D´emonstration. `
A partir de la preuve du th´eor`eme 4.3.6, on voit facilement
qu’on obtient des isomorphismes h∗(Sn)−→ h"
∗(Sn) pour tout entier n.
On proc`ede maintenant par r´ecurrence sur la dimension du CW-complexe
X. Si Xest de dimension 0, l’axiome d’additivit´e fait l’affaire. Si maintenant on
prend Xde dimension n+ 1, soit Xnson n-squelette. On v´erifie que X/Xnest
un bouquet de sph`eres, chacune de dimension n+ 1. On a vu dans les exercices
que l’homologie d’un tel espace ´etait la somme directe des homologies de ces
sph`eres, et par suite on obtient un isomorphisme h∗(X/Xn)−→ h"
∗(X/Xn).
Appliquons maintenant le corollaire 4.3.5 :
··· −−−−→˜
hk(Xn)−−−−→˜
hk(X)−−−−→˜
hk(X/Xn)−−−−→˜
hk−1(Xn)−−−−→· · ·
∼
=
"
"
∼
=
"
∼
=
"
··· −−−−→˜
h"
k(Xn)−−−−→˜
h"
k(X)−−−−→˜
h"
k(X/Xn)−−−−→˜
h"
k−1(Xn)−−−−→· · ·
On conclut grˆace au lemme des 5.
5.2 L’homologie des CW-complexes
Dans cette section, nous allons (enfin) prouver que, si H∗(−;F2) est une
homologie ordinaire `a coefficients dans F2, et si X=|X|est la r´ealisation d’un
CW-complexe X, alors H∗(X;F2)=H∗(X), o`u le membre de droite d´esigne
notre d´efinition donn´ee dans le §2.3.
La d´emonstration va ´etablir bien plus. Soit H∗(−;k) une homologie ordi-
naire `a coefficients dans un anneau k– les exemples qui nous int´eressent sont
k=F2,Q, ou Z. Soit Xun CW-complexe fini, et soit X=|X|. On va obte-
nir un algorithme pour calculer H∗(X;k), et cet algorithme ne d´epend pas de
la d´efinition de H∗(−;k), mais purement de donn´ees topologiques (ou combina-
toires, si l’on veut) concernant X. En cons´equence, les groupes d’homologie ordi-
naire `a coefficients dans kd’un CW-complexe sont ind´ependants de la d´efinition
de l’homologie. 1
La strat´egie est la suivante :
– On va d´efinir un complexe de chaˆınes D∗(X;k)`a l’aide des foncteurs
Hn(−;k).
– On va calculer l’homologie de ce complexe, et montrer qu’elle vaut H∗(X;k)
(noter l’apparition de Xet non plus X). En fait ¸ca sera assez facile, puisque
la d´efinition mˆeme de D∗(X;k) utilise l’homologie de Xet de ses sque-
lettes.
– D’un autre cˆot´e, les r´esultats qu’on a d´ej`a obtenus sur l’homologie des
sph`eres vont montrer que D∗(X;k) a une description relativement simple,
et pour k=F2on retombe sur C∗(X)=D∗(X;F2).
– Donc l’homologie de C∗(X) est bien H∗(X;F2), cqfd !
D´efinition 5.2.1. ´
Ecrivons donc Xnpour le n-squelette de X, et Xnpour sa
r´ealisation. On d´efinit alors :
Dn(X;k)=Hn(Xn,X
n−1;k).
1. Par contre, si H∗(−;k) et H"
n(−;k) sont deux homologies ordinaires, on n’a pas auto-
matiquement d’homomorphisme H∗(−;k)→H"
∗(−;k) au sens du §pr´ec´edent. On a juste des
isomorphismes non-naturels Hn(X;k)∼
=H"
n(X;k) pour X=|X|. On ne peut pas tout avoir !
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