Figure 29: IL-10 à la fin du traitement antituberculeux ........................................................... 65 Ndishimye P. XIII Thèse de Doctorat Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur LISTE DES TABLEAUX Tableau 1: Données générales sur la Roumanie ...................................................................... 10 Tableau 2: Distribution de l’âge et sexe des participants ......................................................... 51 Tableau 3: Caractéristiques générales des participants ............................................................ 52 Tableau 4: Charge bacillaire des patients. ............................................................................... 55 Tableau 5: Caractéristiques générales des participants cas-témoins ........................................ 57 Tableau 6: Analyse univariée des facteurs potentiels associés à la TB ................................... 58 Tableau 7: Analyse multivariée des facteurs potentiels associés à la TB. ............................... 59 Ndishimye P. Thèse de Doctorat XIV Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur LISTE DES ABRÉVIATIONS ADN : Acide désoxyribonucléique ANOVA: Analysis of Variance APC: Allophycocyanin ARN : Acide ribonucléique AUF : Agence Universitaire de la Francophonie BAAR : Bacilles Acido-Alcoolo-Résistants BCG : Vaccin bilié de Calmette et Guérin BK : Bacille de Koch CD : Cluster de différenciation CDC: Centers for Disease Control and Prevention CFP-10 : Culture filtrate protein-10 kDa CMH : Complexe Majeur d'Histocompatibilité DC-SIGN: Dendritic Cell-Specific Intercellular adhesion molecule-3-Grabbing Non-integrin DS-ATB : Drug Susceptible Active Tuberculosis DS-RTB : Drug Susceptible Relapse Tuberculosis ELISA : Enzyme Linked Immunosorbent Assay ESAT-6: Early Secreted Antigenic Target-6 kDa ETM: Ethambutol FITC : Fluorescein isothiocyanate FoxP3: Forkhead box P3 GM-CSF: Granulocyte Macrophage Colony-Stimulating Factor HLA-DR : Human Leukocyte Antigen - antigen D Related HS: Health Subject IDR : Intradermoréaction à la tuberculine IFN-γ : Interféron gamma IL : Interleukine IMC : Indice de Masse Corporelle INESSS : Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux INH : Isoniazide INH’: Institut National d’Hygiène ITL : Infection Tuberculeuse Latent MDR-TB : Tuberculose Multirésistante Ndishimye P. Thèse de Doctorat XV Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Mtb: Mycobacterium tuberculosis NK : Natural killer NLRs: Nucleotide-binding oligomerization domain-like receptors NRAMP1 : Natural Resistance-Associated Macrophage Protein OMS : Organisation Mondiale de la Santé OR : Odds Ratio PBMC: Peripheral blood mononuclear cell PCR : Polymerase Chain Reaction PE : Phycoerythrin PerCP: Peridinin chlorophyll PPD RT23: Purified Protein Derivative QFT-GIT: QuantiFERON TB-Gold In-Tube RFLP: Restriction fragment length polymorphism RIF: Rifampicine STM: Streptomycine TB: Tuberculose TDS: Test de sensibilité Th cell: T helper cell TLR8: Toll-Like Receptor 8 TNF-α: Tumor Necrosis Factor alpha TPM+: Tuberculose pulmonaire à microscopie positive TPM-: Tuberculose pulmonaire à microscopie négative Treg cells : Regulatory T cells VIH : Virus de l'Immunodéficience Humaine VS: Vitesse de sédimentation WHO: World Health Organization Ndishimye P. Thèse de Doctorat XVI Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur INTRODUCTION ET CONTEXTE DE L’ÉTUDE Avec 30 millions de cas dans le monde et plus de 2 millions de décès chaque année, la tuberculose (TB) est considérée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme une urgence sanitaire. Les pays en voie de développement de l’Europe de l'Est, de l’Asie et surtout de l’Afrique subsaharienne sont endémiques à cette maladie. Le contrôle efficace de la TB passe obligatoirement par des programmes nationaux de luttes qui visent à maitriser tous les facteurs de risque, et assurent une bonne prise en charge des sujets atteints. Il passe aussi par les voies de recherche dans les différents déterminants de la réponse immunitaire antituberculeuse. Grâce à l’application rigoureuse des programmes nationaux de lutte contre la tuberculose, l’incidence de cette maladie a progressivement diminué. Cependant, les cas de retraitements, en particulier les cas de rechute et de TB pulmonaire sévère avec résistance ont, par contre, augmenté ces dernières années (ECDC, 2016). Notre projet de recherche a été réalisé en Roumanie, un pays qui a une grande expérience vis-à-vis de toutes formes de tuberculose. Ce pays a été classé dernièrement dans le top des pays qualifiés de hautement prioritaires aux yeux de l’OMS. La Roumanie représente à elle seule 27% des cas de TB recensés dans toute l'Union Européenne (ECDC, 2014). Le sujet de cette thèse cible l’évaluation des paramètres socio-économiques, cliniques et biologiques pour la prédiction de l’infection par Mycobacterium tuberculosis chez les patients hospitalisés dans la région de Cluj-Napoca, Roumanie. Le projet a été initié sur la question de la régulation de la réponse immune antituberculeuse dans le cadre d’un partenariat entre le Laboratoire d’Immunologie Cellulaire de l’Institut National d’Hygiène, Rabat et l’Université Mohamed V de Rabat, Maroc. Par la suite, les investigations ont été réalisées sur une série roumaine dans le cadre d’une collaboration avec l'Université de Médecine et Pharmacie « Iuliu Hațieganu » de Cluj-Napoca, Roumanie. Le projet a été financé par le programme de bourses « Eugen Ionescu » offert par le gouvernement roumain. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 2 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Chapitre I GÉNÉRALITÉS SUR LA TUBERCULOSE Ndishimye P. Thèse de Doctorat 3 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur I.1. HISTORIQUE DE LA TUBERCULOSE L’histoire de la tuberculose (TB) remonte au berceau de l’humanité et son évolution semble avoir suivi celle de l’homme. Par l’analyse d’échantillons de tissus humains prélevés sur des momies égyptiennes datant de 3400 ans avant JC, on peut dire que la tuberculose sévissait déjà durant l’antiquité (Mathys, 2009 ; Crubézy et al., 1998). Ces conclusions sont basées à la fois sur des évidences morphologiques (déformation de la colonne vertébrale typique de la maladie de Pott, la tuberculose des os) et sur des évidences génétiques (présence d’ADN tuberculeux dans les tissus) (Crubézy et al., 1998). Les premiers documents mentionnant la tuberculose sont d’origine grecque. L’extension secondairement mondiale de la TB est liée à la migration de l’Homme à travers le bassin méditerranéen, la Mésopotamie, et l’Asie, où le bacille a pu se diversifier (Charmillon, 2015). En 460 avant JC, Hippocrates parle de la tuberculose sous le terme « phthisis », du grec « dépérissement ». Il donna des informations cliniques assez précises sur la tuberculose pulmonaire et dit de cette maladie qu’elle était très répandue et presque toujours fatale. On retrouve également des écrits de Claudius Galen, un célèbre médecin de l’Empire Romain. Il décrit la tuberculose comme une maladie incurable. Au cours du 16ème et du 17ème siècles, les descriptions médicales de la tuberculose deviennent de plus en plus fréquentes. A la fin du 18ème siècle et début du 19ème, l’Europe est en pleine expansion industrielle alors que l’endémie de tuberculose atteint son apogée. Ceci peut s’expliquer par l’accroissement de la population dans les villes en développement et par la malnutrition (mauvaises conditions physiques des travailleurs) décrits à cette époque. La tuberculose, responsable d’un décès sur cinq, est un véritable fléau, notamment en GrandeBretagne. La littérature anglo-saxonne parle de la tuberculose sous le nom « consumption » car les patients semblent être « consumés » de l’intérieur. La même progression de la maladie est observée en Amérique du Nord (Palomiño et al., 2007). Au 18ème siècle, la population perçoit la tuberculose comme une « maladie romantique ». On pensait qu’elle ne touchait que les personnes sensibles qui « brûlaient de passion ». La littérature entretient cette vision romantique de la tuberculose. L’exemple le plus connu est le roman «La Dame aux Camélias» d’Alexandre Dumas fils (1848) (Morens, 2002). Dans la deuxième moitié du 19ème siècle, on observe une fréquence plus élevée de cette infection dans les couches sociales les plus pauvres. Son image devient alors négative. A cet époque le seul, Ndishimye P. Thèse de Doctorat 4 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur soi-disant, traitement de la tuberculose se résumait aux séjours dans les sanatoriums (où on recommandait une bonne alimentation et du repos) et aux interventions chirurgicales agressives sur le poumon pour enlever les zones atteintes (Fig.1) (Mathys, 2009). Figure 1: Sanatorium Prince Charles d’Auderghem, Belgique (Mathys, 2009) En 1816, le docteur Laennec met au point le premier stéthoscope. Cet instrument permit l’auscultation thoracique des patients (Daniel, 2006). En 1865, le médecin Jean-Antoine Villemin démontre expérimentalement le caractère contagieux de la tuberculose. Il parvient à transmettre la maladie à des lapins en les inoculant avec des broyats de lésions tuberculeuses humains et bovines (Daniel, 2006). Il affirme, par conséquent, que la tuberculose est due à un microbe invisible par les techniques de l’époque. Ces déclarations furent fortement controversées et seulement approuvées après la mise en évidence du bacille tuberculeux par Robert Koch. Etant donné ces découvertes sur la contagiosité de la tuberculose et l’observation de la tendance au développement de la tuberculose dans les milieux insalubres, les premières recommandations de mesure d’hygiène firent leur apparition. On recommanda, par exemple, le lavage des mains régulier et une toilette quotidienne à l’eau et au savon (Mathys, 2009). I.2. ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE DANS LE MONDE La tuberculose reste une maladie fréquente dans le monde, constituant un véritable problème de santé publique (WHO, 2013). C’est la première cause de mortalité infectieuse due à un Ndishimye P. Thèse de Doctorat 5 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur germe unique provoquant près de 1.5 million de décès par an. Et pourtant, l'agent infectieux, le bacille de la tuberculose, est identifié depuis 1882, de même qu’un traitement efficace est disponible sur toute la planète et accessible gratuitement à tous. Les études ont montré qu’en utilisant des associations de médicaments de première intention, près de 90 % des gens qui présentent une tuberculose sensible aux médicaments peuvent être guéris en six mois (WHO, 2016). Cette situation paradoxale s'explique par la très grande fréquence de l'infection puisqu'on estime que le tiers de l'humanité est infectée par le bacille de la tuberculose, même si seul 5% des personnes vont finalement développer la maladie au cours de leur vie, parfois des années après avoir été en contact avec une personne contagieuse. Les personnes atteintes de tuberculose évolutive peuvent infecter entre 10 à 15 autres personnes avec lesquelles elles sont en contact étroit en l’espace d’une année (WHO, 2016). Les enfants de moins de 5 ans et les personnes infectées par le VIH sont des populations particulièrement vulnérables avec un risque beaucoup plus élevé (5 à 30 fois) de développer la maladie. L’Organisation Mondiale de la Santé estime qu’à peu près 2 milliards de personnes dans le monde sont infectés par le bacille tuberculeux. Chaque année, plus de 8 millions de nouveaux cas sont dépistés. Tous les pays sont touchés, mais la plupart des cas (95 % de la mortalité et de la morbidité) se produisent sur le continent africain dans son ensemble (30 %), le continent asiatique dans son ensemble (55 %), ainsi que les pays d’Europe centrale et de l’Est (y compris les pays de l’ex-URSS) (Fig.2). Cette incidence géographiquement très hétérogène s’explique par un accès aux soins plus restreint, une plus grande exposition à des conditions de vie et de travail insalubres, et dans des environnements surpeuplés, ainsi que par la malnutrition, l’infection à VIH, le diabète, le tabagisme et l’abus d’alcool et de drogues, ainsi que d’autres facteurs de risque de contracter la tuberculose qui sont très présents dans ces régions. La lutte contre la tuberculose a reçu une attention plus particulière depuis l’an 2000, surtout dans les zones où le nombre de cas résistants aux traitements antituberculeux augmente. En 2014, On a recensé environ 480 000 cas de tuberculose multirésistante dans le monde chez des patients signalés comme atteints de tuberculose pulmonaire. Plus de la moitié de ces cas se sont produits en Inde, en Chine et en Russie. On estime que près de 9,7% des cas de tuberculose multirésistante étaient des cas de tuberculose ultrarésistante (WHO, 2015). L’OMS a redéfini ses objectifs pour le futur. Les principales cibles actuelles de la lutte mondiale contre la tuberculose sont une diminution de 90% de l’incidence et de 95% des Ndishimye P. Thèse de Doctorat 6 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur décès par tuberculose entre 2015 et 2035. En ce qui concerne les pays à basse incidence, parvenir à la phase de pré-élimination (< 10 cas/million) voire d’élimination de la tuberculose (< 1 cas/million) en 2035 est souhaitable mais apparaît peu réaliste. Selon les estimations de l’OMS, pour arriver à l’élimination dans ces pays en 2035, l’incidence devrait diminuer de 20% en moyenne chaque année alors que sa régression n’a été que de 3,3% /an entre 2000 et 2012 (Fares, 2015). Figure 2: Epidémiologie de la tuberculose dans le Monde (WHO, 2014b, transformé) I.3. SITUATION DE LA TUBERCULOSE EN ROUMANIE I.3.1. Données générales sur la Roumanie La Roumanie est située dans le centre géographique de l'Europe (au sud-est de l'Europe centrale), au nord de la péninsule des Balkans, à mi-chemin entre la côte Atlantique et l'Oural, à l'intérieur et à l'extérieur des Carpates, sur le cours inférieur du Danube (1075 km) et en bordure de la Mer Noire. La superficie totale du territoire est de 238 391 km². Ses pays voisins sont : Bulgarie, Moldavie, Serbie, Ukraine et Hongrie (Fig.3). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 7 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 3: Carte administrative de la Roumanie (MAEDI, 2015) Quatre-vingt-dix pour cent de la population se dit roumaine. Les 10% restants appartiennent à des minorités ethniques, dont les principales sont : les Hongrois (7%), les Allemands (0,2%) et les Roms (2,1%). Parmi les 20 millions d’habitants, près de la moitié réside à la campagne où il est presque plus facile de vivre malgré des infrastructures plus précaires. Aujourd’hui la Roumanie est une démocratie parlementaire qui comprend un président de la République, un Premier Ministre ainsi qu’un Parlement composé de la Chambre des Députés et du Sénat. Chaque minorité ethnique (17 sont officiellement recensées) a droit automatiquement à un siège de député. Les 343 députés et 143 sénateurs représentent les 42 « judeti » de la Roumanie. La Chambre des Députés, et prochainement le Sénat, siègent dans le Palais du Parlement, l’immense palais construit par Ceausescu. La Roumanie adhère à l’Union européenne le 1er Janvier 2007 puis à l’OTAN le 29 Mars 2014. L’économie roumaine repose sur un secteur agricole en plein développement et une industrie (automobile) bénéficiant d’une main d’œuvre bon marché. La Roumanie possède Ndishimye P. Thèse de Doctorat 8 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur aussi quelques ressources naturelles : du pétrole dans la région de Ploiesti, du gaz naturel, de l’argent, du charbon, du sel et du bois de construction. Le tourisme est aussi un secteur où le développement reste le plus important. Le Nord (Maramures et Bucovine) ainsi que la côte de la Mer Noire sont les plus renommés et les plus visités. La religion majoritaire est la religion orthodoxe (85%) mais il y a aussi des catholiques romains (4%), des protestants (3%) et des gréco-catholiques (1%). L'analyse des données statistiques de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INS) de la Roumanie, à travers des enquêtes exhaustives, montre que les taux de natalité, de mortalité et de croissance démographique naturelle entre 1946 à 2012 montrent un déclin de la population et des naissances en Roumanie (INS, 2012). I.3.2. Système sanitaire roumain En Roumanie, comme dans beaucoup d’autres pays, le Ministère de la Santé et de la Famille est responsable de la politique de santé, de l’élaboration fonctionnelle et organisationnelle des bases dudit système et du développement de programmes sanitaires nationaux. Pour ce faire, le ministère est en partie décentralisé et représenté dans chacune des 42 régions du pays. En 1998, la Roumanie a adopté un système d’assurance sociale obligatoire. Le financement de ce système est basé principalement sur des contributions payées par les employés à hauteur de 6,5% de leur salaire et par les employeurs à hauteur de 7%. Par ailleurs, le fond total d’assurance comprend également des contributions de l’Etat pour les chômeurs, les retraités et d’autres citoyens, comme les vétérans et les persécutés politiques. Ce système couvre la totalité de la population. Les enfants et les retraités ont donc accès gratuitement aux soins. La Caisse Nationale d’Assurance Sociale alloue son argent aux Fonds Régionaux en prenant en compte, entre autres, la population de la région et les besoins sanitaires des habitants. La majorité des hôpitaux sont publics et sous l’administration de l’Etat. Ils sont gérés par un conseil de médecins dirigé par un directeur général nommé par le Ministère de la Santé. L’entretien des hôpitaux, les salaires du personnel hospitalier ainsi que tous les traitements sont pris en charge par la Caisse Nationale d’Assurance Sociale. La Roumanie possède un médecin praticien pour 580 personnes. Contrairement à la plupart des autres pays, ce nombre n’a pas évolué pendant les quinze dernières années et demeure en dessous des pays européens. Par ailleurs, le nombre d’infirmières est également inférieur. Néanmoins, un problème plus important est la très mauvaise répartition géographique des fournisseurs de soins. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 9 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Tableau 1: Données générales sur la Roumanie (ECDC, 2016) Population totale (2014) 19,947,311 Revenu national brut par habitant ($, 2013) 18 Espérance de vie à la naissance H/F (Années, 2013) 71/78 Quotient de mortalité infanto-juvénile (Pour 1000 naissances vivantes, 2013) Non Disponible Quotient de mortalité 15-60 ans H/F (Pour 1000, 2013) 205/81 Dépenses totales consacrées à la santé par habitant ($, 2013) 988 Dépenses totales consacrées à la santé en % du PIB ($, 2013) 5,3 I.3.3. Tuberculose en Roumanie Alors que la tuberculose enregistre un recul lent et régulier dans la région européenne de l'OMS, c'est la Roumanie qui signale le nombre le plus élevé de cas dans l'Union Européenne (quatre fois supérieure au taux moyen de l`UE) et l`un des plus bas taux de guérison : Chaque jour, 77 nouveaux cas de tuberculose (dont 57 sont frottis positif donc contagieux) ainsi que 4 décès sont enregistrés. Le traitement incorrect et, surtout, l’abandon du traitement représentent les raisons majeures pour lesquelles, chaque année, environ 1300 patients sont diagnostiqués de la tuberculose multirésistante ou ultrarésistante aux médicaments pourtant efficaces depuis des décennies. Les taux les plus élevés se situent surtout dans les districts qui connaissent le niveau socio- économique bas, un mauvais contrôle des sources d’infection et la grande densité des sources d’infection (J. Stillo, 2011). I.3.4. Tuberculose au Maroc Les données épidémiologiques récentes de 2015 montrent qu’un total de 30.636 cas de tuberculose, toutes formes confondues (28.955 nouveaux cas et 1.681 cas de rechutes), a été notifié, soit une incidence de 89 cas pour 100 000 habitants. Le nombre de décès par TB était de 656 cas. En 2015, 160 patients ont développé une TB-Multirésistante. Entre 2000 et 2015, l’incidence globale a régressé de 17% et celle de la forme pulmonaire à frottis positif a régressé de 20% (Fig. 4). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 10 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur La proportion de la forme extra-pulmonaire (TEP) était la plus élevée en 2015, avec 52% des cas (dont 3% étaient des cas de primo-infection tuberculose), contre 48% des cas de tuberculose pulmonaire. Les cas de TB confirmés bactériologiquement ont représenté 44% des cas notifiés, contre 56% des cas diagnostiqués selon des critères cliniques. La distribution selon l’âge révèle que près des 2/3 des cas étaient des adultes jeunes, d’âge compris entre 15 et 44 ans. 60% des cas enregistrés concernaient des hommes. La distribution géographique révèle que 5 régions ont totalisé, à elles seules, 58 % des cas de tuberculose notifiés, avec une incidence dépassant la moyenne nationale. Ces régions étaient représentées par le Grand Casablanca, Tanger-Tétouan, Rabat- Salé-Zemmour-Zaër, GharbChrarda-Beni-Hssen et Fès- Boulemane. La maladie s’est concentrée en milieu urbain et a affecté plus particulièrement les quartiers défavorisés des grandes villes. Figure 4: Evolution du nombre de cas et de l’incidence de TB au Maroc, 2000-2015 (Ministère de la Santé, Direction de l'Epidémiologie et de Lutte Contre les Maladies, 2015). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 11 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur I.4. BIOLOGIE DE LA TUBERCULOSE I.4.1. Agent causal La tuberculose humaine est une maladie infectieuse et son agent causal est, en général, Mycobacterium tuberculosis (Mtb), également appelé BK pour «Bacille de Koch» (Nadia et al., 1999). Selon la classification actuelle, le genre Mycobacterium appartient à la famille des Mycobacteriaceae, de l’ordre des Actinomycetales (Garrity et al., 2005). Ce genre regroupe plus de 120 espèces différentes, classées en mycobactéries atypiques (ou mycobactéries non tuberculeuses) ou en mycobactéries du complexe Mycobacterium tuberculosis (Tortoli, 2006) (Fig. 5). Les mycobactéries atypiques, si elles ne sont généralement pas pathogènes pour l’homme, peuvent être sources d’infections chez les personnes immunodéprimées. Elles se différencient du complexe Mycobacterium tuberculosis par leur moindre virulence et l’absence de transmission d’homme à homme. On parle dans ce cas d’infection opportuniste appelée aussi Mycobactériose. Une distinction particulière est cependant faite pour Mycobacterium. leprae, et Mycobacterium ulcerans, responsables respectivement de la lèpre et de l’ulcère de Buruli, puisque tout en étant pathogènes elles n’appartiennent pas au complexe Mycobacterium tuberculosis. La tuberculose chez l’homme est causée par les mycobactéries du complexe Mycobacterium tuberculosis, principalement par M. tuberculosis mais aussi par M. africanum et M. bovis. Les cas de tuberculose à M. africanum sont quasi exclusivement répertoriés en Afrique de l’ouest où ils peuvent représenter plus de la moitié des cas (Haas et al., 1997 ; De Jong et al., 2010 ; Bouke et al., 2010). M. bovis est responsable de la tuberculose bovine et peut contaminer d’autres mammifères (chèvres, moutons, chiens, chats, …) ainsi que l’homme (Reilly & Daborn, 1995 ; Domenech R, 2006 ; Ayele et al., 2004). Parmi les autres sous-espèces du complexe Mtb, M. caprae, M. microti et M. pinnipedii ont été isolés respectivement chez les caprins (Aranaz et al., 1999), les rongeurs et les mammifères marins, mais leur spécificité pour un hôte défini n’est que relative puisque des souches de ces sous-espèces ont été isolées chez certains autres mammifères, ainsi que chez l’homme. Enfin, M. canettii, est une sousespèce très rare, majoritairement isolée chez des patients originaires ou ayant séjourné en Afrique de l’Est (Cavanagh et al., 2002 ; Cousins et al., 2003 ; Lantos et al., 2003 ; Soolingen et al., 1998 ; Soolingen et al., 1997). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 12 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les bactéries du genre Mycobacterium sont immobiles, non sporulées, aérobies, en forme de bâtonnet ou légèrement incurvées (Fig.6). Elles se caractérisent par leur acido-alcoolorésistance, la composition en acides mycoliques de leur paroi cellulaire ainsi que la proportion de cytosine et guanine de leur génome. Mycobacterium tuberculosis est très sensible à certains agents physiques (chaleur, lumière solaire, rayons X ou UV). Il résiste bien au froid, à la dessiccation et peut demeurer vivant plusieurs jours dans les produits contaminés tels que les produits d’expectoration. Il est peu sensible à de nombreux agents chimiques tels que les acides et bases dilués. En revanche il est rapidement tué par l’alcool dilué. Il pousse sur milieu spécial (milieu de Lowenstein par exemple) et sa croissance est lente (Jehl, 2011; Sheff, 2003). Figure 5: Classification des mycobactéries (Millet, 2011) Ndishimye P. Thèse de Doctorat 13 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 6: Mycobactéries du complexe Mtb en microscopie électronique à balayage (Millet, 2011) I.4.2. Infection et maladie La pénétration du bacille dans l'organisme ne conduit à la maladie que dans 5-10 % des cas en moyenne. Dans 90% des cas, la multiplication des bacilles s'arrête rapidement. C'est la primoinfection simple qui se traduit par le développement de l'hypersensibilité tuberculinique et de l'immunité de surinfection. Le sujet n'est pas malade, il est simplement infecté (DCEM1, 2003). La maladie tuberculeuse est habituellement provoquée par la multiplication des bacilles de la primo-infection soit immédiatement soit après un temps de latence, les bacilles ayant survécu dans les lésions primaires (réinfection endogène). Plus rarement, elle l'est par de nouveaux bacilles inhalés d'une nouvelle source de contamination (réinfection exogène) (Nadia et al., 1999). Deux types de localisation peuvent s'observer. Les localisations pulmonaires sont les plus fréquentes (90 % des cas environ) et les plus dangereuses épidémiologiquement car ce sont elles (notamment les cavernes) qui permettent la transmission du bacille. Les localisations extra-pulmonaires sont généralement pauvres en bacilles mais invalidantes (ostéo-arthrite) ou gravissimes (méningite) (Nadia et al., 1999). Chez les sujets infectés par le VIH, l'infection par le BK mène très fréquemment à la tuberculose qui est souvent généralisée et se traduit dans près de 50 % des cas par des localisations multiples, pulmonaires et extrapulmonaires. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 14 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Aujourd’hui le VIH et la tuberculose, qui accélèrent mutuellement leur progression, forment une association meurtrière. La tuberculose est une cause majeure de mortalité chez les VIHpositifs. Elle est responsable de 13% environ des décès par SIDA dans le monde. L’OMS et ses partenaires internationaux ont formé le Groupe de travail tuberculose/VIH, qui élabore une politique mondiale pour lutter contre la tuberculose liée au VIH et conseille sur la manière dont ceux qui combattent les deux maladies peuvent lutter ensemble. I.4.3. Immunologie de la tuberculose Lors de la primo-infection par le bacille tuberculeux, les défenses immunitaires de l’hôte immunocompétent permettent de contenir l’infection et d’empêcher la maladie de se déclarer dans la majorité des cas. L’infection peut ainsi demeurer sous forme latente pendant des années et il est possible qu’une fraction des personnes exposées élimine naturellement le bacille, sans développer de réponse immunitaire adaptative (Cobat et al., 2009). Cependant, dans 5 à 10% des cas, il se produit une réactivation de l’infection, menant à une tuberculose active, et à un état contagieux. Les raisons de cette réactivation peuvent être multiples et ne sont probablement pas toutes connues (Hélène, 2011) (Fig.7). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 15 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 7: Histoire naturelle de l’infection par Mtb. L’infection par Mtb débute par l’inhalation de gouttelettes aéroportées contenant quelques bacilles. Dans les poumons, les mycobactéries sont phagocytées par les macrophages alvéolaires. La réponse pro-inflammatoire locale qui se met alors en place provoque le recrutement de cellules mononuclées des vaisseaux sanguins environnants, qui forment une structure entourant le macrophage infecté, le granulome (Hélène, 2011). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 16 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur L’infection est alors contenue, Mtb étant confiné à l’intérieur de ces structures, sans pour autant être éradiqué. Il se met en place un équilibre entre la survie de la mycobactérie et les défenses immunitaires de l’hôte, qui peut durer toute la vie de l’hôte. Lors de la réactivation de l’infection, des lésions caséeuses se forment au niveau du granulome, dans lesquelles les bactéries se répliquent activement. Quand la cavitation atteint la lumière des alvéoles, le patient est alors contagieux et les bactéries peuvent disséminer vers d’autres organes (Hélène, 2011). Dans les alvéoles pulmonaires, Mtb est principalement reconnu et phagocyté par les macrophages alvéolaires. La reconnaissance a lieu via différents récepteurs, les PRR (Pattern Recognition Receptors), tels que le récepteur au complément 3 (CR3) ou des récepteurs reconnaissant des motifs antigéniques bactériens (Jo, 2008). L’activation de ces différents récepteurs peut avoir un effet activateur sur le macrophage, provoquant la production de molécules antimicrobiennes, chimiokines et cytokines, ou au contraire un effet inhibiteur, permettant l’entrée silencieuse du bacille dans la cellule. L’entrée du bacille par le CR3 nécessite tout d’abord l’activation du complément par des protéines de surface des mycobactéries ou des protéines sécrétées, le complément activé est alors reconnu par le CR3 (Schlesinger et al., 1990). Les autres récepteurs PRR reconnaissent des motifs antigéniques bactériens, ce qui provoque l’activation d’une réponse immunitaire et la phagocytose de la bactérie (Jo, 2008). Certains de ces récepteurs sont situés à la surface membranaire des cellules, tels que les récepteurs de la famille Toll (TLR pour « Toll like receptor »), les lectines de type C (CLR pour « C-type lectine receptor »), les récepteurs à la partie constante des immunoglobulines (FcR), et les récepteurs « scavengers » (SR). Il existe également des récepteurs solubles, sécrétés dans le milieu extérieur, tels que les collectines et les pentraxines. Enfin, on retrouve des PRR intracellulaires, qui peuvent être des TLR, des CLR ou des récepteurs de la famille NOD (NOD-like receptors « NLRs » pour Nucleotidebinding Oligomerization Domain receptors) (Jo, 2008 ; Hélène, 2011). Plusieurs études ont montré que la balance (équilibre) entre l’immunité de l’hôte et les stratégies d’échappement de la bactérie détermine le contrôle de Mtb. Cependant, la réponse immunitaire innée et adaptative jouent un grand rôle dans la suppression des microorganismes (Romero-Adrian et al., 2015) (Fig.8). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 17 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur La reconnaissance par les TLR est cruciale pour l’initiation et la coordination de la réponse immunitaire innée. TLR-2, 4 et 9 sont principalement impliqués dans l’interaction avec Mtb. Parmi les CLR, on retrouve le récepteur au mannose (MR) et le récepteur DC-SIGN (pour Dendritic Cell-Specific Intercellular adhesion molecule-3-Grabbing Non-integrin). Exposure to Mtb Protection Infection Adequate response Inadequate response Innate Immune response Adaptive Immune response Defective response Active TB Reactivation of latent TB Adequate response Latent infection Figure 8: Les réponses immunitaires innée et adaptative dans l'infection par Mtb (Adapté de RomeroAdrian et al., 2015) La liaison au MR mène à la phagocytose et est associée à une réponse anti-inflammatoire, en faveur de l’infection, car l’entrée du bacille dans le macrophage par ce récepteur permet sa réplication (Schlesinger, 1993 ; Chieppa et al., 2003). DC-SIGN favorise l’entrée du bacille dans les cellules dendritiques, qui migrent alors jusqu’aux organes lymphoïdes pour la transition vers l’immunité acquise. Dans ce cas, le bacille ne se réplique pas (Tailleux et al., 2003). Les NLRs ont une activité pro-inflammatoire suite à la reconnaissance de Mtb, et l’interaction entre ces récepteurs intracellulaires et les TLR joue un rôle important dans l’équilibre de la réponse immunitaire (Kufer & Sansonetti, 2007). La paroi mycobactérienne est complexe et comprend de nombreux motifs antigéniques reconnus par les différents PRR. De ce fait, l’interaction avec les macrophages engage plusieurs types de récepteurs, aboutissant à une réponse contrastée, plus ou moins activatrice ou inhibitrice selon les récepteurs exprimés à la surface de la cellule. De plus, un même récepteur peut jouer plusieurs rôles suivant les molécules qu’il reconnait. TLR2 par exemple, Ndishimye P. Thèse de Doctorat 18 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur peut induire la production de médiateurs proinflammatoires, ou au contraire, prévenir l’activation du macrophage, lors de la liaison de l’antigène soluble ESAT-6, en empêchant la mise en place de la cascade intracellulaire qui suit habituellement la liaison d’un ligand au récepteur (Pathak et al., 2007). Ainsi l’engagement des différents récepteurs de l’immunité innée est suivi d’un équilibre entre réponses pro- et anti-inflammatoires. Cette régulation est importante pour contrôler l’ampleur de la réponse immunitaire. Elle résulte de la combinaison de mécanismes mis en place par l’hôte pour empêcher de trop graves dommages, et de stratégies de persistance mises en place par Mtb. Après la phagocytose, il se produit une induction de la production de molécules inflammatoires, recrutant de nouveaux effecteurs cellulaires. Les macrophages produisent de l’interleukine-8 (IL-8), qui recrute les neutrophiles au site de l’infection et des chimiokines qui provoquent la migration depuis les vaisseaux sanguins environnants de monocytes, qui vont se différencier en macrophages. Les lymphocytes « natural killer » (NK) présents sur le site de l’infection reconnaissent et éliminent les cellules infectées et activent les fonctions effectrices des macrophages (Russell, 2007). Dans la majorité des cas, la réponse innée à elle seule ne suffit pas à contrôler l’infection. Lorsque les cellules dendritiques ont phagocyté un élément étranger, elles migrent vers les ganglions lymphatiques locaux afin de présenter les antigènes aux lymphocytes naïfs et permettre le développement de la réponse adaptative. Les lymphocytes T reconnaissent les antigènes mycobactériens portés par des cellules présentatrices, telles que les cellules dendritiques. Les peptides antigéniques sont présentés par les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) de type I et II, tandis que les antigènes lipidiques sont présentés par les molécules de type CD1. Les lymphocytes T CD4, reconnaissant les antigènes présentés par les molécules du CMH-II que l’on retrouve au niveau des vacuoles, des phagosomes et des vésicules endocytiques, sont donc les principaux lymphocytes activés lors de l’infection par Mtb. Les lymphocytes T CD8 reconnaissent les antigènes présentés par les molécules du CMH-I, qui se forment dans le réticulum endoplasmqiue des cellules, et les lipides présentés par les molécules CD1. Les lymphocytes Tγδ peuvent reconnaitre des antigènes non protéiques sans le recours de cellules présentatrices (Kaufmann, 2001). Mtb réside dans un phagosome non mature, ayant principalement des interactions avec les vésicules de la voie endocytaire, il devrait donc être isolé des mécanismes de l’hôte destiné à la présentation d’antigènes. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 19 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Pourtant, même si les lymphocytes CD4 sont les acteurs principaux de l’immunité antituberculeuse, il existe une voie de présentation d’antigènes par les molécules du CMH-I et de type CD1. Après infection, des cellules présentatrices d’antigènes, devenant apoptotiques, relargue des vésicules, issues de la membrane plasmique, et portant des antigènes mycobactériens, lipidiques et protéiques (Schaible et al., 2003). Les lymphocytes T ainsi activés subissent alors une expansion clonale, se différencient en cellules effectrices et migrent vers le site de l’infection, guidés par des gradients de chimiokines. Les lymphocytes produisent de l’IFNγ (pour Interferon-γ), activant les propriétés bactéricides des macrophages, du TNFα ((pour Tumor Necrosis Factor alpha)) qui joue un rôle primordial dans la formation du granulome, et des perforines et granzymes qui provoquent la lyse des cellules et la destruction des bactéries intracellulaires (Cooper, 2009). Historiquement, il était considéré que les lymphocytes B ne jouaient aucun rôle dans la défense contre Mtb. Pourtant de plus en plus d’études démontrent le contraire. Les lymphocytes B pourraient avoir un effet protecteur favorisant la formation du granulome, en baissant la charge bactérienne dans les poumons de souris infectées et en améliorant leur survie, via l’action d’anticorps (Chambers et al., 2004 ; Pethe et al., 2001 ; Williams et al., 2004). Le recrutement successif de neutrophiles, lymphocytes NK, T CD4, T CD8, qui, à leur tour, vont produire des cytokines, dont le TNFα, amplifiant le recrutement cellulaire, met en place une cascade inflammatoire au site de l’infection. Cette réponse pro-inflammatoire est modulée par l’IFNγ produit, entre autres, par les lymphocytes T. Ce remodelage cellulaire marque le début de la formation du granulome. Des études sur des primates ont montré que lors des stages précoces de l’infection, lorsque le granulome se met en place, il apparait de la nécrose caséeuse, signe de l’efficacité de la réponse immunitaire (Lin et al., 2006). En effet, la caséation est due à la nécrose des macrophages infectés, détruits sous l’action des lymphocytes. Il s’agit là d’une nécrose limitée qui permet de contenir l’infection avant la formation complète du granulome, contrairement à la réactivation pendant laquelle la nécrose aboutit à la dissémination. Le granulome caséeux, qui contient donc l’infection efficacement, évolue alors, excluant les lymphocytes du centre qui se regroupent en anneau autour des macrophages. Au centre, on trouve des macrophages, infectés et non infectés, et se trouvant en différents états d’activation, entourés de cellules géantes de Langerhans (résultant de la fusion de macrophages) et de macrophages contenant des granules lipidiques dits « foamy Ndishimye P. Thèse de Doctorat 20 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur macrophages », ou macrophages spumeux. La production de TNFα et de lymphotoxine-α par les macrophages et les lymphocytes T CD4 induit le recrutement de fibroblastes, qui forment alors un manteau fibreux constitué également de collagène et de matrice extracellulaire (Roach et al., 2001). Plus le granulome mature, plus il est vascularisé et plus la limite fibreuse entre les macrophages et les lymphocytes est marquée. Au centre, Mtb est soumis à l’hypoxie et la privation en nutriments. Il entre alors dans un état de dormance avec une activité métabolique faible et un taux de croissance quasiment nul. L’infection est alors contenue (Saunders & Britton, 2007). Lorsqu’il se produit une réactivation de l’infection, due principalement à un affaiblissement de l’immunité de l’hôte, le granulome devient caséeux. Son intégrité n’est plus maintenue, la structure cellulaire rompt, libérant les macrophages nécrotiques ainsi que les bactéries, qui reprennent une activité métabolique conduisant à la reprise de la réplication et de la multiplication, permettant alors de propager l’infection (Russell, 2007). La mise en place du granulome permet donc de contenir l’infection sans induire une réponse inflammatoire dommageable pour les tissus, cependant elle représente également une niche protégée, dans laquelle Mtb peut survivre en état de dormance pendant des années, pour ensuite se réactiver, propager l’infection à d’autres individus et éventuellement infecter l’organisme entier. Au cours de l’infection tuberculeuse, de nombreuses cellules jouent un grand rôle dans la réponse immunitaire contre le Mtb. En plus, les protéines régulatrices que secrètent ces cellules forment un réseau complexe qui est à la base des modifications pathologiques au niveau des cellules et tissues. Tout cela détermine la forme active ou latente de l’infection (Romero-Adrian et al., 2015). Les CD4 représentent 5 à 10 % des cellules infiltrées au sein du granulome mais à l’inverse des autres populations, les CD4 semblent indispensables à la mise en place de la structure (Peters & Ernst, 2003). Les CD8+ sont présents, mais deux fois moins nombreux dans les granulomes induits par Mtb ; ils ne jouent pas le même rôle dans la formation de la structure. En l’absence de CD4+ il n’y a pas de formation de granulome alors que celle-ci a lieu en l’absence de CD8+. Les CD8+ semblent plus avoir un rôle protecteur à long terme (Dekmuydt, 2011). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 21 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur I.4.4. Lymphocytes T régulateurs et Interleukine-10 dans la Tuberculose Actuellement, plusieurs études essaient de montrer que les lymphocytes T régulateurs (Tregs) sont impliqués dans la physiopathologie de la tuberculose. Les Tregs induits (iTregs) se différencient des lymphocytes T naïfs en présence de TGFb et grâce à la stimulation de TcR. Ces iTregs produisent beaucoup plus d’Interleukine-10 et de TGFb (Weiner, 2001 ; Stassen et al., 2004). Ces cellules sont impliquées dans l’activité immunosuppressive et leur niveau est plus élevé dans le sang périphérique des patients tuberculeux (Vieira et al., 2004 ; RomeroAdrian et al., 2015). Guyot-Revol et al., ont montré que l’augmentation des lymphocytes CD4+ CD25high FoxP3+ diminue la réponse des lymphocytes Th1 chez les patients atteints de TB (Guyot-Revol et al., 2006). D’autres études récentes ont montré que les patients atteints de la TB extrapulmonaire ont des réponses immunitaires in vitro évoquant la réponse Th1, alors que les patients avec miliaire ou TB disséminée ont une réponse immunitaire évoquant la réponse Th2. Plusieurs éléments suggèrent que la surexpression de cytokines Th2, IL-4 et IL-10, est associée à l’infection tuberculeuse latente, la réactivation et la tuberculose avancée (Romero-Adrian et al., 2015), et que les souches plus virulentes de Mtb induisent préférentiellement l’expression des cytokines Th2, alors que les souches moins virulentes induisent des cytokines Th1, y compris l’IFN-γ et le TNF-α (Freeman et al., 2006 ; Surewicz et al., 2004 ; Sun et al., 2006) (Fig.9). Ces souches de Mtb influencent beaucoup la réponse immunitaire et l’évolution de la maladie en fonction de leur virulence. Les souches du génotype Beijing par exemple sont plus virulentes et provoquent la production de plusieurs types de cytokines. Les cytokines jouant un grand rôle dans le contrôle de l’infection par Mtb sont surtout : IL-1, IL-2, IL-12, IL-17, IL-18, IFN-ϒ, TNF-α, GM-CSF et Chémokines ; alors que celles qui sont impliquées dans le développement de l’infection sont surtout : IL-4, IL-5, IL-9, IL-10 et IL13. L’IL-6, IL-22, TGF-β et IL-27 peuvent cependant avoir un double effet. Chaque cytokine, suivant ses actions biologiques et interactions avec les éléments du système immunitaire et d'autres facteurs, a un effet significatif dans le contrôle ou l'éradication de l'infection par Mtb. La concentration de cytokines, le microenvironnement et d'autres facteurs contribuent pour modifier le outcome de l’infection (Fig.10) (Romero-Adrian et al., 2015). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 22 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Stimulation Constituted by Th1 cells, Treg cells, B cells, Macrophages Mtb and others Control of the infection Inhibition Secretion Formation of stable granuloma Less virulent Mtb strains Outcome Th2 IFN-ϒ Th1 IL-2 Treg ↑TGF-β Th17 Decreased activity Progression of the infection Th1 Virulent Mtb strains Th2 IL-4 Treg ↓TGF-β Granuloma become caseating and necrotic Reactivation of the granuloma Excessive MMP-1 secretion Th17 Increased activity Collagen degradation Tissue destruction Figure 9: Participation des cellules Th1, Th2, Th17 et Tregs dans l'évolution de l'infection par Mtb. TGF-β: Transforming growth factor-beta; IL: Interleukin; IFN-γ: Interferon-γ; Tregs: Regulatory T cells. Adaptée de Romero-Adrian et al., 2015. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 23 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur IL-1 IL-2 IL-12 IL-17 IL-18 IFN-ϒ TNF-α GM-CSF Chemokines Contrôle de l’infection IL-6 IL-22 TGF-β IL-27 IL-4 IL-5 IL-9 Progression de l’infection IL-10 IL-13 Résultat Double effet Figure 10: Cytokines dans le contrôle et/ou développement de l'infection par Mtb Adaptée de Figure 7 : Cytokines dans le Romero-Adrian contrôle et/ou développement et al., 2015. de l'infection par Mtb. TGF-β: Transforming growth factor-beta; GM-CSF: Granulocyte macrophage colonystimulating factor; IL: Interleukin; IFN-γ: Interferon-γ; TNF-α; Tumor necrosis factor α. Plusieurs études ont révélé des concentrations élevées d'IL-10 dans le sérum des patients tuberculeux par rapport aux témoins (Fig.11). L’IL-10 est une cytokine immunosuppressive produite par Th0, Th1, Th2 et lymphocytes T régulateurs. Il inhibe la maturation des cellules présentatrices d’antigène (APC, pour Antigen Presenting Cell), et inhibe l’expression des molécules HLA de classe II, et donc inhibe par conséquence l’activation des lymphocytes T par les APC. L’IL-10 inhibe donc la réponse immunitaire adaptative. Elle inhibe aussi la production de nombreuses chimiokines, ce qui diminue le recrutement des cellules inflammatoires (monocytes, macrophages, lymphocytes T) et donc une réponse inflammatoire atténuée. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 24 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur L’IL-10 a été rapporté pour moduler les réponses immunitaires innées et adaptatives, en créant potentiellement un milieu favorable à la persistance de Mtb (Mege et al., 2006). En plus, un niveau élevée d'IL-10 a été rapporté dans le plasma des patients qui avaient une tuberculose active (Vankayalapati et al., 2003). Figure 11: Interleukine-10 dans le contrôle de l’infection par Mtb Adaptée de Romero-Adrian et al., 2015. IRIS: Immune reconstitution inflammatory syndrome; IFNγ: Interferon γ; NK: Natural killer I.4.5. Diagnostic de la Tuberculose L’histoire de diagnostic de la TB commence vers les années 1882 où Robert Koch a mis en évidence le bacille tuberculeux dans les crachats et les lésions cutanées. En 1895, grâce à la découverte des rayons X, on réalise les premières radiographies pulmonaires étayant ainsi le diagnostic. Puis en 1908, Charles Mantoux développe l’intradermoréaction (IDR) à la tuberculine, dit «test de Mantoux» (Charmillon, 2015). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 25 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Actuellement, le diagnostic de la tuberculose est évoqué sur des signes généraux, des signes cliniques respiratoires ou extra-respiratoires, des examens complémentaires ou du fait d'un contexte épidémiologique particulier. Le diagnostic évoqué, des mesures d'isolement respiratoire sont prises durant la courte période diagnostique. Cette période doit conduire à éliminer le diagnostic, ou à mettre sous traitement dans la semaine les formes contagieuses et dans le mois les formes non contagieuses, en particulier extra-respiratoires (Fig. 12). Cette mise sous traitement, avant ou après confirmation du diagnostic, est précédée d'une évaluation clinique et biologique visant à faire le bilan des localisations de la maladie, à rechercher des facteurs favorisants, en particulier une immunodépression, à rechercher des contre-indications à certains traitements antituberculeux, à rechercher des éléments orientant vers une résistance, et à faire le bilan psychosocial des éventuels freins au traitement. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 26 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 12: Schéma récapitulatif de la démarche diagnostique conduisant au traitement 1. Dépistage de l’infection due à Mtb La plupart des personnes qui entrent en contact avec des mycobactéries développent une réaction immunitaire dite retardée qui repose sur la sensibilisation des lymphocytes T. Cette réaction immunitaire peut être mise en évidence par la réaction cutanée à l’injection intradermique de tuberculine, que l’on obtient à partir de cultures de Mtb, ou par la mesure in vitro de la libération de l’interféron gamma à partir des lymphocytes T stimulés (tests IFN-γ). La mise en évidence d’une sensibilisation contre les antigènes tuberculeux est une preuve indirecte qu’une infection due à Mtb s’est produite à la suite d’un contact avec un cas de tuberculose contagieuse. Ni le test tuberculinique ni les tests IFN-γ ne permettent de distinguer entre une infection tuberculeuse latente et une tuberculose. Ils ne sont donc pas Ndishimye P. Thèse de Doctorat 27 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur indiqués pour confirmer ou exclure une tuberculose dans les cas cliniquement ou radiologiquement suspects (LPS, 2007). 1.1 Test tuberculinique Le standard utilisé est la tuberculine PPD RT23 (PPD pour Purified Protein Derivative). La technique utilisée pour effectuer l’intradermo-réaction est celle de Mantoux. Le test de Mantoux se pratique en injectant, par voie intradermique, sur la face interne de l’avant-bras, 0,1 ml de solution correspondant à deux unités de tuberculine PPD RT23. Il n’y a aucune indication reconnue à pratiquer un test de Mantoux avec un autre dosage. L’injection se fait par voie strictement intracutanée avec une seringue à tuberculine, en utilisant une aiguille fine à biseau court, ouverture dirigée vers le haut. Il n’est pas nécessaire de désinfecter la peau au préalable. L’injection doit provoquer l’apparition d’une papule blanche qui disparaît spontanément en quelques minutes. L’emplacement du test ne doit pas être recouvert d’un pansement. La lecture se pratique au plut tôt à 48 heures, mais de préférence 72 heures après l’injection. Le résultat s’exprime par la dimension en millimètres du diamètre transverse (perpendiculaire à l’axe du bras) de l’induration palpable, sans tenir compte du diamètre de l’éventuel érythème. L’induration doit être nette (environ 1 mm d’épaisseur). Une induration à peine perceptible doit être interprétée comme une réaction douteuse et notée comme telle. La lecture peut se pratiquer jusqu’à sept jours après le test, en tenant compte d’une atténuation progressive de la netteté des bords de l’induration après le troisième jour. La sensibilité et la spécificité du test tuberculinique sont peu satisfaisantes. Le test tuberculinique peut apparaître faussement positif sans qu’il s’agisse d’une infection tuberculeuse. Les causes habituelles sont l’infection par des mycobactéries non tuberculeuses et le vaccin BCG (Edwards et al., 1973 ; Wang, 2002). A l’inverse, toute déficience, même transitoire, de l’état immunitaire (p.ex. à l’occasion d’une infection virale) peut négativer un test tuberculinique positif. Pour toutes ces raisons, le résultat du test doit toujours être interprété en fonction du contexte particulier du sujet testé. La désignation «positif» n’est pas une description suffisante. Le résultat doit donc comporter l’indication de la taille du diamètre transverse de l’induration. Le diamètre à partir duquel un test est considéré comme positif (donc traduisant l’existence possible d’une infection tuberculeuse) est défini en fonction du risque relatif d’infection dans le groupe de population auquel appartient le sujet testé. Il est admis qu’une induration de 5 mm peut déjà traduire Ndishimye P. Thèse de Doctorat 28 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur l’existence d’une infection tuberculeuse. Les nouvelles recommandations internationales tendent à considérer actuellement toute réaction supérieure à 5 mm comme compatible avec une infection tuberculeuse (NIHCE, 2011). Cela s’explique par le fait que la proportion de personnes vaccinées avec le BCG diminue surtout dans la population occidentale. En outre, le risque de réactivation d’une tuberculose existe déjà pour un test dont la taille dépasse 5 mm, en particulier chez les personnes dont les défenses immunitaires sont déprimées par une maladie, le virus VIH ou un traitement médicamenteux. Par ailleurs, certains individus peuvent être infectés sans présenter de réaction tuberculinique positive. Chez les personnes qui ont été en contact avec un cas de tuberculose contagieuse depuis moins de 8 semaines, le test tuberculinique peut être encore négatif (Anderson et al., 2006). 1.2 Tests sanguins (tests IFN-γ) Ces tests sont basés sur la mesure in vitro de la libération d’interféron gamma par les lymphocytes T sensibilisés envers certains peptides spécifiques du complexe Mtb mais absents chez M. bovis BCG (ESAT-6 et CFP-10) et chez la plupart des mycobactéries non tuberculeuses (Graham et al., 2002). Ils ont une sensibilité comparable à celle du test tuberculinique chez les sujets immunocompétents mais une plus grande spécificité, en particulier chez les sujets vaccinés avec le BCG (Lalvani et al., 2001 ; Richeldi, 2006). Les tests sanguins évitent le défaut majeur du test tuberculinique, soit l’existence de faux positifs dus à une vaccination préalable avec le BCG (Diel et al., 2006) et au contact avec les mycobactéries de l’environnement. Les tests sanguins sont en outre reproductibles sans effet booster et leur interprétation est objective et indépendante du lecteur. Chez les sujets immunodéprimés, les données concernant ces tests sont encore peu nombreuses. La sensibilité des tests varie en fonction de la population et du test utilisé (Ferrara et al., 2006 ; Piana et al., 2006). Les tests IFN-γ détectent la sensibilisation vis-à-vis des mycobactéries du groupe Mtb (ainsi que M. kansasii, M. szulgai et M. marinum, fort rares), mais ne réagissent pas aux antigènes de M. bovis BCG. Un certain nombre de malades peuvent présenter un test faussement négatif, en particulier en cas d’immunodéficience (virale ou médicamenteuse). Les tests IFN-γ peuvent être ininterprétables si l’échantillon ne contient pas de lymphocytes vivants ou stimulables (erreur technique ou problème de transport, lymphopénie sévère, interaction avec des traitements immunosuppresseurs) (Mahomed et al., 2006). Les tests IFNγ ont une meilleure corrélation que les tests tuberculiniques avec l’intensité de l’exposition tuberculeuse, en particulier chez les sujets vaccinés au BCG (Brock et al., 2004 ; Kang et al., 2005). Dans les études réalisées à ce jour chez les enfants exposés à la tuberculose ou atteints Ndishimye P. Thèse de Doctorat 29 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur de maladie, les tests IFN-γ ont une sensibilité parfois inférieure et parfois supérieure au test tuberculinique et un taux plus élevé de résultats ininterprétables. Chez les sujets VIH positifs, les tests peuvent être ininterprétables si le taux de CD4 est fortement abaissé (Connell et al., 2006) . Il n’existe pas de preuve formelle de l’infection tuberculeuse latente. Le risque de réactivation tuberculeuse, chez des personnes dont l’infection tuberculeuse latente a été diagnostiqué par un test tuberculinique et en tenant compte des facteurs de risque, est connu, ainsi que la diminution du risque après traitement préventif. Par contre, le risque de réactivation d’une tuberculose associé à un test sanguin positif et l’effet du traitement préventif des porteurs d’un test sanguin positif sont encore indéterminés. Selon les recommandations récentes des « Centres pour le Contrôle et la Prévention des Maladies » (CDC, pour Centers for Disease Control), les tests IFN-γ ont en pratique les mêmes indications que les tests tuberculiniques chez l’adulte. Chez l’enfant, l’utilisation de ce type de test n’est pas suffisamment documentée. Pour l’Institut National d’Excellence en Santé et en Services Sociaux (INESSS) en revanche, les tests sanguins sont à utiliser en priorité chez les sujets porteurs d’un test tuberculinique positif pour confirmer l’infection ou exclure les tests faussement positifs, en particulier chez les personnes vaccinées avec le BCG, et éviter les traitements préventifs inutiles. Plusieurs revues des connaissances actuelles et des nouvelles recommandations ont été publiées récemment. En pratique, il faut tenir compte des différences de sensibilité entre les tests commerciaux disponibles actuellement, en cas d’emploi chez les enfants et chez les personnes immunodéprimées. En raison de leur spécificité élevée, les tests sanguins sont indiqués en priorité pour exclure les tests tuberculiniques faussement positifs chez les sujets vaccinés avec le BCG. Les tests IFN-γ sont plus chers que les tests tuberculiniques et ne peuvent être effectués que dans des laboratoires disposant de l’équipement nécessaire. Ils requièrent des conditions techniques précises (prélèvement de sang veineux dans des tubes spéciaux, transport rapide au laboratoire sans exposition au froid). Les tests IFN-γ positifs traduisent de manière indirecte la présence d’une infection tuberculeuse latente ou active. Vu leur spécificité plus élevée (absence de tests faussement positifs), ils sont moins souvent positifs que les tests tuberculiniques. Chez les enfants en bas âge et les sujets immunodéprimés, leur sensibilité n’est pas documentée de manière certaine. Deux tests IFN-γ commerciaux sont actuellement enregistrés, il s’agit de : – T-SPOT.TB®-Test, depuis le 14 Juillet 2004 Ndishimye P. Thèse de Doctorat 30 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur – QuantiFERON-TB® Gold In-Tube, depuis le 2 Juin 2005 2. Diagnostic de la Tuberculose Active Le diagnostic de tuberculose active repose sur des critères bactériologiques (cas confirmés) ou sur des critères cliniques et radiologiques (cas suspects ou non confirmés). L’examen radiologique et les symptômes cliniques fournissent des indices mais ne constituent pas une preuve formelle de la tuberculose. Les symptômes et les signes de la tuberculose dépendent de la localisation et de l’extension de la maladie et diffèrent en fonction du stade évolutif. 2.1 Diagnostique biologique de la Tuberculose Active 2.1.1 Examen microscopique La preuve de la maladie tuberculeuse est apportée par la mise en évidence des mycobactéries. La mise en évidence peut être directe, par examen microscopique de matériel coloré (expectorations, matériel de ponction), et culture (méthodes traditionnelles ou rapides), ou indirecte, par la détection de la présence d’ADN ou d’ARN mycobactérien (techniques d’amplification). L’examen des expectorations colorées par la méthode de Ziehl-Neelsen ou par l’auramine constitue encore actuellement l’étape fondamentale du diagnostic de la tuberculose, à condition que le laboratoire utilise une technique contrôlée (Somoskövi et al., 2001). La découverte de bacilles acido-alcoolo-résistants (BAAR) dans un prélèvement signe pratiquement le diagnostic. Chez les malades atteints de tuberculose pulmonaire, l’examen se pratique le plus souvent à partir des expectorations. La positivité de l’examen microscopique direct indique en outre que le malade est potentiellement contagieux pour son entourage. Chez les malades suspects de tuberculose pulmonaire mais incapables de produire une expectoration ou chez lesquels l’examen direct de l’expectoration est négatif, une expectoration induite par un aérosol d’eau salée hypertonique permet d’augmenter le rendement de l’examen bactériologique. En cas d’échec de la récolte des expectorations, une bronchoscopie doit être envisagée. Plusieurs études ont montré que l’expectoration induite est probablement la méthode la plus rentable (MacWilliams et al., 2002). Le prélèvement de matériel par tubage gastrique peut être envisagé chez l’enfant en bas âge et chez l’adulte grabataire incapables de fournir une expectoration spontanée ou induite (Rizvi et al., 2000). 2.1.2 Culture Ndishimye P. Thèse de Doctorat 31 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Quel que soit le résultat de l’examen microscopique, les échantillons seront ensuite mis en culture, soit sur un milieu traditionnel à base d’œuf (p. ex. milieu de Löwenstein ou d’Ogawa) ou à base d’agar, soit en milieu liquide, soit encore dans un milieu spécifique permettant le dépistage de la croissance bactérienne par la libération d’un marqueur radioactif ou coloré. Selon la technique de culture employée, la preuve de la présence de mycobactéries viables sera apportée en deux à huit semaines. Si la culture est positive, on pourra alors procéder à la détermination du type de la mycobactérie (tuberculeuse ou non tuberculeuse). L’identification et la culture des mycobactéries doivent être obligatoirement suivies d’un test de sensibilité aux antituberculeux majeurs. Les tests de sensibilité sont habituellement effectués par des méthodes de culture mais peuvent également faire appel à des méthodes d’analyse du génome bactérien. Dans le cas des mycobactéries, on ne détermine pas la concentration minimale inhibitrice mais on classe les souches en sensibles ou résistantes en fonction de leur comportement face à une seule concentration médicamenteuse ou à des concentrations différentes. Ainsi, les concentrations sériques d’isoniazide peuvent être plus élevées que celles qui sont testées in vitro. En outre, les mycobactéries présentent souvent un faible degré de résistance naturelle. La détermination de la sensibilité est actuellement exigée dans le but de surveiller l’évolution du taux de résistances aux médicaments antituberculeux et d’adapter les recommandations de traitement à la situation épidémiologique. Il est recommandé que toute souche résistante à la rifampicine doive être poursuivie pour l’identification du type par RFLP (Restriction fragment length polymorphism). Cette mesure vise à détecter précocement une éventuelle chaîne de transmission des micro-organismes multirésistants. Les mycobactéries non tuberculeuses sont rarement pathogènes, sauf chez les individus immunodéprimés ou ceux dont les poumons sont atteints de lésions chroniques. Leur traitement dépend de la sensibilité du micro-organisme (variable d’une espèce à l’autre) et de la localisation de l’atteinte. 2.1.3 Nouvelles techniques de diagnostic microbiologique Plusieurs développements récents ont élargi les possibilités du diagnostic de la tuberculose. La détermination rapide de la présence du génome bactérien par une méthode d’amplification génétique (polymerase chain reaction = PCR et réactions apparentées) constitue un progrès récent dans le diagnostic de la tuberculose et a pris place parmi les méthodes établies (Philip Kirschner et al., 1996 ; P. Kirschner et al., 1993). Les méthodes d’amplification sont en général positives dans les cas où l’examen direct de l’expectoration est lui-même positif, et ont une sensibilité de 60 à 70% dans les cas où l’examen microscopique est négatif. Dans Ndishimye P. Thèse de Doctorat 32 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur l’ensemble, la sensibilité des méthodes d’amplification génétique est plus basse que celle de la culture. Comme pour la culture, trois échantillons d’expectorations devraient être examinés pour parvenir à exclure une tuberculose avec certitude. En raison de leur coût élevé, ces techniques ne devraient pas être utilisées de routine pour le diagnostic ou l’exclusion d’une tuberculose mais devraient être réservées aux cas fortement suspects. Dans les cas graves, où l’établissement rapide d’un diagnostic et la mise en route immédiate d’un traitement antituberculeux sont impératifs, par exemple dans un cas de méningite tuberculeuse, une technique d’amplification permet cependant de gagner du temps en révélant la présence d’antigènes mycobactériens alors que l’examen microscopique direct est encore négatif. Les techniques d’amplification permettent en outre de déterminer rapidement si les mycobactéries visibles à l’examen microscopique direct font partie du complexe tuberculeux ou s’il s’agit d’une mycobactérie non tuberculeuse, pathogène chez les sujets immunodéprimés (la plus courante étant M. avium). Cette information peut être capitale pour le choix du traitement correct chez les sujets atteints de lésions suspectes de tuberculose (Cheng et al., 2005). 2.2 Radiologie Les anomalies visibles sur le cliché thoracique sont le meilleur signe prédictif d’une tuberculose et leur extension est corrélée au résultat des examens bactériologiques des expectorations (Wilcke & Kok-Jensen, 1997). Des infiltrats unilatéraux des lobes supérieurs ou des segments apicaux du lobe inférieur, surtout s’ils comportent des cavernes, ou une image miliaire sont évocateurs d’une tuberculose. Un cliché radiologique normal s’observe rarement en cas de tuberculose confirmée, en pratique seulement dans la tuberculose primaire et chez les sujets immunodéficients. Les malades atteints de sida ont plus souvent une présentation radiologique atypique caractérisée par des adénopathies hilaires et médiastinales unilatérales et des infiltrats dans les zones moyennes et inférieures, souvent sans cavernes. La fiabilité du diagnostic radiologique de la tuberculose a été mise en doute, d’une part en raison de l’aspect non spécifique des lésions radiologiques, d’autre part en raison de la mauvaise reproductibilité de la lecture entre divers observateurs et même en cas de relecture par le même observateur. De nouvelles analyses ont cependant montré que l’interprétation du cliché thoracique était fiable et permettait la détection de la tuberculose avec un degré élevé de certitude, mais que l’aspect radiologique ne permet pas de distinguer les cas de tuberculose en activité bactériologique des cas anciens, inactifs ou déjà traités (Graham et al., 2002 ; Zellweger et al., 2006). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 33 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur 6. Traitement de la Tuberculose Les thérapeutiques historiques et classiques commencent en 1894 avec la naissance de la collapsothérapie avec réalisation de pneumothorax iatrogène, puis de pneumectomies et lobectomies thérapeutiques dès 1935 et jusque dans les années 50. En 1921 a lieu la première vaccination humaine par le bacille de Calmette et Guérin (BCG), à base de souche vivante atténuée de Mycobacterium bovis, qui prévient 80% des tuberculoses méningée et miliaire et de façon variable les formes pulmonaires (INPES, 2012). Puis sont arrivés les premiers antibiotiques antituberculeux avec, en 1948, la streptomycine. Cependant, on note l’apparition rapide de résistance nécessitant une bithérapie avec le PAS (pour Para-Aminosalicylic Acid) qui prouve son efficacité. En 1952, l’isoniazide fut introduit ; En 1956 éthionamide et prothionamide furent mis sur le marché. Après abandon pour multiples effets secondaires, le pyrazinamide fut réintroduit en 1968 (Huchon G., 1997). En 1969 la rifampicine conféra au traitement antituberculeux son profil actuel. L’éthambutol fut commercialisé en 1970. Aujourd’hui, s’il est vrai que le traitement antituberculeux pose moins de problèmes d’accessibilité et d’observance, la progression de l’infection par le VIH, la recrudescence de la pauvreté et des bacilles multirésistants sont des indicateurs nous permettant de faire une surveillance sans relâche de la tuberculose (Huchon G., 1997). Actuellement, le diagnostic précoce de la maladie active et son traitement conséquent constitue la clé de la prévention tuberculeuse car elle permet d’interrompre la chaîne de transmission. Un patient infectieux peut en général rester contagieux jusqu’à deux semaines après le début d’un traitement adéquat. La contagiosité peut cependant se prolonger en cas de tuberculose multirésistante ou de traitement inadéquat. En fonction du résultat des investigations et de sa situation sociale, le patient devrait être isolé et traité soit à l’hôpital, soit à son domicile. Lorsqu’on détecte un cas de tuberculose infectieuse, les personnes qui sont en contact étroit avec le patient doivent être investiguées (enquête d’entourage). Si des membres de la famille ou d’autres personnes proches ont été contaminés par le patient index, ou s’il s’agit d’une forme très contagieuse (caverne pulmonaire), l’enquête d’entourage doit être élargie et concerner notamment les collègues de travail ou les personnes qui ont pris soin du patient. Le dépistage de routine devrait aussi être envisagé des sujets à risque (active screening) (Jost et al., 2010). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 34 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Le traitement de la tuberculose maladie repose sur l’association d’antituberculeux pendant au moins 6 mois. L’observance rigoureuse de ce traitement est nécessaire pour assurer son efficacité. Les objectifs principaux de ce traitement sont en général de : - Guérir le malade, - Eviter qu’il ne décède d’une tuberculose évolutive ou de ses effets tardifs, - Eviter les rechutes, - Réduire la transmission de la tuberculose à d’autres personnes, - Eviter l’apparition d’une résistance acquise aux antituberculeux. Une durée insuffisante ou une prise irrégulière du traitement augmente donc les risques de rechutes et d’apparition de résistance ou de multirésistance aux antituberculeux. A titre d’exemple, en général, pour un premier épisode de tuberculose pulmonaire, le schéma de traitement habituel est de six mois et comprend 2 mois de quadrithérapie (rifampicine, isoniazide, éthambutol, pyrazinamide) puis quatre mois de bithérapie (rifampicine, isoniazide) chez l’adulte. Chez l’enfant, la première phase de 2 mois consiste seulement en une trithérapie, l’utilisation de l’éthambutol étant réservé aux cas riches en bacilles ou suspects d’être à bacilles résistants. Il est à noter que l’utilisation systématique de l’éthambutol chez l’adulte durant les 2 premiers mois de traitement est une spécificité de certains pays ; les recommandations de l’OMS pour cette période de traitement associent uniquement rifampicine, isoniazide et pyrazinamide. La nécessité d’associer ces médicaments dans le traitement de la tuberculose permet d’améliorer l’observance. Ceci a conduit au développement de spécialités associant plusieurs antituberculeux. Quatre antibiotiques antituberculeux sont employés à l’heure actuelle : la rifampicine, l’isoniazide, l’éthambutol et le pyrazinamide. Isoniazide L’isoniazide (INH) est un antituberculeux à activité bactéricide vis-à-vis du complexe tuberculosis (M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum) par inhibition de la synthèse de la paroi bactérienne. Deux mécanismes d’action ont été décrits : le premier concerne l’action de l’INH sur l’enzyme catalase-peroxydase codée par le gène katG. L’oxydation de l’INH par cet enzyme abouti à la formation d’un métabolite actif entraînant la mort cellulaire. Le deuxième mécanisme concerne l’inhibition de la synthèse de la protéine InhA codée par le gène InhA. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 35 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Cette protéine joue un rôle important dans la synthèse des acides mycoliques, composants majeurs de la paroi des mycobactéries. La seule indication de l’isoniazide est le traitement de la tuberculose : 1. Traitement curatif : traitement de la tuberculose-maladie (active) et traitement de la primoinfection symptomatique 2. Traitement prophylactique en monothérapie: primo-infection tuberculeuse asymptomatique, contage avec un sujet bacillifère, personne à risque de réactivation d’une tuberculeuse. Le spectre antibactérien de l’isoniazide est limité aux espèces M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum (complex tuberculosis). L’isoniazide est bactéricide sur ces populations extra- et intracellulaires de bacilles. Rifampicine La rifampicine est un antibiotique bactéricide dont l’action bactéricide se situe au niveau du génome bactérien par blocage transcriptionnel. La rifampicine se lie de façon covalente à la sous-unité bêta de l’ARN polymérase. Cette liaison inhibe l’initiation de la transcription de l’ADN bactérien et la formation de l’ensemble des ARN messagers, des ARN de transferts et des ARN ribosomiaux. La rifampicine a peu d’action sur l’ARN polymérase humaine. Les indications thérapeutiques de la rifampicine sont : 1. Infections à mycobactéries : tuberculose en association avec les autres antituberculeux (isoniazide, pyrazinamide, éthambutol) ; lèpre en association avec les autres antilépreux (dapsone, clofazimine). 2. Infection à staphylocoques : ·méti-R : endocardite en association avec un glycopeptide, ostéoarthrite en association avec une fluoroquinolone, méningite en association avec un glycopeptide. ·méti-S : ostéoarthrite en association avec une fluoroquinolone, méningite en association avec une fluoroquinolone. 3. Légionellose : en association avec un macrolide ou une fluoroquinolone. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 36 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur 4. Brucellose : en association avec une cycline. 5. Antibioprophylaxie des méningites à méningocoque en monothérapie. Le spectre antibactérien de la rifampicine comprend : a) les staphylocoques (S. aureus méti-R et méti-S, S. epidermidis) ; b) les streptocoques (S. pneumoniae, S. pyogenes) ; c) certains bacilles à Gram négatif (N. meningitidis, H. influenzae) ; d) les bactéries à croissance intracellulaire : mycobactéries (M. tuberculosis, M. bovis, M. africanum, M. kansaii, M. leprae), chlamydia (C. trachomatis, C. psittaci), Legionella sp et Brucella sp. La rifampicine est bactéricide sur ces populations extracellulaires (caséum, empyème, cavités pulmonaires) et intracellulaires (macrophages) de bacilles. Pyrazinamide Le pyrazinamide est un antituberculeux bactéricide sur les bacilles intracellulaires dits « quiescents » et sur les bacilles à métabolisme lent contenus dans le caséum. Pour être actif, le pyrazinamide nécessite un pH acide et la présence d’une pyrazinamidase (codée par le gène pncA) qui permet de transformer le pyrazinamide en acide pyrazinoïque, le composé actif, qui agirait en inhibant la synthèse des acides gras à chaînes courtes du BK. La seule indication du pyrazinamide est le traitement de la tuberculose : 1. Traitement curatif : traitement de la tuberculose-maladie (active) et traitement de la primoinfection symptomatique. 2. Traitement prophylactique en association avec la rifampicine : tuberculose-infection asymptomatique chez le patient VIH+ et primo-infection asymptomatique chez le patient VIH+. Le spectre antibactérien du pyrazinamide comprend M. tuberculosis et M. africanum. M. bovis présente une résistance naturelle au pyrazinamide. Le pyrazinamide est bactéricide sur les populations extra- et intracellulaires de bacilles. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 37 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Ethambutol L’éthambutol est un antituberculeux synthétique spécifiquement actif sur les mycobactéries par inhibition de la synthèse des acides mycoliques. Il est bactériostatique surtout sur les bacilles extracellulaires et agit en inhibant une arabinosyl transférase, enzyme qui synthétise l’arabinogalactane, un des constituants de la paroi des mycobactéries. La seule indication de l’éthambutol est le traitement curatif de la tuberculose active et de la primo-infection symptomatique. L’association de plusieurs antituberculeux permet en effet de réunir 3 propriétés essentielles au traitement : un effet bactéricide (INH, RIF, PZA, SM), un effet stérilisant (RIF) et la capacité de prévenir l’apparition d’une résistance. L’Organisation Mondiale de la Santé a par ailleurs défini des schémas thérapeutiques normalisés adaptés en fonction du type de tuberculose rencontré mais aussi en fonction des systèmes de santé des pays qui auront à les appliquer et de leurs moyens financiers disponibles. Ces schémas normalisés présentent l’avantage de : - Réduire le risque d’erreur de prescription et par conséquent celui de l’apparition d’une pharmacorésistance, - Faciliter l’estimation des besoins en médicaments ainsi que l’achat, la distribution et la surveillance des médicaments, - Simplifier la formation du personnel, - Réduire les coûts, - Favoriser un approvisionnement régulier en médicaments lorsque des patients se déplacent d’une région à une autre. Le spectre antibactérien de l’éthambutol comprend les mycobactéries du complexe tuberculosis (M. tuberculosis, M. africanum, M. bovis) et les mycobactéries atypiques (M. avium, M. kansasii, M. xenopi). L’éthambutol est bactériostatique et actif principalement sur les populations extracellulaires de bacilles. Deux autres médicaments antituberculeux, utilisables en traitement continu ou intermittent, sont recommandés par l'OMS dans les pays en développement : Streptomycine Ndishimye P. Thèse de Doctorat 38 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Elle possède une activité bactéricide, mais la résistance primaire à cet antibiotique est particulièrement fréquente dans les pays en développement. Les effets indésirables sont la néphrotoxicité et l'ototoxicité qui peuvent être prévenues par une surveillance de la fonction rénale et de l'audiogramme, surtout en cas de traitement prolongé. Elle est contre-indiquée dans les cas suivants : grossesse, troubles de l'audition, myasthénie, hypersensibilité à la streptomycine, insuffisance rénale sévère. Thiacétazone Son activité bactériostatique, extracellulaire, est faible mais c'est un médicament largement utilisé en Afrique de l'Est. Les effets indésirables sont dominés par les toxidermies, de la simple éruption maculopapuleuse au syndrome de Lyell possiblement mortel. Ils sont beaucoup plus fréquents chez les patients séropositifs pour le VIH. Moins fréquemment, sont observés d'autres effets indésirables : troubles digestifs, hépatoxicité, toxicité médullaire. 7. Facteurs favorisant l’infection tuberculeuse Les facteurs favorisant l’infection par Mtb sont multiples. Plusieurs ont été identifiés et peuvent être classés en trois catégories : les facteurs sociaux et comportementaux, les facteurs physiologiques et génétiques et les facteurs liés à une immunosuppression (Leblanc, 2012). - Facteurs sociaux et comportementaux La plupart des facteurs sociaux influençant l'épidémiologie de la tuberculose sont associés à la pauvreté. 95% des cas et 98% des décès dus à la tuberculose se concentrent dans des pays en développement. La qualité et la quantité du régime alimentaire, le niveau d’hygiène, l’alcoolisme et le tabagisme sont aussi des facteurs de risque favorisant le développement d’une tuberculose active (Ho Lin et al., 2007 ; Lönnroth et al., 2008 ; Rehm et al., 2009) . Les études réalisées chez le lapin montrent que les animaux vivant dans les cages les plus sales développent plus fréquemment la tuberculose. Chez l’homme, de nombreuses études montrent le lien entre nutrition et développement de la maladie comme ces études sur la vitamine D qui montrent que l’administration orale de vitamine D favorise la réaction immunitaire antituberculeuse (O. Neyrolles, 2008). Les environnements surpeuplés, tels que les prisons et les foyers sociaux, et ceux dont l’air est pollué facilitent grandement la transmission de la maladie. Enfin, dans les pays en Ndishimye P. Thèse de Doctorat 39 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur développement, la difficulté d’accès à des services médicaux de qualité complique le contrôle de la maladie (Ho Lin et al., 2007 ; WHO, 2011). - Facteurs physiologiques et génétiques Au niveau mondial, il y a deux fois plus d’hommes adultes atteints de tuberculose que de femmes. Cette disparité aurait des origines hormonales, génétiques et métaboliques (Olivier et al., 2009). L’épidémie de tuberculose est également variable en fonction de l’âge. A l’échelle mondiale, 75 % des cas sont des adultes ayant entre 15 et 59 ans (OMS, 2011). Deux populations sont particulièrement touchées : les moins de 4 ans et les 20-30 ans (Donald et al., 2010). La forte incidence de la maladie chez les jeunes enfants semble liée à l’immaturité de leur système immunitaire. Des facteurs génétiques humains semblent également être impliqués dans la sensibilité ou la résistance à la tuberculose. Par exemple, le polymorphisme des gènes NRAMP1 (Natural Resistance-Associated Macrophage Protein) ou TLR8 (TollLike Receptor 8) a été associé à une variation de la sensibilité face à la tuberculose. Enfin, le diabète insulino-dépendant favorise le développement de la tuberculose, le décès des suites de la maladie et le risque de rechute (Baker et al., 2011 ; Jeon & Murray, 2008). - Facteurs liés à une immunosuppression La co-infection avec le VIH est le facteur le plus influent de l’épidémie de tuberculose. La suppression du système immunitaire causée par le VIH augmente le risque de réactivation d’une infection tuberculeuse latente et favorise la progression rapide vers une tuberculose active (Aaron et al., 2004). D’après l’OMS, le risque de développer une tuberculose est 27 fois plus élevé chez les personnes infectées par le VIH que chez les individus séronégatifs (WHO, 2011). L’affaiblissement local ou systémique du système immunitaire causé par le cancer et par les chimiothérapies anti-cancéreuses augmente également le risque de développer une tuberculose (Kim et al., 2008). Le traitement des maladies inflammatoires chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde fait appel à l’utilisation d’inhibiteurs du TNFα, un régulateur crucial de la prolifération, de la survie, de la différenciation et de l’apoptose des cellules du système immunitaire (Baud & Karin, 2001 ; Wajant et al., 2003). Dans le cadre de la tuberculose, le TNFα permet l’activation des macrophages, le recrutement des cellules immunitaires, la formation et le maintien du granulome, structure cellulaire caractéristique de la maladie (Saunders & Britton, 2007). La prise d’antagonistes du TNFα accroit les risques de développer une tuberculose active suite à une infection récente ou ancienne (Solovic et al., 2010). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 40 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur La prise en compte de ces différents facteurs de risque est primordiale pour l’apport de traitements adaptés. Cependant, pour lutter efficacement contre la maladie, la compréhension de la physiologie et des mécanismes de virulence du bacille tuberculeux est également essentielle (Leblanc, 2012). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 41 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur « Vous savez ce que c’est que la recherche : on part sur une question et on trouve en cours de route des faits qui vous en posent une autre » Phillippe Meyer Extrait de Les Progrès du Progrès Chapitre II OBJECTIFS DE L’ÉTUDE Ndishimye P. Thèse de Doctorat 42 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur II.1. OBJECTIF GÉNÉRAL Le but principal de notre travail était d’évaluer les paramètres socio-économiques, cliniques et biologiques pour la prédiction de l’infection par Mtb chez les patients hospitalisés dans la région de Cluj-Napoca, Roumanie. II.2. OBJECTIFS SPÉCIFIQUES Les études analysant les principaux facteurs de risque sont nécessaires pour aider à mettre en place un programme efficace de lutte contre la tuberculose. Le premier objectif de ce travail était tout d’abord de décrire les aspects sociodémographiques, cliniques et biologiques observés au cours de la TB pulmonaire et d’évaluer les principaux facteurs de risque chez les patients hospitalisés pour cette maladie en Roumanie. D’autre part, les études sur la connaissance et l'attitude des patients tuberculeux au sujet de différents aspects de la TB font encore défaut dans ce pays. Le second objectif de cette étude était d'évaluer la connaissance des patients tuberculeux au sujet de cette maladie, si importante en matière de santé publique. Les résultats obtenus peuvent fournir une information valable, sur la base des connaissances et les idées erronées habituelles des patients et peuvent permettre aux décideurs de planifier les futures interventions d'éducation et les stratégies de prévention. Ensuite, une compréhension claire de la défense de l'hôte contre le Mtb est aussi impérative pour aider à contrôler l’infection tuberculeuse. Les études antérieures ont montré qu’au cours d’une infection tuberculeuse, une variété de lymphocytes et de cytokines pro et antiinflammatoires joue un rôle essentiel dans la pathogenèse de cette maladie, et que ces lymphocytes semblent être régulés par une sous population de lymphocytes T CD4+ qualifiés de lymphocytes T régulateurs ; ceux-ci sont décrits comme suppresseurs de la réponse immunitaire déclenchée par les antigènes du soi et du non-soi. L’importance des lymphocytes T régulateurs, dans le contrôle des lymphocytes T et B impliqués dans de nombreuses maladies auto-immunes ou inflammatoires, est de mieux en mieux connue. Cependant leur place dans la physiopathologie de la tuberculose reste toujours moins documentée. Les études récentes ont montré que les lymphocytes T régulateurs et les lymphocytes T activés sont élevés au cours de la tuberculose pulmonaire active. Cependant, les données sont limitées en ce qui concerne l'implication de ces cellules dans la réactivation (récurrente) de cette infection. Au cours de ce travail, nous avons étudié la fréquence des Ndishimye P. Thèse de Doctorat 43 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur sous-populations lymphocytaires T régulateurs dans le sang périphérique des patients tuberculeux nouveaux cas, ainsi que des patients ayant une TB récurrente. Au cours d’une infection tuberculeuse, nous avons également une variété de cytokines pro et anti-inflammatoires qui joue un rôle essentiel dans la pathogenèse de cette maladie. L’interleukine-10 (IL-10) est l'une des cytokines anti-inflammatoires les plus importantes signalées pour supprimer la réponse immunitaire protectrice contre la tuberculose. Le troisième but de la présente étude était d’évaluer les niveaux d’IL-10 dans le plasma des patients présentant différents stades cliniques de l’infection tuberculeuse et de voir l’effet du traitement antituberculeux sur l’IL-10 dans le plasma. Chapitre III PATIENTS ET MÉTHODOLOGIES Ndishimye P. Thèse de Doctorat 44 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Design de l’étude C’est une étude prospective qui a été réalisée entre Mars 2013 et Mars 2015 au niveau du Centre de Pneumophtisiologie « Leon Daniello » de Cluj-Napoca. Les paramètres mesurés chez les patients tuberculeux pulmonaires à microscopie positive (TPM+) ou négative (TPM-) ont été comparés à ceux des patients contrôles non tuberculeux et des sujets sains. Le dossier médical de chaque sujet de l’étude a été étudié, l’examen clinique et les examens complémentaires ont été effectués et enregistrées. Les facteurs socioéconomiques de risque ont été estimé par étude des données de l’interrogatoire. De plus, les paramètres de la réponse immune ont été estimés par mesure de la fréquence des lymphocytes T régulateurs et des lymphocytes T CD4+ activés de même que le titre de l’Interleukine-10. L’éventuelle association entre le niveau élevé d'Interleukine-10 et le risque de développer une tuberculose récurrente a été vérifié chez les patients par mesure de l'IL-10 avant (J0), pendant (J90) et après (J120) le traitement antituberculeux. Pour connaître leur issue, « rechute ou guéri », ces patients ont même été suivis par examen bactériologique deux ans après la fin de leur traitement. III.1. ZONE DE COLLECTE ET SUJETS DE L’ETUDE 1. Zone de collecte Notre travail a été mené dans les différents Centres de Diagnostic de la Tuberculose et des Maladies Respiratoires (CDTMR) de la région de Cluj. Cette région couvre une population d'environ 2.678.000 personnes, le taux de densité est de 277 habitants par km2. La population reste jeune avec un âge de moins de 30 ans (58,6%), 85 % de cette population est urbaine et les hommes constituent 49,3%. La région de Cluj dispose de onze établissements hospitaliers, dont neuf sous l'administration du Conseil départemental de Cluj et deux sous celle du Ministère de la santé. En outre, on y trouve plus d'une centaine de cabinets médicaux privés. Le Centre de Pneumophtisiologie « Leon Daniello » de Cluj-Napoca est un centre de l’Université de Médecine et de Pharmacie « Iuliu Hațieganu » spécialisé dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose et des affections du système respiratoire. 2. Sujets de l’étude Ndishimye P. Thèse de Doctorat 45 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les sujets de l’étude sont des patients adultes tuberculeux roumains consentants et volontaires, recrutés auprès des différents services cliniques des hôpitaux et des CDTMR de la région de Cluj. Le recrutement de ces patients de même que l’obtention du consentement éclairé ont été assurés par les médecins sur la base des critères d’inclusion et d’exclusion. Ont été inclus dans l’étude : Les cas : Tous les patients tuberculeux pulmonaires à microscopie positive (TPM+) ou négative (TPM-) dont l’âge est supérieur à 18 ans et qui se sont présentés auprès des différents services cliniques sur la période étudiée. Sur le nombre total de 345 patients enregistrés entre Mars 2013 et Mars 2015, seulement 305 patients, remplissant les critères d’inclusion et dont les dossiers médicaux complets, ont été considérés. Les Témoins : Tous les patients hospitalisés pour un motif d’affections du système respiratoire autre qu’une tuberculose ont été recrutés comme témoins. Une approche «1 témoin pour un cas » a été adoptée. Le groupe-contrôle : composé de sujets sains ne présentant aucun signe clinique de la tuberculose. Ont été exclus de l’étude : - Les patients atteints d’une des maladies chroniques suivantes : Insuffisance hépatocellulaire, Insuffisance rénale, Insuffisance cardiaque et Maladie néoplasique. - Sujet ayant été sous corticothérapie au cours des 3 derniers mois - Sujet ayant été sous immunosuppresseurs au cours des 6 derniers mois - Sujet ayant effectué un test IDR au cours des 6 derniers mois 3. Considérations éthiques Le protocole d’étude a été soumis au Comité d’Ethique de l’Université de Médecine et de Pharmacie « Iuliu Hațieganu » de Cluj-Napoca et a reçu avant son démarrage la clairance éthique et l’Autorisation Administrative. Ce processus atteste de la disposition à respecter les principes d’éthiques et des droits de la cible. Les principes éthiques ont été pris en compte à travers les aspects suivant : Le consentement éclairé de chaque sujet a été recueilli avant sa participation à l’étude. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 46 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Chaque participant était informé en gros des objectifs de l’étude, tant sur le plan social que scientifique. Les données ont été traitées de façon anonyme et confidentielle et elles ne peuvent être utilisées à un objectif autre que celui assigner à cette étude. III.2. COLLECTE DE DONNEES ET MÉTHODES DE LABORATOIRE Afin de réaliser les objectifs ci-haut cités, le dossier médical de chaque patient a été étudié et les données de l’interrogatoire, de l’examen clinique et des examens complémentaires ont été enregistrées. Ensuite les prélèvements du sang périphérique (15-20) ml ont été prélevés pour chaque participant. Ces prélèvements ont été effectués par les infirmiers des services hospitaliers, après désinfection de la peau au point de ponction avec une solution à base d'alcool et de povidone-iode. Les échantillons étaient acheminés vers le laboratoire dans les 2 heures qui suivent leurs collectes. Par la suite, toutes les manipulations se passaient sous une hotte à flux laminaire et dans des conditions de stérilité. La fréquence des lymphocytes T régulateurs et des lymphocytes T CD4+ activés a été étudiée par la cytométrie en flux. Le titre de l’Interleukine-10 a été mesuré par la méthode immunoenzymatique d’ELISA (pour Enzyme Linked Immunosorbent Assay). 1. Données socio-démographiques, antécédents familiaux et mode de vie La date de naissance, l’âge, le sexe, la nationalité, l’origine ethnique des patients, la situation de famille, le niveau d’éducation, le lieu de résidence, le type d’habitation, la situation professionnelle et le revenu mensuel, le recours aux soins et les connaissances liées à la tuberculose ont été relevés. Les antécédents médicaux personnels, la notion de contage tuberculeux, la vaccination du BCG, la consanguinité des parents, les comorbidités, la prise de traitements concomitants (hors antibacillaires), l’incarcération préalable, les habitudes tabagiques et autres addictions (toxiques consommés) ont été relevés. 2. Examens cliniques et paracliniques d’entrée Les dates des premiers symptômes et diagnostique, les signes cliniques évocateurs de tuberculose, l’altération de l’état général (avec asthénie, amaigrissement), la présence d’une Ndishimye P. Thèse de Doctorat 47 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur toux, d’expectorations, d’hémoptysie, de sueurs nocturnes et de fièvre ont été relevés ainsi que la présence d’une douleur thoracique ou d’une dyspnée. Le poids ainsi que son éventuelle variation par rapport au poids de base, la taille et la température ont été recueillis. Le poids et la taille ont été utilisés pour calculer l’indice de masse corporelle (IMC) du patient. Les résultats des analyses de sérologie VIH ainsi que des radiographies thoraciques effectuées à l’entrée ont été aussi recueillis. Le recueil des prélèvements (expectorations, BK-tubages, crachats post-fibroscopie) prenait en compte les examens en microscopie, les cultures et les antibiogrammes des germes identifiés. Les analyses microbiologiques à la recherche d’autres agents pathogènes que le complexe Mtb ont été effectuées grâce test d'Ag MPT64. Le test rapide Ag MPT64 est un test immunochromatographique d’identification rapide du complexe M. tuberculosis. La caractérisation biochimique, immunologique et moléculaire de Mtb a permis l’identification de plusieurs antigènes qui peuvent être utiles au développement de méthodes de diagnostic améliorées afin de discriminer le complexe M. tuberculosis et les mycobactéries autres que M. tuberculosis (bacilles MOTT). Il est connu que M. tuberculosis sécrète plus de 33 protéines différentes. L’une des protéines prédominantes, MPT64, a été détectée uniquement dans le fluide de culture de souches du complexe M. tuberculosis. 3. Isolement des cellules mononucléées du sang périphérique Après la réception des prélèvements sanguins, on passait directement à la séparation du sang total sur gradient de séparation (Ficoll) pour pouvoir récupérer les cellules mononuclées du sang périphérique à partir de l’anneau, selon le protocole du laboratoire. Ensuite les cellules isolées étaient cryopréservées dans l’azote liquide pour une utilisation ultérieure. 4. Immunophénotypage par cytométrie en flux Notre étude s’est aussi intéressée aux proportions des lymphocytes T régulateurs et lymphocytes T activés dans le sang périphérique des patients présentant différents stades de tuberculose. L’acquisition des échantillons a été faite par une cytométrie en flux BD FACSCantoTM II. L’analyse des données récoltées lors de l’acquisition se faisait grâce au logiciel Cellquest, et Ndishimye P. Thèse de Doctorat 48 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur la localisation des lymphocytes se déterminait suite au profil taille structure et se caractérisait par une petite taille et une faible granulosité. Au cours de ce travail, nous avons défini les Tregs comme des cellules exprimant le CD4+ et le Foxp3+, tandis que les lymphocytes T CD3+ CD4+ Activés ont été reconnus par l’expression de CD38+ et HLA-DR+. Les PBMC cryoconservées étaient rapidement décongelés puis incubées pendant 30 minutes dans le noir avec CD4 anti-humain PerCP (clone RPA-T4, BioLegend, San Diego, CA, USA) pour le phénotypage de surface. Ils ont été alors lavés, fixés et perméabilisés pour la coloration intracellulaire avec un anticorps Foxp3 anti-humain PE (clone 206D, BioLegend, San Diego, CA, USA) suivant les instructions du fabricant. Pour déterminer l'état d'activation des lymphocytes T CD4+, les PBMCs ont été colorés avec RPE-Cy5.5 conjugué au CD3 (clones UCHT1), APC conjugué au CD4 (clone, RPA-T4), FITC conjugué au CD38 (clones AT13 / 5) et RPE conjugué au HLA-DR (clone, YE2 / 36HLK). 5. Mesure du titre de l’Interleukine-10 Après la réception des prélèvements veineux sanguins, des échantillons de sang ont été directement centrifugés à 1000 x g pendant 15 minutes, puis le plasma a été recueilli et stocké à -20 ° C jusqu'à son utilisation. Les niveaux plasmatiques d'IL-10 ont été quantifiés en utilisant un kit d’ELIZA suivant le protocole du fabricant (R & D Systems, Inc., Minneapolis, USA.). 6. Statistiques et analyse de données L’outil EPI INFO version 7 a été utilisé pour l'analyse statistique. Les variables qualitatives sont décrites et comparées selon le test du Chi-2. Les variables quantitatives sont décrites et comparées par analyse de variance (ANOVA). Un risque de première espèce de 5 % a été choisi pour la réalisation des tests statistiques. Pour estimer les facteurs de risque de la TB, nous avons calculé les odds ratios (OR), intervalles de confiance à 95% (IC), p value et l’erreur standard. La différence était considérée significative quand p<0.005. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 49 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Chapitre IV RÉSULTATS ET DISCUSSION Ndishimye P. Thèse de Doctorat 50 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur IV.1. RÉSULTATS 1. Caractéristiques sociodémographiques, biologiques et cliniques du groupe étudié La première partie de cette étude visait à décrire les caractéristiques sociodémographiques et cliniques de la tuberculose dans la région de Cluj-Napoca. L'analyse des résultats montre que l'incidence est plus élevée chez les hommes que chez les femmes. L'âge moyen est de 46,3 (18-82) ans, 223 (73,1%) étaient des hommes et 82 (26,8%) étaient des femmes (Tableau 2). La classe d’âge la plus touchée était celle de [35-44] ans (23,2%). Tableau 2: Distribution de l’âge et sexe des participants Tranche d’âge Sexe masculin Sexe féminin Patients (N=223) (N=82) (N=305) (%) [18-24] 24 20 44 14,4 [25-34] 39 21 60 19,7 [35-44] 50 21 71 23,2 [45-54] 51 5 56 18,3 [55-64] 36 3 39 12,8 >65 23 12 35 11,4 En général, les participants étaient d'origine roumaine 79 % (avec 11% de Maghiara et 8% de Rroms), mariées 47% (avec 42,1% célibataires, 8,7% divorcés et 3,5% de veufs) et habitent dans le milieu rural 53,5% (Fig. 13 et 14). Figure 13: Origine des participants Ndishimye P. Thèse de Doctorat 51 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 14: Lieu d’habitation Quant à l’éducation, 46 % des patients sont détenteurs d’un diplôme post-secondaire, 39% ont fait l'école primaire et 15 % sont illettrés. Cependant, bien que plus de la moitié ait été à l’école, 83,3 % se trouvaient sans emploi. La fréquence des facteurs reliés à des complications de la maladie incluait le tabagisme à 55% (avec une moyenne de 18 cigarettes par jour et par patient), l'alcoolisme (53,5 %), la prise des drogues comme le marijuana (4 %) et la notion de contage tuberculeux (11% d'origine professionnelle et 9% d'origine familiale). La température au moment de l’admission à l’hôpital était en moyenne 37,6 ᴼ C. Les globules blancs, les lymphocytes et les plaquettes sanguins avaient respectivement une moyenne de 8,24, 1,78 et 387 (*103 cellules /µl). Deux cent soixante-neuf patients avaient reçu le vaccin BCG. Tableau 3: Caractéristiques générales des participants Paramètre Patients, n = 305 Age (Moyenne) 46,3 (18-82) Sexe (n, %) Masculin 223 (73,1) Féminin 82 (26,9) Température (ᴼC) 37,6 BCG 269 Globules blancs (*103 cellules /µl) 8,24 (2,4-15,9) Lymphocytes (*103 cellules/µl) 1,78 (0,05-3,1) % Lymphocytes 21,09 (6,4-41,9) Hémoglobine, g/dl 11,3 ± 1,25 Hématocrite, % 31,9 ± 4,24 Ndishimye P. Thèse de Doctorat 52 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Plaquettes sanguines, x103 cellules/µl 387 ± 62,08 Perte de poids (n) 229 La vitesse de sédimentation à la 1ère heure et à la 2ème heure était respectivement de 53,6 ± 9,91 (mm/1h) et 84,8 ± 14,3 (mm/2h). Elle était peu élevée (20-40 mm) dans 15 % des cas, modérément élevée (40-80 mm) dans 53 % des cas et très élevée (80-120 mm) dans 32 % des cas lors du diagnostic (Fig.15). Figure 15: Vitesse de sédimentation Les résultats ont montré que les signes évocateurs les plus fréquents chez les patients sont : la toux persistante (85%), les expectorations (55%), la dyspnée (47%), la fièvre (53%), l'hémoptysie (18%), l’altération de l’état général (80%), l'amaigrissement (75%) et une moyenne de perte de 9 kg par patient (Fig.16). Figure 16: Signes évocateurs les plus fréquents chez les patients Ndishimye P. Thèse de Doctorat 53 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Tous nos malades ont bénéficié d’une radiographie standard, faite par un radiologue, afin de relever les lésions parenchymateuses et leur topographie, l’atteinte bronchique, médiastinale, pleurale et pariétale, tout en différenciant les lésions actives, les séquelles et les complications évolutives (Fig.17). A. B. C. Figure 17: Présentation radiologique A : Lésions infiltratives bilatérales, diffuses excavées aux sommets et petit épanchement bilatéral. B : Infiltrats lobaires supérieurs droits excavés associés à un infiltrat basal gauche surmonté d’une volumineuse caverne. C : Pneumothorax droit et infiltrat réticulo-nodulaire excavé des 2/3 supérieur du champ pulmonaire gauche. L’analyse de ces résultats radiologiques ont montré que les lésions siègent surtout au niveau du lobe supérieur droit dans 62% des cas, contre 48% au niveau du lobe supérieur gauche, 18% pour le lobe moyen, 17% pour le lobe inférieur gauche et 6% pour le lobe inférieur droit (Fig.18). Figure 18: Localisation des lésions Ndishimye P. Thèse de Doctorat 54 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les mêmes examens montrent que les types de lésions les plus fréquents sont les infiltrations que l'on trouve dans 43% des cas, les nodules dans 27%, les cavités dans 26% ainsi que les épanchements pleuraux dans 8% des cas (Fig. 19). Figure 19: Types de lésions les plus fréquents Les résultats bactériologiques montrent que 17% des cas présentent les souches de Mtb résistantes aux antibacillaires (avec 5% de TB mono-résistante, 2% de TB multi-résistante et 10% de TB ultra-résistante). Pour la sensibilité, on a constaté que 17% des cas sont sensibles à la première ligne thérapeutique, tandis que 39% sont sensibles à la deuxième ligne. Le test d'Ag MPT64 a montré que tous les patients présentaient le Mtb. Plus de 20% des patients avaient plus de 10 bacilles par champ microscopique (Tableau 4). Tableau 4: Charge bacillaire des patients. Charge bacillaire Effectif Pourcentage + (10 - 99 / 100 champ) 113 37% ++ (1 - 10 / champ) 128 42% +++ (>10 / champ) 64 21% 2. Connaissances face à la tuberculose et opinions des patients sur la qualité des soins Parmi les 305 patients enquêtés, 32 % ont répondu n’avoir aucune idée sur la tuberculose, 41% connaissent juste les modes de transmission tandis que seulement 27% connaissent les symptômes de la TB. Soixante-huit pour cent des enquêtés avaient entendu parler de la TB et savaient qu’elle est une maladie contagieuse. La toux, l’hémoptysie, la dyspnée, l’amaigrissement et la fièvre Ndishimye P. Thèse de Doctorat 55 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur étaient les principaux symptômes cités respectivement par 86 %, 31 %, 28 %, 15 % et 3 % des patients. 54 % des enquêtés savaient que le diagnostic nécessite l’examen des expectorations et 51 % savaient que le traitement de la TB est la prise des médicaments antituberculeux (Fig.20). Figure 20: Connaissances générales des patients sur la TB La plupart des patients ont répondu avoir obtenu certaines informations au sujet de la TB après avoir contracté la maladie. Les quatre sources les plus importantes d'information, au sujet de la TB, citées par les patients sont les travailleurs de la santé (65 %), les médias (46,4 %), les anciens patients TB (36,5 %) et les amis/relations (15%) (Fig.21). Parmi les médias, la radio représente la source d'information la plus importante et elle est suivie par la télévision : toutes les deux ont été mentionnées par près de la moitié des répondeurs. Les journaux comportant des renseignements sur la TB sont en queue de liste en tant que source d'information. Plus de la moitié des patients ont signalé plus d'une source d'information. Figure 21: Quatre sources les plus importantes d'information au sujet de la TB Ndishimye P. Thèse de Doctorat 56 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Nos résultats montrent aussi que soixante-six pourcent des patients étaient globalement satisfaits ou très satisfaits des soins médicaux qui leur sont offerts (Fig.22). La satisfaction maximale était surtout envers les compétences techniques et relationnelles du personnel (90%) et leur disponibilité (87%). La principale raison d’insatisfaction était l’accessibilité à l’hôpital (45%) et le prix élevé des examens (21%). Figure 22: Appréciation des soins médicaux par les patients 3. Facteurs associés à la tuberculose pulmonaire chez les patients hospitalisés dans la Région de Cluj-Napoca : Une étude cas-témoins Après avoir analysé les différentes caractéristiques des patients tuberculeux, nous avons mené une étude de type cas-témoins sur les facteurs de risque potentiels de la TB dans la région étudiée. Cent cinquante patients tuberculeux, dont le diagnostic a été retenu par des éléments de certitude, ont représenté des cas. 150 autres patients hospitalisés durant la même période, non tuberculeux et de même âge, ont été aussi recrutés et classés témoins. Les caractéristiques générales de ces participants sont regroupées dans le tableau suivant (Tableau 5). Tableau 5: Caractéristiques générales des participants cas-témoins Paramètre Cas de TB, n = 150 Témoins, n = 150 Age (Moyenne, SD) 42,9 (7,8) 42,5 (9,3) Masculin 115 (76,6) 115 (76,6) Féminin 35 (23,3) 35 (23,3) 121 47 Sexe (n, %) Toux persistante (n) Ndishimye P. Thèse de Doctorat 57 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur L’association entre les facteurs de risque étudiés et l'infection par Mtb a été tout d’abord évaluée par l’analyse univariée (Tableau 6). Tableau 6: Analyse univariée des facteurs potentiels associés à la TB et ratios de risque Facteur de risque Etat civil Célibataire Marié Autre (Veuf, Divorcé) Education (Scolarité) Aucune 1-5 ans >5 ans Revenu mensuel ≥ 800 lei/mois < 800 lei/mois Profession Salarié Sans emploi Résidence Grande ville / urbain Petite ville / rural Personnes par chambre 1-2 >2 Tabagisme Jamais Passée/Présent Nombre de cigarettes < 1 paquet/jour > 1 paquet/jour Alcool Jamais Passée/Présent Quantité d’alcool Moins d’une fois par semaine Plusieurs fois par semaine Consommation de drogues Non Oui Diabète Oui Non Vaccin par BCG Non Ndishimye P. Cas de TB n (%) (N=150) Témoins n (%) (N=150) OR (95% IC) Valeur de p 67 (44.6) 63 (42) 20 (13.3) 62 (41.3) 62 (41.3) 26 (17.3) 1.17 (0.86-1.60) 0.83 (0.57-1.21) 0.324 25 (16.6) 58 (38.6) 67 (44.6) 11 (7.3) 62 (41.3) 77 (51.3) 1.43 (1.08-1.91) 0.59 (0.35-0.99) - 0.026 60 (40) 90 (60) 110 (73.3) 40 (26.6) 1.96 (1.55-2.47) 0.001 29 (19.3) 121 (80.6) 50 (33.3) 100 (66.6) 1.49 (1.09-2.04) 0.006 73 (48.6) 77 (51.3) 82 (54.6) 68 (45.3) 1.27 (0.80-2.00) 0.298 125 (83.3) 25 (16.6) 20 (13.3) 130 (86.6) 1.30 (0.68-2.45) 0.419 53 (35.3) 97 (64.6) 105 (70) 45 (30) 0.78 (0.48-1.27) 0.325 46 (30.6) 51 (34) 69 (46) 36 (24) 1.46 (1.10-1.94) 0.009 66 (44) 84 (56) 59 (39.3) 91 (60.6) 0.82 (0.52-1.30) 0.412 30 (20) 54 (36) 43 (28.6) 48 (32) 1.61 (0.87-2.95) 0.122 143 (95.3) 7 (4.6) 140 (93.3) 10 (6.6) 0.81 (0.45-1.4) 0.45 21 (14) 129 (86) 7 (4.6) 143 (95.3) 1.58 (1.23-2.02) - 0.005 9 (6) 12 (8) 0.84 (0.3-1.79) 0.49 Thèse de Doctorat 58 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Oui 141(94) Connaissance de la TB Limitée 56 (37.3) Suffisante 94 (62.6) Autre patient avec TB dans la famille Oui 16 (10.6) Non 134 (89.3) Traitement préalable de la TB Oui 25 (16.6) Non 125 (83.3) Satisfaction des services de santé Oui 137 (91.3) Non 13 (8.6) OR = odds ratio; CI = confidence interval. * P ≤ 0.05 (significance level). Fisher’s exact test. 138 (92) - 22 (14.6) 128 (85.3) 1.69 (1.37-2.08) - 0.001 4 (2.6) 146 (97.3) 1.67 (1.30-2.14) - 0.005 0 150 (100) - - 129 (86) 21 (14) 0.58 (0.28-1.21) 0.145 En utilisant une régression multivariée, les facteurs associés à la TB comprenaient : l’analphabétisme (OR = 2.42, 95% CI 1.09-5.37), le chômage (OR = 2.08, 95% CI 1.23-3.53), faible revenu familial (OR=4.12, 95% CI 2.53-6.71), tabagisme (plus de 20 cigarettes par jour) (OR = 2.12, 95% CI 1.20-3.74), une mauvaise connaissance de la TB (OR = 3.46, 95% CI 1.97-6.07), les antécédents de contact dans la famille (OR = 4.35, 95% CI 1.42-13.36), traitement préalable de la tuberculose (OR = 2.2, 95% CI 1.93-2.5) et le diabète (OR = 3.32, 95% CI 1.36-8.08). Tableau 7: Analyse multivariée (modèle de régression logistique) des facteurs potentiels associés au développement de la TB et ratios de risque. Facteur de risque Education Non 1-5 ans Revenu mensuel < 800 (lei/mois) ≥ 800 (lei/mois) Occupation Sans emploi Salarié Nombre de cigarettes > 1 paquet/jour < 1 paquet/jour Diabète Oui Non Ndishimye P. OR (95% CI) Valeur de p 2.42 (1.09-5.37) - 0.026 4.12 (2.53-6.71) - 0.001 2.08 (1.23-3.53) - 0.006 2.12 (1.20-3.74) - 0.009 3.32 (1.36-8.08) - 0.005 Thèse de Doctorat 59 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Connaissance de la TB Limitée Suffisante Autre patient avec TB dans la famille Oui Non Traitement préalable de la TB Oui Non 3.46 (1.97-6.07) - 0.001 4.35 (1.42-13.36) - 0.005 2.2 (1.93-2.5) - 0.001 4. Expression des lymphocytes T régulateurs CD4+ FoxP3+ et des lymphocytes activés T CD4+ CD38+ HLA DR+ Un groupe de 45 patients tuberculeux et 15 sujets sains a été recruté pour évaluer la fréquence des lymphocytes T régulateurs CD4+ FoxP3+ ainsi que l'expression des marqueurs d'activation (CD38+ et HLA-DR+) dans le sang périphérique des patients atteints de la TB active et de rechute. Sur les 45 patients, 15 étaient de nouveaux cas de TB active (sensible aux antibiotiques) et 30 autres avaient une TB rechute. Parmi ces 30 rechutes, 15 étaient sensibles aux médicaments et 15 autres étaient multirésistants. Les résultats ont montré que le nombre de lymphocytes T CD3+ CD4+ a significativement diminué alors que le nombre de lymphocytes T régulateurs et l'expression des marqueurs d'activation CD38+ et HLA-DR+ sur des lymphocytes T CD4+ a augmenté de manière significative chez les patients tuberculeux par rapport au groupe témoin (p <0,05). Par la suite nous avons voulu voir s’il y a une corrélation entre les lymphocytes T régulateurs et l'activation des lymphocytes T CD4+. Cette corrélation a été significativement positive lorsque tous les groupes étaient analysés ensemble (r = 0,39, p = 0,001). Expression des marqueurs d’activation CD38+/HLA-DR+ dans la tuberculose active et rechute L’analyse des résultats de la cytométrie en flux montrent que le pourcentage de lymphocytes T CD3+ CD4+ diminue significativement chez les patients tuberculeux par rapport aux sujets sains (données non présentées). La même analyse montre aussi une co-expression plus élevée de CD38+ et HLA-DR+ chez les patients tuberculeux que chez les sujets sains (p = 0,002). Cette co-expression était plus élevé à la fois chez les patients ayant une tuberculose active (p <0,01) et une tuberculose rechute (p <0,009) par rapport aux témoins, sans différence statistiquement significative entre les cas de TB active et rechute. Toutefois, lorsque les analyses ont été effectuées pour chaque fraction séparément, le pourcentage de CD4+ CD38+ Ndishimye P. Thèse de Doctorat 60 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur et CD4+ HLA-DR+ semble être plus élevée chez les patients atteints de tuberculose active que la tuberculose rechute, bien que la différence ne soit pas statistiquement significative (Fig.23). Aucune différence n’a été observée concernant l'activation des lymphocytes T entre les patients atteints de TB sensitive contre les patients atteints de tuberculose multirésistante. Percentage among CD3+ T lymphocytes B. 10 Healthy Subjects New Active TB 8 Relapse TB * 6 * * * * 4 * 2 0 CD4+ CD38+ CD4+ HLA-DR+ CD4+ CD38+ HLA-DR+ Figure 23: Expression des marqueurs d'activation. (A) Stratégie de sélection électronique (gating) des marqueurs CD38+ et HLA-DR+. (B) Distribution des marqueurs d'activation sur les lymphocytes T CD3+ CD4+ chez les patients ayant une TB active et de rechute par rapport aux sujets sains. * p<0.05. Expression des lymphocytes T régulateurs CD4+ Foxp3+ dans la tuberculose active et rechute La fréquence des lymphocytes Tregs était significativement plus élevée dans le groupe de patients tuberculeux par rapport au groupe de témoins. L’analyse de ces résultats a montré que dans les deux cas, TB active et TB rechute, le nombre de Tregs est significativement plus Ndishimye P. Thèse de Doctorat 61 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur élevée chez les patients que chez les contrôles sains (p = 0,006 et p = 0,009, respectivement). Les patients présentant une tuberculose active sensible aux antibiotiques avaient un pourcentage de Tregs élevé par rapport aux patients atteints de TB rechute et résistante. La fréquence de ces Tregs diffère aussi selon le statut des frottis de crachats (Fig.24). B. 6 C. * 6 % of CD4+ Foxp3+ T cells % of CD4+ Foxp3+ T cells * * 4 2 * * * 4 2 0 0 Healthy Subjects Relapse TB New Active TB HS DS-ATB DS-RTB MDR-RTB D. 6 % of CD4+ Foxp3+ T cells * 4 2 0 Sputum Smear - Sputum Smear + Figure 24: Expression des lymphocytes T régulateurs (A) Stratégie de sélection électronique (gating) de Tregs CD4+ Foxp3+. (B-C) Pourcentage de Tregs dans les différents groupes d’étude : Rechute, TB active et Contrôles sains (B) ; Contrôles sains, TB active sensible aux traitements (DS ATB), TB rechute sensible aux traitements (DS-RTB), TB multirésistante (TB-MDR) (C). (D) Fréquence de Tregs selon les résultats des frottis de crachats. * p<0.05 Ndishimye P. Thèse de Doctorat 62 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur L’analyse des résultats a aussi montré une corrélation positive significative entre les Tregs CD4+Foxp3+ et les cellules T CD4+CD3+HLA-DR+ lorsque tous les groupes été analysés % CD4+ CD38+ HLA-DR+ T cells ensemble (r = 0,39, p = 0,001) (Fig.25). 8 All groups 6 Spearman r 0.39 p = 0.0019 4 2 0 0 5 10 15 20 % CD4+ Foxp3+ T cells Figure 25: Corrélation entre les lymphocytes T régulateurs et l’activation des lymphocytes T CD4 + (Test de corrélation de Spearman, r = 0,39 et p = 0,0019). 5. Evaluation de l’Interleukin-10 dans le plasma des patients avec différentes formes cliniques de la tuberculose Notre étude avait aussi comme objectif de déterminer les niveaux d'Interleukine-10 dans le plasma des patients atteints de la TB et par la suite de voir l’effet du traitement antituberculeux sur l’IL-10. Un groupe de 30 patients atteints de TB pulmonaire active et un groupe de 21 contrôles sains ont été recrutés. Les résultats montrent que les taux d'IL-10 étaient plus élevés chez les patients tuberculeux comparativement aux sujets sains (p < 0.0001) (Fig. 26). IL-10 (pg/mL) 25 * 20 15 10 5 0 TB Patients Healthy subjects Figure 26: Niveaux d’IL-10 dans le plasma des patients et sujets sains. * p < 0.0001. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 63 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur En associant ces résultats avec les données radiographiques, on a trouvé que 29 patients présentant une radiographie X-Ray anormale du thorax avaient un niveau élevé d'IL-10 par rapport aux 11 patients présentant une radiographie X-Ray normale (p < 0.05) (Fig.27). IL-10 (pg/mL) 25 * 20 15 10 5 0 Normal X-rays Abnormal X-rays Figure 27: IL-10 dans le plasma des patients tuberculeux selon la radiographie du thorax. * p < 0.05. Par la suite l’IL-10 a été mesuré avant, après 3 et 6 mois de traitement antituberculeux, et une diminution a été observée au cours du traitement. Le niveau d'IL-10 était plus élevé chez les patients avant le traitement que chez les patients pendant et après le traitement (Fig. 28). IL-10 (pg/mL) 25 * 20 15 10 5 0 ATT 0 ATT 3 ATT 6 Figure 28: IL-10 dans le plasma des patients tuberculeux avant (ATT0), après 3 mois (ATT3) et après 6 mois du traitement antituberculeux (ATT6). * p<0.05. 6. Association entre le niveau d’IL-10 dans le plasma et la tuberculose récurrente Le dernier objectif de notre étude était de suivre l’évolution de nos patients et de voir leur issue. L’analyse des résultats a montré que le niveau d’IL-10 avait diminué à la fin du traitement dans 18 cas (Groupe 1) tandis qu’il était resté élevé dans 6 cas (Groupe 2), même jusqu’à la fin du traitement (Fig.29). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 64 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Figure 29: IL-10 à la fin du traitement antituberculeux Pattern I : L’IL-10 diminue jusqu’à la fin du traitement. Pattern II : L’IL-10 reste élevé même à la fin du traitement. 21 patients ont pu être suivis 2 ans après la fin de leur traitement et on a constaté que, plus de 6 patients au total avaient développé une TB récurrente. Parmi ces 6 patients récurrents, 5/6 appartenaient au Groupe 2 et seulement 1/5 venait du Groupe 1 (Fig.30). Ces résultats nous ont permis de spéculer qu’un niveau élevé d’IL10 dans le plasma à la fin du traitement peut corréler avec la TB récurrente. 5 cas du Groupe II Suivi : 21 cas 6 TB Récurrente 1 cas du Groupe I Figure 30 : Suivi des patients 2 ans après la fin de leur traitement antituberculeux Ndishimye P. Thèse de Doctorat 65 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur IV.2. DISCUSSION Ce projet de thèse a été réalisé dans le cadre de la coopération entre l’Institut National d’Hygiène de Rabat, l’Université Mohammed V de Rabat et l’Université Iuliu Hațieganu de Médecine et de Pharmacie de Cluj-Napoca. Il était financé par le Gouvernement Marocain à travers l’Académie Hassan II des sciences et techniques du Maroc et le Gouvernement Roumain à travers l’Agence Universitaire de la Francophonie ainsi que le programme de Bourses « Eugen Ionescu ». Les travaux concernant ce projet ont été effectués au niveau du Centre de Pneumophtisiologie de l’Université de Médecine et de Pharmacie « Iuliu Hațieganu ». L’objectif global était de contribuer à la mise en évidence des facteurs de risque et des caractéristiques (cliniques et biologiques) des patients hospitalisés dans la région de Cluj-Napoca, Roumanie. L'analyse des premiers résultats, concernant les caractéristiques démographiques, montre que l'incidence est plus élevée chez les hommes que chez les femmes : 73,1 % d’hommes contre 26,9 % de femmes (sex-ratio = 2,7). D'autres études ont montré que, d’une manière générale, plus d'hommes que de femmes sont enregistrés dans les systèmes de surveillance de la tuberculose et ce phénomène a été constaté dans plusieurs pays (Weiss et al., 2008). La moyenne d’âge est de 46.3 (18-82) ans et la majorité des patients (23,2%) appartiennent à la classe d’âge de [35-44] ans. En général, les patients sont d'origine roumaine, mariées et habitent dans le milieu rural. A peu près la moitié de patients détenaient un diplôme postsecondaire, malgré que la plupart étaient sans emploi. La fréquence des facteurs reliés à des complications de la maladie incluait le tabagisme, l'alcoolisme, la dénutrition, la prise des drogues et la notion de contage tuberculeux. Ces résultats sont identiques à ceux obtenus par d'autres études effectuées dans différents pays du monde où la TB a été associée aux modes de vie liées aux conditions de travail difficile dans un contexte de pauvreté généralisée (Baroux & D’Ortenzio, 2010 ; Che & Antoine, 2011). Les études antérieures ont déjà montré que la tuberculose reste un problème de santé publique majeur, en partie du fait de l’ignorance des populations par rapport à la maladie (Adjoh et al., 2016). Toutefois, en Roumanie, des études sur la connaissance et l'attitude des patients tuberculeux au sujet de différents aspects de cette maladie font encore défaut. Notre étude s'est aussi efforcée d'évaluer la connaissance des patients tuberculeux vis-à-vis de cette maladie, si importante en matière de santé publique. L’analyse des résultats a montré que soixante-huit pour cent avaient une fois entendu parler de la TB et savaient qu’elle est une Ndishimye P. Thèse de Doctorat 66 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur maladie contagieuse. La toux, l’hémoptysie, la dyspnée, l’amaigrissement et la fièvre étaient les principaux symptômes cités respectivement par 86 %, 31 %, 28 %, 15 % et 3 % des patients. 54% des enquêtés savaient que le diagnostic nécessite l’examen des expectorations et 51% savaient que le traitement de la TB est la prise des médicaments antituberculeux. La plupart des patients ont répondu avoir obtenu certaines informations au sujet de la TB après avoir attrapé la maladie. Les trois sources les plus importantes d'information au sujet de la TB citées par les patients sont les travailleurs de la santé (65 %), les médias (46,4 %), les anciens patients TB (36,5 %) et les amis/relations (15%). Parmi les médias, la radio représente la source d'information la plus importante et elle est suivie par la télévision : toutes les deux ont été mentionnées par près de la moitié des répondeurs. Les journaux comportant des renseignements sur la TB sont en queue de liste en tant que source d'information. Plus de la moitié des patients ont signalé plus d'une source d'information. Ces résultats peuvent fournir une information valable sur la base des connaissances et les idées erronées habituelles des patients et peuvent permettre aux décideurs du PNT de planifier les futures interventions d'éducation et les stratégies de prévention. L’analyse des résultats concernant les caractéristiques cliniques montre que parmi les signes évocateurs les plus fréquents des patients étudiés, on a la toux (85%), les expectorations (55%), la dyspnée (47%), la fièvre (53%), l'hémoptysie (18%), l’altération de l’état général (80%) et l'amaigrissement (75%) avec une moyenne de perte de 9 kg par patient. La vitesse de sédimentation à la 1ère heure et à la 2ème heure était respectivement de 53,6 ± 9.91 (mm/1h) et 84,8 ± 14.3 (mm/2h). Elle était peu élevée (20-40 mm) dans 15 % des cas, modérément élevée (40-80 mm) dans 53 % des cas et très élevée (80-120 mm) dans 32 % des cas lors du diagnostic. En temps normal, la vitesse de sédimentation à la 1ère heure doit être inférieure à 8 mm. Chez l'homme, elle doit être comprise entre 3 mm et 6 mm ; tandis que chez la femme, elle est comprise entre 4 mm et 8 mm. Cette vitesse doit, cependant, être inférieure à 20 mm à la 2ème heure. Notons que la vitesse de sédimentation est un examen de routine qui a un intérêt dans le diagnostic de plusieurs affections. Lors de l’infection tuberculeuse, une VS modérément accélérée a été souvent considérée comme un argument en faveur de cette maladie. Lors de cette étude, les examens radiologiques ont montré que les lésions siègent surtout au niveau du lobe supérieur droit du poumon dans 62% des cas, contre 48% au niveau du lobe Ndishimye P. Thèse de Doctorat 67 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur supérieur gauche, 18% pour le lobe moyen, 17% pour le lobe inferieur gauche et 6% pour le lobe inferieur droit. Ceci peut s’expliquer par le fait que la pression d'oxygène est plus élevée et les réponses immunitaires plus retardées au niveau des lobes pulmonaires supérieurs. Les mêmes examens montrent que les types de lésions les plus fréquents sont les infiltrations que l'on trouve dans 43% des cas, les nodules dans 27%, les cavités dans 26% ainsi que les épanchements pleuraux dans 8% des cas. Les résultats bactériologiques montrent que plus de 20% de patients avaient plus de 10 bacilles par champ microscopique. Ces résultats aussi montrent que 17% des cas présentent les souches de Mtb résistantes aux antibacillaires (avec 5% de TB mono-résistante, 2% de TB multi-résistante et 10% de TB ultra-résistante), et que la plupart de cas étaient des patients déjà traités. Quant à la sensibilité aux antibiotiques, on a constaté que 17% des cas sont sensibles à la première ligne thérapeutique, tandis que 39% sont sensibles à la deuxième ligne. Rappelons que l’OMS classe les cas de résistances dans différentes catégories en fonction de tests de sensibilité aux médicaments menés sur des isolements cliniques confirmés de Mtb. La monorésistance est une résistance à un seul antituberculeux de première intention ; la polyrésistance est une résistance à plus d’un antituberculeux de première intention autre que l’isoniazide et la rifampicine. La multirésistance est une résistance à au moins l’isoniazide et la rifampicine. L’ultrarésistance est une résistance à une fluoroquinolone et à au moins un des trois médicaments injectables de deuxième intention (amikacine, capréomycine et kanamycine), en plus de la multirésistance. La tuberculose résistante est une menace mondiale pour les efforts déployés en matière de lutte contre la tuberculose, surtout dans les pays à ressources limitées et où le test de sensibilité n’est pas systématique (WHO, 2013). Plusieurs rapports de l’OMS ont attribué ces dernières années l’apparition de cette TB résistante principalement à une erreur humaine, bien que des facteurs génétiques soient également soupçonnés de contribuer dans une certaine mesure (WHO, 2014a). En général, la TB résistante est évocatrice d'une mauvaise gestion par un traitement incomplet qui se produit lorsque les patients cessent de prendre les médicaments prescrits régulièrement, ou pendant le temps nécessaire pour éliminer la maladie, soit parce qu'ils commencent à se sentir mieux ou qu’ils sont mal informés sur les risques liés à l’abandon de traitement du fait que les médecins et le personnel des services de santé négligent le rôle de l’information, de l’éducation et de la Ndishimye P. Thèse de Doctorat 68 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur sensibilisation du malade et de son entourage dans le succès thérapeutique, outre les risques d’une mauvaise prescription des médicaments (WHO, 2016). En effet, les études réalisées sur ce sujet, ont montré que le traitement antérieur était un déterminant de cette résistance. Une revue systématique de 29 rapports publiés sur les facteurs de risque associés à la tuberculose multirésistante en Europe a confirmé ce résultat, et le risque global de TB-MR a été 10,23 fois plus élevé chez les patients déjà traités que chez les nouveaux cas. Une étude menée en Ouganda a également montré que plusieurs épisodes de la tuberculose et l'échec du traitement étaient significativement associés à la TB-MR, alors que celle réalisée en Inde a identifié que les patients ayant déjà été traités, étaient plus exposés à la TB-MR comparés aux nouveaux-cas. Ces résultats sont comparables à ceux obtenus au Maroc, où on a trouvé que la prévalence de TB-MR était plus importante chez les cas déjà traités 12% que chez les nouveaux cas (Meyssonnier, 2013). La deuxième partie de cette étude consistait à évaluer les principaux facteurs de risque qui influencent le développement de la tuberculose dans la population étudiée, afin de recueillir des données qui pourraient aider à ajuster et adapter les politiques efficaces pour le contrôle de cette maladie en Roumanie. L’analyse de nos résultats a montré que fumer plus d'un paquet (20 cigarettes) par jour était associée à l'infection tuberculeuse. D’autres études antérieures, à la fois dans les pays développés et en développement, ont montré une vulnérabilité accrue des fumeurs au développement de l'infection tuberculeuse, très probablement en raison des modifications physiopathologiques au niveau des poumons induites par le tabagisme chronique (Aubry et al., 2000 ; Alcaide et al., 1996 ; Kolappan & Gopi, 2002). Les macrophages bronchoalvéolaires chez les fumeurs contiennent des niveaux élevés de fer impliqués dans la croissance de Mtb (Lounis et al., 2001 ; Thomas et al., 2005). Fumer 1 paquet de cigarettes équivaut à inhaler 1,1 pg de fer (Leung et al., 2004). Dans cette étude, les patients fumeurs plus d'un paquet par jour étaient deux fois plus susceptibles d'avoir la tuberculose que ceux qui fument moins d'un paquet par jour. En effet, le tabagisme est un grand problème de santé publique en Roumanie, même chez les patients hospitalisés. Les résultats de cette étude pourraient renforcer la nécessité d'élaborer des stratégies efficaces pour conseiller les patients tuberculeux de cesser de fumer. Sur ce point, l’OMS insiste à ce que les campagnes anti-tabac doivent également être organisées au niveau de chaque pays pour sensibiliser toute la population à propos des méfaits de la cigarette (WHO, 2013). Cette nécessité est Ndishimye P. Thèse de Doctorat 69 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur particulièrement importante pour ce pays, où les zones fumeurs ne sont pas encore disponibles pour la plupart des roumains (J. Stillo, 2011). La présente étude n'a trouvé aucune association entre la consommation d'alcool et la tuberculose. Ces résultats diffèrent de ceux obtenus lors des autres études où on a conclu que l'alcool avait une forte association avec la tuberculose (Kolappan et al., 2007). Ruffino-Neto, il y a plusieurs décennies, a étudié le rôle de la consommation d'alcool et de tabac dans le développement de la tuberculose et a constaté que le tabagisme n’était associé à cette maladie que dans le groupe des buveurs (Batista et al., 2008). Cependant, les alcooliques devraient également être sensibilisés de ces conséquences malsains dues à l’alcool et le tabac afin de minimiser le risque de développer la maladie. Un faible revenu au niveau de la famille (<800 lei par mois, soit environ 230 dollars US) semble être un facteur de risque pour le développement de la tuberculose dans notre étude. Les mauvaises conditions de vie comme un faible revenu familial, le manque d’équipement ménager et la malnutrition ont été trouvés pour être associés à un risque accru de développer la tuberculose (Liu et al., 2005 ; Shetty et al., 2006). La pauvreté contribue sans aucun doute à l'incidence de la tuberculose à cause d’une forte progression de l'infection à la maladie due à une mauvaise alimentation ou le stress, et surtout la plus grande difficulté vis-à-vis de l’accès aux services de santé (Lönnroth et al., 2010). En Roumanie, Stillo a également observé que la pauvreté est non seulement un facteur de risque pour la tuberculose, mais aussi un principal obstacle qui empêche les patients sous traitement antituberculeux de guérir. Cela s’explique particulièrement par les responsabilités familiales de certains patients qui ne leur permettent pas de respecter des périodes d'hospitalisation longues, en particulier pour les patients souffrant de la tuberculose résistante aux médicaments (J. Stillo, 2011 ; J. Stillo, 2012). Le niveau d'éducation bas et une mauvaise connaissance de la tuberculose semble favoriser le développement de la maladie. La tuberculose touche plus fortement les groupes de population défavorisés (J. Stillo, 2009). Ceci renforce la nécessité d’augmenter les connaissances de la population surtout les gens analphabètes à propos de cette maladie. L'OMS reconnaît et encourage également l'importance de cette stratégie de mobilisation sociale liée aux connaissances de la tuberculose ainsi que des attitudes et pratiques pour gérer les patients tuberculeux (WHO, 2008). En 2012, Stillo a aussi révélé de graves lacunes dans la population roumaine concernant les connaissances sur la tuberculose (J. Stillo, 2012). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 70 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur En accord avec les études précédentes (Richard et al., 2006), notre étude a révélé une forte association entre une présence signalée de l’infection tuberculeuse dans la famille et le développement de la tuberculose (Contage tuberculeux). Ce risque augmente avec le nombre de personnes dans le ménage ayant eu la tuberculose dans le passé, en raison d'une plus grande chance d'obtenir le bacille de la tuberculose par l'intermédiaire des voies respiratoires. Les résultats d’une étude réalisée par Fidiniaina et al. autorisent à dire que la présence d'une personne sous traitement antituberculeux dans la famille expose à deux fois plus de risque de développer la maladie (Randriatsarafara et al., 2014). Ces résultats appuient la recommandation du « Tuberculosis Control Cluster », qui recommande la prise en charge particulière des personnes qui ont eu un contact étroit avec un patient tuberculeux. Nos résultats suggèrent également que des antécédents de tuberculose est un principal facteur de risque pour le développement de cette maladie. Les patients avec l'histoire de la tuberculose étaient définis comme tout patient ayant d’antécédents de traitement antituberculeux pour une infection tuberculeuse active en se basant sur l'examen des dossiers médicaux. Ces patients étaient plus susceptibles de développer la maladie que les patients sans antécédents de tuberculose. Nous avons trouvé une forte association du diabète avec la tuberculose, et ceci concorde avec les résultats des autres études réalisées antérieurement (Shetty et al., 2006 ; Vargas et al., 2003). Il est connu que le diabète sucré affecte la chimiotaxie, la phagocytose, et la présentation de l'antigène par les macrophages en réponse à l’infection par Mtb. La production de l'interféron γ, la croissance, la fonction et la prolifération des lymphocytes T pourrait être affectée par le diabète (Faurholt et al., 2012). Plusieurs éléments montrent que l’association diabète tuberculose pulmonaire semble avoir une prédominance masculine et que le diabète précède la tuberculose dans la plupart des cas, suggérant que l’infection tuberculeuse peut être causée par le déséquilibre du diabète (Vargas et al., 2003). La troisième partie de cette étude visait à explorer les aspects immunologiques au cours de la tuberculose pulmonaire. Les études antérieures ont montré que chez la majorité des individus, la réponse immunitaire permet le contrôle total de l’infection par Mtb et que, en effet, seul environ 5% développeront la tuberculose maladie. Plusieurs types cellulaires (Natural Killer, CD4, etc) et cytokines (IFNg, etc) participent à cette défense, et sont capables de faire le lien entre la réponse immunitaire innée et adaptative montrant ainsi une activité antituberculeuse Ndishimye P. Thèse de Doctorat 71 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur considérable. Cependant, certains déterminants du système immunitaire (Tregs, IL10) peuvent avoir un effet inhibiteur, avantageant ainsi la réactivation de la bactérie. Les principaux paramètres étudiés dans ce travail étaient les lymphocytes T régulateurs, les lymphocytes T activés ainsi que l’Interleukine-10. En effet, les lymphocytes T régulateurs sont une sous population de lymphocytes T CD4+ ayant la propriété d’inhiber la prolifération d’autres lymphocytes T effecteurs. Les Tregs expriment 2 marqueurs d’intérêt : le CD25, composant du récepteur à l'Interleukine-2, et le Foxp3, un gène régulateur majeur. Ces cellules sont décrites comme suppressives de réponses immunitaires déclenchées par des antigènes du Soi et du non-Soi (Sharma et al., 2013). L’implication de ces cellules dans de nombreuses maladies (auto-immunes ou inflammatoires) est de mieux en mieux connue. Les études antérieures ont montré qu’au cours de l’infection tuberculeuse latente, le sujet est asymptomatique même si la bactérie n’est pas totalement éradiquée. Elle est contenue dans un granulome formé de multiples cellules et cytokines, notamment les macrophages, les Lymphocytes T CD4 et CD8, et le TNF. Ces études ont ensuite montré que c’est en cas d’altération, quantitative ou qualitative, de l’immunité adaptative ou innée que l’infection va se réactiver, conduisant au stade de TB active ou TB maladie. Les mécanismes peuvent être : une diminution des Lymphocytes T CD4 ou CD8, d’IFN γ ou de TNF ou une augmentation de lymphocytes T régulateurs ainsi que certaines cytokines ayant un effet inhibiteur sur l’IFN-α et l’IL-12 (IL-27 ou IL-10). Le but de la présente étude était d'examiner les caractéristiques des patients atteints de tuberculose avec différentes formes cliniques et d'étudier la fréquence des cellules Treg et les cellules T activées CD4+ chez les patients atteints de tuberculose active et de rechute. Quarante-cinq patients atteints de tuberculose pulmonaire et un groupe de 15 personnes en bonne santé ont été inclus dans cette étude. Sur les 45 patients atteints de tuberculose, 15 étaient de nouveaux cas de tuberculose active (sensible aux médicaments) et 30 étaient des rechutes (15 sensible aux médicaments et 15 multirésistants). Les marqueurs d'identification étaient CD4+ Foxp3+ pour les Tregs et CD3+CD4+CD38+HLA-DR+ pour les cellules T CD4+ activées. La fréquence de ces cellules a été mesurée par la cytométrie en flux BD FACSCanto TM II. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 72 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les résultats ont montré que le nombre de lymphocytes T CD3+ CD4+ a significativement diminué alors que le nombre de lymphocytes T régulateurs et l'expression des marqueurs d'activation CD38+ et HLA-DR+ sur des lymphocytes T CD4+ augmente de manière significative chez les patients tuberculeux (Cas de TB active et Rechute) par rapport au groupe témoin (p <0,05). Par la suite nous avons voulu voir s’il y a une corrélation entre les lymphocytes T régulateurs et l'activation des lymphocytes T CD4+. Cette corrélation a été significativement positive lorsque tous les groupes étaient analysés ensemble (r = 0,39, p = 0,001). Les lymphocytes T CD4+ sont essentiels dans l'immunité contre l'infection par Mtb. Ils jouent deux rôles importants : d’une part, la production des cytokines qui régissent la réponse immunitaire à médiation cellulaire ; et d'autre part, l’élimination des macrophages infectés par apoptose (YE et al., 2009 ; Hertoghe et al., 2000). Les résultats de cette étude montrent une activation immunitaire chez les patients tuberculeux et cette activation pourrait être un bon moyen pour supporter la réponse immunitaire dirigée contre Mtb. Cependant, une activation exagérée du système immunitaire peut refléter la dysrégulation immunitaire qui est probablement une caractéristique des individus à risque pour développer la rechute tuberculeuse. Une compréhension claire des différents mécanismes impliqués dans la réactivation de la TB serait aussi un facteur clé dans la lutte contre cette infection. Nos résultats ont ensuite montré le pourcentage de lymphocytes T régulateurs, identifiés comme lymphocytes T CD4+Foxp3+, était plus élevé chez les patients tuberculeux par rapport aux contrôles sains. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus lors des autres études antérieures chez les patients ayant une TB active et latente (Guyot-Revol et al., 2006 ; Hougardy et al., 2007 ; Marin et al., 2010 ; Ribeiro-Rodrigues et al., 2006 ; De Almeida et al., 2012). Cependant, à notre connaissance, cette étude est la première à avoir déterminé le niveau de Tregs chez les patients ayant une tuberculose rechute. Nous avons constaté que les Tregs sont élevés à la fois chez les patients atteints de la TB active et de rechute par rapport aux témoins (p = 0,006, p = 0,009, respectivement). Aucune différence statistiquement significative n'a été trouvée entre la TB sensible et la TB multirésistante. Ces résultats sont semblables à ceux obtenus dans une autre étude récente qui a montré qu'il n'y avait pas de différence dans la fréquence des Tregs entre les patients avec TB sensible aux médicaments et les patients présentant une TB résistante (Lim et al., 2013). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 73 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les patients à frottis positif ont montré un pourcentage légèrement élevé de Tregs rapport aux patients à frottis négatifs. Dans notre étude, les Treg ont été définis comme CD4+ Foxp3+. Jusqu’à nos jours, il y a toujours des controverses sur les marqueurs d'identification des lymphocytes T régulateurs humains (Mbow et al., 2013 ; Lim et al., 2013). Toutefois, une étude récente de H. Lim et al. (2013) a montré que les marqueurs CD4+ Foxp3+ peuvent être utilisés pour identifier à la fois les Tregs naturels (cellules CD4+ CD25+ Foxp3+) et les Tregs induits (cellules CD4+ CD25- Foxp3+ (H. Lim et al., 2013). En outre, Churina et al. ont montré que les lymphocytes T CD4+ CD25+ Foxp3+ Treg (Tregs naturels T) et CD4+ CD25FoxP3+ (Tregs induits) présentent tous un niveau élevé chez les patients tuberculeux (Churina et al., 2012). D'autres études antérieures ont également utilisé le CD4+ et Foxp3+ comme marqueurs d'identification des cellules Tregs (Green et al., 2010 ; Suchard et al., 2010). En dépit de tous ces travaux, le rôle exact de ces cellules Tregs n’est toujours pas bien connu et la recherche continue dans ce domaine pour une meilleure compréhension (Lim et al., 2013). La relation entre les cellules Tregs et l'expression des marqueurs d'activation a également été évaluée. Une corrélation significativement positive entre les Tregs et lymphocytes T CD4+ activés a été trouvé lorsque tous les groupes ont été analysés ensemble. La même tendance a également été constatée chez les sujets sains. Plusieurs recherches aujourd’hui essaient de montrer que les lymphocytes T régulateurs sont impliqués dans la pathogenèse de l'infection par Mtb. Les lymphocytes T régulateurs induits (iTregs) se différencient des lymphocytes T naïfs en présence du facteur de croissance TGFβ et suivant la stimulation du récepteur des lymphocytes T (TCR). Ces lymphocytes produisent de grandes quantités d'IL-10 et de TGF-β (Weiner, 2001 ; Stassen M et al., 2004). Contrairement aux cellules Th1, Th2 ou Th17, les iTregs montrent une activité immunosuppressive avec un minimum de spécificité antigénique (Vieira et al., 2004). Les Tregs augmentent dans le sang périphérique des patients avec TB active par rapport aux contrôles sains. Ces données corroborent des études récentes réalisées chez l'homme (Singh et al., 2012) et dans le modèle murin (Quinn et al., 2006 ; Scott-Browne et al., 2007). Il a été démontré que les Tregs prolifèrent et s’accumulent au niveau des sites d'infection, et qu’ils ont la capacité de supprimer des réponses immunitaires (Scott-Browne et al., 2007). Les lymphocytes T régulateurs circulant dans le sang périphérique diminuent progressivement avec le traitement antituberculeux (Ribeiro-Rodrigues et al., 2006). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 74 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Au cours de la réponse initiale des lymphocytes T face à l'infection par Mtb, l'agent pathogène induit l’expansion de lymphocytes T régulateurs et retardent par conséquent le déclenchement de l'immunité adaptative, suggérant que le Mtb a séquestré les Tregs pour permettre à la bactérie de se répliquer infiniment dans les poumons jusqu'à ce que les lymphocytes T spécialisés arrivent (Larson et al., 2013). L'augmentation de ces cellules Tregs provoque une régulation à la baisse de la réponse immunitaire adaptative facilitant ainsi la persistance de l’infection bactérienne. L'induction de Tregs par Mtb peut être une stratégie d'échappement de la bactérie pour permettre sa réplication (Romero A. & Leal M., 2013). Des études ont montré qu’au cours de l'infection tuberculeuse, un niveau élevé de Tregs circulants inhibe la réponse Th1, et pas Th17, facilitant ainsi la réplication bactérienne et des lésions tissulaires (Marin et al., 2010 ; De Almeida et al., 2012). Les lymphocytes T CD8+ libèrent la perforine et granzime, des protéines qui produisent des pores dans la membrane plasmique des cellules cibles et provoquent leur lyse (apoptose). Une étude a démontré qu’un nombre réduit de lymphocytes T cytotoxiques, exprimant de faibles niveaux de perforine et granulysine, corrèle à une fréquence élevée de lymphocytes T régulateurs FoxP3+ à l'intérieur des granulomes. La meme etude montre, en outre, qu’il y a des niveaux élevés de TGFβ qui produisent une activité immunosuppressive au niveau local du site d'infection. Ces résultats suggèrent qu'un déséquilibre dans la proportion de lymphocytes T effecteurs et cellules Tregs au niveau du site d'infection, peut contribuer au développement de l'infection tuberculeuse (Rahman et al., 2009). Une étude récente a identifié une protéine mycobactérienne et un peptide reconnus par les cellules T γδ isolées de patients atteints de TB pulmonaire. Les lymphocytes T γδ activés présentent une fonction effectrice cytolytique contre les cellules infectées par le BCG et jouent un rôle dans le recrutement et l'activation d'autres cellules immunitaires impliquées dans la réponse antibactérienne (Xi X. et al., 2013). Des études révèlent que, lors de l’infection par Mtb, c’est un réseau de cytokines formé avec la participation des protéines régulatrices et différents sous-types cellulaires qui détermine le contrôle, la persistance ou la gravité de la tuberculose (Romero-Adrian et al., 2015). Lorsque la tuberculose l'infection se produit, une variété de cytokines pro et antiinflammatoires joue un rôle essentiel dans la pathogenèse de cette maladie. L’Interleukine-10 est l'une des cytokines anti-inflammatoires les plus importants signalés pour supprimer la réponse immunitaire protectrice contre la tuberculose. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 75 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Les études ont montré que l’IL 10 est une cytokine immunomodulatrice appartenant à la famille des récepteurs de l'interféron. Après l'exposition à Mtb, l'IL-10 est produite principalement par les macrophages, les cellules dendritiques, et à moindre mesure, par les cellules T CD4 (Olobo et al., 2001). L'IL-10 inhibe la synthèse des cytokines et l'activité microbicide des macrophages notamment en neutralisant les effets du TNFα. Il a également une régulation négative sur la sécrétion de l'IL-12 et IL-18, l'expression des molécules du CMH-II, et l'expression des molécules de co-stimulation par la cellule présentatrice d'antigène avec élimination subséquente de la sécrétion d'IFNα par les cellules T (Skolimowska et al., 2012). En outre, l'IL-10 altère la différenciation et la migration des cellules dendritiques et favorise leur apoptose. En inhibant l'expression de l'IL-2 et TNFα, l'IL-10 influe directement sur la différenciation et les fonctions des cellules T CD4+ (Redford et al., 2011 ; Cavalcanti et al., 2012). Il est aussi important de dire que l'activité cytotoxique des cellules T CD8+ ou des cellules NK (Natural killers) pourrait être améliorée en présence d'IL-10, soulignant une fonction de type cellule-dépendante de cette cytokine. Plusieurs études dont la nôtre montrent qu'au cours de la tuberculose, les patients présentent des niveaux d'IL-10 détectables dans leur sérum et que l'augmentation de la concentration circulante de cette cytokine peut favoriser la survie de Mtb et peut être associée à des formes clinique plus sévère de la maladie (Shekar et al., 2004 ; Cooper & Khader, 2008 ; Eum et al., 2008 ; Jamil B et al., 2007). La présente étude visait à évaluer l’IL-10 dans le plasma des patients présentant différentes formes cliniques, voir l’effet du traitement sur cette cytokine, et voir s’il y a une éventuelle association du niveau élevé d’IL-10 dans la prédiction de la TB récurrente. Normalement la tuberculose récurrente est définie selon le programme national de lutte contre la tuberculose en Roumanie comme tout cas de tuberculose antérieurement traité et déclaré « guéri » ou « traitement achevé » après une durée suffisante de traitement et qui présente, de nouveau, une tuberculose active (Elkard et al., 2016). Les échantillons de sang veineux ont été prélevés sur 24 patients avant, après 3 et 6 mois de traitement antituberculeux. Les niveaux plasmatiques de l'IL-10 ont été déterminés en utilisant un kit d’ELIZA selon le protocole du fabricant. Les niveaux élevés d’IL-10 ont été trouvés Ndishimye P. Thèse de Doctorat 76 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur dans le plasma des patients par rapport aux sujets sains, et ces niveaux diminuent avec le traitement. Par la suite, nous avons trouvé qu’un groupe de patients qui présentaient un niveau élevé d’IL10 avaient un risque de développer une tuberculose récurrente. Sur les 24 patients, 21 ont pu être suivis 2 ans après la fin de leur traitement antituberculeux. L’analyse des résultats a montré que le niveau d’IL-10 avait diminué à la fin du traitement dans 18 cas (Groupe 1) tandis qu’il était resté significativement élevé dans 6 cas (Groupe 2), même jusqu’à la fin du traitement. Après 2 ans de suivi, on a constaté que 6 patients au total avaient développé la TB récurrente, parmi lesquels 5/6 appartenaient au Groupe 2 et seulement 1/5 venait du Groupe 1. Ces données corroborent d’études réalisées récemment qui ont suggéré que l’IL-10 surexprimé au cours de la phase chronique de l'infection tuberculeuse présente des signes de réactivation de la maladie, avec une augmentation très significative du nombre de bactéries dans les poumons. Cette réactivation a été démontré être associé à la formation de lésions de type macrophage dominé (Turner et al., 2002). En outre, l'IL-10 joue un rôle essentiel au cours de la phase chronique et/ou latente de la tuberculose pulmonaire, et sa production accrue joue un rôle potentiellement central dans la promotion de la réactivation de la maladie (Boussiotis et al., 2000 ; De La Barrera et al., 2004). En 2008, Beamer et al., ont montré que, en utilisant une souche de souris qui naturellement produit l’IL-10 en abondance au cours de l'infection par Mtb, la modulation de l'IL-10 « in vivo » conduit à la stabilisation de la charge bactérienne pulmonaire, la survie prolongée et des réponses immunitaires renforcées par les lymphocytes T au niveau des poumons. Cette étude a conclu qu’en bloquant l’IL-10 chez les souris CBA/J, on modifie leur susceptibilité à l'infection par Mtb (Beamer et al., 2008). Ndishimye P. Thèse de Doctorat 77 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS Ndishimye P. Thèse de Doctorat 78 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Malgré la découverte, au milieu du XXème siècle, des principaux antibiotiques contre M. tuberculosis, et l’existence d’un vaccin, le BCG, la tuberculose reste encore terriblement d’actualité avec près de deux millions de morts chaque année dans le monde. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation dramatique parmi lesquels l’épidémie de VIH/SIDA, et l’émergence et la propagation de souches résistantes et multirésistantes aux antituberculeux, jouent un rôle principal. Ce constat a conduit l’OMS ainsi que les différents acteurs de la santé à définir un plan global de lutte contre la maladie intégrant le traitement standardisé de courte durée et sous surveillance des patients tuberculeux, l’amélioration du dépistage notamment chez les patients infectés par le VIH, et l’amélioration des connaissances pour une meilleure caractérisation de l’épidémie tout en favorisant les programmes de recherche dédiés. A cet effet, des recherches scientifiques, contribuant à une meilleure compréhension surtout de la réponse immunitaire de l'hôte contre Mycobacterium tuberculosis, sont cruciales pour élucider cette maladie mortelle. Notre projet de recherche s’inscrivait bien dans cet objectif global. En plus des apports intellectuels qu’il a apportés à l'accroissement progressif de nos connaissances concernant la maladie, il a aussi été un avantage pour la carrière de la santé en Roumanie, surtout que les résultats obtenus seront importants pour le programme roumain de lutte contre la tuberculose. Les objectifs spécifiques du projet étaient d’évaluer les facteurs de risque potentiels pour la TB en Roumanie ainsi que l’implication des lymphocytes T régulateurs CD4+ FoxP3+ (Tregs), l'expression des marqueurs d'activation (CD38+ et HLA-DR+) et l'Interleukine-10 dans la TB active et de rechute. L'étude a été réalisée au niveau du Centre de Pneumologie « Leon Daniello » de Cluj-Napoca, dans le cadre de la coopération entre l’Institut National d’Hygiène de Rabat, l’Université Mohammed V de Rabat ainsi que l’Université de Médecine et Pharmacie « Iuliu Hatieganu » de Cluj-Napoca. Un total de 305 patients, 223 (73,1%) hommes et 82 (26,9%) femmes, ont participé aux différentes parties de l'étude. L'âge moyen était de 46,3. Les résultats ont montré que les facteurs associés à la TB en Roumanie étaient l'analphabétisme, le chômage, le faible revenu, le tabagisme, une mauvaise connaissance de la maladie, la présence d’un patient tuberculeux dans la famille, le traitement préalable de la TB et le diabète. Les résultats ont également montré que l’expression des Tregs et des marqueurs d’activation est élevée à la fois chez les Ndishimye P. Thèse de Doctorat 79 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur patients atteints de la TB active et de rechute par rapport aux témoins (p <0,05). Les taux d'IL-10 étaient plus élevés chez les patients par rapport aux sujets sains (p <0,05), et une corrélation a été trouvée entre les niveaux élevés d'IL-10 à la fin du traitement et le risque de développer une TB récurrente. Au terme de cette étude nous pouvons confirmer l'aspect multifactoriel de la TB et affirmer que cette maladie reste toujours un fardeau pour la Roumanie. Ces résultats pourront aider à planifier et à mettre en œuvre des stratégies de prévention spécifiques visant à réduire la morbidité et la transmission de ce fardeau. Ces résultats montrent que la présence du nombre élevé des marqueurs d’activation, le nombre élevé de Tregs ainsi qu’un niveau élevé d’IL-10 reflète la dysrégulation du système immunitaire qui peut prédisposer les patients à différentes formes cliniques de la TB. L’ensemble de nos travaux permet donc d’envisager de nombreux champs d’investigation futurs : Premièrement, nous avons déterminé la fréquence des lymphocytes Tregs dans le sang périphérique plutôt qu'à partir du site d'infection alors que le nombre de ces lymphocytes et l'activation immunitaire dans le sang périphérique peuvent être différents par rapport au niveau du site d’infection. Une étude plus large qui permet d'évaluer la fréquence des cellules Tregs et l'activation en fonction du compartiment de la maladie est nécessaire. Deuxièmement, la place des Tregs et de l’IL-10 dans la physiopathologie de la TB reste toujours moins documentée. D’autres études sont nécessaires pour voir si ces composants jouent un rôle d'acteurs déterminants dans la perte du contrôle à long terme de l'infection et, par-là, pourraient être des cibles thérapeutiques d'intérêts lors de l'infection par Mtb. Troisièmement, l’expression des autres marqueurs d'activation n’a pas été étudiée, à savoir ceux qui sont exprimés plus tôt, tels que le CD69+ et le CD25+, et ceux qui sont exprimés plus tard, tels que le CD71+ et le CD40+. Quatrièmement, on n’a pas pu déterminer la source exacte de l’IL-10. D’autres études concernant une caractérisation beaucoup plus fine de toutes les cellules capables de produire de l’IL-10 au cours de l’infection par Mtb sont nécessaires. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 80 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES Aaron, L., Saadoun, D., Calatroni, I., Launay, O., Mémain, N., Vincent, V., … Lortholary, O. (2004). Tuberculosis in HIV-infected patients: a comprehensive review. Clinical Microbiology and Infection : The Official Publication of the European Society of Clinical Microbiology and Infectious Diseases, 10 (5), 388–98. http://doi.org/10.1111/j.1469-0691.2004.00758.x Abdrahamane, C. (2011). La Tuberculose Pulmonaire A Microscopie Positive Dans Le District Sanitaire De Selingue. These de l’Université de Bamako. Adjoh, K., Adambounou, A., Gbadamassi, A., Tidjani, O., Aziagbe, K., Efalou, P., & Boukari, M. (2016). Connaissances, attitudes et pratiques de la population générale sur la tuberculose au Togo. Revue Des Maladies Respiratoires, 33, A161–A162. http://doi.org/10.1016/j.rmr.2015.10.321 Alcaide, J., Altet, M. 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IL-10-secreting regulatory T cells do not express Foxp3 but have comparable regulatory function to naturally occurring CD4+CD25+ regulatory T cells. Journal of Immunology (Baltimore, Md. : 1950), 172(10), 5986–5993. http://doi.org/10.4049/jimmunol.172.10.5986 Wajant, H., Pfizenmaier, K., & Scheurich, P. (2003). Tumor necrosis factor signaling. Cell Death and Differentiation, 10(1), 45–65. Wang, L. (2002). A meta-analysis of the effect of Bacille Calmette Guerin vaccination on tuberculin skin test measurements. Thorax, 57(9), 804–809. Retrieved from http://thorax.bmj.com/cgi/doi/10.1136/thorax.57.9.804 Weiner, H. L. (2001). Induction and mechanism of action of transforming growth factorbeta-secreting Th3 regulatory cells. Immunological Reviews, 182, 207–214. http://doi.org/1820117 [pii] Weiss, M. G., Uplekar, M. W., & Sommerfeld, J. (2008). Gender and TB : socio-cultural aspects. The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease, 12(7), 825–828. WHO. (2008). 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Este posibil ca microbii sa un se elimine tot timpul, de aceea trebuie sa recoltam cel putin 2 spute, in zile diferite sau la interval de 8 ore intre doua recoltari, astfel ca macar in una sa gasim microbii care determina suferinta. De asemeni, vom recolta sange pentru efectuarea de analize de laborator care sa ne arate starea organismului dumneavoastra, reactia de raspuns la presenta microbilor. Rezultatele obtinute vor fi confidentiale (secrete) si folosite in interesul dumneavoastra. Am inteles importante participarii mele la acest studiu. Sunt de acord cu recoltarea. Data: …/…/… Nume/Prenume pacient …………………………………………... Semnatura……………… Numele persoanei care a asistat recoltarea…………………………………………………… Ndishimye P. Thèse de Doctorat 96 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Annexe 3: PROTOCOLE POUR LA SEPARATION DES PBMCs REAGENTS: - Heparinated blood - Medium - Ficoll separating solution - Live/Dead staining solution - Freezing media EQUIPMENT: - Pipetus - 5 ml-, 10 ml pipettes - 10 ml shorty-pipettes - 50 ml Falcon tubes - Counting chamber - 1.5 ml Eppendorf tubes - 1,8 ml cryotubes - Mr. Frosty REAGENT SETUP: - Medium: RPMI 1640 medium -> lab name is RPMI - Ficoll separating solution: density 1.077g/ml -> lab name is Ficoll - Live/Dead staining solution: for the counting, Trypan Blue - Freezing media: 10% DMSO in FCS, always prepare fresh and keep at 4°C - “Mr. Frosty”: box to freeze the cells slowly with -1°C/min FICOLL Warm up the RPMI to 37°C! Use one 50 ml Falcon tube for up to 25 ml heparinized blood! 1) Transfer the blood: Pour the heparinized blood from the blood sample tubes into 50 ml Falcon tubes Ndishimye P. Thèse de Doctorat 97 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur �1800 rpm, 10', 21°C during the centrifugation: Wash the blood sample tubes with RPMI and transfer in a separate 50 ml Falcon tube 2) Plasma: Transfer the plasma (SN) of the centrifugated Falcon tubes into a fresh Falcon tube Make aliquots in 1,8 ml cryotubes, store at -80°C 3) Ficoll: Add the “wash” to the 50 ml Falcon tubes and fill with RPMI to a total volume of 35 ml Mix to solve the pellet in the previously prepared tubes overlay the Ficoll slowly with the diluted blood. 2100 rpm, 17', 21°C 4) Isolation of the lymphocytes: Remove the lymphocyte ring and also the media and Ficoll with a 10 ml shorty-pipette and transfer to a new 50 ml Falcon tube (discard only the pellet). Fill up to 50 ml with RPMI �1600 rpm, 13', 21°C, discard the SN Transfer the cells (of the same individual, from multiple Falcon tubes) to a single Falcon in 25 ml RPMI �1600 rpm, 13', 21°C, discard the SN Resuspend the pellet in 25 ml RPMI �1300 rpm, 5', 21°C, discard the SN Ndishimye P. Thèse de Doctorat 98 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur 5) Counting & freezing: Resuspend the pellet in 10 ml or 20 ml RPMI (according to the pellet) Count the cells in a counting chamber (1/2 or 1/5 in Trypan Blue) Separate the cells according to the aliquots that you want to freeze �1500 rpm, 5', 21°C, discard the SN Prepare fresh freezing media Use 1ml freezing media/cryotube Store the cryotubes in “Mr. Frosty” at -80°C for one day, then store in liquid N2 Notes: Washing steps can be carried out in a different buffer or at a different temperature according to the experiment to be performed. 6) Serum collection: Serum is obtained in a separate tube! Remove the liquid part and transfer to a 50 ml Falcon tube �2500 rpm, 20', 21°C Transfer the serum (SN) to a fresh Falcon tube Make aliquots of approx. 500 μl in 1,5 ml Eppendorf tubes, store at -20°C Ndishimye P. Thèse de Doctorat 99 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Annexe 4 : QUESTIONNAIRE DE L’ETUDE Tuberculoza în județul CLUJ CHESTIONAR « CAZURI NOI » Ndishimye P. Thèse de Doctorat 100 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Data obținerii consimțământului : |__|__| |__|__| 2014 Data de prelevare : |__|__| |__|__| 2014 Ndishimye P. Thèse de Doctorat 101 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur A. PROFILUL SUBIECTULUI Tuberculoză pulmonară Dacă da : precizați : TPM+ TPM0 Tuberculoză pleurală Tuberculoză pulmonară asociată cu o tuberculoză extrapulmonară Pleurezie non tuberculoasă B. CARACTERISTICI SOCIO-DEMOGRAFICE 1. Sex Masculin Feminin 2. Vârstă |__|__| ani 3. Origine etnică (mai multe raspunsuri posibile) Română Maghiară Germană Sârbă Rromă Altele; precizați :………………………… 4. Situația familială Căsătorit(ă) Ndishimye P. Văduv(ă) Thèse de Doctorat 102 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Divorțat(ă) Celibatar 5. Nivel educațional Fără studii Cu studii Primare Liceale Universitare 6. Loc de reședință Mediu urban (>20 000 locuitori) Mediu rural (< 2 000 locuitori) Mediu semi-urbain (<20 000 locuitori) 7. Locuință Tip formal Tip informal ; precizați : Materiale de construcție rezistente Număr de camere per locuitor |__|__| Lemn Număr locuitori |__|__| 8. Situație profesională Activ profesional : Da Nu Daca DA regulat ocazional 9. Remunerație lunară < SMIG SMIG Altele ; Precizați:……. > SMIG C. ANTECEDENTE FAMILIALE ȘI PERSONALE 1. Noțiuni despre contaminarea cu tuberculoză Da Nu Nu știe Dacă DA, precizați care dintre următoarele : Ndishimye P. Thèse de Doctorat 103 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Familial Profesional Scolar 2. Vaccinarea BCG Da Nu știe Nu Dacă DA, precizați care dintre următoarele : Cicatricea post-vaccinare Vaccinare documentată 3. Consangvinitate Da Nu 4. În momentul actual pacientul prezintă patologii asociate ? Da Nu Daca DA, precizați în tabelul următor : Anul de apariție Patologia Tratamente in curs |__|__|__|__| |__|__|__|__| |__|__|__|__| Unul dintre membrii din familia pacientului prezintă una sau mai multe boli cronice ? Da Nu Dacă DA, completați tabelul următor : Patologie Ndishimye P. Anul apariției Thèse de Doctorat Legătură de rudenie 104 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur |__|__|__|__| |__|__|__|__| |__|__|__|__| 5. Obiceiuri tabagice și alte dependențe 6.1. Fumatul Da Nu Dacă DA, câți ani a fumat în total ? |__|__| ani Dacă DA, câte țigări a fumat în medie pe zi? |__|__| țigări pe zi 6.2. Consum de băuturi alcoolice Da Nu Dacă DA, alegeți una dintre următoarele : Zilnic Mai puțin de o dată pe săptămână Mai puâin de odată pe lună Mai rar 6.3. Consum de droguri Da Nu Dacă DA, alegeți una dintre următoarele : Tipul de droguri consumate :……………………………………….. Zilnic Mai puțin de o dată pe săptămână Ndishimye P. Thèse de Doctorat 105 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Mai puțin de o dată pe lună Moins souvent 6. Antecedente neoplazice Da Nu D. ISTORICUL BOLII TUBERSULOASE *Nu completați în cazul unei pleurezii non tuberculoase Data apariției primelor simptome : |__|__||__|__||__|__|__|__| Data diagnosticului : |__|__||__|__||__|__|__|__| 1. Semne evocatoare Tuse Expectorație Dispnee Hemoptizie Febră Scădere ponderală ; numărul de kilograme pierdute : |__|__| kg 2. Semne de gravitate Prezente Absente Dacă sunt prezente, precizați care dintre următoarele : Tuberculoză pulmonară Miliară Bronhopneumonie Pneumonie cazeoasă Difuze și bilaterale Ndishimye P. Thèse de Doctorat 106 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Tuberculoză extra-pulmonară Multifocală Hematologică Altele ; precizați……………………. 3. Examen Obiectiv Pleuro-pulmonar : Normal Anormal ; precizați……………………. Extra – pulmonar : Normal Anormal ; precizați……………………. 4. Examen Radiologic Radiografie toracică Da Nu Daca DA, precizați următoarele : Data examinării : |__|__||__|__||__|__|__|__| Rezultat : Normal Anormal Dacă rezultatul este anormal, precizați următoarele localizări și tipuri de leziuni: Localizare leziunilor : LSD (Lobul superior drept) LM (Lobul mediu) LID (Lobul inferior drept) LSG (Lobul superior stang) LIG (Lobul inferior stang) Tipuri de leziuni : Ndishimye P. Thèse de Doctorat 107 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Cavitate ; precizați numărul |__|__| Infiltrate Noduli Pleurezie Altele; precizați……………….. Tratamente concomitente Da Nu Dacă DA, completați următorul tabel: Numele medicamentului (DCI) Date primei administrări Durată( zile) |__|__||__|__||__|__| |__|__||__|__||__|__| |__|__||__|__||__|__| 5. Apelul la servicii de sănătate Accesibilitate la serviciile de sănătate : Da Nu Satisfacția serviciului oferit de către centrul medical : Da Nu Ofertă de servicii psihologice : Da Nu Întârzierea între debutul simptomelor și luarea în evidență : |__|__| zile 6. Cunoștiințe legate de tuberculoză Cunoștiințe despre această boală ? Da Cunoștiințe despre modul de transmitere al acestei boli ? Da Nu Nu Ndishimye P. Thèse de Doctorat 108 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Cunoștiințe despre simptomele tuberculozei ? Da Nu Dacă cel puțin 1 DA, precizați sursa(sursele) de informare : Școală Media Afișe publicitare Personal medical Altele E. EXAMINĂRI ÎN CADRUL STUDIULUI Examen Da Nu Data realizării Locul realizarii Dispensar IDR |__|__||__|__||__|__| Examen de Cultură pentru BK*(TPM+ , TPM0) Spital Dispensar |__|__||__|__||__|__| Spital Rezultat Negativ Pozitiv ; precizați diamentrul : …….( mm) Absența coloniilor Prezența coloniilor Număr de colonii per eprubetă :…………. BAAR Absent (0 din 300 câmpuri) BAAR Prezent : Dispensar Examen de Microscopie |__|__||__|__||__|__| Spital 1+ 2+ 3+ Localizarea biopsiei :………….. Examen anatomopatologic pe biopsie pleurală Dispensar |__|__||__|__||__|__| Spital ……………………………………………………………… Granulom Cazeum (dacă T.pleurală) Altele ; precizați :………………………. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 109 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur F. ALTE EXAMINĂRI COMPLEMENTARE Examen Da Serologie HIV Nu Data realizării Locul de realizare |__|__||__|__||__|__| Rezultat Dispensar Negativ Spital Pozitiv Altele Frotiu sanguin |__|__||__|__||__|__| Dispensar Normal Spital Anormal ; precizați : ……………………… Altele …………………………………………...................... Numele medicului : .................................. Ndishimye P. Thèse de Doctorat 110 Tuberculose - Roumanie - Facteurs de Risque – Interleukine 10 - Lymphocyte T Régulateur Annexe 5 : Publications Ndishimye P. Thèse de Doctorat 111