Correction de la composition de Mathématiques générales

Correction de la composition de
Math´ematiques g´en´erales
Agr´egation 1998
Partie I. Il n’existe pas de partition du plan en cercles de
diam`etre non nul.
Question 1. Notons Ωile centre du cercle Ci. Puisque (Cj)jIest une partition de E, il
existe un unique ´el´ement de I, que nous notons f(i), tel que ΩiCf(i). Cela d´efinit une
application f:II. Nous allons montrer le r´esultat suivant :
()Df(i)Diet rf(i)61
2ri.
Preuve - Tout d’abord, le fait que Df(i)Diecoule de ce que Ciet
Cf(i)ne s’intersectent pas et que Cf(i)contient un point de Di. Montrons
maintenant l’in´egalit´e. Soit xle point de Cf(i)diam´etralement oppos´e `a
i. Alors la distance dde Ωi`a xerifie d= 2rf(i). Mais xDf(i)Di,
donc d6ri. D’o`u le r´esultat.
Fixons maintenant i0Iet notons (in)nNla suite d´efinie par r´ecurrence par in+1 =
f(in). Alors on a, d’apr`es (),
Din+1 Dinet rin+1 61
2rin
pour tout n.
Question 2. Notons que la suite num´erique (rin)nNtend vers 0 (un raisonnement par
r´ecurrence imm´ediat montre que rin6ri0
2npour tout n). Par cons´equent, la suite (Din)nN
est une suite de ferm´es emboit´es de Ede diam`etre tendant vers 0. Puisque Eest complet,
l’intersection \
nN
Dinest non vide et r´eduite `a un point.
Question 3. Soit pl’unique ´el´ement de \
nN
Din(voir la question I.2). Notons il’unique
´el´ement de Itel que pCi. Puisque ri>0, il existe nNtel que rin< ri. Puisque
pCiet pDinet puisque Ciet Cinne s’intersectent pas, on a DiDin, ce qui
contredit le fait que ri> rin.
Conclusion : il n’existe pas de partition du plan Epar des cercles de rayon strictement
positif.
1
2Agr´
egation 1998
Partie II. Il existe une partition de l’espace en cercles de
diam`etre non nul.
Question 1. Notons Ple plan de Econtenant C. Soient ∆pet ∆qles droites tangentes
`a Cen pet qet soit xleur point d’intersection (si ∆pet ∆qsont parall`eles, la solution
sera dessin´ee mais la preuve ne sera pas d´etaill´ee car elle fonctionne en gros sur les mˆemes
principes).
Notons Il’ensemble des droites passant par x. Alors (∆ {x})Iest une partition de
P{x}. Notons I0l’ensemble des droites passant par xet rencontrant D. Puisque x6∈ D,
((∆ {x})D)I0est une partition de D. Or, si I0, on a D= (∆ {x})D.
Donc (∆ D)I0est une partition de D.
Posons maintenant I1=I0{p,q}. Puique ∆pD={p}et ∆qD={q}(rappelons
que ∆pet ∆qsont tangentes `a C), la famille (∆ D)I1est une partition de D{p, q}.
Or il n’y a que deux droites tangentes `a Cissues de x(ce sont ∆pet ∆q). Donc, si I1,
Ccontient deux points distincts, et donc Dest un segment de droite de longueur
non nulle.
Question 2. Notons Ppet Pqles plans tangents `a Sen pet qrespectivement. Notons ∆
l’intersection de Ppet Pq(encore une fois, le cas o`u Ppet Pqsont parall`eles admet une
solution l´eg`erement diff´erente mais dont la preuve est similaire).
Notons Il’ensemble des plans de Econtenant ∆. Notons I0l’ensemble des P I
rencontrant S. Soit I1=I− {Pp,Pq}. Alors, par les mˆemes arguments qu’`a la question
II.1, (PS)PI1est une partition de Set, si P I1, alors PSest un disque de diam`etre
strictement positif. D’o`u le r´esultat.
Question 3. Notons Pun plan contenant ∆. Choisissons un vecteur directeur ~v de ∆ de
norme 1 et notons Omle point de ∆ tel que OmO= (4m+ 1)~v (pour mZ). Notons
Cmle cercle de centre Omet de rayon 1 contenu dans P. Notons que CmCn=si
m6=n.
Soit maintenant Sune sph`ere de centre O. Notons Cle cercle SP. Puisque Cm⊂ P
pour tout m, il suffit de montrer que le cardinal de C[
mZ
Cmest ´egal `a 2 (donc de
travailler dans le plan P).
Notons rle rayon de C. Si r= 4n, avec nN, alors Crencontre les cercles Cn+1
et Cnen un point chacun et ne rencontrent pas les autres cercles. Si r= 4n+ 2 avec
nN, alors Crencontre les cercles Cnet Cn1en un point chacun et ne rencotrent
pas les autres cercles. Maintenant, si r6∈ 2N, notons nla partie enti`ere de r/2. Si nest
impair, alors Crencontre C(n+1)/2en deux points et ne rencotrent pas les autres cercles.
Si nest pair, alors Crencontre Cn/2en deux points et ne rencotrent pas les autres cercles.
Question 4. La famille (S(O, r))r>0est une partition de E − {O}. Notons (Cm)mZla
famille de cercles construite `a la question II.3 et posons X=[
mC
Cm. Si r > 0, notons
S(O, r)X={pr, qr}(voir question II.3). Puisque OC0X, (S(O, r)− {pr, qr})r>0
est une partition de E X. Puisque (Cm)mZest une partition de Xet puisque, pour
tout r > 0, S(O, r)− {pr, qr}est une r´eunion disjointe de cercles (voir question II.2), on
en d´eduit que Eest une r´eunion disjointe de cercles.
Math´
ematiques g´
en´
erales 3
Partie III. Action de GLn(R)sur les r´eseaux.
Question 1. Soit MGLn(R). Notons Mila i-i`eme colonne de M. La famille
(M1,...,Mn) forme une base de l’espace vectoriel Rn(identifi´e `a l’espace des vecteurs
colonnes de taille n×1). Le th´eor`eme d’orthonormalisation nous dit qu’il existe une
base orthonorm´ee (K1,...,Kn) de Rntelle que Kiappartienne `a l’espace engendr´e par
(M1,...,Mi) pour tout iet telle que tKiMiR
+. Notons Kla matrice dont les
colones sont (K1,...,Kn) et Ala matrice de passage de la base (K1,...,Kn) `a la base
(M1,...,Mn), de sorte que M=KA. lors Aest triangulaire sup´erieure et, si on note
(d1,...,dn) les coefficients diagonaux de A, alors di=tKiMi>0 (en effet, Mi=dKi
hK1,...,Ki1iet tKiKj= 0 si i6=j). Notons D= diag(d1,...,dn) et T=D1A. Alors
Test unipotente et triangulaire sup´erieure, Dest diagonale `a coefficients strictement
positifs, Kest orthogonale et
M=KDT.
Pour montrer l’unicit´e de la d´ecomposition pr´ec´edente, on pourrait utiliser l’unicit´e d´ej`a
pr´esente dans le th´eor`eme d’orthonormalisation. Nous allons ici en donner une preuve plus
directe. Soient donc Ket K0deux matrices orthogonales, Det D0deux matrices diago-
nales `a coefficients positifs, Tet T0deux matrices unipotentes triangulaires sup´erieures et
supposons que
KDT =K0D0T0.
Alors K0−1K=D0T0T1D1. Notons S=K0−1K. L’´egalit´e pr´ec´edente montre d’une
part que Sest orthogonale (donc que S1=tS) et d’autre part que Sest triangulaire
sup´erieure `a coefficients positifs. Donc Sest la matrice identit´e. Cela montre que K=K0
et que DT =D0T0.
La comparaison des coefficients diagonaux dans cette derni`ere ´egalit´e montre que D=
D0, et finalement que T=D1DT =D0−1D0T0=T0, ce qui termine la preuve de l’unicit´e
dans la d´ecomposition d’Iwasawa.
Question 2. Si MGLn(Z), alors M1est une matrice `a coefficients entiers et donc
det(M) et det(M1) = (det M)1sont des entiers. Cela force det(M) `a ˆetre ´egal `a ±1,
comme attendu.
R´eciproquement, soit Mune matrice `a coefficients entiers de d´eterminant ±1. Notons
Nla transpos´ee de la comatrice de M. Puisque Mest `a coefficients entiers, Nest `a
coefficients entiers. D’autre part, M1= (det M)1N=±Ndonc M1est `a coefficients
entiers, c’est-`a-dire MGLn(Z).
Question 3. Il existe une structure de groupe sur Xntelle que πnsoit un morphisme de
groupes si et seulement si GLn(Z) est distingu´e dans GLn(R). Nous allons montrer que
c’est le cas si et seulement si n= 1.
Tout d’abord, GL1(R)'Rest ab´elien, donc tous ses sous-groupes sont distingu´es.
Supposons maintenant que n= 2. On a
M=1 0
01GL2(Z) et N=1 1/3
0 1 GL2(R),
4Agr´
egation 1998
alors que
NMN1=12/3
0 1 6∈ GL2(Z).
Donc GL2(Z) n’est pas distingu´e dans GL2(R).
Supposons maintenant n > 2. Soit M0(respectivement N0) la matrice diagonale par
blocs dont le premier bloc est la matrice identit´e de taille n2 et le deuxi`eme bloc est la
matrice M(respectivement N) ci-dessus. Alors M0GLn(Z), N0GL2(R) et le calcul
pr´ec´edent montre que N0M0N0−16∈ GLn(Z).
Question 4. Commen¸cons par introduire quelques notations et r’esultats pr´eliminaires.
Si C= (f1,...,fn) est une base de Rn, notons ΓCle r´eseau de base C, c’est-`a-dire
ΓC={a1f1+···+anfn|a1,...,anZ}.
Nous noterons Bcan la base canonique de Rn. On a alors
ΓBcan =Zn.
Le r´esultat suivant est imm´ediat :
Lemme A - Si MGLn(R)et si Cest une base de Rn, alors
MC) = ΓM(C).
Cela montre que l’application
τn:GLn(R)→ Rn
M7−M(Zn)
est bien d´efinie car M(Zn) = ΓM(Bcan)est bien un r´eseau. Comme autre cons´equence du
lemme A, on obtient :
Corollaire B - Soit MGLn(R). Alors MGLn(Z)si et seulement
si M(Zn) = Zn.
Preuve - Rappelons que Bcan est la base canonique de Rn. D’apr`es le
lemme A, M(Zn)Znsi et seulement si M(Bcan) est form´ee de vecteurs `a
coordonn´ees dans Z, c’est-`a-dire si et seulement si Mest `a coefficients dans
Z. Le r´esultat d´ecoule de cette observation et du fait que M(Zn) = Znsi
et seulement si M(Zn)Znet M1(Zn)Zn.
Si MGLn(R) et AGLn(Z), alors A(Zn) = Zn(voir corollaire B) donc M(Zn) =
MA(Zn). Cela montre que l’application τnse factorise `a travers πnen une application
ψn:Xn→ Rnrendant le diagramme
GLn(R)τn//
πn
Rn
Xn
ψn
<<
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
y
commutatif. Nous allons montrer que ψnest bijective.
Math´
ematiques g´
en´
erales 5
Puisque GLn(R) agit transitivement sur les bases de Rn, on d´eduit du lemme Aque τn
est surjective. En particulier, ψnest surjective. Le corollaire Bmontre l’injectivit´e de ψn.
Donc ψn:Xn→ Rnest bijective.
Question 5. Soit Γ un r´eseau de Rnet soit MGLn(R) telle que Γ = M(Zn). Posons
ν(Γ) = |det(M)|. Nous allons montrer que ν:RnR
+est bien d´efinie (c’est-`a-dire
ne d´epend pas du choix de Mtelle que Γ = M(Zn)). Soit donc M0GLn(R) telle que
Γ = M0(Zn). D’apr`es la question III.4,M0=M A pour une matrice AGLn(Z). Mais
alors |det(M0)|=|det(M)|·|det(A)|. Comme det(A) = ±1 d’apr`es la question III.2, on
en d´eduit que |det(M)|=|det(M0)|.
Si (v1,...,vn) est une Z-base du r´eseau Γ, alors ν(Γ) est le volume d’une maille fonda-
mentale de Γ, par exemple le volume de
{t1v1+···+tnvn|(t1,...,tn)[0,1]n}.
Question 6. Avant de montrer le r´esultat, nous allons rappeler une d´emonstration du
lemme suivant :
Lemme C - Soit Γun r´eseau de Rn. Alors Γest ferm´e et discret.
Preuve - Soit MGLn(Rn) telle que Γ = M(Zn) (il en existe d’apr`es
la question III.4). L’application M:RnRnest lin´eaire donc continue
et son inverse ´etant aussi lin´eaire, Mest un hom´eomorphisme. Puisque
Γ = M(Zn), il suffit de montrer que Znest ferm´e et discret dans Rn, ce qui
est facile.
Soit cRnet r > 0. Notons B(c, r) = {pRn| ||pc|| 6r}. Pour montrer que
ΓB(c, r) est fini, il suffit de montrer que Γ B(c, r) est fini. Mais, d’apr`es le lemme
C, ce dernier ensemble est discret (car contenu dans Γ) et compact (car ferm´e et contenu
dans un compact). Donc il est fini.
Question 7. Soit M0∈ M. On a M=M0.GLn(Z). Posons r0=||M0(e)||. Posons
E={M(e)|M∈ M} et notons Γ0le r´eseau M0(Zn). Pour montrer que ϕatteint son
minimum sur M, il suffit de montrer que EB(0, r0) est fini (en effet, ϕ(M) = {||x|| | x
E}). Mais,
E={M0A(e)|AGLn(Z)} ⊂ M0(Zn) = Γ0
car A(e)Znpour tout AGLn(Z). Par cons´equent, EB(0, r0)Γ0B(0, r0), donc
EB(0, r0) est fini d’apr`es la question III.6. D’o`u le r´esultat.
Question 8. On a
ϕ(M) = ||M(e)|| =||KDT (e)||.
Mais T(e) = eet, K´etant orthogonale, on a ||KDT (e)|| =||DT (e)||. Donc ||M(e)|| =
||D(e)|| =d1(M) car D(e) = d1(M)e. En d’autres termes,
ϕ(M) = d1(M).
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