Dualité : dim E∗- Jean-Baptiste Campesato - Page 5/8
Pour obtenir un élément de Ikil suffit de compléter l’ensemble fixé avec un k-ème
élément pris dans I\ {i1, . . . , ik−1}. On a donc card I−(k−1) = card I(car Iest
de cardinal infini) choix possible.
Donc Ikadmet au moins card Iéléments.
On a donc card Ik≥card I.
card Ik≤card I:
Pour tout J∈ Iknous savons qu’il y a k!
(k−k)! =k!injections de J1; kKdans J⊂I.
Ce qui nous donne k!injections de J1; kKdans Ique l’on peut numéroter avec les
entiers de J1; k!K: pour une de ces injections f, on note IJ(f)l’indice lui correspon-
dant.
On considère alors l’application Φ : {Injections de J1; kKdans I} −→ Ik×J1; k!K
f7−→ (J=f(J1; kK),IJ(f)) .
Φest bijective du fait de l’unicité de l’indice des injections une fois que leur image
par J1; kKest connu. Ainsi :
card {Injections de J1; kKdans Ik}= card (Ik×J1; k!K)
⇒k!card Ik= card {Injections de J1; kKdans I}
≤card {applications de J1; kKdans I}
= (card I)kcar une application est caractérisée par le k-uplet formé des
valeurs qu’elle prend.
= card I(car Iest de cardinal infini).
Puis on a vu dans le premier point que card I≤card Ikavec Ide cardinal infini,
donc Ikest aussi de cardinal infini. On a donc k!card Ik= card Ik.
Finalement on obtient card Ik≤card I.
Soient Eun espace vectoriel de dimension infinie et B= (ei)i∈Iune base de E.
Le coeur de la
bizarrerie du théorème
d’Erdös-Kaplansky
réside dans le lemme
6 : la K−algèbre
AI=K[Xi, i ∈I]est
seulement de dimension
card I(alors que
R[X, Y ]est de
dimension bien plus
grande que 2, mais 2
n’est pas infini). Merci
àGeorges
Elencwajg pour cette
remarque.
Alors Eest isomorphe à l’espace vectoriel AIdéfini ci-dessus.
Lemme: lemme 6
Démonstration du lemme 6
Soit M={1}S{Xp1
i1. . . Xpk
ik;k∈N∗,{i1, . . . , ik}partie finie de Ide cardinal k, (p1, . . . , pk)∈
(N∗)k}.
Mest une base de AIcar un polynôme de AIest combinaison linéaire des monômes
Xp1
i1. . . Xpk
iket il s’agit d’une famille libre car une combinaison linéaire de monômes
est identiquement nulle si et seulement si chaque coefficient est nul.
L’application I−→ M
i7−→ Xiest injective, donc card M ≥ card I. Donc card Mest
aussi de cardinal infini.
Donc si on pose M0=M\ {1},M0est aussi de cardinal infini et card M0= card M.
Soit J={i1, . . . , ik}une partie finie de Ide cardinal k∈N.
Alors card (N∗)J= (card N∗)k= (card N)k= card Ncar Nest de cardinal infini.
Donc pour toute partie finie Jde I, on peut se donner (axiome du choix) une bijection
θJ: (N∗)J→N. ie à chaque partie finie Jde Ion assigne une unique bijection θJ
que l’on conserve pour la suite.
Rappelons que card N
est le plus petit
cardinal infini (pour la
définition de F).
Notons F={(i1, . . . , ik)∈Ik, k ∈N∗}l’ensemble des sous familles finies de I(non
vides).
Soit θ:M0−→ F × N
Xp1
i1. . . Xpk
ik7−→ (J= (i1, . . . , ik), θJ(il7→ pl)) .
Comme les monômes de M0sont caractérisés par leurs indices (i1, . . . , ik)des indé-
terminées et leurs puissances associées (p1, . . . , pk)et comme les θJsont bijectifs, θ
est une bijection.
On a donc card F · card N= card M0= card M.
Et comme card F ·card N= card Fdu fait que card Nest le plus petit cardinal infini,
on a card F= card M.