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Examen : 1ère séries technologiques
Epreuve : Français
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QUESTION N°1
I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
Quelle est la fonction principale de ces quatre scènes d’ouverture ?
Il s'agit de confronter quatre textes relevant du même genre, le théâtre, et du même type, la scène
d’exposition. En général, les élèves ont étudié dans l’année au moins une scène d’exposition : la question
est simple. Il suffit de confronter les textes en rappelant ce qu’on attend d’une scène d’exposition :
INFORMER le spectateur.
II - LES DIFFÉRENTS TYPES DE PLAN POSSIBLES
Le plan choisi, et qui nous a semblé le plus simple, est de type thématique.
III - LES PISTES DE REPONSES
PREMIERE PARTIE :
Informations spatio-temporelles
Toutes ces scènes donnent des informations précises sur le lieu. Elles sont signalées par des
didascalies : une rue de Séville pour le texte de Beaumarchais, un « salon octogone » pour le texte de
Labiche, « une place devant un château » dans le texte de Musset. Seul le texte de Manet, plus
moderne, ne donne pas de didascalie. La voix off donne certes des indications, mais elles sont vagues,
ou en tout cas peu réalistes : « quelque part dans le monde », « protégés par des vitres blindés ». De ces
quatre pièces, c’est celle dont le lieu est le plus énigmatique.
Sur l’époque ou le moment, les informations sont très imprécises. On peut les supposer à partir
des dialogues : le comte évoque la Cour de Madrid, donc une époque lointaine. Les personnages de
Labiche semblent hors de toute époque. Maître Blazius, dans le texte de Musset, parle d’un « seigneur »
et un « baron ». Enfin, Manet ne donne aucune indication temporelle précise : seule la « vitre blindée »
suggère une époque moderne. Ainsi, le metteur en scène est libre, par les costumes ou les décors, de
transposer les pièces dans l’époque qui lui paraît la plus appropriée.
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DEUXIEME PARTIE :
Informations sur les personnages et l’enjeu
Les scènes d’exposition donnent aussi des informations sur les personnages et l’enjeu de l’action.
Trois des quatre textes proposent des situations assez conventionnelles. Les domestiques de Labiche se
font la cour pendant que le maître de l’un d’eux prépare son mariage. On apprend aussi que Virginie
souhaite changer de maître et de maîtresse. Le Comte de Beaumarchais est amoureux et souhaite se
faire aimer sous un déguisement qui cache sa condition. On ne comprend pas bien qui est Figaro : il erre
en composant une chanson, mais on ne connaît pas ses intentions. L’enjeu de la pièce de Musset
semble être le retour du jeune Perdican dans son château de famille après ses études savantes.
Une fois de plus, le texte de Manet est le plus mystérieux : deux dictateurs se rencontrent, « par
plaisir » et échangent « les clichés les plus éculés » : on ne comprend pas en ce début de pièce quel est
véritablement l’enjeu, le mystère demeure.
TROISIEME PARTIE :
Informations sur le genre
Enfin, les scènes d’exposition informent sur le genre de la pièce. Celles de Beaumarchais, Musset
et Labiche commencent par un ton léger, voire franchement comique. Nous devinons que nous sommes
dans l’univers de la comédie : des domestiques, des personnages nobles, ou des personnages
stéréotypés comme Maître Blazius.
En revanche, la pièce de Manet est plus ambiguë : le dialogue des deux personnages, fait de
clichés, et la façon dont ils sont habillés nous placent dans un univers comique. En même temps, le
metteur en scène est libre de créer un climat inquiétant : la « vitre blindée », les « gestes lents », le cadre
de cette « forteresse construite au sommet d’une vertigineuse montagne », le fait enfin que les
personnages soient des « dictateurs » ont quelque chose de mystérieux et de sombre.
CONCLUSION :
Donnant des informations, il est évident que la scène d’exposition donne surtout envie au lecteur
ou au spectateur de découvrir la suite.
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QUESTION N°2
I - L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
Chaque auteur a fait un choix d'énonciation différent pour débuter sa pièce (qui parle ? à qui ?).
Précisez lesquels et étudiez quels peuvent être les effets de ces choix sur les spectateurs ou les
lecteurs.Il faut identifier pour chaque texte qui parle (locuteur) à qui (destinataire) et proposer une analyse
qui mette en évidence les choix opérés par les auteurs, des plus traditionnels aux plus originaux.
II - LES DIFFÉRENTS TYPES DE PLAN POSSIBLES
Le plan choisi, et qui nous a semblé le plus simple, consiste à traiter les textes successivement, en
partant du plus conventionnel du point de vue de l'énonciation, celui de Labiche, pour apprécier ensuite
les écarts marqués par Musset, Beaumarchais et Manet.
III - LES PISTES DE REPONSES
PREMIERE PARTIE
Labiche fait dialoguer entre eux les personnages qui se désignent en utilisant les pronoms
personnels de première personne pour les locuteurs et de deuxième personne pour les destinataires. Par
ce dialogue, le spectateur découvre aisément et peu à peu l'identité des interlocuteurs et des autres
personnages, pour le moment seulement évoqués.
Transition
Musset et Beaumarchais s'écartent un peu de ce dispositif attendu parce que traditionnel.
DEUXIEME PARTIE
La présence d'un chœur dans l'exposition de On ne badine pas avec l'amour fait intervenir un
locuteur pluriel, dont chaque membre prononce la même réplique simultanément. Les premières phrases
peuvent étonner le public parce qu'elles évoquent le personnage de Blazius à la troisième personne :
cela donne l'impression que le théâtre raconte au lieu de donner à voir. Par ailleurs, Musset use ici d'un
procédé proche de l'aparté : le public est comme pris à partie alors que d'habitude le personnage ne tient
pas compte de lui.Beaumarchais choisit de débuter sa pièce par la succession de deux monologues : le
comte puis Figaro se parlent à eux-mêmes ce qui permet au spectateur de les couvrir à travers leurs
pensées et leurs façons de parler. Il mesure notamment l'écart social qui les sépare.
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Transition
Eduardo Manet est l'auteur qui fait le choix le plus original sur le plan énonciatif dans ce corpus.
TROISIEME PARTIE
Il reprend au cinéma le procéde la voix off, ce qui tend à produire un effet de narration très
marqué et du coup étonnant dans une représentation théâtrale : les actions ne sont pas seulement
montrées mais énoncées.
Ce choix permet aussi de fondre les didascalies dans ce récit alors que traditionnellement il n'est
pas livré au spectateur. Par ailleurs, il substitue au nom des personnages des codes sans signification
claire : 1-A et 1-B.
Cela crée du mystère pour le lecteur et le spectateur.Tout ceci contribue à renouveler l'écriture
dramatique mais surtout à surprendre le public puisqu'il ne retrouve pas ce à quoi il s'attend.
CONCLUSION
Ce corpus offre un éventail riche et varié des moyens dont dispose un auteur dramatique pour
amorcer une pièce de théâtre.
LES FAUSSES PISTES
Il n’y en avait pas sur le fond. L’erreur de méthode était d’étudier les textes l’un après l’autre sans la
moindre confrontation.
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