224 P. Gorwood
RÉSULTATS
Les patients porteurs de l’allèle de vul-
nérabilité (Asp40) recevant une simple aide
médicale non spécifique et sous Naltrexone
avaient plus de jour d’abstinence et moins
de jours de perte de contrôle que les sujets
sous placebo, mais cette différence n’était
plus significative chez les sujets non por-
teurs de cet allèle.
82 % des porteurs d’Asp40 ont un bon
pronostic médical, contre 54 % des sujets
qui n’en sont pas porteurs.
De manière intéressante, ces différen-
ces sont écrasées lorsqu’une psychothé-
rapie comportementaliste est proposée de
manière parallèle, les différences d’effet de
la Naltrexone étant apparemment diluées
dans l’impact important de cette prise en
charge psychothérapeutique.
CONCLUSIONS
L’allèle analysé permet une assez
bonne prédiction de l’efficacité de la
Naltrexone, quels que soient les (nom-
breux) critères retenus.
La TCC peut lever la résistance
aux IRS dans les TOC
A randomized, controlled trial of cognitive-
behavioral therapy for augmenting pharma-
cotherapy in obsessive-compulsive disorder.
Am J Psychiatry. 2008 May ; 165 (5) : 621-30.
Simpson HB, Foa EB, Liebowitz MR,
Ledley DR, Huppert JD, Cahill S, Vermes D,
Schmidt AB, Hembree E, Franklin M, Cam-
peas R, Hahn CG, Petkova E.
CONTEXTE
Les IRS sont venus prendre un relais
efficace et bien utile aux tricycliques dans
le traitement du trouble obsessionnel com-
pulsif. Néanmoins, leur impact se résume
à une baisse moyenne de 20 % à 40 % de
réduction des symptômes dans la majeure
partie des cas. Lorsque le trouble ne
répond pas à ce traitement, ou partielle-
ment, plusieurs études ont montré les
bénéfices de l’ajout d’un antipsychotique.
Néanmoins, là aussi, seule une partie des
patients va avoir une réponse satisfaisante
(moins de la moitié aura une baisse de plus
de 25 % de leurs symptômes). La TCC
avec exposition pourrait être intégrée dans
l’arsenal thérapeutique de lever de résis-
tance, avec un effet qu’on imagine facile-
ment synergique, puisque l’exposition
moins anxiogène car sous traitement favo-
riserait l’extinction des rituels et des biais
cognitifs associés.
MÉTHODE
100 TOC résistants, tous sous IRS sont
pris en charge par TCC avec exposition
(17 séances sur 4 mois), versus par autant
de séances de type « aide à la gestion du
stress » ayant démontré une aide aspécifi-
que dans les troubles anxieux, mais appa-
remment minime dans le TOC (c’est-à-dire
formant un assez bon bras placebo !). La
notion de résistance aux IRS se base sur
les traitements passés, en remarquant que
les doses sont en moyenne très élevées
(trois fois la dose préconisée dans la
dépression), et donc peu de risque que
l’absence d’efficacité ne soit due à un sous-
dosage.
RÉSULTATS
L’exposition rajoutée à un traitement
IRS qui pourtant n’a pas la preuve de son
effet seul réduit fortement l’intensité des
symptômes de TOC, ce que ne fait pas la
psychothérapie aspécifique de l’aide glo-
bale à la gestion du stress. Le taux de
répondeur est ainsi deux fois plus élevé
dans le bras TCC, les taux de rémission
étant bien plus important à terme (33 %
versus 4 %).
CONCLUSIONS
La TCC ici pratiquée est très axée sur
l’exposition. On y lit donc que non seule-
ment les sujets sont exposés sur le lieu de
soin, mais aussi que les thérapeutes doi-
vent passer au moins deux fois sur le lieu
de vie des patients pour les aider à s’expo-
ser (réellement) sur le lieu d’habitation. On
demande ainsi au patient de passer au
minimum une heure par jour d’exposition,
sans aucun rituel, la ritualisation étant pré-
sentée au patient comme étant le frein à
la désensibilisation lors de l’exposition
répété.
COMMENTAIRE
La taille de l’échantillon, la qualité de l’étude,
et la cohérence du gène étudié rendent cette
étude totalement prioritaire. Il est difficile de
ne pas imaginer, qu’à plus ou moins long
terme, on n’utilise pas cette donnée (en fait
deuxième travail allant vers la même direc-
tion après le travail d’Oslin) dans la pratique
clinique. Les test génétiques étant de plus
en plus rapide, sûrs, et de moins en moins
coûteux, comme ne pas en tenir compte si
l’on sait que les sujets n’étant pas porteurs
de l’allèle analysé n’ont pas de bénéfice
supérieur au placebo pour la prescription de
Naltrexone ? De plus, l’existence d’autre
stratégie alternative tout aussi efficace pré-
serve le côté éthique de cette prise en
considération (il ne s’agit pas de mettre des
possibilités thérapeutiques de côté pour
certains, mais d’affiner le choix thérapeuti-
que optimal pour tous).
COMMENTAIRE
La TCC comme « add-on » dans les TCC
résistant est une approche intéressante, car
on avait pour le moment plus l’habitude d’un
cheminement inverse, avec la prescription
de psychotrope chez les sujets non répon-
deurs à une TCC. Il est vraisemblable, et c’est