INSTITUT NATIONAL de RECHERCHE PEDAGOGIQUE ©JD dTéwa[tafto@[fi] d T w d \u)ê(o.\m(0ÂO)(û que peut la pédagogie ? performances linguistiques cf élevés de C M 1 , facteurs sociologiques et variables pédagogiques par Hélène Romian, I.N.R.P. Christine Barré-de Miniac, I.N.R.P. Gilbert Ducancel, Ecole Normale d'Amiens, Sciences de l'Education (Paris V) Annette Lafond, I.N.R.P. Eric Espéret, Psychologie, Université de Poitiers, a bien voulu lire et critiquer nos manuscrits Mohammed Cherkaoui, attaché de recherche au C.N.R.S., a assuré l'analyse et la programmation du traitement informatique des données. ISBN 2-7342-0009-0 3e Trimestre 1983 MINISTERE DE L'EDÜCATIOH NATIONALE IHSTIOTT NAHOHAL SE RECHERCHE PEDAGOGIQUE 29» rue d'ïïln 75230 PARIS CEDEX 05 " ESSAI D'BVALUATIOH SES EITETS D'UOT PEDAGOGIE DO FRANÇAIS " TOME I " Que peut la pédagogie ? Performances linguistiques d'élèves de CM, facteurs sociologiques, variableo pédagogiques " EÍHAI4 Veuilles l i r e t . p 84 licne 21 " P = .05 " . p 87 liane 19 " Mais aucun, sauf un naître EXP / PB* . . . p 107 dernier alinéa " Bien sûr l a signification statistique des différences a été testée njrBténatiquenentfi.,.] • I l est évident que > - si l'on a W X GSP 1 positive, on a conjointenent PR X GSP 4 positive - si l'on a PR X GSP 4 positive, on a conjointenent PR X GSP 1 positive » SOMMAIRE 1. EVALUER LES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU FRANÇAIS QUOI ? POURQUOI ? POUR QUOI FAIRE ? , par Hélène R o m i a n 1.1. Quelle pédagogie du Français ? 1.1.1. Les exigences de la démocratisation 1.1.2. Un Plan de Rénovation 1.1.3. Des contrôles empiriques de Innovation aux contrôles expérimentaux 1.2. Quelle recherche en pédagogie ? 1.2.1. Vous avez dit : pédagogie ? 1.2.2. Un champ des plus complexes : la pédagogie du Français 1.2.3. Une dynamique spécifique : la recherche-action 1.2.4. Un dispositif de recherche spécifique 1.2.5. Quelle évaluation ? 1.3. Le contexte de l'essai -d'évaluation de mai 1972 1.3.1. Où en est la recherche en 1972 ? 1.3.2. L'émergence de besoins collectifs 1.3.3. Des conditions matérielles et institutionnelles difficiles 1.3.4. Des questions et des enjeux d'ordre pédagogiques p p p p p p p p p p p p 2. EVALUER LES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU.FRANÇAIS. COMMENT ? p 2 . 1 . Principes d'évaluation, par Annette LAFOND 2.1.1. Problèmes théoriques 2.1.2. Le plan d'évaluation de 1 971 2.1.3. Principes de la macro-expérience 2.1.4. Observations ponctuelles - Exemple : analyse des effets de la pédagogie dans le domaine du vocabulaire, par Christine BARRE-DE MINIAC 2.2. Le recueil des données, par Annette LAFOND 2.2.1. Plan de recueil des données 2.2.2. Echantillonnage des populations 2.2.3. Recueil des données 2.2.4. Tableau récapitulatif des données recueillies 2.3. Le champ de l'essai d'évaluation 2.3.1. Description de la population 2.3.1.1. Catégorisation des maîtres, par Hélène ROMIAN 2.3.1.2. Catégorisation des élèves, par Annette LAFOND 2.3.2. Epreuves utilisées, par Hélène ROMIAN 2.3.2;1. Echelle collective de niveau intellectuel Test I.N.E.D.-I.N.O.P. (par Christine BARRE-DE MINIAC) 2.3.2.2. Epreuves de production de textes 2.3.2.3. Sondage sur les lectures des enfants 2.3.2.4. Epreuves de syntaxe 2.3.2.5. Epreuves de vocabulaire 2.3.2.6. Créativité et poésie dans des textes d'enfants p p p p p p p p p p p p p p p p p p p p p . p p p p 2.3.3. Limites des données recueillies 2.3.3.1. Données sociologiques : des G.S.P. selon la profession du père 2.3.3.2. Données pédagogiques : des représentations liées aux pratiques des maîtres 2.3.3.3. Performances linguistiques des enfants : syntaxe, lexique, poésie 2.4. Recherche des interactions entre données pédagogiques, facteurs sociologiques, sur des performances linguistiques, par Christine BARRE-DE MINIAC 2.4.1. Hypothèses 2.4.2. Méthodes d'analyse 2.4.3. Prédictions 3. DES RESULTATS DIFFERENTS SELON LES PEDAGOGIES, par Gilbert DUCANCEL 3.1. Des résultats différents selon que les maîtres enseignent dans les classes expérimentales ou non 3.2. Des résultats différents selon que les maîtres déclarent enseigner ou non selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation . . 3.3. Interprétation - Comparaison des données fournies par les deux catégorisations pédagogiques 3.4. Des résultats différents selon les épreuves 3.5. Des résultats différents selon les différentes hypothèses pédagogiques du Plan de rénovation envisagées 3.6. Conclusion - Sensibilité des épreuves élèves à l'effet de la pédagogie 4. POSER A U T R E M E N T LE PROBLEME DES INEGALITES D'ORIGINE S O C I A L E D E V A N T LA L A N G U E , par Gilbert DUCANCEL 4 . 1 . Des résultats différents selon l'origine sociale 4.2. L'effet de la pédagogie du maître est-il le même selon les origines sociales des enfants ? 4.3. Conclusion - Bien-fondé de l'hypothèse d'une réduction des écarts de performances entre enfants des milieux socio-culturels les plus et les les moins favorisés dans les classes "PR" p. 72 p. 73 p. 73 p. 73 p. p. p. p. 76 76 77 82 p. 84 p. 84 p. 86 p. p. 87 88 p. 89 p. 101 p. 102 p. 102 p. 103 p. 109 EN CONCLUSION, QUE PEUT LA PEDAGOGIE? par Hélène ROMIAN p. 110 ANNEXES p. 1 1 3 ANNEXE A : Facteurs sociologiques : Liste des professions constitutives des quatres Groupes Socio-Professionnels (G.S.P.). Pourcentage d'élèves correspondants (EXP et EXP, PR et PR), par Christine BARRE-DE MINIAC p. 113 ANNEXE B : Variables pédagogiques Dimension au Q.I.P.F. (questionnaire-maîtres), par Hélène ROMIAN p. 115 ANNEXE C : Données (psycho)-linguitiques : Thématiques des épreuves-élèves (INED-INOP - Syntaxe - Vocabulaire), par Hélène ROMIAN p. 116 ANNEXE D : Résultats de l'essai de traitements inter-éprueves : Analyse de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques, des facteurs sociologiques et de leur interaction sur les résultats des élèves aux épreuves, par Christine BARRE-DE MINIAC p. 118 Tableau I : comparaison des classes EXP et EXP p. 120 Tableaux II à XIV (inclus) : comparaison des classes PR et PR p. 121 Tableau XV : représentation graphique des résultats des élèves aux épreuves, sous des classes EXP et EXP, PR et PR p. 148 ANNEXE E : Graphiques représentant les effets différentiels de la pédagogie sur les résultats des élèves selon les G.S.P., par Gilbert DUCANCEL p. 1 55 - Droits de reproduction et de traduction réservés pour tous pays. EVALUER LES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU FRANÇAIS, tel est notre projet insolite. Dans les années 1970 - et même 10 ans après - il n'est pas du tout évident que le champ des pratiques de l'enseignement de la langue maternelle ait à se constituer en champ de recherche, ni même qu'il puisse l'être. Tout se passe comme s'il suffisait d'être un " b o n " "littéraire" pour " b i e n " enseigner la langue. La pédagogie, selon les idées reçues, serait seulement l'art et la manière - qui ne s'apprennent que par la pratique - de transmettre des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être appliqués à la langue. On est (on naît) pédagogue ou pas. Les pratiques pédagogiques, envisagées sous cet angle, ne constitueraient pas un champ spécifique à aborder spécifiquement: elles seraient l'affaire des linguistes, des psychologues, des sociologues seuls. Poser en postulat que l'enseignement de la langue maternelle constitue un champ de recherche spécifique et qu' il existe dans ce champ des variables pédagogiques spécifiques, de même niveau d'importance que les variables linguistiques, psychologiques et sociologiques, c'est aller à rencontre de bien des idées reçues. Tel est le parti que nous avons pris : quels que soient les résultats des investigations, l'enjeu est d'importance. Cela suppose que, d'abord, nous commencions par essayer de cerner, trier, classer, hiérarchiser des variables possibles dans le champ, c'est-à-dire des facteurs simples ou complexes, dont les variations sont susceptibles de différencier significativement les attitudes et comportements langagiers et métalinguistiques des maîtres et des élèves. Evaluer, soit Mais évaluer quoi? La question nous paraît première. A quoi bon déployer une stratégie statistique sophistiquée sur ordinateur, si l'on travaille sur des données syncrétiques, trop globales ou trop pointillistes pour présenter la moindre pertinence pédagogique et pour apporter à la formation des maîtres? C'est pourtant ce que l'on peut constater, bien souvent, dans les recherches (et elles ne sont pas légion), qui utilisent des données pédagogiques : autant les autres données, linguistiques ou psychologiques par exemple sont cernées, définies, élaborées, autant les données pédagogiques sont frustes, voire même ambiguës. Cest dire que le champ de la pédagogie du Français, langue maternelle, est - quasiment - inexploré, scientifiquement parlant, et que notre recherche est donc de type exploratoire. 1. EVALUER LES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU FRANÇAIS Quoi ? Pourquoi ? Pour quoi faire ? Hélène Romian L'essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français que nous avons tenté, et qui est rapporté ici, n'est ni intemporel, ni neutre. Comme toute évaluation d'ailleurs. Il s'inscrit, à un moment donné, dans une dynamique de travail donnée, qui implique des principes donnés, en matière de pédagogie du Français, de pédagogie, de recherche en pédagogie. Il présente de ce fait certaines caractéristiques, dont les unes découlent logiquement de choix méthodologiques, et les autres, de circonstances indépendantes de la volonté des expérimentateurs, mais non anecdotiques, signifiantes. Le bilan méthodologique que nous présentons n'a de sens qu'en fonction d'un contexte viva it dont on ne saurait l'isoler, si on veut en saisir exactement la portée comme les limites. Il n'a de sens qu'en fonction de ses destinataires : les formateurs de maîtres, confrontés chaque jour aux redoutables problèmes de l'évaluation. Né de préoccupations pédagogiques, notre essai d'évaluation est à lire dans une perspective pédagogique. Il convient de ne pas perdre de vue que notre entreprise se situe à contre-courant des 7 idées reçues. Nous sommes dans un domaine, l'enseignement de la langue maternelle, où la démarche scientifique a eu jusqu'ici peu de part. Il s'agit de faire en sorte que les choix soient mieux étayés, plus en rapport avec l'état des connaissances scientifiques sur la langue, l'enfant apprenant sa langue, l'école comme lieu de parole et d'apprentissages verbaux. Et qu'on puisse passer de l'ère des opinions, voire des parti-pris pragmatiques et des préjugés, à des stratégies plus rationnelles. Selon nous, la solution aux problèmes actuels du système éducatif repose - entre autres choses - sur la définition rigoureuse d'objectifs et de pratiques pédagogiques à fondements scientifiques, impliquant des hypothèses d'action dont les effets puissent être décrits, évalués. Sachant bien que l'action pédagogique en matière d'enseignement de la langue maternelle n'est pas réductible - actuellement - à des effets évaluables. Mais pensant que ce n'est pas une raison pour ne pas essayer. 1.1. Quelle pédagogie du Français ? Toute évaluation pédagogique, toute description de comportements et de conduites pédagogiques et de leurs effets sur les comportements et les conduites des élèves répond à des critères, le plus souvent implicites, correspondant aux représentations que les chercheurs se font de " la" pédagogie et aux finalités éducatives générales, aux objectifs spécifiques de tel enseignement qui "actualisent" ces représentations. Notre essai d'évaluation trouve donc sa pertinence- pédagogiquement parlant- dans celle du Plan de Rénovation de l'enseignement du Français à l'école élémentaire dont il doit décrire les effets, et dans l'expérimentation qui en a été faite sur le terrain à partir de sa diffusion, en décembre 1970 (1 ). Les hypothèses de recherche sont, comme on le verra plus loin, le corollaire des finalités et des objectifs explicitement assignés à l'enseignement du Français, et dont il importait, précisément, de vérifier la réalisation dans les classes expérimentales supposées les mettre en œuvre. 1.1.1. Les exigences de la démocratisation Dans les années 1 960, l'inégalité des enfants à l'égard de leur langue maternelle est un fait sur lequel de nombreuses recherches concordent : "Le nombre important des retards scolaires (plus de 50 % au CM2) montre [...] que les programmes actuels (2) ne sont pas assimilés comme ils le devraient. Or, [...] les élèves retardés le sont principalement par des déficits de langage, et [...] ils appartiennent le plus souvent à des milieux défavorisés" (1 ). Pour contribuer à réduire ces inégalités, dans la mesure où la pédagogie y peut quelque chose, le Plan de Rénovation cherche à définir les moyens propres à faciliter'Taccès de tous les enfants à une langue qui permette l'enrichissement de la communication avec autrui, l'expression orale et écrite personnalisée, et rende ainsi possible, pour un plus grand nombre d'entre eux, la poursuite d'études secondaires longues" (1). Notons-le. Il ne s'agit pas là d'une pédagogie de type compensatoire, qui interviendrait par des procédures d'ordre technique sur des aspects ponctuels des pratiques langagières ou sur d'autres pratiques culturelles supposées "compenser" des "déficits" de langage jugés définitifs. Nous avons affaire à une démarche pédagogique globale qui embrasse l'ensemble des pratiques langagières et métalinguistiques et entend les transformer. Si mal il y a, il est pris à ses racines. (1) Plan de Rénovation de l'enseignement du Français à /'école élémentaire, dit Plan Rouchette, issu par expérimentation du projet d'Instructions Officielles de la Commission Rouchette, brochure I.P.N., 1970, hors commerce, reproduite dans "Là réforme de l'enseignement du Français vue par ceux qui l'enseignent", 1971, Cahiers de "L'Enseignement Public", Fédération de l'Education Nationale. (2) Ceux des Instructions Officielles de 1923 et 1938. 8 1.1.2. Un Plan de Rénovation En 1963, une Commission ministérielle présidée par un Inspecteur Général, Marcel Rouchette, est mise en place. Elle élabore, selon les processus traditionnels, un projet d'Instructions Officielles. Puis- fait absolument nouveau- le Ministre confie au Département de la Recherche de l'Institut Pédagogique National (3), sous la direction de Louis Legrand, le soin d'expérimenter ce projet dans des classes à partir de la rentrée 1 967, c'est-à-dire de le soumettre à l'épreuve de la pratique sur le terrain, puis à l'épreuve d'un contrôle expérimental des effets induits. Un processus de même nature a été provoqué, parallèlement en Mathématique. J'ai été chargée d'assurer le "pilotage" de l'opération à partir de la rentrée 1968. Cette expérimentation rencontre assurément quelque chose qui se passe sur le terrain. Les 21 terrains expérimentaux de 1967 (dont chacun comporte en moyenne une dizaine de classes) font rapidement boule de neige, pour avoisiner la centaine en 1973, répartis dans toutes les Académies, essentiellement dans des écoles annexes et d'application des Ecoles Normales. Et ceci sans aucune "prospection", sauf au départ (et à l'exception d'un appel ultérieur à des circonscriptions rurales). Au cours d'une première phase de la recherche, centrée sur l'innovation contrôlée, sont successivement dégagés- ce qui était resté implicite dans le projet d'Instructions : un Plan de Rénovation (1), définissant sur la base des acquis collectifs une démarche pédagogique d'ensemble fondée sur un cadre théorique cohérent; le système d'hypothèses d'action pédagogique qu'implique cette démarche (4). Le Plan de Rénovation est donc, non pas un rapport de la Commission Rouchette, comme beaucoup le croient, mais un premier bilan de recherche-innovation, élaboré par les équipes de recherche, et adopté ensuite par la Commission Emmanuel. La démarche définie dans le Plan de Rénovation comporte deux types d'activités en relation dialectique : d'une part, des activités de libération de la parole (orale et écrite) à partir de situations de communication orale et écrite, diversifiées selon les fonctions du langage; d'autre part, des activités de structuration de la langue à partir de situations d'apprentissage systématique, ou en d'autres termes, de situations de renforcement de la pratique langagière puis de découverte des règles de fonctionnement du système-langue (1 )'. Cette démarche se fonde explicitement sur "l'apport de la linguistique" (1) et "l'apport de la psychologie" (1). Elle réfère à des "principes fondamentaux de la rénovation : communication et apprentissage de la langue" (1 ) et définit le rôle du maître en Français, au niveau d'une "libération et structuration du langage" (1). Il ne s'agit pas de la simple juxtaposition d'idées, de termes dans'Tair" recouvrant un parfait vide théorique (5), mais d'une tentative d'inscription de la pratique pédagogique en Français dans un cadre théorique nécessairement interdisciplinaire (6) où les cohérences sont à construire entre des notions issues de (3) L'I.P.N., transformé en 1970 en I.N.R.D.P. (Institut National de Recherche et de Documentation Pédagogiques), puis en 1976 en I.N.R.P. (Institut National de Recherche Pédagogique). (4) "Recherches Pédagogiques" n° 61, "Plan de Rénovation - Hypothèses d'action pédagogique", I.N.R.D.P., 1973. Voir notamment: H. Romian, "La Recherche-innovation, Une problématique complexe" et H. Romian - C. de Miniac, "Analyse de contenu du Plan de Rénovation". (5) Le jeu des ressemblances avec des discours pédagogiques connus est laissé à la libre analyse des lecteurs. (6) Dans les années qui suivent on a dû y intégrer les apports de la sociologie du langage, de la sémiotique. 9 cnamps de connaissance différents : communication et découverte active des règles de fonctionnement d'un système-langue, situations fonctionnelles de communication (selon les fonctions dominantes du langage) et situations d'apprentissage systématique ("en termes de construction continue et dynamique de structures d'ensemble, construction liée étroitement à l'activité créatrice dé l'enfant" (1 ), structures, réseaux, canaux de communication et processus de socialisation/personnalisation etc.. (7). 1.1.3. Des contrôles empiriques de l'innovation aux contrôles expérimentaux On ne saurait négliger les procédures de contrôle empirique qui sont partie intégrante de la recherche-innovation (ou innovation contrôlée) (4) (8). Y jouent un rôle essentiel : le caractère inter-disciplinaire, inter-catégoriel des équipes qui comprennent des enseignants de la Maternelle à l'Université, pédagogues, linguistes, psychologues; un va-et-vient constant entre pratique et théorie ; des réseaux de communication diversifiés sur les terrains mêmes, au plan régional et national ; une relation organique avec la Formation des Maîtres par le canal des terrains expérimentaux d'Ecole Normale; les publications, et notamment la revue "Repères" et la Collection I.N. R. P. - Plan de Rénovation qui diffusent à l'intérieur du dispositif de recherche, vers les milieux de recherche et de formation français et étrangers, et au-delà de ces milieux. Ainsi le Plan de Rénovation connaît une importante diffusion, dans sa version intégrale (1 ) et dans la version de "Recherches Pédagogiques" n°47, diffusion qui se poursuit encore 10 ans après... A ma connaissance, il a été traduit en japonais et en portugais. Les équipes I.N.R.P. sont traitées en consultants privilégiés ("personnes-ressources") par des pays étrangers, notamment au Québec, au Portugal. Non seulement le Plan de Rénovation "tient la route", mais il constitue désormais l'une des pièces maîtresses du dossier de la didactique du Français à l'école élémentaire, pour les formateurs de maîtres. En 1979, la Direction des Ecoles recommande à ces derniers de se référer aux travaux des équipes I.N.R.P. en Français. Certaines équipes se seraient très volontiers contentées de cette "évaluation" empirique du Plan de Rénovation, et de la démonstration, sur le terrain, de ses vertus de mobilisation, de stimulation. D'autres par contre, et dès les premiers temps, souhaitent l'évaluation des effets des innovations induites par le Plan, un contrôle objectif des résultats obtenus, selon une méthodologie adaptée aux finalités et aux objectifs poursuivis. Il y a là une exigence fondamentale scientifiquement, mais qui est encore peu répandue dans les milieux enseignants français. Chercher à fonder l'intervention des maîtres, en matière de pédagogie de la langue maternelle, sur un ensemble de principe cohérents, inspirés tant de leur expérience pratique que de données théoriques d'ordre linguistique, psychologique, sociologique, est certes nécessaire mais non suffisant S'il importe que la démarche, les hypothèses d'action pédagogique recueillent un consensus certain dans l'action, il importe tout autant de vérifier que ces hypothèses ont effectivement été mises en œuvre dans les classes expérimentales et que les objectifs correspondants sont atteints. Ce n'est pas une petite affaire, compte-tenu de la nature des objectifs en question. L'objet du présent ouvrage est précisément de présenter les problèmes théoriques et pratiques rencontrés lors de l'essai d'évaluation dont les travaux se sont déroulés entre 1971 et 1978. Problèmes d'autant plus complexes que nous avons affaire à un champ de pratiques (8) H. Romian, "Vers une dynamique contrôlée du changement en pédagogie", dans "Pour une pédagogie scientifique du Français", P.U.F., 1979. 10 sociales encore peu exploré : la didactique du Français, qui se situe lui-même dans un champ de recherche quien est encore à revendiquer son droit à l'existence, son droit à la différence : la recherche en pédagogie. 1.2. Quelle recherche en pédagogie ? Il ressorte l'évidence de ce qui précède que la recherche dont nous parlons n'est pas une recherche de laboratoire et qu'elle ne répond pas seulement à des besoins de connaissance. Née des besoins de l'action sur le terrain, elle est menée sur le terrain, selon un dispositif et une méthodologie conçus pour lui permettre de "retourner" à l'action. Les objectifs de connaissance n'ont selon nous, qu'à y gagner. 1.2.1. Vous avez dit : pédagogie ? Il n'est guère de domaine dont les contours soient aussi mal cernés que celui de la pédagogie. "Science ou méthode dont l'objet est l'instruction ou l'éducation des enfants" selon le Dictionnaire du Français Contemporain Larousse qui ne se compromet pas, mais précise que le pédagogue est une "personne qui a les qualités d'un bon professeur, qui connaît la manière efficace d'instruire les enfants". De quelles qualités s'agit-il? Selon quels critères jugera-t-on de l'efficacité, et en fonction de quels objectifs? On est bon ou mauvais, efficace ou pas, en soi, dans l'intemporel et l'absolu, selon un jugement de valeur dont les tenants et aboutissants restent implicites. Le "Vocabulaire technique et critique de la Pédagogie et des Sciences de tEducation" (9) est représentatif des définitions que l'on trouve couramment dans les lexiques spécialisés. "Science de l'éducation des enfants ; art d'enseigner"et" plus largement ]...] réflexion sur les doctrines, les systèmes, les méthodes, les techniques d'éducation et d'enseignement pour en apprécier la valeur, en rechercher l'efficacité ; pour améliorer les démarches, les moyens élaborés en vue des fins proches ou lointaines, des buts que se proposent l'éducation et l'enseignement". En somme la pédagogie serait tout à la fois science, art et philosophie de l'éducation. D'ailleurs, le plus souvent le terme n'est pas défini : c'est le cas du "Dictionnaire de l'évaluation et de la recherche en éducation", de G. De Landsheere (10). Par contre dans le bon vieux Dictionnaire de F. Buisson (11), l'article "Pédagogie" rédigé par E. Durkheim comporte des vues éclairantes et qui méritent, à plus de 80 ans de distance, la réflexion. Selon lui, la pédagogie ressortirait de ce qu'il appelle une "théorie pratique", à l'instar de la médecine, de la politique, de la stratégie, et son objectif majeur serait de "fournir à l'activité de l'éducateur les principes qui le dirigent", des "programmes d'action". La pédagogie ainsi définie devrait pouvoir, selon E. Durkheim, s'appuyer sur une science inconstestée dont elle serait l'application. Mais "il est certain que la science de l'éducation est toute entière à faire, que la sociologie et la psychologie sont encore bien peu avancées. Si donc il nous était permis d'attendre, il serait prudent et méthodique de patienter jusqu'à ce que ces sciences eussent fait des progrès et pussent être utilisées avec plus d'assurance. Mais c'est que, justement, la patience ne nous est pas permise. Nous ne sommes pas libres de nous poser ou d'ajourner le problème : il nous est posé ou plutôt imposé par les choses elles-mêmes, par lesfaitS/Panà nécessité de vivre [...]. Il n'y a donc quà se mettre courageusement à l'oeuvre, qu'à rechercher les changements qui s'imposent et à les réaliser". Tel est bien, en effet, l'esprit dans lequel ont été élaborés et mis en œuvre le Plan de Rénovation et l'essai d'évaluation que nous rapportons. (9) J. Leif "Philosophie de l'éducation" t 4 - Delagrave 1974. (10) P.U.F., 1979. (11) F. Buisson "Nouveau Dictionnaire de Pédagogie et d'Instruction Primaire", Hachette, Í 9 1 1 . 11 Cest dire que le champ dé la pédagogie se caractérise - dans l'état actuel des connaissances et des travaux- par une mouvance à la fois interne ou externe selon les concepts-clés auxquels on se réfère pour définir sa spécificité par rapport à l'éducation, aux sciences de réducation : biologie, psychologie et sociologie de l'éducation. Faute d'avoir pu trouver dans les nombreux dictionnaires consacrés au lexique de l'éducation, de la pédagogie, une définition de la pédagogie qui ne trahisse pas et l'esprit du Plan de Rénovation, et l'esprit dans lequel travaillent les équipes I.N.R.P., je me risquerai à en proposer une, aussi discutable sans doute que les autres, mais du moins plus proche de ce vers quoi nous tendons. "Théorie de la pratique" certes selon l'expression d'E. Durkheim, et pratique fondée sur une théorique explicite aussi, au sens où ce qui est fondamental, comme pour toute pratique sociale, c'est l'interaction (12) - implicite ou explicite, incontrôlée ou contrôlée - entre les finalités éducatives, les objectifs propres à un (des) champ(s) de connaissance donné(s), les principes de la démarche pédagogique d'ensemble et les pratiques ponctuelles; ou en d'autres termes, pour reprendre la distinction saussurienne, l'interaction entre la "langue" pédagogique qui se situe au niveau des principes, des règles de fonctionnement d'une classe, d'un établissement scolaire et la "parole" pédagogique qui se situe au niveau des réalisations concrètes, individualisées, circonstancielles; ou encore l'interaction entre les finalités, les objectifs des maîtres et des élèves d'une part, leurs attitudes, comportements et conduites, verbaux et non-verbaux d'autre part. L'interaction entre ce qui se veut, ce qui se dit ce qui se fait en classe, tel est le champ de la pédagogie. On considérera donc trois niveaux d'analyse ; les représentations et attitudes, les discours oraux et écrits, les comportements et conduites en général. 1.2.2. Un champ des plus complexes : la pédagogie du Français D'aucuns parleraient de didactique du Français (13) réservant le terme de : pédagogie aux relations maître-élèves, indépendamment des contenus enseignés. Ne voyant pas comment on peut en Français, séparer la relation de ses contenus, j'utilise indifféremment l'un ou l'autre terme. Tout enseignement passant par des consignes verbales implique des options en matière de pédagogie de la langue. Mais nous avons limité notre champ aux activités scolaires centrées sur la communication verbale, la langue, comme nous l'avions fait- prudemmenten rédigeant le Plan de Rénovation. Se dégage ainsi un ensemble d'activités dont l'étendue et la complexité sont déjà é-normes : activités langagières de communication orale et écrite, de lecture, activités métalinguistiques d'analyse de la langue (apprentissages premiers de la lecture/écriture - grammaire - vocabulaire - orthographe), activités d'approche poétique de la langue. Chacun de ces sous-ensembles d'activités pose des problèmes redoutables, rarement formulables en termes rigoureux de relations simples entre des variables bien cernées, (12) cf. sur ce point l'article "Pédagogie" dans le "Lexique des Sciences de l'Education" - Léonce Coudray - Coll. Science de l'Education - E.S.F. 1973. (13) On retrouve, à propos de ce terme, les mêmes incertitudes qu'à propos de: pédagogie. De ce point de vue, le "Dictionnaire de didactique des langues", dirigé par R. Galisson et D. Coste ( Hachette, 1976), est très significatif : " De tous les termes qui touchent à l'enseignement des langues, c'est l'un des plus ambigus et des plus controversés. D'abord parce qu'il n'est pas très répandu en France, alors qu'il l'est dans les pays frontaliers et au Canada, avec des acceptions très diverses, ce qui contribue à brouiller son contenu. Ensuite parce que sa vocation est de définir une discipline nouvelle, qui cherche à circonscrire son domaine au carrefour de disciplines reconnues. En Italie et en Suisse, il est synonyme d'une matière tenant à la fois de la psychopédagogie et de la psycholinguistique. En Belgique, on le confond avec la pédagogie". Dans la mesure où j'exclus(pour définir la pédagogie) les notions de psychologie ou de linguistique 12 appliquées, je me situe donc du côté des Belges. rarement opérationnalisables en comportements directement observables (du moins dans l'état actuel des connaissances). Le seul inventaire de ces problèmes serait à lui seul un thème d'étude à reprendre périodiquement pour tenir compte de l'avancée des travaux de recherche dans les champs en interférence avec celui de la pédagogie du Français : sciences de l'éducation, pédagogie d'une part, linguistique, sémiotique, psychologie, sociologie d'autre part (14). D'où un problème fondamental : comment construire une démarche pédagogique mettant en relation des pratiques opératoires, qui ne soit pas de la linguistique, de la psychologie, de la sociologie ou de la sémiotique appliquées, et qui intègre toutes ces données hétérogènes, dans un cadre théorique cohérent, sans négliger les acquis de l'expérience. Comment actualiser cette démarche dans les diverses activités de Français ? Prenons le seul exemple de la grammaire, pour nous en tenir à un domaine relativement explorable, mais qui est loin de résumer l'ensemble. Au plan de l'action pédagogique, quelles sont les implications pédagogiques possibles des acquis de la linguistique et de la psychologie et comment faire converger des notions théoriques et des procédures d'investigation issues de champs différents? Peut-on, actuellement, définir une grammaire des discours, et entretenant quelles relations avec la grammaire de la phrase? Quel "dosage" établir, selon les niveaux d'âge des enfants, entre grammaire implicite et grammaire explicite, entre exercices structuraux et reconstitution de textes, entre grammaire intuitive et grammaire reflexive ? Quelle terminologie, quels types de formalisation, quelles opérations grammaticales, sur quels éléments, achaque niveau d'âge? Quelles sont les interactions possibles entre ces différents apprentissages? Quelles relations établir entre les activités de grammaire et les autres activités de Français? entre activités de grammaire et de mathématique? entre activités de grammaire et activités dites d'éveil, en sciences biologiques et physiques, en sciences humaines, en éducation artistique, en éducation physique et sportive? La grammaire peutelle, à l'école élémentaire, - et à quelles conditions? - correspondre à des activités"d'éveil" à "l'objet" - langue de type scientifique ? etc.. etc.. Au plan de la description de l'action pédagogique, comment caractériser les différentes démarches existantes en fonction des objectifs et des pratiques des maîtres et des enfants, des relations entre objectifs et pratiques des uns et des autres? Comment décrire et comparer les manuels de grammaire sous l'angle linguistique, psychologique, idéologique? Comment observer et décrire les faits de langue que les enfants peuvent à chaque niveau d'âge, comprendre, utiliser, étudier? Au plan de l'évaluation des effets de la mise en œuvre des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation, existe-1-il des relations- et lesquelles- entre les capacités développées et/ou acquises en grammaire et les caractéristiques observables des productions orales et écrites recueillies en situation de communication, soit en d'autres termes, des transferts? L'apprentissage systématique de la syntaxe tel qu'il est défini par le Plan de Rénovation peut-il contribuer à réduire l'inégalité des performances orales et écrites observable dans les situations scolaires, entre enfants de milieux socio-culturels plus ou moins favorisés ? Les activités de grammaire explicite développent-elles et/ou créent-elles des capacités opératoires transférables en vocabulaire, en orthographe, en mathématique, en activités d'éveil? etc.. C'est dire qu'interviennent un grand nombre de variables difficilement observables, difficiles à décrire, encore plus à isoler. Il est d'ailleurs probable que ces variables interviennent non pas seules et à l'état "pur", ce qui faciliterait grandement la tâche des "évaluateurs", mais en "faisceaux" réunissant desvariables en interaction, ces faisceaux eux-mêmes étant (14) Voir l'inventaire des hypothèses pédagogiques à "valider" et des thèmes de recherche possible^ dar\s"Recherches Pédagogiques" n" 61, p. 67 etsuiv. Cet inventaire, élaboré en 1970, est précisé, complété, actualisé dans chacun des 12 volumes du Commentaire Pédagogique du Plan de Rénovation (Coll. I.N.R.P. Nathan, en cours de parution). en interaction avec d'autres. Ce qui est probablement déterminant - et il faudrait pouvoir le démontrer- ce n'est pas l'introduction du texte libre (ou de la reconstitution de texte, ou du magnétophone, ou de l'exercice "structural" ou de tout autre technique), c'est l'ensemble des activités où s'insère directement le texte libre, et c'est l'interaction de ces activités-là avec d'autres "ensembles" d'activités. Ce qui est probablement déterminant n'est pas le recours à telle modalité de symbolisation des relations syntaxiques dans la phrase mais - la fonction qu'elle joue dans la prise de conscience de ces relations - les modifications que cette prise de conscience peut induire - ou non - dans les comportements de l'enfant selon qu'il est en situation de communication et/ou d'observation de sa langue en tant qu'objet d'étude, et dans les représentations qu'il se fait du fonctionnement de la langue - l'effet produit parces modifications sur les comportements de l'enfant lorsque celuici est aux prises avec d'autres objets d'étude scientifiquefbiologie, physique, sciences humaines...), et les représentations qu'il s'en fait. Il est trop évident que nous n'avons actuellement, ni les moyens de cerner exactement toutes les variables, les "faisceaux" de variables en jeu, ni a fortiori les moyens de les observer et de les décrire. Est-ce une raison suffisante pour abandonner la pédagogie du Français à l'art de l'indicible, au "je ne sais quoi" ? "Sans doute, écrivait E. Durkheim dans l'article cité plus haut à propos de la pédagogie en général, nous n'avons pas entre les mains tous les éléments qui seraient désirables pour résoudre le problème ; mais ce n'est pas une raison pour ne pas cherchera le résoudre puisqu'il faut qu'il soit résolu. Nous n'avons donc rien d'autre à faire qu'à faire pour le mieux, qu'à rassembler le plus de faits instructifs qu'il nous est possible, qu'à les interpréter avec le plus de méthode que nous pouvons y mettre, afin de réduire au minimum les chances d'erreur." Rassembler le plus de faits instructifs qu'il est possible, pleinement conscients de la réduction considérable que représentent les faits recueillis par rapport à la complexité du champ considéré, tel est bien en effet aujourd'hui l'ordre du réalisable. Mieux vaut une approche limitée des problèmes qu'une fuite, même revêtue de beaux arguments méthodologiques. Car c'est peut-être se donner une chance de faire reculer ne serait-ce que partiellement, les limites du réalisable. 1.2.3. Une dynamique spécifique: la recherche-action Nous aurions pu, certes, aborder la recherche dans l'esprit d'une recherche de laboratoire, soucieuse avant tout de faire progresser la connaissance et d'opérer selon une méthodologie "pure". Ou mener des observations selon des modèles scientifiques reçus, en psychologie, en sociologie, ou en linguistique. Encore que ces approches ne soient pas à exclure, bien au contraire, elles ne répondent que partiellement aux problèmes posés et aux besoins de la pédagogie du Français (1 5). Tout d'abord, une classe, même expérimentale, n'est pas un laboratoire, mais un milieu social vivant. Etudier une variable donnée, isolée de son contexte vivant, vécu, c'est sans (15) cf par exemple l'étude sociologique des forces en présence en matière de rénovation de l'enseignement du Français à l'école élémentaire, menée par une équipe du CNRS sous la direction de Viviane Isambert- Jamati ou encore l'étude linguistique de copies d'élèves recueillies dans les CM1 qui ont participé à l'essai de validation de mai 72, menée par une équipe du CRAL (Centre de Recherches Appliquées à la Linguistique) de l'Université de Nancy II sous la direction de Roberte Thomassone et Bernard Combettes. 14 doute satisfaisant méthodologiquement, intéressant théoriquement mais le plus souvent très décevant au regard de l'action, pour les raisons que nous avons dites plus haut et qui tiennent à la spécificité, et de la pédagogie, et des activités de Français. Se limiter à l'application de la méthodologie d'une discipline universitaire donnée pose un problème de même nature. La pédagogie du Français ne saurait être réduite à une linguistique, une psychologie, une sociologie appliquées, même si elle peut et doit procéder de ces trois types de données scientifiques. D'une part elle intègre ces données en une synthèse dynamique- qui est tout autre chose qu'une simple juxtaposition. D'autre part, elle a également à intégrer l'acquis de l'expérience des maîtres et des formateurs de maîtres. Les recherches I.N.R.P. sur l'enseignement du Française l'école élémentaire relèvent de plusieurs catégories de recherche, telles que les définit G. DeLandsheere(IO) : rechercheaction collective, de type exploratoire, elles ont été au départ orientées vers des décisions à prendre (de nouvelles instructions), et se sont orientées,ensuite vers des descriptions d'ordre scientifique. Nées de l'action pédagogique et y retournant par le canal de la formation des maîtres, ces recherches répondent à la fois à des objectifs d'action sur le système éducatif et de connaissance de ce système. Dans l'ordre de l'action pédagogique, nos recherches visent à : - définir un ensemble cohérent d'hypothèses d'action pédagogique, pratiques et théoriques, susceptibles de permettre l'intégration à la pratique des maîtres de l'état des connaissances scientifiques en sciences du langage, en sciences de l'éducation, en pédagogie. - définir, en pratique et en théorie, des modalités d'un contrôle pédagogique continu des effets de l'action pédagogique sur les comportements et les conduites des enfants, au niveau verbal. - définir, en pratique et en théorie, des modalités deformation des maîtres en didactique du Français en relation avec nos recherches e t concrètement élaborer des outils de travail qui assurent cette relation. Dans l'ordre de la connaissance des modes de fonctionnement de l'action pédagogique, nos recherches tendent à : - décrire systématiquement les activités de Français dans les classes expérimentales et non-expérimentales, à partir des relations (hypothétiques) entre certaines caractéristiques des situations scolaires et certaines caractéristiques des attitudes, discours et comportements des maîtres et des élèves (aspects linguistiques, psychologiques, sociologiques notamment) ; ce qui implique le choix et/ou l'élaboration d'instruments pertinents pour observer la vie habituelle des classes et les discours oraux et écrits qui y sont produits. - évaluer les effets produits par les innovations introduites, dans les classes expérimentales (par confrontation avec des classes non-expérimentales), sur les attitudes, discours et comportements des maîtres et des élèves, les performances linguistiques des élèves; ce qui implique le choix et/ou l'élaboration de situations, d'épreuves expérimentales. - décrire et évaluer, parallèlement les contenus et démarches de formation des maîtres en didactique du Français, en relation ou non avec la recherche, au niveau de la formation initiale et de la formation continuée. Compte tenu de ces objectifs, nos recherches ont progressé selon trois lignes de force : la recherche-innovation, la recherche-description, la recherche-évaluation (nous disions vers 1970 : validation). 15 Le principe moteur de la recherche-action telle que nous la pratiquons est la recherche-innovation (que nous distinguons de l'innovation) : en réponse à un problème d'intérêt national (l'ampleur des retards et redoublements liés à des difficultés d'ordre socio-linguistique), est élaboré collectivement un Plan de Rénovation (1) dont la mise enœuvre sur le terrain est contrôlée empiriquement selon des modalités diverses, et qui se double d'un "système" d'hypothèses d'action pédagogique explicitement posé (4), comme nous l'avons signalé plus haut. Rien à voir donc avec l'introduction d'une technique ponctuelle dans une classe ou deux par des enseignants de bonne volonté. L'entreprise implique un changement profond, durable, de l'ensemble des attitudes, des comportements langagiers et métalinguistiques, des productions verbales des maîtres et des élèves, dont les manifestations puissent être décrites et évaluées. La recherche-innovation fonde certes la recherche-action, mais ne la résume pas. Si essentiel soit-il, le contrôle empirique de l'innovation qui permet de la stimuler, de la structurer, de la (re)mettre en question)s) (4), ne suffit pas. Si les procédures de contrôle empirique valent par elles-mêmes, elles valent aussi parce qu'elles permettent de déboucher sur la description et l'évaluation. La recherche-description répond à la question, souvent éludée, dans des recherches de cette nature : à quelles attitudes et pratiques pédagogiques correspond effectivement la catégorisation pédagogique en classes expérimentales et non-expérimentales ? Par quels "traits" s'opposent-elles, classables selon quels critères, quelles catégories, etqui peuvent donc les caractériser? Quels sont les facteurs susceptibles de différencier significativement les classes expérimentales des classes non-expérimentales, au niveau de ce qui se veut, se dit et s'écrit se fait en classe (attitudes, discours oraux et écrits, comportements et conduites) ? En d'autres termes, quelles sont les variables qui peuvent- théoriquement et pratiquement constituer l'objet de la recherche ? La recherche-description a donc un intérêt en soi : elle permet de conceptualiser le champ, de dégager- théoriquement - des ensembles structurés d'attitudes et de pratiques pédagogiques, opposables selon des "schémas théoriques" (16), qu'on pourrait appeler aussi des "modes de travail pédagogique" (17). Et c'est pourquoi elle fournit à la formation des maîtres des outils de travail probablement essentiels. La recherche-description, dans la recherche-action, est, de plus, l'enracinement nécessaire de la recherche-évalutation. La recherche-évaluation tend à vérifier expérimentalement les effets de la mise en œuvre des hypothèses d'action pédagogique définies par la recherche-innovation. A cet effet, elle met en relation des performances linguistiques des enfants avec d'une part des facteurs socio-culturels, et d'autre part des données, des variables pédagogiques explicitées par la recherche-description, dont il s'agit de voir les éventuelles interactions. Cette mise en relation pose des problèmes difficiles, qui sont la raison d'être de cet ouvrage. Une première difficulté tient à la nature même de l'innovation. Un système de recherche-innovation, c'est un organisme vivant qui se développe et se transforme, ou qui meurt, et qu'on ne saurait figer, pour les besoins de l'évaluation, mais qui ne prend tout son sens que par la mise à distance qu'opèrent la description et l'évaluation. Entre le moment où sont construits les instruments d'observation et celui où ils sont utilisés, où les données recueillies sur le terrain sont traitées et interprétées - même dans le meilleur des cas - il se produit (16) M. Lesne, "Travail pédagogique et formation d'adultes", P.U. F., 1977 (1 7) H. Romian, "Pour une théorie de la pédagogie du Français, ou tout n'est pas dans tout", dans "Pour une pédagogie scientifique du Français", op. cit. 16 nécessairement un décalage entre ce qui a été transcrit, figé, et ce qui continue à se transformer. Car, on ne saurait trop y insister, le processus d'innovation ne s'arrête aucunement à partir du moment où les pratiques des classes expérimentales sont suffisamment définies au plan théorique pour être descriptibles et évaluables. Pendant les travaux de description et d'évaluation, la pratique des classes expérimentales continue à évoluer par son dynamisme propre. Les recherches en linguistique, en sémiotique, en psychologie, en sociologie elles aussi progressent, mettant peut-être en question les données mêmes sur lesquelles porte l'évaluation. Mais cette mouvance n'ëst-elle pas fondamentalement liée à la pédagogie comme à toute pratique sociale ? Ce qui incline à relativiser singulièrement les conclusions que l'on peut tirer d'un constat donné opéré à un moment donné dans des conditions données qu'il faut cerner d'aussi près que possible. Mais ce n'est pas une raison pour renoncer à décrire et évaluer ce qui par nature est mouvant, évolutif et semble donc échapper à des procédures d'observation ponctuelles. Cela signifie qu'il faut chercher à cerner non des phénomènes isolés mais des règles de fonctionnement générales. Et qu'il faut donc commencer par s'interroger sur la nature des données pédagogiques sur lesquelles porte l'évaluation, se donner les moyens de conceptualiser le champ, trier, classer, hiérarchiser ces données, et construire les variables possibles qui sont l'objet de la recherche en les discriminant des données circonstancielles, de "surface" (comme on parle de structures de surface et de structures de base en syntaxe). D'où la nécessité de la recherche-description. Cela signifie aussi que les conclusions d'une description ou les résultats d'une évaluation, en recherche-action, ne sont pas de même nature qu'une loi en physique, par exemple: on n'agit pas sur les lois de la pesanteur, on les utilise. Tandis qu'en matière de pratiques sociales, la question est de savoir où prendre prise si l'on veut modifier l'état des choses dans un sens donné. Ce n'est pas fait pour simplifier la question, au contraire. La description des pratiques pédagogiques peut faire apparaître par exemple des distorsions entre les principes, les hypothèses de travail et l'application qui en est faite ou l'impossibilité de différencier les classes expérimentales des classes non-expérimentales. Si le souci de la norme persiste chez les maîtres des classes expérimentales, si leur pratique en vocabulaire ne se différencie pas nettement de la pratique des classes non-expérimentales, plusieurs interprétations sont possibles. Nous savons d'expérience que le "vieil homme" pédagogique met longtemps à disparaître ; mais on peut se dire aussi que les instruments d'observation ne sont pas assez discriminatifs et/ou que les hypothèses d'action pédagogique du Plan de Rénovation ne sont pas assez opérationnelles. Et qu'il faudrait donc reprendre le travail théorique et pratique à la base, c'est-à-dire au niveau de l'innovation dans les classes expérimentales. Il en va de même pour l'évaluation. Si l'on constate que les enfants des classes expérimentales n'obtiennent pas des performances linguistiques supérieures à celles des enfants des classes non-expérimentales, et que l'écart entre les performances des élèves des milieux socio-culturels les plus et les moins favorisés demeure, quelle que soit la pédagogie pratiquée par les maîtres, on peut se donner les mêmes types d'interprétation. Puisque la mouvance est dans la nature des phénomènes observés, la question est de se donner les moyens de connaître, maîtriser cette mouvance. Elle est d'ailleurs le fait non seulement des classes expérimentales, mais aussi des classes non-expérimentales. Il faut le savoir et en tenir compte. Et les formateurs de maîtres, par exemple, le savent bien, empiriquement. Ils savent aussi qu'il ne faut pas se fier aux apparences et qu'il ne suffit pas d'un "gadget" pédagogique, ou d'une technique ponctuelle, 17 fût-ce le texte libre ou les exercices structuraux, pour transformer radicalement l'ensemble des pratiques pédagogiques en Français. On se rend compte que la technique nouvelle, isolée d'une démarche d'ensemble nouvelle qui la fonde, est tout simplement phagocytée par l'ancienne démarche: la "reconstitution de texte" devient lecture expliquée, "l'exercice structural" devient exercice réflexif, et le "texte libre" figure à l'emploi du temps tous les lundis matins. Il ne suffit pas de baptiser" phonèmes" ce qu'on a toujours appelé "sons", en lecture, pour mener véritablement un travail d'analyse de la langue au niveau phonologique. On objectera qu'un tel schéma de recherche est bien compliqué et que, dans l'état actuel des connaissances, mieux vaut embrasser un champ moins vaste, moins complexe et travailler sur des variables moins nombreuses, les plus aisées à cerner. Observer le système éducatif tel qu'il est, sans y introduire de facteurs de mouvance supplémentaires avec la recherche-innovation, n'est-ce-pas, déjà, suffisamment difficile ? Sans nier l'intérêt de ce point de vue et l'utilité des recherches correspondantes, on peut toutefois chercher à faire autre chose et autrement. On s'aperçoit d'abord que les recherches qui prennent en compte des données pédagogiques ponctuelles - type : rédactions obtenues à partir de consignes verbales, avec ou sans le support d'une B.D. - concluent (et pour cause), que les "variables" pédagogiques ne permettent pas d'obtenir des productions significativement différentes. Mais s'agit-il bien de variables ? N'a-t-on pas affaire à deux variantes d'une même démarche pédagogique : l'écriture comme "devoir" imposé, comme rituel lié à l'institution-école, sans justification fonctionnelle? Est-il étonnant alors que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? L'introduction de la recherche-innovation dans la recherche permet, justement de définir empiriquement les variables en faisant varier tel ou tel facteur expérimentalement, et de contrôler, empiriquement, ce qu'on fait. Pour prendre un exemple simple, si le changement de la disposition des tables en classe ne produit aucun effet, décelable empiriquement, sur les caractéristiques des discours oraux produits, est-il utile de prendre cette donnée en compte dans une recherche ? Par contre, en travaillant en recherche-innovation, sur les facteurs qui permettent théoriquement de définir des types de situations d'oral, on se donne les moyens d'aller plus et mieux à l'essentiel, c'est-à-dire à des variables pédagogiques plausibles, ayant au moins une pertinence au niveau d'une observation empirique. C'est fondamental si l'on veut éviter d'attribuer aux variables psychologiques ou sociologiques ce qui ressort, en fait, de la pédagogie. Si tel ouvrage a conclu que la grammaire est inutile, quelle qu'elle soit, à l'école élémentaire, ou tel autre, que la notion de complément d'objet n'est pas acquise avant tel âge, en opérant seulement dans des classes "tout venant" où dominent donc- c'est un jugement de réalité- des pratiques traditionnelles, on peut raisonnablement supposer que les conclusions seraient pour le moins nuancées dans un cadre de réflexion, de recherche faisant intervenir plusieurs types d'intervention pédagogique. Si telle étude menée hors du cadre scolaire permet de contester les constats de déficit de langage des enfants de milieux socio-culturels défavorisés opérés dans des situations expérimentales de type scolaire, au sens traditionnel du terme, on peut raisonnablement supposer qu'en travaillant sur des situations scolaires fonctionnelles, diversifiées, les constats seraient encore autres. Si les premiers constats mettent en cause l'école, globalement accusée de ne sécréter que des situations de langage artificielles, les seconds pourraient permettre de poser le problème à un niveau autre : que faudrait-il changera l'école, et comment ? En somme, ce que la Recherche-Action perd en rigueur- ou en orthodoxie? - elle le regagne en richesse d'informations, en "poids" de réalité, en connaissance des conditions réelles de l'action pédagogique et, partant, en pertinence, tant pour la recherche que pour la formation des maîtres. 18 création de dispositifs expérimentaux (situations, épreuves. questionnaires etc..) établissement de grilles d'observation des comportements habi' tuels des maîtres et des élèves (notamment des productions orales et écrites des élèves, issues de la vie des classes), en vue d'une analyse contrastive . dynamiser la théorie pédagogique . fournir des outils de travail pour la formation des maîtres au niveau de . 1'elucidation des pratiques . la caractérisation des pratiques . "Repères" . "Aspects de la langue orale des enfants à l'entrée au CP' ."Finalités, objectifs, pratiques et outils des pédagogies de la lecture/écriture au CP". . dynamiser la pratique pédagogique . "nourrir" la créativité des enseignants en formation initiale et continuée . Texte du Plan de Rénovation . "Repères" ."Recherches Pédagogiques" n° 38 - 44 - 46 - 61 . Collection I.N.R.P. - Nathan Reproduit avec l'aimable autorisation des Editions Nathan . "Repères" . "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français au CM" (en cours de parution) évaluer les effets des pratiques pédagogiques en fonction des objectifs définis l'observation de situations expérimentales permettant le recueil de données comparables dans des classes caractéristiques au plan pédagogique l'observation des situations vécues dans des classes diverses l'action pédagogique dans les classes expérimentales . mise à l'épreuve pratique des f hypothèses théoriques T évaluation théorique des pratiques pédagogiques mise en évidence de différences significatives entre les performances verbales des enfants selon la pédagogie pratiquée, à milieu social analogue description systématique des pratiques en vue d'établir une caractérisation des démarches d'ensemble possibles, au delà de la diversité des pratiques essais expérimentaux des pratiques pédagogiques répondant aux hypothèses du Plan de Rénovation, et affinement de ces hypothèses, voire remise en question Figure dans le chapitre " Pistes de recherche" des ouvrages de la Collection I. N. R. P. - Nathan Publications Objectifs au plan de la rénovation Méthodologie Champ Objectifs au plan de la recherche 1.2.4. Un dispositif de recherche spécifique Il découle de tout ce qui précède que la recherche décrite ici ne s'inscrit pas dans les schémas traditionnels dans lesquels on voit des enseignants innover, de leur propre initiative ou à l'initiante de chercheurs, dans une ou deux classes, ou établissements, puis faire appel à d'autres pour évaluer leur expérience. La Recherche-Action est impensable - du moins en Français - dans un petit nombre d'établissements, et surtout s'ils appartiennent à une seule et même région : on ne saurait faire abstraction de la diversité des parlers régionaux attestée par les enquêtes de géographie linguistique. Comme je l'ai signalé plus haut, les hypothèses d'action pédagogique du Plan de Rénovation découlent de 3 ans de travail collectif, mené sur55 terrains expérimentaux, répartis sur toute la France, par plus de 6 0 0 instituteurs, professeurs et directeurs d'Ecole Normale, inspecteurs et conseillers pédagogiques, linguistes et psychologues. De ce fait on peut supposer que les cohérences dégagées ont une portée générale, ce qui n'est pan évident quand on travaille à échelle réduite. La Recherche-Action est impensable sans des équipes inter-disciplinaires, intercatégorielles voire inter-universitaires, coordonnées entre elles. Où les enseignants ne soient ni objets passifs de l'étude, ni exécutants de consignes élaborées par d'autres, mais chercheurs à part entière. Où les psychologues et les linguistes(18) ne soient pas extérieurs à l'action pédagogique, mais partie prenante dans le projet éducatif sous-jacent et dans toutes les phases du travail, selon leur compétence propre. L'institutrice de C. P. comme le linguiste, le professeur d'Ecole Normale comme le psychologue y apprennent à communiquer réellement et, par conséquent à entrer dans d'autres problématiques que la leur propre, et par conséquent à mieux contrôler leur propre pratique, leur propre discours théorique au contact d'expériences autres. Ce n'est ni facile, ni immédiat. Il y faut du temps, il y faut un projet de travail qu'on s'est donné en commun, qu'on réalise en commun, chacun apportant à l'équipe et l'équipe apportant à chacun selon des compétences spécifiques non interchangeables. Il y faut des lieux de confrontation, d'échange, de synthèse, de remise en question, qui dépassent l'équipe de terrain, et permettent des groupements géographiques et/ou thématiques: ainsi le Groupe National Langue Ecrite au C.P., qui prend appui sur plusieurs équipes de l'Académie de Toulouse et sur le secteur universitaire des Sciences de l'Education de Toulouse comprend aussi d'autres équipes travaillant dans d'autres régions, en relation avec d'autres secteurs universitaires. On peut aussi "libérer" et "structurer" un maximum de compétences là où elles se trouvent mais avec l'efficacité accrue que donne le fait de mettre en relation des travaux qui, autrement, se seraient sans doute ignorés, ne serait-ce qu'en raison des cloisonnements institutionnels. Le fait que le dispositif intègre des formateurs de maîtres répond à un choix qui ne va pas sans poser problème d'un point de vue méthodologique. Ne risque-t-on pas d'hypothéquer lourdement l'intérêt d'une observation conjointe de classes expérimentales et de classes non-expérimentales par la diffusion des innovations mises à l'essai hors des classes expérimentales ? Il est en effet impensable de demander aux formateurs de ne pas faire connaître le travail des classes expérimentales. Ne risque-t-on pas de répandre ¡nconsidérémment des principes et des pratiques non validés? Notons tout d'abord que ceci ne changerait rien aux pratiques de format,on actuelles, aucune démarche pédagogique en Français n'ayant fait l'objet d'une évaluation. De toute façon, les risques sont limités, dans l'état actuel du système éducatif. Les études existantes, sur la diffusion de l'innovation - confirmées par nos (18) Nos équipes n'ont pu intégrer des'sociologues, ce qui est évidemment très dommage. 20 propres résultats -, montrent qu'il faut dix ans pour qu'une innovation soit véritablement intégrée dans les pratiques, en matière d'agriculture par exemple. Des structures de formation continue comme les Ecoles Normales ou les publications de recherche peuvent certainement en matière d'innovation pédagogique, permettre une accélération des processus. Mais, de toute façon, le facteur Temps d'intégration demeure. Concrètement, cela se traduit en général (comme l'a montré notre enquête de 1972 dont il sera question plus loin) par une diversification plus grande des activités de communication orale et écrite, mais sans aller jusqu'à une transformation radicale de la démarche d'ensemble des activités de Français qui reste normative et directive, et continue à privilégier les capacités d'ordre intellectuel. Comme on le verra plus loin, après 18 mois de travail sur les bases du Plan de Rénovation, 1/3 seulement des maîtres des classes expérimentales enquêtes avaient intégré fortement les hypothèses d'action de ce Plan. Et ils jouissaient cependant de conditions favoiables, de par leur appartenance à une équipe travaillant en durée, et en relation avec d'autres. Le risque de "gommage" des différenciations entre classes expérimentales et non-expérimentales est donc limité. Encore importe-t-il de le connaître et de le contrôler. De même, le fait que ce sont les mêmes équipes qui opèrent au niveau de la rechercheinnovation, de la recherche-description, de la recherche-évaluation fait problème. On pourrait considérer que c'est introduire là une source de "biais" considérable : comment les équipes d'innovation pourraient-elles s'observer objectivement et ne pas chercher- consciemment ou non - à démontrer que leur Plan de Rénovation " lave plus blanc" ? Comment les instituteurs et les formateurs de maîtres, qui sont le plus profondément impliqués dans le travail d'innovation garderaient-ils la distance nécessaire? Ne vaudrait-il pas mieux faire décrire et évaluer l'innovation par des chercheurs extérieurs au processus même de l'innovation et donc sans a priori ? Ces arguments, à première vue indiscutables, sont pourtant moins forts qu'il y paraît quand on se place, non plus dans l'abstrait et le général, mais dans l'ordre de l'expérience. Il reste à prouver, tout d'abord, que le psychologue, le sociologue ou le linguiste soient totalement extérieurs aux classes qu'ils observent et ne s'y impliquent pas- conciemment ou non en tant qu'anciens élèves, ou parents, ou pédagogues, enseignants à un autre niveau certes, mais enseignants à part entière, y compris les psychologues scolaires qui, pour la plupart, ont été instituteurs. Il restée prouver également que ces"spécialistes" soient parfaitement neutres quant aux options idéologiques, scientifiques sous-jacentes aux pratiques pédagogiques sur lesquelles porte la recherche, à moinsqu'ilsnese perçoivent comme de parfaits "techniciens" indifférents à la nature de ce qu'ils manipulent et soucieux seulement de pureté méthodologique. Mais cela aussi ressortit d'options idéologiques qui ne sont pas sans retentir sur la méthodologie en question, et sur l'intérêt pédagogique des travaux effectués. Il reste à prouver également que l'expérience des formateurs de maîtres (professeurs et directeurs d'Ecole Normale, maîtres d'application, I.D.E. et conseillers pédagogiques) ne constitue pas un apport fondamental à tous les travaux de description et d'évaluation. Leur connaissance des classes élémentaires, pour empirique qu'elle soit, comme leur travail quotidien de formateur, leur permet d'apporter à une équipe de recherche une somme d'indications précises et des vues synthétiques que les chercheurs non formateurs mettraient longtemps à élaborer) indications et vues synthétiques à discuter bien entendu). De même il reste à prouver que les instituteurs des classes expérimentales sont disqualifiés pourtravaillerà ce niveau. Certes il n'est pas question de leur demander d'observer leur propre classe dans le temps même de leur intervention pédagogique. Mais là encore l'expérience accumulée sur plusieurs années constitue un apport irremplaçable, faute duquel on se priverait d'informations décisives tant pour replacer les séquences de classe observées dans leur contexte vécu que pour déterminer lesindicateurs à retenir dans telle grille d'observation 21 ou les iiems de telle épreuve de syntaxe ou de vocabulaire accessibles à première vue aux enfants d'un âgé donné. Pour des raisons de même ordre, le linguiste, le psychologue, le sociologue ont leur place à part entière dans l'équipe de recherche en pédagogie du Français, et dès la phase d'innovation contrôlée. D'une part, parce que, nour l'avons vu, une pédagogie de la langue maternelle à orientation scientifique passe par une théorisation qui fait intervenir ces disciplines, et en opère la synthèse. D'autre part, parce que l'élaboration d'instruments d'observation des comportements verbaux habituels des maîtres et des élèves, comme l'élaboration d'épreuves expérimentales de performances verbales, la description comme l'évaluation font également appel à des théorisations interdisciplinaires. Et on a évidemment intérêt à ce que les théorisations opérées à toutes les étapes de la recherche soient cohérentes entre elles. La continuité du travail, de l'innovation à l'évaluation, au sein des mêmes équipes implique- dans l'état actuel de la formation initiale des uns et des autres- un apprentissage mutuel pratiquement impossible si les"évaluateurs" sont "injectés" sur le terrain au moment de l'évaluation. L'expérience montre qu'il faut actuellement plusieurs années pour que le dialoguedevienne véritablement fructueux : si les uns ont à se frotter aux réalités quotidiennes de la classe avant de pouvoir"évaluer" quoi que ce soit, les autres ont à se familiariser avec les exigences d'une méthodologie expérimentale ; tous ont à élaborer, en y apportant leur compétence spécifique, un projet de travail commun où chacun puisse se sentir également quoique différemment impliqué. Le travail d'innovation vécu en commun et qui se continue et doit se continuer dans le temps même de la description, de l'évaluation, est, de ce point de vue, l'indispensable "ciment". Faute de quoi les observateurs risquent de ne rien comprendre à ce qu'ils observent et de laisser échapper l'essentiel. Faute de quoi les enseignants observés risquent de rejeter plus ou moins brutalement la "greffe" du dispositif expérimental. Faute de quoi la généralisation de l'innovation risquerait de se heurter à des obstacles infranchissables parce que imprévisibles dans un dispositif "classique". De nombreuses expériences tant en France qu'à l'étranger en témoignent suffisamment pour que la Recherche-Action retienne de plus en plus l'attention, du moins dans les milieux de la Recherche en Education (19). 1.2.5. Quelle évaluation ? Il n'y a pas, actuellement, de voie obligée, reconnue par tous, mais des choix qu'il importe d'expliciter, avant d'entrer dans le vif du sujet. On aurait pu opter pour un bilan ponctuel effectué en fin de parcours, au CM2. Comment répondre alors aux questions, cruciales pour les pédagogues : quelles hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation "passent" ou ne"passent" pas à chaque niveau scolaire, du CP au CM2 ? Combien de temps faut-il pour permettre l'intégration durable des acquis par les élèves et par les maîtres ? Si ces acquis ne perdurent pas au-delà du CM2, on peut s'interroger sérieusement sur l'efficacité du travail mené à l'école élémentaire... Les opérations d'évaluation devraient donc se dérouler surtout le cursus élémentaire et, si possible, en deçà, à partir de la Section des Grands de l'Ecole Maternelle, et au-delà, (19) cf par exemple les colloques organisés pour les Instituts de Recherche en Education européens dans le cadre du Conseil de l'Europe. cf également les thèmes du Congrès de l'Association Internationale de pédagogie de langue française (Genève mai 1977) : politique de la recherche et gestion de l'innovation, recherche et participation des enseignants, évaluation de l'innovation etc.. 22 au 1er Cycle des Collèges. Tel était donc le projet initial : suivre une génération d'élèves pendant au moins 6 ou 7 ans. Utopie ? C'est dire qu'il n'est pas question de chercher à démontrer que le Plan de "Rénovation" est le meilleur, et qu'il "lave plus blanc". L'évaluation au sens où nous l'entendons n'a rien à voir avec un quelconque jugement de valeur. Il appartient à chaque éducateur- et non à la Recherche- d'opérer des choix qui ressortentde l'idéologie selon les finalités éducatives qui sont les siennes. La Recherche propose des "modèles" - au sens limité : forme susceptible d'en engendrer d'autres -, c'est-à-dire des principes dynamiques, ou supposés tels - ce qui est précisément à démontrer. La mise en œuvre pratique des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation permet-elle d'atteindre effectivement les objectifs majeurs de ce Plan : la réduction des inégalités d'origine sociale des enfants à l'égard de leur langue maternelle, et par conséquent à l'égard de leurs performances intellectuelles en général et de la poursuite d'études secondaires longues; la modification des comportements des maîtres, centrés non plus sur la correction des"fautes" selon la norme d'un "bon usage", mais sur la pertinence des discours oraux et écrits selon les fonctions du langage mises en jeu par des situations de communication diversifiées ? La mise en œuvre de ces hypothèses permet-elle d'atteindre les objectifs spécifiques propres à chaque type d'activités: communication orale et écrite, lecture, grammaire, vocabulaire, orthographe, poésie ? Ce qui entraîne, entre autres, les questions suivantes : les productions orales et écrites des enfants des classes expérimentales sont-elles significativement différentes des productions des enfants de classes non-expérimentales, et en quoi le sont-elles? Leurs lectures, y compris les lectures extra-scolaires, sont-elles plus nombreuses et plus diversifiées ? En matière de syntaxe, manifestent-ils une plus grande capacité à pratiquer les opérations linguistiques de base? En matière de lexique, manifestent-ils une plus grande capacité à utiliser des termes propres dans des structures syntaxiques convenables, à comprendre les significations d'après le contexte ou des définitions, à distinguer des parasynonymes, à opérer des classements de termes diversifiés ? Leur orthographe est-elle plus correcte ? Manifestent-ils une plus grande créativité poétique selon la quantité, la variété, la qualité des traits observables aussi bien à partir d'épreuves que de textes écrits ? Si la réponse est positive, on pourra alors se dire qu'il n'est pas exclu que les variables pédagogiques soient à l'origine de ces constats. Mais constater que la pédagogie pourrait bien avoir quelque prise sur des processus d'origine sociale et/ou psychologique est une chose. Dire dans quel sens doit fonctionner l'école, et selon quels objectifs, en est une autre. L'évaluation permet de voir si des objectifs donnés sont atteints ou pas, mais cela ne prouve rien quant à la validité de ces objectifs, qui relève de jugements référant à des valeurs. Excluant tout jugement de valeur, l'évaluation exclut aussi une comparaison entre classes expérimentales et non-expérimentales, qui porterait sur des connaissances : on ne peut comparer que ce qui est comparable. Par exemple, en grammaire, latermigologieetîes opérations d'analyse correspondantes ne sont pas les mêmes. Par contre, on peut chercher à voir si la pratique des opérations syntaxiques de base (négation, nominalisation, pronominalisation etc..) - pratique que tout sujet parlant a plus ou moins acquise - est mieux maîtrisée dans les classes expérimentales. Ce qui importe, plus largement encore, c'est de voir en quoi le "savoir" grammatical, lexical, orthographique, poétique acquis en classe a pu modifier significativement la pratique de la communication orale et écrite en situation. C'est pourquoi nous n'avons pu utiliser les épreuves de Français existantes, d'autant plus qu'elles relèvent souvent de présupposés I inguistiques et pédagogiques contestables. Nous avons dû construire nos propres épreuves, et ce n'était pas chose facile dans l'état des connaissances. 23 La question n'est pas plus simple si on l'aborde sous l'angle des données à recueillir sur la pédagogie pratiquée par les maîtres. Il n'est aucunement évident en effet que les classes expérimentales travaillent effectivement selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation, on ne saurait trop le souligner. Là encore, les instruments d'observation pertinents font défaut et il nous a fallu en construire un. Il ressort de tout ce qui précède que l'évaluation, telle que nous la concevons, n'a pas de visées sommatives mais des visées formatives. Elle devrait normalement, dans la dynamique de la recherche, entraîner une rétro-action sur l'innovation. S'il apparaît que telle hypothèse pédagogique ne fonctionne pas, ne "passe" pas, si les performances des enfants ne correspondent pas aux "prédictions" (aux hypothèses de recherche), bien des facteurs ont pu jouer, et il faut remettre en question les outils d'observation et le traitement des données recueillies et/ou la formulation des hypothèses pédagogiques et la pertinence de leur traduction au niveau des pratiques, et/ou les conditions du fonctionnement pédagogique des classes expérimentales etc.. En conclure que le Plan de Rénovation ne résiste pas à l'épreuve de l'expérimentation serait pour le moins hâtif. La mise au point d'un ensemble aussi complexe ne saurait être immédiate : elle ne peut se faire que par essais/erreurs/régulation/ nouveaux essais etc.. L'évaluation intervient précisément là, comme outil de régulation de l'action. Dernier problème, mais non le moindre, quand on s'attaque à l'évaluation d'un ensemble d'innovations complexes: le grand nombre des variables, qu'on ne peut pas toutes contrôler. Bien des variables aléatoires peuvent intervenir: l'équipement socio-culturel des milieux de vie (la région, les familles), le style de vie culturel des familles, l'équipement socio-culturel de l'école ou du groupe scolaire, la vie familiale des maîtres, leur équation personnelle (leur personnalité), l'effet Hawthorne (20) ou l'effet Pygmalion (21) etc.. etc.. Si l'on peut contrôler certaines variables comme l'âge, le sexe des enfants, la catégorie socioprofessionnelle des parents, la situation géographique et administrative de l'école, le statut professionnel du maître, l'usage de parlers régionaux, il est exclu de contrôler l'ensemble des variables qui ont pu intervenir. Doù la nécessité de travailler sur un grand nombre de classes et d'enfants, en se disant que les variables aléatoires se neutraliseront alors réciproquement. Nécessité d'autant plus imperative que la "mortalité" des populations expérimentales sur plusieurs années est un fait connu. Les taux de mouvance des élèves et des maîtres tendent, semble-1-il, à s'accroître sensiblement, et le brassage linguistique qui en découle ne va pas sans poser des pmblèmes pédagogiques intéressants. Une expérience menée en continu sur plusieurs années ne peut pas ne pasen tenir compte si on entend- en bonne méthode expérimentale - travailler sur un échantillon représentatif de la population scolaire. Il faudrait aussi, bien entendu, pouvoir constituer un échantillon représentatif de la population des maîtres mais force nous est de constater que les études de référence font défaut. Tels sont, schématiquement, les principes du "Plan d'évaluation" présentés dans la seconde partie de ce livre. Ils répondent on le voit, à une méthodologie qui est partie intégrante d'une dynamique de recherche créée " e n marchant" pardes équipes de formateurs-chercheurs dont la préoc(20) L'effet psychologique que produit sur les sujets d'une expérience en sciences humaines le fait de se savoir observé dans le cadre d'une recherche (pour les élèves comme pour les maîtres). (21 ) cf R. Rosenttial et L Jacobson "Pygmalion en classe", Casterman. Une attente positive des maîtres à l'égard de certains élèves entraîne des progrès significatifs de ces élèves. 24 cupation premiere est l'action pédagogique tant au niveau des classes élémentaires qu'à celui de la formation des maîtres. C'est pourquoi la recherche-action entre tout à fait dans le cadre de ce que dit G. de Landsheere de la recherche opérationnelle (22) : " I l serait naïf de croire que la recherche opérationnelle apporte, presque du jour au lendemain, toutes les solutions aux problèmes cruciaux de l'enseignement". Comme le souligne R. Diez Hochleitner, elle conduit surtout a une analyse plus fine des situations éducationnelles et oriente les décisions à prendre (23) en levant l'hypothèque des préjugés routiniers. Nous pensons qu'à l'heure actuelle, la recherche opérationnelle offre le plus grand espoir de rénovation progressive et profonde de notre enseignement, le seul moyen dont nous disposons pour jeter effectivement un pont entre l'investigation scientifique à tendance universelle et la pratique quotidienne". Mais la recherche-action n'est pas seulement une dynamique particulièrement efficace, de formation continue, et par conséquent d'action directe sur le système éducatif. Elle est aussi, et tout aussi fondamentalement, une dynamique de recherche enracinée dans l'action et tournée vers l'action. C'est nous situer nettement dans le cadre d'une théorie de la connaissance donnée : "Connaître un o b j e t c'est agir sur lui et le transformer, pour saisir les mécanismes de cette transformation en liaison avec les actions transformatrices elles-mêmes", écritJ. Piaget(24). Pour connaître un objet, il ne suffit pas de le regarder de l'extérieur, il faut le transformer et c'est à travers les opérations de transformation qu'il est possible de dégager ses caractéristiques fondamentales, ses lois de fonctionnement. Pour nous résumer, la connaissance du système éducatif procède de l'action sur le système, comme l'action sur le système doit procéder de la connaissance exacte des lois de fonctionnement de ce système. 1.3. Le contexte de l'essai d'évaluation de mai 1972 Ayant situé les travaux présentés dans ce livre par rapport à la dynamique générale de recherche dont ils procèdent, il convient maintenant de les situer dans leur contexte immédiat, de voir où en est l'expérience de rénovation globalement en 1972, comment ont été élaborées la méthodologie et les épreuves d'évaluation et dans quelle mesure le "possible" en mai 1972 répond aux options fondamentales définies plus haut. 1.3.1. Où en est la recherche en 1972 ? Le Plan de Rénovation, charte pédagogique des équipes I.N.R.P., est diffusé et mis en application depuis 1 an 1/2 environ, ce qui est peu, à l'échelle du temps nécessaire à l'enracinement d'une innovation. Cela signifie, entre autres choses, qu'aucun élève n'a pu faire de cursus complet dans des classes expérimentales, du CP au CM2, ce qui est une très sérieuse limite à l'essai d" évaluation : si les classes expérimentales se différencient des autres, il est probable que ce n'est encore qu'une tendance. Le travail d'innovation contrôlée, à partir des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation, est loin d'être terminé, comme en témoigne la réunion des animateurs régio(22) G. de Landsheere "Introduction à la recherche en éducation" A. Colin-Bourrelier, 1970, 3ème éd., p. 37 (23) Le problème de l'évolution des relations entre nos recherches et les décisions politiques prises en matière d'enseignement du Français depuis 1972 serait, à lui seul, un thème de recherche... (24) J. Piaget, "Psychologie et pédagogie". Coll. Médiations, Denoël-Gonthier, 1969. 25 naux (25) de septembre 1972 (26). Sans que les options pédagogiques fondamentales soient pour autant remises en question, il apparaît que bien des problèmes d'importance première restent et doivent restera l'étude, en vue d'un nécessaire approfondissement: les modalités d'articulation entre les activités de libération de la parole orale et écrite en situation de communication, et les activités de structuration de la langue en situation d'apprentissage systématique (27) ; les apprentissages premiers de la langue écrite au CP et au CE1 dans l'optique d'un cycle de 3 ans (Section des Grands - CP- CE1) ; les critères linguistiques et psychologiques de la mise au point des textes d'élèves (28) ; l'orthographe (dictée dite d'apprentissage exclue). Or le travail d'innovation tend, depuis l'année précédente, à s'atomiser, les moyens nécessaires au contrôle ayant été réduits sensiblement: la périodicité insuffisante de "Repères" bulletin de liaison des équipes, le manque de disponibilité des équipes ou l'absence de décharges effectives pour tous (29), la suppression des crédits affectés aux stages régionaux, et l'insuffisance des crédits affectés aux stages nationaux(30), pèsent lourdement et pèseront de plus en plus lourdement. Et cela, dans le temps même, en raison des options fondamentales explicitées plus haut, où les préoccupations d'évaluation devraient logiquement amener les équipes à recentrer leur travail d'innovation, à en expliciter les objectifs, les modalités pratiques de manière plus rigoureuse, par opposition aux autres pratiques existantes et, en tout cas, en relation avec une analyse de ces pratiques. On court donc le risque d'une évaluation en porteà-faux, par rapport à des pratiques insuffisamment contrôlées, ce qui constitue une limite sérieuse aux rétroactions attendues, de l'évaluation à l'innovation. Au plan de l'évaluation, le calendrier établi à partir des passations d'épreuves opérées en mai 1972 prévoit de consacrer, en 72-73, un semestre à l'exploitation de l'essai CM1 et un semestre à la préparation d'un essai au CP à la rentrée 73, l'opération vraie étant prévue pour la rentrée 74. Ilapparalt, dès septembre 72, qu'il ne sera pas possible de réunir les groupes de travail constitués, en dehors d'un unique stage, pour toute l'année civile 1 ^ 3 . . . A partir de ce moment-là, l'Unité de Recherche, se trouvant en situation de récession budgétaire, va être acculée à des choix impossibles : poursuivre le nécessaire travail d'innovation contrôlée et renoncera exploiter le matériau de données recueilli en mai 1972, ce qui est impensable compte tenu de la somme considérable d'énergie, de temps et d'argent investie; concentrer les efforts et les moyens sur l'évaluation, et renoncer à "maintenir le système d'innovation en état de vibration" (l'expression est de L Legrand) ce qui signifierait l'abandon d'une dynamique de recherche-action ; essayer de tenir les deux bouts de la chaîne, quitte à (25) Animateurs d'équipe, qui ont en outre la responsabilité de coordonner le travail des équipes au niveau académique ou inter-académique, par "régions". (26) cf "Repères" n° 18 janvier 1973 p. 83. (27) La distinction parole/langue est reprise à Saussure ; la notion d'apprentissage systématique renvoie à celle de "système- langue", donc à des descriptions systématiques des règles abstraites de fonctionnement de la langue, tandis que la parole est de l'ordre des réalisations différenciées, au niveau du vécu immédiat. (28) Nous situons plutôt ce problème, actuellement, au niveau d'un travail sur l'écriture, et pas seulement d'une intervention après coup sur des textes déjà élaborés. (29) Les instituteurs dont la plupart sont maîtres d'application ne jouissent d'aucune décharge au titre de la recherche; pour l'année scolaire 1971-72, sur420 h demandées par les Er-jies Normales, l'Unité de Recherche ne peut en attribuer que 180 (rien pour les 22 IDEN qui participent à la Recherche) ; un animateur régional écrit en octobre 71 : "Le système craque. Depuis 3 ans, nous nous réunissons en dehors du temps de classe. Nous n'en pouvons plus". (30) Crédits inférieurs des 2/3 aux besoins, estimés au plus juste. 26 distendre le travail dans le temps, selon les moyens disponibles, ce qui signifierait que l'essai sera sans lendemain. C'est ce troisième parti qui a été choisi comme le moins mauvais, en centrant le travail sur la méthodologie de l'évaluation. En décembre 1972, sortent les Instructions Officielles sur l'enseignement du Français à l'école élémentaire, élaborées au "sommet" selon les procédures traditionnelles, c'est-à-dire notamment, en dehors de la Recherche, mais en y référant plus ou moins explicitement. Mode d'évaluation pragmatique, dont des sociologues peuvent étudier le fonctionnement, pour voir ce qui "passe" - ou n o n - du Plan de Rénovation aux Instructions... et des deux à la pratique des classes... 1.3.2. L'émergence de besoins collectifs Essai sans lendemain, l'essai d'évaluation de mai 1972, n'en est pas pour autant sans passé : il n'est pas sorti tout armé des cogitations de quelque chercheur solitaire mais d'une dynamique de travail collectif. Dès le début de l'expérience, à la rentrée de 1 967, l'évaluation fait partie intégrante du programme de recherche. Mais il ressort à l'évidence d'une première tentative conçue par des psychologues du Département de la Recherche sans les équipes, que l'évaluation, perçue parcelles-ci comme la greffe d'un corps étranger, est massivemenfrejetée" : 5 % à peine des données recueillies paraissent fiables et utilisables. D'une part les équipes ne sont nullement préparées à aborder la recherche dans cette optique, la formation des enseignants en Sciences de l'Education et leur initiation à la méthodologie de la Recherche étant quasiment nulles. D'autre part, elles sont mobilisées essentiellement par l'énorme travail pédagogique impliqué par le "banc d'essai" du projet d'Instructions Officielles de la commission Rouchette : plus de 100 fiches pédagogiques parviennent en 1967-68 au Département de la Recherche. Si bien que la première phase de l'expérience, prévue initialement sur 2 ans, de la rentrée 1 967 à juin 1969, se prolonge en fait jusqu'en juin 1 970, et aboutit à un nouveau texte, issu du travail des équipes : le Plan de Rénovation. Quant à la seconde phase de l'expérience, prévue initialement de septembre 1969 à juin 1971 et qui doit d'une part étendre l'expérience sur l'ensemble des écoles d'application des Ecoles Normales, d'autre part aboutir à un bilan qualitatif et quantitatif, et, a fortiori, quant à la troisième phase de l'expérience, prévue initialement à partir de septembre 1971 et qui doit permettre une "généralisation de l'expérience, suivie et contrôlée dans un certain nombre d'écoles élémentaires" de circonscriptions (31), elles demeurent à l'état de projet: il n'est plus question en 1970 de "semi-développement" puis de généralisation contrôlée d'une expérience, mais à nouveau, comme par le passé, d'Instructions Officielles. Mais la recherche progresse: des travaux d'évaluation apparaissent sur plusieurs terrains a partir de 1 9 7 0 ; dans le même temps, deux psychologues, Christine Barré de Miniac et Annette Lafond sont intégrées à l'Unité de Recherche en vue de l'évaluation. A partir de cette année-là, la maturation des problèmes d'évaluation s'effectue par deux canaux : celui des terrains, répercuté par "Repères", le bulletin de liaison des équipes, et celui des stages nationaux et régionaux. (31 ) cf "Recherches Pédagogiques" n° 38 "Compte-rendu descriptif d'une expérience (1967-1968)", p. 8 27 L'étude des essais ponctuels d'évaluation réalisés sur le terrain, et à l'initiative des équipes, témoigne à coup sûr d'une prise de conscience progressive, inégale certes mais réelle, des exigences d'une méthodologie expérimentale. Prise de conscience sans laquelle une seconde tentative d'évaluation nationale se serait soldée, comme la première, par un échec. L'énumération des travaux parus dans "Repères" est déjà, à elle seule, significative, de ce point de vue. • • • • • • • • • • • • f • • • • • "Le langage de l'enfant de C.P.", Y. Madouas, Alençon, "Repères" n° 8.9., mars 71 "Etude sur le langage des enfants de 8 ans", J. Méresse-Pollaert, Arras, id. "La marque du nombre", M. Bégusseau, Chateauroux, id. "Etude comparative en vue de déterminer les effets possibles de l'enseignement rénové du Français - Bilan des résultats (69-70)", Equipe de Cahors, id. "Sondage lecture-langage", (février, mars 1970), B. Gris - M. Marchand, Les Andelys, id. L'éditorial de ce n° 8.9 de "Repères" : "Problèmes de validation", rédigé par Hélène Romian, Christine Barré de Miniac et Annette Lafond, souligne que ces travaux "donnent à penser qu'il devient possible de poser les problèmes de validation autrement que d'une manière générale et théorique, à partir d'un besoin profondément ressenti par les équipes". "Orthographe au CM", Equipe de l'ENG de Nîmes, "Repères" n° 12, septembre 71 "Orthographe au CM1", J.M. Principaud, Chateauroux, "Repères"n° 13, octobre 71 "Recherche d'indices de maîtrise de la langue écrite", J.M. Principaud - G. Bemigolle, Chateauroux, "Repères" n° 13, octobre 71 "Mode de communication et origine socio-culturelle", M. Miffre, Cahors, "Repères" n° 1 5, février 72 "A propos de la notion de créativité", C. Clanet, Toulouse, "Repères" n° 1 7, octobre 72 "Remarques à propos d'une pré-enquête sur/es attitudes et situations pédagogiques qui favorisent la créativité enfantine", C. Clanet, F. Sublet, id. "Les tests de créativité", A Beaudot, "Repères" n° 1 7 "Langue orale/lecture au CEI", A. Séguy, Agen, "Repères" n° 19, février 73 "Sondage Langage-Lecture CP-CE1", B. Gris, Les Andelys, "Repères" n° 19, février 73 "Sondage lecture", A. Séguy, Agen, "Repères" n° 26, septembre octobre 74 "D'une photographie de l'enfant a son entrée au CP", Equipe de St Brieuc "Repères" n° 28, janvier février 75 "Contrôle des résurgences des textes reconstitués et des exercices structuraux dans les textes des élèves d'un CM1 et d'un CM2", L Malossane, Limoges, "Spécial Repères", "Reconstitution de textes", 1 975 "Langue orale/Apprentissage de la lecture". Equipe d'Agen, "Repères" n° 35, 1976 L'évolution des réflexions et des travaux au fil des stages nationaux et régionaux n'est pas moins significative. Le stage national de mars 1971 tend à "nourrir" et transformer les essais ponctuels d'évaluation, limités à un terrain donné et répondant aux besoins d'une équipe donnée, en un plan expérimental, valable à l'échelle nationale et répondant aux besoins et aux exigences d'une problématique commune à l'ensemble des équipes. Ce stage comporte un apport méthodologique important : (32) (33) (34). (32) M. Reuchlin, "La méthode expérimentale appliquée a la pédagogie", I.N.O.P., "Repères" n" 14, janvier 1972 J. Simon, "Remarques méthodologiques sur l'élaboration des grilles d'observation de la langue des enfants", Sciences de l'Education, Toulouse, id. J. Wittwer, "Premieres approches de l'estimation d'un devoir d'enfant ou d'adolescent", Sciences de l'Education,-Bordeaux, id. (33) J. Leclerc, "Enquête sur le langage de l'enfant français", CREDIF, "Repères" n° 15, février 1972. (34) E. Bayer, "L'observation et la mesure des variables d'enseignement", Université de Liège, "Repères" n° 21, Avril-Juin 1973. Une discussion de fond s'engage à partir d'un plan d'évaluation élaboré par Christine Barré de Miniac et Annette Lafond et d'une "échelle hiérarchique d'appréhension des structures grammaticales" élaborée par Roger Vaunaize (37). L'accord se fait sur le plan proposé mais pas sur l'épreuve de grammaire : celle-ci, en effet comporte uniquement des tâches d'analyse traditionnelle auxquelles les élèves des classes expérimentales ne sauraient pas répondre ; il resterait, de toute façon, à expliciter et classer ces tâches tant au niveau linguistique qu'au niveau psychologique, pour être en mesure d'interpréter les résultats. Il est admis que, dans le cadre général de travail défini par le plan d'évaluation, chaque équipe de terrain pourra se focaliser sur un thème donné. Certaines équipes, d'ailleurs, ont d'ores et déjà entrepris des travaux susceptibles de déboucher sur des épreuves utilisables au plan national : Bourges en vocabulaire, Toulouse en matière de créativité, Chateauroux et Lille en syntaxe, Nancy en matière d'indices de compréhension de la langue orale et de la langue écrite. Un Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français est également en cours d'élaboration dans le cadre de l'équipe nationale (H. Romian - A. Lafond), et il sera soumis, à toutes les phases du travail, à la critique des équipes. Les discussions de groupes insistent fortement sur la nécessité de conjuguer, dans l'évaluation, approche quantitative et approche qualitative, de procéder à un "galop d'essai" de l'évaluation avant d'aborder l'opération vraie prévue du CP au CM2, et de laisser aux équipes la plus grande liberté d'initiative dans le cadre de la démarche d'ensemble sur laquelle s'est fait l'accord. Un an plus tard, le stage national de mars 1972 témoigne d'une progression sensible. Il est certain que l'organisation de séminaires permanents aurait permis une utilisation des énergies et du temps plus rationnelle et par conséquent plus "rentable". La problématique d'ensemble de l'évaluation s'approfondit et se précise (35). La décision est prise, d'entreprendre un essai d'évaluation en mai 72 avant l'opération proprement dite sur 90 classes de CM1 expérimentales, en utilisant les instruments qui, correspondant aux objectifs majeurs du Plan de Rénovation et à ceux du plan d'évaluation, peuvent être prêts à l'issue du stage: une fiche d'identification des élèves au plan individuel et social, un questionnaire d'identification des maîtres au plan administratif et pédagogique (36), et des épreuves-élèves portant sur les capacités intellectuelles (INED. INOP), la syntaxe (37), le vocabulaire (37), les motivations à la lecture (36), la créativité verbale (37), l'écriture de 3 textes (37). A l'exception de l'épreuve INED. INOP, l'ensemble a été élaboré dans le cadre de l'Unité de Recherche. Parallèlement, un groupe de travail examine les problèmes d'évaluation au niveau du CP(36) et (37), un essai étant prévu pour septembre 1972. Entre l'attitude qui consisterait à attendre, pour entreprendre l'essai d'évaluation, de disposer de tous les instruments- et par conséquent des moyens nécessaires, et l'attitude qui consisterait à refuser d'entreprendre quoi que ce soit dans les conditions de travail faites aux équipes.les participants au stage optent (38) pour un essai limité, si discutables que soient les instruments dont ils disposent (35). Plusieurs groupes se constituent : un groupe centré sur l'analyse de la langue (épreuve de syntaxe - analyse de textes), auquel participent RoberteTomassone et Bernard Combettes du CRAL(Centrede Recherches Appliquées à la Linguistique) de Nancy qui travaillent sur l'analyse automatique de textes, un groupe centré sur la description des pédagogies du Français (36) et un troisième centré sur l'évaluation au (35) (36) (37) (38) cf "Repères" n° 18 janvier 1973 cf "Repères" n° 19 février 1973 cf "Reperes" n° 2 0 mars 1973 Les représentants des 33 équipes qui ont entrepris des travaux d'évaluation. 29 CP (37). Mais aucun de ces trois groupes ne pourra se transformer en séminaire continu (faute des moyens nécessaires), ce qui limitera singulièrement l'efficacité du travail. L'essai d'évaluation de mai 1 972 n'est donc pas plaqué artificiellement sur un système d'innovation qui tendrait à le rejeter: la méthodologie a été discutée, intégrée par les équipes concernées, en écho à des problèmes qu'avait pu poser tel ou tel essai ponctuel tenté sur tel ou tel terrain ; les épreuves utilisées, pour la plupart, sont l'émergence, la transposition de plusieurs années de travail pédagogique sur la grammaire, le vocabulaire, la lecture ou la langue poétique, et elles sont supposées pouvoir répondre à des questions que se posent les pédagogues. Que la prise en charge de l'essai d'évaluation par les équipes n'ait pas été maximale, en fait, relève davantage des insuffisances de la coordination que d'obstacles fondamentaux. Bien que très distendues dans le temps, faute de moyens suffisants, les phases de traitement sur ordinateur des données recueillies en mai 1972, puis d'interprétation des résultats statistiques, répondent à la même dynamique de réflexion, d'intégration collectives, en prise directe sur des préoccupations d'ordre pédagogique. En décembre 1 973 20 mois après la passation des épreuves - un premier bilan collectif peut être effectué, portant sur les difficultés rencontrées (39), la description de la population - élèves (fiche répertoire des élèves(39)), la description de la population- maîtres (Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français, dit Q.I. P.F.) (40) (41), et les épreuves qui ont pu être traitées sur ordinateur : INED - INOP (39), vocabulaire (41 ) (42), analyse de textes (41 ). Le travail sur les autres épreuves se poursuit dans les mois qui suivent : créativité (43) (44) (46) (47), sondage sur les lectures des enfants (45) - et syntaxe dont le traitement automatique n'a pu être fait avant 1976. Les problèmes de traitement inter-épreuves ne sont abordés qu'à partir du séminaire de janvier 1975 qui réunit le "groupe CM1 ", c'est-à-dire les "concepteurs'' des diverses épreuves essayées en mai 72 (38). Les discussions du séminaire permettent d'établir l'inventaire des mises en relation jugées nécessaires : entre certaines sous-épeuves à l'intérieur d'une même épreuve, entre certaines sous-épreuves d'épreuves données (ex. : sous-épreuve 6 de l'épreuve vocabulaire et sous-épreuve 1 de l'INED. INOP - verbal), et enfin entre données pédagogiques concernant les maîtres, données sociologiques concernant les élèves, performances élèves. Une analyse de variance paraît susceptible de fournir des réponses aux questions que se pose le groupe: étant donne .;s les variables F.S. (facteurs sociologiques), D.P. (données pédagogiques), et P.E. (performances élèves), comment inter-réagissent F.S. et (39) cf "Repères" n° 24 mars-avril 1974 (40) cf brochure I. N. R. D. P. hors commerce "Expérience de rénovation de l'enseignement du Français a l'école élémentaire - Essai de validation mai 72 - CM1 - Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français" déc. 74 (41) of "Repères" n° 25 mai-juin 1974 (42) cf brochure I. N. R. D. P. hors commerce "Expérience de rénovation de l'enseignement du Français a l'école élémentaire - Essai de validation mai 72 - CM1 - Epreuves de vocabulaire" déc. 74 (43) cf "Repères" n" 27 novembre-décembre 74 (44) cf "Repères" n° 29 mai 1975 (45) cf "Repères" n° 30 juin 1975 (46) cf "Repères" n° 37 (47) cf "Repères" n° 38 30 D. P. sur P.E. ? à milieu social équivalent, comment les performances des élèves varient-elles, selon la pédagogie pratiquée par les maîtres ? L'analyse et le programme du traitement automatique des données qui en découlent sont établis dans les mois qui suivent par Mohammed Cherkaoui, qui assure également le traitement hvmême. Deux séminaires, en avril et juin 1976 (41 ) puis les travaux d'un "mini-groupe" CM1 (2 psychologues et 3 pédagogues), permettent de procéder à plusieurs "lectures" des résultats des analyses de variance et de dégager des hypothèses d'interprétation "opérationnelles : LES PERFORMANCES DES ELEVES APPARTENANT A DES CLASSES EXPERIMENTALES SERAIENT EN GENERAL SUPERIEURES A CELLES DES ELEVES DE CLASSES NON-EXPERIMENTALES QUELS QUE SOIENT LES MILIEUX SOCIAUX CONSIDERES ; LES ECARTS ENTRE LES PERFORMANCES DES ELEVES APPARTENANT AUX MILIEUX LES M O I N S FAVORISES ET CELLES DES ELEVES APPARTENANT AUX MILIEUX PLUS FAVORISES SERAIENT MOINDRES DANS LES CLASSES EXPERIMENTALES. Ou en d'autres termes : une pédagogie rénovée de la langue permet de réduire- dans une certaine mesure- l'inégalité des enfants à l'égard de leur langue maternelle. Question cruciale s'il en est, pour les pédagogues. 1.3.3. Des conditions matérielles et institutionnelles difficiles Le contexte d'une recherche comme la nôtre est à définir non seulement à partir de son enracinement pédagogique, de son "environnement" scientifique, mais aussi à partir des moyens dont elle dispose - ou pas. Un premier aspect, important, de l'essai consiste donc à déterminer les conditions matérielles à recueillir sur les terrains d'évaluation et au niveau de l'Unité de Recherche à chaque phase d'une opération d'évaluation : élaboration et pré-essais des épreuves, impression puis diffusion, passation des épreuves, préparation des traitements intra-épreuves et inter-épreuves puis traitements et analyse des résultats. Sur les terrains d'évaluation Il importe, tout d'abord, d'évaluer empiriquement le poids de l'opération pour les terrains qui assurent la passation des épreuves. Tout d'abord 3 équipes, sur24 retenues, ont abondonné en cours de travail, soit une déperdition de 12,5 %. Le taux de déperdition au niveau des classes est nettement plus élevé, si l'on en juge par le tableau ci-dessous. PREVU POSSIBLE EFFECTIF TRAITE Présumées traditionnelles 30 30 23 23 Présumées expérimentales 30 35 25 25 Présumées Fre.net 30 12 8 0 TOTAL 90 77 56 48 NOMBRE DE CLASSES Le nombre de classes "prévu" correspond à ce qui paraissait théoriquement souhaitable, notamment pour essayer de voir si l'on peut statistiquement faire apparaître une typologie des maîtres, le"possible" aux classes qui ont pu être retenues à l'origine, I'"effectif aux passations réellement effectuées et le "traité" aux données utilisées pour le traitement statistique ¡nter-épreuves, le nombre des classes présumées Freinet n'étant pas suffisant pour être retenu à ce niveau. On s'aperçoit alors que le taux de déperdition est de 23 % pour les classes présumées traditionnelles, de 28 % pour les classes présumées expérimentales et de 3 3 % pour les classes présumées Freinet, du possible à l'effectif et, sur le total, de 2 7 % Il faudrait donc, toutes conditions égales par ailleurs, prévoir une marge de sécurité de 3 0 % au moins. Si l'on y ajoute un taux de mouvance des populations scolaires de 10 % au moins, d'après ce que nous avons pu observer sur nos terrains expérimentaux, cela mènerait, dans la perspective d'une observation longitudinale, à 4 0 %... Bien des facteurs ont dû jouer, extérnese l'expérience elle-même : les conditions de travail des maîtres, l'allergie aux "tests", le caractère inhabituel de l'opération par rapport aux normes d'évaluation en usage, et son caractère marginal, compte-tenu de la situation institutionnelle de l'I. N. R. D. P., la représentation de la recherche que peuvent avoir les maîtres d'une manière générale et en ce qui concerne le Français (en mai 72, la recherche en Français ne peut plus être confondue avec les instructions officielles à venir) e t c . , etc.. Pouraccepter de participer à l'expérience et persévérer, encore faudrait-il que les maîtres puissent être convaincus de son utilité et de son intérêt : si la recherche reste marginale et que ses résultats ne sont pas pris en compte par les "décideurs" politiques, à quoi bon? Je suis convaincue que le taux de déperdition serait sensiblement moindre si le statut de la Recherche dans le système éducatif était clairement défini comme positif, nécessaire, dans l'intérêt bien compris des élèves et des maîtres. On peut imputera ce handicap institutionnel des obstacles qui se sont avérés insurmontables sur le terrain : le manque de disponibilité des équipes d'évaluation, la recherche étant menée en sus du service "normal" et non reconnue institutionnellement comme partie intégrante possible du service ; la force d'inertie des rouages administratifs qui souvent, loin de faciliter, freinent et bloquent; la saturation des services d'impression et de diffusion de l'I.N.R.D.P. qui rend difficile voire impossible le respect d'un calendrier de travail. A ces facteurs externes s'ajoutent bien entendu, des facteurs internes à l'expérience. Il ressort d'un sondage effectué par C. Barré de Miniac en juin 1972 auprès des 21 équipes d'évaluation (48) que les opérations de passation de mai ont été ressenties comme très lourdes : tous ont l'impression "d'avoir effectué un tour de force au prix d'efforts très pesants". Outre l'allergie bien connue à la "paperasserie" inhérente à ce genre de travail, sont mis en caúsela période de l'année, le volume et la durée des passations jugés trop importants, des phénomènes de baisse d'attention et de performances des enfants. S'il parait difficile d'alléger le volume du papier à manipuler par les expérimentateurs, les autre facteurs, par contre, pourraient être modifiés. Il faudrait sans doute effectuer les passations plus tôt dans l'année, peut-être à la rentrée de Pâques, et déterminer les moyens propres à neutraliser efficacement les effets de la fatigue sur les performances des enfants. En ce qui concerne le seuil à ne pas dépasser pour la durée de chaque passation, l'étalement de l'ensemble des passations dans le temps, le volume des passations, les avis des équipes sont très partagés. Les uns opteraient pour le maintien du volume d'épreuves sur un calendrier de passations plus long, d'autres seraient favorables aune réduction des deux. Le problème serait à revoir. (48) cf "Repères" n° 24, mars-avril 74, "Essai de validation de mai 72, 20 mois après... "(16 équipes sur 21 ont répondu). 32 Il s'avère par ailleurs que l'homogénéisation des conditions de passation n'a pu être totale. 6 équipes (sur les 16 qui ont répondu au sondage) n'ont pu respecter les consignes relatives aux expérimentateurs(49), compte-tenu de la disponibilité des membres de l'équipe. Si l'ordre des passations a été respecté, l'intervalle de temps entre chaque passation n'a pas été le même partout pour les mêmes raisons, et a varié d'une équipe à l'autre. On sait que la personnalité de l'expérimentateur et ses attentes présumées influent sur les performances : selon que c'est le maître de la classe, le directeur de l'école, un professeur d'EN connu ou inconnu, un psychologue connu ou inconnu qui assure la passation de telle épreuve, il est probable que l'attitude de l'enfant- et du maître- à l'égard de l'épreuve s'en trouve infléchie. Il n'est pas impossible non plus que le fait que les passations soient plus ou moins rapprochées ait pu peser sur les performances, surtout en fin d'expérience. Faut-il exiger le respect rigoureux de ce type de consignes? Faut-il cherchera neutraliser ces variables parasites? Là encore le problème serait à revoir, à moins que les conditions de travail des équipes de recherche soient telles qu'il ne se pose plus. Un dernier problème s'est posé sur le terrain. Le codage des données recueillies en vue du traitement automatique a été effectué entre mai et novembre 72 par les équipes ellesmêmes. Ce travail, long, lourd etfastidieux, pour un maigre profit pédagogique, pourrait être avantageusement fait par des vacataires rétribués, dûment entraînés à cet effet pour limiter les variations aléatoires. Au niveau des traitements automatiques des données recueillies Cest à ce niveau que l'Unité de Recherche a accumulé les avatars de toute espèce. D'une part l'impossibilité de réunir les groupes de travail en raison de l'insuffisance des crédits de stage, d'autre part le manque de disponibilité des concepteurs d'épreuves en raison de l'absence quasi totale de décharges de recherche effectives ont distendu considérablement dans le temps le travail de codification des résultats (établissement de principes de codage), le dialogue entre équipes conceptrices des épreuves et informaticiens, l'analyse des résultats intra-épreuves puis inter-épreuves. A cela s'ajoute un handicap plus rédhibitoire encore : l'absence à l'I.N.R.D.P., en 1972, de statisticiens et d'informaticiens integrables à part entière et partie prenante dans l'expérience, et l'impossibilité de disposer d'un ordinateur comme outil de recherche ; d'où l'impossibilité d'interroger le matériau recueilli sous de nombreux angles, selon des hypothèses de plus en plus fines, et l'obligation de passer commande à des individus, à des organismes au gré des bonnes volontés t i . des crédits disponibles pour payer des heuresmachines. Le récit des pérégrinations des cartes perforées entre 1 973 et 1 976, du service informatique de l'I.N.R.D.P. au C.R.D.P. de Toulouse, puis de Toulouse à une entreprise privée parisienne d'informatique, puis de cette entreprise à l'I.N.R.D.P., puis de l'I.N.R.D.P. à Orsay puis à la Maison des Sciences de l'Homme remplirait des pages entières. L'épreuve syntaxe ne pourra être traitée qu'en 1976. Le traitement inter-épreuves durera de juillet 1975 à octobre 1976, compte-tenu de la disponibilité de Mohammed Cherkaoui qui a pris en charge l'analyse et le programme en vue des traitements sur ordinateur. Certains des obstacles rencontrés sont, certes, surmontables : les épreuves et le dispositif de passation pourraient être allégés grâce aux informations fournies par l'essai. Mais l'accumulation d'obstacles insurmontables est telle par ailleurs que la sagesse comman(49) cf, plus loin, l'exposé du plan d'évaluation 33 de l'abandon du projet d'évaluation. Manque de crédits pour réunir les groupes de travail, pour payer des contrats de vacataires - codeurs, des contrats de statisticiens et d'informaticiens, pour pallier la saturation des services d'impression de N. N. R. D. P. par le recours à des services extérieurs. Manque de disponibilité des chercheurs contraints de mener des travaux de recherche en sus de leurtravail "normal". Impossibilité d'un libre accès à un ordinateur, utilisable comme outil de recherche. Les crédits. Le temps de la recherche. L'ordinateur. Tels sont les points d'achoppement majeurs d'un travail mené à l'extrême limite des moyens, du temps, des énergies humaines, dont pouvait disposer l'Unité de Recherche. Programmé sur 1 an, il s'est prolongé en fait sur 5 ans. L'expérience était concluante : les conditions matérielles et institutionnelles n'étaient pas réunies. Au stage de décembre 1973, la décision est prise de ne pas entreprendre l'opération d'évaluation projetée à partir du CP, mais de pousser l'exploitation méthodologique des données recueillies en mai 1972 le plus loin possible. C'est pourquoi notre série de 5 ouvrages : "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français" met résolument l'accent sur l'aspect méthodologique d'une entreprise qui, à notre connaissance, n'a pas d'équivalent. 1.3.4. Des questions et des enjeux d'ordre pédagogique Les enjeux pédagogiques ne sont pas renvoyés à d'éventuelles "applications" mais ils constituent le point d'ancrage de la problématique. Les données pédagogiques ne sont pas considérées comme allant de soi, mais traitées comme variables spécifiques, à part entière. Les questions posées, enfin, concernent au premier chef, et la connaissance scientifique du fonctionnement du système éducatif, et la formation des maîtres. Voici donc les questions sur lesquelles porte notre "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français" : Volume 1 - "Que peut la pédagogie ? Performances linguistiques d'élèves de CM1, facteurs sociologiques et variables pédagogiques" Evaluer quoi ? Pourquoi ? Pour quoi faire ? Comment ? La pédagogie peut-elle contribuer à réduire les inégalités socio-culturelles ? Volume 2 - "Vers l'observation de variables pédagogiques Un Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français au CM1 "(QI.P.F. - CM) Comment les maîtres se voient - Comment les maîtres changent Volume 3 - "Vers l'évaluation des capacités syntaxiques Quelles épreuves ? Comment interpréter les résultats ? Capacités syntaxiques et "facteur pédagogie" d'élèves de CM1" Volume4 - "Vers l'évaluation des capacités lexicales et sémantiques d'élèves de CM1 " Quelles épreuves ? Quelles tâches impliquent-elles ? Les résultats diffèrent-ils selon les pédagogies pratiquées ? Volume 5 - "Créativité et poésie dans des textes d'enfants du CM1" Des épreuves de "créativité" à l'analyse du "fait poétique" dans des productions écrites Le présent volume peut se lire de façon autonome, mais on voudra bien considérer qu'il ne prend tout son sens que dans l'ensemble. 34 Et s'il en allait de même en matière de pédagogie du Français ? Et si les variables pédagogiques n'opéraient qu'en inter-action, et non isolément? Il faudrait alors raisonner au niveau de démarches articulant des ensembles d'activités, et non d'aspects, de techniques ponctuelles... C'est ce que nous avons tenté de faire. Ceci étant, en dépit des limites de l'essai, que nous avons tenu à souligner, celui-ci s'est avéré beaucoup plus riche qu'une simple opération Zéro. Mieux vaut une "carotte" prélevée avec des outils imparfaits, encore en voie d'élaboration, que des impressions subjectives. Mieux vaut un essai sans lendemain mais susceptible d'affiner la réflexion méthodologique et pédagogique, parce que les risques pris ont été mesurés- etqui pourrait donc avoir un avenir- que pas d'essai du tout. D'ailleurs les obstacles lesplusrédhibitoiresà notre entreprise ne se sont pas situés au niveau de la méthodologie - pourtant redoutable mais au niveau de I 'intendance qui n'a pas suivi". L'intérêt, en tous cas, nous a paru suffisant pour assumer les risques d'une publication intervenant plusieurs années après I"'événement" : la "photographie" de nos terrains, prise en mai 1 972. Faisant de nécessité vertu, nous avons, du moins, pu dépasser les objectifs que nous avions alors assignés à l'essai en vue d'une opération d'évaluation proprement dite : "tester" les conditions matérielles et institutionnelles à réunir, mettre au point les épreuves et une méthodologie de traitement des données recueillies. Il s'avère en effet que cette recherche a produit une réflexion méthodologique et des outils d'analyse qui peuvent servir à d'autres. Elle a justifié une réorientation des travaux de l'Unité de Recherche dans le sens d'une description des finalités, objectifs, pratiques et outils des pédagogies du Français, procédant non plus d'épreuves expérimentales mais de l'analyse des situations, des vécus scolaires. Enfin, bien évidemment, elle débouche sur des résultats : pour peu qu'on travaille, non pas sur des facteurs pédagogiques simples, isolés artificiellement maissurun ensemble large, cohérent de facteurs complexes dont les variations (décelables empiriquement au travers d'une recherche-innovation) sont susceptibles de différencier les comportements des maîtres et des élèves, on constate que la "Pédagogie" n'est pas sans effet sur les déterminations socio-culturelles qui "marquent" les capacités métalinguistiques (et langagières ?) : elle devrait contribuer à réduire l'inégalité des enfants à l'égard de leur langue maternelle. C'est à ce dernier point que s'attache le présent ouvrage : et si la pédagogie y pouvait quelque chose ? 35 2. EVALUER LES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU FRANÇAIS. C O M M E N T ? 2.1 Principes d'évaluation, par Annette Lafond (1) Lorsque nous abordons les problèmes d'évaluation en 1 9 7 1 , nous nous trouvons devant une situation complexe : un certain nombre de classes ont travaillé dans le sens du Plan de Rénovation, mais nous savons que cela regroupe des réalités différentes. Certains maîtres participent à l'expérience depuis le début et ont donc pu évoluer sensiblement, d'autres plus récemment impliqués dans l'expérience sont moins "imprégnés" des principes du Plan. Certaines écoles sont entièrement expérimentales; d'autres partiellement. Nos populations d'élèves peuvent donc avoir eu des cursus différents (aucun, nous l'avons vu, n'ayant de cursus complet). Certains maîtres ont particulièrement avancé sur des aspects particuliers du Plan (par exemple l'enseignement du vocabulaire ou la créativité), mais ont par là même moins travaillé d'autres aspects. D'autre part la recherche n'est pas"finie", c'est-à-dire qu'à partir des principes du Plan de Rénovation (qui sont aussi des questions à appronfondir), les innovations des enseignants continuent à foisonner, et c'est sur un terrain en perpétuelle évolution que nous devons travailler. Les problèmes à résoudre sont donc loin d'être simples et d'autant moins simples que nous les posons en termes d'évaluation formative, comme nous l'avons souligné plus haut Notre souci est avant tout de répondre aux besoins des équipes, c'est-à-dire de dépasser le stade de l'appréciation partielle des résultats des élèves, en essayant d'avoir une vue d'ensemble de leurs comportements et des effets supposés du Plan, et en leurfournissant un certain nombre d'informations utiles à leur propre pratique. 2 . 1 . 1 . Problèmes théoriques Notre problème est concrètement, de voir si les hypothèses du Plan de Rénovation se vérifient c'est-à-dire : - vérifierque les objectifs poursuivis sont atteints(tous, quelques uns, lesquels?), en confrontant les faits observés aux "prédictions" posées théoriquement - essayer de contrôler que, s'ils sont atteints, c'est grâce aux méthodes et pratiques découlant du Plan de Rénovation. 2.1.1.1. Nature des effets attendus Les objectifs du Plan de Rénovation sont nombreux et se situent à des niveaux différents (finalités éducatives, objectifs propres à la langue). Un travail d'opérationnalisation de ces objectifs et de choix entre ces objectifs a dû être fait Nous y reviendrons ultérieurement Se pose ici le problème de l'apparition d'un effet attendu. Considérons un apprentissage. Si l'effet attendu n'apparaît pas au moment de l'évaluation, peut-on dire que la méthode d'apprentissage a été sans effet ? L'effet peut être différé, ultérieur. Une structure acquise à un moment donné peut avoir été oubliée, mais un seul renforcement à un moment donné la rendra de nouveau disponible. Au cours d'un processus d'évaluation, l'oubli momentané se trouve confondu avec la nonacquisition. (1) Réécriture: H. Romian 36 Cet effet attendu peut aussi se manifester d'une autre façon que celle qui a été prévue. On peut supposer des tranferts sur d'autres apprentissages (l'effet attendu n'apparaît pas directement mais pourtant, cet apprentissage X facilite un apprentissage Y ultérieur). On ne confronte donc pas de façon linéaire des prévisions avec des faits observés ou recueillis à un moment donné, et il faut avoir conscience du fait qu'une évaluation, si elle peut éclairer certains domaines, reste assez peu éclairante sur les processus d'apprentissage eux-mêmes. 2.1.1.2. Contrôle des variables Les réalités pédagogiques auxquelles nous avons affaire sont mouvantes et multiples, nous ne le soulignerons jamais assez. Nous avons donc d'une part à faire un choix parmi les variables à observer systématiquement et à contrôler d'autres variables qui pourraient leur être associées. Ce choix et ce contrôle doivent porter sur les variables indépendantes (maîtres, pédagogie, école...) et sur les variables dépendantes (performances des élèves, comportements...). Par exemple, si on décide de vérifier l'hypothèse: "les exercices systématiques améliorent et enrichissent les structures syntaxiques utilisées par les enfants", nous devons expliciterlestermes"exercices systématiques" : lesquels, pratiqués comment, avec quelle fréquence... ? Qu'est-ce qu'une structure enrichie ? Comment la mettre en évidence chez l'enfant (cf. plus haut) ? Mais entre ces deux termes existent de nombreuses variables "parisites". Les unes sont aléatoires (par exemple, absence d'un maître dans la classe pendant un certain temps, autres exercices effectués et ayant aussi un effet..). Le fait de travailler sur de grands nombres devrait minimiser ces effets. D'autres sont liées systématiquement à nos variables et il est alors difficile de démêler le rôle de chacune. L'argument classique en ce domaine est que les maîtres qui appliquent le Plan de Rénovation ont probablement des caractéristiques particulières : ils sont passés parlesE.N., ils travaillent en équipe, ils ont un désir de changement.. Il faut donc essayer de contrôler ces facteurs au moment du recueil des données, mais ce n'est pas toujours possible, et les contrôler tous. Cest l'un des buts mêmes de la recherche. 2.1.2. Le plan d'évaluation de 1971 Posons les problèmes comme nous les avions posés en 7 1 . Il est évident que certaines options paraissent maintenant historiquement datées et que, "si c'était à refaire", nous ne procéderions pas de la même façon. Mais si, aujourd'hui, nous voyons les problèmes un peu différemment c'est en partie grâce à cette expérience (et à d'autres expériences menées par ailleurs, c'est-à-dire grâce à l'évolution de certaines sciences). Il nous parait intéressant de suivre le cheminement de notre réflexion, de faire la critique de nos options d'alors et de voir les conclusions qu'on peut en tirer. Evaluation par rapport aux objectifs visés ? à un groupe de référence ? Il s'agit d'évaluer différents aspects de la pédagogie " P. R." ; mais les évaluer par rapport à quoi ? 37 A - On peut les évaluer par rapport aux objectifs définis par les enseignants. Les enseignants se sont fixés certains buts, certaines progressions (cf. la progression grammaticale). L'évaluation consiste alors à voir si ces objectifs sont atteints. Mais nous restons là à l'intérieur du système. Rien ne prouve que, si les objectifs ont été atteints, c'est grâce à cette pédagogie. D'autres pratiques auraient pu avoir un meilleur "rendement". Quant à la progression, ce n' est peut-être pas la progression maximale possible pour des enfants. D'autres façons d'aborder les problèmes auraient pu être plus efficaces. Par ailleurs, on ne peut exclure le fait que des enseignants visant des objectifs différents atteignent les mêmes résultats... Cependant ce type de travail n'est pas à rejeter totalement ; il correspond à des épreuves objectives de contrôle ponctuel qui permettent de mesurer à court terme les effets d'un type d'enseignement. D'où effet de "feed-back" sur cet enseignement. B - On peut concevoir l'évaluation par rapport à d'autres types d'enseignement dans des classes de référence et, dans notre cas, l'autre type d'enseignement, qui va servir de référence et de "poids" sera l'enseignement traditionnel défini par les Instructions Officielles de 1923 et 1938. Mais il ne va pas s'agir de comparer les effets de la pédagogie "P.R." et de la pédagogie traditionnelle selon certains critères et de s'en tenir là, car nous retomberions sur une évaluation-bilan que nous avons écartée au départ : il faut vérifier que les performances des élèves se différencient bien selon les hypothèses posées. En fait, la situation est complexe car la pédagogie " T ' et la pédagogie "P.R." se différencient à plusieurs niveaux: A - Les objectifs : • des objectifs généraux comme par exemple le développement affectif, social de l'enfant abordés très différemment dans les Instructions Officielles de 1923 et 1938, et le Plan de Rénovation. • des objectifs spécifiques à l'enseignement du Français: les I.O. donnent pour but à l'enseignement du Français de "travailler au maintien et à l'expansion d'une belle langue et d'une belle littérature", tandis que le Plan de Rénovation vise à "faciliter l'accès de tous les enfants à une langue permettant l'enrichissement de la communication avec autrui, l'expression orale et écrite personnalisée". B - Les méthodes, la démarche pédagogique : Dans les I.O., on part de l'étude reflexive (modèles, règles de grammaire, bon usage) pour aboutir à la "rédaction", couronnement des activités de Français. A l'inverse, la démarche pédagogique "P.R." peut se caractériser par un passage d'approches globales de la langue (dans les pratiques de communication) à des approches analytiques et inversement (mouvement de va-et-vient). Le texte du Plan souligne l'opposition, à propos de la grammaire: "Il ne s'agi%.j pas d'observer puis d'apprendre, mais de pratiquer puis de découvrir, c'est à dire de s'approprier la connaissance au lieu de la subir". C - Les contenus linguistiques : Grammaire normative d'un côté (référant au "bon usage"), grammaire à orientation structurale de l'autre (référant à des opérations linguistiques). N. B. : les éléments différentiels ne sont fournis qu'à titre d'exemples ; une étude parallèle des deux systèmes a été faite dans le n°6 d'octobre 70 de "Repères" et a été reprise dans le n° 61 de "Recherches Pédagoggiques" (2) (2) Voir H. Romian, C. de Miniac "Une analyse de contenu : "traitspertinents"du Plan de Rénovation, par rapport aux 1.0 de 1923 et 1938, et au projet d'Instructions de 1967", dans "Recherches Pédagogiques", n° 6 1 , INRDP, 1973. 38 Dans ces conditions, sur quoi pourrions-nous faire porter des comparaisons entre classes Exp et Exp ? A - Sur les objectifs? : Cest difficile car les choix éducatifs fondamentaux relèvent de la philosophie de l'éducation : travailler à sélectionner une élite d'enfants doués, c'est une chose; cherchera faire accéder tous les enfants à la maîtrise de leur langue maternelle, c'en est une autre. Cependant, toute évaluation n'est pas exclue dans ce domaine : ce serait une évaluation à très long terme, qui consisterait à suivre nos élèves dans leurs études, leur insertion sociale, leur adaptation, leur vie professionnelle, familiale, leur participation à la société... Mais nous jugerons en fonction de critères qui pourront être contestés. Si par exemple, 8*0% de nos élèves accèdent à l'Enseignement Supérieur, certains économistes peuvent ne pas se déclarer satisfaits de ces résultats... Nous touchons donc à des problèmes de société qui dépassent la pédagogie. B - Allons-nous raisonner sur les démarches selon lesquelles s'organisent les activités de Français ? : Il s'agit là de l'aspect apparemment le plus facile de l'évaluation. Certains objectifs des classes Exp et Exp étant les mêmes (par exemple, apprentissage de l'orthographe), et les démarches étant différentes, comparons les résultats à la fin. Ceci sera possible dans un certain nombre de cas. Encore restera-t-il à définir ces démarches et savoir ce qui véritablement joue un rôle différentiel... Si les élèves des classes Exp obtiennent de meilleurs résultats à une dictée que les élèves des classes Exp, est-ce dû à une démarche? aux enseignants? au texte dicté? à des acquis résultant d'autres activités : grammaire? vocabulaire? communication écrite ?... Une description rigoureuse des situations pédagogiques est à faire. D'autre part, dans beaucoup de cas, le problème sera plus complexe. Si les objectifs ne sont pas les mêmes, que vont signifier les résultats d'une comparaison ? Par exemple, l'enseignement traditionnel et l'enseignement"P.R." sont censés améliorer l'expression orale. Mais on sait qu'en fait, ce but est très secondaire dans les classes traditionnelles où les enfants sont alignés et soumis à une discipline silencieuse. Que signifierait une comparaison entre des enfants habitués à parler et d'autres habitués à se taire ? A ce niveau-là, se pose également le problème des épreuves. Choisir des tâches proposées habituellement aux enfants des classes Exp ou des tâches de type Exp fausserait tous les résultats. La comparaison devrait donc porter à la fois sur des exercices de type expérimental mais aussi de type traditionnel et/ou sur des tâches inhabituelles aux deux. On ne saurait trop souligner les dangers de comparaisons sommaires auxquelles on fait dire n'importe quoi. C- Allons-nous raisonner sur les contenus? : Quand les contenus sont différents, il n'est pratiquement pas possible d'établir des comparaisons sur les acquisitions dans ces domaines. Cependant, il faut voir que, à contenu différent le buta plus long terme peut être le même. Ainsi, en orthographe. Mais là encore, attention aux épreuves !... Nous voyons donc les problèmes que pose une comparaison entre les effets de deux pédagogies différentes, et si cette phase de comparaison n'est pas à exclure, elle ne nous parait en aucun cas suffisante. On devrait donc combiner cette comparaison assez globale avec un travail plus ponctuel et plus restreint, ce qui permettrait d'affiner les deux systèmes d'évaluation par rétroaction. Compte tenu des problèmes évoqués, on peut définir théoriquement la démarche suivante, qui comprend deux fois deux dimensions qui se croisent et peuvent se mettre sous forme de tableau : court terme © © long terme © © macro-exp. micro-exp. Dimension dans le temps Dimension dans l'espace : nombre d'équipes concernées © E x p é r i e n c e d'évaluation portant sur un très grand nombre d'équipes et d'élèves. Il s'agit d'un travail de comparaison, dans l'immédiat les informations apportées étant limitées. (2)Expérience d'évaluation portant sur un très grand nombre d'équipes et d'élèves également. Il s'agit là de suivre le devenir scolaire, et professionnel des élèves. Cest donc un travail à très long terme qui implique un fichier d'élèves, maniable et bien codé. (5)Expérience portant sur un nombre limité d'élèves, quelques classes, et sur un problème ponctuel (le vocabulaire par exemple). Il s'agit d'une expérience limitée dans le temps. (4)Expérience portant sur un nombre limité d'élèves et sur un problème ponctuel. Mais le travail se poursuivrait à long terme. Nous ne présenterons ici que la partie de notre plan concernant le court terme, puisque l'essai rapporté dans cet ouvrage sr*situe à ce niveau. Soit, par rapport au tableau ci-dessus les "pôles" (T) et ( 5 ) . 2.1.3. Principes de la macro-expérience L'évaluation globale, portant sur des grands nombres et avec des épreuves assez globales et générales, constitue la première phase de l'évaluation. C'est cette première phase que nous présentons dans cet ouvrage, et que nous tenions cependant à inscrire dans son contexte. C'est une phase d'approche qui doit permettre de clarifier certains problèmes et formuler des hypothèses plus précises que les hypothèses de départ. Le premier travail consiste à définir les objectifs de la pédagogie " P . R " que nous considérons comme essentiels du point de vue de l'évaluation. Nous avons repris le Plan de Rénovation, l'analyse de contenu qui en a été faite et les hypothèses de recherche qui en ont été tirées (voir "Recherches Pédagogiques" n° 61). Nous distinguons des objectifs d'ordre général (finalités éducatives), et des objectifs spécifiques à l'enseignement du Français. Nous relevons donc des objectifs comme "enrichissement du développement intellectuel, affectif, social, du sens de l'esthétique" ou "maîtrise de plus en plus grande de la langue orale et écrite". Mais ces objectifs sont nombreux et il n'est pas possible matériellement de les contrôler tous. 40 Nous devons opérer un choix. Ce choix est fait selon deux critères : a) l'importance de l'objectif dans l'ensemble "P. R."r certains objectifs étant fondamentaux et déterminants dans le Plan, d'autres plus secondaires ; b) la possibilité d'opérationnaliser facilement cet objectif, c'est-à-dire de définir des indices qui peuvent être observés, décrits, mesurés, chez les enfants. Par exemple, un objectif comme développer le "sens affectif de l'enfant est extrêmement délicat à cerner, et nous lui préférons, dans un premiertemps, des objectifs plus ponctuels et plus mesurables, comme par exemple la maîtrise des opérations syntaxiques de base. Il faut donc dans un premier temps, choisir les objectifs et choisir la façon de les identifier. Interviennent alors les problèmes posés par le choix et l'élaboration des épreuves. Outre les problèmes généraux que pose le choix des épreuves dans la comparaison de deux types de pédagogie (cf. remarques plus haut), se pose le problème de la pertinence des épreuves par rapport à ce que nous voulons évaluer. Pour certains critères, nous pouvons utiliser des épreuves existantes et validées (par exemple, épreuves de développement intellectuel INED-INOP, épreuves de "créativité" poétique de Koggan). Dans d'autres cas, nous avons à créer nos propres instrumentsfvocabulaire, syntaxe). Un recensement des épreuves existantes a montré que nous sommes assez démunis lorqu'il s'agit d'évaluer non pas des connaissances, mais des opérations métalinguistiques portant sur les structures syntaxiques ou lexicales. Une troisième étape va consister à décrire les situations pédagogiques. Les enseignants des classes Exp travaillent sur un même projet et sur des objectifs communs, mais cela n'implique pas que leur pratique et leurs attitudes soient absolument identiques en classe. Avant donc de "mesurer" des "effets" sur les élèves, il est nécessaire de contrôler le mieux possible les "stimulations" qu'ils ont reçues. Il va donc falloir décrire les situations pédagogiques dans lesquelles les enfants ont été placés. Ce problème peut être abordé de plusieurs façons (grilles d'observation, interview des maîtres, appréciations diverses...). Le moyen qui nous est apparu comme le plus accessible est celui du questionnaire. Ce n'est sans doute pas le seul, et nous ne prétendons pas cerner la totalité de la réalité pédagogique à travers ce seul outil mais, dans les conditions actuelles, c'est le moyen qui nous apporte le maximum d'informations sur la démarche selon laquelle les maîtres organisent les activités de Français, et le type d'activités qu'ils pratiquent Informations capitales selon nous, que des observations ponctuelles de séquences de classe ne peuvent donner. L'idéal serait de conjuguer les deux modes d'approche : questionnaire et grille(s) d'observation. Ce questionnaire, comprend une partie sur la "pratique" de l'enseignant, sur ce qu'il fait en classe (par exemple combien de temps passe-1-il par semaine à faire des exercices structuraux ? comment ces exercices sont-ils élaborés ?...), et aussi sur les attitudes de l'enseignant (quels objectifs juge-1-il les plus importants dans le Plan de Rénovation ?)... (voirplus haut la présentation succinte du Q.I.P.F.). Il ne s'agit pas défaire une description exhaustive de la réalité prédagogique mais de voir parmi les points les plus pertinents du Plan de Rénovation, ce qui est effectivement appliqué, ou pas. Ceci nous le répétons, non pas dans un but de contrôle de renseignant mais de description aussi objective que possible. Se posent enfin des problèmes d'échantillonnage des classes et des élèves. En ce qui concerne les classes, le choix des classes expérimentales est déterminant, et c'est de là que nous partons pour le choix des terrains et des équipes d'évaluation. Nous définissons des critères de fonctionnement qui devraient, selon nous, garantir l'efficacité de l'expérimentation du Plan de Rénovation dans les classes (implantation de la recherche- 41 innovation dans l'école, stabilité de l'équipe et de la population scolaire notamment, participation d'un psychologue, d'un linguiste universitaire). Comme on le verra plus loin, il nous faudra en fait nous contenter d'un critère unique : la participation d'un psychologue. Le choix des classes de référence s'effectue à partir des classes expérimentales, selon des critères d'appariement classiques) voir ci-dessous, ce qui concerne le choix des élèves) et des critères pédagogiques, à l'appréciation des animateurs d'équipe (qui connaissent les classes) classes appliquant les Instructions Officielles (celles de 1923 et 1938), classes Freinet Raison de plus pour contrôler que, dans les classes expérimentales retenues pour l'évaluation, les activités de Français pratiquées correspondent effectivement aux options du Plan de Rénovation. Un tri sera effectué a posteriori selon les réponses des maîtres au Questionnaire Q.I.P.F. (voir en 1,4.1.1.)- Un problème de même nature se pose pour les classes de référence supposées Exp : et si le Plan avait diffusé? Nous observerons globalement une variation de 1 0% entre le choix empirique des classes Exp et Exp. Mais 1/3 seulement des maîtres Exp révèle une forte dominante dans le sens des options pédagogiques majeures du Plan de Rénovation. La conclusion s'impose : dans des opérations d'évaluation proprement dites, - du moins, des opérations du type de la nôtre- il serait hautement rentable de prendre le temps nécessaire pour choisir des classes correspondant effectivement aux critères pédagogiques qu'on s'est fixé avanttout recueil de données concernant les élèves. Il convient ici de souligner le fait que nous n'avons pu nous référer à d'autres recherches : il n'en existe guère qui prennent en charge les données pédagogiques en tant que "variables" à part entière. En ce qui concerne les élèves, nous demandons pour chacun : - le nom, - la date de naissance, - le sexe, - le niveau socio-économique : profession du père profession de la mère, culturel : diplôme du père diplôme de la mère Il nous est difficile de prendre en compte d'autres variables. Outre le manque de possibilités matérielles, nous ne pourrions pas manipuler un plan expérimental comprenant de nombreuses variables, donc trop lourd ; d'autre part, sans négliger le rôle de variables comme le rang dans la fratrie, le type d'habitat e t c . , celles-ci nous ont paru moins importantes. Mieux vaut commencer modestement que d'être envahi par une somme d'informations qu'on ne peut pas exploiter. La représentativité de la population est testée a posteriori (selon les critères choisis par rapport à la population générale) (3). Deux cas peuvent alors se présenter : • L'échantillon étant fortement biaisé, nous aurions a éliminer un certain nombre d'élèves, cette élimination étant nominale et a posteriori, c'est-à-dire que tout un groupe scolaire subirait les épreuves mais que certains élèves seraient éliminés lors de la correction et l'exploitation des résultats. Ceci afin d'éviter la perturbation dans les classes où x élèves seraient examinés et les autres pas. Tous les dossiers seraient conservés et l'échantillonnage n'interviendrait que dans le traitement des résultats. • L'échantillonnage étant peu biaisé, nous aurions à faire subir les mêmes déviations à l'échantillon appareillé, ce qui annulerait les effets de biais. (3) Cest un des aspects sur lesquels nous verrions maintenant les choses très différemment. 42 A ce niveau de l'évaluation, les résultats attendus sont nécessairement globaux : on constate - ou non - les différenciations prédites entre les performances des élèves des classes Exp et Exp, mais sans pouvoir attribuer les effets constatés à des facteurs pédagogiques précis : de meilleures performances en grammaire dans les classes Exp sont-elles liées aux "propriétés" de l'enseignement grammatical ? à celles des activités d'analyse de la langue en général (grammaire, vocabulaire, orthographe) ? à celles de l'ensemble des activités de Français ? aux articulations de ces activités avec d'autres ("éveil" par exemple) ? Il faut alors se donner les moyens de formuler des hypothèses plus fines. D'où la micro-expérience décrite ci-dessous. 2.1.4. Observations ponctuelles. Exemple : Analyse des effets de la pédagogie dans le domaine du vocabulaire (4) Je me propose ici : - de résumer la problématique envisagée en 1971 - d'expliciter les raisons de la remise en cause de cette problématique. 2.1.4.1. Problématique envisagée en 1971 La complémentarité entre les observations à grande échelle et les observations ponctuelles est conçue de la manière suivante : s'il s'avère (évaluation globale) que le niveau verbal, mesuré par un test, des élèves issus des classes expérimentales est supérieur à celui des enfants des classes non expérimentales, il reste à affiner la description des causes de cet effet Une première étape de cette description pourrait consister à vérifier (observation ponctuelle) que les objectifs que se propose un enseignant lorsqu'il pratique un exercice précis sont atteints. On aurait donc d'une part, des appréciations globales des niveaux des élèves, d'autre part des analyses partielles des rapports de cause à effet entre une technique pédagogique et des performances des élèves dans des tâches spécifiques. L'idée est que, par des approximations successives, les deux approches pourraient se rejoindre et se contrôler mutuellement. C'est dans cette optique qu'est effectué, en 1971 (5), un travail de comparaison entre deux classes : l'une faisant partie des équipes expérimentales, l'autre servant de classetémoin. L'objectif est d'observer et d'analyser les effets d'exercices systématiques de vocabulaire pratiqués dans des classes expérimentales. Il s'agit plus précisément des exercices portant sur des parasynonymes avec établissement de grille sémique (6). Un argument en faveur de ce type d'évaluation au niveau du vocabulaire est que l'un des objectifs à long terme de l'enseignement de type PR est le même que l'objectif traditionnellement visé, même si les objectifs à court terme, les étapes et les types de tâches proposées diffèrent dans l'un et l'autre type d'enseignement. Il s'agit en fin de compte que l'enfant puisse utiliser des termes justes, exacts, "substituer le terme juste à l'expression relâchée" comme il est dit dans le projet d'Instructions de 1966(7). De plus, même formulé de manière générale, cet objectif est opérationnalisable :'on peut objectiver l'emploi exact d'un m o t la finesse d'analyse des significations, on peut jouer sur des proximités sémantiques. (4) Cette expérience est rapportée par Christine Barré de Miniac. (5) Un an donc avant l'essai d'évaluation, et dans le temps où les maîtres commencent tout juste à explorer les voies de l'innovation en vocabulaire. (6) Plan de Rénovation 322 22, Apprentissages analytiques. (7) Ou, en d'autres termes, passer progressivement "d'un usage indifférenciée un emploi plus fin et plus circonstancié des mots" (Plan de Rénovation). 43 Pour ce travail de comparaison, la démarche suivante est adoptée : • Deux mêmes termes ("pousse/'' et" bousculer'') sont étudiés dans les deux classes. • Des épreuves de contrôle sont proposées aux élèves. Les unes ont été construites avec les maltresses des deux classes, l'hypothèse étant que les deux enseignements sont également efficaces, chacun remplissant son objectif. Les autres ont été construites pour tester l'hypothèse selon laquelle les élèves de la classe expérimentale s'adapteraient mieux que ceux de la classe-témoin à des situations et des tâches nouvelles pour eux. L'analyse des résultats et des types d'erreurs fournit effectivement des arguments en faveur de ces hypothèses. Mais, étant donné la taille de l'échantillon, l'analyse des résultats est surtout utilisée pour évaluer la pertinence d'une telle méthode d'observation. 2.1.4.2.Critique de cette problématique et perspective nouvelle (8) de travail Le problème, dans cette observation ponctuelle, est de mettre en parallèle deux modes d'enseignement Pourcela, ayant circonscrit un champ d'observation très limité, ilfauttrouver un point de comparaison possible entre deux systèmes d'enseignement ayant des structures différentes. Le point de comparaison choisi est l'atteinte de l'objectif poursuivi par la maltresse de chacune des deux classes. Le mode d'observation utilisé repose sur le postulat que l'épreuve de contrôle proposée par chaque maltresse est une définition opérationnelle de l'objectif qu'elle a visé. Or il s'avère que les deux maîtresses n'ont pas la même conception du "contrôle". L'épreuve proposée par la maîtresse de la classe-témoin consiste quasiment en une "récitation" de la leçon, alors que l'épreuve de contrôle de la classe expérimentale est plus complexe. La procédure d'observation prévue est donc en quelque sorte faussée dans son principe. En réalité, il faut considérer qu'un objectif n'est jamais isolé. Il se trouve inséré dans une chaîne d'objectifs partiels qui sont autant d'étapes vers des objectifs à plus long terme. L'exercice de contrôle de la classe expérimentale vise en réalité un objectif situé à un palier supérieur à celui poursuivi au cours de la leçon. Il n'y a pas un tel décalage entre la leçon et l'épreuve de contrôle de la classe-témoin. Cette procédure d'observation doit donc être abandonnée. Il n'est pas possible de laisser de côté le problème des différences éventuelles d'objectifs entre une pédagogie PR et un autre type de pédagogie, en supposant seulement qu'au moment de l'observation, on'se situe au même palier dans la chaîne d'objectifs. Une démarche susceptible d'éviter cet inconvénient consiste à expliciter au mieux les objectifs des maîtres, c'est-à-dire à établir- avec eux- la liste des objectifs qu'ils poursuivent qu'ils appartiennent ou non à une équipe expérimentale. L'hypothèse est alors que les maîtres pratiquant des pédagogies différentes hiérarchiseront différemment ces objectifs. Les performances des élèves à une épreuve devraient être considérées en fonction de l'importance accordée par le maître à l'objectif visé par cette épreuve. Une analyse du Plan de Rénovation d'une d'autre part, a permis de formuler six objectifs (PR etT). Six épreuves sont alors construites pour de chaque objectif. Ces six épreuves (décrites l'essai d'évaluation de mai 1972. part, des Instructions Officielles de 23-38 communs aux deux types de pédagogie mettre en évidence le niveau de réalisation en 1.4.2.5.) seront utilisées au cours de (8) Mise en œuvre au cours de l'essai d'évaluation en mai 1972. 44 En conclusion, il a paru intéressant a priori de procéder à des observations précises sur des effectifs réduits. L'expérience a montré qu'en procédant de cette manière, on ne gagnait pas en qualité d'information ce que l'on perdait en quantité. Il a donc paru préférable de travailler sur des grands nombres, mais en utilisant des épreuves qui tentent de cerner de près les objectifs pédagogiques. L'analyse des résultats et des types d'erreurs devrait permettre de rapporter les performances des élèves aux pratiques pédagogiques. 2.2 Le recueil des données Annette Lafond A partir de ce projet assez général, nous avons estimé nécessaire de procéder à un "essai", afin de voir quels obstacles théoriques et pratiques nous allions rencontrer (voir plus haut en 1.3.). 2.2.1. Plan de recueil des données Nous avons choisi pour cet essai une approche macroscopique, c'est-à-dire de travailler sur un grand nombre d'enfants et de façon assez globale en épreuves collectives. Le plan de recueil des données est un plan classique : - un groupe expérimental composé de classes participant à l'expérimentation du Plan de Rénovation et un groupe de référence, devant permettre des comparaisons de performances. - une série de variables dites indépendantes : données sociologiques sur les enfants et données sur la pédagogie des enseignants, et des variables dépendantes : les performances des élèves. Le niveau choisi pour cet essai est le niveau CM1. Il nous paraît intéressant de procéder à l'essai d'évaluation enfin de cursus pour différentes raisons. D'une part, c'est en fin de scolarité, dans des classes appliquant le Plan de Rénovation que nous avons le plus de chances de voir apparaître des différences au niveau des enfants( conditions donc maximales pour un essai). D'autre part, nous nous adressons à des enfants sachant écrire, d'où une facilité plus grande pour recueillir des données. Le niveau CM2 aurait posé un problème, car nous avons constaté que les maîtres "biaisent"leur pédagogie (c'est-à-dire reprennent une démarche et des méthodes plus traditionnelles) pour que les enfants ne soient pas trop "dépaysés" à leur entrée dans une 6ème traditionnelle. D'où le choix du CM1. Le choix des objectifs pédagogiques sur lesquels sera centrée l'évaluation est plus complexe. Le tableau d'objectifs proposé au départ est assez vaste (voir page suivante) compte tenu de la complexité et de l'ampleur du champ d'activités couvert par le Plan de Rénovation. Les choix nécessaires s'opèrent selon des critères essentiellement empiriques : aspects les plus faciles à rendre opérationnels et susceptibles de déboucher sur des épreuves collectives (d'où abandon de tout ce qui touche l'oral par exemple, alors qu'il s'agit d'une dimension essentielle, pédagogiquement). Ce choix est également guidé par les travaux antérieurs des équipes participant à cet essai d'évaluation, en syntaxe, "créativité" par exemple (voir plus haut en 1.3.2.). 45 X 31 Ht U£ 3£ Les objectifs pédagogiques sur lesquels porte l'essai d'évaluation sont les suivants : améliorer la maîtrise de la langue écrite des enfants améliorer leur niveau intellectuel leur donner une plus grande ouverture à la culture et en particulière la culture écrite développer leur créativité réduire les inégalités d'origine sociale dans chacun de ces domaines. OBJECTIFS Aspect général Enrichissement sur le plan intellectuel INDICES EPREUVES POSSIBLES Réponses à une épreuve analytique d'intelligence, c'està-dire aspect verbal, numérique, spatial. Epreuve d'intelligence générale. E.A.I. C.M.2. ou E.C.1.1., ou I.N.E.D. - I.N.O.P. Exigence de démocratisation : compenser les inégalités dans la maîtrise de la langue Voir si les résultats aux épreuves verbales des tests sont toujours le reflet du milieu socio-économique Voir si la corrélation entre le niveau verbal et le milieu socio-économique est moins forte dans les classes expérimentales Ouverture à la littérature, à la culture générale, Voir si les enfants lisent plus et si leurs lectures et activités extra-scolaires sont plus diversifiées Meilleure adaptation scolaire. Questionnaire portant sur - la lecture - l'ouverture au monde extérieur - les motivations au travail scolaire Développement du sens social Aspect spécifique au Français : compréhension (réception) < • globale ( • analytique expression (émission) expression écrite i « libération ) • maîtrise 46 - Epreuve de compréhension de texte I.N.O.P. - Connaissances précises : - orthographe - grammaire - Reconnaissance des structures : - vocabulaire (attitude de tri) Analyse de corpus : problème du choix des critères (cf analyses du CRED1F) Epreuve de facteur G P.M. 38 ou Catell Epreuve de R. VAUNAIZE ? (I.P.N.) Epreuve élaborée par C. de MINIAC et M. PECHEVY Production libre ou semicontrainte Les objectifs étant fixés, il convient alors de s'interroger sur les critères et les indicateurs concrets qui permettront de vérifier leur mise en œuvre effective dans les classes expérimentales. Au cours du stage de Dijon en mars 72, des groupes de travail se constituent dont la tâche est de choisir et/ou mettre au point les épreuves correspondant aux critères et indicateurs retenus. Les choix s'effectuant rappelons-le, à partir d'épreuves existantes et à partir des essais d'évaluation locaux (cf plus haut en 1.3.2.). On trouvera ci-dessous le résultat des choix faits collectivement au cours du stage de Dijon (9), sous forme de tableaux. TABLEAU IV : Modalités de contrôle des variables Données pédagogiques/Performances des enfants VARIABLES DEPENDANTES VARIABLES INDEPENDANTES OBJECTIFS CRITEHES A} Questionnaire général : (QI P F | B) Questionnaires partiels : | Questionnaire Vocabulaire | [Questionnaire Créativité | - Amélioration de la maîtrise de la langue écrite - Amélioration du niveau intellectuel - Maîtrise du lexique, de la syntaxe - Niveau d'intelligence - Motivations à la lecture - Ouverture à la culture • Développement de la créativité - Etude du fait poétique dans des productions écrites poétique - Réduction des inégalités d'ordre socio-culturel EPREUVES - Production de textes écrits selon des inductions données - Epreuves de vocabulaire - Epreuves de syntaxe • Epreuves de niveau intellectuel: INED-INOP - Sondage lecture - Production de textes écrits selon des inducteurs donnés - Epreuves dites de "créativité" {d'après Koggan) • Ecarts des performances - Mise en relation des données lirtgustiques des enfants selon linguistiques {performances leur G.S.P. des enfants aux épreuves) et des données sociologiques (G.S.P. des familles) (9) Les discussions de ce stage sont rapportées dans 'Repères" n° 18 (1973), "Repères" n° 19 (1973), "Repères" n°"20 (1973). 47 TABLEAU V [Principe des épreuves élèves (INRPf| IProduction de textes écrits.! 3 types d'induction : Analyses effectuées par B. Combettes et R. Thomassone (C.R.A.L, Université de Nancy II) - sujet de rédaction classique - histoire à compléter - sujet dit libre ¡Epreuves de syhtaxe.|JM. Principaud (équipe de Chateauroux) - C. Gruwez (équipe de Lille) Séries A,B,C Série D Série E Série F Série G Série H Séries I et J Série K morpho-syntaxe du verbe transformation interrogative transformation négative nominalisation sur phrases subordonnées passif/actif pronominalisation coordination enchâssements ^preuves de vocabulaire.} Epr. 1 Epr. 2 Epr. Epr. Epr. Epr. 3 4 5 6 [Sondage lecture! C. Barré de Miniac (I.N.R.P.) - M. Péchevy (équipe de Bourges). différenciation des emplois de parasynonymes (terrasser/ affaiblir) réécriture d'un texte en utilisant des termes adéquats en fonction de la situation utilisation de déterminants et de locutions prépositionnelles compréhension d'un terme d'après le contexte (gisement) différenciation du sens de parasynonymes (empiler/accumuler) classement de termes selon des critères divers. P. Gomot - P. Bréhat (équipe'de Besançon) — les lectures de la semaine précédente — les lieux d'incitation — les motivations [Créativité| F. Sublet (équipe de Toulouse) — production de textes à partir de mots inducteurs • la nuit • deux mots inventés — test de Koggan réduit • épreuves verbales • interprétation de formes 48 2.2.2. Echantillonnage des populations 2.2.2.1. Choix des classes expérimentales Une enquête auprès des terrains expérimentaux, faite en 1 9 7 1 , a permis de recueillir des renseignements sur leur mode de fonctionnement : - possibilité de réunions participation de l'Enseignement Supérieur (linguiste, psychologue) participation d'un psychologue sur le terrain date d'entrée dans l'expérience nombre de classes dans l'école appliquant le Plan de Rénovation stabilité de la population • maître • élèves Nous aurions souhaité ne conserver pour l'évaluation que les terrains ayant un cycle complet de classes P. R., dont les équipes se réunissent dont la population (maîtres-élèves) est stable, et comprenant un psychologue, un linguiste. Mais les conditions de travail des terrains sont encore beaucoup plus difficiles que nous ne l'imaginions: le nombre de terrains répondant à l'ensemble de ces critères est très faible. Le seul critère finalement retenu est celui de la participation d'un psychologue à l'équipe. En effet, au cours du stage de Dijon, en mars 1972, la décision a été prise de faire assurer les passations d'épreuves par des psychologues, essentiellement. A partir de ce premier choix des terrains (une trentaine), nous envoyons une lettre, demandant è l'animateur d'équipe et au psychologue de nous indiquer un ou des C M 1 , expérimentaux où l'essai paraît possible. Ceci nous permet d'obtenir 32 classes expérimentales. 2.2.2.2. Choix des classes de référence Nous demandons ensuite aux équipes de ces terrains d'essayer de trouver une école traditionnelle et une école Freinet pouvant être considérées comme appareillées au CM1 expérimental quant aux critères suivants : • recrutement de l'école : - grand ensemble de grande ville - zone pavillonaire de grande ville - petite ville - campagne... • âge et sexe des maîtres. Si cela est relativement aisé pour les classes dites "traditionnelles", la chose s'avère plus difficile pour les classes Freinet. En effet, l'implantation de ces écoles n'est pas régulière et homogène, et quand elles existent à proximité de nos terrains expérimentaux, les enseignants n'acceptent pas toujours ce genre d'expérience, fort contraignante il faut bien le dire, et dont l'intérêt pour eux n'est que très lointain. Finalement, si on compte les défections de dernière heure, l'expérience porte donc sur : 25 classes présumées appliquer le Plan de Rénovation (PR) 23 classes présumées traditionnelles (T) 8 classes présumées Freinet (F) 49 Quelques remarques sur cet échantillonnage : Il s'agit d'un échantillonnage empirique : en effet, les écoles expérimentales sont ce qu'elles sont (et ce n'est probablement pas au hasard), et nous ne pouvons agir que sur ces terrains. Le problème de la représentativité de notre échantillon reste donc posé, et par là-même celui de la généralisation des résultats obtenus. Nous aurons un descriptif de cet échantillon empirique, et nos résultats, on ne saurait trop le souligner, vaudront pour cet échantillon-là. Nous travaillons en somme sur une sous-population ayant des caractéristiques particulières (comme par exemple quand on fait une enquête à partir du bottin téléphonique), et cet échantillon lui-même n'est pas au hasard. Quant à l'appariement des deux populations, il est succint, et seule l'analyse de la population a posteriori nous éclairera(voir1.4.1.2.). Notre hypothèse est que, travaillant sur des grands nombres, nos chances sont plus grandes d'avoir des populations proches. 2.2.3. Recueil des données de l'expérience Les données sont recueillies en Mai 1 972 selon un plan de passation assez strict. Les consignes de passation de chaque épreuve sont précisées; la durée en est fixée, de même que la semaine de passation. L'ordre dans lequel les épreuves sont passées doit être le même partout; l'expérimentateur (psychologue, animateur d'équipe) est également prévu. De nombreux tableaux récapitulatifs sont envoyés aux équipes d'évaluation. Un questionnaire leur est envoyé après coup et nous permet d'avoir une idée de la façon dont s'est opéré le recueil des données, et des biais éventuels. Voici les conclusions que Christine Barré-de Miniac tire du dépouillement de ce questionnaire (10) : a)L'opération a-t-elle paru lourde? ennuyeuse? Les 16 équipes signalent la lourdeur de l'opération. Si l'on se place du point de vue de l'expérimentateur, la lourdeur est liée à la "paperasserie" demandée et à la période de l'année à laquelle s'est déroulé l'essai. Cette dernière remarque devra être prise en considération, que ce soit pour une opération longue ou plus restreinte. Si l'on se place du point de vue des enfants, 1 / 3 des équipes signalent qu'elles ont observé des baisses d'attention et de performance chez les enfants. L'effet semble donc important. De plus, on ne peut pas en tenir compte après coup, puisqu'il est impossible d'évaluer la nature des effets produits par la fatigue. Dans une autre expérience, il faudrait neutraliser sérieusement cette variable. b)Qui a assuré la passation ? Sur 16 équipes, 6 ont introduit une distorsion par rapport aux consignes. c)Dans quel ordre a-t-on opéré la passation ? Il n'y a pas de distorsion grave. Les élèves ont toujours rédigé les trois textes dans l'ordre prévu, les sous-épreuves de vocabulaire et les sous-épreuves de syntaxe ont été proposées dans l'ordre. Mais à l'intérieur de ce cadre, il y a eu une multitude de variations, chaque équipe représentant un cas particulier. Ce n'est pas important puisque nous n'allons pas étudier le facteurtemps de passation. Mais il faut retenir des réponses aux questions b) et c), qu'il n'est pas question d'entreprendre - à cette échelle du moins, mais même sur un nombre plus restreint de terrainsune expérience où le rôle de l'expérimentateur et la programmation rigoureuse des dates de passation auraient une importance determinable dans l'interprétation des résultats. ¡¡g (10) Voir "Repères" rt° 24. 1974 Les obstacles matériels et institutionnels : • manque de disponibilité des membres des équipes, • saturation des services, à l'I.N.R.P., pour l'impression et l'envoi des documents, • inertie des rouages administratifs, se sont révélés insurmontables. 2.2.4. TABLEAU RECAPITULATIF des données recueillies Certaines épreuves ont été passées par tous les enfants, d'autres, dites à option, n'ont été recueillies que dans certaines classes. Dans chaque classe a été assurée la passation des épreuves de vocabulaire, de MNED-INOP et de production de textes. Chaque maître a eu à choisir en option soit les épreuves de syntaxe, soit les épreuves de "créativité", soit le sondage lecture. Epreuves DONNEES SOCIOLOGIQUES Fiche répertoire- Classes expérimentales" élèves classes Classes "traditionnelles" élèves classes Classes "Freinet" élèves classes TOTAL élèves classes 71 1 25 596 23 . 131 8 1438 56 336 13 234 9 64 4 637 26 45 2 31 2 0 0 94 4 201 9 179 8 12 1 392 18 élèves INED-INOP Vocabulaire PERFORMANCES ELEVES Analyse de textes Syntaxe Créativité Sondage lecture DONNEES PEDAGOGIQUES Q l PF 25 23 8 56 e Rappel : le traitement inter-épreuves n'a pas fait intervenir les classes Freinet. 51 2.3 Le champ de l'essai d'évaluation Comme toute évaluation, celle dont nous rendons compte vaut pour la populationmaîtres et la population-élèves considérées, catégorisées selon des critères donnés et répondant à des épreuves données. Elle a son intérêt dans ce cadre-là, et ses limites. Il importe donc de cerner exactement le champ dans lequel l'évaluation a été opérée et, partant le d i a m p des interprétations possibles. 2.3.1. Description de la population 2.3.1.1. Catégorisation des maîtres Hélène Romian La population des 48 maîtres, qui forme notre "échantillon" pédagogique se compose de 24 maîtres dont les objectifs, la démarche et les pratiques réfèrent, en majeure partie, aux options du Plan de Rénovation selon les réponses qu'ils ont données au Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français (QIPF-CM), élaboré par nos soins, et de 24 maîtres dofit les objectifs, la démarche et les pratiques réfèrent en majeure partie, à des options incompatibles avec celles du Plan.(11) Cette population n'est pas représentative de l'ensemble des maîtres et ne pouvait pas l'être: il s'agit de ce qu'il est convenu d'appeler de "bons" maîtres, avec une proportion d'hommes un peu plus forte que les données nationales de l'année 71 -72, davantage de maîtres formés a l'Ecole Normale, et dont près de la moitié a plus de 25 ans d'expérience professionnelle. Si les situations familiales sont comparables entre les deux groupes de maîtres considérés, il faut souligner que les maîtres PR sont à 75 % des maîtres-formateurs d'une classe d'école annexe ou d'application d'une Ecole Normale, dont une forte proportion a été formée à l'Ecole Normale et "recyclée" ensuite. Ce qui n'a rien d'étonnant compte tenu du fait que - pour des raisons touchant à la stratégie de la rénovation - les équipes I.N.R.P. se sont implantées de façon privilégiée dans les Ecoles Normales. Faute d'études sur la catégorie des maîtres-formateurs, on ne peut dire ce que recouvre cette caractéristique au plan pédagogique et en quoi les résultats ont pu s'en trouver influencés. Sont-ils plus efficaces que de "bons" maîtres (considérés comme tels par l'inspecteur) dans une circonscription ? Sont-ils plus ou moins soucieux de la norme d'une langue "correcte", sont-ils plus ou moins dogmatiques? Rien ne permet de penser qu'ils soient foncièrement différents des autres maîtres, ni surtout (qu'ils me pardonnent) qu'ils sont les "meilleurs". Au plan pédagogique, les réponses des maîtres au Q.I.P.F. ont d'abord été traitées statistiquement item par item pour éliminercelles qui ne sont pas discriminatives parce que 75 % d'entre eux répondent la même chose. Ensuite les réponses ont été regroupées et traitées qualitativement selon 9 dimensions correspondant à des options fondamentales. Une première série de dimensions regroupe des options d'ordre linguistique : référence a des fondements, des opérations linguistiques ou à des comportements normatifs; activités de communication orale et écrite fonctionnelles ou non; prise en compte ou non des registres de langue; différenciation oral/écrit ou indifférenciation. Une seconde série regroupe des options d'ordre psychologique : démarche d'ensemble des activités de Français fondée sur: libération de la parole/structuration de la langue ou sur des exercices d'analyse de la (11) Désignés respectivement par PR et PR. Une autre désignation pédagogique intervient : EXP et EXP. Elle rr?ère à la catégorisation établie a priori, selon que les maîtres enseignent ou non dans une classe expérimentale • L'analyse des réponses des maîtres au QIPF a permis d'établir que 3 maîtres EXP se réfèrent en réalité à une pédagogie à dominante PR, 2 maîtres EXP se référant à une pédagogie à dominante PR. SOit une variation de 10 % de l'effectif total des maîtres d'une catégorisation à l'autre. 52 langue coupés de la pratique; activités d'analyse de la langue occasionnelles/systématiques ou étroitement programmées ; démarche de découverte des règles de fonctionnement delà langue ou d'imitation du modèle adulte; grammaire implicite (exercices structuraux-reconstitution de textes) ou non ; appui sur des capacités diversifiées d'ordre intellectuel, affectif, imaginatif ou dominance de l'intellect. Pédagogiquement, nos 4 8 maîtres sont encore fortement normatifs, mais en pleine mouvance, très marquée chez les maîtres à dominante PR, non négligeable chez les maîtres à dominante PR, cette mouvance se traduisant parla juxtaposition de réponses au Q.I. P. F. référant aux options du Plan de Rénovation et de réponses en contradiction avec ces options. D'où la faible proportion de maîtres cohérents observable dans le groupe PR. Ce groupe PR n'a d'ailleurs que très relativement intégré les options du Plan de Rénovation : aucun maître PR ne donne un ensemble de réponses totalement cohérentes (alors que c'est le cas de 1 maître PR sur 6) ; un tiers des maîtres PR manifeste une forte cohérence (alors que les maîtres à forte dominante PR sont plus de la moitié.) Dans ces conditions, si l'hypothèse d'une relation entre données pédagogiques et performances des élèves a quelque consistance, on ne devrait pas trouver de résultats massivement significatifs dans la mise en relation des données pédagogiques, sociologiques et linguistiques mais sans doute des tendances régulières (ce qui s'est effectivement produit). Pour vérifier une hypothèse de cette nature, il vaudrait mieux opérer seulement avec des maîtres fortement cohérents et fortement différenciés. Dans le cas considéré, sur 48 maîtres (24 PR et 24 PR), on n'en garderait donc pour le traitement croisé que 16 (8 PR et 8 PR). Donc, si l'on voulait travailler sur 100 classes (notre projet initial), il faudrait les trier à partir d'un pré-tri de 300 classes... Ceci étant, le Q.I. P. F. permet par ailleurs de recueillirdes informations sur la manière dont les options du Plan de Rénovation ont pu "passer" ou pas dans les classes expérimentales et dans les autres, ce qui était l'un de ses objectifs, et qui n'est pas sans intérêt pour la formation des maîtres. On s'aperçoit que globalement les options d'ordre linguistique du Plan sont relativement mieux "passées" (à 92 %) que les options d'ordre psychologique (à 67 %). Ce constat tient au fait que le recyclage des maîtres a, pour des raisons historiques, "embrayé" d'abord sur la linguistique. L'embrayage sur la psychologie, amorcé en décembre 1970 a été coupé net par la diminution importante des moyens impartis à l'Unité de Recherche. Il est probable que ce décalage ne s'est pas réduit par la suite. On constate parallèlement que les options qui "passent" le mieux dans les classes Exp sont, par ordre : la diversification fonctionnelle des activités de communication orale et écrite (92 %), la pédagogie de la découverte (80 %), les techniques de grammaire implicite : exercices structuraux, reconstitution de textes (72 %). Celles qui "passent" le mieux dans les classes Exp sont : l'appui sur les capacités non exclusivement intellectuelles, qui n'est d'ailleurs pas spécifique du Plan (61 %), la différenciation oral/écrit (30 %). Ce qui "passe" le moins bien dans les classes Exp, on pouvait s'y attendre, c'est la référence à des fondements linguistiques (0%), la pédagogie de la découverte (4%), et des activités d'analyse de la .langue à la fois occasionnelles et systématiques. En d'autres termes, les maîtres des classes Exp restent fortement normatifs et directifs. Enfin les options les moins bien intégrées parles maîtres des classes Exp., sont :la démarche de libération/structuration (36 %), la différenciation oral/écrit (52 %). 53 On peut supposer que les maîtres des classes Exp ont d'abord cherché à diversifier les techniques, les exercices proposés aux élèves en élargissant la gamme de leurs pratiques, en prenant appui sur des situations de -écouverte active des usages et du fonctionnement de la langue. Mais les deux tiers d'entre eux n'ont pas pour autant conceptualisé leur démarche de manière assez poussée pour éliminer les comportements normatifs et intégrer la dialectique qui est au coeur du Plan de Rénovation : libération de la parole/structuration delà langue. Faut-il s'en étonner? On sait, du moins empiriquement, le poids de la norme, et le poids d'un pragmatisme qui tend à juxtaposer de manière éclectique des exercices divers sans souci de cohérence, d'articulation entre des activités cloisonnées, dans les pratiques dominantes. Les Instructions Officielles de 1972 en sont un témoignage, parmi d'autres, bien que des préoccupations de démarche y soient également présentes (12). De même que la répugnance de la majorité des maîtres à définir ce qu'ils font en termes de démarche, de dominante. Ce qui n'exclut pas leur enfermement dans une seule gamme d'activités souvent ritualisée. Il faut convenir par ailleurs, et les maîtres des classes Exp. le disent que la dialectique libération/structuration, qui suppose des remises en question et une réorientation fondamentales de la vie de la classe en tant que groupe social, n'est pas une affaire de quelques jours ou de quelques mois mais exige une certaine maturation, un certain cheminement qui ne vont pas sans conflits, sans contradictions. En somme, il apparaît que la recherche d'une cohérence interne des pratiques selon une démarche conceptualisée, la diversité des cheminements individuels vers des pratiques effectivement rénovées et la prise de conscience des exigences d'un changement véritable, pourraient bien constituer des dimensions fondamentales de la recherche comme de la formation des maîtres. Il apparaît enfin qué le temps des maturations collectives et individuelles pourrait bien être tout aussi important, dans l'intégration et la mise en œuvre effective d'un ensemble d'innovations complexes comme le Plan de Rénovation, pour les maîtres que pour les enfants : "travail de longue durée" dit le Plan, dont un contrôle immédiat ne peut donner qu'une idée très approximative. Ce qui signifie entre autres choses que, pour évaluer les effets d'une innovation, il serait sage d'attendre que celle-ci ait pu être pleinement intégrée et maîtrisée par les maîtres et les enfants. Ce n'était pas lecas après 1 an 1/2 de travail en équipe sur la base du Plan de Rénovation en mai 1972 (13). 2.3.1.2. Catégorisation des élèves Annette Lafond Une fiche "Répertoire-Elèves" nous fournit les renseignements nécessaires à la description de notre échantillon. Elle contient des questions d'ordre sociologique, des questions sur le cursus scolaire des enfants, et des questions sur l'école fréquentée. Ces données nous paraissent intéressantes parce que susceptibles d'avoir une influence sur les performances dés enfants. D'autre part, par rapport à la variable que nous voulions étudier, à savoir la pédagogie, elles constituent des variables parasites. Il est donc nécessaire de les contrôler. Dans un premier temps (et pour la première série de traitements), notre option a été (12) Spontanéité/Elaboration - ce qui est autre chose que Libération/Structuration... (13) Présentation et étude détaillées des résultats du Q.I.P.F. dans la même série: "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français" - "2. Vers l'observation des variables pédagogiques" Un Q.I.P.F.". I.N.R.P., 1981. 54 d'appareiller nos trois groupes d'élèves, à savoir les élèves des classes expérimentales (Exp.).des classes dites traditionnelles, et des classes Freinet (14). En effet, il était indispensable de savoir si ces trois groupes dont nous voulions comparer les performances, étaient véritablement comparables, et assez proches en ce qui concerne les caractéristiques étudiées. Nous avions par ailleurs à vérifier la représentativité de notre échantillon par rapport à la population d'ensemble. Pouvons-nous, ou pas, généraliser nos résultats, ou bien notre population est-elle tellement spécifique que nos analyses ne vaillent que pour cet échantillon ? Bien sûr, le nombre de nos caractéristiques est restreint, et le choix peut en être contestable. Peut-on en effet dire que l'on contrôle la variable socio-culturelle parce que l'on connaît la profession du père et de la mère et leur niveau de qualification? Un père et une mère ayant un salaire élevé et un travail d'un haut niveau créent-ils nécessairement un milieu favorable à l'épanouissement et au développement de leur enfant? Notons cependant que, statistiquement cet indice fonctionne : il est opérationnel. De nombreuses recherches, tant américaines que françaises, l'ont montré. Les enfants de certains milieux socio-culturels réussissent mieux à l'école que les autres. On peut donc penser que ces milieux ont un rôle favorisant face à l'école. Resterait à faire l'analyse théorique des variables enjeu. Rappelons qu'il s'agissait en mai 1972 d'une pré-enquête, et qu'effectivement nous envisagions, si l'opération d'évaluation proprement dite avait eu lieu, d'approfondir cette question et de nous appuyer sur une théorie sociologique. Notre enquête a porté sur 1 267 élèves. Cette population peut se catégoriser selon des critères divers : - Le sexe : (voir en Annexe le tableau I) Nous constatons dans notre population, pour les filles, un pourcentage supérieur à celui de l'ensemble de la population scolaire de CM1 selon les statistiques de 1970. Ce pourcentage est nettement supérieur dans le groupe Freinet. N'ayant pas formulé, au départ, d'hypothèses précises sur ce facteur, nous n'en avons, pas tenu compte dans les analyses. Cet élément devant cependant rester présent à l'esprit au niveau des interprétations. - L'âge : Les âges se répartissent de 9 ans à 13 ans 11 mois.75 % des enfants ont entre 9 ans 6 mois et 11 ans. Les groupes sont à peu près appareillés, 8 enfants ont 13 ans et plus, et ils se trouvent tous dans le groupe T ; il valait mieux les éliminer de l'échantillon car ils sont nettement marginaux et auraient pu fausser certains résultats. Notre population est un peu plus âgée que la population nationale (voir en Annexe le tableau II) Cette variable recoupe partiellement la variable : redoublements dans le cursus scolaire (voir ci-dessous). - Le cursus scolaire : a) 88,4 % des enfants ont fréquenté l'école maternelle, et il n'y a pas de grosses divergences entre les groupes : 90,5 % en Exp. 88,3 % en T 77,7 % en F (14) Les classe Freinet n'ont pas été retenues dans les traitements inter-épreuves, compte-tenu de l'effectif réduit : huit classes seulement, rappelons-le. Nous maintenons l'étude telle quelle cependant, parce que les classes Freinet ont été prises en compte dans l'étude du fonctionnement des épreuves. b) 70 % des enfants ont fréquenté la même école pendant quatre ans (c'est-à-dire l'école actuelle) Pendant.., Exp. T F Total 1 an 11,8% 5,2 % 13,1 % 9,2 % 2 ans 7,4% 7,6% 6,9% 7,4% 3 ans 12,2 % 11,3% 5,4% 11,2 % 4 ans 67,0% 75,7 % 74,6% 71,4% Notre population scolaire est donc assez stable, mais nous ne pouvons en déduire une homogénéité totale de l'enseignement reçu, dans chacun des groupes (variable à contrôler dans l'évaluation proprement dite). Etant donné la difficulté de caractériser la pédagogie "au présent" des classes fréquentées en mai 1972 par notre population-élèves (voir le QIPF), il nous a semblé, pour cet essai d'évaluation, qu'essayer de caractériser le cursus scolaire antérieur des enfants sur le plan pédagogique était trop complexe. c) Classes redoublées, triplées, sautées : Ont redoublé Total Exp. T F 1 classe 21,2 % 17,2 % 2,4% 30,0% 2 classes 4,5 % 3,5 % 4.6% 10,0% 3 classes 0,8 % 0,3 % 0.7% 3,8% 26,5 % 21,0% 27.3 % 43,8% Ont triplé 1 classe (et plus) 1.3 % 1,2 % 1.7 % 0,8 % Ont sauté 1 classe 0,8 % 1,2% 0,3 % 0,8% • Classes triplées ou sautées : le pourcentage estfaible dans Ies3 groupes; ceux-ci seront en partie éliminés du traitement, quand auront été retirés les enfants de plus de 13 ans. De toute façon, leur influence est négligeable sur l'ensemble. • Classes redoublées : la proportion des redoublants est plus faible en Exp. qu'en T et F. Nous pouvons formuler quatre hypothèses : -le groupe Exp. étant relativement plus "favorisé" que les autres, les enfants seraient mieux adaptés au système scolaire -des enfants Exp. ont sans doute fréquenté un CE2 expérimental, ce qui aurait diminué les taux de redoublement(mais nous n'avons pas contrôlé cette variable comme il a été dit plus haut) 56 -les maîtres des classes Exp. - si tant est que les enfants en aient fréquenté une- programmant les acquisitions sur des cycles plus longs, seraient moins enclins au redoublement -à moins que, tout simplement ce soit la variable (non contrôlée): école annexe-ou d'application d'une Ecole Normale qui ait joué ; cette variable serait à prendre en compte dans une évaluation proprement dite. - Le niveau socio-culturel du père (15) Nous avons utilisé deux indices : «la profession (code INSEE en 100 catégories) • le niveau de formation (en 5 catégories) Au niveau de la profession: un problème se pose car nous avons dans le groupe Exp. un nombre plus élevé de catégories cadres supérieurs et cadres moyens (les plus "favorisés") (16). Les comparaisons globales entre Exp., T et F risquent d'être faussées par ce facteur, et si, dans un premier temps, elles ne sont pas inutiles, elles doivent être affinées par des comparaisons à l'intérieur de chaque catégorie socio-professionnelle. Le groupe F comprend le plus de professions "défavorisées". Ceci est confirmé par l'analyse des niveaux de formation ; le groupe Exp. comprend une proportion beaucoup plus grande de pères ayant fait des études supérieures (groupes A et B). Le code en 100 catégories étant difficilement maniable au niveau des analyses, et opérant des groupements hétérogènes et peu satisfaisants, nous avons procédé, pour la deuxième phase des traitements, à un regroupement empirique en quatre Groupes SocioProfessionnels (G.S. P.). Les G.S.P. 1 et 4 , professions libérales, cadres supérieurs d'une part, et ouvriers, personnels de service d'autre part, correspondent à l'opposition classique entre les milieux dits les plus "favorisés" et milieux dits les plus "défavorisés" au niveau socio- économique. Les G.S.P. 2 et 3 - cadres moyens d'une part, petits commerçants et artisans d'autre partsont des groupes intermédiaires. Cette catégorisation serait à revoir, si l'on considère les niveaux "socio-culturels" supposés. Les "cadres moyens" constituent une catégorie fort hétérogène : sans doute les instituteurs seraient-ils à classer plutôt en G.S.P. 1 qu'en G.S.P. 2, compte tenu de ce que l'on sait de la scolarité de leurs enfants. De même les contremaîtres seraient sans doute plus proches, sociologiquement, des artisans et commerçants que des ouvriers, employés. Mais où classer les "artistes", les "propriétaires-exploitants" de l'agriculture, catégories hétérogènes s'il en est? Les résultats de nos traitements inter-épreuves sont donc à interpréter avec prudence, compte tenu des tâtonnements inhérents à tout essai. Encore que l'opposition G.S.P. 1 / G.S. P. 4 paraisse relativement fiable. Cest pourquoi nous avons cherché à l'étudier particulièrement. Nous ne disposons pas de statistiques nationales sur la répartition des professions des parents des élèves de CM1 en 1971 - 1 9 7 2 . Nous ne pouvons donc rien dire de la représentativité de l'échantillon. Nous remarquons par contre (17), la proportion nettement supérieure d'enfants du G.S. P. 1 dans le groupe Exp.. Cette différence est significative à p. 0 1 . Ce n'est un secret pour personne: le recrutement des écoles annexes et d'application se fait généralement dans des milieux relativement"favqrisés", et les conditions de travail y sont meilleures. Et il est plus facile de constituer une équipe d'Ecole Normale. (15) Voir les travaux de l'Unité de Recherche INSEE Alain Desrosières (publications INSEE) Et, notamment : Alain Desrosières, "Eléments pour l'histoire des nomenclatures socio-professionnelles", dans "Pour une histoire de la statistique", INSEE, 1977 (16) Voir en Annexe, le tableau IV des catégories INSEE que nous avons utilisé. (17) Voir en Annexe le tableau III 57 Il faut ici signaler que l'implantation des classes expérimentales dans les Ecoles Normales correspond à des choix "politiques" : lier Recherche et Formation des Maîtres, c'est nouveau dans les années 1970, et cela implique des orientations spécifiques à la fois au niveau de la Formation et de la Recherche Pédagogique. L'enjeu pédagogique est considérable. Mais cette implantation correspond surtout à une réalité institutionnelle. Sauf la première année de la pré-expérimentation (celle du projet d'Instructions Officielles), aucune prospection systématique n'a été faite : il suffit de demander à participer à l'expérience. Il se trouve que la demande issue des Ecoles Normales a été beaucoup plusforte que la demande issue des circonscriptions d'I.D.EN. L'expérience a montré d'ailleurs que les équipes de circonscription, et notamment en milieu rural, ont rencontré beaucoup plus de difficultés que les équipes d'Ecole Normale, et n'ont guère duré plus de trois, quatre ans. Ces données, d'ordre institutionnel, posent un problème au niveau expérimental. Mais le problème est soluble par des traitements statistiques appropriés, qui permettent de cerner raspect spécifique des effets de la pédagogie pratiquée sur les performances des enfants de chaque G.S.P. La difficulté n'est pas rédhibitoire et ne frappe pas nos résultats de nullité! - Le niveau socio-culturel de la mère : Les mères qui ont une activité rémunérée sont minoritaires dans les trois groupes (43,7 %). Mais le groupe, où se trouvent le plus de mères qui travaillent est le groupe Exp. En même temps, elles sont les plus nombreuses dans les catégories favorisées (cadres supérieurs et cadres moyens), et dans les niveaux de formation A et B. Cela confirme l'appartenance à un milieu plus "favorisé" de notre groupe Exp. - Le nombre d'enfants dans les familles. Total Exp. T F 1 9,3% 10,8% 8.1 % 6,9% 1 28,4% 29,1 % 2 6 , 9 % 27,7 % 3 25,7% 27,0% 27,0% 24,6% 4 15,8% 15,9 % 1 6 , 4 % 9,9% 5 7,1 % 5,9% 8,0% 8,5 % 6 5,2% 3,8% 6,4% 8,5% 7 3,2% 3,3 % 3,6% 2.9% 8 1,9% 2,2 % 1,2 % 4,6% 9 1,3% 1,4% 1,1 % 3,9% 10 et plus 1,6% 1,2 % 1,3% 3,1 % Enfants 58 La majorité des familles comportent donc 2, 3 ou 4 enfants. Les répartitions sont très proches dans les trois groupes (avec des effectifs un peu plus élevés pouf les familles nombreuses en F). Nous n'envisageons pas une étude plus précise surcefacteur(il faudrait d'ailleurs le corréler avec le niveau socio-économique). Nous n'avons pas d'hypothèses précises à ce sujet. - L'usage d'une autre langue : Le pourcentage d'enfants parlantune autre langue à la maison est identique dans les trois groupes. Ces langues sont en majorité : l'Alsacien l'Espagnol le Portugais Usage d'une autre langue Exp.' T F Total oui non 6,4% 93,4 % 8,4% 91,7% 3,9% 96,9% 6,8% 93,0% CONCLUSION Nos trois groupes ne sont donc pas parfaitement appareillés, surtout en ce qui concerne le niveau socio-culturel (un des facteurs les plus importants). Les comparaisons des groupes entre eux sont donc perturbées par cette variable, et rendent l'interprétation des résultats plus difficile. Deux solutions s'offrent à nous pour la suite des analyses : nous pourrions construire des échantillons appareillés en éliminant des enfants. Mais nous nous heurtons à un problème d'effectifs dans les groupes. D'autre part, un élève issu d'un milieu "défavorisé", dans une classe où tous les élèves sont d'un milieu "défavorisé", ne se trouve sans doute pas dans la même situation qu'un élève issu d'un milieu "défavorisé" dans une classe où il y a de nombreux élèves issus de G.S. P. "favorisés". Il nous paraît donc intéressant de conserver l'échantillon entier, dans sa composition réelle. Un plan d'analyse de variance va nous permettre de voir le poids réel des différents facteurs dans la variation des performances des enfants. Tel est le parti que nous avons pris. Quant à la représentativité de notre échantillon, il est difficile de l'apprécier exactement étant donné le peu de statistiques dont nous disposons sur les élèves de CM 1 en 1972. D'ailleurs, nos critères sont-ils corrects? Sinon quels seraient les bons critères pourétablir un échantillon valide ? Devant la complexité des problèmes théoriques et pratiques, nous avons choisi de ne pas chercher à généraliser nos conclusions et de garder à l'esprit que nos analyses ne valent que pour cette population d'élèves soumise à des épreuves que nous allons maintenant présenter. ANNEXE Sexe Garçons Filles Tableau I : Sexe Exp 46% 54% T 40% 60% F 32 % 68 % Total 42% 58% Population de 1970 52% 48% Tableau II : Classes d'âge Classes d'âge 9ans à 9 ans 5 mois Total Exp. T F 4.6% 5,3% 4,2% 3,1 % Population générale (7 %) 50% 9 ans 6 mois à 11 mois 30,1 % 33,5% 27,8% 26,9% 10 ans à 10 ans 5 mois 34,1 % 36,8% 32,1 % 29,1 % 25% 10 ans 6 mois à 11 mois 13,1 % 10,3% 15,4% 17,7% 11 ans à 11 ans 5 mois 8,2% 8,1 % 8,0% 10,0% 13% 11 ans 6 mois à 11 mois 4,8% 3,4% 5,8% 7,0% 12 ans à 12 ans 5 mois 2,3% 1,5% 3,1 % 4,6% 5% 12 ans 6 mois à 11 mois 0,4% 0,7% 0,9% 0,8% Tableau III : Catégorisation socio-professionnelle - G.S.P. Groupes Socio-Prof. G. S. P. 1 Cadres supérieurs Exp Exp 22,98 % 11,81 % 17,79% G. S. P. 2 Cadres moyens 27,17% 26,50 % 26,90 % 7,91 % 7,42% 7,69% 41,92% 54,05 % 47,59 % G. S. P. 3 Artisans et commerçants G. S. P. 4 Ouvriers, employés Total N. B. : les classes Exp désignent ici les classes désignées plus haut par: T, à l'exclusion des classes F. 60 Tableau IV : I.N.0.P. - Service de Recherche Tableau de codification de la catégorie professionnelle. CODE AGRICULTEURS Agriculteurs (sans autre indication) Propriétaires exploitants Fermiers Métayers 00 01 02 03 SALARIES AGRICOLES Ouvriers agricoles 10 PATRONS de l'INDUSTRIE et du COMMERCE Industriels (employant plus de 5 salariés) Artisans (employant 5 ouvriers au plus) Patrons pêcheurs Gros commerçants (employant plus de 2 salariés), Grossistes Petits cornmerçants (indépendants ou employant 2 salariés au plus) PROFESSIONS LIBERALES et CADRES SUPERIEURS Professions libérales (sans autre indication) Médecins, pharmaciens, dentistes, vétérinaires Professeurs et chercheurs (littéraires et scientifiques) Ingénieurs (secteur privé) Cadres administratifs supérieurs (secteur privé) Cadres supérieurs (fonctionnaires du "cadre A" et agents de niveau équivalent des services publics) Avocats, notaires, professions juridiques de niveau supérieur Architectes, géomètres, experts-comptables Autres professions littéraires ou scientifiques de niveau supérieur CADRES MOYENS Instituteurs (secteur public et privé) Services médicaux et sociaux des secteurs public et Drivé (catégorie de niveau intermédiaire comprenant par exemple : sage-femme, infirmière diplômée, assistante sociale) Techniciens du secteur privé (niveau intermédiaire entre celui d'ingénieur et celui d'ouvrier, par exemple dessinateur industriel, chef d'atelier, agent technique) G.S.P. utilisé pour le traitement 3 3 3 3 21 22 23 26 27 30 31 32 33 34 1 1 1 1 1 35 36 37 38 41 42 43 61 Cadres administratifs moyens du secteur privé (catégorie analogue à la précédente pour les non-techniciens : secrétaire de direction, comptables salariés, clerc de notaire, etc..) Cadres moyens du secteur public (fonctionnaires du "cadre B" et agents de niveau équivalent des services publics) Agents d'assurance, représentants de commerce Autres professions de niveau équivalent : journaliste, correcteur d'inprimerie, etc ... 44 45 46 47 - EMPLOYES Employés de bureau (secteur privé) Employés de bureau (secteur public) Employés de commerce 51 52 53 - CONTREMAITRES, OUVRIERS QUALIFIES Contremaîtres (secteur public ou privé) Ouvriers qualifiés (secteur privé) Ouvriers qualifiés (secteur public) 60 61 62 - OUVRIERS Ouvriers spécialisés (secteur privé) Ouvriers spécialisés (secteur public) Mineurs Marins et pêcheurs Manœuvres 71 72 73 74 75 - PERSONNELS de SERVICE Gens de maison (domestiques attachés à la personne, en particulier : bonne à tout faire, nurse, chauffeur particulier) ' Femmes de ménage Autres personnels de service (personnes fournissant un service direct au client : chauffeur de taxi, porteur, garçon de café, employé d'hôtel, guide, ouvreuse de cinéma, garçon coiffeur, concierge d'immeuble, etc.) 82 • AUTRES CATEGORIES Artistes Clergé Armée, police (officiers) Armée, police (sous-officiers et assimilés) Sportifs professionnels 90 91 92 93 94 80 81 Retraités 97 Sans profession (invalides 100 %) 98 Absence de renseignement 99 62 2.3.2 EPREUVES UTILISEES Hélène Romian 2.3.2.1. ECHELLE COLLECTIVE DE NIVEAU INTELLECTUEL-TEST INED-IIMOP (étude de Christine Barré de Miniac). Ce test, qui comporte deux parties, l'une verbale, l'autre non-verbale, a été administré à tous les élèves de l'échantillon. Il s'agit de la première épreuve proposée. Présentation du test. Ce testa été construit (18) en 1965 par les services de l'Orientation Scolaire et Professionnelle (I.N.O.P.) pour une enquête sur le niveau intellectuel des enfants d'âge scolaire (entreprise par l'Institut National d'Etudes Démographiques. I.N.E.D.). Il s'agissait en particulier d'étudier les variations des scores en fonction des variations du milieu. Présentant le mode de construction de l'épreuve et notamment les critères de sélection des sous-épreuves, BENEDETTO (18) insiste sur les points suivants : - Il importait que l'épreuve soit facile à corriger- Cette caractéristique ainsi que la nécessité d'une passation collective de l'épreuve a constitué un argument de poids dans le choix des tâches constituant cette épreuve. - Il fallait pouvoir appréhender le poids du milieu sur le score global: " o n sait que les épreuves verbales sont plus sensibles aux variations du milieu que les épreuves de performance. Nous avons choisi les épreuves non verbales parmi celles qui sont le moins influencées par les variations du milieu" (p. 32). La différence entre le score verbal et le score non verbal est alors considérée comme exprimant l'influence du milieu. Cette possibilité de distinguer deux séries de performances du point de vue de leur sensibilité à l'influence du milieu a également guidé notre choix dans la mesure où l'analyse des résultats permettrait d'affiner la description de l'effet éventuel de la pédagogie. Le test se présente de la manière suivante : - Il est structuré en cahiers, chaque cahier correspondant à un niveau scolaire (Cahier III pour le CM). - Les épreuves verbales et non verbales sont alternées - Les questions sont a choix multiple. L'enfant répond en faisant une croix dans un cadre réservé ou en soulignant le mot correspondant à sa réponse. Examinons les différentes sous-épreuves : A) Epreuves verbales - "Appartenance à une classe" : on présentée l'enfant trois mots. Celui-ci doit trouver dans une liste de six mots "celui qui va avec les trois mots de la première ligne". - "Vocabulaire" : l'enfant doit trouver dans une liste de mots celui "qui veut dire la même chose" qu'un mot donné. - "Compréhension de phrases" : il s'agit d'indentifier la phrase qui décrit correctement un événement évoqué graphiquement ou verbalement - "Analogies verbales" : l'enfant doit choisir dans une liste de mots celui qui permet de compléter une série du type "l'oeil est à voir", comme "oreille est à ...". On peut établir un rapprochement entre les consignes de la série "Appartenance à une classe" et "Vocabulaire" d'une part et la consigne d'une des épreuves de vocabulaire dont il est rendu compte par ailleurs où l'on demande à l'enfant de "choisir dans (une) liste... les mots qu'il (lui) paraît intéressant de mettre ensemble". (18) "Construction 23, 26-43 d'une échelle collective de niveau intellectuer, P. BENEDETTO, B.I.N.O.P., 1 9 6 7 - 63 B) Epreuves non verbales - "Différences" : la consigne est de choisir dans une série de dessins "celui qui ressemble le moins" à un dessin donné. - " U n élément différent" : l'enfant doit identifier dans une série de dessins qui "se ressemblent d'une certaine manière" le seul élément qui diffère totalement. - "Matrices" : il s'agit de choisir dans une série de dessins celui qui permet de compléter une matrice 4 X 4 . - "Séries numériques" : l'épreuve consiste à choisir dans une série de suites de deux nombres celle qui permet de compléter une série. Par exemple la suite 12-14 permet de compléter la série 2-4-6-8-10. La note de la partie verbale est obtenue en sommant les Bonnes Réponses à chaque item des épreuves verbales. Il en est de même pour la note non-verbale. Note technique Les auteurs du test proposent un étalonnage par classe ou par Q.I. En ce qui nous concerne nous avons choisi de travailler sur les notes brutes pour les raisons suivantes : - Notre problème n'est pas de situer un enfant donné par rapport aux enfants de son âge ou de sa classe mais de comparer des moyennes de groupes. - Notre population n'étant pas absolument représentative (19) de la population générale, utiliser l'étalonnage des auteurs reviendrait à situer les performances des élèvesde notre échantillon par rapport à celles d'une population d'élèves présentant d'autres caractéristiques. Cela ne serait pas faux puisque le groupe expérimental et le groupe non-expérimental seraient comparés à une même échelle de mesure. Mais on voit mal l'intérêt d'utiliser un tel médiateur pour comparer les deux groupes. - L'utilisation d'un étalonnage par classe -celui des auteurs ou un tel étalonnage établi par nous - s'accompagne d'une perte d'information. Un tel étalonnage en effet transforme les notes en catégories (11 catégories) alors que nous disposons de notes allant de 0 à 4 2 . Place du test dans l'essai Lors de l'élaboration du Plan d'évaluation (20) l'utilisation d'une épreuve analytique d'intelligence avait été envisagée pour comparer le groupe expérimental au groupe nonexpérimental du point de vue de l'objectif pédagogique ainsi formulé : "Enrichissement sur le plan intellectuel, notamment accès à la pensée formelle" (21). (19) Voir en 1.4.1.2., la catégorisation des élèves (20) Voir en 2.1. (21) "Repères". n° 15, p. 16 64 Par la suite, la question a été posée (22) de savoir si cette échelle de niveau intellectuel devait être considérée sur le même plan que les épreuves construites par nous (syntaxe, vocabulaire, créativité verbale), en référence à des objectifs pédagogiques spécifiques. Plus précisément, le niveau intellectuel est-il une variable à contrôler (comme Tâge, le sexe ou l'origine socio-culturelle), ou est-ce un indicateur -parmi d'autres- de l'effet de la pédagogie ? Choisir la première solution reviendrait à poser une hypothèse a priori sur ce que mesure le test, en considérant que la pédagogie ne peut pas avoir un effet sur les résultats. Nous avons donc adopté la deuxième solution. RESULTATS Tableau I : Moyennes et écarts-types (23) des notes obtenues par les élèves de classes expérimentales (EXP) et non-expérimentales (EXP).. EXP n = 525 EXP n=583 Score verbal m=25,6 "-=6,1 > = 24 6,4 Score non verbal m =26,2 <r= 6 > = 23 5,9 N.B. Un test du t de Student a été effectué sur les moyennes; le signe > indique que la différence est significative à p. < . 0 1 . L'examen du tableau I permet de faire les observations suivantes : - les deux groupes diffèrent tant au score verbal qu'au score non-verbal - les deux différences vont dans le même sens, à savoir celui d'une supériorité du groupe EXP sur le groupe EXP. - la différence de moyenne est plus importante à la partie non-verbale. - le sens des différences observées ici est identique à celui observé dans le cas des épreuves de vocabulaire. (22) "Repères", n° 20, p. 100 (23) L'écart-type est un indice de dispersion des notes autour de la moyenne. Noter qu'une moyenne de 10 n'a pas la même signification selon que les notes s'étalent de 8 à 12 ou de 0 à 20. Pour comparer des moyennes, il faut donc que les écarts-types ne soient pas trop différents. 65 Compte tenu des différences objectives entre les deux échantillons (plus grand nombre d'élèves issus de milieux plus "favorisés" dans le groupe EXP) les différences observées sont difficilement interprétables. S'il est évident que les deux groupes diffèrent, il reste à identifier le ou les facteurs qui rendent compte de cette différence, leur poids respectif et leur interaction : les différences sont-elles dues à la pédagogie, à l'origine socioculturelle, à l'âge etc.. ou bien sont-elles attribuables à une interaction de ces facteurs ? Ce problème sera envisagé plus loin. A propos de ce test, on pourrait également se poser la question de savoir dans quelle mesure il permet de prédire les résultats aux épreuves de vocabulaire, et en particulier à l'épreuve 6 qui comporte une consigne proche de celle de deux sous-épreuves verbales du test. Plus précisément la question serait la suivante : à supposer qu'il y ait un rapport entre les épreuves de vocabulaire et la pédagogie (et/ou l'origine socio-culturelle des élèves), ce rapport est-il direct ou est-il "médiatisé" par les capacités que mesure le test INED-INOP? Se poser ces questions revient à se poser la question de la signification du test et des épreuves de vocabulaire. Seule une analyse statistique plus poussée permettrait d'éciaircir ce problème. Par exemple, en se demandant si a milieu socio-culturel équivalent, il y a une corrélation entre les notes au test et les épreuves, et si, pour un niveau donné au test il y a corrélation entre le milieu et les épreuves, on pourra voir si les deux variables- milieu et note au test - rendent compte des résultats aux épreuves, ou si une seule variable est pertinente, et laquelle. En conclusion : ^_^ Nous retiendrons que les performances des deux groupes d'élèves EXP et EXP diffèrent pour la partie verbale comme pour la partie non-verbale du test Les capacités mises en jeu dans ce test seraient donc sensibles à l'effet du milieu, sans que - dans l'état actuel du traitement des résultats - on puisse savoir s'il s'agit d'un effet du milieu social, du "milieu" pédagogique ou d'une interaction entre les deux effets. 2.3.2.2. Epreuves de production de textes Les enfants ont eu à produire trois "rédactions" : un thème imposé, une histoire à terminer, un sujet d i f l i b r e " à traiter sous forme de lettre a un camarade. La variable prise en compte renvoie donc- non pas à des types de situations de production- mais à des degrés d'ouverture du thème de la rédaction "classique". La situation est par ailleurs la même, le destinataire, la destination, et l'enjeu de la production écrite demandée étant également indéterminés pour les enfants, malgré les explications données. L'analyse automatique des textes est effectué par les soins de B. Combettes et R. Thomassone, du C R. A L (24). Le corpus comprend 2 200 copies rédigées par 786 élèves de34 classes différentes, et provenant de Nantes, Chambéry, Chateauroux, Clermont-Ferrand, Besançon, Chalons-sur-Marne, Rodez. N'ont été traitées que 309 copies de 108 élèves, soit 1 élève sur 4 - les élèves étant choisis au hasard. Les variables linguistiques retenues sont : les catégories grammaticales utilisées, les types de phrases (nombre et nature des propositions) (25); les groupes dans la phrase (nombre et nature des fonctions syntaxiques) Le traitement automatique est effectué (26) selon la méthode de l'analyse des correspondances. (24) "Description d'un corpus de langue écrite d'élèves de técole élémentaire". B. Combettes, R. Thoss. R. Thomassone, Cahiers du Centre de Recherche sur les Applications de la Linguistique. 3e série. Recherches Pédagogiques, n° 3, Université de Nancy, 1976, 140 p. (25) "La phrase est délimitée par le point de la ligne" (26) "Nous considérons comme élément d'une phrase tout groupe ou segment qui représente une unité syntaxique fonctionnelle" 66 Si l'on considère l'ensemble des copies, il apparaît que les variables linguistiques les plus discriminatives sont les suivantes : l'usage de la subordination, le recours au dialogue ou au récit Si l'on considère l'influence des sujets à traiter, on peut faire les constats suivants : seul le sujet 3 (thème le plus ouvert) permet de différencier les copies au niveau des catégories grammaticales ; au niveau des types de phrases, le principal critère de différenciation reste la subordination, quel que soit le sujet et, secondairement l'usage de l'affirmation et de la négation qui différencie là encore le 3e sujet des autres ; au niveau des groupes, les résultats sont identiques quel que soit le sujet. L'équipe d'Amiens (27) a procédé à un sondage à partir des données recueillies par leC.R.A.L sur 56 enfants du G. S. P. 4. Elle a comparé les 3 textes produits par chaque enfant. Il apparaît que le 3e sujet fait produire significativement moins de passés simples, de subjonctifs, de participes, d'impératifs d'une part ; d'autre part, moins de phrases, mais plus longues et comprenant moins de déclaratives (28). Il y aurait donc bien une différenciation tenant sans doute à un moindre souci de la norme, entraîné par la plus grande ouverture de la consigne inductrice. Mais il convient d'insister sur le fait qu'il n'y a aucune différenciation entre les 3 sujets sur de très nombreux points, la situation de production étant la même. On peut cependant risquer l'hypothèse suivante : en situation traditionnelle de rédaction d'un "devoir", plus le thème est fermé, plus les productions sont uniformisées ; plus le thème est ouvert, plus les productions sont différenciées. En ce sens, l'étude de textes libres (29) opposés à des textes produits à partir d'une consigne de rédaction classique devrait constituer une piste intéressante. Il faut admettre que notre collaboration avec leC.R.A.L n'a pas répondu aux attentes des équipes. Pour le C.R.A. L, il s'agissait avant tout de mettre au point des procédures de traitement automatique des productions écrites, dans le cadre de ses propres recherches sur l'évolution de ces productions tout au long du cursus scolaire de l'école élémentaire et du collège. Les données linguistiques retenues et traitées correspondant avant tout à ces objectifs, étaient inadéquates aux nôtres, mais ce n'était pas évident dès le départ. Considérons par exemple l'une des conclusions de l'essai du C. R. A. L Selon le rapport, cité plus haut, au niveau des types de phrases, et pour le critère de différenciation le plus important, l'emploi de la subordination, on remarque que les élèves qui ne l'emploient pas sont les élèves des classes Freinet ou des classes expérimentales, ou encore les élèves dont la mère se situe dans le G.S. P. des cadres moyens ou celui des ouvriers, et le père dans le G.S.P. des artisans, commerçants. L'hypothèse d'une différenciation des productions écrites dans les classes où se pratique une pédagogie de la communication n'est donc pas infirmée à ce niveau. Mais pour le reste, le constat, en soi, est ininterprétable. Il conviendrait certainement de raisonner sur des données moins brutes, plus élaborées et de repenser les catégories d'analyse en fonction d'objectifs pédagogiques, encore mal élucidés en 1972, il est vrai. En tout état de cause, il nous apparaît aujourd'hui qu'une analyse, au niveau du discours et non plus de la phrase, devrait fournir des informations plus utilisables pour une recherche de ce type, et à des fins pédagogiques, qu'un décompte des catégories et des fonctions grammaticales relevées dans les phrases. A condition d'opérer sur les productions écrites habituelles des classes, en relation avec un descriptif précis des conditions de production, et non en situation expérimentale. (27) G. Ducancel, C. Lelièvre, A Liévaux, C. Nique (28) L'équipe d'Amiens appelle "déclarative" les phrases GN + GV sans transformations majeures autres que affirmation/négation/interrogation (29) Au ses où chaque enfant est libre d'écrire ou non, d'écrire ce qu'il veut, comme il veut, quand il le veut, et aux fins de son choix. 67 2.3.2.3. Sondage sur les lectures des enfants (30) Une enquête a été effectuée, auprès de 287 enfants de Besançon, è partir d'un questionnaire portant sur la quantité, l'origine, la nature et les motivations des lectures extrascolaires effectuées pendant la semaine qui précède la passation. L'hypothèse était double: d'une part, on devrait constaterque les enfants des classes Exp ont des lectures plus nombreuses et plus diversifiées; et d'autre part que les différences d'attitudes liées à l'origine socio-culturelle sont moins marquées dans les classes Exp. L'équipe de Besançon a constitué 4 groupes de 49 sujets selon le principe suivant: Q Q : Cl Exp CI Êxp Milieu social (+) 49 49 Milieu social 49 49 Q : milieux socio-professionnels les plus favorisés milieux socio-professionnels les moins favorisés Il apparaît que numériquement les lectures des enfants de classes Exp sont, dans l'ensemble, plus nombreuses, y compris les lectures purement récréatives. Mais il conviendrait de doubler un constat de ce genre d'une étude du panorama de lectures offert aux enfants par leur famille. Quant à l'origine des lectures, le sondage montre que les textes lus appartiennent en propre en plus grand nombre aux enfants de milieu© mais que les enfants des classes Exp/milieu@en possèdent plus que ceux des classes Exp/milieu©. L'empruntaux parents et aux camarades est plus important dans les classes Exp et le milieu®. Enfin, la bibliothèque de l'école est plus utilisée par les enfants des classes Exp. quel que soit leur milieu. Les motivations à la lecture mériteraient l'étude. Il apparaît ici que la distraction l'emporte quels que soient les classes et le milieu. La recherche d'informations est liée, elle, au milieu ©quelles que soient les classes. Par contre, l'objectif de communication caractérise davantage les classes Exp quel que soit le milieu, ce qui correspond à l'une des options majeures du Plan de Rénovation. " On ne lit guère pour lire entre 6 et 11 ans, précise le Plan, mais pour répondre au besoin d'information, de distraction, d'évasion ou de poésie [...] Les activités de lecture à haute voix et de lecture silencieuse n'ont pas en elles- mêmes leur propre fin. Elles ont à s'intégrer dans des activités de communication (présentation orale d'un poème qu'on a aimé, recherche et présentation de documents pour un exposé ou une production écrite etc...)". Enfin les enquêteurs constatent que les enfants des classes Exp ont des lectures plus nombreuses et plus régulières, des attitudes plus actives à l'égard de la chose lue. Les données recueillies sont donc conformes à l'hypothèse. Cette première exploration devrait pouvoir être poursuivie en affinant re%~méthodes d'investigation et en procédant à des enquêtes complémentaires sur l'environnement culturel des enfants au niveau de la famille, de l'école, du quartier (31). (30) Elaboré par P. Bréhat (Université de Besançon) et P. Gomot(EN.F. de Besançon), et traité par P. Bréhat (31 ) L'étude plus détaillée des résultats est parue dans "Repères" n° 30, juin 1975 - En consultation dans les CRDP et CDDP. 2.3.2.4. Epreuves de syntaxe Les épreuves (32) ont été passées par497 enfants, dont 258 de classes Exp., 183 de classes Exp et 56 de classes F. Les 96 items sont regroupés en 9 séries : A, B, C - morphosyntaxe du verbe ; D-transformation interrogative; E-tranformation négative; F- nominalisation sur phrases subordonnées ; G - passif/actif; H - pronominalisation ; I et J - coordination ; K- enchâssement Elles impliquent des "manipulations" de phrases sans analyse explicite, sans recours à une terminologie grammaticale. L'étude des données recueillies fait apparaître que, dans l'ensemble, pour ce qui est du niveau général des épreuves, construites cependant avec des maîtres, nous avons eu tendance à situer la barre trop haut par rapport aux capacités de manipulation syntaxique des enfants de CM1, du moins dans une épreuve écrite. A partir de fessai, il devrait être possible de construire une épreuve de syntaxe moins lourde, mieux adaptée aux capacités des enfants de cet âge, comportant une meilleure hiérarchisation des difficultés. Plusieurs résultats concordants permettent d'affirmer que l'hypothèse d'une relation entre les performances des élèves et la pédagogie pratiquée par le maître se confirme. D'une façon générale, les résultats des élèves des classes Exp sont supérieurs aux résultats des élèves des classes Exp. Les variations de performances des élèves, en relation avec les variables pédagogiques, sont significatives pour les épreuves ABC (morpho-syntaxe), D (interrogation), G (transformation actif/passif), H (pronominalisation), I (coordination). La série F (nominalisation) ne donne pas de résultats significatifs. Par contre les séries E (transformation négative) et K (enchâssement) donnent ou non des résultats significatifs selon qu'on considère la catégorisation pédagogique en Exp/Exp ou PR/PR. Sachant que ces deux catégorisations se recoupent à 5 maîtres près, soit 10 % de l'effectif total, on peut supposer qu'on a affaire h des résultats tangents. Il apparaît enfin qu'on aurait intérêt à classer les séries d'items en deux groupes impliquant d'une part des opérations syntaxiques usuelles, pratiquées dans toutes les classes (ABCDH) et d'autre part des opérations plus spécifiques du Plan de Rénovation (EFGIJK). Et r o n peut se demander si les séries moins diffèrenciatrices qui appartiennent toutes au 2e groupe, ne correspondraient pas à des pratiques pédagogiques encore insuffisamment affirmées 18 mois après la diffusion du Plan. Sans exclure, bien entendu, une fragilité des épreuves elles-mêmes et/ou des obstacles d'ordre génétique, notamment en ce qui concerne la nominalisation et l'enchâssement opérations dont la difficulté paraît - empiriquement - la plus grande (33). 2.3.2.5. Epreuves de vocabulaire Ces épreuves (34) portent sur des objectifs présumés communs aux classes EXP et ÊXP. On pose en hypothèse que le niveau de réussite des élèves est fonction de l'importance accordée par le maître à chacun des objectifs, selon les pédagogies considérées. Les six épreuves visent à cerner respectivement la capacité à différencier les emplois de parasynonymes. en l'occurrence "terrasser"/"affaiblir" (Epr. 1), réécrire un texte en utilisant des termes plus (32) Elaborées par J.M. Principaud (ENF de Chateauroux) et C. Gruwez (EN de Lille) avec la participation de l'équipe INRP de Chateauroux et de R. Hémery, psychologue scolaire, et traitées par J.M. Principaud. (33) Présentation des épreuves et étude détaillée des résultats dans le Vol. 3 de cette même série : 'Vers /évaluation des capacités syntaxiques des élèves de CM1", 1980. (34) Elaborées parC. Barré de Miniac(INRP) et M. Péchevy(EN de Bourges), et traitées parC. Barré de Miniac. 69 adéquats à la situation proposée (Epr. 2), à utiliser les déterminants et les locutions prépositionnelles (Epr. 3), à comprendre un terme- en l'occurrence "gisement" d'après le contexte (Epr. 4), à différencier le sens de parasynonymes, en l'occurrence "empiler"/"accumuler" (Epr. 5), à classer les termes du lexique selon des critères divers (Epr. 6). Ces épreuves ont été passées par 1276 élèves, dans28 classes Exp et 24 classes Exp. L'analyse des résultats fait apparaître que l'ensemble des épreuves pourrait être allégé et restructuré : les épreuves 1,4 et 5, mettant en œuvre les mêmes processus, peuvent être fondues en une seule épreuve ; de même les épreuves 2 et 3 qui présentent des analogies, pourraient cerner de plus près les comportements des enfants à l'égard de registres non pertinents par rapport à la situation fictive à laquelle renvoie la consigne ; l'épreuve 6 par contre, est très différente des autres, mais c'est peut-être plus la nature que le nombre des classements opérés qu'il faudrait chercher à étudier: une analyse empirique des résultats fait apparaître que les classements opérés par les enfants se différencieraient mieux d'après leur nature que d'après leur nombre. Un questionnaire-maîtres propre à l'enseignement du vocabulaire n'a pas permis de mettre en évidence une différenciation entre les maîtres Exp et Exp, sinon que les maîtres Exp proposent plus volontiers des tâches correspondant aux épreuves 1 et4 et que, en 1972 du moins, ils tendent à juxtaposer des pratiques nouvelles à leurs pratiques anciennes. Ils ne se différencient pas non plus par la hiérarchisation des objectifs, les maîtres les estimant tous d'égale importance (35). Il est de fait au demeurant, que le Plan de Rénovation exclut une hiérarchisation des objectifs dans la mesure où il met l'accent sur l'importance d'une démarche d'ensemble dont les objectifs différents sont en relation dialectique. L'hypothèse qui a présidé à cette recherche se trouve donc, de ce fait, difficilement verifiable. La mise en relation des performances des élèves et des données pédagogiques fait apparaître une supériorité significative du groupe Exp sur le groupe Exp pour4 épreuves sur 6. Les deux épreuves non-différenciatrices sont l'épreuve 1 et l'épreuve 6. Nous avons souligné plus haut que la nature des classements lexicaux importe peut-être plus que leur nombre. Cependant en ce qui concerne la différenciation"terrasser"/"affaiblir", on constate que certains items sont plus différenciateurs que d'autres : ainsi les élèves des classes Exp réussissent mieux que les autres lorsqu'il s'agit de raisonner sur des indices implicites ou sur l'indifférenciation des termes. Tels quels, les résultats sont d'autant plus intéressants que l'essai d'évaluation intervenait après 6 mois seulement de pratique expérimentale en matière de vocabulaire. S'étant d'abord "attaqués" à la syntaxe, les maîtres venaient tout juste d'aborder le niveau sémantique et lexical de l'analyse de la langue (36). (35) Le travail effectué sur le QIPF montre la même répugnance des maîtres à hiérarchiser leurs objectifs. (36) Présentation des épreuves et étude plus détaillée des résultats dans le Vol. 4 de cette même série : "Vers l'évaluation des capacités lexicales et sémantiques", à paraître. 70 2.3.2.6. Créativité et poésie dans des textes d'enfants Ces épreuves (37) n'ont concerné qu'un nombre restreint de classes (une douzaine), et en définitive, nous n'avons traité que les résultats de 60 enfants (30 garçons et 30 filles), appartenant à 4 classes (2 classes PR et 2 classes FR). Nous avons donc choisi de faire une analyse fine sur un nombre limité d'enfants, vu la nouveauté de ce genre d'étude en 1972, et les difficultés que nous entrevoyions. Notre objectif est double : a) cerner la créativité verbale des enfants, et nous avons utilisé a cet effet des tests de créativité destinés à mesurer certains traits de la pensée divergente (tests de Koggan) b) décrire la façon dont peut s'actualiser cette créativité verbale, à travers la production de deux textes, répondant à deux consignes différentes. Ces consignes sont destinées à faciliter l'émergence d'une pratique créative et/ou poétique du langage. D'une façon générale compte-tenu des difficultés diverses rencontrées par le groupe chargé de ce travail, plutôt que vers une évaluation strictement quantitative, nous avons infléchi notre recherche vers une description de notre démarche, des productions des enfants, des catégories d'analyse utilisées. Nous avons été amenés aussi à critiquer les épreuves que nous avons utilisées ou créées. Nous avons utilisé les tests de Koggan, en ne retenant que les critères de fluidité (quantité de réponses produites), et de flexibilité (nombre de catégories, de classes différentes parmi ces réponses). Le dispositif de dépouillement n'existant pas en 1972, nous avons dû créer des catégories pour l'épreuve de flexibilité : après bien des difficultés, nous avons choisi de nous situera l'intérieur d'une théorie psychologique donnée, celle de Piaget Nous ne donnerons ici que les résultats concernant les scores de fluiditéfceux concernant les scores de flexibilité demandent une analyse trop complexe pour les évoquer en quelques lignes.) Nous constatons que l'influence du milieu social est relativement peu importante sur les scores de fluidité : notons quand même les résultats bien meilleurs des enfants de la catégorie "cadres supérieurs" par rapport aux trois autres G. S. P. Par contre, les scores sont très différents selon le type de pédagogie : les enfants des classes PR ayant un score supérieur à ceux des classes PR. Enfin, quand on croise les deux variables: origine socio-professionnelle et pédagogie, on constate une influence plus importante de la pédagogie par rapport au milieu. Ces résultats sont à interpréter avec prudence, vu le petit nombre d'enfants envisagé, et le fait que nous ne parlions ici que de la fluidité (38). Parallèlement, les enfants ont eu à produire des textes à partir de consignes susceptibles d'induire des productions "poétiques" : d'une part, faire " u n texte sur la nuit, un texte qui soit beau à voir, à entendre, à lire..." ; d'autre part évoquer les connotations des mots inventés : "libucque" et "espudrine". Nous avons réparti ces textes selon : • la présence ou l'absence de "faits poétiques". • le "genre" auquel letextese réfère, etqui entraîne une variation des"faits poétiques". (37) Elaborées par F. Sublet, C. Clanet, C. Laterrasse (38) Alain Beaudot évoque des recherches montrant que les scores de flexibilité et d'originalité sont meilleurs chez des enfants d'origine défavorisée, par rapport à des enfants d'origine très favorisée (cf. "Vers une pédagogie de 'la créativité" p. 100 ES.F.). 71 Ce classement ne nous permet pas d'attribuer une "note de poéticité" à chaque texte : cela ne nous paraît pas possible, compte-tenu des descriptions que nous avons faites des diverses manifestations possibles du "fait poétique" dans des textes d'enfants. Nous pouvons cependant observer que : • dans les classes PR, il y a davantage de textes où le "fait poétique" est présent que dans les classes PR. - dans la catégorie de textes avec "fait poétique", il y a presque autant d'enfants d'origine "favorisée" que "défavorisée". - si on croise les variables pédagogie et origine socio-professionnelle, le poids du milieu social est le plus important. Ce travail de dépouillement et d'analyse de textes, nous a conduits à une réflexion sur ce qui nous entendons par "fait poétique" en général et par "fait poétique" dans des textes d'enfants (39). Il nous semble que cette réflexion est un des résultats les plus positifs de cette évaluation, même si elle conduit à de nouvelles questions : - est-il vraiment envisageable de quantifier le "fait poétique" dans des textes d'enfants, quand la recherche sur des textes d'adultes (reconnus comme des textes poétiques) en est à ses débuts? La recherche de Rachel Desrosiers constitue peut-être une direction à poursuivre (40). - est-il possible de faire produire à des enfants des textes poétiques sur commande? Nous sommes placés devant la nécessité de poursuivre un travail sur : • la création de nouvelles conditions de production de textes : par exemple utiliser des textes libres de quelques élèves sur une année, et les comparer à des textes produits par ces mêmes enfants obéissant à certaines consignes. On pourrait aussi imaginer des consignes moins difficiles pour certains enfants : par exemple à partir d'un matériau donné (un texte dont les mots auraient été découpés), créer un texte poétique et un autre non poétique. - les comportements des enfants en tant que lecteurs de poèmes (41). • la connaissance des diverses pédagogies de la poésie; il faudrait notamment poursuivre le travail sur les attitudes et comportements des maîtres favorables à la créativité et à la pratique poétique (41 ). 2.3.3. Limites des données recueillies Toute évaluation a ses limites qu'il convient de cerner. A fortiori un essai d'évaluation en matière d'enseignement du Français. Il l'est de toute façon, nous l'avons vu, dans l'état actuel des connaissances et de la recherche en pédagogie. Il est certain que les données recueillies sont réductrices par rapport aux réalités dont elles sont les indicateurs. Mais n'est-ce pas vrai de toute évaluation ? (39) Voir (40) (41) 72 Voir dans la même série, "Créativité et poésie dans des textes d'enfants du CM1. ", à paraître. également "Repères", n° 37 et 38 (1976) "La créativité verbale chez les enfants", PUF. Voir, dans "Repères", les numéros 50 (1978), 57 (1980) 2.3.3.1. Données sociologiques : des G.S.P., selon la profession du père. Les données sur le milieu socio-culturel recouvrent4 catégories dites plus ou moins "favorisées" selon la profession du père. Cet indicateur n'est pas sans valeur, mais il est limité. Ainsi, le sondage-lecture effectuée Besançon (42)- mais sans doute aussi l'ensemble des performances-élèves - aurait dû pouvoir être mis en relation avec le nombre de livres à la maison, les diplômes des parents, leurs revenus imposables, le fait que l'enfant dispose ou non d'une chambre personnelle, l'attente des parents et des élèves à l'égard des élèves(43), l'attente du maître à l'égard des élèves (44) ; et l'on serait tenté d'ajouter une enquête sociologique sur la bibliothèque des parents, ce qu'ils lisent et la bibliothèque de classe, d'école. 2.3.3.2. Données pédagogiques : des représentations liées aux pratiques des maîtres La caractérisation pédagogique des classes s'est faite par la technique du questionnaire à questions fermées. S'il est nécessaire de cerner les représentations que le maître peut avoir de ses objectifs et de ses pratiques, il faudrait pouvoir les mettre en relation avec des données recueillies à partir de grilles d'observation : il n'est pas prouvé qu'il y ait distorsion complète, il n'est pas prouvé non plus qu'il n'y ait pas de distorsion. Le questionnaire permet un "balayage" d'ensemble indispensable pour cerner la démarche, c'est-à-dire les principes selon lesquels le maître organise les activités, les unes par rapport aux autres, et pour elles-mêmes ; l'observation de séquences de classe aurait permis des sondages ponctuels complémentaires et par conséquent la recherche d'indicateurs de différenciation des pédagogies dans les comportements des maîtres et des élèves. Mais aucune des grilles d'observation existantes n'est applicable telle quelle : d'une part elles sont conçues à partir des types d'intervention traditionnels des maîtres, d'autre part elles ont un caractère trop général pour rendre compte de comportements verbaux centrés, qui plus est, sur la communication ou la langue. Il faudrait donc pouvoir en construire une (d')autre (s), et c'est hors de notre portée. Ceci dit, nous savons, après coup, que notre Q.I.P.F. ne s'éloigne qu'à 1 0 % des informations fournies par les animateurs d'équipe, à partir de leurconnaissance empirique des classes concemées(et l'on peut d'ailleurs expliquer les écarts par des malentendus au niveau du choix des classes enquêtées). Mais ce n'était pas évident a priori. Il faut souligner que nous n'avons pas de renseignements sur les caractéristiques pédagogiques des classes de CP, CE1, CE2 fréquentées les années précédentes par nos élèves de CM1. Il était évidemment exclu que notre essai, ponctuel, puisse prendre en charge cette variable. Seule l'observation projetée d'un cursus entier, à partir de la Section des Grands, aurait permis de le faire, par la suite. 2.3.3.3 Performances linguistiques des enfants : syntaxe, lexique, poésie Les données fournies par les performances des élèves aux épreuves sont elles aussi, limitées. Nous nous trouvons, dans tous les cas, en situation expérimentale, créée pour les besoins de l'évaluation, hors des situations habituelles dans la vie des classes, qui sont-en principe- différentes dans les classes expérimentales et non-expérimentales. Cela permet de voir comment les enfants réagissent aux mêmes épreuves, et c'est une approche (42) Il n'a pas été possible de l'utiliser à plus grande échelle (43) cf E. Malmquist, "Les difficultés d'apprendre à lire", trad. A. Inizan, A. Colin, 1973 (44) cf Rosenthal et Jacobson "Pygmalion en classe" Casterman. 73 indispensable. Mais nous savons bien, empiriquement et par les travaux Lawton et de Labov, que les situations expérimentales impliquent une difficulté plus grande en matière de langage pour les enfants des milieurs socio-culturels les plus défavorisés dans la mesure où il s'agit d'une utilisation " à vide", en quelque sorte abstraite, de la langue, hors des expériences langagières de la vie courante. Que signifie d'ailleurs pour un fils ou une fille d'ouvrier le fait de "participer à une expérience" ? Que signifie d'ailleurs ce fait pour les enfants de 9 - 1 0 ans? Il n'est donc pas impossible, pour ces raisons, que la situation expérimentale, dans la mesure où elle paraît susceptible d'engendrer des phénomènes de blocage pour tous les enfants, et surtout pour ceux qui appartiennent aux milieux les plus défavorisés, ait en quelque sorte " g o m m é " les différences entre les performances de ces enfants-là, qu'ils appartiennent ou non à des classes expérimentales. "Gommage" renforcé d'ailleurs par le fait que l'utilisation du langage "à vide", hors de toute motivation autre que l'exécution d'une consigne scolaire, est certainement plus fréquente dans les classes non-expérimentales que dans les classes expérimentales puisque c'est précisément contre cela - entre autres - que réagit le Plan de Rénovation : " La psychologie génétique montre qu'il n'y a pas de progrès durable dans le langage sans besoin de s'exprimer, de comprendre. Les exercices cTélocution et de rédaction ne sauraient être des occasions de faire fonctionner le langage à vide - (ce qui est toujours possible) - mais doivent s'enraciner dans l'affectivité, la sensibilité de l'enfant, dans son besoin de s'exprimer pour les autres, de comprendre ce que les autres disent Pourtoutes ces raisons, il convient d'affirmer avec force que l'essentiel de l'enseignement du Français doit porter sur l'entraînement à la communication orale et écrite" (45). Quel que soit l'intérêt des informations que penvent fournir des épreuves expérimentales- et il n'est pas niable-, il serait nécessaire de les doubler par des informations recueillies dans les situations habituelles de classe (ce que nous avons désigné plus haut par le terme de recherches descriptives), et des situations aussi variées que possible. Cela impliquerait bien entendu, les moyens théoriques et institutionnels nécessaires pour résoudre les re doutables problèmes posés par la description des situations scolaires de communication et d'apprentissage, l'analyse des discours oraux et écrits des élèves et des maîtres, la mise en relation des conditions de production et des productions verbales, orales et écrites (46). De toute façon, les situations expérimentales utilisées ne recouvrent qu'une partie du "champ*'. Rien sur l'oral, alors que le Plan de Rénovation place la langue parlée au premier plan des préoccupations pédagogiques en affirmant la "priorité de l'expression orale", son caractère "premier" dans l'expérience linguistique (47) : les descriptions de la langue orale des enfants aux niveaux phonologique, syntaxique, lexical, discursif est à soi seule un thème de recherche (48). . (45) "Plan de Rénovation" 2.1. "Le Français est essentiellement un moyen de communication's) L'Unité de Recherches a mené des recherches exploratoires dans cette perspective entre 1975 et 1980 (voir "Reperes" n° 28 (1975), 30 (1975), 31 (1975), 35 (1976), 39 (1976) 40 (1976), 41 (1977) 43(1977), 44.(1977), 58(1980). Des recherches de longue haleine seraient à envisager. (47) Plan de Rénovation 121.1. "Priorité de l'expression orale" (48) Voir "Repères" n° 20, mars 1973, "Indices de maîtrise de langue orale" (travaux des stages nationaux de mars 71 et mars 72). Voir également les travaux du "Groupe Langue Orale" dans les "fle/?ères"suivants : notamment les n° 23 de janvier-février 74, le n° 26 de sept.-oct. 74, le n° 29 de mai 75 le n° 32 de 1975, le n° 35 de 1975. le n° 40 de 1977, le n° 53 de 1979. Voir enfin "Aspects de la langue orale des enfants à l'entrée au C. P. - Etudes phonologiques". I.N.R.P., à paraître. 74 Les modèles théoriques d'analyse font défaut : par exemple à quelle description de la langue parlée se référer? à quelles études fondamentales sur la syntaxe de la langue parlée des enfants de 9 - 1 0 ans? La production écrite est abordée, mais à partir de "sujets" imposés, et les données traitées, portant sur un nombre limité de "copies" ne seront pas intégrées au traitement inter-épreuves. Avec le sondage- lecture(49) nous touchons aux problèmes de motivation sans évaluer les capacités de lecture, ce qui serait évidemment nécessaire, ne serait-ce que pour apprécier pleinement l'impact des motivations. Les épreuves dites de créativité (49) ont sans doute quelque rapport avec les capacités qui interviennent dans la création verbale poétique, mais lequel ? de quelles capacités s'agit-il? et qu'appelle- t-on langue poétique pour un enfant de 9 - 1 0 ans? Si le Plan de Rénovation a pu, à ce niveau, opérer une véritable mutation en déplaçant le centre de gravité pédagogique de la traditionnelle "récitation" à la "communication poétique" englobant le pôle de la réception comme celui de la production (50), il faut bien convenir que les problèmes de création verbale poétique, et qui plus est s'agissant d'enfants de 9 ans, restent largement ouverts. Restent enfin les épreuves de syntaxe et de vocabulaire, sur lesquelles repose le traitement inter-épreuves. Elles recouvrent strictement des opérations métalingulstiques correspondant à des situations scolaires d'apprentissage ou, si l'on préfère, d'analyse et non de communication. L'apprentissage de ces opérations est supposé renforcer la pratique de la langue en situation de communication mais il n'est pas possible, dans l'état actuel des connaissances, d'en déduire quoi que ce soit quant aux capacités de communication orale et écrite. Ce serait précisément l'un des objectifs d'une opération d'évaluation plus complète que d'étudier les transferts éventuels de capacités acquises en situation d'apprentissage aux capacités requises en situation de communication, puisque l'objectif pédagogique premier, c'est la communication. Cela ne signifie aucunement que les informations recueillies sont d'importance mineure, mais qu'elles concernent un secteur limité du champ a couvrir. On en dirait tout autant de chacune des deux épreuves en question, par rapport à son propre champ, comme le montrent les études de Jeanne- Marie Principaud (51 ) et de Christine Barré-de Miniac (51). Aucune ne prétend à l'exhaustivité. Ainsi l'épreuve de syntaxe ne porte pas sur les capacités de compréhension et d'utilisation de la terminologie ou de formalisation (questions largement ouvertes au plan pédagogique), et pas davantage sur les opérations auxquelles les enfants ont recours d'eux-mêmes pour analyser des faits de langue donnés. Ainsi l'épreuve de lexique ne porte pas sur la capacité de passer d'un registre h l'autre, de trouver des catégories de classement explicites, et de jouer avec le matériau lexical au niveau de la fonction poétique du langage. Ce sont pourtant là des aspects très fondamentaux du Plan de Rénovation - et probablement différenciateurs par rapport à d'autres pédagogies -, mais on admettra qu'ils ne sont pas précisément d'un abord facile. Ajoutons à ces limites qu' Il serait nécessaire d'avoir recours conjointement à des épreuves (49) Etudes ponctuelles non intégrées au traitement inter-épreuves parce qu'elles ont porté sur des populations réduites. (50) Plan de rénovation 33 "Poésie et approches de la langue poétique". (51 ) Voir, dans la même série, "Vers l'évaluation des capacités syntaxiques", et "Vers l'évaluation des capacités lexicales et sémantiques". et à des grilles d'analyse des productions orales et écrites recueillies en situation de vie habituelle de la classe, fournissant des données de même ordre et, par conséquent, susceptibles d'être mises en relation... On peut se demander pourquoi l'essai d'évaluation ne comporte pas d'épreuves de lecture silencieuse et d'orthographe, secteurs d'activité réputés plus faciles que ceux dont il vient d'être question, et pour lesquels il existe des épreuves qui auraient pu constituer une base de travail. Il est de fait que si l'absence d'épreuves sur l'oral a été maintes fois soulignée, il n'en va pas de même pour la lecture et l'orthographe, bien que ces activités aient donné lieu à un important travail pédagogique et même à des essais ponctuels d'évaluation. Aucun de ces domaines n'a été, en effet, pris en charge par une équipe d'évaluation, les focalisations s'étant faites sur les domaines les plus abordables linguistiquement, dans les années 70. 2.4. Recherche des interactions entre données pédagogiques, facteurs sociologiques, sur des performances linguistiques Christine Barré-de Miniac 2.4.1. Hypothèses La simple comparaison des résultats du groupe expérimental au groupe non-expérimental laisserait en suspens les questions suivantes : — Qu'est-ce qui, dans le changement pédagogique, est plus particulièrement déterminant? — La pédagogie joue-t-elle de la même manière quelle que soit l'origine sociale des élèves? En d'autres termes : les résultats des élèves sont-ils en relation avec la pédagogie, à milieu social équivalent ? — Le rôle de la pédagogie est-il le même, quelles que soient les épreuves considérées? Dans la suite de ce travail les deux premières questions ont été privilégiées, en raison de leur résonance pédagogique. Seront envisagés successivement le rôle de la pédagogie, puis celui du rôle modulateur de l'origine sociale. La troisième question - celle de l'effet différencié selon les épreuves - sera traitée dans le cadre des deux autres. 2.4.1.1. - Cadre général de travail Signification des questions posées L'analyse de ce qui, dans la pédagogie, est déterminant peut contribuer à alimenter la réflexion des équipes expérimentales et celle des formateurs de maîtres. Un traitement statistique des réponses des maîtres à un Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français (52) n'a pas permis de mettre en évidence des catégories de maîtres, valables pour l'ensemble du questionnaire. Il parait donc justifié de décomposer les variables, de distinguer différents aspects de la pédagogie. Cest ce qui a été tenté dans le codage, effectué a posteriori, des réponses à ce questionnaire distinguant des maîtres à dominante PR (53), ou FR" selon qu'ils se réfèrent ou non aux options majeures du Plan de Rénovation. (52) Voir dans la même série, "2. Vers l'observation des variables pédagogiques - Un QIPF au CM, INRP, 1981. (53) PR : Plan de Rénovation. 76 Si l'on met en évidence que telle pratique pédagogique ou tel choix du maître s'accompagne d'un certain type de comportement des élèves, on peut considérer que l'on tient là une piste de travail pour poursuivre et approfondir la réflexion pédagogique. Cette démarche est bien dans l'esprit du Plan de Rénovation. Celui d'une pédagogie "ouverte", au sens où elle se refuse à être érigée en doctrine toute faite et établie définitivement Analyser l'effet différentiel de la pédagogie selon l'origine sociale des élèves est primordial si l'on se rappelle l'hypothèse du Plan de Rénovation : "Un entraînement plus méthodique à la pratique du Français doit..être adapté au niveau réel des enfants tout en mettant en œuvre les moyens propres à pallier les déficits hérités du milieu". Selon cette hypothèse, la réduction des écarts entre les élèves devrait se traduire essentiellement par une amélioration des performances des élèves issus de milieux défavorisés, ou du moins par une amélioration plus sensible pources élèves que pour les autres. L'examen du rôle de la pédagogie selon les épreuves peut également nourrir la réflexion pédagogique. Il se peut que la pédagogie PR exerce une influence prépondérante sur certains types de performances. Il se peut aussi que - à certaines épreuves - la pédagogie PR fasse plus progresser les élèves issus de milieux défavorisés. Pour rendre compte de tels faits, il faut cerner exactement ce que "mesurent" ces épreuves, c'est-à-dire quelles capacités elles mettent en œuvre. Un travail d'ordre pédagogique peut alors être entrepris pour trouver les moyens de développer ces capacités. 2.4.1.2. Hypothèses Compte-tenu de l'orientation générale adoptée pour l'analyse des performances des élèves, deux séries d'hypothèses ont été retenues : — La mise en application des principes exposés dans le Plan de Rénovation doit favoriser le développement des capacités mises en jeu dans les épreuves de syntaxe, de vocabulaire ainsi que l'INED-INOP. — A côté de cet effet de la pédagogie PR, on doit observer un effet spécifique. Ce sont les élèves issus des milieux les plus défavorisés qui doivent tirer le plus grand bénéfice de cette pédagogie. 2.4.2. - Méthodes d'analyse Les données du problème tel qu'il vient d'être énoncé sont les suivantes : • Nous disposons d'un échantillon d'élèves et de maîtres • Nous nous intéressons à la pédagogie que les maîtres ont pratiquée et au milieu social dont sont originaires les élèves • Nous voulons évaluer le poids respectif de ces deux variables. Nous aborderons successivement : • la description de l'échantillon d'élèves et de maîtres du point de vue des deux variables mises en jeu dans les hypothèses retenues : pédagogie et origine sociale. • la méthode statistique utilisée pour mettre à l'épreuve ces deux hypothèses • les prédictions que nous pouvons établir; si nos hypothèses sont vraies, quels résultats devons-nous attendre des tests statistiques ? 77 2.4.2.1. Description de l'échantillon Rappelons ici, pour mémoire, l'essentiel des catégorisations présentées au chapitre précédent par Hélène Romian (maîtres) et Annette Lafond (élèves). — Variables pédagogiques La distinction classes expérimentales- classes non-expérimentales constitue d'abord une classification administrative, l'affectation d'un maître au groupe expérimental estfonction de son appartenance à une équipe expérimentale. Cette classification administrative n'est pas sans valeur. Un maître ayant accepté de faire partie d'une équipe expérimentale peut présenter des caractéristiques particulières susceptibles d'expliquer des variations de performances de ses élèves. Il s'agit, bien sûr d'une hypothèse qui resterait à vérifier. Mais ce sont les pratiques pédagogiques effectivement mises en œuvre dans les classes qui nous intéresseront principalement ici. Pour cette raison nous prendrons en considération les classifications en PR/PR qui résulte, rappelons-le, de codages a posteriori du questionnaire-maîtres. Au total un maître pourra être caractérisé de 15 manières, selon le niveau d'analyse considéré (54) : — il peut être EXP ou EXP (appartenance ou non à une équipe expérimentale) — il peut être PR ou PR ( Plan de Rénovation ou non). Cette classification PR/PÏÏ est opérée 13 fois, puisqu'un même maître peut être classé en PR ou PR selon 13 critères : • Son "score" à chacune des 9 dimensions du Q.I.P.F. • Son "score" à chacune des deux séries du Q.I.P.F. • Son "Score Global" • Son "Score Grammaire". Il a été décidé d'éliminer du traitement présenté dans ce chapitre le groupe d'élèves de classes FREINET. Ce groupe était en effet beaucoup plus restreint que les deux autres et présentait une variabilité beaucoup plus faible sur le plan de l'origine géographique et socio-professionnelle des élèves. Donc EXP ou PR renvoient, en principe, à des classes appliquant les Instructions de 1923 et 1938. — Origine sociale des élèves Rappelons-le, c'est le groupe socio-professionnel (G.S.P.) du père qui a été choisi comme indicateur de l'origine sociale, la classification utilisée étant celle de l'INSEE. L'effectif de la population de départ nous a paru suffisant pour nous permettre de répartir les élèves en quatre groupes, sur la base du G.S.P. : — Les Groupes 1 e t 4 correspondent à l'opposition classique entre milieu favorisé-1et milieu défavorisé -4— Les Groupes 2 et 3 constituent des groupes intermédiaires. Le Groupe 2 peut être assimilé à ce qu'on appelle généralement les couches moyennes. Il n'inclut que des salariés. Le Groupe 3 regroupe les élèves dont les pères sont petits commerçants et artisans (55). (54) Voir Annexe B. (55) cf Annexe A : liste complète des professions constitutives des quatre groupes socio-professionnels (G.S.P.) et pourcentages d'élèves correspondant dans les deux groupes. 78 Bien que s'inspirant des rares travaux sociologiques français (56), cette classification reste empirique. Son intérêt nous a paru être de rendre possible l'observation de phénomènes fins qu'une simple dichotomie "milieu favorisé - milieu défavorisé" pourrait masquer. L'analyse de la représentativité de notre échantillon par rapport à la population nationale est rendue difficile par l'absence de statistiques nationales sur l'origine sociale des enfants de chaque niveau scolaire. Nous avons utilisé à titre indicatif une enquête sur les professions, effectuée par l'INSEE, en 1970 (57). Il apparaît que notre échantillon comporte un biais, dû à un pourcentage plus faible d'élèves du Groupe 3, "compensé" par des pourcentages d'égale importance d'élèves des Groupes 1 et 2. La possibilité de généraliser les résultats observés sur notre échantillon à la population nationale doit donc être envisagée avec précaution. On constate que, quelque soit le mode de catégorisation des maîtres (EXP/EXP ou PR/PR), les deux groupes d'élèves diffèrent quant à la répartition des Groupes SocioProfessionnels (G.S.P.), les groupe EXP ou PR comportant plus d'élèves issus de milieux favorisés (G.S. P. 1). Cette différence pose problème dans la mesure où- à côté des variables pédagogiques - l'origine sociale des élèves constitue notre deuxième variable essentielle. Nous avons renoncé à constituer a posteriori deux échantillons comparables sur ce plan. En effet, des recherches (58) ont montré que les attentes des maîtres sont influencées, pour une part, par l'origine socio-culturelle de leurs élèves. La composition d'une classe du point de vue de l'origine sociale des élèves, le nombre plus ou moins important d'élèves issus de milieux plus ou moins favorisés, constitue, d'après ces recherches, un facteur non négligeable à prendre en considération lorsqu'on veut décrire et comprendre les pratiques pédagogiques. Il s'ensuit que la différence entre les deux groupes pédagogiques sur le plan de l'origine sociale des élèves constitue une variable parasite (59) dont on devra tenir compte dans Tinterprétation des résultats. En éliminant des élèves de notre échantillon nous aurions perdu beaucoup d'informations sans résoudre pour autant ce problème. Rappelons, en ce qui concerne les maîtres, qu'aux différences éventuelles des pratiques pédagogiques sont également associées des variables parasites. En différenciant les modes de catégorisation des maîtres nous avons essayé de cerner ces variables. (56) En particulier ceux de Bourdieu et Passeron dans "La reproduction", Paris, Editions de Minuit, 1970. (57) Pohl (R). Thelot (C). Jousset (M.F.) - L'enquête formation - qualification professionnelle de 1970., Les collections de l'INSEE, Démographie et emploi, n° 320. (58) Rosenthal (R), Jacobson (L), "Pygmalion à l'école". L'attente du maître et le développement intellectuel des élèves. Trad, de l'américain, Paris, Casterman, 1971. (59) Variable parasite : les résultats peuvent être "expliqués" par cette variable dans une certaine mesure, qu'il n'est pas possible de déterminer. 79 2.4.2.2. Méthode statistique Principes de la méthode utilisée Nous avons effectué des analyses de variance. Cette méthode repose sur le principe que les résultats à une épreuve peuvent varier d'un élève à un autre comme d'une classe à une autre, d'un groupe pédagogique à un autre (EXP/ÊXP, PR/PR), d'un groupe social à un autre. Cette méthode s'intéresse donc essentiellement aux sources des variations inter-individuelles. Ces variations peuvent être "normales", dues au hasard. Mais si elles deviennent systématiques, on dira qu'il y a un facteur de variation systématique. D'où l'intérêt de mesurer la variance des résultats. L'analyse statistique fournit un moyen de décider à partir de quand nous pouvons affirmer - avec un risque de nous tromper dans 5 % des cas par exemple - que la différence entre les notes est due à un facteur (pédagogie ou origine sociale). Le principe de la méthode utilisée peut être illustré sur un exemple. Prenons le cas d'une épreuve de vocabulaire, l'épreuve I par exemple. Cette épreuve a été proposée à tous les élèves, répartis, nous l'avons vu, en quatre G.S.P. et deux groupes pédagogiques (EXP et EXP par exemple). Compte-tenu de ces distinctions, les résultats à cette épreuve peuvent être présentés dans un tableau à 8 cases (fictif) : EXP ËXP Information sur le facteur sociologique 1 31,8 28,4 30,1 2 30,0 26,9 28,4 3 25,5 28,4 26,9 4 26,8 23,4 25.1 28,6 26.8 ^-vlPédagogie G. S. P. \ . nformation sur le facteur pédagogique Dans chacune des huit cases de ce tableau on a indiqué la moyenne des notes obtenues par les élèves. Ainsi (case en haut à gauche) 31,8 constitue la note moyenne des élèves issus des classes expérimentales et appartenant au G.S.P. 1. Ce tableau donne trois séries d'informations : — Informations sur le facteur pédagogique : Lorsque l'on compare les deux colonnes on peut comparer globalement les élèves issus de classes EXP et ceux issus de classes ÎXT\ L'analyse statistique permet de décider si la différence est due au hasard ou si l'on peut affirmer, avec un certain risque d'erreur qu'elle est due au facteur "pédagogie". Notons qu'il ne s'agit là que d'une constatation qu'il reste, si possible, à Interpréter : quelle est la véritable différence entre un maître EXP et EXP? Est-ce une différence de pédagogie? Si oui, en quoi consiste-t-elle? Pourquoi a-t-elle pu entraîner une supériorité des notes du groupe EXP à cette épreuve ? etc.. 80 — Informations sur le facteur sociologique : Lorsque l'on compare globalement les quatre lignes du tableau, on s'intérresse aux notes obtenues par les élèves en fonction de leur origine sociale (et quel que soit le groupe pédagogique auquel ils appartiennent). Comme dans le cas précédent, l'analyse statistique permettra de décider si les différences éventuelles sont dues au hasard ou au facteur"origine sociale des élèves". Dans ce cas également les constatation seront à décrire (quels G.S.P. réussissent mieux) et à interpréter. — Informations sur C interaction (60) entre le facteur pédagogique et le facteur sociologique : On peut enfin s'intéresser à l'effet conjoint de ces deux facteurs, c'est-à-dire à l'ensemble des 8 cases du tableau. Dans le cas de notre exemple, on peut constaterque les élèves du G.S. P. 1 ont en moyenne une note supérieure lorsqu' ils font partie d'une classe EXP, mais que par contre les élèves du G.S. P. 3 obtiennent une note moyenne supérieure en pédagogie EXP. On parle dans ce cas d'une interaction entre les deux facteurs, on entend par là que l'effet éventuel de l'origine sociale des élèves n'est pas le même selon la pédagogie. Ici aussi l'analyse statistique doit permettre de décider si les différences sont dues au hasard ou si elles sont significatives d'un effet d'interaction entre les deux facteurs considérés. Analyses effectuées Nous avons analysé par cette méthode les résultats aux épreuves suivantes : - INED-INOP, en distinguant la partie à support verbal et la partie à support nonverbal. - Le vocabulaire - L'analyse a été effectuée pour chacune des 6 épreuves. - La syntaxe - L'analyse a été effectuée pour chacune des 11 épreuves. C'est donc au total 19 épreuves qui ont été ainsi analysées. Le choix de travailler sur les sous-épreuves, c'est-à-dire de ne pas sommer les notes, repose sur les considérations suivantes : - en ce qui concerne l'INED-INOP, on pouvait émettre l'hypothèse d'un effet de la pédagogie PR plus marqué pour la partie verbale. - les six sous-épreuves de vocabulaire ont été construites pour mesurer chacune l'atteinte d'un objectif pédagogique. La sommation des six notes n'était donc pas justifiée théoriquement et aurait en outre constitué une perte d'information. - les onze sous-épreuves de syntaxe concernent chacune une règle syntaxique donnée. Nous ne disposions pas d'hypothèse forte justifiant une sommation des notes. La table de corrélation qui a été établie n'a fait ressortir aucune liaison préférentielle entre des sousépreuves. Pour chacune de ces 19 épreuves, nous avons effectué autant d'analyses de variance que de façon de caractériser la pédagogie pratiquée par les maîtres. Ainsi, pour continuer sur l'exemple de l'épreuve de vocabulaire I, nous disposons, pour cette épreuve, de 14 tableaux du type de celui présenté. A chaque fois les élèves sont répartis en 4 G.S.P. qui sont toujours les mêmes. Ce sont les catégories pédagogiques qui changent selon que l'on prend en considération : - la catégorie "administrative" : un maître est EXP s'il fait partie des équipes expérimentales, et EXP dans le cas contraire. - les maîtres lors du codage a posteriori du questionnaire (13 notes pour la distinction PR/ PR). (60) I nteraction : " On parle cf interaction entre deux facteurs F1 et F2 lorsque l'inf luence du facteur F1 sur une action individuelle R se trouve modifiée par l'intervention du facteur F2". "Manuel de psychopédagogie expérimentale", P.U.F. 1977, p. 3 1 . g1 Notons qu'à chaque fois le passage d'un maître EXP en PR (et inversement) entraîne le passage de ses élèves dans le groupe pédagogique correspondant Pour cette raison le nombre d'élèves inscrits dans les huit cases de chaque tableau, ainsi que les moyennes globales diffèrent d'un tableau a l'autre. Pour chacun de ces tableaux, on a effectué une analyse de variance permettant de décider si les différences de notes permettent de conclure à : - l'effet de la pédagogie (celle-ci étant envisagée chaque fois sous un angle différent). - l'effet de l'origine sociale (le calcul doit être refait chaque fois, compte tenu de la mouvance des élèves). - l'effet d'une interaction entre les deux facteurs précédents. 2.4.3. Prédictions 2 . 4 . 3 . 1 . Prédictions correspondant à la 1ère hypothèse : effet global de la pédagogie. Pour que cette hypothèse soit vérifiée, il faudrait qu'à chaque épreuve (ou à la majorité d'entre elles), le groupe EXP ou PR obtienne des notes supérieures au groupe EXP ou PR. Cette prédiction est la seule que l'on puisse poser a priori parce qu'elle découle directement de l'hypothèse retenue pour l'analyse des résultats. Une série d'analyses complémentaires peut néanmoins être effectuée en vue d'obtenir une information plus qualitative. Ces analyses pourront contribuer à répondre aux questions suivantes : • La dynamique générale du Plan de Rénovation rend-elle compte des performances des élèves (autrement dit l'appartenance du maître à la catégorie PR pour la note globale) ? (61 ) • La série d'hypothèses d'ordre linguistique (l'appartenance du maître à la catégorie PR pour les réponses aux questions de.la série 1 : Quelle langue?) rend-elle compte des performances des élèves ? (61) • La série d"hypothèses d'ordre psychologique(l'appartenance du maître à la catégorie PR pour les réponses aux questions de la série 2. Quel apprentissage?) rend-elle compte des performances des élèves ? (61) • Une dimension particulière de la pédagogie rend-elle compte des performances des élèves ? Notamment l'appartenance du maître à la catégorie PR ou FR pour la "note Grammaire" joue-t-elle sur les performances observées à l'épreuve de syntaxe ? (61) Le barème de codage du Q.I.P.F. en PR/PR ne prévoit pas le même nombre d'items pour chaque dimension. Mais, après l'essai de 1972, une standardisation est devenue possible. Une telle standardisation aurait eu l'avantage de permettre des comparaisons de "poids" des différentes dimensions, autrement dit d'étudier la question suivante : Quel est le " p o i d s " de telle ou telle dimension dans l'effet lié à la dynamique générale du Plan ? Cependant cela aurait entraîné une perte substantielle d'information. Compte tenu de l'objectif de l'essai d'évaluation (en particulier : apporter le maximum d'information sur Tétât des classes expérimentales et fournir les moyens de poursuivre la réflexion pédagogique) il a semblé préférable de garder le maximum d'informations. Y-a-t- il des différences entre les épreuves du point de vue de leur relation, ainsi définie, avec tel ou tel aspect de la pédagogie ? (61 ) Voir Annexe B : Variables pédagogiques 82 2.4.3.2. Prédictions correspondant à la 2ème hypothèse : effet spécifique de la pédagogie sur les performances des enfants issus de milieux défavorisés. Cest l'analyse des interactions qui est primordiale pour la mise en œuvre de cette hypothèse. On devrait observer à toutes les épreuves (ou à la majorité d'entre elles), une interaction entre le facteur pédagogique et le facteur sociologique. Celle-ci devrait traduire une réduction des écarts entre les résultats des élèves issus de milieux sociaux différents. Il se pourrait que l'effet différentiel de la pédagogie n'apparaisse pas nettement c'est-à-dire qu'on n'observe pas d'interaction, lorsqu'on considère simultanément les quatre G.S.P. Dans ce cas, en effet on calcule une sorte de moyenne de toutes les différences, entre G.S.P. pris deux à deux. Certaines différences importantes(parexemple entre G.S.P. 1 et G.S.P. 4) peuvent être "compensées" par des différences minimes (par exemple entre G. S. P. 3 e t 4 ( . Au vu de la moyenne des différences on pourrait conclure qu'il n'y a pas d'effet différentiel de la pédagogie. Pourtant lorsqu'on analyse les résultats dans le détail, on peut observer des effets différentiels partiels, qui constituent alors une information importante à retenir, comme nous le verrons plus loin. A côté de ces prédictions découlant directement de l'hypothèse posée, sont à examiner les questions suivantes : • La dynamique générale du Plan de Rénovation, une série d'hypothèses ou une dimension particulière rendent-elles compte de cet effet différentiel de la pédagogie selon l'origine sociale des élèves ? • Y-a-t-il des différences entre les épreuves du point de vue de cet effet différentiel de la pédagogie ? Résumons-nous. L'analyse des données recueillies au cours de l'essai d'évaluation fait apparaître des différences entre les élèves du point de vue des performances étudiées. - Quel est le poids de la pédagogie pratiquée ? - Quel est le poids de l'origine sociale des élèves ? - Quel est le poids de la conjonction de ces deux facteurs dans l'explication de ces différences ? Ce sont ces questions, retenues en raison de leur importance pour une réflexion pédagogique, qui font l'objet de ce travail. S'il s'avère que la pédagogie exerce un effet non négligeable quelle que soit l'origine sociale des élèves, qu'elle exerce un effet différentiel selon l'origine sociale de ceux-ci, on peut alors se poser d'autres questions : - Qu'est-ce qui, dans la pédagogie, est plus particulièrement déterminant ? - Sur quel(s) type(s) de performances a-t-elle les effets les plus sensibles, les plus significatifs ? 83 3. DES RESULTATS SELON LES PEDAGOGIES - Gilbert DUCANCEL - (1) 3.1 Des résultats différents selon que les maîtres enseignent dans des classes expérimentales ou non Nous formulons l'hypothèse que les élèves des classes expérimentales obtiennent de meilleures performances à nos trois groupes d'épreuves que les élèves des classes nonexpérimentales (Exp > Exp). Analyse globale de la variance : 3.1.1. Présentation : Les tableaux des moyennes des performances des deux groupes (Exp/Exp), consignés en Annexe, montrent qu'il y a des différences entre ceux-ci, et qui semblent aller dans le sens d'une supériorité des classes expérimentales. Cependant, ces différences peuvent s'expliquer par le "hasard" (c'est-à-dire par l'effet de variables que nous ne contrôlons pas). Pour décider si ces différences sont suffisamment grandes et régulières pour que nous puissions les attribuer à la situation Exp/lxp, nous avons soumis l'ensemble des données à l'analyse de la variance. Il s'agit d'un test statistique paramétrique, c'est-à- dire que nous avons considéré que nos données étaient des mesures. On considère que ce test est "puissant" dans la mesure où il prend en compte le maximum d'informations : la totalité des variations des performances individuelles. Compte tenu du grand nombre de données à traiter, l'analyse a été faite par ordinateur. Comme il est admis, nous avons choisi le seuil de P .0.5 comme seuil de la signification des différences. Cela signifie que nous considérons que les différences sont dues à la situation Exp/Ëxp, quand il y a moins de 5 % de chances pour qu'elles soient dues à autre chose. (1) L'analyse générale des résultats significatifs a été effectuée par A Lafond, d'autres analyses par G. Ducancel, qui a ensuite rédigé cette synthèse, avec la participation de H, Romian pour certains points. 84 3.1.2. Résultats : La prédiction correspondant à notre hypothèse est que les performances individuelles des enfants des classes expérimentales seront signif icativement supérieures aux 19 épreuves à celles des enfants des classes non-expérimentales. Tableau 1 : Comparaison des performances des enfants des classes expérimentales et non- expérimentales. Epreuves Test INED Epreuves verbales Syntaxe A Exp > Exp* B Exp > Exp * C Exp > Exp* D Exp > Exp * Exp > Exp Epreuves Non-verb. Exp > Exp Vocab. E Exp > Exp * 1 Exp > Ëxp F Exp > Exp 2 Exp > Exp* G Exp > Ëxp * 3 Exp > Exp* H Exp > Exp* 4 Exp > Exp I Exp > Exp * 5 Exp > Exp * J Exp > Exp 6 Exp < Exp K Exp > Exp * Epreuves * : Indique une différence significative statistiquement, dans ce tableau et les suivants. La prédiction : x ne se réalise pas pour le test IIMED-INOP x se réalise à 4 épreuves sur 6 du test Vocabulaire x se réalise à 9 épreuves sur 11 du test Syntaxe. On peut donc dire que les résultats corroborent l'hypothèse en ce qui concerne les épreuves de Vocabulaire et de Syntaxe. Ajoutons que les différences non significatives vont toutes dans le sens Exp > Exp, à l'exception de l'épreuve 6 de vocabulaire (2). (2) Epreuve de classement de termes où nous avons raisonné sur le nombre des classements opérés. L'analyse qualitative des résultats a montré que les réponses se différencieraient, en gros, dans le sens escompté, si l'on raisonnait sur la nature des classements opérés et non sur leur nombre. 85 3.2. Des résultats différents selon que les maîtres déclarent enseigner selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation ou non. 3.2.1. Présentation : Nous rappelons que les maîtres ont été classés en deux groupes selon la majorité des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation ou non (PR/PR) (cf ci-dessus). Nous formulons l'hypothèse que les élèves dont les maîtres déclarent enseigner selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation obtiennent de meilleures performances à nos trois groupes d'épreuves que les élèves dont les maîtres déclarent ne pas enseigner selon ces hypothèses (PR > PR). 3.2.2. Résultats : La prédiction correspondant à notre hypothèse est que les performances individuelles des enfants du groupe PR seront significativement supérieures aux 19 épreuves à celles des enfants du groupe PR. Tableau 2 : Comparaison des performances des enfants enseignés ou non selon de Plan de Rénovation Synt. INED V. PR > PR A PR > PR* "v. PR > PR * B PR > P R * C PR >FFV D PR > PR* Voc. 1 PR >PR E PR >Pfi 2 PR > FR F PR < PR 3 PR >PR* G PR > PR* 4 PR >FR* H PR > Ï Ï R * 5 PR >RR* 1 PR >FR* 6 PR < PR* J PR >FR* K PR <FR La prédiction : - se réalise pour 1 épreuve sur 2 du test INED-INOP - se réalise pour 3 épreuves sur 6 du test Vocabulaire - se réalise pour 8 épreuves sur 11 du test Syntaxe On peut donc dire que les résultats corroborent l'hypothèse en ce qui concerne l'épreuve Syntaxe. 86 Les différences non-significatives vont dans le sens PR > PRpourINED.V.. Vocabulaire 1 et 2, Syntaxe E. Par contre, elles vont dans le sens PR < PR pour Syntaxe F et K (3) Enfin, on relève une différence significative dans le sens PR < PR à Vocabulaire 6. 3.3. Interprétation - Comparaison des données fournies par les deux catégorisations pédagogiques Dans ce qui suit, il convient de ne pas perdre de vue le fait que le groupe PR comprend 24 maîtres dont 1/3 seulement a fortement intégré les options du Plan de Rénovation, les autres étant en cours d'évolution par des cheminements divers. D'autre part la variation des groupes Exp/PR e t t x p / P R ne joue que sur5 maîtres; soit 3 maîtres Exp/FR et 2 maîtres Exp/PR. On peut donc tout au plus risquer quelques hypothèses explicatives sans conclure : il n'est pas exclu que les différences de résultats selon les deux catégorisations tiennent à des facteurs individuels non contrôlés dans l'essai d'évaluation. L'analyse qualitative de leurs réponses au QIPF fait apparaître que les 5 maîtres "tangents" sont vraisemblablement en cours d'évolution. Ils ont pourpoint commun d'avoir abordé la rénovation sous l'angle d'une diversification fonctionnelle des activités de communication, avec des avancées surtel ou tel autre point propres à chacun. Referente un enseignementde la grammaire de type PR deux des maîtres Exp/PR et l'un des maîtres Éxp/PR. Mais aucun, sauf un maître Exp/Exp ne fonde son enseignement sur des données linguistiques. Ceci étant, il apparaît que l'hypothèse d'une supériorité à nos épreuves des enfants des classes expérimentales est un peu plus fortement corroborée que celle d'une supériorité des enfants dont le maître déclare enseigner selon les hypothèses du Plan de Rénovation. Nous avions préféré ne pas nous en tenir au classement "administratif" Exp/Exp dans la mesure où il s'appuie seulement sur l'engagement des maîtres dans une équipe expérimentale de l'I.N.R.D.P., et non pas sur une enquête approfondie portant sur leurs options et leurs pratiques en Français. Cest pourquoi nous avons, de plus, questionné les maîtres à l'aide du Q.I.P.F. On constate seulement 1 0 % de différence entre les deux classifications. Cela explique qu'au total les résultats diffèrent peu d'une classification à l'autre. Tableau 3 : Comparaison des résultats selon les deux classifications Exp > Exp PR > PR INED 2 2 Voc. 5 5 Synt. 11 9 Total 18 16 Epreuves (3) Epreuve de syntaxe : • Série E : transformation négative • Série F : opérations de nominalisation sur phrases subordonnées • Série K : opérations d'enchâssement de subordonnées Les séries F et K sont particulièrement difficiles pourtous les enfants. Nous ne disposons pas ici d'éléments pour interpréter plus avant le constat de l'essai. C'est un point à retravailler. Cependant, il semble que le fait de fréquenter une classe expérimentale et, dans 9 cas sur 10, d'être enseigné selon le Plan de Rénovation soit lié un peu plus fréquemment à des performances supérieures que le fait d'être enseigné selon le Plan de Rénovation et, dans 9 cas sur 10, de fréquenter une classe expérimentale. On peut avancer à titre d'explication que cette légère supériorité tiendrait à une convergence des innovations en Mathématique, en Eveil, etc..et en Français dans la plupart des cas, du fait de l'implantation privilégié des école annexes et expérimentales dans ces classes d'application des Ecoles Normales. Il reste que nous ne sommes pas assurés que cette convergence existe, faute d'avoir questionné les maîtres sur leurs innovations hors de l'enseignement du Français. D'autre part, faute d'un plan expérimental initial permettant de comparer les performances des enfants selon les groupements Exp et PR. Exp et FR. Exp et PR. Exp et PR, nous ne pouvons séparer l'"effet Exp" et T'effet PR" Car il se peut que I'"effet PR" soit suffisamment fort pour que ce soient les performances des élèves PR du groupe Exp qui assurent la supériorité de celui-ci sur le groupe Exp. Ou que T'effet Exp" soit suffisamment fort pour que ce soient les performances des élèves Exp. du groupe PR qui assurent la supériorité de celui-ci sur le groupe P"R. Ou bien encore que la conjonction des deux, qui est le cas le plus fréquent (9 fois sur 10) soit le fait décisif. 3.4. Des résultats différents selon les épreuves. 3.4.1. Le test INED-INOP Ce test a été construit de façon à être le moins sensible possible aux effets du milieu (INOP, février 1967). Ses auteurs n'envisagent pas qu'il puisse être sensible aux effets de la pédagogie. De fait, c'est l'épreuve la moins sensible, de celles que nous avons employées, à l'effet de la pédagogie. Pourtant, cet effet est significatif aux épreuves non-verbales pour ce qui est des enfants dont le maître déclare enseigner selon la majorité des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation (PR > "PR)* Il est paradoxal que cette supériorité se manifestée des épreuves non-verbales. Est-ce parce que la pédagogie inspirée du Plan de Rénovation favorise une plus grande maîtrise de la langue qui, à son tour, améliore les performances non-verbales en fournissant à celles-ci de meilleurs cadres symboliques ? On s'attendrait, dans ce cas, à une supériorité aux deux types d'épreuves. Est-ce parce que la pédagogie du Français inspirée du Plan de Rénovation met davantage les enfants en situation d'échanges et de recherche act've, favorise davantage les décentrations et les objectivations ? Les capacités ainsi acquises dans les activités de langage se transféreraient aux tâches non-verbales du test tandis que les tâches verbales ne mettraient pas en jeu les capacités que les enfants PR ont mieux acquises que leurs camarades ? 3.4.2. Les épreuves de Vocabulaire L'épreuve 1 n'est pas significativement sensible aux effets de la pédagogie. Il s'agit de distinguer le sens de deux termes et de les réemployer. Cependant, la différence des performances va dans le sens attendu. 88 Par contre, l'épreuve 6 (classement de termes selon des critères divers) pose problème car la différence ne va pas dans le sens attendu, et l'infériorité est significative pour les enfants enseignés selon de Plan de Rénovation. On peut se demander si la codification retenue pour cette épreuve ( nombre de classements proposés par l'enfant) est satisfaisante : ce qui semble avoir différencié les enfants, c'est le type de classement L'épreuve de Vocabulaire apparaît donc plus sensible que le tes\ INED aux effets de la pédagogie. On trouvera plus loin l'analyse détaillée des résultats. Nous voudrions ici souligner qu'une épreuve construite à partir de l'analyse des objectifs de l'enseignement du Français en ce qui concerne les capacités lexicales et sémantiques et des opérations qui manifestent ces capacités semble un meilleur outil d'évaluation des effets des pédagogies qu'une épreuve générale prenant en compte une compétence globale. 3.4.3. Les épreuves de Syntaxe Les épreuves de Syntaxe apparaissent elles-mêmes plus sensibles aux effets de la pédagogie que les épreuves de Vocabulaire, quel que soit le mode de catégorisation. Les épreuves A, B, C, D, G, H, I montrent une supériorité significative des enfants des classes expérimentales et des enfants enseignés selon le Plan de Rénovation. Les épreuves E et K montrent seulement une supériorité significative des enfants des classes expérimentales (E : transformation négative ; K : enchâssements). L'épreuve J montre seulement une supériorité significative des enfants enseignés selon le Plan de Rénovation (coordination) Seule l'épreuve F (nominalisation sur phrases subordonnées) ne montre aucune différence significative. On peut se demander si cela ne tient pas au fait que la tâche qu'elle propose était peu usuelle a l'époque de la passation, même pour les classes Exp. et PR. Il semble donc que les pratiques inspirées du Plan de Rénovation se révèlent encore mieux à travers des épreuves de syntaxe que de vocabulaire. Cela ne saurait surprendre. Le domaine de la grammaire a bien été un des premiers où la rénovation s'est effectuée, et l'on en constate les résultats peu de temps après la parution du Plan de Rénovation. On peut penser qu'aujourd'hui l'on constaterait des effets plus étendus et plus unifiés. 3.5. Des résultats différents selon les différentes hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation envisagées Rappelons que les scores des maîtres au Q.I.P.F. ont été classés à trois niveaux différents et qu'ils s'agit de scores qualitatifs exprimant une dominante PR ou PR, en accord ou non avec les options du Plan de Rénovation. Les réponses des maîtres au questionnaire ont été traitées - du moins avons-nous essayé - de manière à constituer à trois niveaux d'analyse des données au moins partiellement indépendantes permettant d'obtenir des résultats différenciés dans les mêmes groupes d'enfants. Il importait de se demander à quel niveau d'analyse se situent les variables pédagogiques, c'est-à-dire les facteurs pédagogiques dont les effets sont susceptibles de différencier les performances des enfants selon que les comportements 89 des maîtres réfèrent ou non à tel ou tel modèle pédagogique de référence (dans notre cas, le Plan de Rénovation). Nous avons exclu le niveau des techniques ; bien des recherches donnent à penser qu'il n'est pas, en soi, différenciateur : le fait d'utiliser ou non la bande dessinée ou le magnétophone ne fait pas le printemps pédagogique et n' infléchit pas les performances des enfants. Mais on peut considérer la démarche d'un type d'activités ( la grammaire) ; ou les options-clés de la démarche d'ensemble des activités de Français (soit dans notre cas, 9 composantes ou dimensions du Q.I.P.F.) (4) ; ou encore considérer ces options selon qu'elles sont d'ordre linguistique : quelle langue veut-on enseigner?, ou.d'ordre psychologique: à quelle théorie de l'apprentissage réfère-t-on?; et enfin regrouper les 9 dimensions en une note globale exprimant la dominante d'ensemble des maîtres. 3 . 5 . 1 . La démarche grammaticale Compte-tenu de la nature de nos épreuves, en particulier de l'épreuve de Syntaxe, nous nous sommes demandé si la classification des maîtres selon qu'ils déclarent ou non adopter en grammaire la démarche proposée par le Plan de Rénovation était liée à des différences de performances des élèves. Tableau 4 : Performances des élèves selon la démarche grammaticale adoptée par les maîtres. INED a i . P. F. ai.P.F. Note globale Grammaire ai.P.F. a i . P. F. Note globale Grammaire V PR > PR PR > P f t A PR > PR* PR > P R * V PR > P R * PR > PR B PR >FR* PR > PR* C PR > PR* PR > P R * D PR > P R * PR > PR* E PR > P R PR > PR Voc. ai.P.F. ai.P.F. Note globale Grammaire 1 PR > PR PR > PR F PR < P R PR < P R 2 PR > P R PR > PR G PR > P R * PR > P R 3 PR > P R * PR > P R * H PR > P R * PR > P R * 4 PR > PR* PR > PR* 1 PR > PR* PR > PR* 5 PR > PR* PR > PR J PR >PR* PR >PR* 6 PR < PR* PR < PR* K PR < PR" PR > P R * (4) cf Annexe B 90 Synt. Les performances des élèves dont le maître déclare adopter la démarche grammaticale du Plan de Rénovation sont sígnificativement meilleures à 3 épreuves de Vocabulaire et à 8 épreuves de Syntaxe. Les différences avec la classification selon l'ensemble des options qui fondent la démarche proposée par le Plan de Rénovation sont peut nombreuses. : x la supériorité de PR n'est plus significative à la partie non verbale du test INED, à l'épreuve 5 de Vocabulaire, et à l'épreuve G de Syntaxe. x la supériorité de PR est significative à l'épreuve K de Syntaxe alors que PR était inférieur mais non significativement. On peut donc dir» seulement que le fait d'être enseigné en grammaire selon le Plan de Rénovation est lié un peu moins nettement à une supériorité des performances à toutes les épreuves que le fait d'être enseigné selon l'ensemble des hypothèses pédagogiques du même Plan. Cela ne signifie pas que l'adoption de la seule démarche en grammaire rende compte de la supériorité des performances PR. En effet, la plupart des maîtres PR en grammaire le sont aussi globalement. Sur les 20 maîtres qui réfèrent à une démarche grammaticale de type PR. seuls3 maîtres réfèrent globalement à une pédagogie PR : soit2 maîtres Exp/PR et 1 maître Exp/PR. Les différences ne peuvent donc être importantes. Celles qui existent plaident au contraire, en faveur d'un plus grand effet de l'adoption de l'ensemble des options du Plan de Rénovation que de la seule démarche grammaticale. 91 3.5.2. La démarche d'ensemble du Plan de Rénovation (Note globale PR), ses aspects d'ordre linguistique et/ou psychologique Tableau 5 : Performances des élèves PR en relation avec la démarche d'ensemble des maîtres et leurs dominantes théoriques. > : PR > PR < : PR < PR ai. P. F. Hyp. à Hyp. à dominante dominante psycholinguistique logique Hyp. à Hyp. à dominante dominante psycholinguistique logique Synt. a i . P. F. Note globale < A >* >* < >* > B >* >* < > > < C >* >* < 2 > > > D * > * > * > 3 >* >* >* E > >" > 4 >* * > * > F < > < 5 > * > * > G * > >* # > 6 * < < * < H * > >* < I * > > >* J * > > < < > < INEO Note globale V > > V >* Voc. 1 K On voit que les performances des enfants dont le maître déclare avoir adopté les hypothèses à dominante linguistique du Plan de Rénovation (série 1 : Quelle langue ?) sont significativement supérieures à : x 1 épeuve du test INED (épreuve non-verbale) x 3 épreuves de Vocabulaire (3,4 et 5) x 8 épreuves de Syntaxe (A, B ,C, D, E, G, H, I) Les différences avec les performances des enfants dont le maître déclare avoir adopté l'ensemble des hypothèses du Plan de Rénovation sont peu nombreuses : x la différence est significative à l'épreuve E de Syntaxe; elle ne l'est pas en Note globale. x la différence n'est pas significative à l'épreuve J de Syntaxe ; elle l'est en Note globale x les différences non-significatives aux épreuves F et K de Syntaxe vont dans le sens PR > PR ; elles vont dans l'autre sens en Note globale. On v o i t par contre, que les performances des enfants dont le maître déclare avoir adopté les hypothèses à dominante psychologique du Plan de Rénovation (série 2 : Quel apprentissage ?) ne sont significativement supérieures qu'à : x 3 épreuves de Vocabulaire (3, 4, 5) x 3 épreuves de Syntaxe (D, G, I) Les différences avec les performances des enfants dont le maître déclare avoiradopté l'ensemble des hypothèses du Plan de Rénovation sont nombreuses : x la supériorité à l'épreuve non-verbale du test INED n'est plus significative x il y avait supériorité significative aux épreuves A, B, C, H, J, de Syntaxe ; il y a infériorité non-significative x il y avait supériorité non-significative à l'épreuve verbale d'INEDetà l'épreuve 1 de Vocabulaire ; il y a infériorité non-significative. Il apparaît donc que les options d'ordre linguistique sont liées à des performances meilleures des élèves en Syntaxe, alors que les options relatives à l'apprentissage ne le sont dans aucune de nos trois épreuves. L'efficacité des comportements pédagogiques reposant sur les hypothèses à dominante linguistique du Plan de Rénovation est à peu près la même que celle des comportements qui reposent sur l'ensemble des hypothèses de celui-ci. Comme en ce qui concerne la démarche grammaticale, il serait erroné de conclure que les effets de la mise en pratique du Plan de Rénovation dans son ensemble ne sont dus qu'à ceux de l'adoption des hypothèses d'ordre linguistique. En effet, tous les maîtres qui déclarent appliquer l'ensemble des hypothèses du Plan déclarent aussi appliquer les hypothèses d'ordre linguistique. Historiquement d'ailleurs, la réflexion des équipes expérimentales a d'abord été centré sur la dimension linguistique. Encore que 11 d'entre eux, soit 46 % ne se fondent pas ou guère sur des opérations rigoureusement linguistiques. Tandis que l'analyse qualitative des réponses au Q.I.P.F. montre que, parmi les 24 maîtres à dominante PR, 6 déclarent ne pas adopter les hypothèses ayant trait à l'apprentissage (soit 25 %). 93 Il semble donc que le facteur déterminant soit la cohérence d'ensemble des options. Le fait que les maîtres aient adopté le modèle d'apprentissage du Plan n'est pas plus profitable pour les enfants que de ne l'avoir pas adopté si, conjointement, on n'a pas mis en pratique les hypothèses à fondement linguistique. Il reste que nous aurions pu interpréter les résultats de manière plus assurée si le plan expérimental avait avait prévu d'opposer : PR. en Note g l o b a l e / PR. en Dominante linguistique / FR. / PR. en Dominante psychologique _ / PR. PR. " " / / / / PR. en Dominante linguistique PR. PR. en Dominante psychologique PR\ 3.5.3. Les composantes des options d'ordre linguistique présentées par le Plan de Rénovation Nous nous sommes demandé si l'adoption des différentes composantes des options d'ordre linguistique était liée à des performances meilleures des élèves. Tableau 6 : Performances des élèves selon l'adoption des composantes de la démarche d'ordre linguistique. Epreuves Ling. Fonct/ Registres Fond INED Voc. Oral/ Epreuves Ling. Ecrit Fonct/ Registres Oral/ Ecrit Fonct A >* >* >* > > B >* >* >* > ? ? C >* >* > < > < < D > >* >* > >* ^ > > E >* >* > <« 4 >* >* > > F < < >* < 5 > >f > > G >* > > > 6 <* < O <« H >* >* ^ > I ^ y >* > J > > >* < K > < >* > V > < < > V > > > 1 > > 2 > 3 Synt. N.B. - ?: indique des résultats non disponibles au momentdu traitement dans ce tableau et les suivants ; lacune sans grande inportance puisque l'étude est indicative. On constate que : x il n'y a aucune différence significative au test INED. x l'adoption des options fondées sur les composantes "Fondements linguistiques" et "Activités fonctionnelles/non-fonctionnelles" se traduit par 2 et 3 différences significatives au profit de PR. en Vocabulaire. x l'adoption des options fondées sur ces deux composantes et la composante "Registres" se traduit par 7, 7 et 8 différences significatives au profit de PR. en Syntaxe. Il semble donc que les pratiques s'appuyant sur les composantes des hypothèses à dominante linguistique du Plan de Rénovation sont inégalement liées à des performances meilleures des enfants. Celles qui relèvent des deux premières le sont inégalement en Vocabulaire, nettement en Syntaxe, et celles qui relèvent de la troisième en Syntaxe seulement. Quant à celles qui relèvent de la quatrième, elles ne le sont jamais. Ces résultats sont d'autant plus surprenants qu'on s'attendrait à ce que la composante " Registres" soit liée à des performances supérieures à l'épreuve Vocabulaire - même si celle-ci ne comporte pas de série d'items visant spécifiquement la maîtrise des registres de langue- et que la composante "Oral/Ecrit", qui est perçue par les maîtres comme un des points essentiels du Plan de Rénovation, soit liée à des performances supérieures à l'ensemble des épreuves. En réalité, la composante "Oral/Ecrit" n'est pas différenciatrice parce qu'elle esta la fois l'une de celles qui ont le mieux diffusé dans les classes dont les maîtres ne déclarent pas enseigner selon la majorité des hypothèses du Plan de Rénovation (35 % des maîtres PR. en "Oral/Ecrit" ont un score global Fïï.) et - paradoxalement - une de celles qui ont le plus mal diffusé parmi les maîtres qui se réfèrent à l'ensemble du Plan. Isolée, dans 1 cas sur 3, parmi des pratiques ne relevant pas du Plan de Rénovation, elle n'assure pas une supériorité aux élèves qui en bénéficient On observe le même phénomène, mais atténué, pour la composante " Registres" : 23 % des maîtres PR pour cette composante ont un score global"PR. Mais on comprend mal que la différenciation des performances qu'elle entraîne soit si différente d'une épreuve à l'autre. L'adoption de la "Diversification fonctionnelle des activités de communication" semble être particulièrement efficace. En effet, sa diffusion chez des maîtres ne se référant pas à l'ensemble du Plan de Rénovation est assez importante (24 % des maîtres PR à cette composante ont un score global FR). Et pourtant elle est fortement liée à des performances supérieures des élèves. Son isolement dans 1 cas sur4 parmi des pratiques ne relevant pas du Plan de Rénovation ne réduit pas son efficacité. La composante "Fondements linguistiques" est, par contre, presque toujours associée (93 % des cas) à des pratiques d'ensemble relevant du Plan de Rénovation. Son effet spécifique est donc difficile à apprécier. Il se confond avec l'effet de la mise enceuvre cohérente de la majorité des hypothèses du Plan. 95 3.5.4. Les composantes des options d'ordre psychologique (théorie de l'apprentissage) présentées par le Plan de Rénovation : Nous nous sommes demandé si l'adoption par les maîtres des différentes composantes des options impliquant une théorie de l'apprentissage donnée était liée à des performances meilleures des élèves. T a b l e a u 7 : P e r f o r m a n c e s des élèves s e l o n l'adoption des o p t i o n s d'ordre p s y c h o l o g i q u e du Plan de Rénovation. Syntaxe INED Epreuves Gramm. LibVStr. Occas./ Dec./ lrrt./int. Syst Mod. Implicite Epreuves V > > > < < A <* >* ^ < < V > > > > < B <* 5f >* < < C < ^ >* < < D < > > >* >* Vocabulaire 96 Gramm. Dec./ Int/lüt Llb./Str. Occas./ Mod. Implicite Syst. 1 ? ? ? ? ? E > > > > < 2 =* > < < < F < < >* < >* 3 < >* >* < < G < ^ > > >* 4 >* >* >* >* > H > > < < >* 5 < >* <* > > I < >* >* >* <* 6 <* <* < <* <* J < > < < > K < < < < > On constate que : x il n'y a aucune différence significative au test INED. x l'adoption des options, fondées sur les composantes "Occasionnel/Systématique ou non", "Libération/Structuration ou non", "Pédagogie de la découverte/du modèle" et "Grammaire implicite ou non" se traduit par 3, 2, 2 et 1 différences significatives au profit de PR en Vocabulaire. x l'adoption des options fondées sur les composantes "Occasionnel/Systématique ou non", "Pédagogie de la découverte/du modèle", "Capacités diversifiées ou intellectualisme" et "Grammaire implicite ou non" se traduit par 5, 5, 4 et 2 différences significatives au profit de PR en Syntaxe et l'on relève 41 différences au profit de PR dont 7 qui sont significatives. Cela confirme la faiblesse et l'irrégularité des effets de la mise en pratique des hypothèses ayant trait à l'apprentissage. De la plus "efficace" à la moins "efficace", ont peut ordonner ces composantes comme suit : x "Occasionnel/Systématique ou non" x "Pédagogie de la découverte ou pédagogie du modèle" : 8 fois PR > PR : 7 " " :4 :3 :2 " " " " x "Capacités diversifiées ou intellectualisme" x "Grammaire implicite ou non" x "Libération/Structuration ou non" " L'analyse qualitative des réponses au Q. I. P. F. montre que les deux premières composantes sont celles qui sont le plus souvent associées à l'adoption de la majorité des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation. Leurs effets se confondent donc avec ceux de la mise en œuvre cohérente du Plan. Par contre, 2 5 % des maîtres qui sont classés PR quant à la composante "Grammaire implicite ou non", et plus de 4 0 % à la composante "Capacités diversifiées ou intellectualisme" et "Libération/Structuration ou non" sont classés PR en score global. Isolées fréquemment parmi des pratiques ne relevant pas du Plan de Rénovation, elles n'assurent pas aux élèves des performances supérieures. On remarquera que parmi ces trois composantes dont la diffusion dans nos classes Exp, relativement paraît se faire, figure la composante "Libération/Structuration" que les auteurs du Plan de Rénovation considèrent et présentent comme le fondement de la démarche d'apprentissage proposée dans ce Plan. Or, elle est aussi celle qui est adoptée le moins fréquemment dans les classes expérimentales. Deux conséquences sont à tirer : c'est l'hypothèse la plus difficile à mettre en pratique; la référencée cette option n'est pas un bon indicateur, à elle seule, de la pédagogie d'ensemble pratiquée par le maître, si elle n'est pas corroborée par d'autres informations. On peut supposer que les 6 maîtres PR qui ont référé à cette option fondamentale du Plan l'ont fait en référence plutôt à des idées "dans l'air" qu'à leur propres pratiques, à en juger du moins d'après les réponses faites par ailleurs. 97 3.5.5. Liaison entre la cohérence de la démarche pédagogique d'ensemble et les performances des élèves; Nous présentons en tableau 8 les occurences des cas de figure où les performances des élèves ÓPZ maîtres PR sont supérieures à celles des élèves de maîtres FR et le nombre d'accords, pour une composante (ou dimension) donnée du Q.I. P. F., avec les performances analysées en rapport avec la note globale Q.I.P.F. Tableau 8 : Note globale Q.I.P.F. (NG) et composantes PR > PR Accords/ NG PR > PR INED Voc. Synt. Tot. INED Voc. Synt. Tot. Note globale 2 5 9 16 0 1 2 3 Fondts linguist. 2 5 10 17 0 1 1 2 Fon e t . / Fon et. 1 5 9 15 1 1 2 Registres 1 3* 11' 15 1 2* 0 Oral / /Ecrit 2 3* 7 12 0 2* Liber/ /Struc. 2 2* 2 6 0 Occas./ System. 2 4* 9 15 Découv. / Modèle 2 2* 8 Gram, impl ou non 1 2* Int./ ' Intell. 0 2* INED Voc. Synt. Tot. 2 6 10 18 1 6 11 18 3 1 4* 9 14 4 6 2 4* 7 13 3* 9 12 2 3* 4 9 0 r 2 3 2 5* 11 18 12 0 3* 3 6 2 4* 8 14 4 7 1 3* 7 11 1 3* 6 10 6 8 2 3* 5 10 ° 3* 4 7 4 * Sur 5 épreuves (à l'exclusion de l'épreuve 1 dont les résultats ont fait défaut à G.D. au moment où il a tdit cette analyse: les "ratés" de la communication, cela existe...). Comptetenu du caractère indicatif du traitement, cette lacune a peu d'importance. 98 Au terme de l'analyse statistique des résultats dont nous ne donnons pas ici le détail pour ne pas alourdir l'exposé, on observe des regroupements des dimensions pédagogiques du Q.I.P.F. qui méritent examen. Deux ensembles se dessinent nettement. Dans le premier cas les occurences des cas de figure analysées en relation avec telle ou telle composante du Q.I.P.F. ne diffèrent pas de ce qui est constaté en relation avec la Note Globale Q.I.P.F. et sont obtenues de manière identique ou peu différente : Fondements linguistiques. Prise en compte des registres de langue. Activités de communication orale et écrite fonctionnelles. Apprentissage de la langue a la fois occasionnel et systématique, Différenciation Oral/Ecrit. On peuty adjoindre Pédagogie de la découverte (pour l'épreuve Syntaxe et le total général des occurences). Dans un second cas, les occurences des cas de figure analysées en relation avec telle composante du Q. I. P. F. diffèrent de ce qui est constaté en relation avec la Note Globale et sont obtenues de façon différente : Libération/Structuration, Grammaire implicite, auxquelles on peut adjoindre : Appui sur des capacités diversifiées, intellectuelles et nonintellectuelles (pour les épreuves de Vocabulaire et le total général des occurences). Faut-il en déduire une relative autonomie de ces aspects de la démarche d'ensemble du Plan de Rénovation dont le poids spécifique serait suffisant pour faire "basculer" les performances des élèves ? On a probablement affaire à des phénomènes complexes voire contradictoires, qui "brouillent les cartes", et que seules, d'autres informations pourraient permettre d'élucider. Ceci étant, la cohérence d'ensemble de la démarche pédagogique apparaît comme un facteur important, ne serait-ce que pour obtenir des résultats fiables. Mais on peut aller plus loin dans l'interprétation. Si l'on classe les composantes du Q.I. P.F. selon qu'elles sont plus nettement et plus fréquemment en relation avec des performances des élèves où PR > PR, on obtient l'ordre suivant : Nombre d'occurences PR > P"R 6 7 8 12 1! 17 Fondements linguistiques] Act. fonc, sI Occ/Syst, Registres Dec/Mod, Oral/Ecrit Int/íñt • Gr.lmpl ï . Li b./ Struct. Í I II et III : dimensions liées à des performances des groupes d'élèves des classes PR (établis pour ces dimensions), nettement plus fréquemment supérieures : dimensions non liées à des performances du groupe d'élèves des classes PR, nettement plus fréquemment supérieures dont II : performances plutôt plus fréquemment supérieures III : performances plutôt plus fréquemment inférieures 99 Classons maintenant les composantes du Q.I.P.F. selon que les maîtres à dominante PR s'y comportent de façon plus ou moins cohérente par rapport à leur Note Globale Q.I.P.F. Si l'on considère comme indicateur de cohérence des maîtres à dominante globale PR, la proportion de maîtres PR qui se trouvent en FR pour une dimension donnée du Q.I.P.F., on obtient l'ordre suivant : Pourcentage de maîtres à Note globale PR dans chaque sous-groupe FR 0% 10% 20% 30% 40% 50% —ri- , Fond, ling (5 %) Act fonc(10%) Déc/Mod(18%) Gramm. impl. (25 %) Occ/Syst, Registres (28 et 29 %) Oral/Ecrit (39 %) Int/íñt, Lib/Struct (42 %) La comparaison des deux classements, reposant pour l'un sur l'étude des performances des élèves (effectuée par G. Ducancel), et pour l'autre sur l'étude de la cohérence interne des réponses des maîtres au questionnaire pédagogique(5) (effectuée par H. Romian) montre des analogies intéressantes. Soulignons-le, cette comparaison, non préméditée, n'est intervenue qu'a posteriori. On constate tout d'abord que, dans ses grandes lignes, l'ordre est le même, sauf pour deux dimensions : Pédagogie de la découverte/Pédagogie du modèle et Grammaire implicite ou non. L'analyse des performances des élèves donne, en dimension Pédagogie de la découverte 12 occurences du cas de figure PR > PR, donc cette dimension se situe dans le secteur des résultats les plus cohérents des deux tableaux. Par contre, la noncohérence des résultats au niveau de la dimension Grammaire implicite, peu liée aux performances des élèves alors que les maîtres PR s'y montrent relativement cohérents, ne peut s'interpréter à partir des données dont nous disposons. On ne peut, en tous cas pas en déduire que les exercices structuraux et la reconstitution de textes n'ont pas d'effet sur les capacités métalinguistiques des élèves telles qu'elles opèrent dans nos épreuves de syntaxe et de lexique. On constate enfin que, parmi les trois dimensions pour lesquelles les résultats des élèves ne paraissent pas liés aussi à la démarche pédagogique d'ensemble des (5) cf dans la même série, "Vers l'observation des variables pédagogiques'' détaillée de la cohérence interne des réponses au Q.I.P.F. par H. Romian. 100 •une étude maîtres, deux se retrouvent parmi les dimensions où les maîtres à dominante PR sont particulièrement nombreux dans le groupe P"R, en non-cohérence: l'intellectualisme l'emporte sur l'appel à des capacités diversifiées, et la démarche de libération/structuration n'est pas intégrée. Demeure le cas de la dimension Grammaire implicite. La cohérence pédagogique parait donc être une variable de première importance. Il conviendrait d'en étudier mieux les effets à partir d'un plan expérimental qui opposerait des maîtres PR et FR" fortement cohérents et faiblement cohérents, (soit 1/3 seulement des 48 maîtres dont nous avons traité les réponses au Q.I.P.F.). 3.6. Conclusion : Sensibilité des épreuves élèves à l'effet de la pédagogie Il s'avère donc que les performances des élèves à nos épreuves varient selon que les maîtres enseignent ou non dans des classes expérimentales ou selon qu'ils se réfèrent ou non au modèle pédagogique proposé par le Plan de Rénovation. Les trois épreuves sont sensibles à l'effet de la pédagogie, mais elles ne le sont pas de manière identique : l'épreuve de Syntaxe est la plus sensible, l'épreuve de Vocabulaire vient ensuite, le test INED est le moins sensible. Les performances des élèves varient d'autant plus que les pratiques déclarées des maîtres réfèrent ou non, de manière étendue et cohérente au modèle pédagogique PR. Enfin, les pratiques déclarées qui réfèrent le plus au Plan de Rénovation sont liées à des performances souvent meilleures des élèves. Il reste que les imperfections de notre dispositif et le caractère exploratoire de notre essai laissent un certain nombre d'aspects dans l'ombre, ou nous empêchent d'être catégoriques dans un certain nombre de conclusions. Des études ultérieures s'insérant dans un plan expérimental d'évaluation plus poussé sont nécessaires. Il semble que de telles études pourraient prendre en compte et tester le poids respectif des variables dont nous avançons qu'elles sont pertinentes. Elles permettraient d'établir les interactions complexes qui rendent compte de l'effet global de la pédagogie, et de nuancer le constat que la pédagogie inspirée du Plan de Rénovation est plus profitable aux élèves dans le sens de nos objectifs évidemment. C'est précisément dans ce but que nous nous sommes efforcés'de savoir comment les effets des pédagogies interagissent avec ceux de l'appartenance socio-culturelle sur les performances des élèves. 101 4. POSER AUTREMENT LE PROBLEME DES INEGALITES D'ORIGINE SOCIALE DEVANT LA LANGUE G. Ducancel 4 . 1 . Des résultats différents selon l'origine sociale Tableau 1 : Moyennes des performances des enfants aux épreuves selon leur appartendance à un Groupe Socio-professionnel IIMED G.S.P. v* Vocabulaire V* 1* 2 3* 4* 5* 6 Ouvriers 4 25.14 25,96 5,61 25,10 13,40 10,30 9,44 7,44 Petits propriétaires 3 27,41 27,96 5,63 26,93 13,20 10,01 9,67 7,23 Couches moyennes 2 28,30 27,91 5.97 28,43 14,51 10,56 Cadres supérieurs 1 30.67 30,44 6,34 30,06 16,05 11,08 10,27 7,91 9,96 7,62 Syntaxe A* B C D E* F G H* I J K 4 13,77 8,58 11,60 9,43 5,09 3,89 3,38 21,41 10,51 6,90 9,1 3 12,69 7,89 11,09 8,30 4,36 4,33 2,88 21,71 9,80 5,33 9.5 2 14,24 8,90 11,89 9,71 6,09 3,86 3.32 24,30 11,48 7,37 10,5 1 14,64 9,44 12,94 10,24 6,39 4,13 3,77 25,27 11,19 7,49 9,7 * : Effet significatif du facteur GSP (analyse de la variance) Les performances des enfants à nos épreuves varient significativement selon l'origine sociale dans 9 cas sur 19. Les épreuves sont inégalement sensibles à ce facteur : x INED : 2 fois sur 2. x Vocabulaire : 4 fois sur 6. x Syntaxe : 3 fois sur 1 1 . La différence entre Syntaxe et Vocabulaire n'est pas surprenante : les capacités lexicales et sémantiques sont davantage liées aux expériences, aux échanges des sujets. 102 Notons que le test INED, à rencontre de son hypothèse de construction, se révèle très sensible à l'influence de l'origine sociale. (Nous avions constaté plus haut qu'il l'était aussi, en partie, à celle de la pédagogie). Les scores de rangs des 4 G.S.P. aux 1 9 épreuves sont les suivants : G.S.P. 4 = 32 G.S.P. 3 = 30 G.S. P. 2 = 5 5 G. S. P. 1 = 7 3 L'ordre des G.S.P. est donc : 4 et 3 < 2 < 1 Cet ordre est celui qu'on pouvait attendre, dans l'ensemble. Notons cependant que les G.S.P. 4 et 3 font jeu égal alors que nombre d'études pouvaient laisser penser que le G.S.P. 4 serait le moins bien classé. 4.2. L'effet de la pédagogie du maître est-il le même selon les origines sociales des enfants ? Ce qui nous intéresse le plus, c'est de savoir si l'effet de la pédagogie est le même selon les appartenances socio-professionnelles, c'est-à-dire si le déterminisme social est imperméable ou si, au contraire, la pédagogie interagit- et comment- avec lefacteursocial. Nous avons fait l'hypothèse qu'il y a une interaction entre l'appartenance à une classe expérimentale d'une part, le fait de déclarer enseigner selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation d'autre part, et l'origine sociale, interaction allant dans le sens d'une réduction des différences entre les catégories les plus "favorisées" et les moins "favorisées". Nous employons ces termes commodes dans la mesure où ils correspondent à des réalités constatâmes sur des populations nombreuses, statistiquement. Ils n'impliquent aucun jugement de valeur. Le Plan de Rénovation tend en effet à faire entrera l'école l'expérience des enfants telle qu'elle est puisa l'étendre et à la diversifier, ce qui exclut tout jugement de valeur. 4 . 2 . 1 . Interaction globale de la pédagogie et de l'origine sociale : Grâce à l'analyse de la variance, nous avons d'abord testé la signification statistique de l'interaction globale des variables pédagogiques (Exp/Exp. et PR/FÏÏ.) et de la variable socio-professionnelle (G.S.P. 1, 2, 3, 4). Rappelons que l'interaction peut se définir comme l'effet conjugué de deux variables, plus fort ou plus faible que l'addition dé chacun de leurs effets. On relève seulement une interaction significative Exp/Exp. X G.S.P. en Syntaxe A et une interaction significative PR/FR. X G.S.P. en Syntaxe A également, qui vont dans le sens d'une réduction des écarts. Il n'y a donc presque jamais réduction globale significative des écarts entre les performances des enfants issus des quatre groupes socio-professionnels grâce à la pédagogie dont ils bénéficient. Mais il se pourrait que, bien que les interactions ne soient pas significatives statistiquement, des régularités se dégagent dans le sens d'une réduction des écarts grâce à la fréquentation d'une classe expérimentale, et/ou grâce à une pratique inspirée du Plan de Rénovation, selon les déclarations des maîtres. Si cela est le cas, on doit constater que les Groupes Socio- Professionnels 4 et 3 se classent mieux quand ils sont sous les conditions Exp. et PR. On a donc étudié les scores de rangs des différents G.S.P. Le tableau 2 présente les graphiques de ces scores. Les différences ne sont pas significatives. 103 Tableau 2 : Scores de rangs des G. S. P. EXP ExT Scores de rangs Scores de rangs Syntaxe Vocabulaire 75 25 65 20 15 45 10 30 ^4,5 15 .. G.S.P r4 G. S. P. H 4 — i — PR PR Scores de rangs Syntaxe Vocabulaire 20 15 10 G.S.P 104 63 . Î5 5 . 60 .. G. S. P. 1 V Cela ne signifie pas, cependant que des effets différentiels partiels n'existent pas car la prise en compte des rangs fait perdre une information précieuse : l'ampleur des écarts entre les moyennes des groupes. D'autre part le fait qu'il y ait quatre G.S.P. peut masquer des interactions partielles pour un ou deux d'entre eux, les autres subissant un effet qui les compense. Pour illustrer, prenons l'exemple de Syntaxe C en PR/P"R : Scores GSP7~~~ . . ". . 7 7".". GSP4 4.2.2. Effets différentiels partiels de la pédagogie : Cest pourquoi nous avons procédé à un examen des graphiques des moyennes des Groupes. (Voir ces graphiques en Annexe E) Si les variables pédagogiques et les variables sociologiques n'interagissent pas, les courbes sont parallèles. Un simple regard suffit pour constater que c'est rarement le cas. En particulier, les graphiques présentent souvent des "bosses" o u d e s " c r e u x " pourtel ou tel G.S.P. On peut alors penser qu'il y a un effet différentiel de la pédagogie pour ce G.S.P. Nous avons voulu dresser la liste de ces effets. Pour ce faire, il fallait se fixer un seuil à partir duquel on considérerait que tel effet est notable (au sens propre). Nous avons décidé d'un seuil commode dans notre examen des graphiques: nous avons relevé les différences entre les deux moyennes d'un G.S.P. (en PR. et en PR ou en Exp. et en Exp.) ^ 1 point à la moyenne des différences des moyennes pour les quatre G.S.P. à telle épreuve. Ainsi, à Syntaxe C en PR/FÏÏ, on relève que l'écart entre G.S. P. 1 en PR et PR et G.S. P. 2 en PR et PR est ^ 1 à la moyenne des écarts des quatre G.S.P. On décide donc qu'ily a un effet différentiel partiel positif de PR sur les G.S.P. 1 et 2. Nous insistons sur le fait que ce seuil purement arbitraire, n'est en aucun cas un paramètre de signification statistique, et vise seulement à permettre, dans un premier temps, d'établir une liste de faits saillants. Les tableaux 3 et 4 présentent ces faits saillants . 105 Tableau 3 : Effets différentiels partiels positifs du fait d'être ou non dans une classe expérimentale. G. S. P. 1 G. S. P. 2 G. S. P. 3 G. S. P. 4 Voc© INED® INED® Voc© Synt® Synt® EXP. Synt® Ex?. INED® Synt® INED© Synt® Voc® INED® Voc© Tableau 4 : Effets différentiels partiels positifs du fait que les maîtres se réfèrent ou non au Plan de Rénovation : G. S. P. 1 G. S. P. 2 Voc© P.R. G. S. P. 3 G. S. P. 4 INED® Voc© INED© Synt® Synt® Synt© Synt© Synt® Synt® Synt© Synt® RR. INED® Synt® Synt© INED® INED® Synt® Synt© INED© Voc© Synt® 106 Synt® On remarque d'abord que la liste PR/FR est plus longue que la liste Exp/Êxp. Le classement des maîtres à partir du Q.I. P. F. serait donc de nature à mieux faire apparaître des effets différentiels de la pédagogie à ce niveau d'analyse. La liste Exp/Exp ne fait pas non plus apparaître de tendance nette. Par contre, la liste PR/FR, si elle comporte à peu près autant d'effets positifs en PR qu'enTR, en offre une répartition nettement différente. On voit que le nombre d'effets différentiels de PR" est légèrement plus grand pour les G.S.P. "favorisés" (6 contre 5) alors que celui de PR est (beaucoup) plus grand pour les G.S.P. "défavorisés" (11 contre 1). En particulier, on relève en FR. 4 effets pour G. S. P. 1, et 2 pour G. S. P. 4, alors qu'en PR. on a 6 effets pour G. S. P. 4 et aucun pour G.S.P. 1. Cette répartition va dans le sens de l'hypothèse puisqu'elle fait apparaître que la pédagogie PR avantage relativement les enfants des groupes socio-professionnels les plus "défavorisés", et en premier lieu les fils d'ouvriers. Cependant compte tenu de l'arbitraire qui a présidé à la constitution de ces listes nous ne pouvons considérer que nous avons administré la preuve de ce que nous avançons. Cest pourquoi nous nous sommes livrés à une dernière analyse complémentaire. L'analyse globale de la variance n'avait pas distinguée les interactions entre les variables pédagogiques et tel et tel G.S. P. Nous avons voulu éprouver la présence de telles interactions pour les deux groupes extrêmes, G. S. P. 1 et G. S. P. 4. 4.2.3. Interaction de la pédagogie{PR/FR) et des appartenances socio-professionnelles extrêmes (G.S.P. 1 et G.S.P. 4) : Un nouveau traitement par ordinateur étant exclu pour des raisons budgétaires, cette analyse de la variance devait être faite manuellement. Il était humainement impossible qu'elle porte sur tous les sujets des deux G.S.P. Une première possibilité consistait à prendre au hasard un échantillon de sujets. Nous avons préféré procéder autrement Afin de réduire le plus possible le risque que les caractéristiques personnelles des sujets n'interfèrent avec les variables sous contrôle, nous avons retenu les seuls sujets qui avaient subi la totalité des dix-neuf sous-épreuves des trois épreuves (INED, Vocabulaire, Syntaxe). Un autre avantage de cette procédure est que les enfants des deux G. S. P. sont enseignés par les mêmes maîtres PR et les mêmes maîtres PR. Les effectifs des groupes ainsi constitués sont les suivants : PR Pïï G. S. P. 1 32 20 G. S. P. 4 57 73 130 89 93 182 52' Nous pensons avoir réduit autant que faire se peut l'erreur d'échantillonnage. Bien sûr, la signification statistique des variances a été testée systématiquement On trouvera dans le tableau 5 la liste des interactions positives significatives à p < .05) entre PR et les deux G.S.P. considérés. (Il est évident que si l'on a PR. X G.S.P. 1 positive on a conjointement PR. X G. S. P. 4 positive). On constate de telles interactions à 8 sous-épreuves sur 19, pas du tout en INED, 2 fois en Vocabulaire sur6 sous-épreuves, e t 6 fois en Syntaxe s u r i 1 sous-épreuves, (Voir Tableau 5). De telles interactions, si elles ne sont pas le fait le plus fréquent, interviennent quand même avec une fréquence de 42 %, ce qui est loin d'être négligeable. Les épreuves sont très inégalement sensibles aux interactions positives de la pédagogie PR. et des conditions G. S. P. 1 etG.S.P.4. Le test INED ne l'est pas, l'épreuve de Vocabulaire l'est 1 fois sur 3, l'épreuve de Syntaxe l'est 6 fois sur 11. Cette inégalité doit être mise en relation avec l'étude des réponses aux épreuves effectuées précédemment. Tableau 5 : Interactions positives significatives PR. X G.S.P. 1 et PR. X G.S.P. 4 PR. XG.S.P. 1 Voc. 1 PR. XG.S.P. 4 Voc. 3 Synt A Synt C Synt. D Synt F Synt. H Synt. J Telle quelle, elle montre que c'est quant à la syntaxe que la pédagogie PR change le plus la position relative des deux groupes sociologiques extrêmes, et beaucoup moins quant au Vocabulaire. Le test INED, souvent employé pour l'orientation - et qui, on l'a vu, est loin d'être "culture-free" - semble imperméable à une telle interaction de la pédagogie... Mais ce qui nous importe le plus, c'est de savoir au profit relatif de qui s'exerce l'interaction positive de la pédagogie mettant enceuvre les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation. Le tableau 5 montre clairement que c'est au profit des plus défavorisés (7 foissur8), et surtout en Syntaxe. Il semble donc bien que l'hypothèse n'est pas rejetée en ce qui concerne les plus "défavorisés". Un des objectifs majeurs du Plan de Rénovation serait donc atteint. Il reste bien sûr, que d'autres évaluations seraient nécessaires pour s'en assurer. 108 4.3. Conclusion : Bien-fondé de l'hypothèse d'une réduction des écarts de performances entre enfants des milieux socio-culturels les plus et les moins favorisés dans les classes PR. Nous constatons, après bien d'autres, que les performances des élèves varient en fonction de leur origine sociale, dans le sens d'un avantage des plus "favorisés" et d'un désavantage de ceux qui le sont le moins. Le fait d'être enseigné dans une classe expérimentale ou selon les hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation ne réduit pas l'ensemble des écarts entre les différentes catégories socio-professionnelles. Cependant, ils réduisent fréquemment (42 %) les écarts entre les deux catégories extrêmes, et l'hypothèse que nous avons formulée ne peut être rejetée. Une évaluation menée selon un plan expérimental plus poussé permettrait de savoir plus clairement comment la pédagogie pratiquée interagit avec l'origine sociale des enfants. En effet, les irrégularités mêmes de nos résultats, le fait qu'ils ne soient pas toujours significatifs statistiquement, loin d'infirmer nos hypothèses, en confirment le bien-fondé. Les épreuves Syntaxe, avons-nous dit, paraissent plus sensibles que les épreuves Vocabulaire aux interactions positives de la pédagogie PR et des conditions G.S.P. 1 et G.S.P. 4. On a pu faire des constats de même ordre tout au long de cette étude. Il convient ici de rappeler ce que nous avons souligné d'entrée de jeu : l'essai d'évaluation est intervenu 18 mois seulement après la diffusion du Plan de Rénovation et après 6 mois seulement de travail sur les bases du Plan, en vocabulaire. Si le Plan, en grammaire, prenait appui sur des pratiques en cours de mutation, il anticipait nettement sur les pratiques effectives des maîtres en vocabulaire. Or 6 mois, voire 18 mois en matière d'innovation, c'est très peu : selon la littérature anglo-saxonne, il faudrait 10 ans pour qu'un ensemble complexe d'innovations soit véritablement intégré. Les résultats traduisent donc ce que nous savions empiriquement : le travail pédagogique en syntaxe était plus avancé qu'en vocabulaire sans être pleinement intégré encore. Aussi bien, nous n'entendions nullement "prouver" quoi que ce soit puisque notre essai est essentiellement méthodologique. Encore que l'essai ne prouve aucunement que la pédagogie du Plan de Rénovation soit sans effets sur les résultats des élèves issus des milieux les moins "favorisés" : nous présentons ici de forts indices du contraire. Nous sommes en mesure de poserque tout constat d'évaluation doit être rapporté aux conditions - pédagogiques- dans lesquelles il a été opéré: le temps de l'intégration, pour les maîtres comme pour les élèves en est une. Nous sommes en mesure de poser qu'il n'est pas correct d'affirmer que "la Pédagogie", quelle qu'elle soit n'a pas d'effet notable sur les performances linguistiques des enfants : des variables pédagogiques susceptibles de différencier les performances des élèves existent, et nous les avons rencontrées...Il importe de se donner les moyens de les cerner et de les étudier plus avant. 109 En conclusion, que peut la pédagogie ? Hélène Romian Des traitements statistiques ont mis en relation les performances des enfants aux épreuves INED-INOP, Vocabulaire (INRP) et Syntaxe (INRP) d'une part, leur classement en 4 Groupes Socio-Professionnels (G.S.P.) plus ou moins "favorisés" d'autre part, et enfin la pédagogie pratiquée par leurs maîtres selon qu'ils se réfèrent ou non aux options majeures du Plan de Rénovation dans leurs réponses au Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français (QIPF-INRP) - et leur appartenance ou non à une classe expérimentale INRPLes performances linguistiques considérées sont donc essentiellement d'ordre métalinguistique. La première hypothèse selon laquelle les performances des élèves de classes Exp(1 ) et/ou PR (1) sont meilleures que celles des élèves de classes Ëxp et/ou PR, tous G.S.P. confondus, se trouve globalement confirmée, et de façon significative pour 11 épreuves sur 20. Une seule exception : la sous-épreuve de classements lexicaux dans l'ensemble des épreuves de Vocabulaire va significativement dans le sens inverse : les élèves des classes pR~opèrent plus de classements que les élèves des classes PR. Mais on peut s'interroger sur ce que mesure cette sous-épreuve, nous l'avons souligné plus haut. A cette exception près, on ne trouve rien qui puisse infirmer l'hypothèse. Au contraire, l'ensemble des résultats va dans le même sens, de façon significative ou non selon les épreuves, les catégorisations et les dimensions pédagogiques considérées. La seconde hypothèse selon laquelle on devrait constater une réduction des écarts de performance entre enfants des G.S.P. les plus et les moins "favorisés" dans les classes Exp et/ou PR, est moins nettement confirmée, sans être pour autant infirmée. Les interactions significatives Pédagogie/G.S. P. sur les performances des élèves ou en d'autres termes une modification des écarts de performances entre élèves de G.S.P. différents, quand on fait intervenir les variables pédagogiques, sont rares, du moins à un niveau global d'analyse. Mais si l'on considère le G.S.P. des cadres supérieurs et le G.S.P. des ouvriers, on constate des interactions significatives pour 8 sous-épreuves sur 19, essentiellement en Syntaxe, (très peu en Vocabulaire, et pas du tout à MNED-INOP) - et au profit du G.S.P., le plus "défavorisé", en principe, au plan socio-culturel. Ce que l'on peut traduire ainsi approximativement en considérant l'écart des performances des élèves de G.S.P.-C.S. (2) et G.S.P.-O (2) (G.S.P.-C.S./PR) — (G.S.P.-O./FR) >(G.S.P.-C.S./P.R.) (G.S.P.-O./PR). Si l'on considère enfin, non plus les résultats significatifs, mais le sens des différenciations (significatives statistiquement ou non) pour chacun des quatre G.S.P., les résultats indiquent des tendances régulières qui témoignent d'un effet différencié des variables pédagogiques selon ces G.S. P. sur les performances des élèves. La pédagogie FR "favoriserait" plutôt les enfants de cadres supérieurs et la pédagogie PR "favoriserait" plutôt les enfants d'ouvriers. (1) Rappel - Exp : classe expérimentale I N R P ; s'oppose aux classes Exp PR : classe dont le maître se réfère aux options majeures du Plan de Rénovation; s'oppose aux classes FR (d'après ses réponses au Q.I.P.F.) Nous avons constaté que, sur48 classes considérées, 3 maîtres Exp sont à dominante PP. et 2 maîtres Ëxp sont à dominante PR. (2) C.S. : Cadres Supérieurs 0 : Ouvriers 110 Nous pouvons donc conclure, d'une part que l'hypothèse 2 a quelque consistance, et d'autre part qu'on devrait pouvoir la tester dans de meilleures conditions, en procédant avec des maîtres PR et PR préalablement triés, fortement cohérents et des élèves de G. S. P. fortement opposés, et en utilisant des épreuves élèves et maîtres élaguées, rationalisées. Et à condition de contrôler le facteur-Temps, c'est-à-dire le nombre d'années de pratique dans une classe expérimentale, pour les élèves comme pour les maîtres. Il est hautement probable que les effets différenciateurs des variables pédagogiques ne se produisent nettement qu'après un temps de maturation de plusieurs années, et que, un an et demi (ce qui était en mai 1972, le meilleur des cas), c'est insuffisant. Il y faudrait sans doute au moins 3 ans, pour les maîtres comme pour les enfants, avec pour ces derniers l'entrée dans un cursus expérimental dès la Section des Grands de l'Ecole Maternelle. Nous nous posions enfin la question de savoir s'il fallait considéréer une Variable Pédagogie globale ou des variables pédagogiques agissant ensemble et/ou de façon relativement autonome. Il ressort de nos analyses que la pédagogie est un champ multi-dimensionnel complexe et que l'approche globale, loin de répondre à la complexité du vécu, serait au contraire réductrice, et masquerait des phénomènesqu'il importe de cerner ta ntau niveau de la recherche que de la formation des maîtres. Ainsi nos résultats pourraient bien être en relation avec le degré de cohérence interne de la démarche pédagogique des maîtres de classes expérimentales fort relatif un an et demi après la diffusion du Plan de Rénovation. Un tiers seulement des 24 maîtres PR manifestaient une intégration fortement cohérente des options du Plan de Rénovation, rappelonsle. Ce terme de cohérence n'étant pas à entendre comme référant à une pratique figée, enfermée dans la conformité à un rituel pédagogique établi une fois pour toutes et considéré comme intangible, mais à la démarche d'ensemble définie par le Plan de Rénovation qui unit de façon dialectique et dynamique des activités considérées souvent comme antinomiques, de libération de la parole et de structuration du langage. On observe d'ailleurs que si l'on ordonne Ies9 dimensions de classement des réponses des maîtres au Q.I.P.F., d'une part selon qu'elles sont plus ou moins fréquemment et plus ou moins nettement liées à des performances des élèves de classes PR supérieures à celles des élèves des classes PR, et d'autre part, selon le degré de cohérence des maîtres PR dans chaque dimension (3), on s'aperçoit qu'on retrouve sensiblement le mêmej3rdre : © 1 Fondements linguistiques 2 Activités de communication fonctionnelles 3 Analyse de la langue occasionnelle/systématique 4 Prise en compte des registres de langue 5 Différenciation oral/écrit 6 Démarche de découverte (4) 7 Appui sur des capacités non exclusivement intellectuelles " 8 Grammaire implicite (5) 0 9 Démarche de libération/structuration Nous pouvons donc poser en hypothèse - à vérifier- qu'une pédagogie atteint d'autant mieux las objectifs qu'elle s'est fixés que les options qu'elle implique sont mieux intégrées, et de façon plus cohérente par les maîtres, ce qui n'a rien d'évident et d'immédiat. (3) Plus précisément, plus le nombre de maîtres à dominante PR qui se trouvent dans le Groupe PR pour une dimension donnée, et partant en non-cohérence, est élevé, et plus la différenciation des performances des élèves tend à s'estomper (4) En 3e position si l'on considère le degré de cohérence du Groupe PR dans la dimension (5) En4e position si l'on considère le degré de cohérence du Groupe PR dans la dimension. 111 Seconde hypothèse - à vérifier : les performances d'ordre métalinguistique des enfants en d'autres termes leurs capacités d'analyse de la langue au niveau syntaxique et lexical sont tout autant en relation- sinon plus- avec les activités de communication dont ils ont la pratique, et la formation linguistique du maître, en général qu'avec les activités d'analyse de la langue elles-mêmes auxquelles ils sont entraînés. Notre conclusion d'ensemble sera dédiée d'abord à ceux qui traitent de " la" Variable Pédagogie comme d'une variable globale, simple, dont l'effet spécifique serait douteux. Nous pensons que la pédagogie n'est pas une et uniforme mais qu'il s'agit d'un champ de variables complexes qu'il importe justement de cerner dans leur complexité, et leur pertinence. Cette complexité et cette pertinence apparaissent d'autant mieux qu'on opère dans une dynamique de changement des maîtres où l'ancien et le nouveau, la tradition et I* innovation se juxtaposent de manière conflictuelle chez les maîtres en cours d'évolution, et s'excluent chez les maîtres dont les options sont fortement affirmées. Cest quand la pédagogie se transforme qu'on peut le mieux cerner les facteurs opérants, différenciateurs : ceux qui doivent permettre de définir l'objet des recherches à mener et les points d'ancrage de la formation des maîtres. La recherche-action, qui prend appui sur une recherche-innovation, n'est donc pas une infra-recherche mais certainement l'une des voies les plus efficaces pourfaire avancer la connaissance dans le champ de la pédagogie, comme la formation des maîtres. Pour une transformation effective des pratiques des maîtres. Notre conclusion sera dédiée aussi à ceux qui nous pressent de fournir des "résultats" catégoriques et définitifs et s'étonnent de recherches "qui n'en finissent pas". Dans l'état actuel des connaissances, en matière de langage enfantin notamment, une recherche scientifique en pédagogie ne peut s'enfermer dans des expériences ponctuelles, de courte durée, portant sur des aspects ponctuels de l'enseignement de la langue. Elle ne peut être menée de façon efficace, utile, que si elle opère dans un champ ouvert, évolutif, et si elle est programmée - et budgétisée - sur une durée suffisante, d'au moins 6 à 9 ans. Sachant qu'elle débouchera, dans un temps non prévisible, sur des "résultats" non prévisibles. Et en tous cas, sur de nouvelles hypothèses et de nouvelles recherches, qui intégreront les précédentes en les dépassant. Faute de quoi les chercheurs ne peuvent réaliser que des essais sans lendemain comme celui de mai 1972, que nous rapportons. Avons-nous fait avancer la recherche ? Du moins avons-nous porté témoignage d'une tentative qui, pour en être au stade de l'essai, n'en indique pas moins que l'hypothèse dune réduction des inégalités d'ordre social à l'égard de la langue maternelle, grâce à la mise en œuvre du Plan de Rénovation I.N.R.P., loin d'être infirmée, mériferait d'être confirmée, selon les voies que nous avons tracées ou d'autres. Ferons-nous avancer la formation des maîtres en publiant ce témoignage? Les formateurs l'utiliseront-ils? Et pour en faire quoi ? Dans le cadre de quelle Formation? Autant de questions auxquelles il importerait de pouvoir répondre objectivement. Mais ceci est une autre affaire... une autre recherche. 112 ANNEXES ANNEXE A - FACTEURS SOCIOLOGIQUES Liste des professions constitutives des quatre groupes socio-professionnels (G.S. P Pourcentages d'élèves EXP et EXP correspondants Christine BARRE de M I N I A C Groupe 1 - Cadres supérieurs et professions libérales (1 7,79 %) EXP Industriels (employant plus de cinq salariés) 0,62 Gros commerçants (employant plus de deux salariés), grossistes 1,08 Professions libérales (sans autre indication) 0,44 Médecins, pharmaciens, dentistes, vétérinaires 4,96 Professeurs et chercheurs (littéraires et scientifiques) 3,88 Ingénieurs (secteur privé) 2,01 Cadres administratifs supérieurs (secteur privé) 2,63 Cadres supérieurs (fonctionnaires de cadre A et agent de niveau équivalent) 3,26 Avocats, notaires, professions juridiques de niveau supérieur 1,08 Architectes, géomètres, experts-comptables 0,62 Autres professions littéraires ou scientifiques de niveau supérieur 0,15 Clergé 0,15 Armée, police (officiers) 2,01 Groupe 2 - Couches moyennes (cadres moyens et employés de bureau) (26,90 %) EXP Instituteurs (secteur public et privé) Services médicaux et sociaux des secteurs public et privé (catégorie de niveau intermédiaire comprenant par exemple : sage-femme, infirmière diplômée, assistante sociale) 1,39 Techniciens du secteur privé (niveau intermédiaire entre celui d'ingénieur et celui d'ouvrier, par exemple : dessinateur industriel, chef d'atelier, agent technique) 0,77 Cadres administratifs moyens du secteur privé (catégorie analogue à la précédente pour les non-techniciens : secrétaire de direction, comptable salarié, clerc de notaire, etc..) 6,98 Cadres moyens du secteur public (fonctionnaires de cadre B et agents de niveau équivalent des services publics) 2,17 Agents d'assurance, représentants de commerce 4,19 4,65 Autres professions de niveau équivalent : journaliste, correcteurs d'imprimerie, etc.. 0,15 Employé de bureau (secteur privé) 2,1 7 Employé de bureau (secteur public) 2,48 Armée, police (sous-officiers et assimilés) 2,17 GROUPE 3 - Petits commerçants et artisans (7,69 %) EXP Agriculteurs (sans autre indication) 0,62 Propriétaires exploitants 0,31 Artisans (employant cinq ouvriers au plus) 2,48 Petits commerçants (indépendants ou employant deux salariés au plus) 4,50 GROUPE 4 - Ouvriers et employés de commerce (47,59 %) EXP Ouvrier agricole 2,01 Employés de commerce 3,10 Contremaîtres (secteur public ou privé) 2,01 Ouvriers qualifiés (secteur privé) Ouvriers qualifiés (secteur public) Ouvriers spécialisés (secteur privé) 10,71 3,26 11,95 Ouvriers spécialisés (secteur public) 2,79 Manœuvres 1,86 Gens de maison (domestiques attachés à la maison : bonne, nurse...) 0,15 Femme de ménage Autres personnels de service (personnes fournissant un service direct au client : chauffeur de taxi, porteur, garçon de café, employé d'hôtel, ouvreuse de cinéma, garçon coiffeur, concierge d'immeuble, etc..) 114 — 4,03 ANNEXE B - VARIABLES PEDAGOGIQUES Dimensions du QI.P.F. (Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français) Hélène ROM IAN I -Score global QI.P.F. Il -Série 1. Quelle langue ? Options (*) d'ordre linguistiques. Score Série 1 PR PR 2.1.1. et 1.2. Références à des fondements, des opérations Normativité (respect "du bon usage"). linguistiques. 2.1.3. Activités fonctionnelles diversifiées de communica-' Activités non fonctionnelles, peu diversifiées. tion orale et écrite. 2.1.4. Référence aux registrer de langue. Pas de référence. 2.1.5. Différenciation de l'oral et de l'écrit. Pas de différenciation. Ill- Série 2 ; Quel apprentissage ? Options d'ordre psychologique. Score Série 2 PR PR 3.2.1. Libération de la p a r o l e / Structuration de la langue. Pas de libération ou absence de structuration. 3.2.2. Analyse de la langue : Apprentissage occasionnel / Occasionnel ou systématique. systématique. 3.2.3. Pédagogie de la découverte, de la recherche. Pédagogie de l'imitation des modèles adultes. 3.2.4. Grammaire implicite. Pas de grammaire implicite 3.2.5. Référence à des capacités diversifiées : d'ordre intellectuel et non-intellectuel (affectivité-imaginaire). Référence à des capacités intellectuelles ou non intellectuelles. IV-Scores divers, complémentaires. 4 . 1 . Grammaire 4.2. Ecrit. 4.3. Lecture. 4.4. Langue poétique. Voir "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français", "2. Vers l'observation de variables pédagogiques"par Hélène Romian et Annette Lafond- INRP, 1981. *) Nous employons aussi leterme: hypothèses de travail pédagogiques (hypothèses d'expérimentation qui se situent dans un ordre différent par rapport aux hypothèses d'évaluation). 115 ANNEXE C - DONNÉES (PSYCHO)-LINGUISTIQUES THÉMATIQUE DES ÉPREUVES-ÉLÈVES Hélène ROMIAN I.N.E.D, • I.N.O.P. Echelle collective de niveau intellectuel Cahier III (CM1) - Epreuves verbales • Appartenance à une classe de mots : trouver dans une liste de 6 mots celui qui s'inscrit dans la série inductrice (quel est le mot qui va avec ...?) • Vocabulaire : trouver dans une liste de mots l'homonyme d'un mot donné. • Compréhension de phrases : identifier la phrase qui correspond à un dessin ou à une autre phrase. • Analogies verbales : choisir dans une liste de mots celui qui complète une série de type : "Œil est à voir, comme oreille est à ...". - Epreuves non verbales • Différences : discriminer dans une série de dessins celui qui ressemble le moins au dessin inducteur. • Un élément différent : discriminer dans une série de dessins celui qui ne va pas avec les autres. • Matrices : compléter une série de dessins inachevée par analogie avec une série inductrice. • Séries numériques : compléter une série inachevée en choisissant parmi des réponses proposées. Voir "Enquête nationale sur le niveau intellectuel des enfants d'âge scolaire" "Echelle collective de niveau intellectuel", par Pierre BEN EDETTO I. N. E. D. - I. N. 0. P., Travaux et documents. Cahier n° 54, P.U.F., 1969. 116 SYNTAXE Séries A-B-C : Morpho-syntaxe du verbe Série D : Transformation interrogative Série E : Transformation négative Série F : Nominalisation sur phrase^ subordonnées Série G : Transformation Actif/Passif Série H : Pronominalisation Séries I et J : Coordination Série K : Enchâssement Voir "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie, du Français" "3. Vers revaluation des capacités syntaxiques d'élèves de CM. 1." par Jeanne-Marie PRINCIPAUD- I.N.R.P., 1980. VOCABULAIRE Epr. 1 : Compréhension des différences d'emploi de deux parasyr\oni/mes("Affaiblir/terrasser"J. Epr. 2 : Utilisation d'un lexique adéquat aux règles et usages linguistiques. Epr. 3 : Emplois syntaxiques corrects de termes connus. Epr. 4 : Compréhension du sens d'un terme d'après le contexte Epr. 5 : Compréhension de définitions {"gisement"). ("empiler/accumuler"). Epr. 6 : Capacités de classement des termes. Voir "Essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français" "4. Vers l'évaluation des capacités lexicales et sémantiques d'élèves de CM1". par Christine BARRE-DE MINIAC et Marcelle PECHEVY- I.N.R.P., à paraître. 117 ANNEXES D Résultats de l'essai de traitement inter-épreuves : analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques, des facteurs sociologiques et de leur interaction sur les résultats des élèves aux épreuves (INED-INOP. SYntaxe, Vocabulaire). TABLEAUX ET GRAPHIQUES ETABLIS par C. BARRE de MIIMIAC Tableau I : Comparaison des classes Exp et Exp Tableau II à XIV (inclus) _ : Comparaison des classes PR et PR d'après les réponses des maîtres au Q.I.P.F. Tableau II : d'après l'ensemble des réponses Tableau III : d'après les options pédagogiques d'ordre linguistique Tableau IV : d'après les options pédagogiques d'ordre psychologique Tableau V : d'après la dimension : Fondements linguistiques ou non Tableau VI : d'après la dimension : Activités de communication fonctionnelles ou non Tableau VII : d'après la dimension : Prise en compte des registres de langue ou non Tableau VIII : d'après la dimension : Différenciation Oral / Ecrit ou non Tableau IX Tableau X Tableau XI : d'après la dimension : Libération / Structuration ou non d'après la dimension : Apprentissage occasionnel / systématique ou non : d'après la dimension : Pédagogie de la découverte ou du modèle Tableau XII : d'après la dimension : Grammaire implicite ou non Tableau XIII : d'après la dimension : Appui sur des capacités diversifiées ou intellectualisme Tableau XIV : d'après la dimension : Grammaire Tableau XV : Représentation graphique des résultats aux épreuves des élèves, sous des classes Exp et Exp, PR et PR LEGENDES DES TABLEAUX I à XIV Les chiffres inscrits dans les cases indiquent, pour chaque épreuve, la note moyenne obtenue par chaque groupe socio-professionnel et pédagogique. Le chiffre entre parenthèses désigne l'effectif concerné. Dans l'analyse de variance, nous indiquons, pour chacun des deux facteurs et leur interaction, la valeur de F. (rapport de la variance intergroupes sur la variance intragroupe). L'astérique désigne les valeurs de F significatives avec un risque d erreur de 5 %. 118 120 31,12 (57) 6,25 (54) 28,36 (52) 15,88 ' (52) 11,08 (56) 10,23 (55) 8,16 (54) 6,43 (124| 31,77 (122) 16,22 (120) 11,08 (124) 10,31 (119) 7,66 (113) VOCABULAIRE 1 VOCABULAIRE 2 VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 O 29,76 INED-INOP Score non-verbal (127) CL 32,19 (57) CO 29,14 (127) 9,31 (32) 13,61 (42) 10,31 (45) 10,04 (44) 13,71 (104) 10,44 (106) 9,75 (106) 7,90 (104) 10.17 (147) 7,33 (222) 7,55 (242) 9,37 (241) 9,95 (245) GSP x PEDA GSP PEDA 0,18 0,87 '1,74 GSP x PEDA 0,92 GSP 10,40 PEDA 8,84 GSP x PEDA 1,53 GSP 6,79 PEDA 17,82 GSP x PEDA 0,85 GSP 18,30 30,13 PEDA ** 9,51 (232) 10,65 (233) 12,76 (211) GSP x PEDA GSP PEDA # # 10,69 (147) 14,05 (213) 23,41 (248) O co in co i- r> CM en co CO CM CD ~-~ oí d d CM" •* 12,79 (28) 26.8 (242) 1,23 5,99 3,31 # 15,31 (140) 28,35 (31) GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA Signif. à .05 * 7,17 (39) 9,72 (33) 25,51 (47) 26,91 (110) 5,71 (247) 25,09 (281) GSP x PEDA 1,12 GSP 7,16 PEDA 0,45 Facteur * 29,95 (144) 5,51 (238) 5,54 (33) 5,72 (47) 5,85 (111) 6,08 (147) "* 5" q* 25,63 (249) 25,19 (281) EXP Analyse de variance * 25,31 (41) 30,6 (43) 27 (135) 28,83 (155) 25.08 (249) 25,87 (41) 28,95 (43) 27,82 (135) EXP EXP 28,78 (155) CM CL CO CJ3 LL INED VERBAL Score verbal EXP CO CL CO EXP C3 EXP CO EXP t EXP EPREUVES TABLEAU I : Comparaison des classes EXP et EXP. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. *' # # CL (12) 5,28 (72) 3,72 (22) 5,19 (31) 6,2 (35) 3,65 (66) 5,36 (73) 4,77 (56) 3,56 (16) 4,5 (18) 6,42 (18) 3,93 (48) 5,28 (56) SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 5,8 (81) 3,51 (92) 3,28 (14) 2,33 (6) 4,66 (6) 5,92 (7) (12) 3 4,92 (14) 4,95 (97) 11,94 (92) 1,75 (60) 1,94 (71) 2,8 (90) 5,43 (90) 9,71 (7) 12 11,23 (46) 13,07 (68) 12,15 (20) (2) 13,12 (49) SYNTAXE H 1 1,88 (91 1,66 (24) 1,96 (50) 1,71 (14) 2,07 (39) SYNTAXE G 2,33 (3) (9) 2 1,73 (15) 2,13 (52) (14) 2 2,13 (30) SYNTAXE F 1,5 (6) 2,76 (13) 2.56 (16) 3,43 (46) SYNTAXE E 2,78 (32) 3,31 (64) 4,9 (20) SYNTAXE D 3,14 (7) 5,16 (12) 4,26 (41) 5,45 (66) 5,34 (47) 6,34 (99) 4,71 (7) 6,38 (13) 5,73 (45) 6,16 (71) 6,3 (20) 6,64 (56) SYNTAXEC 4,65 (89) 3,28 (13) 4,61 (7) 4,26 (73) 4,64 (45) 4,52 (56) 4,92 (19) SYNTAXE B 5 EXP 7,49 (100) 7,69 (13) 7,24 (73) (20) 7 (20) 7 7,64 (56) SYNTAXE A EXP (80) 4,16 (79) 3,39 (59) 4,71 (99) 9,47 (89) 1,63 (36) 1,95 (40) 2,29 (72) 4 5,26 (91) 3,93 (100) 6,28 (92) EXP GSP4 (7) EXP EXP GSP3 EXP GSP2 EXP GSP1 EXP EPREUVES GSPx PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x P E D A GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA Facteur 0,46 1,88 8,83 0,97 1,69 29,01 0,47 3,97 25,69 0,48 0,92 4,02 0,92 0,40 0,98 0,72 5,81 25,11 0,98 0,62 30,17 1,20 1,54 18,90 1,08 2,19 25,77 4,48 3,52 45,9 F * * # * # * * # * Signif. à . 05 Analyse de variance Signif. à.05 Analyse de variance T A B L E A U II LL 3 « * * CL d cri o O < < Cl UJ CL < Q LU CL LU 0. Q LU CL * < Q. co a. co o CM' CN O * < * < CL CL Q LO CO UJ U ( 3 CL CL Q . Q 0 0 CO LU U ! 3 1 0 - CL Q CO CO L U C 3 Ü L in ¿F r-> c» LO r> OS ô " CO m LO ÇN. CO CÔ" " - LO r-v LO" «M CM LO 00 0 5 LO < CN ~ m" Si LO CN CN û. 00 — — CO <ô~ E Q- CM CO 13 CE CL 01 >CM """" a. — «.s iLOî L°~ o LO" ÇN. 3» Ü- — LO LO — CO 5" CO ZZ. CM CM «O ZZ O ¡ô" £ 25" cri ^ CD CM LO" C CM CN -r 05 CN — °> S ce o Lô" CL CM CO c " * CN CO ZZ CO 15 EPREUVES < < Q LU 0- Q UJ 0. < a * < 0- 0 . Q CO CO LU O CJ3 Q. LO" 0> 05 co ^ co — CN2. 51 q CM 'O =r- co — >o 2 ~c °o CN U r- CM O «co — §1 o ^r 0 5 CM to — to »to 12. 5" CN O ZZ co Si ó" CO CM CO ZZ or CO m CO (U ¡r. -D (U > Q £ LU O ë CO á UJ S O é CO < o o > Q LU CL < * < Ü . Q - Q CO CO UJ 0- 0 . Q CO CO LU O CO 0 - ^ co g^ 03 CO" ^ * < 0 . CL Q CO CO LU CJ ( J 0 . CO r t CD ÇN. cri çj^ o ti œ" CM. 0 5 OS CO ^ , P> LO "S 0 5 -—• 3^ 05 r- Ci £ : CM" p» —• — |l o ST LO < u O > < o > O °° oo -r- 2" S" ÓT ,- cri zz S 25" 0 0 ,— 00 ~ CO CM Î2 ST CO CM o CO UJ LU * 0 0 OS LO CO O ) LO < LU CL o zz CN CN UU CE J3 J O ^-" d d d d ai' s; oô" co CO T - o — to™ LO 2 « CO LO co co CO CM CN CN LO S " 0 0 <^- 0 ( 0 * - CO o co" co" * * # * •- "t o CO «• (O i N ^ CO CM CN CO" O CN q q q CN £2. LO CM 05 E CO ° £ 05 CN CM 05 0 5 LO r \ CN rv co r-. co 5- "*• C i CM CN "s loir O LO CN "¡t CO ce * * CL CL Q ( O W m O U û . £ *-' <fr t " < < co r- t t r» r- r- ^J- •* O * * * * <- 00 CM I - . ' * 00 °° ^.CN « l U LL : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à l'ensemble des questions du Q.I.P.F. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. r~ zz TZ CD — 1-" — 3» co — ^ C5 5 " CÑ" »-_ CN Sí LO ÏI r^ zz LO LU LU OZ or fi fi CO < . a O > CQ < a o > co LU CE CQ < O 9 3,12 (33) 1,88 (18) 1,58 (24) 11,41 (46) 5,12 (57) 3,18 (55) 2,05 (40) 1,95 (43) 12,89 (59) 6,42 (19) 4,78 (19) 2,87 (16) 2,14 (14) 1,5 (12) 13,21 (19) 4,82 (17) 3,86 (15) 5,11 (17) 6,65 (55) 5,43 (46) 3,28 (45) 2,06 (29) 2,1 (40) 12,81 (48) 6,47 (55) 3,87 (47) 5,18 (55) SYNTAXE C SYNTAXE D-" SYNTAXE E SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 5,11 (62) 3,41 (55) 6,17 (62) 2,4 (5) 5,50 (4) (10) 4,38 (13) 5,31 (32) 4,10 (67) 4,82 (82) GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 2,96 (50) 3,53 (75) 3 1.35 2,29 2,16 0,94 2,50 2.84 0,15 1,75 34,26 GSP x PEDA GSP PEDA 4,34 (69) 5,80 (84) 4,40 (5) 5,69 (13) "1,31 5,18 12,35 GSP x PE DA GSP PEDA 9,35 (77) 11,51 (77) 11,50 (6) 11,40 (10) 1,33 0,85 0,19 1,03 5,41 2,39 0,31 0,94 13,59 1,33 1,72 13,81 1,37 2,84 19,99 4,30 2,94 36,74 F 0,72 0,67 6,43 GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA Facteur * * * * • * * * * * * Signif. à . 05 Analyse de variance GSP x PEDA GSP PEDA 1,62 (32) 1,72 (47) 1,5 (2) (7) 2 2,56 (62) 2,59 (74) 1,77 (31) 4,02 . (69) 1,91 (58) 2,66 (3) 1,80 <5i 2,90 (11) 1,71 (7) (6) 4 5.06 (76) 5,21 (79) 6,34 (85) 5,50 (6) 3,82 (78) 4,62 (85) 3,83 (6) 5,20 (10) 6,45 (11) 4,45 (11) 6,13 (81) PR 7,56 (85) 6 7,45 (11) PR GSP4 (6) PR PR GSP3 3,56 (23) 5,02 (35) 4,56 (41) 5,82 (45) 4,24 (83) 4,47 (78) 4,66 (18) 4,92 (55) SYNTAXE B 6,08 (61) 7,35 (45) 7,49 (63) 6,94 (19) 7,63 (55) SYNTAXE A PR PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES : Comparaison des classes uites PR et PR d'après les réponses des maîtres aux séries de questions du Q.I.P.F. relatives aux dimensions pédagogique : Options pédagogiques d'ordre linguistique des maîtres. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA) des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats de' élèves aux différentes épreuves. Signif. à .05 Analyse de variance TABLEAU III LL * * * * CM __ CM to co m 03 0 0 r» T - «1 5 ° O CO U- E li- CO E CO CO •*. ^ O <N O T r- O ^-co o c i p>~ < < < < < Q Q LU CL Q Q LU û_ LU LU Q. LU 0- * < CL CL Q CO CO LU CD CD CL o ¡5 LO <N CM < t O tO LU to O fl- eo p en co •* Si * < CL CL Q CO CO LU CM" * < Q- Q- Q CO CO L U to ta Q. O on. CD <ô" CD CO LCJÇM_ LO ¡ C LO CO CM t'Sl " i - 03 ço 5T •^ o 82 CM CD CM CN ~ CO CM. CO LO — CO CM LO~ ™ CM — CL to ID LU * < CL CL Q CO CO LU O C3 CL * < 0 - CL Q CO CO LU OUû. x < co ô" en co r-" Si d Si <o p co ,_ 9 ¡^ ço Lô" LO v - CO' ÇN. d fji en Cj¿ oí S2. LO'S- s? |i 2 O co" 00 - *t LO - Í - co 2 cô" 't co <ô CO CM c? CM O CO t-. ' CM eq , - ÍT CM co •— 3° <ô zz. en o eo ZZ, LO óñ" en ¡xT q co en ' - CM CM $ — CD £ 3 . 58 o ^ co — S» CO co — ¡D" co o r^ !3, Si ^ CM Í2 ^ CO CN o zz. co k_ co çn LO'Î 2 m ¿3" eu CL J 3 > il il Ó 2 Q S LU O LU O 2 to ^ ,- 07 2 ^ S S" co — rv CM O ZZ, co (O ZZ, LU ce -D m CO < 5 CM LU OC 5 Z> CO < o o > •* 5 §~ CM CM " * CM" O co 00 ¡3. co en — 22 <^ en q o r^ ri. rCSl r-, o en ^ , CM CM CO LU OC D m < o O > CM eo S in" CO CM d c. <* m LU LU CE cc co LO °2 00 " . eo — r» S5" LO ^ r-" zz. CD LU OC •5 m < o O > m m O CJ O < > uj a to o- CM CM CO < CO CM 0 3 ÇM_ LO CM" O CO en — Si * a- o. Q to to CM. o LO LO CO CL CL Q CO CO LU CO CO CL CÑT CO * Q LU 0- SI CM EPREUVES < Q CM en *- CL < S si CL cc < ifîSÎ- cc a. to *-' d oo CM CM E d co <* oo en oo d d r--" CM or o_ E CM O •* CM •>* CO «SI CM CM co r » CO LO * T- LU 0- to CD * * Q CM ó? O CD CM * o- o. a O en CM * * * co en co O r-" oo" 01 to EC CL ^t co • * Q 3 CD CO * < > 3,22 (54) 2,02 (38) 1,90 (44) 2,84 (13! 2,18 (11) 1,33 (9) 12,14 (14) 3,27 (18) 2,06 (32) Z09 (43) 13,13 (53) 6,43 (58) SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 2,76 (13) (9) 1,88 (9) 12,38 (13! 5,73 (15) (12) 2 3 4,73 (15) 3,05 (34) 1,95 (20) 1,65 (23) 11,02 (37) 5,08 (37) 3,18 (27) 5,41 (34) 12,91 (68) 6,18 (60) 3,60 (51) 5,05 (80) 4,64 (14) 3,70 (40) 4,71 (14) 3,90 (52I 5,27 (58) SYNTAXE E (13) 5 4,47 (36) 5,12 (62) 5,28 (14) 5,23 (51) SYNTAXE D (2) 4,69 (78) 4,29 (71) 3,31 (54) 3,29 (71) 2 4 4,76 (73) 5,50 (80) 3,33 (3! (13) 9,68 (70) 11,05 (84) 7,33 (3) 35,86 0,51 6,43 0,64 4.74 15,09 0,93 1,84 20,26 0,53 2,49 1,69 0,73 2,30 1,54 GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 0,11 0,86 0,001 GSP x PEDA GSP PEDA 1,89 (37) 1.84 (52) 1,58 (34) (0) (1) 0,5 5.09 4,39 GSP x PEDA GSP PEDA 2,51 (68) 2,64 (68) 1,07 1,49 17,69 GSP x PEDA GSP PEDA 0,40 1 5,90 2.39 2,89 17.76 GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA 5,20 3,00 26,26 GSPxPEDA GSP PEDA 4,26 (67) F Facteur * * * * * * * * * * * * * * Sign if. à . 05 Analyse de variance 4,83 (78) 5,30 (72) 3,90 (70) 4,49 (93) 6,18 (92) 6,29 (72) PR 7,30 (94) PR GSP4 1,75 (45) 2 1,66 (3) 3,66 (3) 4,33 (3) 6,50 (14) 5,72 (37) 6,10 (69) 5,50 (14) 6,89 (60) SYNTAXEC 2,33 (3) 4,64 (14) 4,10 (37) 4,52 (71) 4,84 (13) 4,86 (60) SYNTAXE B 3,66 (3) 7,64 (14) 7,27 (37) 7,32 (71) 7,07 (14) 7,50 (60) SYNTAXE A PR PR GSP3 PR PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 6,29 (72) 30,79 (72) 15,58 (70) 10,56 (76) 10,22 (72) 8,08 (72) 30,69 (101) 16,5 (101) 11,46 (103) 10,35 (101) 7,65 (94) VOCABULAIRE 2 VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 0- ce 6,46 VOCABULAIRE 1 . (105) CO e 29,89 (84) CL 30,48 INED-INOP Score non-verbal (95) C3 to ce CL 7,3 (113) 7,9 (126) 9,86 (127) 6,73 (34) 9,78 (37) 7,77 (35) 6,97 (186) 9,47 (194) 7,95 (251) 9,38 (250) 10 (254) 10,62 (195) 9,59 (37) GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,12 GSP 11,26 PEDA 3,58 GSP x PEDA 0,83 GSP 6,86 PEDA 29,68 GSP x PEDA 0,21 GSP 19,36 10,64 PEDA * * 10,12 (121) 10,6 (38) CM 10,38 (127) 13,09 (222) 13,84 (191) r- v- 13,26 (34) LD 00 •* O CM CM" 13,3 (36) •* 14,27 (123) GSP x PEDA GSP PEDA * * 10,76 (121) co CD C . 24,66 (264) * 14,91 (115) <o 22 m"2- «G. 25,89 (193) d t" d d en" d 27,02 (38) m i- o CN 00 CM 26,33 (127) GSP x PEDA GSP PEDA co in co 5,65 (260) GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,17 GSP 5,58 PEDA 0,02 Signif. à.05 CD 00 LO 31,58 (121) 5,58 (195) 5,71 (39) 25,90 (288) 25,90 (288) Facteur Analyse de variance * 5,97 (122) 25,46 (182) 27,17 (45) Ê 30,05 (34) CL 27,68 (154) CL 28,58 (117) ce 24,73 (182) CO 27,80 (45) IE 27,44 (34) ce 0. 28,22 (154) co 28,60 (117) CM CL 30,19 (84) CO Cl- 29,97 (95) C3 E INED-INOP Score verbal <* LL * (9E) 89'6 EPREUVES TABLEAU IV : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres aux séries de questions du Q.I.P.F. relatives aux dimensions pédagogiques : Options pédagogiques d'ordre psychologique des maîtres. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * * m oi m co r- oo ddd 3,63 (11) 5,81 (11) 4,2 (10) 2,63 (11) 1,60 (5) 1,8 (5) 9,5 (10) 4,69 (13) 2,6 (10) 4,25 (12) 4,47 (40) 6,15 (40) 4,74 (35) 3,1 (28) 2,05 (17) 1,54 (22) 12,42 (40) 5,2 (28) 3,61 (18) 5,17 (29) 4,32 (68) 5,86 (56) 4,96 (63) 3,18 (60) 1,97 (41) 1,95 (45) 12,13 (65) (60) 6 3,41 (60) 5,18 (65) 4,56 (16) 6,11 (17) 4,47 (17) (14) 3 2,18 (11) 1,50 (10) 12,29 (17) 5,13 (15) 3,75 (12) 4,6 (15) 4,94 (57) 6,73 (57) 5,52 (48) 3,23 (47) 2,06 (32) Z07 (42) 13,14 (50) 6,33 (57) 3,9 (50) 5,31 (57) SYNTAXE A SYNTAXE B SYNTAXE C SYNTAXE D SYNTAXEE SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K (4) (5) 5,6 (5) 3.2 (5) 7 14.66 (6) 2 2,4 (5) 2,4 (5) 5.66 (6) 6,66 (6) 5,33 (6) PR 8,16 (6) PR 6,27 (11) PR 7,65 (40) PR 7,3 (68) PR GSP3 6,94 (17) GSP2 PR GSP1 7,61 (57) EPREUVES 4,62 (105) 3,42 (89) 5,46 (95) 10,63 (101) 1,83 (60) (36) 4,2 (44) 3 4,44 (39) 10,05 (53) 1,21 (19) 1,84 (25) 2,66 (39) 2,54 (97) 1,87 (64) 3,68 (45) 5,5 (58) 4,97 (100) 5,96 (106) 4,12 (58) 4,3 (105) PR 6,56 (60) 7,03 (106) PR GSP4 0,27 5,75 0,03 GSP x PEDA GSP PEDA 0,76 2.63 0,89 GSP x PEDA GSP PEDA 0,98 2,55 1,13 2,49 2,77 9,65 GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 2.09 6.29 0,067 0,62 1,10 11,93 GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA 0,79 0,86 0,41 2,57 1.47 9,15 GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 1,23 2,50 1.26 3,12 4,19 0,27 GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA * * * * * # » Analyse de variance Signif. Facteur F à . 05 # GSPxPEDA 4,11 * GSP 4,01 0,93 PEDA CD 16,28 (110) 10,81 (117) 10,2 (111) 8,08 (103) 15,85 (61) 11,59 (62) 10,46 (62) 7,44 (63) VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 CL VOCABULAIRE 3 ce 30,21 (111) CO 31,66 (62) Ê VOCABULAIRE 2 CL 6,45 (112) ce 7,02 (81) 7,93 (158) 9,82 (167) 7,55 (49) 6,89 (119) 9,3 (118) 9,59 (52) /9,9 (21) 7,77 (318) 9,47 (326) 10,05 (330) 10,88 (119) 10,09 (54) 10,14 (21) GSP x PEDA 0,06 GSP 0,8 PEDA 11,1 GSP x PEDA 1,82 11,50 GSP PEDA 2,73 GSP x PEDA 1,11 GSP 7,32 23,74 PEDA GSP x PEDA 1,88 19,86 GSP 10,61 PEDA * * 10,34 (81) 10,44 (167) 13,14 (296) 14,2 (117) 13,16 (49) 13,57 (21) * * 10,82 (81) 14,13 (163) d •* ci oj cri d 0,13 2,49 1,41 CD « OJ 0 0 OJ GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,89 5,44 GSP 0,2 PEDA * 15,56 (75) 24,51 (338) 27,1 (119) 26,13 (53) 28,77 (22) 5,68 (334) 25,48 (354) 5,69 (55) 5,47 (121) 26,5 (116) 5,59 (22) 26,63 (58) 25,45 (354) Signif. à.05 • * I D r» r- co • * 28,88 (170) CO 33,33 (21) 25,45 (116) Facteur Analyse de variance * 28,92 (78) 5,82 (170) CL 6,29 (65) ce VOCABULAIRE 1 CO Ê 27,64 (191) CL 29,11 (80) CL 29,84 (121) E 26,2 (58) CL INED-INOP 30,96 Score non-verbal (58) CD LT 0_ 31,61 (21) CO * (02) 99'9 CM 28,32 (191) CD 28,53 (80) 1°= 30,57 (121) CL 29,05 (58) CO LL INED-INOP Score verbal CD (28) IE'9 EPREUVES TABLEAU V : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Fondements linguistiques ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * 3,01 (52) 1,96 (33) 1,7 (41) 11,61 (67) 5,85 (40) 4,83 (36) 3,36 (36) 2,04 (25) (26) 2 13,36 (38) 6,18 (48) 6,77 (36) 5,52 (36) 3,03 (33) 2,2 (29) 1,61 (26) 12,86 (36) 5,35 (34) 3,83 (30) 5,05 (34) 6,42 (38) 4,89 (29) 3,35 (28) 1,85 (14) 2,3 (26) (37) 6,73 (38) 3,9 (32) 5,26 (38) SYNTAXE B SYNTAXE C SYNTAXE D SYNTAXE E SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 13 4,31 (66) 4,47 (42) 4,82 (35) 4,89 (38) SYNTAXE A 4,83 (53) 5,31 (51) 5,02 (43) 4,44 (9) 3,57 (7) 3,37 (40) 3,55 (38) 4,87 (8) 6,14 (54) 4,3 (10) 6,62 (8) 5,42 (54) 3,45 (53) 4,6 (99) 11,82 (47) 10,88 (9) 12,14 (7) 2,12 (8) 9,82 (107) 1,83 (31) 1,5 (4) 2,2 (5) 4,32 (96) 3,19 (72) 1,58 (48) 1,91 (56) 1,78 (33) 2,75 (4) 2,5 (91) 4,4 (99) 5,38 (109) 3,99 (108) 1,5 (6) 4,93 (46) 4,4 (10) PR 6,47 (111) 2,73 (45) 6,61 (55) 6.1 (10) 4,72 (55) 7,65 (55) 6,3 (.10) 3,8 (10) PR PR GSP4 2,25 (8) 5,33 (6) 6,14 (7) 4,85 (7) 7,85 (7) PR GSP3 2,87 (8) 4,91 (62) 6,04 (66) 7,43 (66) 7,42 (42) 7,3 (36) 7,6 (38) PR PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 0,71 5,41 11,9 GSPx PEDA GSP PEDA 0,65 2,37 1,38 GSP x PEDA 0,91 GSP 1.95 PEDA 32,19 GSP x PEDA 0,82 GSP 2,64 PEDA 2,39 GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA 0,8 GSP 0,77 PEDA 11,13 2,1 0,89 Z07 0,13 5,33 5,93 GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 1,27 1,44 0,41 3,82 2,25 4,99 GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 2 GSP 3,3 PEDA 13,26 * # * » * * * * * * Analyse de variance Signif. F Facteur à . 05 GSP x PEDA 3,88 GSP 3,33 * PEDA 18,1 15,15 (135) 10,75 (143) 28,95 (43) 15,06 (43) 11,13 (45) 10,11 (45) 8,37 (45) 16,48 (128) 11,06 (154) 10,36 (128) 7,64 (121) VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 CL ce 31,32 (130) 13 VOCABULAIRE 2 CO Ê 6,15 (45) Q. 6,47 (132) Q. VOCABULAIRE 1 CO 31,07 (54) CO 29,83 INED-INOP Score non-verbal (125) ce 7,58 (239) o en — 7,55 (20) r- O 7,14 (49) 7,47 (198) o r»>" r-' GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,86 GSP 10,64 13,53 PEDA GSP x PEDA GSP PEDA CD CN CO 9,29 (196) 10,01 (200) GSP x PEDA 0,65 GSP 19,32 PEDA 27,25 en 7,75 (104) 9,53 (248) ™ «N 10,48 (249) 12,8 (165) 1,19 2,41 2,29 GSP x PEDA GSP PEDA * * 9,94 (53) 10,25 (55) 13,87 (248) 11,13 (15) 25,19 (200) GSP x PEDA GSP PEDA Signif. à.05 * 9,69 (105) 10,32 (105) 13,87 (55) 25,18 (257) sa 28,94 (18) 5,73 (201) GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,64 5,59 GSP 0,01 PEDA Facteur Analyse de variance en en in eo r1-" en o 13,83 (103) 26,26 (57) CM 25,15 (110) 5,54 (254) m" <N 5,78 (57) 25,71 (245) 26,53 (26) 26,04 (225) ü> LO t"« CN + 7,51 (135) e <S CD O t" i* 10,2 (143) CL o en • 31,37 (138) CL * 5,89 (110) ce * 6,06 (142) CO 29,33 (53) 0. 27,15 (133) E 28,97 (138) O. 24,91 (245) ce 26,88 (26) to 28,01 (53) CL 27,8 (133) lot 28,95 (138) CM 31,61 (54) C3 U. INED-INOP Score verbal CO 29,41 (125) EPREUVES TABLEAU VI : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Activités de communication fonctionnelle ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogique(PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * ' t 00 CN in m co o o o en — PR 7 (17) 4,87 (16) 5,64 (17) 5 (16) 2,78 (14) 2,09 (31) 1,4 (10) 12,11 (17) 4,8 (15) 3,72 (11) • 4,53 (15) 7,59 (57) 4,85 (57) 6,87 (57) 5,32 (49) 3,29 (17) 2,08 (12) 2,09 (42) 13,2 (50) 6,42 (57) 3,9 (51) 5,33 (57) SYNTAXE A SYNTAXE B SYNTAXE C SYNTAXE D SYNTAXE E SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXEJ SYNTAXE K GSP1 PR EPREUVES 5,01 (52) 3,58 (43) 6,15 (52) 5,38 (42) 3,31 (35) 5,31 (45) 11,67 (56) 1,79 (29) 1,84 (38) 12,89 (49) 1,96 (32) 2,92 (41) 4,58 (50) 5,7 (54) 4,18 (54) 7,29 (54) PR 2,03 (26) 3,36 (47) 5,2 (48) 6,25 (52) 4,57 (54) 7,57 (54) PR GSP2 (12) 4,5 (14) 3 5,92 (14) 12,18 (11) 1,88 (9) 1.5 (2) 2,83 (12) 5,27 <1D 6,33 (12) 4,6 (12) 7,83 (12) PR GSP3 (3) 5,33 (3) 2 3,25 (4) 9,8 (5) 2,12 (8) 1,75 (4) 3,6 (5) 5,6 (5) 3,2 (5) 4,8 (5) PR 5,02 (86) 3,32 (68) 4,36 (83) 3,28 (57) 4,68 (64) 9,68 (97) 11,71 (57) 5,31 (67) 1,68 (41) 1,84 (44) 2,48 (80) 4,15 (89) 5,24 (98) 3,98 (96) 6,36 (99) PR 1,68 (38) 1,88 (45) 2,71 (56) 5,23 (56) 6,62 (66) 4,59 (67) 7,61 (67) PR GSP4 48,94 0,65 2,28 0,37 0,85 0,01 GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 1,05 2,3 1,25 0,43 2,49 1,23 GSP x PEDA 1,81 GSP 1,89 PEDA 12,32 0,28 GSPx PEDA GSP 4,18 PEDA 17,43 GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA 0,56 GSP 4,6 PEDA 10,48 GSP x PEDA 0,63 GSP 0,54 PEDA 14,53 GSP x PEDA 1,02 GSP 0,71 PEDA 30,7 GSP x PEDA 1,58 GSP 2,3 PEDA 18,32 F • * • * * * # Sign if. à . 05 * GSP x PEDA 4,89 GSP 2,69 # PEDA 36,45 Facteur Analyse de variance C3 10,04 (122) 7,18 (121) 16,35 (96) 10,82 (102) 10,36 (97) 8,12 (90) 15,84 (75) 11,42 (77) 10,22 (76) 7,51 (76) VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 CL (¡)6) oc 31,68 co 29,54 (77) E VOCABULAIRE 2 CL 6,34 (99) oc 6,46 (78) CL VOCABULAIRE 1 10,44 (122) 8,07 (118) 7,87 (24) 6,93 (45) 7,02 (207) 7,99 (230) * GSP x PEDA 1,46 GSP 0,68 PEDA 10,32 GSP x PEDA 0,23 11,87 GSP 0,0027 PEDA GSP x PEDA GSP PEDA o rv 9,44 (238) 10,14 (241) CM CM «CM 03 CO* 9,4 (206) 10,41 (208) CM 9,63 (49) 9,84 (50) GSP x PEDA 0,73 20,62 GSP 0,47 PEDA * 9,79 (24) 10,64 (25) 13,19 (208) * 9,93 (126) 10,69 (126) 13,69 (205) O CM OO" 13,02 (44). GSP x PEDA GSP PEDA q cq •- 13,73 (26) 26,75 (244) CO 00 ^J- 14,5 (118) 23,39 (213) * 14,65 (120) r-CD 2 27,81 (49) GSP x PEDA GSP PEDA d «t d d oí o 25,19 (26) 5,66 (244) GSP x PEDA GSP PEDA O 05 00 00 30,13 (123) 5,58 (211) 26,19 (261) GSP x PEDA 0,29 5,48 GSP 0,34 PEDA <t 00 05 CO 00 -tf 27,67 (125) 5,48 (50) 25,15 (209) 25,55 (261) * 6,04 (125) 27,58 (51) 29,92 (28) 25,32 (209) Signif. à.05 Analyse de variance Facteur * 5,93 (127) E r-E. 28,52 (137) CM 27,61 (134) CL 30,16 (107) CN CL CO oc INED-INOP 30,26 Score non-verbal (72) (J E 28,82 (28) C5 CL CO oc 0- 29,16 (137) CO 27,60 (134) 1°= 30,28 (107) 0. 29,77 (72) O u. INED-INOP Score verbal EPREUVES TABLEAU VII : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Prise en compte des registres de langue ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction K3.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * 2,75 (8) 2 2,37 (8) (5) 2 14,12 (8) 3,34 (23) 1,46 (15) 1,68 (19) 3,09 (65) 2,18 (43) 1,87 (48) 3,23 (21) 1,91 (12) 3,15 (40) 2,16 (31) 2 SYNTAXE E SYNTAXE F 3,65 (60) 5,38 (73) 3,55 (18) 5,34 (23) (44) 5,08 (49) SYNTAXE K 3 62 (8) 5,55 (9) 4,47 (21) 4,81 (116) 3,34 (104) (8) 2 3,71 (7) 2,83 (18) 4 SYNTAXE J 3,39 (33) 3,09 (21) 3,58 (36) 5,63 (117) 4,55 (9) 6,11 (9) 4,82 (23) 6,05 (74) 5,65 (23) 6,28 (49) SYNTAXE 1 8,57 (33) 10,94 (121) 11,86 (23) 13,47 (44) SYNTAXE H 8,75 (8) 9,73 (26) 13,07 (79) 1,89 (19) (33) SYNTAXE G 1,73 (15) 3,81 (32) 5,75 (36) 3,85 (34) 1,67 (64) 4,78 (113) 5,81 (128) 4,34 (129) 1,75 (4) 2 1,39 (13) 1,94 (76) 4,25 (8) 5,25 (8) 4,33 (24) 5,06 (74) 4,4 (22) 5,07 (43) SYNTAXE D (3) 5,55 (9) 6,75 (8) 5,56 (25) 6.09 (81) 6,21 (23) 6,76 (51) SYNTAXE C (7) 1,9 (33) 2,79 (103) 3,44 (9) 5,12 (8) 3,96 (26) 4,51 (82) 4,52 (23) (36) 5,02 (50) 6 SYNTAXE B 7,1 (130) (9) 6 (8) 8 6,88 (26) 7,60 (82) 7,21 (23) PR 7,56 (51) PR SYNTAXE A PR GSP4 PR PR GSP3 PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 0,53 2,94 1,65 0,16 2,11 11,32 4,07 6,17 2,22 0.91 1,58 11,42 0,19 1,11 0,11 1,04 8,23 20,65 1,4 3,97 25,53 1,09 2,9 6,73 2,48 3 10,43 GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA 1,17 5,11 12,52 GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 1,67 4,86 20,70 F GSPxPEDA .GSP PEDA Facteur * # * * * * * • * * * * * * * Signif. à . 05 Analyse de variance CD 15,9 (110) 11,06 (112) 10,37 (109) 7,77 (101) 16,54 (61) 11,11 (67) 10,17 (64) 7,95 (65) VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 CL 32,08 (112) or 28,24 (61) CO VOCABULAIRE 2 6 6,55 (109) CL 6,13 (68) CL VOCABULAIRE 1 oc 29,56 (100) CD 7,25 (88) 7,84 (151) 7,21 (23) 10,29 (24) 10,08 (25) 7,28 (46) 9,38 (49) 10,12 (50) 9,42 (267) 8,01 (258) 9,43 (177) 6,84 (179) 10,17 (270) 10,41 (179) 0,21 8,19 0,79 GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 1,98 12,07 GSP 0,78 PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,38 20,98 GSP 3,49 PEDA GSP x PEDA GSP PEDA - GSP x PEDA 3,18 10,07 GSP 1,63 PEDA * 9,86 (160) 10,56 (161) 13,31 (248) 27,07 (286) 5,57 (273) 13,63 (165) 22,02 (171) 5,7 (182) GSP x PEDA GSP PEDA * 10,22 (88) 10,58 (87) 12,97 (46) 28,62 (51) 5,59 (49) 25,41 (277) O "* CN O CM 00 13,87 (24) 23,25 (24) 5,78 (28) 26,19 (193) GSP x PEDA 0,21 GSP 5,49 0,0095 PEDA Signif. à .05 * 14,26 (161) 30,13 (170) 5,77 (165) 27,95 (49) 25,2 (277) d <t d * * 15,25 (77) oo ;T- CM CO O) CO 26,19 (78) «S * 6,39 (87) F 29,16 (30) 25,8 (193) CO 28,4 (172) 27,48 (49) Facteur Analyse de variance * 27,5 (99) ce INED-INOP 31,02 (79) Score non-verbal CM CL CO û. 27,9 (30) CD F la- 27,67 (99) 00 CL CO ce a. 29,92 (100) F la- 30,27 (79) CD U. INED-INOP Score verbal EPREUVES TABLEAU VIII : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Différenciation oral/écrit ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * CN 05 CD r^ m r» r-~ d oo" CM 1,61 (47) 10,65 (75) 1,78 (32) 10,17 (55) 1,71 (7) 10,45 (11) (14) 2,5 (2) 13,6 (5) 6,5 (4) 1,83 (54) 12,17 (65) 1,76 (13) 2,02 (46) 1,5 (6) SYNTAXE G 1,91 (58) 1,77 (31) 2,16 (6) 1,75 (4) 2,02 (45) 1,92 (13) 2,13 (38) 1,8 (5) SYNTAXE F 2,53 (82) 2,64 (54) 2.58 (12) 2,5 (4) 3,34 (70) 2,44 (18) 3,27 (55) 2,33 (6) SYNTAXE E 4,58 (62) 4,33 (11) 5,6 (5) 4,8 (73) 5,12 (25) 5,35 (56) 4,55 (9) SYNTAXE D 2,66 (12) 4,38 (13) 3,33 (3) 5,5 (4) 4,42 (57) 5,26 (69) 5,76 (25) 3,57 (21) 4.96 (25) 6,17 (57) 3,89 (48) 5,26 (57) 5,73 (15) 3,78 (14) 4,8 (15) SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 5 5,76 (72) 12,41 (20) 13,08 (55) (8) 12 SYNTAXE H 4,45 (86) 3,25 (63) 3,35 (62) 4,57 (63) 4,93 (88) 5,44 (65) 4.56 (83) 5.85 (87) 5,74 (77) 5,75 (12) (5) 7 5,94 (73) 6,03 (33) 6,99 (57) 6,58 (17) SYNTAXE C 4,09 (87) 4.4 (76) 3,91 (12) (5) 5 4,29 (74) 4,55 (34) 4,8 (56) SYNTAXE B 5,05 (17) 6,93 (88) 6,79 (78) 6,75 (12) 7,40 (5) 7,41 (74) 7,47 (34) 7,42 (57) 7,58 <17) SYNTAXE A PR PR PR f-R GSP4 PR GSP3 PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA Facteur 0,6 2,45 0,46 0,17 2,83 0,01 0,87 3,32 0,12 0,88 5,68 1.79 1,19 1 0,09 0,16 0,58 2,45 2,95 4,57 6,83 0,84 1,5 0,07 0,49 2,61 0,17 0.45 5,08 2,76 0,36 3,85 0,4 F • • * * « * # # Signif. à .05 Analyse de variance CD CL ce 30,66 (102) 16.35 (100) 10,83 (110) 10,31 (105) 8.11 (105) (l¿) E80E óo r 11,47 (69) 10,27 (68) 7,37 (61) VOCABULAIRE 2 VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 in — 6,2 (20) en •— 7,82 (164) 7,69 (49) 6,65 (144) 7,96 (293) GSP x PEDA 0,59 0,71 GSP 18,20 PEDA GSP x PEDA 0,69 12,10 GSP PEDA 2,60 r-~" •* 7,17 (75) d 9,47 (291) en en q 9,34 (153) CN 00 lO 9,77 (49) GSP x PEDA GSP PEDA ** 10,15 (166) 10,19 (294) 10,41 (155) 10,33 (24) GSP x PEDA 0,19 GSP 21,14 PEDA 1,23 * 9,65 (82) 10,58 (165) 13,52 (283) 13,26 (130) 13,5 (48) m ^" 12,81 (22) * 10,55 (83) 14,84 (156) ir «S. GSP x PEDA 1,65 2,48 GSP PEDA 10,86 * 14,08 (82) 22,45 (296) 30,21 (161) 22,87 (49) o£ 34,5 (26) GSP x PEDA GSP PEDA d en o 28,05 (160) 5,66 (299) 5,55 (156) 5,73 (53) GSP x PEDA 1,19 4,93 GSP PEDA 0,000£ Signif. à.05 GSP x PEDA 0,77 GSP 5,58 PEDA 0,49 Facteur Analyse de variance 00 "5f 00 30,42 (88) e 5,96 (167) cc 6,33 (106) ce * 6,49 (71) e * VOCABULAIRE 1 25,95 (312)- 25,75 (158) 25,29 (158) CL 26,61 (55) (0 lo- 32,54 (24) CL 24,86 (158) 0. 26,38 (58) CO 30,54 (24) CL Ve- 30,4 INED-INOP Score non-verbal (72) 6,03 (85) a. co 28,43 (180) CL 27,36 (91) O 30,07 (107) CM CL CO 28,93 (180) CD 27,30 (91) co 30,64 (107) CD 29,23 (72) <* LL INED-INOP Score verbal EPREUVES TABLEAU IX : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F relative à la dimension pédagogique : Libération / Structuration ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * 5,42 (7) 2,42 (7) 2,16 (6) (5) (7) 2 5,87 (8) 3,66 (6) 4,22 (9) 2,66 (9) 1,75 (4) 1,75 (4) 9,44 (9) 4,9 (10) 2,22 (9) 3,77 (9) 5,16 (50) 2,93 (43) 2,22 (27) 1.88 (36) 12,91 (56) 5,73 (49) 3,76 (34) 5,27 (48) 4,6 (48) 3,37 (45) 1,8 (31) 1,74 (31) 11,48 (49) 5,79 (48) 3,22 (44) 5,08 (46) 5,32 (34) (31) 3 2,12 (25) 2,03 (27) 13,2 (35) 6,05 (32) 3,91 (37) 4,95 (40) 5,16 (31) 3,36 (30) 2,05 (18) 1,88 (25) 12,62 (32) 6,12 (40) 3,8 (25) 5,43 (32) SYNTAXE D SYNTAXE E SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 5,62 (8) 14 6.71 (7) 5,7 (10) 6,24 (58) 5,64 (48) 6,71 (42) 6,43 (32) SYNTAXE C 5,14 (7) 3,6 (10) 4,61 (59) 4,1 (49) 4,95 (41) 4,75 (32) SYNTAXE B 7,85 (7) 7,47 (42) 7.43 (321 SYNTAXE A 6.3 (101 PR PR PR 7,71 (59) P~R GSP3 7,1 (49) GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 4,45 (68) 3,29 (56) 5,2 (70) 10,17 (68) 1,72 (36) 1,82 (40) 2,48 (66) 4,54 (81) 3,23 (69) 5,1 (83) 10,63 (86) 1,65 (43) 1,89 (49) 2.67 (70) GSPxPEDA GSP PEDA 1,39 2,62 0,10 1,66 2,67 1,32 0,28 3,04 0,007 GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 1,17 6,5 3,6 0,26 1,02 0,27 0,68 0,87 2,70 GSPx PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 1,46 5,82 0,97 GSPxPEDA GSP PEDA 4,33 (77) 4,83 (68) 1,63 1,52 0,01 0,53 2,69 2,07 GSPx PEDA GSP PEDA 5,82 (93) 5,76 (71) GSPx PEDA GSP PEDA 1,55 4,28 8,03 4,1 (70) GSPxPEDA GSP PEDA 7,03 (95) PR * * * • * » * Analyse de variance Signif. Facteur F à .05 GSPxPEDA 1,23 GSP 4,13 * PEDA 6,85 4,34 (93) 6,64 (71) PR GSP4 CL CO (3 CL 15,24 (81) 11,05 (89) 31,83 (100) 16,15 (99) 10,78 (101) 10,2 (96) 8,03 (96) 29,23 (73) 16,09 (72) 11,47 (78) 10,41 (77) 7,58 (70) VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 7,81 (159) 7,73 (316) 2~ 6,45 (24) 7,68 (45) CNÍ CO 7,25 (80) O r» co r» in co d ai ai * * GSP x PEDA 2,16 GSP 11,02 PEDA 6,36 9,43 (314) 9,4 (130) 0 0 0 0 CD 9,64 (45) m CM m 9,75 (28) *t 9,73 (160) o" cri o 10,45 (88) CD CO CO * * GSP x PEDA 0,04 6,68 GSP 36,54 PEDA 10,05 (318) 10,8 (131) O) t 9,76 (46) ^ - ' + 10,65 (29) 12,8 (42) oo i n CO CM * 10,3 (159) GSP x PEDA GSP PEDA 13,21 (287) 13,96 (126) 26,17 (46) 28,06 (29) * 14,24 (157) GSP x PEDA GSP PEDA 24,15 (329) 27,82 (128) (O 00 in — 5,75 (29) ••* 27,01 (162) GSP x PEDA GSP PEDA 5,64 (325) 5,59 (130) 27,12 (54) T - 32,44 (86) GSP x PEDA GSP PEDA 25,96 (355) 25,01 (115) r- 31,2 (25) Signif. à.05 * 5,89 (164) 27,35 (188) GSP x PEDA 0,82 5,43 GSP 0,20 PEDA Facteur Analyse de variance * 6,17 (88) VOCABULAIRE 2 ce 6,46 (100) Í VOCABULAIRE 1 Ê 29,72 (83) oc 30,03 (112) 25,81 (355) 24,34 (115) CL Ê 26,51 (54) Q. 30,08 (25) ce INED-INOP 30,49 Score non-verbal (67) co P 28 (188) G S P3 CL (LL) LE'9 ce 0. 29,26 (83) CD 30,08 (112) CO 30,05 (67) CM u. INED-INOP Score verbal EPREUVES TABLEAU X : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Apprentissage Occasionnel / Systématique ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. # CM CM r» rO o ce i n CN < Q LU CL CL CL r CO CO u C3 C3 a * < CM ^ CL 11,5 (6) 4,4 (5) 11,4 (10) 5,69 (13) 11,83 (56) 5,24 (49) 3,38 (36) 12,71 (49) 6,29 (48) 3,52 (42) 13,36 (25) 5,4 (30) 3,76 (26) 5,4 (30) 12,6 (42) 6,57 (42) 3,94 (36) 5 SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K (42) 5,56 (46) 1,5 (2) (7) 2 1,63 (30) 1,97 (37) 1,4 (15) 2,18 (37) SYNTAXE G 4,81 (48) 2,66 (3) 1,71 (7) 2,1 (28) 1,9 (30) 2,36 (19) 1,87 (24) SYNTAXE F 4,38 (13) (10) 1.8 (5) 2,9 (11) 3,11 (42) 3,19 (46) 3,09 (21) 3,22 (40) SYNTAXE E 3 4 5,2 (10) 4,76 (51) 5,02 (47) 5,44 (25) 5,12 (40) SYNTAXE D 5,5 (6) 6,45 (11) 5,81 (58) 6,16 (48) 6,56 (32) 6,61 (42) SYNTAXE C 3,83 (6) 4,45 (11) 4,37 (59) 3,55 (56) 4,5 (61) 5,50 (4) 5,76 (63) 4,5 (88) 3,1 (49) 4,72 (90) 10,11 (97) 1,61 (44) 1,77 (35) 10,98 (57) 1,89 (48) 2,65 (82) 4,34 (89) 5,45 (101) 4,06 (100) 6,41 (103) PR 1,82 (41) 2,46 (54) 4,92 (56) 6,34 (63) 4,52 (63) 7,6 (63) PR GSP4 2,4 (5) (6) (6) 4,38 (49) 4,93 (31) 4,8 (42) SYNTAXE B 6 7,45 (11) 7,25 (32) 7,61 (42) SYNTAXE A PR 7,42 (59) PR PR PR GSP3 7,44 (49) GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 0,24 2,67 3,08 0,74 2,89 1,24 GSPxPEDA GSP PEDA 0,02 2,32 21,09 0,54 5,54 3,25 1,18 0,41 10,4 1,28 1,09 3,79 1,29 5,65 0,5 0,82 1,18 2,87 0.88 2,04 8.88 1.28 3,73 3,95 3,67 3,3f 20,02 F GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA Facteur * * » # * • # * * * Signif. à . 05 Analyse de variance 32,07 (70) 15,61 (68) 11,09 (73) 10,42 (71) 8,09 (71) 16,46 (103) 11,07 (106) 10,21 (102) 7,65 (95) VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 oc 7,55 (107) 7,68 (132) 9.75 (133) 7,32 (31) 9,94 (35) 10,64 (37) 7,21 (38) 9,44 (38) 9,57 (38) 7,46 (166) 9,52 (174) 10,58 (175) 7,57 (271) 9,36 (270) 10,07 (274) GSP x PEDA GSP PEDA 0,13 0,60 0,31 GSP x PEDA 1,57 GSP 10,77 PEDA 6,89 GSP x PEDA 1,59 GSP 6,89 PEDA 12,79 GSP x PEDA 0,32 GSP 18,21 PEDA 22,19 GSP x PEDA GSP PEDA » * 10,26 (115) 11,45 (133) 13 (243) 24,92 (283) GSP x PEDA 0,81 GSP 10,06 PEDA 0 0,51 4,43 3,18 d CM' 14,06 (170) 25,61 (174) 5,72 (279) GSP x PEDA GSP PEDA r- O 13,15 (33) 28,63 (36) 5,47 (176) 25,35 (304) r » •<*• 13,4 (37) 25,3 (39) 5,71 (38) 26,43 (166) GSP x PEDA 0,29 GSP 5,44 PEDA 0,15 r- oo co 14,01 (131) 27,05 (137) 5,61 (39) 26,42 (45) 25,5 (304) Signif. à.05 Analyse de variance Facteur « * 10,70 (115) |£ + 15,28 (107) CL 31,17 (111) CL 5,93 (138) oc « 6,05 (114) CO 31,05 (34) |£ 27,59 (161) CL- 25,36 (166) ce 0. 26,86 (45) co 28,67 (34) l£ 28,25 (161) CL % 28,79 (110) 29,82 (103) CL VOCABULAIRE 2 CD 6,34 (70) CO £ 6,42 (107) CL or 0. VOCABULAIRE 1 CD 30,25 (83) CO INED-INOP 30,16 Score non-verbal (96) CN' 28,59 (110) CD 29,36 (96) 00 LL INED-INOP Score verbal CD (E8) 6'0£ EPREUVES TABLEAU XI : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Pédagogie de la découverte ou du modèle. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * 5,32 (31) 3,1 (28) 2,21 (23) 1,95 (22) 13,22 (31) 5,68 (29) 4,12 (25) 5 5,17 (34) 3,24 (33) 1,95 (20) 1.96 (30) 12,66 (36) 6,34 (43) 3,7 (37) 5,27 (43) SYNTAXE D SYNTAXE E SYNTAXE F SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K '29) 5,2 (10) 2,9 (10) 1,71 (7) 4,89 (56) 3,14 (47) 2,18 (32) 1,77 (35) 4,88 (42) 3,17 (41) 1.76 (26) 1.87 (32) 12,43 (44) (6) (6) 5,8 (5) 4,16 (12) 5,61 (47) 4,74 (47) 4,37 (59) 3,43 (53) (6) 3 2,66 (9) 3,55 (38) 3,37 (40) 5,57 (61) 5,66 (12) 5,44 (50) 10,62 (54) 1,78 (32) 1,75 (36) 2,46 (50) 4,94 (53) 6,22 (61) 4,68 (61) 7,57 (61) PR 4,58 (90) 3,2 (72) 4,86 (92) 10,33 (100) 1,61 (47) 1,94 (53) 2,65 (86) 4,35 (92) 5,54 (103) 3,97 (102) 6,45 (105) PR GSP4 4,66 (6) 11,5 (6) 11,4 (10) 12,11 (61) 6,1 (47) 1,66 (3) 2.66 (3) 2 4 (6) 2 6,45 (11) 6,03 (60) 5,5 (6) 5,89 (46) 6,41 (31) 6,72 (43) SYNTAXE C 3,83 (6) 4,45 (11) 4.36 (60) 4,39 (48) 4,9 (30) 4,83 (43) SYNTAXE B (6) 6 7,45 (11) 7,48 (31) 7,44 (43) SYNTAXE A PR 7,53 (60) PR PR 7,31 (48) GSP3 PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA Facteur 1.43 2,97 1,30 0,68 2,80 0 0,02 2,38 9,60 0,16 6,02 0,58 0,11 0.85 1,25 0,71 1.11 6,75 0,99 5,74 0,17 0.8 1,32 1,85 0.99 2,14 4,55 2,38 3,44 9,05 5,31 3,49 10,96 F « * • « tt * « * • * • Signif. à . 05 Analyse de variance 32,43 (80) 15,82 (79) 10,51 (87) 10,13 (82) 29,26 (93) 16,39 (92) 11,61 (92) 10,45 (91) rV£ VOCABULAIRE 2 VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 CO ci: CL 6,85 (113) 8,3 (126) 9,85 (126) 9,49 (218) 9,36 (226) 6,94 (218) 9,56 (37) 6,66 (33) 9,80 (36) 8,12 (219) 9,99 (222) 10,54 (227) 9,94 (38) 10,27 (37) GSP x PEDA 0,40 GSP 0,62 PEDA 26,26 GSP x PEDA 1,07 GSP 11,90 PEDA 0,59 GSP x PEDA 1,60 GSP 8,26 PEDA 19,99 * * 10,13 (122) 10,42 (126) GSP x PEDA GSP PEDA * GSP x PEDA 0,89 GSP 20,58 PEDA 0,21 0,11 2,68 1,11 GSP x PEDA GSP PEDA * 10,72 (122) 13,39 (187) 13,48 (226) 13,93 (32) 12,73 (38) d oí d 14,4 (120) m S2. 26,56 (39) O) CM » eo 0 ) CM 14,76 (118) 26,20 (227) 24,18 (230) 27,27 (36) ce a. CO 26,16 (125) o en d <* i- GSP x PEDA GSP PEDA Signif. à.05 * 28,62 (123) 5,72 (224) 5,52 (231) 5,76 (38) 00 <0 5,56 (39) 25,88 (254) 25,55 (216) 26,36 (44) CM CM 5,95 (127) 27,67 (153) GSP x PEDA 0,17 GSP 5,50 PEDA 0,76 Facteur Analyse de variance * 6,02 (125) lo- 28,59 (118) CL * 8,19 (81) 6,30 (81) CL oc 6,46 (96) CO VOCABULAIRE 1 C3 É 29,07 (93) CL 31,43 INED-INOP Score non-verbal (86) CM 26,01 (254) CL 24,79 (216) CO |£ 27.09 (44) CL 28,34 (35) CD ce 28,65 (153) CO E 28,05 (118) CO 30,49 (93) ID LL INED-INOP Score verbal a. 29.62 (86) EPREUVES TABLEAU XII : Comparaison des classes dites PR et FR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P F relative à la dimension pédagogique : Grammaire implicite ou non. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * (68) 3,41 (60) (141 3 2,18 (11) 1,5 (10) 12,29 (17) 5,13 (15) 3,75 (12) 4,6 (15) 3,23 (47) 2,06 (32) 2,07 (42) 13,14 (50) 6,33 (57) 3,9 (50) 5,31 (57) SYNTAXE E SYNTAXE f- SYNTAXE G SYNTAXE H SYNTAXE 1 SYNTAXE J SYNTAXE K 5,18 (65) 6 12,13 (65) 1,95 (45) 1,97 (41) 3,18 (60) 4,96 (63) 2,66 (39) 1,84 (25) 2,54 (97) 1,87 (64) 2,4 (5) 2,4 (5) 2,63 (11) 1,60 (5) 1,80 (5) 2,05 (17) 1,54 (22) 2,6 (10) 4,25 (12) 5,17 (29) 4,69 (13) 9,5 (10) 3,61 (18) 5,2 (29) 12,42 (40) 3,1 (26) 5,46 (106) 3,42 (89) 4,62 (105) (5) 3,2 (5) 5,6 (5) 10,63 (101) 14,66 (6) 7 1,83 (60) (4) 2 (36) 4,20 (44) 3 4,44 (47) 10,05 (53) 1,21 (19) 3,68 (45) 4,97 (100) 5,66 (6) 4,2 (10) 4,74 (35) 4,47 (17) 5,52 (48) SYNTAXE D 5,50 (58) 5,96 (106) 6,66 (6) 5,81 (11) 6,15 (40) 5,86 (66) 6,11 (17) 6,73 (57) SYNTAXE C 4,12 (58) 4,30 (105) 5,33 (6) 3,63 (11) 4,47 (40) 4,32 (68) 4,56 (16) 4,94 (57) SYNTAXE B 6,56 (60) 8,16 (6) 7,03 (106) 6,27 (11) 7,65 (40) 7,3 (68) 6,94 (17) 7,61 (57) SYNTAXE A PR PR GSP4 PR PR GSP3 PR PR GSP2 PR . GSP1 PR EPREUVES GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 0,98 2,55 1,13 0,76 2,63 0,89 2,42 2,77 9,65 2,09 6,29 0,06 0.62 1,10 11,93 0,79 0,86 0,41 0,27 5,75 0,03 2,57 1,47 9,15 1,23 2,50 1,26 3,12 4,19 0,27 4,11 4,01 0,9 GSPxPEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA F Facteur * # * * * # • # Signif. à . 05 * • Analyse de variance 28,83 (111) 14,87 (108) 10,44 (112) 28,94 (137) 14,33 (130) 10,67 (136) 9,96 (135) 6,88 (126) 30,45 (73) 15,90 (74) 11,23 (73) 10,22 (72) ce 30,94 (100) 16,29 (97) 10,98 (106) 10,35 (101) 7,48 (94) VOCABULAIRE 2 VOCABULAIRE 3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 Ici oc 13,45 (239) 10,25 (264) 9,58 (262) 7,45 (253) 13,33 (27) 9,96 (30) 00 10.20 (45) 9,67 • (43) co o - * <n eq m d *t d O 7,64 (184) en rv CM rr- en « CM" d co 6,57 (40) CM CM GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA 0,49 20,47 GSP 0,14 PEDA GSP x PEDA 0,60 GSP 8,16 PEDA 0,0009 GSP x PEDA 2,4 0,52 GSP PEDA 11,59 GSP x PEDA 0,88 12,04 GSP PEDA 1,98 GSP x PEDA GSP PEDA * 9,2 (182) 10,30 (185) Signif. à.05 * CM ^-~ 13,25 (43) 23,1 (46) CO 5,97 (47) 27,28 (46) GSP x PEDA 0,89 5,49 GSP 0,08 PEDA Facteur Analyse de variance * * 8,44 (113) 26,72 (185) 24,13 (272) 32,93 (29) «2. CO eo coi * 13,42 (174) 5,49 (184) CM 5,71 (271) CL 5,16 (30) oc 26,42 (207) CL 25,18 (263) .Ê 25,73 (207) CL ce 25,22 (263) CO E 29,93 (33) CL * 10,02 (113) 6,08 (111) 5,91 (141) CL 6,13 (75) CD CO ÇN * r** 00 — 6,58 (102) CL. E VOCABULAIRE 1 CO 27,9 (126) CL 28,22 (145) CD 29,2 (78) CO INED-INOP 30,98 Score non-verbal (101) Q. 28,57 (126) CM 28,23 (145) to CD 28,82 (8) CO LL INED-INOP Score verbal CD 31,04 (101) EPREUVES TABLEAU XIII : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Appui sur des capacités diversifiées ou intellectualisme. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * * -*• 5,21 (55) 4 SYNTAXE K 6,25 (55) SYNTAXE 1 (48) 10,5 (12) 13,45 (55) SYNTAXE H SYNTAXE J 1,9 (52) 1,33 (6) 2,04 (46) SYNTAXE G 2 2 (49) 14,5 (4) 7,66 (3) 3,33 (3) 4,66 (3) 10,41 (12) 4,86 (15) 2,66 (12) 4,64 (14) 11,65 (32) 5,04 (25) 3,26 (15) 4,96 (25) 12,5 (73) 6,01 (72) 3,5 (63) 5,26 (69) 5,52 (17) 3,42 (14) (17) 2,5 (2) 1,71 (7) 1,53 (15) 5 (3) 1,66 (9) (20) (7) 2 1,8 (5) 2,13 (38) SYNTAXE F 2,66 (3) 3 2,53 (13) 3,2 (68) 2,75 (8) 3,24 (53) SYNTAXE E (4) 6 4,33 (12) (27) 4 5,22 (71) 4,33 (12) 5,45 (53) SYNTAXE D 5,64 (56) 5,87 (108) (4) 7 5,84 (13) 5,88 (35) 6.01 (71) 6,21 (19) 6,72 (55) SYNTAXE C 4,32 (55) 4,19 (108) 5,25 (4) 3,92 (13) 4,5 (36) 4,31 (72) (18) 5 4,81 (55) SYNTAXE B 0,13 2,55 2,25 GSPxPEDA GSP PEDA 4,09 (41) 4,65 (108) 0,5 2,74 0,83 GSP x PEDA GSP PEDA 3,24 (33) 3,32 (92) 2,02 5,82 6,33 GSPxPEDA GSP PEDA 1,98 2,95 5,37 4,68 (44) 5,33 (109) 1,15 0,77 5,26 0,13 0,65 4,68 GSPxPEDA GSP PEDA GSP x PEOA GSP PEDA 0,39 5,6 0,91 1,8 1,14 17,75 GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA 0,58 2,54 1,15 0,84 4,43 1,35 1,33 3,93 1,38 F GSP x PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA GSPxPEDA GSP PEDA Facteur * # * * * 9 * # * * Signif. à . 05 Analyse de variance GSPxPEDA GSP PEDA 9,57 (49) 1,47 (19) 10,83 (105) 1,75 (60) 1,65 (20) 2,6 (35) 2,57 (101) 1,91 (69) 3,69 (12) 4,93 (103) 6,59 (57) 7 (109) 7,75 (4) 6,69 (13) 7,52 (36) 7,38 (72) 7,15 (19) 7,56 (55) SYNTAXE A PR PR PR GSP4 PR PR GSP3 PR GSP2 PR GSP1 PR EPREUVES 6,37 (108) ce a. 6,42 (69) CD VOCABULAIRE 1 CO S 29,15 (114) CL INED-INOP 32,04 Score non-verbal (65) 15,7 (106) 10,62 (114) 10,18 (108) 7,61 (106) 00 M - CO CD ^i- 11,89 (65) 10,49 (65) 8,25 (60) VOCABULAIRE3 VOCABULAIRE 4 VOCABULAIRE 5 VOCABULAIRE 6 ce a. 7,37 (152) 6,98 (45) 7,89 (173) 9,33 (181) 7,89 (264) 9,49 (263) 9,94 (267) GSP x PEDA GSP PEDA 2,11 0,54 4,12 GSP x PEDA 1,79 GSP 12,06 PEDA 0,85 GSP x PEDA GSP PEDA r-. in r-. o r-* 7,84 (87) 9,54 (44) 9,89 (29) 10,74 (182) GSP x PEDA 0,93 GSP 21,89 PEDA 12,47 CN OÍ 05 CN 9,81 (153) 9,76 (46) 10,65 (29) 13,07 (232) GSP x PEDA GSP PEDA d 13,91 (181) 25,73 (273) GSP x PEDA GSP PEDA 1,53 5,02 2,13 CM * * * 10,27 (95) 13,25 (40) 13,33 (30) 24,36 (184) 5,49 (269) GSP x PEDA GSP PEDA d 10,5 (153) 27,15 (44) 26,54 (31) 5,8 (186) 25,88 (293) CM CM r» «- CD 00 » * 10,67 (95) 5,71 (46) 5,49 (31) 25,49 (177) GSP x PEDA 0,93 GSP 5,51 PEDA 0,02 oo in os 13,94 (148) 29,45 (155) 26,21 (51) 32,42 (28) 25,86 (293) Signif. à.05 * 15,63 (90) 27,96 (93) 5,9 (155) 27,30 (178) 24,77 (177) Facteur Analyse de variance * «-" 05 O 30,26 (108) CO * O co m 31,5 (65) E 6,11 (97) a. 29,55 (93) Ë 26,03 (51) o. w C3 ce a. # VOCABULAIRE 2 CD ce a. 30,57 (28) Q. 28,10 (178) 1 l° a= - 28,94 (93) CN 29,76 (114) CO u. INED-INOP Score verbal to CD 30,63 (65) EPREUVES TABLEAU XIV : Comparaison des classes dites PR et PR d'après les réponses des maîtres à la série de questions du Q.I.P.F. relative à la dimension pédagogique : Grammaire. Résultats des analyses de variance testant le poids respectif des variables pédagogiques (PEDA), des facteurs sociologiques (G.S.P.) et de leur interaction (G.S.P. x PEDA) sur les résultats des élèves aux différentes épreuves. * « • 3* r- —- 7,56 (50) 4,62 (50) 6,3 (49) 4,43 (37) 6,26 (38) 5,30 (36) 6,94 (36) 6 SYNTAXE B SYNTAXE C (10) 5 5,11 (44) 5,11 (36) 5,22 (36) SYNTAXE K 5,24 (50) 3,12 (8) 3,29 (31) 3,57 (47) 3,62 (29) 4,09 (33) SYNTAXE J 4,75 (8) 5,8 (10) 5,27 (48) 6,24 (49) 5,5 (36) 6,66 (36) SYNTAXE 1 11,65 (69) (8) 0,16 3,18 24,11 0,1 2,84 5,46 0,83 2,55 4,64 GSPx PEDA GSP PEDA GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 4,47 (78) 3,03 (56) 4,07 (76) 3.52 (69) 4,94 (73) 2,42 (7) 4,14 (7) 1,28 6,59 10,52 0,12 1.14 2,4 5,85 (75) GSPx PEDA GSP PEDA GSP x PEDA GSP PEDA 1,73 (42) 9,44 (85) 11 11,87 (8) 1,62 (37) 11,42 (59) 13,3 (46) 13,02 (38) 12,79 (29) SYNTAXE H (5) 2 0,90 0,89 0,06 1,75 (4) GSPx PEDA GSP PEDA 1,94 (34) 1,69 (33) 2,13 (23) 1,82 (29) SYNTAXE G 1,83 (37) 1.88 (52) 2,25 (4) 1,83 (6) 1,83 (24) 2,11 (34) 2,16 (25) 2 0,47 5,8 0,02 GSPx PEDA GSP PEDA 2,57 (69) 2,58 (67) 2,42 (7) 2.6 (9) 3,21 (46) (18) 3,09 (42) 3,02 (34) 3,34 (27) SYNTAXE E 0,17 1,84 22.06 GSPx PEDA GSP PEDA 0,77 4,39 31,49 4.11 (77) 3,85 (7) 5,44 (9) 4,37 (53) GSP x PEDA GSP PEDA 2,22 4,32 29,16 5.08 (68) 6,4 (77) 5,25 (8) 6,88 (9) 5,68 (57) 3,83 (86) GSP x PEOA GSP PEDA F 0,64 2,69 19,8 4,68 (77) (8) 4 4,44 (9). 4,17 (58) 6,32 (89) Facteur GSPx PEDA GSP PEDA 7,49 (77) 6,5 (8) 7,33 (9) 7,32 (58) PR * * * • • * • * tt • * # Signif. à . 05 Analyse de variance 5.26 (87) PR PR GSP4 PR PR GSP3 SYNTAXE F 5,48 (45) 4,67 (37) (28) SYNTAXE D 8 6,94 (38) PR PR GSP2 (36) PR GSP1 SYNTAXE A EPREUVES TABLEAU XV Représentation graphique * des résultats aux épreuves des élèves, sous des classes EXP et EXP d'une part, PR et PR d'autre part. INED-INOP SCORE VERBAL Comparaison PR/PR" Comparaison EXP/EXP Notes Notes 32 31 30 29 28 27 32 31 * « — 30 v 29 \ * 26 25 » 28 \ \ 27 26 ""*•-- \ / i 25 i i "SSI 3 " GSP SCORE NON-VERBAL Comparaison PR/PR- Comparaison EXP/EXP Notes Notes 32 32 31 30 31 30 29 28 * 29 28 27 26 25 . \ \ 26. 25 1 EXP 27 —1 1 EXP 1 . „ GSP GSP PR PR * Nous avons réalisé ces graphiques afin de faciliter la lecture des résultats. Ils n'impliquent 148 pas pour nous d'hypothèses "métriques" concernant la hiérarchie entre les G.S.P, VOCABULAIRE VOCABULAIRE 1 Comparaison EXP/EXP PR" Notes Notes A -i .' i GSP i l_ i GSP VOCABULAIRE 2 Comparaison PR/PlT Comparaison EXP/EXP Notes IMO 1 31 31 30 30 29 29 28 28 27 27 26 26 25 25 24 24 es ( \ r • > \ \ \ \ \ \ \\ \ . \ i y GSP EXP. EXP. , i GSP PR PR 149 VOCABULAIRE 3 Comparaison EXP/EXP Comparaison PR/ PR Notes Notes i 16h 16 15 15 14 14 13h 13 12 12 11 11 GSP GSP VOCABULAIRE 4 Comparaison EXP/EXP Comparaison PR/PR Notes i 11 V 10 \ j 0 .# 9 GSP GSP EXP. 150 EXP PR PR. VOCABULAIRE 5 Comparaison EXP/EXP Comparaison PR/PR" Notes Notes 10 10 1 2 i * 3 4 1 1 GSP 2 3 4 GSP VOCABULAIRE 6 Comparaison EXP/Ël<P Comparaison PR/ PR Notes Notes 11 1 EXP_ 2 3 EXP. 4 GSP J 1 1 PR. 2 i i 3 4 GSP PR 151 -EXP,PR -EXP, PR SYNTAXE A Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 8 . 8 . 7 7 . 6 • 6 . 5 . 5 -C_ 1 4 1 GSP 4 GSP 4 GSP 4 GSP SYNTAXE B Comparaison EXP / ËXP Comparaison PR / PR Notes Notes 5 . 5 . 4 . 4 3 3 1 4 1 GSP 1 SYNTAXE C Comparaison EXP / ËXP Comparaison PR / PR Notes Notes 7 7 6 . 6 5 . 5 4 4 4 152 GSP .EXP,PR -EXP,PR SYNTAXE D Comparaison EXP / ÊXP Comparaison PR / PR Notes Notes 6 6 . 5. 5 4 4 3 Í. 1 2 3 4 1 GSP 2 3 4 GSP SYNTAXE E Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 4_ 4 3 . 3 . 2 2 1 1 J í_ 1 4 í_ GSP 1 4 GSP 4 GSP 4 GSP SYNTAXE F Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 3 2 1 _ 4 1 GSP SYNTAXE G Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 3 3. 2 2. 1 . 1 . 1 GSP 153 EXP,PR EXP,PR C V I U T A V C LI Comparaison EXP / ËXP Comparaison PR / PR Notes Notes 13 13 12 12J 11 11 10-1 10 9J 9 4 GSP 1 4 GSP 4 GSP 4 GSP 4 GSP SYNTAXE I Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 7 7 6 6 5 5 4-I 4 4 GSP 1 SYNTAXE J Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 1 4 GSP 1 SYNTAXE K Comparaison EXP / EXP Comparaison PR / PR Notes Notes 6. 6. 5. 5 . 4J 4 . 4 154 GSP ANNEXE E Graphiques représentant les effets différentiels de la pédagogie sur les résultats des élèves selon des Groupes Socio-Professionnels (G. S. P.). Gilbert DUCAIMCEL Hypothèse : réduction des écarts de performance entre élèvesde G.S.P. 1 (cadres supérieurs) et élèves de G.S. P. 4 (ouvriers - employés de commerce) dans les classes PR par rapport aux classes PR. Légende des graphiques : En abscisse : scores moyens des G. S. P. En ordonnée : G.S. P. 1 et 4 PR : PR Résultats de l'analyse globale de la variance, notés : • PEDA + : effet significatif de la pédagogie • G.S.P. — : pas d'effet significatif de la variable G.S.P. • INTER + : interaction significative PEDA x G.S.P. Effets différentiels partiels positifs notés • ÏÏRx G.S.P. 1 • PRxG.S.P. 2 • PR XG.S.P. 4 Zones grisées : Moyennes des différences des scores moyens selon PR et PR. 155 INED Verbal Score = \ \ V PH \ PEDA GSP PR X GSP 3 PR 30 INTER PR X GSP 1 PR X G S P 4 \ * \ \ \ \ \ \ """* ?H , i 1 1 \ I — 4 GSP 2 INED Non-Verbal PEDA GSP INTER + + PR X G S P 3 PR X GSP 1 PR X G S P 4 v1 oa 4GSP 1 \ \ INED Total 57 >y ^^^ \PEDA x + GSP INTER + + PR X'GSP 2 55 PR X G S P 3 PR X G S P 1 53 *—-~-^ 51 \ • \ \ \ • — \ ^ \ \ w 49 47 i _i i i__ 4 GSP VOCABULAIRE 1 PR PEDA PR GSP .... INTER + 1 2 VOCABULAIRE 2 PEDA 33 32 31 30 29 28 27 26 25 24 GSP INTER PR X G S P 2 PR X G S P 4 PR X GSP 1 1 _t_ 2 VOCABULAIRE 3 PEDA GSP + + INTER 17 16 15 14 • 13 12 157 VOCABULAIRE 4 PR PEDA PR GSP + INTER - GSP + INTER + PEDA GSP INTER + - 12 11 ^-Trrr^r* 10 9 a - — i 1 i ... . i 2 VOCABULAIRE 5 PEDA 11 10 1 2 VOCABULAIRE 6 + SYNTAXE A PEDA GSP INTER + - + PR x GSP 3 PR x GSP 4 PR x GSP 2 SYNTAXE B PEDA GSP INTER SYNTAXE C PEDA GSP INTER 5- + + SYNTAXE D + PR x GSP 3 PR x GSP 4 PEDA GSP INTER + 159 PEDA SYNTAXE E - GSP INTER + — PR x GSP 3 SYNTAXE F PEDA GSP INTER 3£R X GSP 4 PR X GSP 3 2. 1 ^~» < ^ C^w X^ i i \ i i 1 SYNTAXE G PEDA GSP INTER PEDA GSP INTER + 3- - - 2. —i 1 r- 3 4 14 SYNTAXE H 13. \ "N^ P~XGSP4 X GSP1 PR 12. \ ^ i 11. 10. \ 9 160 SYNTAXE I PEDA GSP INTER SYNTAXE J PEDA GSP INTER + - + - - 6. — PR x GSP 2 SYNTAXE K PEDA GSP INTER PR x GSP 4 PR x GSP 3 161 &N.I.G.M. Neuilly-Plaisance 300.18.10. "ESSAI D'EVALUATION DES EFFETS D'UNE PEDAGOGIE DU FRANÇAIS". Ed. I.N.R.P. . " 3 - Vers l'évaluation des capacités syntaxiques d'élèves de CM1", par JM. Principaud, 1980 . " 2 - Vers l'observation de variables pédagogiques- Un Questionnaire d'Identification des Pédagogies du Français", par H. Romlan, A. Lafond, 1981 . " 1 - Que peut la pédagogie? Variables pédagogiques, facteurs sociologiques et performances linguistiques d'élèves de CM1" par C. Barré, A. Lafond, G. Ducancel, H. Romian, 1983 "4 • Vers l'évaluation des capacités lexicales et sémantiques d'élèves de CM1", par C. Barré de Miniac, M. Péchevy, sous presse "5 - Créativité et poésie dans des textes d'enfants du CM!", par F. Sublet, 198 3. "ASPECTS DE LA LANGUE ORALE", Ed. de l'I.N.R.P. - "Aspects de la langue oro/e des enfants à l'entrée au C. P. - Etudes phonologiques". Ouvrage collectif sous la direction de A.M. Houbedine? par A.M. Houdebine, D. Hadjaj.E. Espéret, G. et J. Konopczinski. J.P. Goudailler, sous presse. APPRENTISSAGES PREMIERS DE LA LANGUE ECRITE, Ed. de l'I.N.R.P. - "Devenir lecteur- Trois C. P., a St Etienne, Poitiers, Toulouse", par L Lassablière, M. Agniel et A. M. Houbedine, J. Patte, D. Sirven et E. Charmeux, "Recherches Pédagogiques" n° 112, I.N.R.P., 1982 - "Finalités, objectifs, pratiques et outils des pédagogies de la lecture / écriture au C.P. ", par H. Romian, J. Zonabend, G. Laterasse et M. Masselot, E. Charmeux, J. Manzon, H. Mesliand et Y. Bianco, "Recherches Pédagogiques" n° 1 1 6,1 983. EVEIL/FRANÇAIS - "Eveil scientifique et modes de communication", "Recherches Pédagogiques" n° 1 1 7 I.N. R. P., en collaboration avec l'unité de Recherche Sciences expérimentales, 1983. C'est de notbriété publique : la pédagogie en général, et la didactique des "disciplines" sont impuissantes à ébranler les "pesanteurs sociologiques" et à modifier les inégalités d'ordre socio-culturel à l'égard de la compréhension et des usages de la langue maternelle. Dans le meilleur des cas, une pédagogie "rénovée" de la langue ne prêterait qu'aux "riches" selon les uns, aux couches moyennes selon d'autres. Notre essai d'évaluation des effets d'une pédagogie du Français inspirée des principes du Plan de Rénovation de l'enseignement du Français à l'école élémentaire (dit Plan Rouchette), sur des performances intellectuelles, syntaxiques, lexicales d'enfants de 48 classes de CM1, ne va pas dans le sens de ces idées reçues : - d'une part les performances des élèves des classes expérimentales sont significativement meilleures p o u r l 1 épreuves sur 20, une seule épreuve (dont le principe peut être discuté) allant en sens inverse. - d'autre part, on constate des tendances qui témoignent d'un effet différencié de la pédagogie "P.R." sur les performances des élèves, selon le Groupe SocioProfessionnel dans lequel nous avons classé leurs pères : si la pédagogie "P.R." favorise tous les enfants, elle favoriserait plus encore relativement les enfants • d'ouvriers, d'employés de commerce ; quant à la pédagogie " PR" elle favoriserait plutôt les enfants de cadres supérieurs. - ces effets sont d'autant plus nets que les maîtres réfèrent aune démarche pédagogique plus cohérente, selon les objectifs qui leur sont propres : • en pédagogie "PR", l'enseignement d'une langue correcte, conformée la norme du " b o n usage", incarnée par les "bons acteurs" ; • en pédagogie "PR", la diversification des usages socialisés et individuels de la parole dans des situations fonctiennelles de communication orale et écrite, en relation avec la découverte progressive des règles de fonctionnement de la langue. Cette "photographie" intervenait 18 mois seulement après la mise en œuvre des hypothèses pédagogiques du Plan de Rénovation dans les classes expérimentales (6 mois seulement pour le vocabulaire), et une relative diffusion dans les classes nonexpérimentales : 1/3 seulement des maîtres de classes expérimentales avait intégré fortement les options du Plan. On peut supposer qu'une évaluation menée dans des classes fortement cohérentes en "PR" et "PR", avec des épreuves élaguées et rationalisées grâce à l'essai, donnerait des résultats plus nets. Maison peut d'ores et déjà affirmer que la variation des contenus de l'enseignement du Français entraîne des variations dans les performances linguistiques des élèves en interaction avec les différenciations d'origine sociale. Cette évaluation est la seule qui, à notre connaissance, et en France du moins, procède d'une étude poussée des "variables pédagogiques", à l'œuvre dans les activités scolaires de communication, d'analyse de la langue. Elle montre, selon nous, qu'il est possible et nécessaire de considérer pratiquement et étudier scientifiquement les pratiques pédagogiques en tant que pratiques sociales complexes et spécifiques. Comme d'autres, les "faits pédagogiques" ont à être classés, conceptualisés, "modélisés". Comme d'autres, le champ des pratiques scolaires d'enseignement/apprentissage de la langue maternelle peut et doit devenir objet de connaissance. De tels enjeux importent tout autant à la Recherche qu'à la Formation des Maîtres. Ao PTTC, ISBN 2-7342-0009-0