E.S.I. 1CPA et 1CPB. Module : Algèbre I. Novembre 2012 Corrigé du Contrôle Intermédiaire Exercice 1 : (14 pts) Sur l’ensemble R, on considère la loi de composition suivante : x ∗ y = x + y − xy pour tous x, y ∈ R. I/ 1- Soient x, y ∈ R \ {1}. Montrer que x + y − xy 6= 1. Soient x, y ∈ R \ {1} et supposons que x ∗ y = 1. x∗y =1 ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ x + y − xy = 1 x(1 − y) + y − 1 = 0 (1 − y)(x − 1) = 0 y = 1 ou x = 1. D’où x ∗ y 6= 1 car par hypothèse x 6= 1 et y 6= 1. (1 pts) 2- Montrer que (R \ {1}, ∗) est un groupe abélien. i) On déduit de la question précédente que ∗ est une LCI dans R \ {1}. (0,5 pts) ii) Soient x, y, z ∈ R \ {1} : (x ∗ y) ∗ z = = = = = = = D’où ∗ est associative. (x + y − xy) ∗ z (x + y − xy) + z − (x + y − xy)z x + y − xy + z − xz − yz + xyz x + (y + z − yz) − xy − xz + xyz x + (y ∗ z) − x(y + z − yz) x + (y ∗ z) − x(y ∗ z) x ∗ (y ∗ z). (1 pts) iii) Soient x, y ∈ R \ {1} : x ∗ y = x + y − xy = y + x − yx = y ∗ x. D’où ∗ est commutative. (0,5 pts) iv) Supposons qu’il existe e ∈ R \ {1} tel que pour tout x ∈ R \ {1} : x ∗ e = x, alors : x∗e=x ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ x + e − xe = x e − xe = 0 e(1 − x) = 0 e = 0 (car x 6= 1). 1 D’où e = 0 est un élément neutre. (1 pts) v) Supposons que pour tout x ∈ R \ {1}, il existe x0 ∈ R \ {1} tel que x ∗ x0 = 0, alors : x ∗ x0 = 0 x + x0 − xx0 = 0 x0 (1 − x) = −x x ⇐⇒ x0 = (car x 6= 1). x−1 x D’où, tout x ∈ R \ {1} admet pour symétrique x0 = . (1 pts) x−1 ⇐⇒ ⇐⇒ Conclusion : (R \ {1}, ∗) est un groupe abélien. 3- Soit f : (R∗ , ·) −→ (R \ {1}, ∗) l’application définie par f (x) = 1 − (1/x). a) Montrer que f est un morphisme de groupes. Soient x, y ∈ R∗ : f (x) ∗ f (y) = = = = = 1 1 ∗ 1− 1− x y 1 1 1 1 1− + 1− − 1− 1− x y x y 1 1 1 1 1 1− +1− −1+ + − x y x y xy 1 1− xy f (x · y). D’où f est un morphisme de groupes. (1,5 pts) b) Calculer ker(f ). ker(f ) = {x ∈ R∗ : f (x) = 0} 1 = {x ∈ R∗ : 1 − = 0} x 1 = {x ∈ R∗ : 1 = } x = {x ∈ R∗ : x = 1} = {1}. D’où ker(f ) = {1}. (1,5 pts) c) Montrer que f est un isomorphisme de groupes. i) D’après la question précédente on a ker(f ) = {1}, on en déduit que f est un morphisme injectif. (1 pts) Montrons que f est surjectif. Soit y ∈ R \ {1} et supposons qu’il existe x ∈ R∗ tel que y = f (x) : y = f (x) ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ 2 y =1− 1 x 1 =1−y x 1 = x(1 − y) 1 x= . 1−y D’où ∀y ∈ R \ {1}, ∃x ∈ R∗ , x = 1 : y = f (x) et donc f est surjectif. (1,5 pts) 1−y On en déduit que f est un morphisme bijectif (i.e., f est un isomorphisme). (0,5 pts) II/ 1- Vérifier que pour tous x, y ∈ R, on a : x ∗ y = 1 − (1 − x)(1 − y). Soient x, y ∈ R : x∗y = = = = = D’où x ∗ y = 1 − (1 − x)(1 − y). x + y − xy x + y(1 − x) + 1 − 1 y(1 − x) − (1 − x) + 1 (1 − x)(y − 1) + 1 1 − (1 − x)(1 − y). (0,5 pts) 2- Pour tout entier n ≥ 2 et x ∈ R, évaluer la puissance nème : x . . ∗ x} . | ∗ .{z n fois Pour n = 2 on a : x ∗ x = 1 − (1 − x)2 . Pour n = 3 on a : x ∗ (x ∗ x) = x ∗ [1 − (1 − x)2 ] h i 2 = 1 − (1 − x) 1 − 1 − (1 − x) = 1 − (1 − x)(1 − x)2 = 1 − (1 − x)3 . Montrons par récurrence qu’on a : ∀n ≥ 2 : x . . ∗ x} = 1 − (1 − x)n . | ∗ .{z (1 pts) n fois On a déjà vérifié que cette dernière équation est vraie pour n = 2. Supposons qu’elle est vraie pour un entier n ≥ 2 et montrons qu’elle reste vraie pour n + 1. (0,5 pts) . . ∗ x} = x ∗ (x ∗ . . . ∗ x) |x ∗ .{z | {z } (n+1) fois n fois = x ∗ [1 − (1 − x)n ] h i = 1 − (1 − x) 1 − 1 − (1 − x)n = 1 − (1 − x)(1 − x)n = 1 − (1 − x)n+1 . D’où : ∀n ≥ 2 : x . . ∗ x} = 1 − (1 − x)n . | ∗ .{z (1 pts) n fois Exercice 2 : (6 pts) On définit sur Z la relation R par : ∀n, m ∈ Z, nRm ⇐⇒ n + m est pair. 1. Montrer que R est une relation d’équivalence. 3 (a) On a ∀n ∈ Z : n + n = 2n, et 2n est pair, donc ∀n ∈ Z : nRn. D’où R est reflexive. (0,5 pts) (b) Soient n, m ∈ Z : nRm =⇒ n + m est pair =⇒ m + n est pair =⇒ mRn. D’où R est symétrique. (0,5 pts) (c) Soient n, m, r ∈ Z : nRm ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ n + m est pair ∃α ∈ Z : n + m = 2α ∃α ∈ Z : n = 2α − m. mRr ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ m + r est pair ∃β ∈ Z : m + r = 2β ∃β ∈ Z : r = 2β − m. d’où on obtient : n + r = (2α − m) + (2β − m) = 2α + 2β − 2m = 2(α + β − m). comme α+β −m ∈ Z, alors n+r est pair et donc (nRm et mRr) =⇒ nRr) , c’est-à-dire que R est transitive. (1,5 pts) Conclusion : R est une relation d’équivalence. 2. Calculer cl(0) et cl(1). cl(0) = = = = D’où cl(0) = 2Z. (1 pts) cl(1) = = = = D’où cl(1) = 2Z + 1. {n ∈ Z : 0Rn} {n ∈ Z : 0 + n est pair} {n ∈ Z : n est pair} 2Z. {n ∈ Z : 1Rn} {n ∈ Z : 1 + n est pair} {n ∈ Z : n est impair} 2Z + 1. (1 pts) 3. Vérifier que cl(0) et cl(1) forment une partition de Z. (a) cl(0) = 2Z 6= ∅ et cl(1) = 2Z + 1 6= ∅. (0,5 pts) (b) cl(0) ∩ cl(1) = 2Z ∩ (2Z + 1) = ∅. (0,5 pts) (c) cl(0) ∪ cl(1) = 2Z ∪ (2Z + 1) = Z. (0,5 pts) Conclusion : cl(0) et cl(1) forment une partition de Z. 4