Discussion M. Abbar

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L’Encéphale (2007) Supplément 1, S5
j o u r n a l h o m e p a g e : w w w. e l s e v i e r. c o m / l o c a t e / e n c e p
Discussion
M. Abbar
CH, 30000 Nîmes
Pour le clinicien, les symptômes négatifs sont des éléments
symptomatiques incontestables chez les patients souffrant
de schizophrénie. Cependant, ils sont observés dans
d’autres pathologies, et sont donc peu spécifiques. Ils sont
donc moins utilisés dans les classifications que les symptômes positifs ou de désorganisation, et bénéficient d’un
moindre nombre d’outils d’évaluation validés et fiables.
Il existe de nombreux arguments étayant l’existence
d’un syndrome négatif – même s’il n’existe pas un consensus complet sur sa définition. En pratique, ses composantes
les plus pertinentes sont l’émoussement affectif, le retrait
émotionnel, l’alogie, l’anhédonie, l’aboulie, l’apathie, la
perte de motivation.
Syndromes positifs et négatifs ne sont pas exclusifs chez
un même patient : il est important de considérer leur importance relative, qui varie au cours de l’évolution, et qui a des
implications importantes au niveau de la prise en charge.
Le passage du syndrome négatif au syndrome déficitaire
implique de se poser la question des mécanismes en jeu, en
s’appuyant en particulier sur la distinction de Carpenter
entre symptômes négatifs primaires et secondaires, et les
trois mécanismes principaux pour ces derniers : la dépression (en distinguant les dépressions qui accompagnent les
phases processuelles et celles qui les suivent), l’effet des
neuroleptiques, et l’isolement, l’absence de stimulation.
Les symptômes négatifs primaires renvoient au mécanisme intrinsèque de la schizophrénie, et doivent être distingués selon qu’ils sont persistants ou transitoires. Ces
symptômes primaires renvoient à la composante déficitaire, présente dès le début de la maladie psychotique, et
sont associés à un fonctionnement prémorbide déjà considérablement altéré.
D’autres symptômes négatifs sont considérés comme
primaires bien qu’ils ne soient pas persistants : ils accompagnent les phases processuelles, auxquelles leur pronostic
serait lié, et ils ne seraient donc pas constitutifs du déficit.
Enfin, certains symptômes négatifs s’installent au fur et
à mesure des épisodes psychotiques mais perdurent après
leur résolution, et constitueraient un déficit d’installation
progressive : un traitement efficace des poussées processuelles serait alors susceptible d’enrayer l’évolution de ces
symptômes négatifs.
E-mail : [email protected]
L’auteur n’a pas signalé de conflits d’intérêts.
© L’Encéphale, Paris, 2008. Tous droits réservés.
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