4
pulmonaire (Dalen & Alpert, 1975). En effet, ils objectivèrent parmi les patients
atteints d’embolie aiguë un taux de décès de 11% dans l’heure suivant
l’apparition des premiers symptômes. Parmi les survivants, seuls 29%
bénéficiaient du diagnostic approprié. La plupart des ces malades (92%) avait
une évolution favorable sous l’effet du traitement approprié. Il apparaissait dès
ainsi que la majorité des décès survenait chez des malades où le diagnostic
demeurait méconnu. Si 30 ans se sont écoulés depuis lors, et si le taux de
mortalité des patients traités a légèrement diminué (de 8% à moins de 5%), les
études nécropsiques récentes ne permettent guère d’affirmer une meilleure
acuité diagnostique (Dalen, 2002). En effet, 15% des patients qui décèdent de
cause inconnue à l’hôpital présenteraient une embolie pulmonaire (Stein &
Henry, 1995;Bergqvist & Lindblad, 1985), qui demeure la cause principale de
mortalité non carcinologique des patients atteints d’un cancer (Baron et al.,
1998). C’est aussi la première cause extra obstétricale du décès des parturientes
(Thorogood et al., 1992).
En outre, une telle pathologie peut engendrer une certaine morbidité par
l'apparition d'un coeur pulmonaire chronique, à mesure que s'installe une
hypertension artérielle pulmonaire (Pengo et al., 2004). Par ailleurs, toute
thrombose veineuse profonde incomplètement résolue peut générer, à distance
de l'accident, un syndrome post-phlébitique qui finit par intéresser près de 90%
des patients (Prandoni et al., 2005). Vue sous cet angle épidémiologique, la
maladie thromboembolique pulmonaire présente pour le clinicien des enjeux
évidents aux plans diagnostique et thérapeutique.
Ainsi, à coté des complications naturelles de la maladie dont l'apparition est
souvent tardive, le risque de mortalité immédiate en l’absence de thérapeutique
adaptée est estimé à environs 30%, plaçant l’embolie pulmonaire au deuxième