0. Introduction
La question ci-dessous, pos´ee par W. G. Dwyer et C. W. Wilkerson, est `a l’origine du
pr´esent travail.
Soient pun nombre premier fix´e, πun p-groupe ab´elien cyclique (c’est-`a-dire isomorphe
`a Z/pn, pour un certain entier n), Bπson classifiant, et Yun espace. La question de
Dwyer et Wilkerson concerne l’espace fonctionnel hom(Bπ, Y ) (c’est-`a-dire l’espace des
applications de Bπdans Y).
Question 0.0. Si la cohomologie modulo pde Yest nulle en degr´e impair (et si Yv´erifie
en outre quelques propri´et´es techniques que nous ne pr´ecisons pas pour l’instant) alors la
cohomologie modulo pde hom(Bπ, Y ) est-elle aussi nulle en degr´eimpair?
Nous montrons dans cet article que la r´eponse est oui. Par ailleurs, les techniques mises
en oeuvre pour parvenir `a la solution conduisent `adesr´esultats qui nous paraissent
int´eressants. Quelques-uns de ces r´esultats sont ´enonc´es ci-apr`es.
Voici pour commencer une version, parmi d’autres, d’une r´eponse pr´ecise `alaquestionde
DwyeretWilkerson:
Th´
eor`
eme 0.1. Soit πun p-groupe ab´elien fini. Soit Yun espace poss´edant les propri´et´es
suivantes :
– la cohomologie H∗(Y;Z/p)est nulle en degr´e impair ;
– la cohomologie H∗(Y;Z/p)est noeth´erienne ;
– l’espace Yest p-complet.
Alors l’espace hom(Bπ, Y )poss`ede ´egalement ces trois propri´et´es.
Signalons que les deux derni`eres hypoth`eses faites ci-dessus sur l’espace Yservent es-
sentiellement `a obtenir un ´enonc´e d’apparence moins technique que celle de l’´enonc´e
du th´eor`eme 3.1 qui est la “bonne” r´eponse `a la question 0.0. Signalons aussi que le
th´eor`eme 3.1 poss`ede une variante, le th´eor`eme 7.14, dans laquelle l’hypoth`ese “coho-
mologie modulo pnulle en degr´e impair” est remplac´ee par l’hypoth`ese “cohomologie
enti`ere p-adique sans torsion”. Signalons enfin que le cas o`uπest cyclique d’ordre pdu
th´eor`eme 7.14 est dˆu`a N.J Kuhn et M. Winstead [KW].
En posant la question 0.0, Dwyer et Wilkerson avaient en tˆete des ´enonc´es du type de
l’´enonc´e 0.2 ci-dessous. Celui-ci implique, par exemple, que tout p-sous-groupe ab´elien
fini d’un groupe p-compact connexe Gavec H∗(BG;Z/p)endegr´es pairs est contenu dans
un tore maximal (la r´ef´erence sur la th´eorie des groupes p-compacts est [DW2]).
Th´
eor`
eme 0.2. Soient πun p-groupe ab´elien fini et κun sous-groupe ; soit Yun espace
p-complet dont la cohomologie modulo pest nulle en degr´e impair. Alors toute application
de Bκdans Yse prolonge `aBπ.
Comme pour le th´eor`eme 3.1, on peut remplacer dans le th´eor`eme 0.2 l’hypoth`ese “coho-
mologie modulo pnulle en degr´e impair” par “cohomologie enti`ere p-adique sans torsion”.
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