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Résumé
Ce mémoire propose de faire l’analyse épistémologique du pouvoir créateur de la
sélection naturelle. L’objectif sera de déterminer en quelle mesure il est légitime ou non de
lui attribuer un tel pouvoir. Pour ce faire, il sera question de savoir si l’explication
sélectionniste peut répondre à la question de l’origine des formes structurelles du vivant.
Au premier chapitre, nous verrons le raisonnement qui mena Darwin à accorder un pouvoir
créateur à la sélection naturelle. Nous comprendrons alors qu’un cadre exclusivement
darwinien n’est peut-être pas à même de répondre au problème de la nouveauté
évolutionnaire. Au deuxième chapitre, nous verrons dans une perspective darwinienne qu’il
est possible de conserver l’essence de la théorie darwinienne et d’accorder à la sélection
naturelle un pouvoir créateur, bien que deux des piliers darwiniens fondamentaux doivent
être remis en question. Au troisième chapitre, nous verrons dans une perspective
postdarwinienne que le pouvoir cumulatif de la sélection naturelle n’est peut-être pas à
même d’expliquer l’adaptation sur le plan individuel, ce qui remet lourdement en question
le pouvoir créateur de la sélection naturelle. Nous comprendrons alors que le débat, entre
partisans d’une vision positive et partisans d’une vision négative de la sélection naturelle,
dépend peut-être d’un présupposé métaphysique particulier.
Mots-clés : sélection naturelle, pouvoir créateur, pouvoir explicatif, darwinisme, trépied
darwinien, vision positive, vision négative, explication populationnelle, explication
développementale, essentialisme originel