Mycobacterium tuberculosis
complexe
Les agents responsables de la tuberculose sont Mycobacterium tuberculosis, M. bovis, M.
africanum et M. microti (= M. tuberculosis-complexe). L'OMS estime 2 à 3 millions le nombre
des décès et 8 millions des nouvelles infections par année. Environ 1/3 de la population
globale a subi une infection primaire (initiale) par M. tuberculosis.
Infection primaire chez 95% des individus inaperçue, peut devenir active à chaque âge, le
risque de recrudescence (ou de tuberculose post-primaire) augmente en présence de
conditions immunosuppressives (infection au VIH, abus d'alcool, vieillissement, thérapie aux
corticoïdes, chimiothérapie). Dans les pays industrialisés, 70% des cas de tuberculose sont
dus à la réactivation d'anciennes infections initiales. En Suisse, 1000 à 1200 de cas de
tuberculose sont déclarés par année. La moitié des cas est observée chez des migrants de
pays à incidence élevée et chez des personnes âgées. Le SIDA n'a pas influencé l'incidence
de la maladie dans notre pays.
La transmission aérogène par l'inhalation de gouttelettes contaminées est la plus fréquente,
la tuberculose pulmonaire donc la manifestation clinique la plus courante (75%). Tuberculose
extra pulmonaire par dissémination hématogène souvent observée chez les patients VIH
positifs ou atteints de SIDA (70%). Localisations plutôt rares: ganglions 6%, tractus
urogénital 5%, os et articulations 2.5%.
Diagnostic de laboratoire conventionnel: identification de BAAR au microscope (M.
tuberculosis, mycobactéries atypiques, Nocardia), décelables à condition que le prélèvement
contienne 103 à 104 germes par millilitre. Culture en parallèle obligatoire, prend plusieurs
jours ou semaines (temps de génération de M. tuberculosis 24 heures).
La PCR prend nettement moins de temps (2 heures), elle est un moyen utile de diagnostic
rapide complémentaire aux méthodes conventionnelles. La sensibilité pour les prélèvements
positifs au microscope est >95%, dans les négatifs environ 60%. Spécificité >99%.
L'emploi de routine de la PCR est avantageux
sur un prélèvement positif au microscope de patients atteints de SIDA, de tumeurs malins
ou d'autres maladies immunosuppressives (où différenciation entre tuberculose et
mycobactériose atypique d'intérêt vital)
pour confirmer (ou infirmer) rapidement une tuberculose avant le dépistage des membres
du collectif autour du patient index (famille, école, asile, prison etc.), indiqué en cas de
tuberculose seulement
pour les prélèvements extra pulmonaires, en majorité négatifs au microscope et de
culture très longue
sur un aliquote du liquide d'une culture mycobactérienne signalant croissance (Bactec,
MGIT etc.) ou sur une suspension d'organismes prélevés d'une gélose) voir aussi
Mycobacterium spp.).
La PCR ne remplace pas la culture actuellement, l’antibiogramme nécessitant des germes
vivants.