Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Espaces vectoriels On connaît moults R-espaces vectoriels : L'objectif : identier une banque de théorèmes qui s'appliquent (entre autres) à tous les exemples précédents. Dans toute la suite on xe un sous-corps K de C (mais en vrai on ne regardera que K = R ou C très éventuellement Q). Dans toute la suite, (E, +, ·) désignera un K-espace vectoriel. On rappelle que cela signie : i/ ii/ iii/ I Familles et combinaisons linéaires I.1 Familles et sous-familles Définition 1 : Rappel. Une famille F = (vi )i∈I est la donnée, pour tout élément i de l’ensemble d’indices I, d’un vecteur vi ∈ E, i. e. une application F : I → E. Une famille peut être nie ou innie. Dans le cas I = N, une famille indexée par I est une suite. On peut noter indiéremment (vi )i∈N ou v0 , v1 , v2 , . . . , vn , . . . . Dans le cas I = {1, 2, . . . , n}, on peut noter indiéremment (vi ){1,2,...,n} ou v1 , v2 , . . . , vn . Sauf mention explicite du contraire, on indexera toutes nos familles nies par {1, 2, . . . , n} pour un certain n ∈ N. Par abus, on appellera cardinal de la famille (vi )i∈I le cardinal de I . Exemples 1 : K = R, E = R3 . 1. On peut considérer la famille nie C = (e1 , e2 , e3 ). 2. On peut considérer la famille innie F = 3. On peut considérer la famille innie G = Exemples 2 : 1 2 3 1 t 2 , 4 5 6 . t∈R K = R, E = RN . 1 ,..., 3k + 1 3k + 2 3k + 3 ,... = 3n + 1 3n + 2 3n + 3 . n∈N Lycée Alphonse Daudet - MPSI Exemples 3 : Année 2016-2017 Cours et compléments K = R, E = C ∞ (R, R). Définition 2 : Sous-famille. Soit F une famille. On appelle sous-famille de F = (vi )i∈I une famille obtenue en retirant certains vecteurs à F , c’est-à-dire une famille de la forme (vi )i∈J avec J ⊂ I. Exemples 4 I.2 Combinaisons linéaires Définition 3 : Rappel. On appelle combinaison linéaire des vecteurs d’une famille F = (vi )i∈I toute expression de la forme suivante : α1 vi1 + α2 vi2 + · · · + αr vir où les αk sont des scalaires et les ik des éléments de I. Le prof n'écrit jamais combinaison linéaire , il écrit toujours CL. Il paraît que c'est une notation personnelle. Une CL des vecteurs de (vi )i∈I est une somme nie de vecteurs de la forme αk vik ! Suivant le contexte, l'expression CL pourra désigner ou bien l'expression formelle, ou bien le résultat de l'opération désignée par cette expression. Mais, quand bien même on se réfèrerait à l'expression formelle, on fait systématiquement les deux identications suivantes : 1. on identie les CL qui ne se distinguent que par l'ordre des vecteurs, ; 2. on identie une CL de la forme α1 vi1 + α2 vi2 + . . . + αr vir + 0vir+1 avec α1 vi1 + α2 vi2 + . . . + αr vir . Remarque 1 Conséquence des deux identications précédentes : une CL de (v1 , . . . , vn ) est toujours de la forme λ1 v1+λ2 v2+· · ·+λn vn . Exemple 5 2 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Exemple 6 Remarque 2 À toute partie P ⊂ E , on peut associer la famille (v)v∈P . On peut donc parler de CL des vecteurs d'une partie de E . I.3 Liberté Définition 4 : Rappel. Étant donnée une famille F de vecteurs de E, on appelle CL triviale des vecteurs de F la CL obtenue en prenant tous les αk nuls. La CL triviale est nulle, au sens où elle s’évalue en 0E , le vecteur nul de E. Définition 5 : Liberté. Une famille est dite libre lorsque sa seule CL nulle est la CL triviale. Dans le cas contraire, elle est dite Exemples 7 Les familles des exemples 1, 2, 3 sont-elles libres ? 3 liée. Lycée Alphonse Daudet - MPSI Exemples 8 Notons fλ = t 7→ eλt . Année 2016-2017 Cours et compléments La famille fλ λ∈R de vecteurs de E = C ∞ (R, R) Remarque 3 La liberté est une notion intrinsèque, elle ne dépend pas de E . Par exemple, la famille fλ λ∈R est aussi libre vue comme famille de vecteurs de RR . 4 est libre ! Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Remarque 4 Par dénition, une sous-famille d'une famille libre est libre. En contraposant, on obtient que si F a une sous-famille liée, alors F est liée. Par contre, une sous-famille d'une famille liée peut très bien être libre. Exemple 9 Définition 6 . On dit que deux vecteurs u et v de E sont ∃k ∈ K, u = kv ou ∃k ∈ K, v = ku. colinéaires, et on note u//v, lorsqu’on a : Remarque 5 0. La famille ∅ est libre. 1. Pour u ∈ E , la famille (u) est libre si et seulement si on a u 6= 0E . 2. Pour (u, v) ∈ E 2 , la famille (u, v) est libre si et seulement si u et v sont non colinéaires. Démonstration . Une famille de 3 vecteurs 2 à 2 non colinéaires peut très bien être liée ! Exemple : 5 Lycée Alphonse Daudet - MPSI I.4 Année 2016-2017 Cours et compléments Caractère générateur Définition 7 . Une famille F de vecteurs de E est dite des vecteurs de F. Exemples 10 génératrice de E lorsque tout vecteur de E peut s’écrire comme CL Les familles des exemples 1, 2, 3 sont-elles génératrices de 6 E? Lycée Alphonse Daudet - MPSI Exemples 11 La famille Année 2016-2017 Cours et compléments fλ λ∈R est-elle génératrice de E = C ∞ (R, R) ? 7 Lycée Alphonse Daudet - MPSI I.5 Année 2016-2017 Cours et compléments Bases Définition 8 . On dit d’une famille B de vecteurs de E que c’est une façon unique comme CL des vecteurs de B. base de E lorsque tout vecteur de E peut s’écrire de Proposition 9 : Reformulation de la définition. Une famille B de vecteurs de E est une base si et seulement si elle est libre et génératrice de E. Démonstration . Définition 10 : (informelle). Lorsqu’un espace vectoriel E est livré en kit avec une base, c’est-à-dire lorsque les vecteurs de cet espace sont, par définition, des CL uniques des vecteurs d’une famille C, cette famille est une base de E est appelée base canonique de E. Exemples 12 1. L'espace vectoriel Kn a pour base canonique (e1 , e2 , . . . , en ) où ei est le n-upletdont toutes les coordonnées sont x1 .. nulles, sauf la i-ième qui vaut 1. En eet, les coecients du n-uplet . sont x1 , . . ., xn , et on a bien xn x1 .. . = x1 e1 + x2 e2 + · · · + xn en . xn 2. L'espace vectoriel K[X] a pour base canonique 3. Pour la même raison, l'espace vectoriel Kn [X] a pour base canonique 8 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments 4. L'espace Mp,q (K) a pour base canonique 5. Autres exemples, contre-exemple ? II Opérations sur les II.1 Produits de K-ev K-espaces et sur les sev vectoriels Proposition-Définition 11 : Produit de K-ev. Soient n ∈ N et E1 , E2 , . . ., En des K-espaces vectoriels. L’ensemble E1 × E2 × · · · × En est naturellement muni d’une structure d’espace vectoriel donnée par les opérations composante par composante : • 0E1 ×···×En = (0E1 , . . . , 0En ) ; • ∀(u1 , . . . , un ), (v1 , . . . , vn ) ∈ E1 × E2 × · · · × En , (u1 , . . . , un ) + (v1 , . . . , vn ) = (u1 + v1 , . . . , un + vn ) ; • ∀λ ∈ K, ∀(u1 , . . . , un ) ∈ E1 × E2 × · · · × En , λ · (u1 , . . . , un ) = (λu1 , . . . , λun ). Démonstration . Immédiat. Exemple 13 9 Lycée Alphonse Daudet - MPSI II.2 Année 2016-2017 Cours et compléments Sous-espaces vectoriels Définition 12 : Rappel. On appelle sous-espace vectoriel de (E, +, ·) (en abrégé sev , c’est pas de moi) un ensemble F inclus dans E stable pour la structure d’espace vectoriel de E, c’est-à-dire tel que : • 0E ∈ F , • ∀(x, y) ∈ F 2 , x + y ∈ F , • ∀x ∈ F, ∀λ ∈ K, λx ∈ F . On a immédiatement les deux caractérisations équivalentes suivantes, qui traduisent simplement que les opérations structurelles des espaces vectorielles se synthéthisent en une seule, l'opération CL . Proposition 13 : Sous-espace vectoriel. Un sous-ensemble F de E est un sous-espace vectoriel de (E, +, ·) si et seulement s’il est stable par combinaisons linéaires quelconques, c’est-à-dire si et seulement si on a : ∀r ∈ N, ∀(α1 , . . . , αr ) ∈ Kr , ∀(u1 , . . . , ur ) ∈ F r , α1 u1 + α2 u2 + · · · + αr ur ∈ F. Démonstration . Le sens réciproque est immédiat, le sens direct se traite par récurrence sur la longueur de la CL. Proposition 14 : Sous-espace vectoriel. Un sous-ensemble F de E est un sous-espace vectoriel de (E, +, ·) si et seulement s’il est non vide et stable par combinaisons linéaires de deux vecteurs, c’est-à-dire F 6= ∅ et ∀(λ, µ) ∈ K2 , ∀(x, y) ∈ F 2 , λx + µy ∈ F . Démonstration . Facile. Exo. Exemples 14 1. Pour tout entier n ∈ N, l'ensemble Dn (R, R) est un sev de RR . En eet Théorème 15 : Rappel. Si F est un sev de E, alors les lois de E induisent des lois sur F , et F , muni des lois induites, forme un K-ev. 10 Lycée Alphonse Daudet - MPSI II.3 Année 2016-2017 Cours et compléments Intersection de sous-espaces vectoriels Proposition 16 . Soit (Fi )i∈I une famille de sev de E. Alors T Fi est un sev de E. i∈I Démonstration . Exemple 15 C ∞ (R, R) est un sous-espace vectoriel de RR . En eet II.4 Espaces vectoriels engendrés Lemme 17 . Une CL de CL est une CL. Autrement dit, si F = (ui )i∈I est une famille de vecteurs de E, si G = (vj )j∈J est une famille de vecteurs obtenus comme CL des des vecteurs de F, alors une CL des vecteurs de G est aussi une CL des vecteurs de F. On notera que dans cette formulation, l'expression CL est employée dans ses deux sens possibles. Démonstration . 11 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Définition 18 : Sous-espace vectoriel engendré. Soit F une famille de vecteurs de E. On appelle sous-espace l’ensemble des CL des vecteurs de F. vectoriel engendré par F et on note Vect (F) Exemples 16 Remarque 6 On peut bien sûr aussi bien parler de sous-espace vectoriel Vect (P ) engendré par une partie P ⊂ E . 12 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Théorème 19 : Sous-espace vectoriel engendré. Vect (F) est toujours un sev de E. Bon, ça s’appelle sous-espace vectoriel engendré donc c’est heureux. Démonstration . Proposition 20 : Sous-espace vectoriel engendré. On peut être plus précis : Vect (F) le plus petit sous-espace vectoriel (pour l’inclusion) contenant F. C’est aussi l’intersection de tous les sous-espaces vectoriels contenant F. La dénition qu'on s'est donnée est une dénition par le bas des sous-espaces engendrés. La proposition précédente donne une dénition alternative par le haut . Démonstration . • Montrons que Vect (F) est le plus petit sous-espace vectoriel contenant F . Comme on a déjà vu que Vect (F) est un sous-espace vectoriel et qu'il est évident qu'il contient F , il ne reste qu'à montrer que Vect (F) est inclus dans tout sous-espace vectoriel contenant F . Tout sous-espace vectoriel contenant F étant stable par CL quelconque, un tel sous-espace vectoriel contient toute CL des vecteurs de F . Autrement dit, un tel sous-espace vectoriel contient Vect (F), c'est-à-dire que Vect (F) est bien inclus dans tout sous-espace vectoriel contenant F . • Montrons maintenant que Vect (F) est l'intersection des sous-espaces vectoriels contenant F . On a déjà vu que Vect (F) est inclus dans tout sous-espace vectoriel contenant F , il est donc inclus dans l'intersection de tous ces sous- espaces vectoriels. Comme Vect (F) est lui-même un sous-espace vectoriel de E contenant F , l'intersection de tous les sous-espaces vectoriels contenant F est incluse dans Vect (F). Finalement, par double inclusion, Vect (F) est égal à l'intersection de tous les sous-espaces vectoriels de E contenant F . Proposition 21 : Propriétés fondamentales de Vect. 1. Vect est extensive, c’est-à-dire : 2. Vect est croissante pour l’inclusion, c’est-à-dire : 3. Vect est idempotente, c’est-à-dire : Si ça te fait penser à quelque chose, tu peux réclamer ton plus pendant la séance. Démonstration . 13 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Remarque 7 Soit F un sous-espace vectoriel de E et F une famille de vecteurs de E . On a F = Vect (F) si et seulement si Remarque 8 Pour P ⊂ E , P = Vect (P ) ⇔ 1. On appelle droite Définition 22 . (vectorielle) un sev de E de la forme Vect (u) avec u 6= 0E . Autrement dit, une droite a une base formée d’un seul vecteur. 2. On appelle plan (vectoriel) un sev de E de la forme Vect (u, v) avec u 6 //v. Autrement dit, un plane a une base formée de deux vecteurs. Exemples 17 II.5 Sommes de sous-espaces vectoriels Proposition-Définition 23 . Pour n un entier naturel et F1 , F2 , . . ., Fn des sous-espaces vectoriels de E, on appelle F1 , F2 , . . ., Fn l’ensemble F1 +F2 +· · ·+Fn = {u1 +u2 +· · ·+un , u1 ∈ F1 , u2 ∈ F2 , . . . , un ∈ Fn }. somme de C’est un sous-espace vectoriel de E. Démonstration . Pour n = 2 pour faire simple (mais la preuve est la même). 14 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Remarque 9 La somme des sevs est : 1. Idempotente : pour tout sev F de E , on a F + F = F ; 2. Commutative : pour tous sevs F et G de E , on a F + G = G + F ; 3. Associative : pour tous sevs F , G et H de E , on a (F + G) + H = F + (G + H) = F + G + H ; 4. Admet pour élément neutre le sous-espace nul : pour tout sev F de E , on a F + {0E } = F . Exemples 18 15 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Exercice 1. Montrons qu'on a, pour tous sevs F1 et F2 de E , F1 + F2 = Vect (F1 ∪ F2 ). II.6 Sommes directes Définition 24 . Une somme F = F1 + F2 + · · · + Fn est dite directe lorsque tout vecteur u de F s’écrit sous la forme u = u1 + u2 + · · · + un où l’on a ∀i ∈ {1, . . . , n}, ui ∈ Fi . On note alors F = F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fn . de façon unique Ainsi, lorsqu'on écrit une expression de la forme F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fn , on décrit un objet (la somme des sous-espaces vectoriels Fi ), et, simultanément, on donne une information sur cet objet (le fait que cette somme est directe). On a rencontré une situation totalement analogue avec l'exemple des réunions disjointes, entre autres. Exemples 19 Reprenons les exemples de sommes vu précédemments. 16 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments Un autre exemple : Exemple 20 Exercice 2. Donner une CNS pour qu'une somme de droites Vect (v1 ) + Vect (v2 ) + · · · + Vect (vn ) (vi 6= 0E ) soit directe. 17 Lycée Alphonse Daudet - MPSI II.7 Année 2016-2017 Cours et compléments Supplémentaires Définition 25 . Deux sous-espaces vectoriels F et G de E sont dit supplémentaires lorsqu’on a F ⊕ G = E. Confonds supplémentaires et complémentaires et je te mort-subite. Exemple 21 E = K2 , cherchons un supplémentaire de F = Vect (e1 ). En général, un supplémentaire n'est pas unique ! La méthode naturelle pour montrer que deux sous-espaces vectoriels F et G d'un espace vectoriel E sont supplémentaires consiste à procéder par analyse-synthèse. Il s'agit en eet de montrer que tout vecteur x ∈ E peut se décomposer de façon unique comme somme d'un vecteur y ∈ F et d'un vecteur z ∈ G. Dans la partie analyse, on montre qu'on a un unique candidat pour le couple (y, z). Dans la partie synthèse, on vérie que ce couple convient bien. Exemples 22 18 Lycée Alphonse Daudet - MPSI Année 2016-2017 Cours et compléments On peut aussi faire ça : Proposition 26 : Caractérisation de supplémentarité. Deux sevs F et G de E sont supplémentaires si et seulement si F +G=E . F ∩ G = {0E } Exemple 23 Définition 27 . On appelle hyperplan de E un sev de E dont un supplémentaire est une droite. Exemples 24 19 Lycée Alphonse Daudet - MPSI II.8 Année 2016-2017 Cours et compléments Bases adaptées Définition 28 . Étant données deux familles F = (ui )i∈I et G = (vj )j∈J , on notera (notation maison) F t G la famille obtenue en concaténant F et G, qu’on peut, par exemple, formellement définir par F t G = (wk )k∈K où ui si k est de la forme (i, 0) K = I × {0} ∪ J × {1} et wk = vj si k est de la forme (j, 1). On dénit de même la concaténation F1 t · · · t Fn de n familles. Proposition-Définition 29 : Base adaptée. Si on a E = F1 ⊕ F2 ⊕ · · · ⊕ Fn , où, pour tout i, Bi est une base de Fi , alors B = B1 t · · · t Bn est une base de E. Une telle base est appelée base adaptée à la somme directe. Réciproquement si F = F1 t · · · t Fn est libre, alors on a Vect (F) = Vect (F1 ) ⊕ · · · ⊕ Vect (Fn ) et F est une base adaptée à cette somme directe. Démonstration . Je fais pour n = 2. • Supposons avoir E = F1 ⊕ F2 , avec B1 une base de F1 et B2 une base de F2 . Montrons que B = B1 t B2 est bien une base de E en montrant qu'elle est libre et génératrice. D'après le résultat de l'exercice 1 plus haut, on a Vect (B) = Vect (B1 ∪ B2 ) = Vect (B1 ) + Vect (B2 ) c'est-àdire Vect (B) = F1 + F2 = E . D'où le caratère générateur de B. Considérons une CL nulle des vecteurs de B = B1 t B2 : une telle CL s'écrit sous la forme λ1 u1 + · · · + λp up + µ1 v1 + · · · + µq vq = 0E , où les ui sont des vecteurs de B1 et les vj des vecteurs de B2 . Posons u = λ1 u1 + · · · + λp up et v = µ1 v1 + · · · + µq vq . On a ainsi u + v = 0E , et comme B1 est une base de F1 on a u ∈ F1 , et comme B2 est une base de F2 on a v ∈ F2 . La somme F1 ⊕ F2 étant directe, on a donc u = v = 0E , c'est-à-dire λ1 u1 + · · · + λp up = µ1 v1 + · · · + µq vq = 0E . Par liberté de B1 et de B2 , on a donc bien λ1 = · · · = λp = µ1 = · · · = µq = 0. D'où la liberté de B. • Supposons avoir F = F1 t F2 libre. Les familles F1 et F2 sont libres comme sous-familles de F . Pour i ∈ {1, 2}, on a par dénition Fi génératrice de Vect (Fi ), et par liberté elle en forme bien une base. Alors on a Vect (F) = Vect (F1 ) ⊕ Vect (F2 ) et F est une base adaptée à cette somme directe. Exemple 25 La proposition précédente donne un procédé explicite de construction de sous-espaces supplémentaires : on considère une base de E , on la scinde en deux, et on obtient les bases de deux sous-espaces supplémentaires de E . 20