3.4 Lois classiques : binomiale et hypergéométrique
Répétition d’expériences
On répète nfois dans les mêmes conditions une même expérience aléatoire (les répétitions étant
indépendantes entre elles) au cours de laquelle un événement Aa une probabilité pd’être réalisé. La
variable aléatoire X, égale au nombre de fois où l’événement Aest réalisé, suit la loi Binomiale B(n, p)
ce qui signifie que :
1. ΩX={0,1, . . . , n}
2. ∀k∈ {0,1, . . . , n},P(X=k) = n
kpk(1 −p)k
On a de plus E(X) = np et var(X) = np(1 −p).
Tirages dans une population à 2 catégories
On considère une population de Nindividus à deux catégories, avec N1individus de catégorie 1 et
N2individus de catégorie 2 (on a N1+N2=N). On effectue ntirages d’un individu dans la population
et on désigne par Xla variable aléatoire égale au nombre d’individus de catégorie 1 obtenus. Si on
effectue les tirages avec remise, alors Xsuit la loi Binomiale Bn, N1
N.Si on effectue les tirages
sans remise ou simultanés (dans ce cas, on doit avoir n6N), alors Xsuit la loi Hypergéométrique
Hn, N, N1
N, ce qui signifie que :
1. ΩX={0,...,min(N1, n)},
2. ∀k∈ {0,...,min(N1, n)},P(X=k) = N1
kN−N1
n−k
N
n.
On a de plus E(X) = np et var(X) = np(1 −p)N−n
N−1en posant p=N1
N.
Exemple 4 Chez une espèce animale, un gène comprend deux allèles notés A (dominant) et a (réces-
sif). On croise des hétérozygotes (mâles et femelles, tous les deux de génotype aA), et on considère les
portées de 10 descendants. Soit X la variable aléatoire égale au nombre d’individus de phénotype A dans
une portée. On rappelle qu’un phénotype A est donné par un génotype AA ou aA, et qu’un phénotype
a est donné par un génotype aa.
Alors Xsuit la loi binomiale B10,3
4, c’est-à-dire que Xest à valeurs dans ΩX={0,1,...,10}
et pour tout k∈ {0,1,...,10},
P(X=k) = 10
k3
4k1
410−k
.
En effet, on peut considérer que l’on répète n= 10 fois l’expérience aléatoire "choisir au hasard un
descendant" au cours de laquelle l’événement A "le descendant est de phénotype A" a la probabilité p=
3
4d’être réalisé. On peut aussi considérer que l’on effectue 10 tirages d’un individu dans la population
des Ndescendants, avec N1descendants de phénotype A et N2descendants de phénotype a (on a
N1+N2=N). On ne connaît ni N1ni N, donc on ne peut pas supposer les tirages sans remise qui
conduiraient à la loi Hypergéométrique. On doit donc supposer les tirages avec remise et N1
N=3
4. Ceci
est justifé par le résultat suivant.
Propriété
Lorsque Nest très grand devant n(en pratique N > 10n), on peut approcher la loi Hypergéo-
métrique HN, n, N1
Npar la loi Binomiale Bn, N1
N, et donc confondre les tirages avec et sans
remise.