Aliments et politiques alimentaires
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Décembre 2004 Volume 49 Numéro spécial
(
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glycémique x contenu en hydrates de
carbone alimentaires) a été proposé
afin de permettre des comparaisons
de l’effet glycémique prévisible de
portions habituelles d’aliments et de
repas.3,4 Puisque la taille des portions
varie d’un pays à l’autre et entre les
individus, la charge glycémique doit être
calculée en fonction du groupe cible.
Les exemples d’aliments contenant
des hydrates de carbone pour deux
petits-déjeuners (tableaux 1 et 2)
montrent que pour pratiquement le
même nombre de grammes d’hydrates
de carbone et un apport énergétique
similaire, il peut y avoir une grande
différence de charge glycémique. Notez
que le petit-déjeuner affichant la charge
glycémique la plus faible (tableau 1)
contient également plus de trois fois
plus de fibres que le petit-déjeuner
ayant une charge glycémique plus élevée.
Tant la qualité que la
quantité d’hydrates de
carbone alimentaires
influencent l’impact
glycémique d’un
aliment.
Les effets à long terme
L’indice glycémique et la teneur
en fibres sont non seulement des
déterminants importants de la glycémie
immédiatement après le repas mais
ils influencent également le contrôle
glycémique global. Les taux de HbA1c
(une mesure de la glycémie à long
terme) diminuent lorsque les personnes
atteintes de diabète suivent un régime
alimentaire caractérisé par un faible
indice glycémique et riche en fibres.
De plus, d’autres aspects du régime
alimentaire peuvent avoir un effet à
long terme sur le contrôle glycémique.
La densité énergétique est à cet
égard particulièrement importante.
Les régimes alimentaires très
énergétiques apportent une grande
quantité de calories pour un poids
donné d’aliments. Ces régimes ont
tendance à prédisposer à un gain de
poids, à moins que cet apport élevé
en calories ne soit compensé par
une activité physique intense. L’excès
de graisse corporelle est associé à
l’insensibilité à l’action de l’insuline,
ce qui conduit à son tour à une
hausse de la glycémie. Cette séquence
d’événements peut donc précipiter le
développement du diabète de type 2,
augmenter excessivement la glycémie
(hyperglycémie) lorsque la condition
s’est déjà développée et compliquer
la gestion du diabète de type 1.
Les choix
Les aliments qui doivent être limités
sont les aliments riches en graisses
et ceux riches en sucres, même si
ils peuvent avoir un faible indice
glycémique. D’autre part, les fruits
et légumes de préférence entiers,
riches en fibres et à faible indice
glycémique sont généralement riches
en nutriments, plus pauvres en calories
et apportent plus rapidement une
sensation de satiété. La consommation
de ces aliments est encouragée.
Les meilleurs choix alimentaires pour
les personnes atteintes de diabète
doivent tenir compte de leur effet sur
d’autres facteurs de risque, comme la
pression artérielle et le cholestérol
sanguin. Heureusement, les aliments
dont la consommation est encouragée
en raison de leur effet positif sur la
glycémie sont également généralement
appropriés de ce point de vue. De plus, ces
aliments aident à constituer de nombreux
schémas alimentaires recommandés pour
les personnes atteintes de diabète, leurs
familles, mais également pour l’ensemble
de la population, exposée à un risque
élevé d’être atteint d’une des épidémies
des temps modernes : l’obésité, le diabète
et les maladies cardiovasculaires.
[ Jim Mann et Alex Chisholm
Jim Mann est Professeur en nutrition et
médecine humaine et Directeur du Edgar
National Centre for Diabetes Research,
Department of Human Nutrition, University
of Otago, Dunedin, Nouvelle Zélande.
Alex Chisholm est chargée de cours en
nutrition humaine, Department of Human
Nutrition, University of Otago, Dunedin,
Nouvelle Zélande.
Références
1 Diabetes and Nutrition Study Group of the
European Association for the Study of Diabetes.
Evidence-based nutritional approaches to the
treatment and prevention of diabetes mellitus.
Nutrition, Metabolism and Cardiovascular Disease
2004; in press.
2 Gillespie SJ, Kulkarni KD, Daley AE. Using
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practice. J Am Diet Assoc 1998; 98: 897-905.
3 Foster-Powell K, Holt SHA, Brand-Miller JC.
International table of glycemic index and
glycemic load values: 2002. Am J Clin Nutrit
2002; 76: 5-56.
4 Monro J. Redefining the glycemic index for
dietary management of postprandial glycemia.
J Nutrit 2003; 133: 4256-8.