
Images en Ophtalmologie 
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 Vol. VII 
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 juillet-août 2013
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Légendes
Figure 1. Aspect du vitré antérieur chez un 
patient atteint d’uvéite associée à la maladie 
de Whipple. Uvéite postérieure torpide avec 
infl ammation du segment antérieur minime 
ou absente. 
Figure 2. Angiographie à la fluorescéine 
montrant une papillite associée à un œdème 
maculaire de l’œil droit.
Figure 3. Présence de corps PAS positifs au 
niveau du prélèvement vitréen.
Figure 4. Immunocytochimie permettant 
le diagnostic d’infection par Tropheryma 
whipplei au niveau du même prélèvement 
vitréen (image fournie gracieusement par 
le Pr Drancourt). 
Uvéite chronique • Maladie de 
Whipple • PCR • Tropheryma 
whipplei • Macrophages PAS 
positifs.
Chronic  uveitis  •  Whipple’s 
disease  •  PCR  •  Tropheryma 
whipplei • PAS positive macro-
phages.
Cas clinique
Uvéite associée 
à la maladie de Whipple
Whipple’s disease-associated uveitis
V. Touitou, P. LeHoang, B. Bodaghi
(Service d’ophtalmologie, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris)
Un homme, âgé de 57 ans, consulte en raison d’une baisse d’acuité visuelle 
modérée évoluant depuis 2 ans, associée à une impression de corps  ot-
tants.  À  l’interrogatoire,  il présente  également  une  histoire  d’arthralgies 
diff uses évoluant depuis 3 ans, ainsi que des troubles digestifs de type diarrhée 
chronique, présents depuis 4 ans.
Examen
L’acuité visuelle est à 7/10 à droite et à gauche. À la lampe à fente, il n’y a pas 
d’infl am mation de la chambre antérieure ; en revanche, il existe une hyalite bilatérale 
(fi gure1)
, associée à des vascularites périphériques, et des condensations vitréennes 
de type 
“snow-balls”
. Un œdème maculaire est présent du côté droit 
(fi gure2)
. Le 
scanner thoraco-abdominopelvien met en évidence des adénopathies mésentériques 
et para-aortiques. La ponction de la chambre antérieure est négative mais la vitrec-
tomie met en évidence la présence de macrophages avec inclusions positives à l’acide 
périodique Schiff (PAS) 
[fi gures3 et4]
, et la détection de 
Tropheryma whipplei
 par 
PCR 
(Polymerase Chain Reaction)
 s’avère positive : le diagnostic d’uvéite associée à 
la maladie de Whipple est ainsi confi rmé. Une antibiothérapie associant rifampicine 
et triméthoprime+ sulfaméthoxazole est initiée, qui permet une amélioration rapide 
de l’état général ainsi qu’une disparition des signes extra-ophtalmologiques, et de 
l’uvéite en 3mois.
Discussion
La maladie de Whipple est rarement une cause d’uvéite. Elle doit être suspectée 
devant toute uvéite corticorésistante ou corticodépendante, d’évolution chronique, 
et cela d’autant plus volontiers que des manifestations cliniques extra-oculaires lui 
sont associées. L’atteinte est multiorganique et peut notamment entraîner une alté-
ration de l’état général (fi èvre au long cours, amaigrissement, asthénie) ainsi que 
des troubles digestifs, articulaires, cardiaques, neurologiques et ophtalmologiques. 
Toutes les atteintes ophtalmologiques sont possibles (épisclérite, sclérite, uvéite, 
papillite). Les atteintes neuro-ophtalmologiques typiques incluent un nystagmus, un 
syndrome de Parinaud ou des myorythmies oculomasticatoires. Une ponction lombaire 
est indispensable dans le bilan de la maladie. Le pronostic vital de ces patients est 
engagé si le diagnostic n’est pas fait ; avant la découverte de son origine bactérienne 
et l’utilisation des antibiotiques, la maladie de Whipple était systématiquement létale. 
Actuellement, le pronostic est bon lorsqu’elle est traitée mais les rechutes oculaires ou 
neurologiques ne sont pas rares à l’arrêt du traitement. La durée du traitement n’est 
pas codifi ée et doit toujours dépasser 1an. De nombreux patients restent sous traite-
ment antibiotique d’entretien à faible dose pendant de nombreuses années, voire à vie.
L’uvéite associée à la maladie de Whipple est rare mais il est indispensable de 
la reconnaître et de la traiter afi n d’assurer non seulement le meilleur pronostic 
fonctionnel des patients mais également le pronostic vital. Elle présente les carac-
téristiques des uvéites infectieuses avec une évolution chronique, récidivante, et 
résistante à la corticothérapie. 
II
Pour en savoir plus…
•
Touitou V, Fenollar F, Cassoux N et al. Ocular 
Whipple’s disease: therapeutic strategy and long-
term follow-up. Ophthalmology 2012;119(7):1465-9. 
•
Lee AG. Ocular whipple’s disease. Ophthalmo-
logy 2002;109(11):1952-3.
•
Chan RY, Yannuzzi LA, Foster CS. Ocular 
Whipple’s disease: earlier defi nitive diagnosis. 
Ophthalmology 2001;108(12):2225-31.
•
Sommer S, Rozot P, Wagner M, Xenard L, 
Poveda JD. [Uveitis in Whipple disease: iden-
tification of Trophyrema whippelii by PCR]. 
JFrOphtalmol 1998;21(8):588-90.
•
Williams JG, Edward DP, Tessler HH et al. Ocular 
manifestations of Whipple disease: an atypical 
presentation. Arch Ophthalmol 1998;116(9):1232-4. 
•
Wechsler B, Fior R, Reux I et al. [Uveitis: late 
complication of undiagnosed Whipple disease]. 
Rev Med Interne 1995;16(9):687-90. 
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.