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qu’à la réception des médicaments dans le social, ce qui aura des impacts sur les
représentations, les communications et les pratiques. Leur étude, ancrée dans une
approche socioconstructiviste, passe dans ce chapitre, par la démonstration de
l’interdépendance des phénomènes sociaux et leur rôle dans la construction des savoirs.
Au cours de ces travaux, on retrouve plusieurs enjeux qui indiquent l’importance que
peut jouer le médicament dans les différentes sociétés du nord comme du sud.
Quelques constats généraux soulèvent ainsi plusieurs questions. Ainsi, à ce jour, les
travaux en sciences humaines se sont surtout attardés à la régulation du médicament et
à la médicalisation de la santé, ce qui a mis en évidence les étapes de production et de
distribution des médicaments. Ces études ont aussi révélé plusieurs oppositions au
modèle biomédical pour la gestion de la santé. Plus près des individus, le
questionnement concerne surtout l’influence des supports médiatiques, sources
d’information et d’autonomisation du patient, ainsi que les mœurs de consommation.
L’automédication est un exemple où se côtoient les expériences heureuses et les
défauts d’usage. Étant donné que le médicament emprunte plusieurs parcours, de sa
conception à sa consommation, on assiste à une complexification en partie due à la
mondialisation des marchés et des maladies. Aussi pour comprendre la complexité de
ces itinéraires, les études socioculturelles se révèlent de première nécessité. Dans un tel
contexte, on peut relever plusieurs aspects sur lesquels repose la complexité comme
ceux qui sont régulatoires, financiers, commerciaux, de type de l’information,
relationnelles, représentationnelles et culturelles. Tous aspects ont évidemment des
incidences sérieuses sur les développements des médicaments à venir.
Au plan régulatoire, on constate que plusieurs normes de toutes sortes encadrent le
médicament. Elles sont de nature légale pour des questions de sécurité et d’efficacité,
mais peuvent aussi être le produit d’organes sociétaux affairés à rappeler les attentes
sociales des médicaments. Enfin, il faut aussi souligner les contraintes issues de la
pratique des professionnelles de la santé, arbitres des posologies.